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Full text of "Bulletin du Muséum national d'histoire naturelle"

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BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


2P  Série.  - Tome  XVIII 


RÉUNION  DÈS  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

N°  1.  — Janvier  1946 

_ _ _ . ^ 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
67,  RUE  CUVIER 

PAR1S-V"  


RÈGLEMENT 

Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faiti 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1 / 2 feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manièie 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 


Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  la 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d'inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  .des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu'ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

• tirages  a part 


Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  un  plus  grand  nombre,  aux  conditions 
suivantes  : 


( Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  4 de  1 941  ) 


25  ex.  50  ex.  100  ex.  • 

4 pages  57  fr.  50  74  fr.  50  109  fr. 

8 pages  65  fr.  75  89  fr.  75  133  fr.  50 

16  pages  -79  fr.  112  fr.  175  fr. 


' Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Supplément  pour  cou  ver  lure  spéciale  : 25  ex 18  francs. 

par  25  ex.  en  sus  . 12  francs. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qùi  nécessite  une  remise  sous  pnaasc,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuve*. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant.  \ 


PRIX  DE  L ABONNEMENT  ANNUEL  : 

France  : 200  fr.  ; Etranger  : 300  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l'Agent  comptable  du  Muséum) 
Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


BULLETIN 

Dü 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XVIII 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  1.  — Janvier  1946 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 


PARIS- V 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1946.  — N<>  1. 


352e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

/ 

31  JANVIER  1946 


PRÉSIDENCE  DE  M.  A.  GUILLAUMIN 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

Mme  Jovet-Ast  est  nommée  Assistant  au  Laboratoire  de  Cryptogamie 
en  remplacement  de  M.  Lefevre,  démissionnaire  (Arrêté  ministériel  du 
29  décembre  1945. 

M.  Monnier  est  nommé,  par  Arrêté  ministériel  du  29  décembre  1945, 
Assistant  au  Laboratoire  d’Agronomie  coloniale  (Poste  créé  par  Arrêté 
ministériel  du  21  juin  1945). 

M.  le  Président  a le  regret  de  faire  part  des  décès  de  M.  Désiré  Bois, 
Professeur  honoraire,  de  M.  Henri  Neuville,  Sous-Directeur  honoraire  et 
de  Mme  Marie  Phisalix,  Attachée  au  Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles 
et  Poissons). 

Sur  la  proposition  de  MM.  les  Professeurs  H.  Humbert  et  R.  Jeannel, 
l’Assemblée  des  Professeurs  du  Muséum  (séance  du  20  décembre  1945) 
procède  à la  nomination  de  M.  R.  Decary,  comme  Membre  Associé  du 
Muséum. 

Sont  nommés  Membres  Correspondants  du  Muséum  : M.  Couturier, 
présenté  par  M.  le  Professeur  Bourdelle  M.  Durand,  présenté  par 
MM.  les  Professeurs  E.  Bourdelle  et  R.  Jeannel  ; M.  Fagniez,  présenté 
par  MM.  les  Professeurs  L.  Fage  et  R.  Jeannel  ; M.  Frappa,  présenté 
par  M.  le  Professeur  P.  Vayssière  ; M.  Granger,  présenté  par  M.  le 
Professeur  R.  Jeannel  ; M.  l’abbé  de  Lapparent,  présenté  par  M.  le 
Professeur  C.  Arambourg  ; M.  Lebis,  présenté  par  MM.  les  Professeurs 


A.  Chevalier  et  R.  Jeannel;  M.  Ni-collon  des  Abbayes,  présenté  par 
M.  le  Professeur  A.  Chevalier. 

Sont  nommés  Attachés  du  Muséum  : M.  Baruel,  présenté  par  M.  Ie 
Professeur  E.  Bourdelle  ; M.  Chadefaud,  présenté  par  M.  le  Professeur 
R.  Heim  ; M.  E.  Dresco,  présenté  par  M.  le  Professeur  L.  Fage  ; M.  Le" 
gros,  présenté  par  M.  le  Professeur  'R.  Jeannel  ; M.  de  Lesse,  présenté 
par  M.  le  Professeur  R.  Jeannel. 

L’Assemblée  des  Professeurs  (séance  du  20  décembre  1945)  a décidé 
d’accorder  les  prix  suivants  au  petit  personnel  de  l’Etablissement  : 

1 Prix  Alibert  : à M.  Leduc,  Gardien  de  Galerie  ; 

1 Prix  Guérineau  : à Mme  Vve  Mazenod,  Agent  de  recettes  à la  Ména- 
gerie ; 

4 Prix  Frémy  : à MM.  Theveneau,  Jardinier  ; Goubert,  Préparateur  ; 
Ce  ZAC..,  Sous-Brigadier  et  Mm.e  Simqn.in,  Auxiliaire  ; 

1 Prix  Serre  : à M.  Haussaire,  Jardinier  ; 

5 Prix  de  la  Société  des  Amis  du  Muséum  : à MM.  Coucaud,  Gardien  de 
Galerie  ; Lalardie,  Aide-Technique  ; Michard,  Gardien  de  Ménagerie  ; 
Floirat,  Gardien  de  Galerie  et  Mlle  Piette,  Secrétaire  ; 

3 Prix  de  la  Société  des  Amis  du  Zoo  : à MM.  Grateloube/  Soigneur 
d’Animaux  ; Cabus,  Adjudant  des  Gardes  et  Vedie,  Chauffeur. 


LISTE  des  ASSOCIÉS  et  CORRESPONDANTS 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

NOMMÉS  EN  «45 


ASSOCIÉS  DU  MUSÉUM 

Couturier,  de  Grenoble,  présenté  par  M.  le  Professeur  Ed.  Bour- 
delle. 

Le  Dr  Couturier  est  l’un  des  naturalistes  les  plus  avertis  et  les  plus 
en  vue  de  faune  mammalogique  alpine.  Il  est  en  particulier  Fauteur  d’un 
ouvrage  sur  « Le  Chamois  » et  « l’Izard  » qui  est  certainement  le  document 
le  plus  important  établi  à l’lieure  actuelle  sur  la  question.  Le  DT  Couturier 
prépare  des  ouvrages  analogues  sur  le  Bouquetin  et  sur  la  Marmotte.  Les 
études  du  DT  Couturier  sont  basées  sur  un  matériel  considérable,  recueilli 
par  lui-même  depuis  de  longues  années  et  dont  un  certain  nombre  de 
pièces  ont  déjà  été  offertes  au  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle  à 
titre  de  don. 

(E.  Bourdelle ) . 

Decary  (Raymond),  Administrateur  en  Chef  honoraire  des  Colonies, 
membre  titulaire  de  l’Académie  malgache,  membre  correspondant 
de  l’Académie  des  Sciences  coloniales,  présenté  par  M.  le  Pro- 
fesseur H.  Humbert. 

M.  R.  Decary  a fait  toute  sa  carrière  coloniale  à Madagascar.  Dans 
tous  les  domaines  des  Sciences  naturelles,  y compris  l’ethnologie,  il  a 
déployé  une  activité  féconde  et  pris  une  part  très  importante  à la  pros- 
pection scientifique  de  la  Grande  Ile,  plus  spécialement  des  territoires  de 
l’extrême  Sud,  <m  il  avait  demandé  à être  affecté,  peu  après  la  'pré- 
cédente guerre,  parcequ’iis  étaient  alors  parmi  les  moins  connus. 

Travaillant  en  liaison  étroite  avec  le  Muséum,  dont  il  fréquentait  assidû- 
ment les  Laboratoires  pendant  ses  rares  séjours  dans  la  métropole, 
M.  Decary  a recueilli  pour  notre  établissement  des  collections  d’une 
importance  et  d’une  diversité  hors  de  pair  : de  nombreux  spécialistes  y ont 
puisé  un  matériel  d’étude  du  plus  haut  intérêt. 

L’herbier  dont  il  a fait  don  au  Laboratoire  de  Phanérogamie  totalise 
près  de  20.000  numéros,  largement  représentés  ; herbier  particulièrement 
précieux  en  ce  qui  concerne  la  flore  xérophile  si  singulière  et  si  riche  du 


Sud,  en  particulier  celle  du  district  d’Ambovombe,  et  qui  a fourni  un 
nombre  considérable  d’espèces  nouvelles.  Des  plantes  vivantes  et  des 
graines  ont  été  adressées  par  lui  à plusieurs  reprises  au  service  de  Culture. 

Ses  envois  au  Laboratoire  de  Cryptogamie  ont  fait  notablement  pro- 
gresser nos  connaissances  sur  la  flore  mycologique,  bryologique  et  algolo- 
gique  de  Madagascar. 

Les  divers  Laboratoires  de  Zoologie  ont  également  reçu  de  lui  d’impor- 
tantes collections  : Coraux,  Échinodermes,  Mollusques  terrestres,  Vers, 
Crustacés,  Myriapodes,  Arachnides,  Insectes  (en  particulier  Lépidoptères), 
Reptiles,  Poissons  et  Vertébrés  supérieurs. 

L’Ethnologie  a reçu  neuf  séries  d’objets  avec  fiches  explicatives  ; c’est 
également  grâce  à l’activité  de  M.  Decary  qu’a  pu  être  réunie  la  collec- 
tion qui  a permis  la  publication  des  volumes  de  Sachs  « sur  les  instruments 
de  musique  de  Madagascar  » et  le  dossier  des  enregistrements  phonogra- 
phiques (chants,  etc.)  réalisés  par  la  mission  Clérisse.  Ce  service  lui  doit 
en  outre  une  riche  collection  de  photographies. 

Des  séries  importantes  de  minéraux  ont  enrichi  le  service  de  Minéra- 
logie, des  échantillons  de  roches  et  de  fossiles  ont  également  été  envoyés 
par  lui  au  Muséum. 

M.  Decary  a publié  lui-même  plusieurs  mémoires  (notamment  une 
monographie  de  l’Androy)  et  toute  une  série  de  notes  se  rapportant  aux 
diverses  disciplines  des  Sciences  Naturelles,  ainsi  que  des  travaux  d’his- 
toire et  de  géographie  malgaches.  Il  est  impossible  d’en  donner  une  liste 
même  succincte  dans  ce  bref  rapport. 

Il  a pris  une  part  active  et  efficace  à l’œuvre  de  Protection  de  la  nature, 
principalement  pour  la  reconnaissance  et  le  classement  de  Sites  et  Monu- 
ments naturels  remarquables. 

Au  moment  où,  admis  à la  retraite,  il  vient  de  rentrer  en  France  et 
compte  se  consacrer  à la  mise  au  point  de  l’immense  documentation  qu’il 
a recueillie  sur  Madagascar,  le  Muséum  se  doit  de  l’accueillir  parmi  ses 
chercheurs  au  titre  d’ Associé  de  notre  Etablissement  national. 

(H.  Humbert). 

CORRESPONDANTS  DU  MUSÉUM 

Durand  (Georges),  à Beautour,  par  La  Roche-sur-Yon,  (Vendée), 
présenté  par  MM.  les  Professeurs  Ed.  Bourdelle  et  R.  Jeannee. 

M.  Durand,  chevalier  de  la  Légion  d’honneur  pour  services  rendus 
à l’agriculture  dans  la  lutte  contre  les  Insectes  nuisibles,  a réuni  de  splen- 
dides collections  d’Oiseaux  et  de  Lépidoptères,  de  l’ouest  de  la  France, 
ainsi  qu’un  très  bel  herbier  local.  Ces  collections  ont  un  très  grand  intérêt 
biologique,  ayant  été  formées  dans  le  but  de  montrer  le  genre  de  vie  des 
animaux  et  renfermant  beaucoup  de  jeunes  Oiseaux  et  de  Chenilles  de 
Lépidoptères. 

Le  titre  de  Correspondant  du  Muséum  serait  une  juste  récompense 
à un  Naturaliste  de  valeur  qui,  non  seulement  destine  ses  collections  au 
Muséum,  mais  encore  joiit  d’une  grande  influence  dans  les  milieux 


scientifiques  de  Vendée  et  y fait  une  excellente  propagande  en  faveur  de 
notre  Etablissement. 

(R.  Jeannel). 

Fagniez  (Charles),  à la  Bonde,  par  La  Motte-d’ Aigues  (Vaucluse), 
présenté  par  MM.  les  Professeurs  L.  Fage  et  R.  Jeannel. 

Ancien  Président  de  la  Société  entomologique  de  France,  M.  Fagniez 
est  un  explorateur  infatigable  de  la  faune  entomologique  du  Sud-Ouest. 
Ses  découvertes  dans  les  cavernes  et  ses  observations  sur  les  mœurs  des 
Insectes,  particulièrement  des  Curculionides  et  des  Buprestides  sont  du 
plus  grand  intérêt  et  ont  été  consignées  dans  de  nombreux  travaux.  Les 
très  riches  collections  qu’il  a réunies  viendront  au  Muséum,  auquel  il  a 
déjà  fait  des  dons  très  importants. 

M.  Fagniez  a 70  ans  passés,  et  le  titre  de  Correspondant  serait  une 
juste  récompense  de  son  activité  qui  rend  des  services  éminents  au  Labo- 
ratoire d’ Entomologie. 

(R.  Jeannel). 

Frappà  (Claudius),  Institut  Pasteur  à Tananarive,  présenté  par 
M.  le  Professeur  P.  Vayssière. 

M.  Frappa,  entomologiste  des  Services  de  l’Agriculture  à Madagascar, 
est  actuellement  le  plus  fidèle  correspondant  de  la  Chaire  d’ Entomologie 
agricole  coloniale.  Un  bon  tiers  des  collections  biologiques  qu’elle  possède 
lui  a été  fourni  par  M.  Frappa,  en  même  temps  qu’une  riche  documenta- 
tion sur  les  principaux  parasites  des  cultures  de  la  grande  Ile. 

M.  Frappa  est  donc  un  très  précieux  collaborateur/ de  notre  Etablisse- 
ment et  je  demande  à l’Asemblée  de  bien  vouloir  le  nommer  Correspon- 
dant du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle. 

(P.  Vayssière). 

Oranger  (Ch.),  licencié  ès-lettres,  Docteur  en  droit,  26,  rue  Vineuse, 

Paris,  16e,  présenté  par  M.  le  Professeur  R.  Jeannel. 

M.  Granger  s’adonne  depuis  longtemps  à l’étude  des  Insectes.  Il  a 
réuni  d’importantes  collections  de  Coléoptères,  mais  depuis  plusieurs 
années,  il  se  consacre  aux  Hyménoptères,  et  plus  particulièrement  aux 
Braconides,  groupe  qui  a une  grande  importance  en  Entomologie  appliquée 
■et  où  il  est  devenu  un  excellent  spécialiste  : en  fait,  il  ëst  à peu  près  le  seul 
en  France  actuellement  à qui  l’on  puisse  demander  la  détermination 
d’ Hyménoptères  parasites,  BraconideS  ou  Ichneumonides.  De  plus,  malgré 
ses  occupations  professionnelles,  M.  Granger  veut  bien  consacrer  son 
temps  disponible  à la  détermination  et  au  classement  des  Braconides  du 
Muséum,  et  il  nous  a constitué  ainsi  une  très  riche  collection. 

(R.  Jeannel). 

Lebis  (E.),  1,  rue  Montgomery,  à Domfront  (Orne),  présenté  par 
MM.  les  Professeurs  A.  Chevalier  et  R.  Jeannel. 

Excellent  naturaliste  qui  a réuni  des  observations  biologiques  de 
grande  valeur  sur  la  faune  entomologique  des  forêts  normandes  et  travaille 


— 10 


avec  M.  Vadon  à la  faune  des  Coléoptères  du  Nord-Est  de  Madagascar. 
Les  matériaux  qu’il  a réunis  sont  mis  par  lui  à la  disposition  du  Muséum, 
avec  la  plus  grande  générosité. 

En  nommant  M.  Lebis  Correspondant,  le  Muséum  témoignera  l'intérêt 
qu’il  porte  à un  homme  modeste  mais  très  actif,, qui  jouit  d’une  grande 
notoriété  dans  les  milieux  scientifiques  normands. 

(R.  Jeannel). 

Nicollon  des  Abbayes  (H.),  Docteur  ès-sciences,  Maître  de  Confé- 
rences adjoint  à la  Faculté  des  Sciences  de  Rennes,  présenté  par 
MM.  les  Professeurs  A.  Che  varier  et  R.  Heim. 

M.  H.  Nicollon  des  Abbayes  est  actuellement  l’un  de  nos  meilleurs 
Lichénologues.  Les  herbiers  cryptogamiques  du  Muséum  lui  doivent  des 
révisions  perspicaces,  notamment  du  genre  Cladina.  Les  récoltes  liché- 
nologiques  de  M.  Henri  Humbert  au  Kivu,  de  Pierre  Allorge  en  Espagne, 
doivent  à M.  des  Abbayes  leur  détermination.  Auteur  de  deux  importants 
exsiccata  de  Lichens,  M.  des  Abbayes  en  a fait  don  au  Muséum,  selon 
une  série  qu’il  se  propose  de  continuer  à nous  envoyer.  Nous  ajoutons 
qu’au  début  de  la  guerre,  M.  Pierre  Ai.lqrge,  ayant  pris  la  décision  de 
mettre  en  sécurité  hors  de  Paris  les  herbiers  de  Lichens  du  Müséum,  c’est 
M.  des  Abbayes  qui  les  reçut  à la  Faculté  de  Rennes  et  même  dans  sa 
propriété  personnelle,  et  en  assura  durant  cinq  années  la  sauvegarde. 

Par  ces  titres  de  dévouement  au  Muséum  et  à la  science  botanique, 
M.  des  Abbayes  mérite  grandement  d’être  associé  plus  intimement  à 
notre  Maison.  Aussi  proposons-nous  à vos  suffrages  sa  désignation  comme 
Correspondant  du  Muséum. 

(A.  Chevalier  et  R.  Heim). 

Lapparent  (Abbé  de),  Docteur  ès-sciences,  Professeur  de  Géologie 
à l’Université  catholique  de  Paris,  présenté  par  M.  le  Professeur 
G.  Arambourg.  v 

M.  l’Abbé  de  Lapparent  est  bien  connu  des  spécialistes  pour  ses 
travaux  stratigraphiques  et  paléontologiques.  Depuis  quelques  années, 
il  s’est  spécialisé  dans  l’étude  des  Dinosauriens  et,  à ce  titre,  a accompli 
de  fructueuses  fouilles  dans  le  Crétacé  supérieur  de  Provence,  fouilles 
dont  le  produit  appartient  maintenant  aux  collections  du  Muséum. 
Chargé  ensuite  à deux  reprises  de  mission  au  Maroc  pour  l’exploitation  des 
gisements  de  Dinosauriens  d’El  Mers,  il  en  a rapporté,  pour  le  Muséum,  un 
matériel  important.  Collaborateur  assidu  du  Laboratoire  de  Paléontologie 
dont  il  a,  par  son  activité,  contribué  à enrichir  les  collections,  il  mérite  de 
compter  au  nombre  des  Correspondants  du  Muséum. 

(C.  Arambourg). 


TRAVAUX  FAITS  DANS  LES  LABORATOIRES 

DU  MUSÉUM  NATIONAL  d’hISTOLRE  NATURELLE 
PENDANT  L’ANNÉE  1945 

S 

Cette  liste,  où  ne  figurent  que  les  Notes  et  Mémoires  effectivement  publiés 
en  1945,  ne  donne  qu’une  vue  incomplète  de  V activité  scientifique  des  labo- 
ratoires. De  nombreux  travaux  déjà  terminés  ont  en  effet  été  retardés  dans 
leur  publication  par  les  circonstances  présentes  et  seront  mentionnés  dans 
le  f ascicule  1 du  Bulletin  du  Muséum  .de  1947. 

Anatomie  comparée. 

J.  Mïllot,  Professeur.  — Les  Bisons  européens  des  Collections  du  Muséum 
d’Histoire  Naturelle.  Mammaiia,  IX,  1-19,  2 pl.,  1945. 

- — La  constitution  de  l’abdomen  des  Ricinulei.  Bull.  Soc.  entom.  France, 
72-75,  3 %.,  1945. 

- — Les  Ricinulei  sont-ils  des  Arachnides  archaïques?  Bull.  Soc.  zool. 
France,  LXX,  1945, 

H.  Neu  ville,  Sous-directeur  honoraire.  — : Révision  de  quelques  données 
sur  la  plèvre  des  Proboscidiens.  Mammaiia,  VIII,  81-122,  1 fig., 
4 pl.,  1945. 

M.  Friant,  Sous-directeur.  — Le  premier  stade  de  révolution  ontogé- 
nique  du  cerveau  chez  l’Eléphant.  Rev.  Zool.  et  Bot.  africaine, 
XXXVIII,  1944.. 

— Le  cerveau  des  Pangolins  arboricoles  d’Afrique.  Ibid. 

— Le  système  calcarin  au  cours  du  développement  cérébral  chez  l’Homme. 

C.  R.  Acad.  Sc.  Paris,  28  août  1944. 

— Contribution  à la  question  des  sillons  cérébraux  transitoires.  Bull. 

Acad.  Médecine,  17  oct.  1944. 

— Caractères  anatomiques  d’un  Batracien  oligocène  de  la  Limagne,  le 

Prodiscoglossus  Vertainzoni  nov.  gen.  nov.  spec.  C.  R.  Acad.  Sc. 
Paris,  27  nov.  1944. 

— - La  formule  dentaire  des  Rongeurs  de  la  famille  des  Thryononyidae. 
Rev.  zool.  bot.  africaine,  XXXVIII,  1945. 

— La  dentition  jugale  de  l’Anomalurus»  Ibid. 

t — - Le  telencephale  des  Dasyproctidae,  Rongeurs  américains.  Bull.  Soc. 
zool.  France,  LXX,  1945. 

J.  Anthony,  Assistant.  — - La  genèse  du  crochet  del’ Hippocampe.  Bull. 
MusL  HisL  NuL,  XVIX,  286-91,  3 fig.,  1945. 

— et  J.  Nouvel.  — Fracture  du  maxillaire  inférieur  eit  luxation  temp oro- 

maxillaire  chez  un  Coendou.  Bull.  Acad.  Vétér.  France,  XVII,  1945. 

P.  Rourgin. — Les  3 races  dv-Cetonia  aùrata  L.  et  leurs  variétés  (Col.  Sca- 
rabaeidae).  Rev.  Fr-anç.  d’Entom.,  IX,  104-12Ê,  1944, 


12 


— Révision  des  genres  Coelosis  Hope  et  voisins  (Col.  Dunastidae) . Ibid.. 

XI,  118-46,  1945. 

— Les  différentes  formes  de  Cetonia  aurata  L.  de  la  faune  française  (Col. 

Scarabaeidae).  L’Entomologiste,  I,  36-41  ; idem,  I,  113-119,  1945. 

— La  nourriture  des  Scydmaenides  (observation).  Ibid.,  14,  1945. 

— Un  gîte  de  grosse  Araignée  près  de  Paris.  Ibid.,  79,  1945. 

I 

Ethnologie  des  Hommes  actuels  et  des  Hommes  fossiles 
(Musée  de  l’Homme). 

P,  Rivet,  Professeur.  — La  lengua  chocô  (suite).  Reoista  del  Instituto 
etnolôgico  nacional.  Bogotâ,  t.  I,  2e  partie,  1944,  p.  297-349. 

— A propôsito  de  « caracoli  ».  Ibid.,  p.  655-656. 

— Le  groupe  Kokonubo.  Journal  Soc.  Améric.  Paris,  t.  XXXIII,  1941 

(1945),  p.  1-61. 

— Instrucciones  sumarias  sobre  la  mancha  pigmentaria  congénital. 

Boletin  de  arqueologia.  Bogota,  t.  I,  n°  4,  1945,  p.  319-321. 

A.  Leroi-Gourhan,  Sous-Directeur  au  Laboratoire.  — Milieu  et 
Technique.  Paris,  Albin  Michel,  1945,  512  p. 

P.  Barret,  Assistante  et  H.  Reichlen.  — Contribution  à l’archéologie 
de  La  Martinique  ; le  gisement  du  Paquemar.  Journ.  Soc.  Améri- 
canistes.  Paris,  t.  XXXIII,  1941  (1945),  p.  91-117,  2 pl. 

Th.  Rivière  (Mlle),  Assistante  et  J.  Faublée,  aide-technique.  — L’api- 
culture chez  les  Ouled-Abderrahman,  montagnards  du  versant  sud 
. de  l’Aurès.  Journ.  Soc.  Afric.  Paris,  t.  XIII,  1943  (1945), 
p.  95-107,  9 fig.,  1 pl. 

J.  Faublée.  — Démographie  de  Madagascar.  Journ.  Soc.  Afric.  Paris, 
t.  XIII,  1943  (1945),  p.  209-213. 

— Dictionnaires  malgaches.  Ibid.,  p.  213-215. 

— Madagascar,  pays  du  bœuf.  La  Nature,  15  oct.  1945,  p.  305-308. 

P.  Le  Scour  (Mlle),  Aide-technique.  — Au  Musée  de  l’Homme.  Une 
cérémonie  d’amitié  franco-indochinoise.  Indo-Chine  française,  juin 
1945,  p.  107. 

— Le  Bouddhisme  en  Indochine.  La  Nature.  Paris,  1er  juillet  1945,  p.  204. 

R.  Hartweg,  Aide-technique.  — L’Anthropologie  du  Sahara.  In  : Encyclo- 
pédie coloniale  et  maritime,  1945,  t.  I.  L’Algérie. 

J.  Mauduit,  Aide-technique.  — La  grotte  de  Paradou  à Saint-Hippolithe- 
du-Fort  (Gard).  Bull.  Soc.  Préhist.  franç.  Paris,  t.  XLII,  1945, 

p.  111,  1 fig. 

A.  Schaeffner,  Maître  de  recherches.  — Sur  deux  instruments  de  musique 
des  Bata  (Nord  Cameroun).  Journ.  Soc.  Afric.  Paris,  t.  XIII,  1943 
(1945),  p.  123-151. 

— Francis  Poulenc.  Contrepoint,  n°  1,  1945. 

M.  Leiris,  Chargé  de  Recherches.  — Prestige  de  la  Gold  Coast.  Échange. 
Paris,  n°  2,  déc.  1945,  p.  67-79. 

H.  Reichlen,  Chargé  de  Recherches.  — Étude  technologique  de  quelques 
objets  d’or  de  Lambayeque,  Pérou.  Journal  Soc.  Améric., 
Paris,  t.  XXXIII,  1941  (1945),  p.  119-149,  1 pl. 


— 13  — 


E.  Lot  (Mlle).  — Les  Mordves  et  les  Tchérémisses.  La  Nature,  1er  avril 
1945,  p.  101-105. 

M.  Leenhardt,  Directeur  d’ Études  à l’École  des  Hautes-Études.  — 
Totem  et  identification.  Revue  d’ Histoire  des  religions,  t.  XXII, 
1944,  p.  5-17. 

— G.  Grey.  In  Colonies  et  Empire.  lre  sér.  Etudes  coloniales.  Technicien 
de  la  Colonisation,  xix-xxe  siècles,  Presses  Universitaires,  1945, 
p.  211-231. 

Laroche  (Mme).  — Ornements  de  pirogue  de  la  Nouvelle-Guinée  hollan- 
daise. Bull,  et  Mém.  Soc.  Anthrop.,  9e  sér.,  t.  IY,  1943  (1945). 

H.  Lèhmann.  — El  Museo  arqueolôgico  de  la  Universidad  del  Cauca  en 
Popayén.  Boletin  de  arqueologia.  Bogota,  t.  I,  n°  3,  1945,  p.  229- 
239,  3 pl. 

— • Arqueologia  de  Moscopân.  Rev.  Inst,  etnol.  nacional.  Bogotâ,  t.  I, 
2è  partie,  1944,  p.  657-670,  4 pl. 


Zoologie  : Mammifères  et  Oiseaux. 

E.  Bourdelle,  Professeur.  — Les  migrations  des  Oiseaux.  Chasses  du 
Sus-Ouest,  déc.  1945,  p.  14-19. 

J.  Berlioz,  Sous-Directeur  de  laboratoire.  — Acclimatation,  Chasse  et 
Ornithologie.  Bull.  Soc.  Acclim.,  1944,  p.  15  (paru  en  1945). 

— et  Chr.  Jouanin.  — Liste  des  Trochilidés  trouvés  dans  les  collections 

commerciales  de  Bogota.  L’Oiseau  et  Rev.  franç.  Orn.,  XIY,  1944, 
p.  126  (paru  en  1945). 

P.  Rode,  Assistant.  — Catalogue  des  types  de  Mammifères  du  Muséum  . 
National  d’Histoire  Naturelle.  — Ordre  des  Rongeurs.  Bull.  Mus. 
Hist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XVII,  n°  1,  p.  24-31  ; n°  2,  p.  95-102  ; n°  3, 

p.  201-208. 

— La  sérologie  systématique.  Son  but,  ses  méthodes,  son  avenir. 

* Mammalia,  t.  IX,  nos  3-4,  p.  95-101. 

— Les  Rats-Taupes  africains.  Mission  scientifique  de  l’Omo,  VI,  n°  57. 

Mém.  Mus.  Ilist.  Nat.,  t.  XIX,  fasc.  1,  1945,  p.  23-29. 

— et  P.  Cantuel.  — Les  Crossopes  de  l’Europe  occidentale.  — Contri- 

bution à la  systématique  du  genre  Neomys  Kaup.  Mammalia, 
t.  IX,  n°  1,  p,  20-29. 

— et  R.  Didier.  — Atlas  des  Mammifères  de  France.  Editions  N.  Boubée, 

1 vol.,  224  p.,  114  fig. , 12  pl.  col. 

— - et  Ph.  Herskovitz.  — Désignation  d’un  lectotype  de  Callithrix  peni- 
cillatus  (E.  Geoffroy).  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  2e  s.,  t.  XVII  ; n°  3, 

p.  221-222.- 

G.  Bouet,  Correspondant  du  Muséum.  — Révision  des  Collections  d’Oi- 
seaux  recueillis  au  Congo  et  dans  l’Oubangui  par  la  Mission  J.  Dy- 
bowsky  (Avril  1891-Mai  1892).  L’Oiseau  et  Rev.  Franç.  Orn.,  XIV, 
1944,  p.  44. 

G.  Dehaut,  Correspondant  du  Muséum.  — Sur  la  signification  du  triple 
faciès  géographique  dont  les  Dicotyles  Cuvier  sont  empreints.  Bull. 
t Mus.  Hist.  Nat.,  2e  s.,  t.  XVII,  n°  1,  p.  32-36. 


14  — 


— Les  doctrines  de  Georges  Cuvier  dans  leurs  rapports  avec  le  transfor- 
misme. Encycl.  biologique,  Lechevalier,  édit.*  Paris,  a®  XXIV, 
34  p.,  10  fxg. 

A.  Jeannin.  Correspondant  du  Muséum.  — Considérations  sur  les  migra- 
tions des  Mammifères  sauvages.  Mammalia,  t.  IX,,  nos  3-4,  p.  69-89. 

P.  Dekkyser,  Attaché  au  Muséum.  — A propos  des  Chats  de  l’Afrique 
noire  française.  Mammalia,  t.  IX,  n°  2,  p.  51-67. 

F.  Bourlière.  — Recherches  physiologiques  sur  la  sénescence  des  Mam- 
mifères. Mammalia,  t.  IX,,  n®  2,  p.  47-50. 


ETHOLOGrlTS  DES  ANIMAUX  SAUVAGES. 

Ach.  Urbain,  Professeur.  — Allocution  prononcée  aux  obsèques  du  Pro- 
fesseur Pellegrin.  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVI,  n°  5,  1944. 

— Allocution  prononcée  à la  séance  de  l’assemblée  de  MM.  les  Professeurs 

du  Muséum.  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVI,  n°  5,  1944. 

— Le  langage  des  Singes.  Rev.  Path.  comparée  et  Hygiène  générale,  t.  XLV, 

p.  359,1945. 

— Allocution  prononcée  à la  séance  de  l’assemblée  de  MM.  les  Professeurs 

du  Muséum.  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVII,  n°  4,  1945. 

— L’alimentation  des  animaux  des  Parcs  Zoologiques.  Bull.  Soc.  Scient. 

Hygiène  alimentaire,  p.  137,  1944. 

— Intoxication  du  porc  par  l’Erviïlîer.  Bull.  Acad.  Vêtir.,  t.  XVIII, 

p.  98,  1945. 

— L’encéphalite  infectieuse  du  cheval.  Sa  propagation  à l’espèce  humaine. 

Sujets  médicaux  d’actualité,  G.  Doin,  édit.,  Paris,  1945r  pi  187. 

— J.  Nouvel,  Assistant  et  P.  Bullier,  Sous-Directeur.  — Rapport  sur 

la  mortalité  et  la  natalité  enregistrées  au  Parc  Zoologique  du  Bois 
de  Vincennes  en  1944.  Bull.  Mus.,  t.  XVII,  p.  209,  1945. 

— P.  Bullier  et  J.  Nouvel.  — Naissance  d’un  Eléphant  d’Asie  (Elephas 

maximus  L.)  au  Parc  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes.  Mammalia, 
t.  IX,  1945,  p.  92. 

J.  Nouvel,  Assistant.  — Les  insecticides  pour  le  bétail.  Presses  documen- 
taires, Paris,  juin  1945. 

- — et  J.  Anthony.  — Fracture  du  maxillaire  inférieur  et  luxation  temporo 
maxillaire  chez  un  Coendou.  Bull.  Acad.  Vélér.,  t.  XVIII,  p.  112, 
1945. 

Ed.  Dechambre,  Sous-Directeur.  — Le  dernier  castor  tué  dans  l’Yonne. 
Soc.  Nat.  Acclimatation.  Conférences,  p.  112,  1944. 

— Projet  d’enquête  sur  les  origines  de  la  domestication.  Journ.  Soc. 

Africanistes,  XII,  p.  133,  1943. 

- — Quelques  documents  sur  l’histoire  et  l’origine  des  lévriers.  Soc.  Nat. 
Acclimatation.  Conférences,  p.  31,  1944. 

— et  H.  Drieux.  — Tumeur  de  la  thyroïde  chez  une  panthère’ d’Afrique. 

Bull.  Acad.  Vétér.,  t.  XVIII,  p.  187,  1945. 

— G.  Gu  illot  et  P.  Roth.  — Quelques  cas  d’ aspergillose  chez  les  oiseaux 

de  volière.  Bull-  Acad „ Vétér. x t.  X.VII,  p.  369r  1944. 


— 15 


P.  Rot-h.  — L’exophtalmie  dans  la  métamorphose  expérimentale  des 
batraciens  anoures.  Bull.  Mus.,  t.  16,  p.  36&,  1944. 

— Rôle  du  rythme  saisonnier  dans  la  métamorphose  expérimentale  des 

têtards  d ’Alytes  obstetricans  (Laur..).  Bull . Mus,,  t.  XVI,  p.  422, 
1944. 

— Contribution  à l’étude  de  Faction  de  la  thyroxine  et  substances  anta- 

gonistes dans  la  métamorphose  des  batraciens  anoures.  Thèse  de 
doctorat  de  l’Université  de  Paris,  23  juin  1945. 


Zoologie  ; Reptiles  et  Poissons. 

L.  Bertin,  Professeur.  — La  distribution  mésogéenne  des  Elops.  — - C.  R. 
Soc.  B io géographie,  1944,  XXI,  p.  17-23,  fig. 

— Aquarelles  et  sépias  ayant  servi  à l'illustration  des  ouvrages  ichthyo- 

logiques  de  Louis  Agassiz.  Bull.  Mus.,  1944  (2),  XVI,  p.  415-417. 
— - Modifications  proposées  dans  la  nomenclature  des  écailles  et  des 
nageoires.  Bull.  Soc.  Zool.,  1944,  LXIX,  p.  198-202. 

— . F.  Angel,  Assistant  honoraire.  — Contribution  à Fétude  de  la  faune 
herpétologique  du  Sahara  central.  Bull.  Mus.,  t.  XVI,  1944,  p.  418. 

— Un  Lézard  nouveau  du  Mont  Nimba  (Hte-Guinée  française)  apparte- 

nant au  genre  Lygosoma  (Matériaux  de  la  Mission  Lamotte  en  1942 
(3e  note).  Ibid.,  p.  293.  , 

— Une  nouvelle  espèce  d’Amphibien  (genre  Hylambates ) de  la  Hte-Guinée 

française  (Matériaux  de  la  Mission  Lamotte  au  M*  Nimba  en  1942). 
Ibid.,  p.  420. 

— Sur  quelques  variations  montrées  par  le  Pyxis  arachnoides  Bell,  Testu- 

dinidé  de  Madagascar.  Ibid.,  1945,  p.  223. 

— Les  Lézards  de  Madagascar.  M'ém.  Acad,  malgache , fasc.  36,  1942, 

p.  1-913,  22.  pl. 

— et  M.  Lamotte.  — Sur  la  viviparité  et  la  parthénogénèse  probable 

d’un  Amphibien  anoure  nouveau  d’Afrique  occidentale  ( Necto - 
phrynoides  occidentalis  Angel).  C.  R.  Ac.  Sc.  Paris,  t.  219,  1944,^ 
p.  370. 


ENTOMOLOGIE. 

R.  Jeannel,  Professeur.  — Le  peuplement  entomologique  de  Madagascar 
et  de  la  région  malgache.  C.  R.  somm.  Soc.  Biogéogr.,  Paris,  XXII, 
p.  9-14. 

— - Sur  une  modification  insolite  de  l’organe  copulateur  mâle  de  certains 
Coléoptères.  Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  LXX,  1945,  p.  8-11. 

— Mission  scientifique  de  l’Omo.  VI.  Faune  des  terriers  des  Rats-Taupes. 

Généralités,  Coléoptères  (en  collaboration  avec  R.  Paulian)  et 
Trichoptères.  Mém.  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  Paris,  XIX,  1945, 
p.  3-32,  51-148  et  159-162. 

L.  Chopard,  Sous-Directeur.  — Les  invasions  de  Sauterelles.  La  Nature, 
mai  1945,  p.  129-131. 

— Orthoptéroïdes  recueillis  dans  les  montagnes  du  Cameroun  par  la 

mission  Lepesme,  Paulian  et  Villiers.  Rev,  jr,  Ent. , XI,  p.  156-178, 
1945. 


16 


— Results  of  the  Oxford  University  Expédition  to  Sarawak  (Bornéo), 

1932.  Gryllacridae  and  Gryllidae.  The  Ent.  m.  Mag.,  LXXYI, 
p.  188-204,  1940. 

— La  vie  des  Sauterelles.  Paris,  Gallimard,  in-8°,  204  p.,  18  pl. 

L.  Berland,  Sous-Directeur.  — Les  Scorpions,  204  p.,  10  fig.  Paris,  1945, 
, dans  : les  livres  de  nature,  éditions  Stock. 

— Polynesian  Spiders.  Occas.  papers  Bernice  P.  Bishop  Mus.,  XVII, 

I,  24  p.,  60  fig. 

— Remarques  sur  des  Araignées  captùrées  par  des  Hyménoptères  préda- 

teurs des  îles  Marquises.  Bull.  Soc.  ent.  France,  1945,  p.  23-26. 

— Une  erreur  d’observation  de  l’instinct.  L’Entomologiste,  I,  1945, 

p.  140. 

G.  Colas,  Assistant.  — L’emballage  et  l’expédition  des  Insectes.  L’Ento- 
mologiste, t.  I,  fasc.  2 et  3,  p.  42. 

— La  préparation  des  Coléoptères.  L’ Entomologiste,  t.  I,  fasc.  6 et  7, 

p.  102,  1945. 

— Note  sur  quelques  Coléoptères  endogés  capturés  dans  le  massif  de 

l’Estérel.  Ibid.,  fasc.  8 et  9,  p.  120,  1945. 

J.  Bourgogne,  Assistant.  — Notions  élémentaires  de  Génétique.  Rev. 
fr.  Lépidoptérologie,  t.  X,  p.  34-47  et  49-63,  1944. 

R.  Paulian,  Assistant.  — Hybosoridae  et  Trogidae.  Exploration  du  Parc 
national  Albert.  Mission  de  Witte,  1933-1935.  XLVI,  1944,  8 p., 

1 PL 

— Coléoptères  Scarabéides  de  l’Indo-Chine  française.  Faune  de  l’Empire 

français,  III,  1945,  250  p.,  108  fig. 

— Les  Insectes  Marins.  — La  Nature,  3094,  1945,  3 p.,  fig. 

- — Les  Céleuthétides  des  Nouvelles  Hébrides.  Rev.  franç.  Ent.,  XI,  1945, 

p.  180-200. 

— L’Année  Coléoptérologique  1943-1944.  Id.,  XII,  1945,  p.  53. 

— Observations  biologiques  et  anatomiques  sur  Agyrtes  bicolor  Lap.  Bull • 

Soc.  ent.  France,  1945,  p.  12-15,  3 fig. 

— et  Serfaty.  — Caractère  du  rythme  nycthéméral  des  larves 

d’Aeschnes.  Bull.  Muséum  (2),  XVII,  1945,  p.  176-178. 

Cl.  Delamarre-Deboutteville.  — Notes  faunistiques  sür  les  Collemboles 
de  France  (lre  note).  Bull.  Soc.  ent.  Fr.,  XLVIII,  10,  p.  149-152, 
3 fig.,  1943. 

- — Collemboles  cavernicoles  du  Portugal  récoltés  par  de  Barro  Machado. 

Rev.  franç.  Ent.,  XI,  1,  p.  29-35,  3 fig.,  1944. 

- — - Notes  biplogiques  sur  un  Psocoptère  ( Lepidilla  Kelloggi  Ribaga)  non 
encore  signalé  en  Europe  continentale.  Bull.  Soc.  ent.  Fr.,  L,  4 ; 
pp.  52-54,  1945. 

— Sur  quelques  collemboles  de  la  région  de  Banyuls  (Pyr.-Or.),  avec  la 

description  d’une  espèce  troglobie.  IcC.,  L,  6,  p.  70-72,  1 fig.,  1945. 
- — Notes  faunistiques  sur  les  Collemboles  de  France  (2e  note).  Contribu- 
tion à l’étude  des  Anurophorini,  Pantapleotoma  pearmahi  (Wom.). 
Le  genre  Micranurida  C.  B.  Rev.  franç.  Ent,  XII,  1,  pp.  22-31, 

2 fig.,  1945. 

— Mission  Scientifique  de  l’Omo,  VI,  57.  Faune  des  Terriers  des  Rats- 

Taupes.  III.  Collemboles.  Mém.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  nouv.  sér., 
XIX,  p.  31-50,  4 fig.,  1945. 


— 17 


Zoologie  : Vers  et  Crustacés. 

L.  Fage,  Professeur,  Membre  de  l’Institut.  — A propos  de  quelques 

Araignées  cavernicoles  de  Crête.  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVII, 
p.  109-114,  3 fig.,  1945. 

— Arachnides  cavernicoles  nouveaux  de  Madagascar.  Ibid.,  p.  301-307, 

4 fig.,  1945. 

— Les  Cumacés  du  plancton  nocturne  des  Côtes  d’Annam.  Arch.  Zool. 

Exp.  et  Gén.,  t.  LXXXIV,  fasc.  3,  p.  165-224,  43  fig.,  1945. 

— Le  Docteur  Jules  Richard  (1863-1945).  Bull.  Soc.  Zool.  France , 

t.  70,  p.  37-39,  1945. 

M.  André,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — Un  nouveau  sous-genre 

d’ Euthrombidium  (Acarien,  Thromb.).  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVII, 

p.  226. 

— Sur  une  nouvelle  espèce  française  d’Acarien,  appE.rtenant  au  genre 

Microtlirombidium  Haller.  Ibid.,  p.  307. 

— Note  complémentaire  sur  Anomalothrombium  madagascariense 

M.  André  (Acarien,  Thromb.).  Ibid.,  p.  310. 

— Une  forme  larvaire  de  Thrombidion  (Acarien)  trouvée  en  France  et 

constituant  le  type  d’un  genre  nouveau.  Ibid.,  p.  409. 

— De  la  faculté  saltatrice  chez  une  larve  de  Thrombidion.  Ibid.,  p.  407. 

— Sur  les  dommages  causés  en  France  aux  cultures  de  Soja  par  l’invasion 

d’un  TéHanyque.  C.  R.  Acad.  Agricult.,  t.  XXXI. 

— A propos  du  Microthrombidium  (s.  str.)  gallicum  M.  André  (Acar. 

Thromb.),  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVII,  p.  471. 

— Un  Thrombicula  nouveau  recueilli  en  Afrique-Orientale  (T.  scapulosa 

n.  sp.).  Ibid.,  p.  472. 

— et  G.-A.  Béhue.  — Observations  sur  l’Acariose  des  Abeilles  et  sur 

l’emploi  du  salycilate  de  méthyle  et  du  liquide  de  Frow  dans  la 
lutte  contre  le  parasite.  Ibid.,  p.  115. 

M.  Vachon,  Assistant.  — Remarques  sur  les  appendices  du  prosoma  des 
Limules  et  leur  arthrogénèse.  Arch.  Zool.  Exp.  et  Gén.,  t.  LXXXIV, 
fasc.  6,  p.  271-300,  16  fig.,  1945. 

— Piemarques  sur  un  Pseudoscorpion  des  cavernes  de  France  : Pseudo- 

blothrus  Peyerimhoffi  (E.  S.)  = Blothrus  Peyerimhofp.  E.  S.  1905. 
Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVII,  p.  230-233,  7 fig.,  1945. 

— - Remarques  sur  les  organes  génitaux  de  quelques  Solifuges.  Ibid., 
t.  XVII,  11  fig.,  1945. 

F.  Grandjean,  Membre  de  l’Institut.  — L’orthotaxie,  la  pléthotaxie  et 
les  écarts  en  biologie.  C.  R.  Soc.  phys.  et  Hist.  nat.  Genève,  t.  60, 
p.  118,  1943. 

— Les  trichobotries  pédieuses  des  Acariens  et  leur  priorité  chez  les  Bdelles 

Ibid.,  p.  241,  1943. 

— Observations  sür  les  Acariens  du  genre  Caeculus.  Arch.  Sci.  phys.  et 

nat.,  Genève,  t.  26,  p.  33,  1944. 

— Les  « taenidies  » des  Acariens.  C.  R.  Soc.  phys.  et  Hist.  nat.  Genève, 

t.  61,  p.  142,  1944. 

— Observations  sur  les  Acariens  de  la  famille  des  Stigmaeidae.  Arch. 

Sci.  phys.  et  nat.  Genève,  t.  26,  p.  105,  1944. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  séria,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


2 


/ 


— 18  — 

— Observations  sur  les  Acariens  (8e  série).  Bull.  Muséum,  Paris,  2e  sér., 

t.  XVII,  p.  399. 

J.-M.  Démangé,  Attaché.  — Le  portage  des  œufs  par  les  femelles  de  Litho- 
bius  forficatus  L.  (Myr.  Chil.)  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVII,  p.  234. 

— Le  spertamophore  de  quelques  Scolopendromorphes  (Myr.  Chil.). 

Ibid.,  p.  483. 

E.  Dresco,  Attaché.  — Transport  d’un  objet  à la  place  de  cocon  chez 
Pardosa  paludicola  Clerck.  L'Entomologiste,  t.  I,  fasc.  8-9,  p.  141, 
1945. 

H.  Nouvel.  — Description  du  type  de  Processa  coutierei  Nobili  1904 
(Crust.  Décap.).  Bull.  Muséum  Paris,  2e  sér.,  t.  XVII,  p.  395. 

R.  Chardard.  — Sur  les  organes  sacciformes  de  deux  Serpuliens  : Mari- 
fugia  cavatica  Absolon  et  Hrabé  et  Mercierella  enigmatica  Fauvel. 
Bull.  Muséum  Paris,  2e  sér.,  t.  XVII,  p.  493. 

Malacologie. 

E.  Fischer-Piette,  Professeur.  — Récolte  malacologique  du  Professeur 
Humbert  dans  le  Nord  de  Madagascar.  Bull.  Muséum,  2e  sér. 
t.  XVII,  1945,  p.  41-46. 

— Liste  des  Gastéropodes  des  terrasses  d’oueds  sahariens,  in  Letour- 

neux,  C.  R.  Soc.  Géol.  Fr.,  n°  8,  p.  85  (1944). 

— Nouvelles  observations  sur  les  Patelles  à croissance  rapide  du  milieu 

d’estuaire,  Bull.  Labor.  marit.  Dinard,  fasc.  27,  pp.  22-26,  1 fig. 

— La  collaboration  de  la  marine  et  du  Muséum  dans  l’exploration  scien- 

tifique des  mers  du  globe.  Communie,  et  Mém.  Acad.  Marine, 
séance  du  8 juin  1945,  p.  1-15. 

— et  P. -H.  Fischer.  — Edouard  Lamy,  Nécrologie,  Liste  des  publica- 

tions scientifiques,  liste  des  espèces  nouvelles.  Journ.  Conchyl., 
vol.  86,  1945,  p.  6-28. 

— Liste  des  révisions  de  Lamellibranches  marins  vivants  effectuées  sur 

les  collections  du  Muséum  par  Ed.  Lamy  et  ceux  qui  l’ont  précédé 
ou  suivi.  Journ.  de  Conchyl.,  vol.  86,  1945,  p.  28-29. 

G.  Ranson,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — Les  Scyphoméduses  de  la 
collection  du  Muséum  National  d’Histoire  naturelle  de  Paris. 

I.  Note  sur  une  espèce  nouvelle,  Catostylus  Perezi  n.  sp.  BulL 
Mus.,  2e  sér.,  t.  XVII,  1945,  p.  236. 

— Les  Scyphoméduses  de  la  collection  du  Muséum  National  d’Histoire 

naturelle  de  Paris.  IL  Catalogue  ^raisonné  ; origine  des  récoltes. 
Ibid.,  p.  312. 

J.-M.  Pérès,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — Contribution  à l’étude 
des  Unionidae  de  l’Afrique  du  Nord.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  1945,  I, 

12  p. 

— Remarques  sur  quelques  Ascidies  arctiques.  Bull.  Inst.  Océanogr ., 

1945,  n°  880,  8 p.,  1 fig. 

— Première  contribution  à l’étude  du  sang  et  de  la  tunique  des 

Didemnidae.  Ibid.,  n°  882,  18  p.,  7 fig. 

— - Recherches  sur  l’organe  neural  des  Ascidies  Aplousobranches.  Ibid., 
n°  888,  12  p.,  2 fig. 


— 19 


G.  Cherbonnier,  Assistant.  — Les  Mollusques  de  France  da  la  collection 
Locard.  Mollusques  terrestres  (6e  note).  Famille  Helicidae  (suite). 
Bull.  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  t.  XVII,  n°  1,  1945,  p.  57-45. 

— Id.  (7e  note).  Famille  Helicidae  (suite).  Ibid.,  n°  2,  1945,  p.  47-54. 

— Id.  (8e  note).  Famille  Helicidae  (suite),  Ibid.,  n°  5,  1945. 

A.  Tixier-Dürivault,  Chargé  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Les  Alcyo- 
naires  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle.  I.  Famille  des 
Alcyoniidae.  I.  Genre'  Lobularia.  Arch.  origin.  Sera.  Documentation, 
n°  174,  191,  p.,  268  pl. 

— Révision  de  la  famille  des  Alcyoniidae.  IL  Le  genre  Sinularia  May. 

Arch.  Origin.  Sera.  Documentation,  n°  202,  174  p.,  194  pl. 

— Les  Acyonaires  du  Muséum  : L Famille  des  Alcyoniidae,  2.  Genre  Sinu- 

laria Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVII,  1945,  n°  1,  p.  55. 

— Id.  (suite).  Ibid.,  t.  XVII,  1945,  n°  2,  p.  145. 

— Id.  (suite)  Ibid.,  t.  XVII,  1945,  n°  3,  p.  243. 

— Id.  (suite).  Ibid.,  t.  XVII,  1945,  n°  4,  p.  321. 

A.  Chavan,  Attaché  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Sur  un  dépôt  pléis- 
tocène  à Cardium  près  do  Gruissan  (Aude).  C.  R.  S.  Soc.  Géol.  Fr., 
5 févr.  1945,  p.  25-26. 

— Essai  de  corrélation  entre  les  variétés  de  Cardium  edule.  Bull.  Mus., 

2e  sér.,  t.  XVII,  1945,  p.  121-135. 

— Les  Lamellibranches  hétérodontes  des  sables  Astartiens  de  Corde- 

bugle  (Calvados).  I.  Astartidae,  Cyprinidae,  Isicoardiidae.  Journ. 
Conchyl.,  vol.  86,  1945,  p.  41-88,  1 pl.  et  19  fig.  texte. 

A.  Pruvot-Fol.  - — - Sur  le  mode  de  nutrition  des  Tuniciers.  Bull.  Labor. 
marit.,  Dinard,  fasc.  27,  p.  15-18,  1 pl.  et  2 fig.  texte. 


Anatomie  comparée  des  végétaux  vivants  et  fossiles. 

A.  Loubière,  Professeur.  — Les  Sphénoptéridées  paléozoïques  et  leur 
classement  suivant  leur  niveau  géologique.  Bull.  Muséum,  2e  sér., 
t.  XVII,  p.  461. 

— Notice  supplémentaire  sur  ses  travaux  scientifiques.  Paris,  1945. 

P.  Lebard,  Assistant.  — L’Optimum  et  l’Influence  du  milieu  chez  les 
Végétaux.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  XVII,  p.  524. 

MUe  Villars.  — Action  des  rayons  X,  du  polonium  et  de  différents 
agents  chimiques  sur  les  cellules  méristématiques  des  végétaux 
supérieurs.  ( Thèse  de  Doctorat  ès-Science),  Paris,  1945. 


Phanérogamie. 

H.  Humbert,  Professeur.  — Une  curieuse  anomalie  par  torsion  chez  Equise- 
tum  ramosissimum  Desf.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  92,  p.  45-47,  1945. 

J.  Léandri,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — Euphorbiacées  récoltées 
à Madagascar  par  M.  Ch.  d’Alleizette.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  91, 
p.  224-226,  1944. 


— 20 


— Contribution  à l’étude  des  Euphorbiacées  de  Madagascar.  IX.  Groupe 

de  1 ’Euphorbia  pyrifolia  et  observations  sur  la  section  Goniostema. 
Not.  Syst.,  t.  XII,  p.  64-79.  1945. 

— Quelques  galles  d’Euphorbiacées  malgaches.  Rev.  franç.  d’Entom., 

t.  XII,  p.  51-52,  1945. 

Mme  Tardieu-Blot,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — Les  Aquifoliacées 
d’Indochine  : répartition,  affinités  et  description  d’espèces  nou- 
velles. Not.  Syst.,  t.  XII,  p.  113-123,  1945. 

— Flore  générale  de  V Indochine,  supplément,  iasc.  IV,  1945  : Sterculiacées, 

p.  392-440  ; Linacées,  p.  501-504  ; Erythroxylacées,  p.  504-506.; 
Zygophyllacées,  p.  544  ; Oxalidacées,  p.  547-550  ; Géraniacées, 
p.  551-552  ; Balsaminacées,  p.  553-588. 

F.  Gagnepain,  Sous-Directeur  honoraire.  • — Flore  générale  de  V Indochine, 
supplément,  t.  I,  fasc.  4 : Malvacées  (fin),  p.  365-391  ; Tiliacées, 
p.  440-501. 

F.  Pellegrin,  Maître  dé  Recherches  du  C.  N.  R.  S.,  Sous-Directeur  hono- 
raire. — Méliacées  et  Dichapétalacées  nouvelles  d’Indochine. 
Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  91,  p.  177-180,  1944. 

R.  Benoist,  Maître  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.,  Sous-Directeur  hono- 
raire. — Contribution  à la  connaissance  de  la  flore  de  la  Guyane 
française.  Bull.  Muséum,  2e  s.,  t.  XVII,  p.  65-69,  1945. 

— Descriptions  de  nouvelles  Acanthacées  malgaches.  Not.  Syst.,  t.  XII, 

p.  1-16,  1945. 

— Plantes  récoltées  en  Equateur.  Bull.  Soc.  Bol.  Fr.,  t.  91,  p.  97-100  et 

191-194,  1944. 

— La  chasse  des  Apides  (Hyménoptères)  sur  les  fleurs  des  Saules.  L’Ento- 

mologiste, t.  I,  p.  164-168,  1945. 

P.  Jovet,  Assistant.  — Remarques  sur  la  végétation  d’une  ligne  aérienne 
du-  Métropolitain  de  Paris.  C.  R.  Somm.  séanc.  Soc.  Biogéogr., 
n°  182,  p.  61-63,  1944. 

— L’œuvre  phytogéographique  de  Pierre  Allorge.  Ibid.,  p.  25-31. 

J.  Arènes,  Assistant.  — Hybrides  nouveaux  de  Composées-Cynarocé- 
phales  (suite  et  fin).  Bull.  Muséum,  t.  XVI,  p.  519-524,  1944. 

— Le  groupe  spécifique  linnéen  du  Cirsium  lanceolatum  (L.)  Hill.  Not. 

Syst.,  XII,  p.  16-41,  1945. 

— - Les  Acridocarpus  de  Madagascar.  Ibid.,  p.  42-64. 

— Contribution  à l’étude  de  la  géographie  botanique  du  Var  septen- 

trional. Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  92,  p.  1-9,  1945. 

H.  Perrier  de  La  Bathie,  Directeur  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.  — 

Notes  sur  quelques  Mélastomacées  nouvelles  ou  peu  connues  de  • 
Madagascar.  Not.  Syst.,  t.  XII,  p.  89-113,  1945. 

— Les  genres  Nesogordonia  Baill.  et  Helmiopsis  nov.  gen.  de  Madagascar. 

Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  91,  p.  226-232,  1944. 

— Salvadoropsis  nouveau  genre  de  Célastracées  de  Madagascar,  ibid., 

p.  96-97. 

— Révision  des  Anacardiacées,  Burséracées  et  Icacinacées  de  Madagascar 

et  des  Comores,  Mém.  Muséum,  t.  XVIII,  p.  243-308,  1944. 

— Flore  de  Madagascar  et  des  Comores,  143e  Famille,  Passifloracées, 

50  p. 


21  — 


Mlle  A.  Camus.  — Un  nouvel  hybride  du  genre  Bromus.  Bull.  Soc.  Bot. 
Fr.,  t.  91,  p.  79-80,  1944. 

— Deux  espèces  voisines  du  Lithocarpus  Kunstleri.  Ibid.,  t.  92,  p.  9-10, 

1945. 

— Graminées  nouvelles  de  Madagascar.  Ibid.,  p.  50-53. 

— Sur  la  présence  de  nervures  tessellées  dans  les  feuilles  de  Graminées. 

Bull.  mens.  Soc.  Linn.  Lyon,  t.  XIY,  p.  70,  1945. 

— Sur  deux  genres  de  Bambusoideae.  Ibid.,  p.  185. 

— Combinaisons  nouvelles.  Notulae  syst.,  t.  XII,  p.  85,  1945. 

— Espèces  nouvelles  du  genre  Panicum,  sous-g.enre  Pseudolasiacis. 

Ibid.,  p.  86-88. 

— et  A.  de  Cugnac.  — -,  Un  hybride  interspécifique  nouveau,  Bromus 

Laagei.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  91,  p.  172-174,  1944. 

P.  Senay.  — Le  Séneçon  adventice  de  Mazamet.  Bul.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  91, 
p.  111-113,  1944. 


Cryptogamie. 

Roger  Heim,  Professeur.  — Notes  systématiques  sur  les  champignons  du 
Perche.  I.  Les  Russules  de  l’espèce  collectivé  « violacea  ».  Rev.  de 
Mycol.,  t.  VIII,  n.  s.,  p.  87-97,  1 pl.,  1943  (paru  en  1945). 

— Remerciements  (à  l’Académie  d’Agriculture)  (Eloge  de  Marin  Mol- 

liard).  C.  R.  Ac.  Agric.,  p.  422-423,  séance  du  11  juil.  1945. 

— Présentation  d’un  ouvrage  (de  M.  A.  Saccas,  concernant  ses  recherches 

systématiques  et  biologiques  sur  les  Fusicladium  des  Rosacées). 
C.  R.  Ac.  Agric.,  p.  479-480*,  séance  du  31  oct.  1945. 

— Etudes  anatomiques  et  taxonomiques  sur  les  Agarics  tropicaux  à 

hyménium  tubuié  (Madagascar,  Afrique  intertropicale,  Antilles, 
Insulinde).  Rev.  de  Mycol.,  t.  X,  n.  s.,  p.  3-61,  40  fig.,  4 pl.  photogr. 
hors  texte,  1945. 

— Problèmes  et  méthodes  de  la  Mycologie  aux  colonies  (extrait).  Rev. 

de  Mycol.,  t.  VIII,  n.  s.,  Supplém.  n°  3,  p.  74-77,  1943  (paru  en 
1945). 

— Rapport  sur  l’attribution  du  prix  de  Coincy.  Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr., 

t.  92,  1 p.  1945. 

— Revue  de  Mycologie,  t.  VIII,  1943  ; t.  IX,  1944. 

— - Titres  et  travaux  scientifiques  (Supplément  : 1932-1945).  63  p.,  14  fig., 
Paris,  1945. 

R.  Lami,  Assistant.  — Notules  d’Algologie  marine  (suite).  — X.  Quelques 
galles  bactériennes  d’algues  marines.  Bull.  Labo.  Marit.  Dinard, 
fasc.  XXVII,  2 pl.,  1 fig.,  1945. 

— In  Memoriam.  Gontran  Gamel,  Pierre  Frémy,  Emile  Chemin.  — Bull. 

Labo,  marit.  Dinard,  fasc.  XXVII,  1945. 

— - J.  Portier  et  M.  Serpette.  — Sur  le  déplacement  des  Closterium 
(Desmidiées)  cultivés  sur  gélose.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  218,  1944  (paru 
en  1945).  N 

P.  Jovet,  Assistant.  — L’œuvre  phytogéographique  de  Pierre  Allorge, 
C.  R.  somm.  séances  Soc.  Biogéogr.,  1944,  p.  25-31  (paru  en  1945). 


— 22  — 

— Révision  de  quelques  Muscinées  du  Valois  (V).  Bull.  Muséum  2e  sér., 

n°  2,  p.  155-161. 

— Id.  (VI).  Ibid.,  p.  256-263,  1945. 

— Id.  (VII).  Ibid.,  p.  342-349,  1945. 

— - et  Mme  Suzanne  Jovet.  — Peuplement  bryologique  des  bois  pourris- 
sants et  rochers  ombragés  des  environs  de  Samoëns  (Haute-Savoie). 
Rev.  Bryol.  et  Lichen.,  t.  XIII,  p.  120-148,  6 fig.,  1 graphique, 
2 tabl.,  1944,  (paru  en  1945). 

Mme  S.  Jovet-Ast,  Assistante.  — Répartition  de  quelques  Hépatiques 
des  Nouvelles-Hébrides.  C.  R.  somm.  Soc.  Biogêogr.,  n°  180,  p.  39- 
43,  1944  (paru  en  1945). 

— Muscinées  de  la  pointe  de  Chalune  (Haute-Savoie).  Bull.  Muséum, 

2e  sér.,  t.  XVII,  p.  264-267,  1945. 

J.  Duché,  Maître  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Les  champignons 
aquatiques.  Rev.  Pisciculture,  136-151,  1945. 

Mme  V.  Allorge,  Chargée  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.  — La  végétation 
et  les  groupements  muscinaux  des  montagnes  d’Algésiras.  Mém. 
Muséum  Nat.  Hist.  Nat.,  n.  s.,  t.  XIX,  fasc.  3,  32  p.,  1945. 

— Le  Telaranea  nematodes  (Gottsche)  Howe  dans  le  domaine  ibéro- 

atlantique.  C.  R.  somm.  Soc.  Biogêogr.,  n°  182-183-184,  p.  58-60, 

1944. 

— Au  sujet  du  Sphagnum  molle  Sull.  en  Espagne  et  de  sa  variété  limbatum 

Wst  dans  les  Landes.  Rev.  Bryol.  et  Lichén.,  t.  XIV,  163-167,  1944. 

M.  Chadefaud,  Attaché.  — Une  Euglène  à sillon  prévestibulaire  ventral. 
Bull.  Soc.  bot.  France,  t.  91,  p.  115-117,  1944. 

— Les  mitochondries  des  Euglènes.  Ibid.,  t.  91,  p.  174-176,  1944. 

— Sur  la  position  systématique  des  Vauchéries.  Ibid.,  t.  92,  p.  47-50, 

1945. 

— Caractères  cytologiques  remarquables  d’une  Spirogyre.  C.  R.  Ac.  Sc., 

t.  220,  p.  463-465,  1945. 

— Sur  une  Chloromonadine  incolore.  Rev.  Scient.,  t.  82,  p.  43-45,  1944. 

— Etudes  d’Asques,  IV  : L’asque  hémioperculé  de  Leotia  lubrica.  Rev. 

Mycol.,  t.  IX,;  n.  s.,  p.  3-13,  22  fig.,  1944  (paru  en  1945). 

— et  Mlle  J.  Arlet.  — Sur  la  cuticule  des  Eugléniens  et  son  appareil 

argyrophile.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  219,  p.  220-222,  1944. 

R.  Gaume,  Attaché  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Sur  quelques  groupe- 
ments muscinaux  de  la  forêt  de  Huelgoat  (Finistère).  Revue  Bryol. 
et  liché.,  t.  XIII,  p.  43-57, 1944  (paru  en  1945). 

— Deux  Fissidens  nouveaux  pour  la  région  parisienne.  Bull.  Soc.  bot. 

France,  t.  92,  fasc.  4-5,  74-75,  1945. 

Mme  M.  Le  Gal,  Attachée  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Contribution  à 
l’étude  des  Ciliaria.  Bull.  Soc.  Mycol.  de  France,  t.  LXI,  5 p., 
2 fig.,  1945. 

H.  Romagnesi.  — La  cystide  chez  les  Agaricacés.  Rev.  Mycol.,  t.  IX,  n.  s., 
supp.  n°  1,  p.  4-21,  12  fig.,  1944  (paru  en  1945). 

G.  Bimont.  — Manuel  pratique  du  botaniste  herborisant.  1 vol.  in-8°, 
88  p.,  26  fig.,  Paris,  1945. 


— 23  — 


Culture. 


A.  Guillaumin,  Professeur.  — Matériaux  pour  la  Flore  de  la  Nouvelle- 
Calédonie,  LXXXIII-LXXXV.  Not.  Syst.,  XII,  p.  79,  81,  84. 

- — Espèces  nouvelles  de  Rutacées  d’Indo-Chine.  Bull.  Soc.  bot.  France, 
91,  p.  213. 

— Plantes  nouvelles,  rares  ou  critiques  des  serres  du  Muséum.  Ibid., 

,p.  504. 

— Encore  du  nouveau  sur  les  X Pyronia  et  les  -f-  Pyro-Cydonia.  Bull. 

Mus.,  2e  sér.,  XVII,  p.  251. 

— La  disparition  des  collections  de  plantes  de'  serres  du  Muséum.  Ibid., 

p.  153  et  Rev.  hort.,  n.  sér.,  XXIX,  p.  177. 

— Fruits  de  X Pyronia  et  de  + Pyro-Cydonia.  Rev.  hort.,  1.  c.,  p.  165, 

1 pl. 

— Quelques  monstruosités  florales  observées  en  1944.  Bull.  Soc.  nat. 

Hort.  France,  6e  sér.,  XI,  p.  76. 

— Un  balai  de  sorcière  sur  Negundo  aceroides.  Ibid.,  XII,  p.  22. 

— Le  Poireau  de  Vignes.  C.  R.  Acad.  Agric.,  XXX,  p.  513. 

— Patates  et  ignames  dans  la  région  parisienne  et  plus  au  nord.  Rev. 

Bot.  app..,  XXIV,  p.  165. 

— Victor  Considérant,  la  Reine  Victoria,  Mr  et  Mrs  Nickels  et  le  Tsar 

Ferdinand  à propos  de  Y Agave  V ictoriae-Reginae.  Ann.  Sc.  nat. 
Bot.,  lie  sér.t  VI,  p.  133. 

— Nouveau  voyage  autour  de  mon  jardin.  Soc.  Acclim.  Conférences, 

1944,  p.  1. 

— Dernier  voyage  autour  de  mon  jardin.  Ibid.,  p.  72. 

Comment  obtenir  facilement  par  la  culture  des  aliments  végétaux 
riches  en  vitamines.  Carnet  de  V Econome,  1945,  p.  149. 

— et  E.  Manguin,  Chef  des  serres.  — Floraisons  observées  dans  les  serres 

du  Muséum  en  1944.  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  XVII,  p.  64. 


Paléontologie. 

C.  Arambourg,  Professeur.  — Contribution  à Pétude  géologique  et  paléon- 
tologique  du  Bassin  du  Lac  Rodolphe  et  de  la  Basse  Vallée  de  l’Omo 
(Mission  Scientifique  de  I’Omo,  1932-1933,  t.  I,  fasc.  2).  (Editions 
du  Muséum,  Paris,  74  p.,  22  fig.,  7 pl.,  1 carte  au  500.000e),  1943. 

— Les  Hippopotames  fossiles  d’Afrique.  C.  R.  A.  S.,  t.  218,  p.  602-604, 

3 fig.,  1944. 

— Au  sujet  de  YHippopotamus  hipponensis  Gaudry.  Bull,  delà  Soc.  Géol. 

de  France,  5e  sér.,  t.  XIV,  p.  147-153,  1 fig.,  1 pl.,  1 tableau,  1944. 

— et  Joleaud.  — Vertébrés  fossiles  du  Bassin  du  Niger  (Etudes  strati- 

graphiques  et  paléontologiques  sur  le  Bassin  du  Niger.  II).  Bull. 
Direction  Mines  A.  O.  F.  Dakar,  n°  7,  p.  31-84,  10  fig.,  5 pl.,  1943. 

J.  Roger,  Sous-Directeur.  — Mollusques  fossiles  et  subfossiles  du  Bassin 
du  Lac  Rodolphe.  (Mission  scientifique  de  l’Omo  1932-1933,  t.  I, 
fasc.  2).  Editions  du  Muséum,  Paris,  37  p.,  2 fig.,  2 pl.,  1943. 


24 


— Acnnthoteuthis  ( Belemnoteuthis ) Syriaca,  n.  sp.  Céphalopode  Di- 

branche  du  Crétacé  supérieur  de  Syrie.  Bull.  Soc.  Géol.  France, 
Paris,  5e  sér.,  t.  XIV,  nos  1,  2,  3,  p.  3-10,  3 fig.,  1944. 

— Phylogénie  des  Céphalopodes  Octopodes  : Palaeoctopus  Newboldi 

(Sowerby,  1846)  Woodward.  ld.,  p.  87-89,  8 fig.,  1 pl. 

— La  faune  carcinologique  des  couches  à Poissons  du  Crétacé  supérieur 

du  Liban.  C.  R.  A.  S.,  Paris,  t.  218,  p.  848-850,  1945. 

R.  Lavocat.  — Aperçu  sur  les  Faunes  Oligocènes  d’Auvergne.  Rev.  Scien. 
natur.  d’Auvergne,  Clermont-Ferrand,  n.  s.,  vol.  10,  p.  50-54,  1944. 

R.  Hoffstetter.  — Sur  les  Scincidae  fossiles.  — I : Formes  européennes 
et  nord-américaines.  Bull.  Mus.  Paris,  2e  sér.,  t.  XVI,  n°  6,  p.  547- 
553,  2 fig.,  1944. 

— Id.,  II  : Formes  subfossiles  de  l’île  Maurice.  Ibid.,  t.  XVII,  n°  1,  p.  80- 

86,  2 fig.,  1945. 

A.  de  Lapparent.  — Empreintes  de  pas  de  Dinausoriens  du  Maroc,  expo- 
sées dans  la  Galerie  de  Paléontologie.  Bull.  Muséum  Paris,  2e  sér., 
t.  XVII,  n°  3,  p.  268-271,  3 fig.,  1945. 


Géologie. 

R.  Abrard,  Professeur.  — Les  relations  du  bassin  de  Paris  et  du  bassin 
aquitanien  pendant  le  Lias.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  218,  p.  563-565  1944, 
(1945). 

— Les  relations  entre  le  bassin  d’Aquitaine  et  le  Jura  au  Portlandien 

inférieur.  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  XVI,  p.  365-367  1944, 
(1945). 

— Un  effondrement  à forme  de  bétoire  dans  les  Sables  de  Fontainebleau 

à Dannemois  (Seine-et-Oise).  C.  R.  som.  S.  G.  F.,  p.  23-24,  1945. 

— Sur  la  pénétration  des  formes  tempérées  dans  le  Nord  du  bassin  aqui- 

tanien pendant  le  Crétacé  supérieur.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  218,  p.  844- 
846  1944,  (1945). 

— Sur  la  présence  de  Nummülites  contortus  Desh.  dans  le  Lutétien  d’Ar- 

baoua  (Maroc).  C.  R.  som.  S.  G.  F.,  p.  54,  1945. 

— L’extension  vers  l’Est  du  calcaire  marin  stampien  inférieur  de  la  Ferté- 

Alais  (Seine-et-Oise),  Ibid.,  p.  89-90,  1945. 

— Présence  d’un  lambeau  de  Sables  de  Beauchamp  à Senlis  (Oise).  Bull. 

Muséum  Hist.  Nat.,  p.  272-273,  1945. 

— Observations  sur  la  théorie  de  l’Ologénèse.  C.  R.  som.  Soc.  Biogéogra- 

phie, p.  76,  1944. 

— Lés  affinités  de  Nassa  Verbeeki  Martin  et  le  groupe  de  Nassa  hirta 

Kiener.  Journ.  de  Conchyliologie,  vol.  LXXXVI,  p.  30-33,  1 fig., 
1945. 

— Développements  aberrants  chez  des  Nummulites.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  220, 

p.  786-787,  1945. 

— • et  A.  Fabre.  — Observations  sur  la  faune  de  Foraminifères  de  l’Éocène 
moyen  du  Bas-Adour.  B.  S.  G.  F.,  (5),  XIV,  p.  179-200, 1944. 

R.  Furon.  Sous-Directeur.  — Observations  à la  Note  de  M.  Gaussen  sur 
« les  modifications  du  paléo-climat  et  les  Cycadales  ».  C.  R.  som. 
Soc.  Biogéographie,  p.  35,  1944. 


25  — 


— Formulaire  technique  du  Préhistorien.  1 vol.,  121  p.,  45  fig.,  Paris, 

1945  (Lechevalier,  édit.). 

— Les  ressources  minérales  de  l’Empire  colonial  français.  Revue  écono- 

mique et  sociale,  n°  21,  p.  67-37,  n°  22,  p.  51-71,  1945. 

— et  J.  Prunet.  — Sur  la  présence  du  Cambrien  marin  dans  le  Nord  de 

la  Côte  d’ivoire.  Bull.  Muséum  Nat.  Hist.  Nat.,  n°  5,  p.  452,  1945. 

— A propos  des  formations  quaternaires  du  delta  intérieur  du  Niger 

soudanais.  Bull.  Muséum  Nat.  Hist.  Nat.,  n°  5,  p.  450-451,  1945. 

R.  Soyer,  Assistant  (Fondation  du  Conseil  général  de  la  Seine).  — Sur 
le  contact  du  Stampien  et  du  Chattien  à Andilly  (Seine-et-Oise). 
Bull.  Muséum  Nat.  Hist.  Nat.,  t.  XVII,  n°  1,  p.  77-79,  1945. 

— Un  nouvel  exemple  de  berge  ancienne  de  la  Seine  éboulée  à Villennes- 

sur-Seine  (Seine-et-Oise).  Ibid.,  n°  3,  p.  274-277,  1945. 

- — et  J.  Bourcart.  — Sur  la  présence  de  fossiles  marins  dans  le  calcaire 
de  Saint.-Ouen  (Bartonien).  C.  R.  som.  S.  G.  F.,  p.  98-99  1944, 
(1945),. 

— A propos  de  la  présence  de  fossiles  marins  dans  le  Calcaire  de  Saint- 

Ouen.  Réponse  à MM.  L.  et  J.  Morellet.  C.  R.  som.  S.  G.  F.,  p.  148- 
149,  1945. 

L.-J.  Lhoste,  Attachée  de  Recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Sur  un  nouveau 
procédé  de  détermination  des  Gastéropodes  quaternaires.  C.  R. 
som.  S.  G.  F.,  n°  6,  p.  77-78,  1945. 

— Révision  de  quelques  Planorbes  fossiles  (d’après  les  caractères  de  la 

microsçulpture  interne  du  test  et  du  tour  embryonnaire).  Bull. 
Muséum  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XVII,  n°  1,  p.  87-92  et  n°  2, 
p.  166-172,  1945. 

— Révision  des  Succinées  fossiles.  Ibid.,  2e  sér.,  t.  XVII,  n°  2,  p.  173-175, 

1945. 

L.  et  J.  Morellet,  Correspondants  du  Muséum.  — Observations  sur  la 
note  de  J.  Bourcart  et  R.  Soyer.  « Sur  la  présence  de  fossiles  marins 
dans  le  calcaire  de  Saint-Ouen  (Bartonien  ) ».  C.  R.  som.  S.  G.  F., 
n°  7,  p.  88-89,  1945. 

— Présence  au  Petit-Sérans  (Oise)  des  marnes  à Pholadomya  ludensis . 

Bull.  Muséum  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XVII,  n°  3,  p.  278,  1945- 

L.  Feugueur.  — Note  sur  le  Lutétien  dans  le  Vexin  français.  C.  R.  som . 
S.  G.  F.,  n°  2,  p.  13-15,  1945. 

— Coupe  à Saint-Gervais  (Oise).  Présence  du  niveau  d’Hérouval  (Cuisien). 

Bull.  Muséum  Nat.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XVII,  n°  3,  p.  279-281, 
1945. 


Minéralogie. 

J.  Orcel,  Professeur.  — Note  sur  les  caractères  microscopiques  de  la 
lépidocrocite  en  lumière  polarisée  réfléchie.  Bull.  Soc.  fr.  Minér., 
t.  67,  1944. 

— L’étude  des  successions  minérales  dans  les  gîtes  métallifères  affiliés 

aux  magmas  éruptifs.  Congrès  de  l’Association  française  pour 
l’avancement  des  Sciences,  1945  (Congrès  de  la  Victoire),  Sciences. 

— L’état  solide  dans  la  nature  : les  minéraux  et  les  roches.  Conférences 

« Enseignement  et  culture  » de  l’Union  française  Universitaire. 


26 


A.  Lacroix,  Professeur  honoraire.  — Nouvelles  observations  sur  les 

fulgurites  du  Sahara.  Bull,  service  des  Mines  de  V A.  O.  F.,  n°  6, 
1942. 

— Les  deux  frères  Haüy.  Bull.  Soc.  fr.  Miner.,  t.  66,  1943. 

— Allocution  à l’occasion  du  20e  anniversaire  de  la  Mécanique  ondula- 

toire. Monsieur  Louis  de  Broglie,  sa  vie  et  sa  jeunesse.  Paris,  1944, 
p.  5-9,  photographies. 

Mlle  S.  Caillère,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — Etude  microsco- 
pique de  quelques  minéraux  opaques  associés  à la  serpentine  de 
Snarum  (Norvège).  Bull.  Soc.  Fr.  Minéralogie,  1945. 

— et  S.  Hénin.  — — Sur  l’origine  de  quelques  anomalies  présentées  par  les 

courbes  thermiques  de  certaines  montmorillonites.  C.  R.  Ac.  Sc., 
t.  219,  1944,  p.  685-686, 

— Sur  la  transformation  expérimentale  d’une  antigorite  (3  en  antigorite  a, 

C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  220,  1945. 

et  L.  Turc.  ■ — Modifications  expérimentales  de  la  palygorskite  de 

Taodeni.  Application  à l’interprétation  des  courbes  thermiques  des 
argiles  de  ce  groupe.  C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  221,  1945. 

Mme  E.  Jeremine,  Maître  de  recherches  du  C.  N.  R.  S.  — Contribution 
à l’étude  pétrographique  des  roches  cristallines  et  métamorphiques 
de  la  Mauritanie.  Bull.  Serv.  des  Mines  de  l'A.  O.  F.,  n°  6. 

• — Sur  quelques  roches  de  Tasiast.  Bull.  Serv.  des  Mines  de  l’A.  O.  F., 
n°  6. 

— Sur  un  nouveau  gisement  de  dumortiérite  dans  les  colonies  françaises 
(Guinée).  Bull.  Soc.  fr.  Miner.,  1945. 

M.  Deiavault,  boursier  du  C.  N.  R.  S.  et  Maître  de  Conférences  à 
l’Ecole  Pratique  des  Hautes  Etudes.  — Sur  la  formation  des  figures 
de  corrosion  par  réaction  irréversible  en  particulier  sur  les  micas. 
C.  R.  Ac.  Sc.,  t.  220,  p.  666,  1945. 

B.  Choubert.  — Sur  la  composition  chimique  des  magmas.  C.  R.  Ac.  Sc., 

1945. 


Physique  appliquée. 

Y.  Le  Grand,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — La  haute  atmosphère. 

Rev.  Gén.  Sc.,  t.  52  (1942-45),  p.  153. 

— La  notion  de  système  récepteur  indépendant.  Année  Psych.,  t.  41, 
p.  38. 

P.  Becquerel.  — La  vie  des  Algues  huit  ans  dans  le  vide  sous  la  tension 
de  la  vapeur  d’eau  et  l’origine  de  l’oxygène  libre  de  l’atmosphère. 

C.  R.  Acad.  Sc.,  219  (1944),  368. 

A.  Ivanqff.  — Sur  la  sensibilité  différentielle  de  la  rétine  aux  sources 
ponctuelles.  C.  R.  Acad.  Sc.,  220  (1945),  620.  • 


Chimie  appliquée  aux  corps  organiques, 

Ch.  Sannié,  Professeur.  — Les  Mélanines.  Exposés  annuels  de  Biochimie 
Médicale.  Paris,  Masson,  1945, 


27  — 


Ch.  Sannié,  R.  Truhaut  et  M.  Guérin.  — Sur  la  formation  de 
substances  cancérigènes  dans  l’organisme  humain.  Action  cancéri- 
gène de  l’insaponifïable  du  foie  de  sujets  cancéreux.  Bull.  Acad. 
Méd.,  p.  362,  1944. 

Nouvelles  expériences  sur  l’action  cancérigène  chez  la  souris  de  N 

l’insaponifiable  du  foie  de  sujets  cancéreux.  Bull.  Ass.  Franç. 
étude  Cancer,  32,  p.  44-56,  1944-45. 

JM.  Frèrejacque,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — La  nériifoline,  nouvel 
hétéroside  digitalique  de  Thevetia  nériifolia  Jus.  C.  B.  Acad.  Sc., 
t.  221,  p.  645,  1945. 

R.  Tixier,  Assistant.  — Contribution  à l’étude  de  quelques  pigments 
pyrroliques  naturels.  Ann.  Inst.  Océan.,  22,  p.  342,  1945. 

Mme  Sosa-Bourdouil,  Assistante.  — Sur  la  biologie  et  le  chimisme  d’un 
lichen,  Usnea  Barbata.  C.  R.  Ac.  Sc.,  218,  476,  1944. 

— Sur  le  pouvoir  oxydant  des  jeunes  graines  au  cours  du  développement. 

Bull.  Muséum,  nov.  1944,  2e  s.,  XIV,  566. 

— Sur  quelques  anomalies  des  fleurs  de  Matthiola.  Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  91, 

9,  1944. 

— Sur  un  cas  singulier  de  variation  désordonnée  dans  les  fleurs  de  Mat- 

thiola. C.  R.  Ac.  Sc.,  219,  592,  1944. 

A.  Sosa,  Attaché.  — Sur  la  présence  de  deux  stérols  nouveaux  et  d’un  ester 
à poids  moléculaire  élevé  dans  le  Parinarium  macrophyllum  Sab. 

C.  R.  Ac.  Sc.,  218,  657-8,  1944. 

— et  V.  Plouvier.  Sur  la  composition  des  fruits  de  Parinarium  macro- 

phyllum Sab.  C.  R.  Ac.  Sc.,  218,  569-71,  1944. 

— et  Ch.  Sanniè.  — Sur  la  composition  de  Citrus  trifoliata.  Bull.  Soc. 

Chim.  biol.,  26,  457-61,  1944. 

V.  Plouvier.  — Sur  l’étude  chimique  de  Prunus  Nakaii  Léveillé.  C.  R. 

Ac.  Sc.,  218,  659,  1944. 

— Sur  la  présence  d’Aucuboside  dans  VEucommia  ulmoides  Oliv.  C.  R. 

Ac.  Sc.,  218,  605,  1944. 

M.  Lecat.  — L’acide  déhydroascorbique  chez  quelques  Phanérogames. 
Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  91,  1-2,  1944.- 


Physiologie  générale. 

M.  Fontaine,  Professeur.  — : Des  rapport  probables  entre  certains  carac- 
tères écologiques  et  les  modalités  de  la  régulation  du  milieu  intérieur 
chez  les  animaux  aquatiques.  C.  R.  Soc.  Biogéographie,  t.  21,  p.  50- 
56,  1944. 

— - Quelques  données  récentes  sur  le  mécanisme  physiologique  des  migra- 
tions de  l’Anguille  européenne.  Bull,  franç.  Pisciculture,  t.  17, 
p.  5-19,  1944. 

— et  O.  Callamand.  — Sur  la  répartition  de  la  riboflavine  dans  la  glande 

surrénale  dés  Mammifères.  Bull.  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  t.  16, 
p.  554-555,  1944. 

— S.  Delattre  et  O.  Callamand.  — Influence  des  variations  de  salinité 

sur  la  teneur  en  hématies  de  deux  Téléostéens  (Anguilla  anguilla 


\ 


L.  et  Cyprinus  carpio  L.).  Bull.  Inst,  océatiogr.,  n°  886,  p.  1-11, 
1945. 

R.  Lhotte.  - — Influence  des  variations  de  salinité  sur  le  rythme  cardiaque 
de  la  jeune  Anguille  (civelle).  C.  R.  Soc.  Biol.,  t.  139,  p.  27-28, 
1945. 

R.  Paulian  et  A.  Serfaty.  - — ■ Le  rythme  nycthéméral  des  larves 
d’Aeschnes.  Bull.  Mus.  nat.  Hist.  nat.,  2e  sér.,  t.  16,  p.  442-447, 
1944. 

— Caractères  du  rythme  nychtéméral  des  larves  d’Aeschnes.  Ibid.,  t.  17, 

p.  176-178,  1945. 

I 

Pêches  et  productions  coloniales  d’origine  animale. 

Th.  Monod,  Professeur.  — Leçon  inaugurale  du  Cours  de  Pêches  et  Pro- 
ductions coloniales  d’Origine  animale,  prononcée  le  15  mars  1945. 
Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XVII,  n°  3,  1945,  p.  180-200. 

— Sur  la  lecture  des  écailles  de  quelques  Poissons  du  Niger  moyen.  C.  R. 

Acad.  Sc.,  1945,  CCXX,  p.  629. 

— Notes  sur  le  Dohone  (Tibesti)  (6  cartes  et  croquis).  Communication  àla 

Conférence  Internationale  des  Africanistes  de  l’Ouest  (Dakar  : 
19-25  janv.  1945). 

— et  A.  Cailleux.  — Etude  de  quelques  sables  et  grès  du  Sahara  occiden- 

tal. Id. 

— Sur  la  présence  d’un  Psammornis  en  Afrique  Occidentale  Française. 

(1  fig.).  Id. 

— Note  sur  la  lecture  des  écailles  de  quelques  Poissons  du  Niger  Moyen 

(1  fig.).  Id. 

— Dents  de  remplacement  chez  deux  Hydrocyon  d’Afrique  tropicale 

(16  fig.).  Id. 

— Sur  trois  dispositifs  de  « verrouillage  » osseux  chez  des  Poissons  (7  fig.). 

Id. 

— Découverte  d’une  tortue  fossile  dans  l’Eocène  inférieur  de  Popenguine 

(Sénégal).  Id. 

- — Note  préliminaire  sur  quelques  gravures  rupestres  de  la  région  d’Aozou 
(Tibesti)  (14  fig.).  Id. 

— La  chronologie  des  découvertes  portugaises  sur  la  Côte  occidentale 

d’Afrique  entre  le  Cap  Bojador  et  le  Cap  Rouge  (1433-1445).  Id. 

— La  Protection  de  la  Nature  en  Afrique  Occidentale  Française.  Id. 

— Projet  d’atlas  ouest-africain.  Id. 

— Comte  rendu  de  la  première  réunion  (Conférence  Internationale  des 

Africanistes  de  l’Ouest).  Dakar,  1945,  43  pages. 

— ■ Un  ordre  nouveau  de  Mammifères  pour  la  faune  d’A.  O.  F.  Notes 
Africaines,  n°  25,  janvier  1945,  p.  14-15,  fig.  9-10. 

— • Tableau  d’ensemble  des  divisions  adoptées  (p.  13-14)  et  : Remarques 
sur  l’esquisse  phytogéographique  du  Sahara  occidental  de  M.  Murat 
p.  26-31,  1 carte)  in  A.  Murat,  Esquisse  phytogéographique  du 
Sahara  occidental.  Mém.  Off.  Nat.  Anti-Acridien,  n°  1,  Alger, 
déc.  1944  (1945). 


— 29  — 


— La  structure  du  Sahara  atlantique.  Trav.  Inst.  Rech.  Sahariennes. 

Alger,  III,  1945,  p.  27-55,  (6  fig.,  1 tableau  h.  t,). 

P.  Budker,  Sous-Directeur  du  Laboratoire.  — Pinnipèdes  et  Siréniens 
d’Afrique.  Notes  Africaines  (Bull.  Inf.  et  Corr.  IFAN),  juillet  1945, 
n°  27,  p.  4-6. 

— La  Pêche  Maritime  aux  Colonies.  — Nos  ressources  coloniales.  La 

Pêche  Maritime,  n°  811  du  15  octobre  1945,  p.  10. 

P.  Chabanaud,  Directeur  honoraire  à l’Ecole  pratique  des  Hautes  Etudes, 
Maître  de  recherches  C.  N.  R.  S.  — Notules  ichthyologiques,  XXV. 
Sur  la  valeur  taxonomique  des  caractères  fondés  sur  le  nombre 
des  rayons  des  nageoires,  spécialement  chez  les  Cynoglossidae.  — - 
XXVI.  Sur  Cynoglossus  solum  Sauvage  et  Cynoglossus  xiphoideus 
Günther.  Bull.  Mus.  Hist.  Nat.,  2e  sér.,  t.  XVI,  1944  (1945),  p.  433- 
438. 

— Sur  deux  Gadidés  de  l’Atlantique  oriental  nord.  Bull.  Soc.  Zool. 

France,  69,  1944,  p.  202-212,  7 fig. 

- — Un  os  inédit  des  Téléostéens  : le  post  lacrymal.  Morphologie  du  jugal. 
C.  R.  Acad.  Sc.,  220,  1945,  p.  569. 

— Pluralité  spécifique  du  genre  Pegusa.  Journ.  Wash.  Acad.  Sci.,  31, 

p.  109-114,  10  fig. 

— Sur  la  classification  et  la  géonémie  des  Soléidés  du  genre  Aesopia. 

Copeia,  1941  (1945),  p.  31. 

— Sur  le  squelette  d’un  Cynoglossus  indo-pacifique.  Le  Naturaliste  Cana- 

dien, 48,  1941  (1945),  p.  142-144. 

R.-Ph.  Dollfus,  Directeur  de  Laboratoire  à l’Ecole  pratique  des  Hautes 
Etudes.  — Parasites  (animaux  et  végétaux)  et  prédateurs  des 
Helminthes.  Causerie  scientifique.  Bull.  Soc.  Zool.  France,  t.  LXIX, 
n°  2,  séance  du  25-4-1944,  p.  59-60. 

— et  Camille  Desportes.  — Sur  le  genre  Rictularia  Froelich  1802  (Néma- 

todes Spiruroides).  Ann.  Parasitol.  humaine  et  comparée,  t.  XX, 
n°  1-2,  1945,  p.  6-34,  fig.  IA  — 2 F. 

• — Cestodes  de  Felis  (Puma)  concolor  L.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  2e  sér., 
t.  XVI,  n°  5,  séance  du  30-3-1944,  p.  316-326,  fig.  1-2. 

— et  C.  Desportes.  — Sur  Porrocaecum  pastinacae  (Rudolphi).  Incons- 

tance et  variabilité  du  caecum  intestinal.  Bull.  Soc.  pathologie 
exotique,  t.  XXXVIII,  n°  3-4,  séance  du  14-6-1944,  p.  93-99, 
fig.  1 A-3. 

— et  J.  Callot.  — Etudes  documentaires  sur  le  genre  Metorchis  A.  Looss 

1899.  Observations  sur  des  Metorchis  récoltés  à Richelieu  (Indre- 
et-Loire).  Ann.  Parasitol.  humaine  et  comparée,  t.  XX,  n°  3-4*,  1945, 
p.  125-159,  fig.  1-20. 

— A propos  du  nom  à donner  à la  Filaire  de  l’Onchocercose.  Onchocerca 

volvülus  et  non  pas  Onchocercus  volvula.  Bull.  Soc.  pathol.  exot., 
t.  XXXVIIT,  n°  9-10,  20-11-1945,  p.  310-311. 

— Présence  en  France  d ’Allomermis  myrmecophila  (H.  A.  Baylis,  1921) 

chez  la  Fourmi  Lasius  alienus  Fôrster.  Bull.  Soc.  Entomol.  France, 
séance  du  25-7-1945,  fig.  1-2. 


30 


Entomologie  agricole  coloniale. 


P.  Vayssière,  Professeur.  — Noté  préliminaire  sur  les  récentes  pullulations 
d 'Acridiens,  du  Criquet  migrateur  en  particulier.  C.  R.  Acad . 
Sci.  Paris,  t.  221,  9 juil.  1945,  p.  62-64. 

— Conférence*  internationale  pour  la  protection  des  denrées.  C.  R.  Acad. 

Agr.,  28  nov.  1945. 

— et  Et.  Rosella.  — La  lentille  : production  régionale  à encourager. 

C.  R.  Acad.  Agr.,  25  avril  1945. 

J.-M.  Mimeur,  Sous-Directeur  et  P.  Vayssière.  — Miellées  végétales  et 
miellats  animaux.  C.  R.  Acad.  Agr.,  23  mai  1945. 

J.  R.  Steffan,  Assistant.  — - Contribution  à l’étude  de  Zabrotes  subfascia- 
tus.  Mèm.  Muséum  Nat.  Hist.  Nat. 

— La  larve  primaire  de  Rruchidius  fasciatus.  Bull.  Soc.  Entom.  Fr.,  t.  LI, 

n°  1,  p.  12-16. 


J.  Carayon,  Assistant.  — Parasitisme  du  Pagure  Clibanarius  misanthro- 
pus  par  le  Rhizocéphale  Septosaccus  Cuenoti.  Bull.  Mus.,  XVII, 
n°  1,  1945,  p.  37-40. 

■ — Les  Punaises  des  bois  et  leurs  Bactéries  symbiotiques.  La  Nature , 
n°  3084,  15  mars  1945,  p.  85-87. 


Sur  les  organes  génitaux  mâles  des  Réduvidés.  Bull.  Soc.  Zool.  Fr., 
LXIX,  p.  220-224. 

La  Vipère  aspic,  son  appareil  venimeux  et  son  venin.  La  Nature, 
n°  3088,  15  mai  1945,  p.  145-148. 

Les  nuages  de  Criquets  migrateurs  en  Gironde.  La  Nature,  n°  3099, 
1er  nov.  1945,  p.  324-325. 

Les  éléments  bacilliformes  secrétés  par  les  glandes  génitales  annexes 
de  certains  Hémiptères.  Bull.  Soc.  Zool.  Fr.,  LXX,  p.  11-14. 


Laboratoire  Maritime  de  Dinard. 


E.  Fischer-Piette,  Directeur.  — Nouvelle  observation  sur  les  Patelles  à 
croissance  rapide  du  milieu  d’estuaire.  Bull.  Labor.  marit.  Dinard, 
fasc.  27,  p.  22-26,  1 fig. 

— La  collaboration  de  la  marine  et  du  Muséum  dans  l’exploration  scien- 

tifique des  mers  du  globe.  Communie,  et  Mèm.  Académie,  de  Marine , 
juin  1945,  p.  1-15. 

J.-M.  Pérès,  Directeur-adjoint.  — Contribution  à l’étude'  des  Unionidae 
de  l’Afrique  du  Nord.  Bull.  Mus.  Hist.  nat.,  1945,  I,  12  pp. 

— • Remarques  sur  quelques  Ascidies  arctiques.  Bull.  Inst.  Ocèanogr., 
1945,  n°  880,  8 p.,  1 fig. 

— Première  contribution  à l’étude  du  sang  et  de  la  tunique  des  Didem- 

nidae.  Ibid.,  n°  882,  18  p.,  7 fig. 

— Recherches  sur  l’organe  neural  des  Ascidies  Aplousobranches.  Ibid., 

n°  888,  12  p.,  2 fig. 

G.  Chalaud.  — Excursion  algologique  du  Laboratoire  de  Botanique  de  la 
Faculté  des  Sciences  de  Rennes.  Bull.  Labor.  marit.  Dinard,  fasc.  27, 

p.  1-8. 


31  — 


F.  Rullier.  — Croissance  du  tube  de  Mercierella  enigmatica  Fauvel. 
Bull.  Labor.  marit.  Dinard,  fase.  27,  p.  11-14,  3 fig. 


Agronomie  coloniale. 

Publication  de  la  Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  tropicale , 
t.  XXIV,  n03  2 7 2 , 2 73  , 274,  p.  97-300,  t.  XXV,  nos  275,  276,  277, 
p.  1-132. 

Aug.  Chevalier,  Professeur.  — L’homme  peut-il  utiliser  comme  aliments 
des  feuilles  d’arbres,  C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  219,- p.  147-150,  1944. 

— La  mise  à fleurs  et  la  fructification  des  arbres  dans  la  zone  tempérée 

boréale.  Ibid.,  p.  227-229. 

— Sur  la  culture  au  Soudan  du  Karité  ou  arbre  à beurre  ( Butyrospermum 

Parlai ) et  de  l’arbre  à kapok  ou  Boumou  ( Bombax  angulicarpa ), 
Ibid.,  t.  220,  p.  415-416, 1945. 

— Le  Kapoquier  soudanais  (Bombax  angulicarpum)  et  les  espèces  voi- 

sines, Ibid.,  p.  509-511,  1945.  , 

— Le  genre  Nuenokuea  Chev.  L’association  symbiotique  entre  une  Cypé- 

racée  et  une  Orchidée,  spéciale  aux  tourbières  de  rochers  de  l’ouest- 
africain.  Ibid.,  p.  633-635,  1945. 

— Les  transformations  survenues  dans  le  paysage  rural  et  dans  les  cul- 

tures du  N.-W.  de  la  France  depuis  le  début  du  néolithique  jus- 
qu’au début  de  l’ère  chrétienne,  C.  R.  Soc.  de  Biogéogr.,  nos  182-183- 
184,  p.  1-7,  1945. 

— Histoire  de  l’introduction  et  de  l’extension  de  la  culture  de  la  Pomme 

de  terre  en  Normandie,  Bull.  Soc.  Linn.  de  Normandie,  t.  4,  9e  sér., 
6 p.,  1944-1945. 

— - Sur  la  nécessité  de  réformes  dans  l’enseignement  de  l’agriculture  de 
France  et  dans  la  préparation  de  la  carrière  de  chercheur  en  sciences 
agronomiques  tant  pour  la  métropole  que  pour  notre  Empire 
colonial.  C.  R.  Acad.  Agric.  de  Fr.,  n°  16,  p.  463-466,  1944. 

— Programme  de  réformes  dans  l’enseignement  de  l’agriculture  et  dans 

la  formation  des  chercheurs  en  sciences  agronomiques.  Ibid.,  n°  17, 
p.  489-494,  1944. 

— - Situation  actuelle  et  orientation  de  l’Afrique  noire  en  agriculture. 
Ibid.,  n°  3,  p.  148-153,  1945. 

— Recherches  botaniques  et  améliorations  agricoles  en  Russie,  Ibid., 

n°  8,  p.  446-449,  1945. 

— et  P.  Viguier.  — Le  Soudan  français.  — Ressources  et  possibilités 

agricoles.  Ibid.,  n°  9,  p.  456-458,  1945. 

— Notes  sur  le  Parc  arboretum  de  Baleine.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  XVI, 

n°  6,  p.  491-513,  1944. 

— La  Science  agronomique  en  France  et  en  U.  R.  S.  S.  La  Pensée,  nouv. 

sér.,  n°  1,  octobre-nov.-déc.  1944,  p.  38-43. 

— Notice  nécrologique  sur  C.-A.-V.  Houard.  Rev.  Bot.  appl.et  d’Agr.  trop., 

t.  XXIV,  p.  95-96,  1944, 

— Notes  sur  le  Parc-arboretum  de  Baleine.  Ibid.,  p.  97-116. 

— • Contribution  à l’Histoire  de  l’introduction  des  Bananes  en  France 
et  à l’historique  de  la  culture  bananière  dans  les  colonies  françaises. 
Ibid.,  p.  116-127. 


— 32  — 


— Le  Dolique  de  Chine  en  Afrique.  Son  histoire,  ses  affinités.  Les  formes 

sauvages  et  cultivées.  Son  rôle  dans  l’alimentation  indigène  et  en 
agriculture  tropicale  et  subtropicale.  Ibid.,  p.  128-152. 

— Les  Toona’s  ou  Cèdres  bâtards,  arbres  de  reboisement.  Ibid.,  p.  152- 

165.  ( 

— Les  Asclepias  textiles.  Ibid.,  p.  283-286,  1 pl. 

— Notice  nécrologique  sur  P.,  Allorge.  Ibid.,  p.  290-293. 

— Le  Pissenlit  à caoutchouc  en  Russie.  Ibid.,  t.  NXY,  p.  3-10,  1 pl., 

1945. 

— L’Agriculture  à Madagascar  de  1940  à 1944.  Projets  et  réalisations. 

Ibid.,  p.  106-111. 

— Le  Sapotillier,  arbre  producteur  de  Chewing-gum.  Ibid.,  p.  122-123. 

— Les  améliorations  scientifiques  et  techniques  réalisées  par  la  France 

en  Indochine.  Ibid.,  p.  133-163. 

— et  R.  Potier  de  La  Varde.  — Le  premier  peuplement  végétal  sur  le 

sol  nu  des  sapes  et  trous  d’obus  aux  environs  de  Leningrad.  C.  R. 
Acad.  Sc.,  t.  221,  p.  129-130,  1945. 

J. -F.  Leroy,  Assistant.  — Fruits  tropicaux  et  subtropicaux  d’importance 
secondaire  (2e  partie).  Rev.  Bot.  appl.  et  d’Agr.  trop.,  t.  XXIV, 
p.  171-220,  1944. 

— Eucommia  ulmoïdes  Oliv.  comme  producteur  de  Gutta-percha.  Ibid., 

t.  XXV,  1945,  1 pl. 

— Sur  une  variété  horticole  d’Orme  improprement  rattachée  à Ulmus 

glabra  Huds.  (=  U.  montana  Stokes).  Bull.  Muséum,  2e  sér., 
t.  XVII,  n°  3,  p.  252-255,  1945. 

— Note  sur  quelques  anomalies  des  fleurs  et  des  fruits  dans  le  genre 

Ulmus.  Ibid.,  n°  4,  p.  326-328,  1 pl. 

— Sur  l’existence  à Madagascar  d’un  Aphananthe,  genre  d’Ulmacée 

d’Extrême-Orient  et  d’Australie  orientale.  C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  221, 
1945. 

— Une  Ulmacée  nouvelle  à Madagascar  : Aphananthe  sakalava,  nov.  sp- 

Bull.  Soc.  Bot.  Fr.,  t.  92,  1945,  1 pl. 

R.  Portères.  — Possibilités  de  production  du  Quinquina  sur  la  Côte 
occidentale  d’Afrique  française.  Rev.  Bot.  appl.  et  d’Agr.  trop., 
t.  XXV,  p.  101-106,  1945. 

II.  Jacques-Félix.  — Le  genre  Clappertonia.  Systématique,  Anatomie, 
Utilisation.  Ibid.,  p.  73-88,  2 pl.,  1 fig. 

— Sur  la  présence  au  Cameroun  d’un  genre  Sud-Africain  de  Pedaliaceae. 

C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  221,  p.  305-307,  1945. 

Pierre  Henry.  — Etudes  cytologiques  sur  le  Palmier  à huile  (Diplôme 
d’études  supérieures  de  sciences  naturelles).  Broch.  21  X 27, 
22  p.,  4 pl.  h.  t.  Publié  par  l’I.  R.  H.  O.,  Paris,  1945. 

Bibliothèque  centrale. 

Inscription  en  1945  de  1.462  ouvrages  et  brochures. 

— 2.891  imprimés,  non  compris  les  ouvrages  de  référence,  ont  été  commu- 

niqués au  public. 

— 3.300  ouvrages  et  périodiques  ont  été  prêtés  aux  Laboratoires,  au 

C.  N.  R.  S.,  à l’Université,  etc. 


y 


— 33  — 


Périodiques  nouvellement  inscrits  en  1945. 

Revista  do  Museu  nacional  (de  Rio  de  Janeiro).  — Rio  de  Janeiro,  1944 

-H*.  In-4°.  I .- Pr  516  C 

Revue  de  pharmacologie  et  de  thérapeutique  expérimentale  (Raymond- 
Hamet).  Paris,  1927-1933.  In-8°,  vol.  1 et  2 (complet) . . Pr.  548 
Annali  délia  R.  Accademia  d’ agricoltura  di  Torino.  — Torino,  1858  — 

In-8°,  vol.  21  (1878)  à 81  (1938)  (incompl.) • Pr  1026 

Die  Gartenbauwissenschaft.  — Berlin,  1928  — >•.  In-8°,  Bd  9 (1934-35)  à 17 

(1942-43) ' Pr  1271 

Bulletin  de  la  Société  d’ étude  des  sciences  naturelles  de  Vaucluse.  — Avignon, 

1930  — In-8°,  complet Pr  1272 

Association  cotonnière  coloniale.  Bulletin  mensuel.  — Paris,  1903  — In-8° 

et  in-4°,  24  (1926)  à 32  (1934)  (incompl.) Pr  1400 

Annual  report  of  entomological  society  of  Ontario.  — Toronto,  1870  — =►. 

In-8°,  1878  à 1906 .(incompl.) Pr  1437 

Ministère  des  Colonies.  Bulletin  hebdomadaire  d’information.  — Paris 

(1944).  In-4°,  n°  50  à 56 Pr  1502 

L’ Informateur  colonial.  Organe  de  la  France  impériale.  — Paris,  1931. 

In-4°,  12  (1945)  (incompl.) Pr  1523 

Geological  society  of  South  Africa.  — Johannesburg.  In-8°.  Prqceedings. 
1904  — =»-.  Transactions,  1896  — >,  vol.  16  (1913)  à 33  (1930)  (in- 
compl.)  ..  Pr  1549 

Bulletin  de  l’association  pyrénéenne  pour  l’échange  des  plantes.  — Foix, 
Poitiers,  Quimper,  Paris,  1890  — In-8°,  1 (1890-91)  à 23  (1912- 

13)  (incompl.) Pr  1597 

Acta  tropica...  (Revue  des  sciences  tropicales  et  de  médecine  tropicale). 
— Basel,  1944  — In-8°,  vol.  1 et  2,  et  supplémenta  2 et  3. 

Pr  1610  et  Pr  1610  A 

British  medical  bulletin.  — London,  1943  — In-4°,  vol.  1 à 3 (incompl.). 

Pr.  2008 

L’ Entomologiste  (Renaud  Paulian).  — Paris,  1945  — In-8°,  vol.  1. 

Pr  2407 

Ministère  des  Colonies.  Travaux  de  la  section  technique  d’agriculture  tro- 
picale. — Paris,  1944  — In-8°,  lre  série  et  série  technologique, 

n°  3 Pr  2408 

Service  d’information  des  Etats-Unis.  — Paris,  1945.  In-4°  (Astronomie, 
Physique,  Chimie,  Médecine,  Agriculture).  Pr  5417  et  5417  A à D 
Le  Médecin  français.  — Paris,  1940  — >,  In-4°,  4 (1944)  et  5 (1945) 

Pr  5418 

Année  polaire  internationale  1932-1933.  Participation  française.  — Paris., 

1936-1938.  2 vol.  in-4°. Pr  5419 

Bulletin  du  bibliophile  et  du  bibliothécaire  (Dir.  Fernand  Vandérem),  nouv. 
série.  — Paris,  1922.  In-8°,  13  (1934)  à 18  (1939) Pr  5850 

Institut  de  recherches  pour  les  huiles  de  palme  et  oléagineux.  — Paris, 

In-4°  (Conférences.  — Rapport  annuel.  — Programme  des  cours 
et  conférences),  années  1943  à 1945.  Pr  5259  et  5259  A et  Z 
Institut  des  fruits  et  agrumes  coloniaux.  Série  économique.  — Paris,  1944. 
In-8°,  n°  1 et  2 Pr  5260 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


3 


Institut  des  fruits  et  agrumes  coloniaux.  Conférences.  — Paris,  1944.  In-8°, 

n°  1 à 7 Pr  5260  A 

Institut  des  fruits  et  agrumes  coloniaux.  Série  bibliographique.  — Paris> 

1944.  In-8°,  n°  1 et  2 Pr  5260  B 

Institut  des  fruits  et  agrumes  coloniaux.  Documentation  analytique.  — Paris- 

1940  —s*.  In-4°,  vol.l  à 3 Pr  5260  C° 

Fruits  d’outre-mer.  Revue  mensuelle  de  la  production  fruitière  coloniale. 
(Institut  des  fruits  et  agrumes  coloniaux).  — Paris,  1945  — »,  In-4° 
vol.  I Pr  5260  bis,, 


Suites  nouvellement  inscrites  en  1945. 

British  Muséum  (natural  history).  British  Graham  Land  expédition  1934 

37.  — London,  1940.  In-4°,  vol.  I S 5059  A 20 

British  Muséum  ( natural  history).  Expédition  to  south-west  Arabia,  1937- 

38.  — London,  1941.  In-4°,  vol.  I S 5059  A 21 

Traité  de  physiologie  normale  et  pathologique,  publié  sous  la  direction  de 

G.-H.  Roger...  et  Léon  Binet...  — Paris,  Masson.  1929 — ->.  In-8°, 

t.  1 à 12 S 5867 

Sujets  médicaux  d’actualité  (Clinique  médicale  de  l’hôpital  Bichat.  Prof. 
Pasteur  Vallery-Radot).  — Paris,  Doin,  1943  — In-8°,  t.  1 et  2. 

S 5868 

Nouvel  atlas  d’entomologie.  — Paris,  N.  Boubée,  1944.  In-12,  n°  1,  6 et  9. 

S 5869 


— 35  — 


COMMUNICATIONS 


Henri  Neuville 
Par  J.  Miluot, 

Professeur  AO  Muséum 

Le  10  janvier  1946,  la  Chaire  d’ Anatomie  Comparée  du  Muséum 
a fait  une  perte  irréparable  en  la  personne  de  son  Sous -Directeur 
honoraire,  Henri  Neuville,  terrassé  par  une  attaque  d’apoplexie 
dans  P enceinte  même  du  Jardin  des  Plantes,  alors  qu’il  se  rendait 
au  Laboratoire  d’ Anatomie  pour  mettre  une  dernière  main  aux 
recherches  qu’il  poursuivait  sur  le  Mammouth  depuis  longtemps 
déjà. 

Henri  Neuville  a consacré  sa  vie  au  Muséum.  Il  y était  entré 
dès  1890,  encore  adolescent,  comme  élève  de  Georges  Pouchet  qui 
le  marqua  d’une  forte  empreinte  ; il  n’en  est  sorti  que  pour  mourir, 
après  55  ans  de  labeur  assidu  dans  le  même  Laboratoire. 

Son  œuvre  scientifique  est  considérable.  Neuville  a étudié 
presque  toutes  les  familles  de  Mammifères,  apportant  par  chacun 
de  ses  travaux  une  riche  moisson  de  faits  nouveaux.  Sa  prédilection 
pour  les  Cétacés  et  pour  les  Proboscidiens  nous  a valu  sur  ces  géants 
du  monde  animal  plusieurs  mémoires  particulièrement  remar- 
quables. Anatomiste  au  sens  le  plus  large  du  mot,  il  n’a  pas  négligé 
les  problèmes  humains  et  leur  a consacré  un  livre  magistral  où  Mor- 
phologie, Biologie,  Psychologie  se  trouvent  fructueusement  asso- 
ciées. 

Ces  nombreuses  publications  ne  l’empêchèrent  pas  de  réserver 
la  majeure  partie  de  son  temps  à enrichir  les  collections  du  Labora- 
toire et  les  Galeries  d’exposition.  L’aménagement  de  celles-ci, 
l’exécution  des  admirables  préparations  de  Splanchnologie  qui  en 
sont  un  des  plus  précieux  trésors,  sont  essentiellement  son  œuvre. 
Epris  de  voyages  dans  sa  jeunesse,  il  parcourut  les  contrées  les 
plus  diverses,  du  Spitzberg  jusqu’à  l’Ouganda,  rapportant  de  cha- 
cune de  ses  missions  d’importantes  collections. 

Il  est  regrettable  que  ce  grand  serviteur  du  Muséum  n’ait  pas  eu 
toutes  les  satisfactions  de  carrière  qu’il  méritait.  Nommé  assez 
tardivement  Sous-Directeur  de  Laboratoire,  il  ne  put  devenir 
titulaire  d’une  Chaire,  et,  à la  suite  d’obscures  manœuvres,  il  faillit 

Bulletin  du  Muséum,  2a  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


— 36 


être  mis  prématurément  à la  retraite...  Il  fut  victime  de  l’acuité  de 
son  esprit  critique  et  de  la  franchise  parfois  un  peu  vive  de  son 
caractère,  qui  lui  aliéna  certains  électeurs  influents.  Il  eut  du  moins, 
par  ailleurs,  d’appréciables  consolations  : il  fut,  en  particulier, 
remarqué  par  le  Prince  Albert  de  Monaco  qui  lui  accorda  toute  sa 
confiance,  l’associa  à ses  Campagnes,  l’attacha  à son  Cabinet  scien- 
tifique et  le  fit  nommer  Secrétaire  de  l’Institut  de  Paléontologie 
lors  de  la  fondation  de  cet  Etablissement. 

Neuville  n’avait  gardé  de  ses  déceptions  de  candidat  aucune 
rancœur  contre  le  Muséum.  Bien  au  contraire,  il  était  resté  passion- 
nément attaché  à notre  glorieuse  Maison  et  au  Laboratoire  d’Ana- 
tomie  où  toute  sa  vie  s’était  écoulée  et  où  il  continuait  de  venir 
presque  chaque  jour.  J’aimais  vaincre  sa  discrétion  et  provoquer 
ses  confidences.  Je  ne  me  lassais  pas  de  l’entendre  évoquer  ses 
souvenirs,  ressusciter  l’atmosphère  du  Jardin  des  Plantes  à la  fin 
du  xixe  siècle,  commenter  F « Arbre  de  Science  »,  le  célèbre  roman 
satirique  de  Maurice  Maindron,  a la  rédaction  duquel  il  assista,  et 
où  il  se  trouve  dépeint  sous  le  nom  de  Narcisse  Leplantin,  « homme 
indépendant  et  sarcastique  »...  Je  lui  dois  ainsi  de  précieux  docu- 
ments sur  le  passé  de  la  Chaire  qui  m’a  été  confiée. 

La  courtoisie  de  ses  manières,  la  dignité  de  son  attitude  que  ni 
l’âge,  ni  de  pénibles  épreuves  privées  n’avaient  pu  altérer,  le  sérieux 
de  sa  mise  étaient,  à notre  époque  quelque  peu  relâchée,  une  leçon 
et  un  exemple,  et  imposaient  le  respect. 

Le  souvenir  de  ce  travailleur  de  grande  classe,  d’une  scrupuleuse 
intégrité,  ne  sera  jamais  oublié  au  Laboratoire  d’ Anatomie  Com- 
parée. 


— 37  — 


Marie  Phisalix 
(1861-1946) 

Par  Léon  Bertin. 

Professeur  au  Muséum 

% 

Le  Muséum  d’Histoire  naturelle  s’apprêtait  à célébrer  le  jubilé 
scientifique  de  Marie  Phisalix  et  à marquer  par  une  petite  fête 
toute  la  satisfaction  qu’il  éprouvait  de  compter  dans  son  sein,  depuis 
cinquante  ans  très  exactement,  une  savante  de  ce  mérite  et  une 
femme  de  ce  caractère.  Aujourd’hui,  la  joie  que  nous  aurions  éprouvée 
se  mue  en  la  plus  profonde  douleur. 

1895-1945  : cinquante  années  de  travail  ininterrompu,  de  bonne 
humeur,  de  philosophie  souriante. 

Jeune  Sèvrienne,  brillante  professeur  de  lycée  en  même  temps 
qu’étudiante  en  médecine,  c’est  en  1895  que  Marie  Phisalix  entre 
au  Muséum  aux  côtés  de  son  mari  qui  est  Assistant  à la  Chaire  de 
Pathologie  comparée.  Tandis  que  Césaire  Phisalix  poursuit  en 
collaboration  avec  Gabriel  Bertrand  la  découverte  du  sérum  anti- 
venimeux, Marie  Phisalix  prépare  et  soutient  avec  éclat  sa  thèse  de 
doctorat  intitulée  : Recherches  histologiques,  embryologiques  et  physio- 
logiques sur  les  glandes  à venin  de  la  Salamandre  terrestre  (1900).  Elle 
retrouve  chez  les  Batraciens  les  mêmes  venins  qui  existent  dans  le 
monde  des  Serpents,  mais  avec  cette  différence  que,  faute  d’organe 
inoculateur,  ils  paraissent  inutiles  à l’animal  qui  les  possède.  Déjà 
se  fait  jour  dans  son  esprit  l’idée  d’une  fonction  venimeuse  très  géné- 
rale et  non  forcément  adaptée  à l’attaque  ou  à la  défense.  Elle  ne 
cessera,  durant  toute  sa  longue  carrière  scientifique,  d’étayer  cette 
séduisante  hypothèse. 

Césaire  et  Marie  Phisalix  : ménage  de  savants  qui  aurait  pu, 
comme  bien  d’autres,  poursuivre  de  longues  années  de  recherches 
dans  la  plus  intime  collaboration.  La  fatalité  en  décide  autrement. 
En  1906,  Césaire  est  arraché  à sa  femme  et  à la  science  par  une 
maladie  contractée  durant  sa  carrière  antérieure  de  médecin  colonial. 

Héritière  d’une  assez  importante  fortune  et  surtout  de  la  passion 
scientifique  et  du  désintéressement  de  son  époux,  Marie  Phisalix 
décide  de  poursuivre  son  œuvre  dans  la  plus  farouche  indépen- 
dance. En  fait,  elle  n’est  jamais  candidate  à aucun  poste  officiel  ; 
jamais  elle  ne  sollicite  le  moindre  prix,  la  moindre  subvention,  le 
moindre  dédommagement  pour  ses  frais  de  laboratoire. 

Plusieurs  services  du  Muséum  l’hébergent  successivement  jusqu’à 

Bulletin  du  Muséum,  2®  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


38 


ce  qu’elle  vienne  s’installer,  en  1910,  dans  celui  d’ Ichthyologie  et 
d’Herpétologie  où  l’attirent  les  Reptiles  et  les  Batraciens  vivants 
dont  elle  fait  l’objet  de  ses  études. 

Objets  d’ailleurs  non  exclusifs.  Marie  Phisalix  est  avant  tout 
physiologiste,  biologiste  et  ne  fait  passer  la  systématique  qu’au 
second  plan.  Ce  qui  l’intéresse,  c’est  la  fonction  venimeuse  partout 
où  elle  se  présente,  que  ce  soit  chez  les  Protozoaires,  les  Insectes,  les 
Arachnides,  les  Myriapodes,  les  Mollusques  ou  les  Vertébrés.  De  cet 
éclectisme,  étayé  sur  de  laborieuses  et  patientes  recherches  anato- 
miques et  physiologiques,  naît  cette  œuvre  fondamentale,  parue 
en  1922,  qui  s’intitule  Animaux • venimeux  et  venins.  Deux  volumes 
comprenant  au  total  1.500  pages  de  texte  et  plus  de  500  figures. 
Synthèse-  de  toutes  les  connaissances  sur  le  sujet  et  mise  au  point  de 
leur  valeur  relative.  Bibliographie  aussi  complète  que  possible  de 
tous  les  travaux  épars  qui  me  s’attachent  le  plus  souvent  qu’à  un 
groupe  restreint  d’animaux  venimeux  ou  à un  point  spécial  de  leur 
biologie  et  de  leur  structure.  Ouvrage  le  plus  complet  et  le  plus 
étendu  qui  ait  jamais  été  publié  sur  les  venins  et  sur  l’envenimation. 

En  raison  de  l’intérêt  de  ses  recherches  pour  la  pathologie  des 
régions  tempérées  et  surtout  des  régions  tropicales  infestées  d’espèces 
venimeuses,  l’Académie  des  Sciences,  sur  un  rapport  du  professeur 
Laveran,  avait  déjà  attribué  à Marie  Phisalix,  en  1916,  le  prix 
Bréant.  Ce  même  prix  lui  est  à nouveau  décerné  en  1922  à la  suite 
de  la  publication  de  son  grand  ouvrage  sur  les  animaux  venimeux  et 
les  venins.  Six  ans  plus  tard,  elle  obtient  le  grand  prix  Lasserre  du 
Ministère  de  l’Instruction  publique.  Entre  temps,  la  Croix  de  la 
Légion  d’honneur  (promotion  Pasteur)  vient  récompenser  la  suite 
ininterrompue  de  ses  travaux  dans  un  domaine  où  sans  cesse  elle 
accumule  les  découvertes  les  plus  sensationnelles. 

Si  les  travaux  de  Marie  Phisalix  antérieurs  à 1922  sont  analysés, 
avec  ceux  des  autres  auteurs,  dans  l’œuvre  que  l’on  sait,  il  en  est 
plus  d’une  centaine  qui,  postérieurs  à cette  date,  sont  épars  dans  le 
Bulletin  du  Muséum  et  dans  celui  de  la  Société  Zoologique  de  France, 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  de  Pathologie  exotique,  dans  les  Comptes 
rendus  de  V Académie  des  Sciences  et  aussi,  lorsqu’il  s’agit  d’articles 
de  vulgarisation,  dans  la  Revue  d' Histoire  naturelle  appliquée. 

Les  plus  importants  mémoires  des  vingt  dernières  années  portent 
sur  les  rapports  entre  les  venins  et  le  virus  rabique  (1930),  sur  l’action 
du  venin  d’ Abeilles  sur  les  espèces  venimeuses  (1935),  sur  l’action  des 
diverses  radiations  sur  les  venins  et  les  antivenins  (1936). 

Ces  trois  ordres  de  recherches  étaient  de  ceux  qui  préoccupaient 
le  plus,  à juste  raison,  Marie  Phisalix.  Elle  y voyait  un  moyen  de 
pénétrer  toujours  plus  avant  dans  la  connaissance  des  venins  et  de 
leurs  antidotes.  Or  qui  mieux  qu’elle  eut  une  claire  vision  des  diffi- 
ciles problèmes  que  pose  la  fonction  venimeuse  ! 


L’élaboration  de  toxines  par  un  organisme  est  si  répandue  dans 
les  groupes  zoologiques  inférieurs  qu’elle  apparaît  comme  l’exagéra- 
tion d’une  fonction  normale,  permanente  ou  saisonnière,  de  cet  orga- 
nisme. Seuls  les  Oiseaux  et  les  Mammifères  ne  la  présentent  qu’à 
titre  tout  à fait  exceptionnel. 

Quels  peuvent  être,  se  demande  Marie  Phisaiix,  les  rôles  de  ces 
toxines  ? L’utilisation  du  venin  dans  l’attaque  de  la  proie  et  dans 
la  défense  active  ou  passive  de  l’individu  est  si  connue  qu’il  suffît 
de  la  rappeler.  €e  n’est  là  toutefois  qu’un  rôle  accessoire  et  propre 
seulement  aux  espèces  vulnérantes  et  à celles  dont  le  venin  est 
directement  déversé  au  dehors. 

Bien  plus  général  est  l’emploi  que  les  animaux  venimeux  font  de 
leur  venin  pour  leurs  besoins  intérieurs.  Qhez  tous,  le  sang  est  à la 
fois  venimeux  et  antivenimeux.  On  dissocie  aisément  ces  deux 
pouvoirs  en  supprimant  l’un  ou  l’autre  par  des  moyens  appropriés. 

La  propriété  antivenimeuse  du  sang  crée  l’immunité  remarquable 
des  organismes  venimeux  pour  leur  propre  venin,  pour  les  venins 
des  autres  animaux  et  pour  les  poisons  en  général.  Sans  cesse  irri- 
gués par  du  sang  toxique,  leurs  tissus  s’y  accoutument  et,  par  sur- 
croit, réagissent  en  élaborant  des  antitoxines.  On  constate  effective- 
ment, chez  les  jeunes  Vipères,  qu’elles  restent  sensibles  au  venin  des 
adultes  tant  que  leurs  sécrétions  ne  sont  pas  encore  venimeuses. 
Mais  dès  que  leur  sang  devient  toxique,  il  devient  aussi  antitoxique. 
Un  simple  chauffage,  détruisant  la  toxicité,  met  le  fait  en  évidence. 

Non  seulement  les  venins  du  sang  et  des  tissus  créent  l’immunité 
naturelle  des  espèces  venimeuses,  mais  encore  ils  interviennent  dans 
leurs  échanges  nutritifs  et  dans  leur  résistarce  générale  à toutes 
les  causes  possibles  de  destruction  par  maladies  ou  par  blessures.  La 
fonction  venimeuse  apparaît  ainsi  comme  une  fonction  tonique  con- 
férant aux  espèces  qui  la  possèdent  une  situation  privilégiée  dans 
leurs  groupes  zoologiques  respectifs. 

« Fonction  toxique,  fonction  tonique  »,  que  de  fois  ai-je  entendu 
Marie  Phisalix  répéter  ee  slogan  qui  exprimait  avec  toute  la  netteté 
désirable  sa  compréhension  des  venins  ! Médecin,  elle  en  voyait 
son  application  en  thérapeutique.  Elle  aimait  à rappeler  comment 
l’ancienne  pharmacopée  utilisait  d’une  façon  intuitive  le  venin 
de  Vipère  dans  la  confection  de  la  thériaque,  cette  panacée  univer- 
selle. Elle  suivait  avec  intérêt  et  guidait  de  ses  conseils  toutes  les 
tentatives  faites  depuis  un  tiers  de  siècle  pour  utiliser  les  propriétés 
toxiques  ou  antitoxiques  des  venins  dans  la  lutte  contre  les  maladies 
les  plus  diverses  : contre  la  rage  à la  suite  de  ses  propres  travaux, 
contre  le  tétanos,  contre  l’épilepsie,  contre  le  choléra,  contre  le 
cancer  et  jusque,  en  employant  le  venin  d’Abeilles,  dans  la  guérison 
du  rhumatisme. 

Malgré  plusieurs  morsures  graves  de  la  part  de  ses  animaux  d’ex- 


— 40 


périence,  — notamment  d’un  Héloderme  qui  mit  sa  vie  en  danger  en 
1911,  — - Marie  Phisalix  avait  une  prédilection  pour  les  animaux 
venimeux  qu’elle  soignait  et  nourrissait  elle-même  avec  tendresse. 
Elle  aimait  à manipuler  des  Vipères  en  public  afin  de  persuader  son 
auditoire  que  ces  animaux  bien  traités  sont  pratiquement  inoffensifs. 
Comme  ils  sont,  d’autres  part,  utiles  en  détruisant  des  Rongeurs,  elle 
franchissait  vite  le  pas  en  demandant  pour  eux  protection  et  respect. 

Qui  ne  se  souvient  des  brillantes  causeries  que  Marie  Phisalix 
fit  au  Muséum,  à la  Société  Zoologique  et  à la  Société  d’Acclimata- 
tion.  Son  origine  professorale  et  son  titre  d’agrégée  de  l’ Enseigne- 
ment secondaire  transparaissaient  dans  ses  conférences  aux  forestiers 
et  aux  vétérinaires  coloniaux  qui  venaient  chaque  année  s’enquérir 
auprès  d’elle  des  procédés  de  défense  antiophidienne.  Un  agréable 
petit  livre  ayant  pour  titre  Les  Vipères  de  France  et  pour  sous-titre  : 
leur  biologie,  leur  appareil  venimeux  et  le  traitement  de  leurs  morsures 
(1940)  peut  être  considéré  à cet  égard  comme  le  bréviaire  de  son 
enseignement. 

Marie  Phisalix  est  morte  dans  sa  quatre-vingt-cinquième  année. 
Sa  robuste  constitution  jurassienne  obligeait  à connaître  sa  date  de 
naissance  pour  croire  à son  grand  âge.  Il  y a quelques  mois  seulement, 
elle  était  pleine  d’entrain  et  d’action.  Son  caractère  primesautier 
faisait  la  joie  de  tous.  Elle  stimulait  jusqu’aux  plus  jeunes  qu’elle 
aimait  particulièrement.  Des  campeurs,  des  scouts  venaient  dans  son 
laboratoire  pour  lui  demander  conseil  au  sujet  des  Vipères.  Elle  rédi- 
geait pour  eux  dans  V Escargot,  organe  du  camping  du  Touring-Çlub 
de  France,  des  directives  en  cas  de  morsure.  Tous  ces  jeunes  gens  lui 
rappelaient  ses  180  filleuls  de  l’autre  guerre  et  aussi  son  activité 
trépidante  du  temps  qu’elle  avait  organisé  au  Muséum,  en  1917, 
un  service  de  vaccination  antityphoïdique  et  antivariolique.  L’exode 
de  1940  la  vit  encore  à son  poste  de  combat.  Refusant  de  quitter 
Paris,  elle  resta  gardienne  de  la  Ménagerie  des  Reptiles.  Au  labora- 
toire d’Ichthyologie  et  d’Herpétologie,  nous  ne  pouvons  passer 
devant  la  porte  de  son  cabinet  sans  nous  rappeler  son  énergique 
figure  toute  empreinte  de  finesse  et  de  bonté. 


Une  médaille  inconnue  au  sujet  de  la  Girafe. 


Par  A.  Guillaumin, 

Professeur  au  Muséum 


En  1827,  le  Muséum  reçut  la  Girafe  offerte  par  le  Pacha  d’Egypte  1. 

« Ce  fut  un  événement  sensationnel.  Sous  la  surveillance  de  Geoffroy- 
Saint- Hilaire,  elle  fit  à pied  le  trajet  de  Marseille  à Paris,  précédée  par 
un  troupeau  de  chèvres  chargées  de  lui  fournir  du  lait  2,  entourée  d’un 


peloton  de  gendarmerie,  accueillie  solennellement  à chaque  étape  par 
les  autorités  locales.  Toute  la  route  qu’elle  a suivie  est  encore  jalonnée 
d’auberges  à l’enseigne  de  la  girafe  ; de  nombreux  objets  d’art  et  d’usage 
courant  furent  créés  à son  image  3 ». 

1.  Voir  Biers  (P.-M.),  La  Girafe  historique  du  Jardin  des  Plantes  en  1827,  in  Bull. 
Mus.,  XXIX,  p.  278. 

2.  En  réalité  ce  n’était  pas  un  troupeau  de  chèvres  mais  trois  vaches  laitières. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


— 42  — 

Sait-on  qu’il  y eut  même  une  maquette  de  médaille  reprodui- 
sant l’effigie  de  la  Girafe  avec  cette  légende  « le  30  juin  1827,  sa 
Grandeur  la  Girafe  fait  son  entrée  à Paris  » et  en  exergue  « Il  n’y  a 
rien  de  changé  en  France,  il  n’y  a qu’une  bête  de  plus  ».  Evidem- 
ment la  Monnaie  royale  ne  frappa  jamais  cette  médaille  qui  rappe- 
lait trop  la  parole  de  Louis  XVI II  à son  retour  de  Gand. 

3.  LeMoiNE  (P.),  Le  Muséum  d’Iiistoire  naturelle  in  Arch.  du  Muséum,  6e  sér.  (volume 
du  Tricentenaire),  p.  415. 


— 43  — 


Unæ  particularité  de  la  queue  du  Mammouth 

OBSERVÉE  CHEZ  L'ÉLÉPHANT  DE  L’INDE 
Par  Ed.  Dechambre. 

Dans  son  ouvrage  sur  les  Mammouths  de  Sibérie  1,  Pfizenmayer 
insiste  sur  les  caractères  révélés  par  les  derniers  cadavres  de  Mam- 
mouths découverts  en  Sibérie,  notamment  par  ceux  de  la  Berézovka 
et  de  la  Sanga-Iourak. 

La  pièce  la  plus  intéressante  à son  avis  est  la  région  caudale  du 
Mammouth  de  la  Bérézovka  qu’il  décrit  ainsi  (p.  158): 

La  queue  qui  ne  mesurait  pas  plus  de  35  cm.,  est  un  élément  nouveau 
dans  nos  connaissances,  de  même  que  la  valvule  de  l’anus  disposée  sous 
elle,  qui  représente  un  couvercle  pratique  pour  la  protection  de  l’anus 
contre  le  froid.  La  face  inférieure  de  l’extrémité  de  la  queue  portait  un 
pinceau  de  crins  denses  et  longs,  mais  qui  durent  être  dégagés  de  la  terre 
et  de  la  glace  dans  lesquelles  ils  étaient  gelés,  qui  donc  ne  tenaient  plus  à 
la  queue... 

Plus  loin  (p.  221)  il  ajoute  les  détails  et  les  commentaires  suivants  : 

La  queue  était  très  courte,  ce  qui  fut  prouvé  par  l’exemple  de  la  Bere- 
zovka,  chez  lequel  elle  était  complètement  conservée.  Sa  longueur,  à la 
face  inférieure,  mesurait  35  cm.,  donc  beaucoup  moins  que  celle  des 
Eléphants  actuels.  Il  faut  considérer  cette  petite  dimension  de  la  queue, 
de  même  que  celle  de  l’oreille,  comme  la  conséquence  de  l’adaptation  au 
froid,  car  une  queue  aussi  longue  et  mince  que  celle  des  Eléphants  actuels 
pourrait  facilement  geler.  La  toison  épaisse  devenait,  à l’extrémité  cau- 
dale, une  touffe  dont  les  soies  mesuraient  jusqu’à  35  cm.  La  curieuse 
soupape  anale  servait  certainement  aussi  pour  la  protection  contre  le 
froid.  C’est  un  coussin  musculaire,  en  demi-lune,  de  18  cm.  de  large  qui 
se  trouve  soûs  la  base  de  la  queue  et  qui  recouvre  complètement  l’anus 
et  sa  périphérie.  L’existence  d’une  soupape  anale  ne  fut  également  cons- 
tatée que  grâce  au  Mammouth  de  la  Berezovka. 

Deux  photographies  accompagnent  ce  texte.  La  première  repré- 
sente « la  région  cutanée  la  plus  précieuse,  comprenant  la  queue 
avec  sa  valvule  anale  et  le  pénis  » au  moment  où  elle  vient  d’être 
dégagée  ; la  seconde,  un  moulage  de  la  queue,  de  la  valvule  anale 
et  de  l’anus.  Elles  sont  malheureusement  difficiles  à interpéter, 
notamment  la  première.  L’auteur  souligne  d’ailleurs  les  difficultés 
qu’il  a rencontrées  pour  prendre  des  photographies  à l’air  libre  par 
une  température  de  • — -15  à — 20°. 

1.  Payct,  Paris,  1939. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


Malgré  l’imprécision  de  la  description  et  de  ces  documents,  l’exis- 
tence de  cette  soupape  avait  éveillé  mon  intérêt  en  raison  de  l’inter- 
prétation qu’en  donne  Pfizenmayer.  Celde-ei  me  paraissait  a priori 
un  peu  hâtive  car  l’anus  est  toujours  protège  contre  le  froid  par  la 
queue  ; aussi,  pour  me  faire  une  opinion  je  cherchai  à réunir  quelques 
indications  sur  la  conformation  de  la.  queue  des  Eléphants  actuels. 
N’en  ayant'recueilli  aucune  ni  dans  les  traités  d’anatomie,  ni  auprès 
des  spécialistes,  je  dus  m’en  rapporter  uniquement  à mes  observa- 
tions personnelles  sur  les-  Eléphants  de  l’Inde  de  la  Ménagerie  du 
Jardin  des  Plantes  et  du  Parc  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes. 
Dix  femelles  se  sont  plus  particulièrement  prêtées  à mon  examen. 

La  queue  de  ces  animaux  présente,  sensiblement  dans  le  pro- 
longement de  ses  faces  latérales,  deux  plis  sous-caudaux  très  déve- 
loppés, réunis  en  arrière  par  un  pli  transversal  semi-circulaire  forte- 
ment oblique  en  arrière  et  en  bas  lorsque  la  queue  est  horizontale. 

Ainsi  se  trouve  délimité  à la  face  inférieure  de  la  queue  une  sorte 
de  coussin  elliptique  de  5 à 6 cm.  d’épaisseur  sur  18  à 20  de  longueur, 
fortement  déprimé  en  son.  centre  et  dont  les  bords  ont  tendance  à 
s’éverser  surtout  le  postérieur.  Cette  disposition  éveille  l’idée  d’une 
calotte,  d’un  couvercle  qui  viendrait  recouvrir  l’anus  lorsque  la 
queue  est  abaissée.  En  réalité,  il  n’en  est  pas  ainsi  car  la  plus  grande 
partie  du  dispositif  en  question  s’applique  sur  le  périnée,  au-dessous 
de  l’anus  qui  est  situé  très  haut,  au  sommet  de  l’angle  formé  par  la 
queue  et  le  périnée. 

Enfin  chez  l’Eléphant  d’Afrique  du  Parc  Zoologique  la  disposition 
en  calotte  est  moins  nette  ; les  plis  cutanés,  plus  irréguliers,  pré- 
sentent de  larges  ondulations.  Il  semble  cependant  que  l’on  puisse 
reconnaître  quatre  plis  sous-caudaux  dont  les  deux  plus  rapprochés 
de  la  ligne  médiane  se  réuniraient  seuls  en  arrière,  rappelant  dans 
une  certaine  mesure  la  conformation  de  l’Eléphant  de  l’Inde. 

Sous  la  réserve  que  les  termes  de  calotte,  de  couvercle  sont  mieux 
appropriés  que  ceux  de  soupape  ou  de  valvule  employés  par  Pfizen- 
mayer (ou  par  son  traducteur)  les  Eléphants  de  l’Inde  examinés 
présentent  une  disposition  des  plis  sous-caudaux  qui  semble  corres- 
pondre à celle  que  cet  auteur  décrit  chez  le  Mammouth. 

S’il  en  est  bien  ainsi,  la  manifestation  de  cette  particularité  ne 
serait  donc  pas  en  relation  directe  avec  l’action  du  froid.  Il  est  peu 
probable  qu’elle  constitue  un  avantage  suffisant  pour  avoir  déter- 
miné une  sélection  des  sujets  qui  en  étaient  porteurs. 

Cependant  avant  d’émettre  une  opinion  définitive  sur  le  déter- 
minisme de  ce  caractère  il  convient  de  s’assurer  de  sa  constance  chez 
le  Mammouth  et  chez  l’Eléphant  de  l’Inde  et  éventuellement  chez. 
l’Eléphant  d’Afrique.  Questions  auxquelles  il  sera  facile  de  répondre 
maintenant  que  l’attention  est  attirée  sur  elles. 

Laboratoire  de  la  Ménagerie  du  Jardin  des  Plantes. 


Photo  Ed.  Dechambre. 


Eléphant  de  l’Inde 
Elephas  maximus  L. 
Conformation  de  Ja  base  de  ]a  queue. 


/ 


— 45  — 


■ Sur  les  possibilités  d’ établissement  de  Réserves 

BIOLOGIQUES  EN  CORSE 

Par  JL  LÉAPîDiRi. 

En  octobre  1944,  la  Société  botaniquig  et  la  Société-  entomola- 
gique  de  France  ont  émis  le  vœu  que  certains  territoires  limités 
soient  .laissés  en  dehors  de  toute  exploitation,  afin  de  permettre  la 
conservation  des  espèces  rares  et  l’étude  de  lia  biocénose  caractéris- 
tique du  milieu  aux  points  de- vue  statique  et  dynamique.  Les  forêts 
domaniales  sont  indiquées  dans  ce  vœu  comme  se  prêtant  parti- 
culièrement à sa  réalisation  h 

Sur  la  proposition  du  Professeur  H.  Humbert,  l’Assemblée  des 
Professeurs  du  Muséum  a bien  voulu  me  confier,  en  juin  dernier, 
la  mission,  d’étudier  en  Corse  les  possibilités  pratiques  de  rétablisse- 
ment de  réserves  de  ce  type. 

J’ai  eu  la  bonne  fortune  de  pouvoir  bénéficier  de  l’appui  moral 
des  personnalités  connaissant  le  mieux  ces  questions,  comme  M.  le 
Professeur  H.  Humbert  et  M.  Ph.  Guinier,  Directeur  honoraire  de 
l’Ecole  Supérieure  des  Eaux  et  Forêts-.  M.  A.  Urbain,  Directeur  du 
Muséum,  a eu  la  bonté  de  me  recommander  au  bon  accueil  des 
autorités  forestières  et  administratives  de  l’île.  M.  le  Professeur 
R.  de  Litardière,  le  spécialiste  réputé  delà  flore  corse,  con.tin.ua- 


1.  Extrait  du  procès-verbal  de  la  séance  du  13  octobre  1944  : La  Société  Botanique 
de  France. 

Considérant  l’intérêt  que  présentent  les  territoires  constitués  en  Réserves  biolo- 
giques, tant  au  point  do  vue  de  la  conservation  de  certaines  espèces  rares,  qu’au  point 
de  vue  de  l’étude  de  l’évolution  de  la  végétation  et,  de  façon  plus  générale,  de  la  bio- 
cénose caractéristique  du  milieu  ; 

Considérant  que  do  pareilles  Réserves  sont  encore  trop  rares  en  France  alors  qu’elles 
sont  largement  développées  dans  quelques  pays  du  globe  ; 

Considérant  qu’il  est  des  forêts  domaniales  qui,  par  la  situation  qu’elles  occupent 
et  aussi  en  raison  des  conditions  qui  président  à leur  gestion.,  sont  particulièrement 
propices  à l’établissement  de  Réserves  biologiques  ; 

Emet  le  vœu  : 

Que  dans  quelques  forêts  domaniales,  choisies  en  divers  points  du  territoire,  des 
surfaces  d’étendue  limitée,  correspondant  à une  ou  plusieurs  parcelles,  puissent  être 
constituées  en  Réserves  biologiques  et  laissées  rigoureusement  en.  dehors  de  toute 
exploitation  ; : 

Que,  pour  la  constitution  de  ces  réserves,  l’Administration  des  Eaux  et  Forêts 
prenne  l’avis  des  établissements  et  groupements  scientifiques  compétents,  et,  de  préfé- 
rence, fasse  appel  à une  Commission  consultative  établie  auprès  de  la  Direction  géné- 
rale. des  Eaux  et  Forêts  et  composée  de  personnalités  représentant  les  organismes 
scientifiques  intéressés. 

(Dans  sa  séance  du  14  octobre  1944,  la  Société  Entomologi'que  de  “France  s’est 
associée  au  vœu  ci-dessus,) 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


teur  du  Prodrome  de  John  Briquet,  a bien  voulu  me  communiquer 
de  précieux  renseignements  ; j’ai  bénéficié  aussi  d’intéressantes 
conversations  avec  M.  Rotgès,  Conservateur  honoraire  des  Eaux  et 
Forêts  à Ajaccio  et  excellent  botaniste,  avec  mes  collègues  du 
Muséum,  MM.  Colas  et  Bourgogne,  du  Laboratoire  d’Entomologie, 
et  Rode,  du  Laboratoire  de  Mammalogie  ; avec  M.  Lamotte,  agrégé- 
préparateur  de  zoologie  à l’Ecole  Normale  supérieure,  fervent  admi- 
rateur des  beautés  naturelles  de  l’île  ; MM.  Stempffer,  Correspon- 
dant du  Muséum  et  L.  Schaefer,  entomologistes  réputés  ayant 
chassé  en  Corse,  ont  bien  voulu  me  communiquer  des  renseigne- 
ments et  des  références,  et  M.  P.  Chouard,  Professeur  au  Conserva- 
toire National  des  Arts  et  Métiers,  des  tirés  à part  de  ses  publications 
sur  les  réserves  naturelles. 

La  flore  et  la  faune  corses  ne  présentent  que  peu  d’espèces  rares 
ou  intéressantes  qui  soient  strictement  localisées  : ainsi,  le  Mouflon 
existe  encore,  contrairement  à certaines  affirmations  erronées,  à 
la  fois  dans  le  massif  de  Cinto  et  dans  celui  de  l’Ineudine  ; Y Anthaxia 
corsica,  Buprestide  caractéristique  de  la  faune  corse,  se  trouve 
dans  toutes  les  forêts  de  Pins  Laricios  à partir  de  500  m.  ; la  grande 
Gentiane,  recherchée  pour  ses  usages  médicaux,  se  rencontre  un 
peu  partout.  Les  quelques  espèces  n’existant  qu’en  un  ou  deux 
points  sont  si  pauvrement  représentées  que  la  « protection  » qui 
pourrait  leur  être  accordée  risquerait  au  contraire  de  leur  être  nui- 
sible, en  attirant  sur  elles  l’attention  de  collectionneurs  inexpéri- 
mentés ou  sans  égards. 

De  même,  il  n’existe  plus  en  Corse  de  formations  vierges.  Les 
forêts,  en  particulier,  ont  toutes  été  exploitées  à certaines  époques. 
On  retrouve  les  traces  d’anciens  sentiers  d’exploitation  dans  cer- 
taines forêts,  situées  très  loin  de  tous  lieux  habités  aujourd’hui,  et 
paraissant  presque  inaccessibles.  J’ai  pu  vérifier  moi-même  ce  fait 
bien  connu  des  forestiers  du  pays. 

Ayant  réussi  à me  rendre  en  Corse  en  septembre  dernier,  je  me 
suis  mis  en  rapports  avec  le  service  des  Eaux  et  Forêts.  M.  le  Conser- 
vateur L.  Capifali  a bien  voulu  me  réserver  l’accueil  le  plus  favo- 
rable et  me  donner  toutes  facilités  pour  me  documenter  sur  les  forêts 
domaniales  du  département  et  visiter  celles  qui  paraissaient  le  mieux 
se  prêter  à l’établissement  de  réserves  biologiques.  Je  le  prie  d’agréer 
mes  plus  vifs  et  sincères  remerciements,  ainsi  que  tous  ses  collabo- 
rateurs, et  en  particulier  MM.  l’Inspecteur  principal  Carli,  l’Ins- 
pecteur adjoint  Glanclaude,  le  brigadier  Leandri  et  le  garde 
Pioli. 

Je  dois  également  les  plus  vifs  remerciements  à M.  le  Préfet 
J.  Ravail  et  à M.  le  sous-préfet  Penel,  pour  l’intérêt  bienveillant 
qu’ils  ont  manifesté  pour  ma  mission. 

Les  principales  difficultés  qui  s’opposent  à l’établissement  de 


réserves  biologiques  intégrales  proviennent  naturellement  des  inté- 
rêts privés  qui  peuvent  se  trouver  lésés.  Il  y a d’abord  la  question 
des  troupeaux  laissés  à l’abandon,  qui  parcourent  en  toute  liberté 
les  forêts  communales,  et  qu’on  est  parfois  obligé  de  tolérer  jusque 
dans  les  forêts  domaniales. 

Puis,  certaines  conventions,  passées  au  siècle  dernier,  reconnaissent 
aux  habitants  de  communes  voisines  de  forêts  domaniales  certains 
droits  : passage,  parcours,  ramassage  de  bois.  Il  est  impossible  de 
revenir  sur  ces  concessions  sans  provoquer  un  violent  mécontente- 
ment, qui  risque  de  se  traduire  par  des  incendies  volontaires.  On 
irait  ainsi  à l’encontre  du  but  recherché,  qui  est  la  protection  de  la 
nature.  On  sait  combien  les  incendies  sont  dangereux  en  Corse. 
Pendant  l’été  1945,  qui  fut,  il  est  vrai,  particulièrement  sec,  ceux 
dus  simplement  à des  accidents  et  à la  négligence  ont  causé  plusieurs 
morts,  et  des  dégâts  qui  apparaissent  effrayants  aux  yeux  les  moins 
avertis  h 

D’autres  forêts  font  l’objet  actuellement  de  plans  d’exploitation 
en  cours  ; on  ne  pourrait  les  modifier  sans  de  grosses  difficultés  ou  de 
grosses  pertes  pour  l’Etat. 

Toutes  ces  raisons  excluent  pour  le  moment  du  nombre  des  forêts 
domaniales  corses  susceptibles  de  fournir  des  reserves  biologiques, 
quelques-unes  des  plus  intéressante,  comme  Àïtone,  Filosorma, 
Valdoniello. 

Une  autre  région  que  tous  les  naturalistes  qui  connaissent  l’île 
aimeraient  voir  devenir  une  réserve  biologique  est  celle  des  lacs  du 
Monte  Rotondo  (Creno,  Nino,  etc.)  avec  leurs  pâturages  de  haute 
altitude  et  leurs  « pozzines  » sur  lesquelles  le  regretté  John  Briquet  a 
le  premier  attiré  l’attention.  Malheureusement,  c’est  aussi  une 
région  d’intérêt  vital  pour  les  bergers,  et  toutes  les  compétences  sont 
d’accord  pour  penser  qu’il  sera  impossible  d’en  exclure  complète- 
ment les  troupeaux,  même  à la  faveur  d’une  forte  'compensation 
pécuniaire,  qui  ne  pourrait  d’ailleurs  être  obtenue  en  ce  moment. 

Une  dernière  categorie  de  réserves  biologiques  qui  avait  été  envi- 
sagée se  rapportait  à certaines  portions  du  littoral.  Malheureuse- 
ment, là  aussi  nous  nous  trouvons  en  présence  de  circonstances 
défavorables. 

Les  buts  immédiats  que  l’on  peut  se  proposer  en  Corse  dans  la 
question  des  réserves  biologiques  doivent  donc  être  assez  modestes  : 
ils  se  limiteront  à la  mise  en  réserve  de  parcelles  des  forêts  doma- 
niales répondant  aux  conditions  suivantes  : difficulté  d’exploitation, 
aussi  bien  pour  faciliter  la  protection  que  pour  éviter  de  priver 
l’Etat  d’une  source  de  revenus  et  l’économie  nationale  du  bois  dont 

1.  Il  en  a été  ainsi  dans  le  Fiumorbo,  pour  ne  citer  qu’un  cas  parmi  beaucoup  d’au- 
tres. Il  est  juste  de  dire  que  par  contre,  les  peuplements  de  Hêtres  et  les  fourrés  d ’Alnus 
suaveolens  résistent  mieux  à l’incendie. 


— 48  — ' . ' 

«lie  a grand  besoin  ; facilité  de  surveillance,  d’où  proximité  relative 
de  maisons  forestières  ;;  extension  suffisante  en  altitude  pour  com- 
prendre des  stations  variées  et  de  nombreuses  espèces,  qui  se  trou- 
veront .ainsi  protégées. 

En  signalant  dans  les  lignes  suivantes  'quelques  parcelles  qui 
paraissent  répondre  à ces  conditions,  et  dont  le  classement  comme 
réserve  biologique  aurait  l’agrément  du  service  forestier  de  Pile, 
je  dois  exprimer  l’espoir  que  la 'question  delà  protection  de  la  nature 
en  Corse  n’en  reste  pas  là,  et  que  des  circonstances  plus  favorables 
permettent  un  jour  d’augmenter  et  d’étendre  ces  réserves  et  d’en 
augmenter  le  nombre,  ou  même  de  créer  une  Réserve  naturelle  admet- 
tant le  tourisme  contrôlé  comme  celles  qui  existent  au  Néouvieille, 
dans  les  Pyrénées,  ou  au  Lauzanier  dans  les  Alpes.  La  beauté  des 
montagnes  corses  justifierait  pleinement  une  telle  réalisation.  En 
dehors  des  forêts  domaniales,  la  haute  vallée  de  l’Asco,  au  nord-est 
du  Monte  Cinto  est  dans  un  site  très  beau  et  présente  un.  grand 
intérêt  pour  les  entomologistes  (Lépidoptères,  Carabiques,  Nebria). 
M.  Lamotte  Fa  longuement  parcourue,  et  la  considère  comme  un 
emplacement  très  favorable  pour  un  tel  projet  ; celui-ci  demanderait 
des  concours  financiers,  mais  ces  derniers  ont  pu  être  trouvés  pour 
d’autres  réserves  d’intérêt  analogue.  Il  demanderait  aussi,  dans  la 
population,  et  auprès  des  autorités  communales,  des  appuis  et  une 
plus  grande  compréhension.  Nous  souhaitons  que  l’établissement 
de  réserves  biologiques  dans  les  forêts  domaniales  marque  un  pre- 
mier pas  en  faisant  connaître  dans  le  pays  qu’il  existe  une  question 
de  la  protection  de  la  nature  ■;  le  public  local  serait  ainsi  amené  à 
y réfléchir  et  à accueillir  par  la  suite  plus  favorablement  des  sugges- 
tions qui  doivent  finalement  servir  ses  intérêts. 

Réserves  biologiques  brgbosées. 

1°  Forêt  de  Vizzavona  : partie  supérieure  des  parcelles  de  Spelon- 
eelle  et  de  Tineta,  sur  le  flanc  du  Monte  d’Oro..  Limite  inférieure  à 
.déterminer  en  accord  avec  le  service  forestier  local  pour  réserver  la 
possibilité  d’exploiter  les  parties  d’accès  facile  situées  à proximité 
de  la  route  et  du  chemin  de  fer.  Facilité  de  surveillance  grâce  au 
voisinage  de  la  maison  forestière  de  Yizzavona.  Altitude  : entre 
1.000  et  2*000  mètres.  Site  très  connu  des  touristes  et  des  natura- 
listes, possédant  plusieurs  espèces  intéressantes  d’insectes,  parti- 
culièrement des  Lépidoptères  (200  hectares). 

'J°  Forêt  de  Calenz  a n a-  M oneal e : parcelles  de  Lamiti  et  de  Porca- 
receia  (310  hectares).  Cette  forêt,  surveillée  par  la  maison  forestière 
de  Bonifato,  est  à une  vingtaine  de  kilomètres  au  sud  de  Calvi.  Les 
parcelles  citées  sont  entre  800  et  1.800  mètres  d’altitude,  sur  la 
limite  Est  du  Domaine  ; les  arbres  sont  surtout  des  pins  Laricios  et 


des  hêtres,  mais  on  y trouve  aussi  de  vieux  sapins  isolés,  de  beaux 
Houx  atteignant  un  fort  diamètre  et  une  taille  de  6 à 7 mètres,  des 
Buis  qui  présentent  les  traces  d’une  ancienne  exploitation,  sans  doute 
pour  f’ébénisteri-e,  quelques  Chênes  verts,  quelques  Pins  maritimes, 
des  Genévriers,  la  Bruyère  en  arbre,  quelque* Châtaigniers  et  Aulnes 
dans  les  parties  inférieures,  avec,  sous  bois  des  Osmondes,  des  Digi- 
tales, des  Polypodes,  des  Cyclamens,  des  Euphorbes,  des  Hellébores, 
des  Menthes  comme  plantes  les  plus  apparentes.  Ces  parcelles  sont 
bornées  à l’Est  par  la  forêt  communale  de  Calenzana,  qui  pourrait 
peut-être  se  prêter  plus  tard  à une  extension  de  la  réserve. 

Elles  sont  situées  dans  le  massif  le  plus  élevé  de  l’île,  non  loin 
de  hauts  sommets  comme  le  Cinto,  le  Minuta,  le  Mufrella  et  le  Corona. 
Elles  sont  parcourues  une  grande  partie  de  l’année  par  les  Mouflons, 
qui  trouveront  dans  la  mise  en  réserve  de  ces  parcelles  un  surcroît 
de  protection.  On  sait  que  la  chasse  de  ces  animaux  est  interdite 
depuis  plusieurs  années,  mais  il  y aurait  intérêt  à renforcer  cette 
défense,  qui  semble  peu  connue  des  chasseurs.  Certains  habitants 
évaluent  entre  50  et  150  le  nombre  des  mouflon^  vivant  encore  dans 
le  massif  du  Cinto  ; ce  nombre  est  évidemment  un  peu  sujet  à cau- 
tion, étant  donné  la  difficulté  de  ces  évaluations.  On  les  voit  sur- 
tout sur  la  ligne  des  crêtes  du  mont  Padro  au  Paglia  Orba,  et 
spécialement  de  la  Mufrella  au  Monte  Corona.  M.  Pioli,  garde  des 
Eaux  et  Forêts  à Bonifato  a vu  l’hiver  dernier  un  groupe  de 
17  individus  dans  la  forêt  dont  il  a la  garde.  Rappelons  qu’il  y a 
aussi  des  mouflons  plus  au  sud,  vers  le  col  de  Bavella. 

3°  Forêt  domaniale  de  Cerotte,  au  nord  de  Zicavo,  dans  la  chaîne 
centrale  de  l’île,  et  à la  latitude  d’Ajaccio  : série  dite  « des  hêtres  », 
située  entre  800  et  1.800  mètres  d’altitude.  Surveillance  assez  facile 
grâce  à la  proximité  de  la  maison  forestière  de  Saint-Antoine,  habitée 
par  plusieurs  gardes.  Terrain  escarpé  et  peu  accessible  ; surface 
150  hectares  environ. 

Souhaitons  pour  terminer  que  le  projet  de  création  de  réserves 
biologiques  en  Corse  soit  accueilli  avec  bienveillance  par  M.  le 
Ministre  de  l’Agriculture,  et  que  les  naturalistes  du  Muséum  et  des 
autres  grands  établissements  scientifiques  y trouvent  la  possibilité 
d’études  fructueuses  d’écologie  et  d’éthologie.  Leur  création  aurait 
aussi  le  résultat  d’éveiller  l’intérêt  du  public  de  l’île  pour  la  protec- 
tion de  la  nature,  et  d’ouvrir  peut-être  la  voie  à des  réalisations  plus 
importantes  1. 

Laboratoire  de  PJiunêrogamie  du  Muséum. 

1.  Nous  ne  pouvons  donner  ici  une  liste  bibliographique;  nous  rappelons  seule- 
ment les  volumes  publiés  par  là  société  de  Biogéographie  sur  le  peuplement  de  la 
( orse  (1925)  et  les  réserves  naturelles  (1937).  Pour  la  botanique,  le  Prodome  de  la 
Flore  Corse  (dernier  fascicule  paru  en  1938)  contient  une  bibliographie  complète. 


Sur  la  validité  de  Mantipus  laevipes  (Mocq.) 
(Batracien  s-Microhylidae) 

Par  Jean  Guibé. 


Mantipus  laevipes  fut  décrit  sous  réserve  par  Mocquard  en  1895 
sous  le  nom  de  Mantipus  hildebrandti  Peters  ; il  considérait  en  effet 
la  description  de  Peters  comme  entachée  d’erreurs  et  concluait  en 


Fig.  1.  — Mantipus  laevipes  (Mocq.),  type.  Vomers. 


ces  termes  : « Si  pet  .ant,  contre  toute  attente,  la  description  de 
Peters  se  trouvait  exacte,  nous  proposerions  pour  l’espèce  que 
nous  venons  de  décrire  le  nom  de  Mantophrys  laevipes  ; Manto- 
phrys  étant  un  genre  nouveau  de  Discophidae...  » Par  la  suite, 


A 

B 

Fig.  2.  — • Mantipus  laevipes  (Mocq.),  type.  A : phalange  terminale  du  3e. doigt  ; B : 
phalange  terminale  du  4e  orteil. 

Mocquard  ayant  vérifié  l’exactitude  de  la  description  de  Peters, 
considéra  comme  définitif  le  nom  de  Mantophrys  laevipes. 

Selon  Noble  et  Parker,  le  genre  Mantophrys  est  synonyme  de 
Mantipus  ; la  forme  des  phalanges  terminales  des  doigts  et  des 

1.  Bull.  Soc.  philom.  Paris,  1894-95,  (8),  VII,  p.  132. 

2.  Nouv.  Arch.  Mus.  Paris,  1909,  (5),  I,  p.  72. 

3.  Amer.  Mus.,  nov.  1-926,  n°  232,  p.  8. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


51  — 


orteils  ne  constitue  pas  un  caractère  suffisant  pour  lui  attribuer  une 
valeur  générique.  Au  surplus  ces  mêmes  auteurs  admettent  l’identité 
de  Mcmtophrys  laevipes  Mocq.  et  Mantipus  hildebrandti  Peters. 

L’étude  comparée  de  l’holotype  de  Mocquard  et  d’un  exemplaire 
de  M.  hildebrandti  m’a  amené  à la  conclusion  que  ces  deux  espèces 
sont  distinctes  l’une  dé  l’autre.  L’exactitude  de  la  détermination 
du  M.  hildebrandti  de  la  Collection  a été  vérifiée  par  l’examen  de 
la  ceinture  scapulaire,  du  vomer  ainsi  que  des  phalanges  terminales 
dont  les  caractères  concordent  avec  ceux  des  figures  données  par 
Noble  et  Parker  ( op . cii.,  p.  9,  fig.  3).  Il  n’en  est  plus  de  même  en 
ce  qui  concerne  M.  laevipes.  Chez  celui-ci,  la  clavicule  décrit 
une  courbe  régulière  à concavité  antérieure,  son  extrémité  scapu- 
laire est  fortement  élargie.  L’omosternum  est  bien  développé,  légère- 
ment renflé  à son  extrémité.  La  morphologie  de  la  portion  post-choa- 
nale  du  vomer  est  très  différente  chez  ces  deux  espèces.  Chez  hilde- 
brandti,  le  post-vomer  est  sensiblement  rectiligne  et  disposé  obli- 
quement en  arrière  et  en  dedans  ; la  série  de  dents  vomériennes 
s’atténue  vers  la  partie  externe.  L’apophyse  antérieure  du  postvo- 
mer  est  pointue,  dentiforme,  courbée  en  dehors.  Chez  laevipes  (fig.  1), 
la  portion  post-choanale  du  vomer  est  courbe  ; la  série  de  dents 
vomériennes  est  égale  sur  toute  son  étendue  ; l’apcphyse  antérieure 
est  massive,  élargie  à son  extrémité  en  une  protubérance  arrondie 
interne.  Les  phalanges  des  doigts  et  des  orteils  (fig.  2)  présentent  la 
forme  caractéristique  en  T signalée  par  Mocquard,  leur  aspect 
diffère  nettement  de  celui  des  phalanges  de  M.  hildebrandti  chez 
lequel  elles  offrent  sensiblement  la  forme  en  Y. 

En  l’absence  de  caractères  morphologiques  suffisamment  précis, 
mise  à part  toutefois  la  dilatation  triangulaire  des  disques  terminaux 
des  doigts  qui  fait  défaut  chez  laevipes , il  semble  que  les  caractères 
ostéologiques  que  nous  avons  mentionnés  justifient  la  réhabilita- 
tion de  Mantipus  laevipes  (Mocq.)  en  tant  qu’espèce  distincte  de 
M.  hildebrandti  Peters. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons)  du  Muséum. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


4 


Reptiles  et  Batraciens  de  la  Sangha  (Congo  français) 
RÉCOLTÉS  PAR  M.  A.  BaUDON 

Par  J,  Guxbé. 


Reptiles. 

Hemidactylus  fasciatus  Gray.  — 1 ex. 

Lygodactylus  picturatus  gutturalis  (Bocage).  — \ ex. 
Mabuia  maculilabris  (Gray).  — 5 ex. 

— raddonii  (Gray).  — 3 ex. 

Rhampholeon  spectrum  (Buchhoiz).  — 3 ex. 


Batraciens. 

Xenopus  calcaratus  Buch  et  Peters.  — 4 ex. 

Bufo  regularis  Reuss.  — 7 ex. 

— laiijrons  Blgr.  — 1 ex. 

— - funereus  Bocage  — 6 ex., 

— superciliaris  Blgr.  — - 2 ex. 

Rana  subsigvllata  À.  Dum.  — - 3 ex. 

— albolabris  Hallow. r—  2 ex. 

- bibroni  Hallow.  — - 9 ex. 

Hylanlbates  leonardi  Blgr.  — 1 ex. 

Leptopelis  rwtatus  (Peters).  — 1 ex. 

Megalixalus  leptosomus  (Peters).  — 1 ex. 

Hyperolius  steindachneri  Bocage,  — - 1 ex. 

Hyperolius  sp.  — 3 ex. 

Parmi  ces  espèces,,  Hylambates  leonardi  Blgr.  est  nouveau  pour 
les  collections  du  Muséum. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons)  du  Muséum. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


Sur  le  genre  Schôngastia  Oudemans  1.910  et  la  présence  a 
Madagascar  du  S cii.  aethiopica  Hirst  (Acariens,  Thromb.) 

Par  Marc  André. 


Parmi  les  larves  dont  il  faisait  des  Microthrombidium,  A.-C.  Oude- 
mans a distingué  deux  séries  : à coté  d’un  premier  groupe,  chez 
lequel  les  poils  pseudostigmatiques  sont  longs,  minces  et  barbulés 
dans  leur  moitié  distale,  il  en  a reconnu  l’existence  d’un  deuxième  où 
ils  sont  claviformes  et  auquel  il  attribue  le  nom  générique  de  Schôn- 
gastia (1910,  Ent.  Ber.,  III,  p.  86)  en  prenant  pour  type  le  Microthr. 
Vandersandei  Oud.,  qui  attaque  l’Homme  en  Nouvelle-Guinée. 

E.  Walch  (1923,  Kitasato  Arch.  Exp.  Med.,  Y,  p.  63;  1927, 
Geneesk.  Tijd.  Ned.  Indie,  LXVII,  p.  922)  a regardé  Schôngastia 
comme  n’étant  qu’un  sous-genre  de  Thrombicula. 

H.-E.  Ewing,  au  contraire  (1929,  Manual  of  External  Parasites, 
p.  187)  a tenu  Schôngastia  pour  bien  distinct  et  l’a  même  subdivisé 
en  créant  un  genre  N eoschôngastia  pour  les  espèces  qui  possèdent, 
sur  la  griffe  des  chélicères,  seulement  une  unique  dent  dorsale  (au 
lieu  d’une  rangée). 

C.-D.  Radford  (1942,  Parasitology.,  XXXIY,  p.  55)  reconnaît 
également  la  validité  du  genre  Schôngastia  et  donne  le  relevé  des 
espèces  connues  jusqu’alors,  avec  l’indication  de  l’hôte  et  le  lieu  de 
capture  de  chacune  d’elles. 

Chez  les  Schôngastia  le  bouclier  dorsal  porte  (outre  la  paire  d’or- 
ganes pseudostigmatiques)  5 poils  barbulés  un  antéro-médian,  deux 
antéro-Iatéraux  et  deux  postéro-latéraux.  Les  poils  pseudostigma- 
tiques  sont  fortement  claviformes  et  barbulés.  Chaque  chélicère  est 
ornée  d’une  rangée  de  dents  dorsales  et  la  griffe  des  palpes  est  habi- 
tuellement bifurquée. 

Oudemans  (1927,  Ent.  Ber.,  VII,  p.  267)  est  convaincu  que  l’adulte 
'de  ces  larves  Schôngastia,  qui  est  encére  inconnu,  doit  posséder 
également  des  organes  pseudostigmatiques  en  forme  de  boule. 
Cependant  si,  effectivement,  chez  la  nymphe  de  .Ne.aschôngasi ia 
gallinarum  Hatori  les  soies  pseudostigmatiques  sont,  comme  chez  la 
larve,  claviformes,  par  contre  dans  la  nymphe  -et  l’adulte  du  N eo- 
schôngastia indien  Hirst  ces  organes  sensoriels  «e  présentent  sous  Sa 
forme  de  poils  barbulés  ordinaires  bien  que  chez  leur  larve,  ces 
mêmes  poils  soient  typiquement  claviformes  (C.-B.  Rabeord, 
Parasitology , XXXVII,  1946,  p.  h3). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


54 


Les  exemplaires  de  Schôngastia  recueillis  à Madagascar  par  M.  le 
Professeur  J.  Millot  étaient  fixés,  au  nombre  d’une  dizaine,  sur  le 
bord  du  pavillon  de  l’oreille  d’une  Chauve-Souris  [ Myotis  Goudotii 
(A.  Smith)]  capturée  à Ankarana,  le  15  septembre  1945. 

Par  l’ensemble  de  leurs  caractères  ils  appartiennent  incontestable- 
ment à Sch.  aethiopica  décrit  par  St.  Hirst  (1926,  Proc.  Zool.  Soc. 
London,  LIY,  p.  828,  fig.  2 a-b ). 


Schôngastia  aethiopica  Hirst. 

Fig.  1 et  2,  exemplaires  capturés  ensemble,  sur  le  même  hôte,  et  montrant  la  différence 
pouvant  exister  entre  une  larve  presque  à jeun  et  une  autre  gorgée  de  nourriture  ; 
ces  deux  échantillons  sont  représentés  au  même  grossissement  : X 160.  — Fig.  3, 
scutum  dorsal  figuré  par  Hirst.  — Fig.  4,  tarse  de  la  patte  I,  face  dorsale. 

La  forme  du  scutum  dorsal  est  identique  à la  figure  donnée  par 
Hirst,  c’est-à-dire  avec  bord  antérieur  très  légèrement  sinueux, 
presque  rectiligne,  et  bord  postérieur  largement , convexe  ; les  trois 
poils  antérieurs  barbulés  sont  bien  développés  et  toujours  présents 
chez  tous  les  exemplaires  examinés  ; par  contre,  chacun  des  indivi- 
dus avait  perdu  ses  poils  pseudostigmatiques  qui,  en  raison  même 
de  leur  structure,  sont  facilement  caducs.  Les  poils  postéro-latéraux 
sont  assez  éloignés  de  chacun  des  bords  du  scutum. 

Les  poils  dorsaux,  au  nombre  de  68,  ont  sensiblement  la  même 
répartition  que  chez  le  type  figuré  par  Hirst. 


55 


A la  face  ventrale  chacune  des  coxae  porte  un  unique  poil  barbulé. 
Entre  les  coxae  II  ainsi  qu’entre  les  coxae  III  se  trouve  une  paire 
de  poils.  Les  caractères  présentés  par  les  palpes  maxillaires  sont 
également  typiques. 

Les  plus  petits  échantillons  malgaches  sont  longs  de  150  fx  et 
larges  de  135  fx  ; d’autres  atteignent  330  (x  X 245  [x  et  les  plus 
grands  ont  environ  500  [x,  c’est-à-dire  la  taille  indiquée  par  Hirst 
(430  à 550  jx)  pour  cette  espèce.  Ces  dimensions  dépendent  d’ailleurs 
uniquement  de  l’état  de  replétion  des  parasites  au  moment  de  leur 
capture  et  non  pas  de  leur  degré  de  développement. 

Les  exemplaires  décrits  par  Hirst  parasitaient  également  une 
petite  Chauve-Souris,  indéterminée,  provenant  d’Accra. 

Cette  forme  représente  la  deuxième  espèce  de  Schôngastia  signalée 
à Madagascar.  L.-W.  Sambon  (1928,  Ann.  Trop.  Med.  Parasit., 
XXII,  p.  120,  fig.  7-8)  a décrit  et  figuré  un  Sch.  madagascariensis 
capturé  sur  une  Grenouille  ( Mantidactylus  luteus  Methuen  et  Hewitt). 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


Une  nouvelle  forme  d’Enemothrombium  Berlese  igio 
' (A  CAHIERS,  T'hROMB.) 

ExEMO’CHUOMBIUM.  MINIA  TCM  Ca\.  VV1R.VICINUMJV.  VA  R. 
Par:  Mare  André., 


1897.  Ottonia-  miniata  G.  Canestrini,  Acari  délia  N.  Guinea,  Termés 

zetrajzi  Füzeteck,  p,  464. 

1898.  Ottonia  miniata  G.  Canestrini,  Id.,  Atti  Soc.  V eneto-Trentina, 
p.  392,  pl.  22;  fig.  4. 

1910.  Microtrombidium  (Enemothrombium)  cruentatum  Berlese,  Brevi 
diagnosi,  Rëdia,  Yl,  p.  361. 

1912.  Microtr.  (Enemothr.)  miniatum  (Can.),  Berlese,  Trombidiidae, 
Redia,  VIT,  p.  202,  fig.  95. 

1912.  M.  (E.)  miniatum  var.  curtulum  Berlese,  Id.,  Ibid.,  p.  204, 
fig.  96. 

M.  Ch.  Alluaud  a recueilli  en  1901  à Andrahomana  (Madagascar) 
un  Thrombidion  qui,  par  l’ensemble  de  ses  caractères,  se  rattache  à 
VE.  miniatum  (Can.). 

Cette  espèce,  rencontrée  d’abord  en  Nouvelle-Guinée,  puis  retrou- 
vée à Java  (Buitenzorg)  où  elle  semble  assez  commune,  est  nouvelle 
pour  la  faune  malgache. 

Cependant  l’individu  que  nous  étudions  ici  présente  certaines 
divergences  qui  permettent  de  le  considérer  comme  représentant 
une  variété  distincte. 

Le  type  de  cette  nouvelle  variété  est  d’assez  grande  taille  puisque 
sa  longueur  atteint  2800  p.  et  sa  largeur  1800  p. 

L’idiosoma,  subovale,  possède  des  saillies  humérales  très  peu  proé- 
minentes. Il  ne  montre  pas  de  rétrécissement  à la  hauteur  de  la  troi- 
sième paire  de  pattes  et  diminue  graduellement  de  largeur  depuis  le 
bord  antérieur  de  l’hystérosoina  jusqu’à  l’extrémité  postérieure. 

La  face  dorsale  est  recouverte  d’un  revêtement  dense  composé 
d’une  pilosité  caractéristique  formée  de  deux  sortes  de  papilles  : 
Les  unes  petites  (20  p)  sont  en  forme  de  feuilles  épaisses  et  garnies 
de  fines  barbules  serrées. 

Les  autres  plus  grandes  (50  p),  subsphéroïdales,  cloisonnées  près 
de  leur  base  sont  partagées  en  deux  selon  une  ligne  équatoriale  et 
présentent  à leur  surface  des  séries  longitudinales  de  minuscules 
aspérités  sur  lesquelles  s’insèrent  de  fines  soies  dont  la  disposition 
rappelle  l’aspect  des  papilles  de  la  variété  curtulum  Berlese  ; comme 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


— 57 


dans  cette  dernière,  le  sommet  des  grandes  papilles  est  glabre  et 
composé  d’une  membrane  mince  et  hyaline. 

Les  pattes  mesurent  respectivement  : I,  2250  p ; II,  1760  p ; III, 
1850  p ; IV,,  2480  p. 

Dans  la  première  paire,  les  tarses  sont  longs  de  520  p et  larges  de 


Enemothrombium  minialum  (Can.)  var.  vicinum  M.  André; 

Fig.  1,  palpe  maxillaire  gauche,  face  externe.  — Fig.  2,  le  même,  face  interne.  — - 
Fig.  3,  tibia  et  tarse  de  la  lre  paire  de  pattes  ( X 100).  — Fig.  4 et  5,  papilles  recou- 
l^vrant  face  dorsale  de  l’idiosoma  (X  400). 


170jp;  le  rapport  de  ces  deux  dimensions  (2,73)  est  légèrement 
inférieur  au  triple  ; le  tibia  est  long  de  360  p. 

L’armature  des  palpes  est  tout  à fait  caractéristique.  Le  4e  article 
(tibia)  porte,  sur  sa  partie  dorso-interne,  deux  peignes  : l’antérieur 
se  compose  de  8 épines  dont  la  lre,  extrêmement  forte,  constitue 
un  ongle  accessoire  ; le  postérieur  est  formé  de  14  épines.  La  moitié 
postérieure  de  la  face  interne  du  tibia  est  en  outre  garnie  de  longues 
et  fines  soies  barbulées.  Sur  la  face  externe  il  existe  trois  épines  à 
la  base  du  5e  article  (tentacule),  une  dizaine  de  longues  soies  lisses 


près  de  l’extrémité  distale  et  le  reste  de  l’article  est  couvert  de  fortes 
soies  barbulées. 

Cette  variété  est  voisine  de  la  forme  typique  par  les  dimensions 
proportionnelles  du  tarse  et  celle  du  tibia  ainsi  que  par  la  présence 
de  trois  fortes  épines  à la  face  interne  du  quatrième  article  du  palpe  ; 
elle  s’en  distingue  par  le  nombre  des  épines  constituant  les  peignes 
de  ce  même  article  et  l’aspect  des  grandes  papilles  recouvrant  l’idio- 
soma  qui  sont  presque  semblables  à celles  que  l’on  rencontre  dans  la 
var.  curtulum.  ' 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


— 59 


Sur  la  morphologie  comparée  des  testicules  de  quelques 

ScOLOPENDRIDES  (MYRIAPODES-CHILOPODES) 

Par  J.-M.  Démangé. 

L’appareil  génital  des  Scolopendrides  a été  étudié  par  de  nombreux 
auteurs.  Fabre  J. -H.  (1855),  Heymons  R.  (1901),  Chalande  J. 
(1905),  Verhoeff  K.-W.  (1903  et  1925)  pour  ne  citer  que  les  prin- 
cipaux. 

Jusqu’ici  très  peu  d’espèces  ont  été  disséquées  et  deux  schémas 
seulement  sont  connus,  ceux  relatifs  à Scolopendra  complanata  Latr. 
de  Fabre  et  à Scolopendra  cingulata  Latr.  d’PlEYMONS. 

Nous  avons  eu  l’occasion  d’étudier,  outre  la  Scolopendra  cingulata 
Latr.  un  certain  nombre  d’espèces  de  Scolopendrides,  Scolopendra 
alternans  Leach,  Scolopendra  morsitans  L.,  Scolopendra  subspinipes 
Leach,  Otostigmus  limbatus  Mein.,  et  avons  trouvé  de  nombreuses 
variations  aussi  bien  dans  la  forme  des  testicules  que  dans  la  dis- 
position de  leurs  canaux,  leur  orientation  et  leur  nombre.  i 

L’appareil  génital  de  ces  Myriapodes  est  dorsal  et  se  place  au- 
dessus  du  tube  digestif.  Il  est  noyé  dans  un  tissu  adipeux  abondant 
et  enveloppé  étroitement  dans  un  fin  tissu  résistant  que  l’on  retrouve 
d’ailleurs  autour  des  testicules  et  de  leurs  canaux.  Il  comprend  : une 
série  de  testicules  (t,  fig.  1)  disposés  par  paires.  De  chacune  des  deux 
extrémités  de  chaque  paire  partent  deux  fins  canaux  déférents 
(■ cd , fig.  1)  intimement  accolés  l’un  à l’autre  et  se  déversant  dans 
un  canal  impair  axial  (a,  fig.  1)  et  dont  la  partie  antérieure  se  plaçant 
entre  les  glandes  salivaires  joue  le  rôle  de  ligament  suspenseur 
(Is,  fig.  1)  un  epididyme  très  long  (e,  fig.  1)  faisant  suite  au  canal 
axial.  L’epididyme  se  renfle  dans  la  partie  postérieure  en  un  con- 
duit plus  spacieux,  contenant  les  spermatophores,  que  Fabre 
appelle  « bourse  des  spermatophores  » ( bs , fig.  1)  se  terminant  par  le 
canal  éiaculateur  où  débouchent  deux  paires  de  glandes  accessoires 

(*•,  '*■  ! ... 

Nous  n’étudierons  dans  cette  note  que  l’appareil  testiculaire  et 

ses  variations. 

Scolopendra  alternans  Leach. 

Les  paires  de  testicules  au  nombre  de  10  ont  la  forme  de  grains 
de  riz  allongés,  disposés  les  uns  à la  suite  des  autres,  suivant  un 
ordre  irrégulier,  tantôt  dirigés  de  droite  à gauche,  tantôt  de  gauche 
à droite  chez  un  même  animal  (fig.  2). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


Les  canaux  déférents  de  la  partie  antérieure  d’une  paire  de  testi- 
cules et  les  deux  autres  de  la  partie  postérieure  débouchent  dans  le 
canal  axial  en  deux  points  largement  espacés  et  nettement  distants 


Fig.  1.  — Schéma  de  l’appareil  génital  des  Scolopendrides.  Abréviations  : a : canal 
axial  ; bs  : bourses  des  spermatophores  ; cd  : canaux  déférents  ; e : épididyme  ; 
gâ  : glandes  accessoires  ; Is  : ligament  suspenseur  ; t : paires  de  testicules. 

Fig.  2.  — Appareil  testiculaire  de  Scolopendra  allernans  Leach.  , 


des  ouvertures  des  canaux  de  la  paire  précédente  ou  suivante  (fig.  3). 

Nous  retrouverons  cette  même  disposition  chez  la  Scolopendra 
complanata  Latr.  étudiée  par  Fabre. 

Scolopendra  cingulata  Latr. 

Les  paires  de  testicules  chez  cette  espèce  ont  la  même  forme  que 
précédemment  mais  sont  au  nombre  de  12.  Leur  disposition  varie 


suivant  les  individus  mais  dans  un  cadre  très  limité  1.  En  général, 
elles  sont  placées  comme  dans  la  figure  et  orientées  de  droite  à 
gauche  (fig.  4). 

Heymons  en  1901,  cité  par  Verhoeff  en  1903  et  en  1925  et 
Chalande  en  1905,  ont  étudié  la  Scolopendra  cingulata  La+r.  et  fonf 
converger  « les  canaux  excréteurs  » en  unr  seul  point  sur  le  canal 
axial. 

Nous  n’avons  jamais  observé,  aussi  bien  chez  cette  espèce  que 
chez  d’autres,  des  points  d’embouchures  semblables.  Au  contraire, 
les  canaux  se  déversent  en  deux  points  différents.  Les  canaux  de 
l’extrémité  antérieure  par  exemple,  d’une  paire  de  testicules  donnée 
aboutissent  sur  le  canal  axial  au  même  endroit  que  les  canaux  de  l’ex- 
trémité postérieure  de  la  paire  précédente  et  inversement,  les  canaux 
de  l’extrémité  postérieure  de  cette  même  paire  de  testicules  ren- 
contrent au  même  endroit  les  canaux  antérieurs  de  la  paire  sui- 
vante (fig.  5). 

Les  auteurs  ont-ils  étudié  une  autre  espèce  que  Scolopendra  cin- 
gulata Latr.  ? 

Scolopendra  morsitans  L. 

Les  paires  de  testicules  sont  allongées  et  disposées  sans  ordre 
défini  à part  les  deux  paires  postérieures  accolées  l’une  à l’autre, 
nettement  séparées  des  antérieures,  que  l’on  trouve  toujours  ainsi. 
Leur  orientation  est  difficile  à préciser.  Elles  sont  au  nombre  de  10 
comme  chez  Scolopendra  alternans  Leach  (fig.  6). 

Le  rapport  de  leurs  canaux  avec  le  canal  axial  est  le  même  que 
celui  que  nous  avons  décrit  chez  Scolopendra  cingulata  Latr.  (fig.  5). 

Scolopendra  subspinipes  Leach. 

Les  paires  de  testicules  sont  très  longues  et  se  disposent  sous  la 
forme  d’un  long  cordon  blanchâtre  tordu  comme  les  fibres  d’une 
corde.  Si  l’on  sépare  ces  fibres  les  unes  des  autres,  on  constate  la 
présence  de  7 paires  de  testicules  orientées  de  gauche  à droite 
(%•  7). 

Les  canaux  déférents  se  disposent  de  la  même  manière  que  chez 
Scolopendra  cingulata  Latr.  et  morsitans  L.  (fig.  5). 

Otostigmus  limbatus  Mein. 

Les  paires  de  testicules  sont  épaisses,  disposées  én  cordon  torsadé 
comme  chez  Scolopendra  subspinipes.  Leach  et  orientés  de  gauche  a 
droite.  La  torsade  n’est  pas  effilée  à l’extrémité  antérieure  comme 
chez  cette  dernière  espèce  et  les  fibres  par  suite  de  la  longueur  même 
■des  testicules-  sont  courtes-,  de  sorte,  que  l’ ensemble  est  plus  ramassé. 

1.  Les  individus  disséqués  étaient  sans  doute  plus  ou  moins  contractés. 


— 62 


Fig.  3.  — Schéma  de  la  disposition  des  canaux  déférents  chez  Scolopendra  alternans 
Leach.  Les  testicules  sont  grisés.  ■ — Fig.  4 : Appareil  testiculaire  de  Scolopendra 
cingulala  Latr.  — FiG.  5 : Schéma  de  la  disposition  des  canaux  déférents  des  Scolo- 
pendra cingulata  Latr.,  morsitans  L.,  subspinipes  Leach  et  de  Otosligmus  limbatus 
Mein.  — Fig.  6 : appareil  testiculaire  de  Scolopendra  morsitans  L.  — Fig.  7 : appareil 
testiculaire  de  Scolopendra  subspinipes  Leach.  — Fig.  8 : Appareil  testiculaire 
d ’Otostigmus  limbatus  Mein.  — Abréviations  : a : canal  axial  ; cd  : canaux  déférents  \ 
Is  : ligament  suspenseur  ; t : paire  de  testicules. 


63  — 


En  disséquant  on  trouve  10  paires  de  testicules  en  grains  de  riz 
(ûg.  8). 

Les  canaux  déférents  antérieurs  et  postérieurs  des  testicules  ren- 
contrent le  canal  axial  aux  mêmes  points  que  chez  Scolopendre 
subspinipes  Leach,  morsitans  L.  cingulata  Latr.  (fig.  5). 

D’après  ce  qui  précède,  nous  pouvons  dire  que  trois  points  essen- 
tiels caractérisent  les  testicules  des  Scolopendrides  : le  nombre  des 
canaux,  leur  rapport  avec  le  canal  axial  et  la  forme  générale  du 
système  testiculaire. 

Pour  ces  différents  caractères  nous  pouvons  donner  les  tableaux 
suivants  : 

Nombre  de  paires  de  testicules.  — 12  paires  de  testicules  : 
Scolopendra  cingulata  Latr.  - — ■ 10  paires  de  testicules  : Scopolendra 
alternans  Leach,  Scolopendra  morsitans  L.,  Otostigmus  limbatus 
Mein.  — ■ 7 paires  de  testicules  : Scolopendra  subspinipes  Leach. 

Disposition  des  canaux  déférents.  • — - Canaux  déférents  se 
continuant  à travers  le  canal  axial  par  ceux  de  la  paire  opposée 
(fig.  5)  : Scolopendra  subspinipes  Leach.  Scolopendra  cingulata 
Latr.,  Scolopendra  morsitans  L.,  Otostigmus  limbatus  Mein.  — 
Canaux  déférents  d’une  paire  débouchant  en  des  points  différents 
de  ceux  de  la  paire  opposée  (fig.  3)  : Scolopendra  alternans  Leach. 

Forme  de  l’appareil  testiculaire,  — Appareil  testiculaire  en 
torsade  : Scolopendra  subspinipes  Leach,  Otostigmus  limbatus 
Mein.  — Testicules  en  chapelet  : Scolopendra  alternans  Leach. 
Testicules  non  disposés  en  chapelet  ni  en  torsade  : Scolopendra  cin- 
gulata Latr.  Scolopendra  morsitans  L. 

De  ces  tableaux  un  fait  important  se  dégage  : Otostigmus  limbatus 
Mein.  se  rapproche  beaucoup  des  Scolopendra  et  n’est  pas  isolé 
comme  Test  Scolopendra  alternans  Leach,  par  exemple,  par  ses 
canaux  et  la  disposition  de  ses  paires  de  testicules. 

Non  seulement  Otostigmus  limbatus  Mein.  se  rapproche  du  genre 
Scolopendra  mais  encore  d’une  espèce  bien  déterminée  de  ce  genre  : 
Scolopendra  subspinipes  Leach.  L’appareil  testiculaire  dessine  une 
torsade,  les  canaux  déférents  débouchent  dans  le  canal  axial  de  la 
même  façon.  Autre  ressemblance  : l’orientation  des  testicules  est 
identique  chez  ces  deux  Myriapodes  ; ce  sont  les  seuls  d’ailleurs  dont 
les  testicules  sont  dirigés  de  gauche  à droite.  Cependant  le  nombre 
des  paires  testiculaires  n’est  pas  le  même. 

Les  espèces  , étudiées  sont  en  trop  petit  nombre  pour  que  nous 
soient  permises  quelques  remarques  sur  l’importance  systématique 
de  la  morphologie  comparée  de  l’appareil  testiculaire. 

Néanmoins  nous  avons  cru  intéressant  de  signaler  que  l’appareil 


™ 64  — 

génital  des  Seolopendiides  est  soumis  à de  nombreuses  variations 
suivant  les  genres  et  les  espèces. 

•En.  -conclusion,  l’appareil  testiculaire  varie  morphologiquement 
chez  les  Seolopendrkles.  Ces  variations  portent  non  seulement  sur 
la  disposition  mais  encore  sur  le  nombre  des  testicules  et  sur  la 
position  des  embouchures  des  canaux  déférents  sur  le  canal  axial. 

La  morphologie  comparée  de  l’appareil  testiculaire  une  fois 
étudiée  .chez  un  certain  nombre  d’espèces  sera  probablement  utile 
pour  révéler  des  affinités  que  ne  laissent  pas  soupçonner  la  morpho- 
logie externe.  Il  semble  en  être  ainsi  pour  V Otosligmus  limbatus 
Mein.  et  la  Scolopendra  subspinipes  Leach. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

Attems  (G.).  1930.  — Myriapoda.  Handb.  Zool.,  IV. 

Ghalanjde  (J.).  1905.  — Recherches  biologiques  et  anatomiques  sur  les 
Myriapodes  du  sud-ouest  de  la  France.  Bull.  Soc.  Hist.  Nat.  Toulouse, 
XXXV III. 

Fabre  ( J.-H,).  1855.  — Recherches  sur  l’anatomie  des  organes  reproduc- 
teurs et  .sur  le  développement  des  Myriapodes.  Ann.  Sci.  Nat.,  4e  sér., 
Zool.,  t.  3. 

Heymons  (R.)  1901.  Die  Entwicklungsgeschichte  der  Scolopender. 
Bibl.  Zool.,  Stuttgard,  H.  33. 

Verhoeff  (K.  W.).  1903.  — Ghilopoda  in  Bronn’s  Klas.  u.  Ordn.  Tier  — 
Reichs,  Bd.  V,  Aht.  II. 

— 1985.  — Chilopoda.  Ibid. 


— 65 


Quelques  ectoparasites  des  animaux  sauvages 
du  Parc  Zoologique  du  Bois  de  V inc  en  nés 

(deuxième  hôte)  1 
Par  J.  Nouvel  et  E.  Séguy. 

Nous  avons  déjà  rapporté,  sous  ce  même  titre,  une  liste  d’ecto- 
parasites recueillis  sur  les  animaux  du  Parc  Zoologique  du  Bois  de 
Vincennes.  Nous  présentons  aujourd’hui  les  résultats  de  nouvelles 
récoltes. 


L — MALLOPHAGES 
A.  Amblycera. 

1.  Trimenopon  Jenningsi  (Kellog  et  Paine)  a été  recueilli  sur 
son  hôte  régulier  : le  cobaye  ( Cavia  cobaya  Marog.).  Ce  parasite  a été 
signalé  sur  d'autres  espèces  du  même  genre  ainsi  que  sur  Lepus 
brasiliensis  = Lepus  andinus  Thomas  et  Didelphis  (Metachirus) 
opossum  Seba. 

2.  Gyropus  ovalis  Nitzsch.  a,  lui  aussi,  été  recueilli  sur  son 
hôte  régulier  : le  cobaye  (Cavia  cobaya  Marog.).  Il  est  plus  commun 
que  le  précédent  et  a été,  comme  lui,  retrouvé  sur  plusieurs  espèces 
du  genre  Cavia,  sur  Lepus  brasiliensis  Thomas  et  Didelphis  opossum 
Seba.  Il  a,, en  outre  été  recueilli  sur  Marmota  marmota  (L.),  Eury- 
zygomatomys  spinosus  Desm.  et  sur  un  oiseau  : Jacana  spinosa 
jacana  (L.). 

3.  Menopon  gALLiNÆ  (L.)  parasite  commun  des  volailles  domes- 
tiques a été  recueilli  sur  un  paon  ordinaire  (Pavo  cristatus  L.),  qui  ne 
figurait  pas  encore  sur  la  liste  de  ses  hôtes.  .Ceux-ci  sont  divers 
Phasianidés  ; Crossoptilon  auritum  (Pallas),  Pucrasia  macrolopha 
Darwini  Swinhoe,  Chrysilophus  pictus  (L.),  Pavo  spicifer  L.  ainsique 
Numida  meleagris  (L.)  et  plusieurs  pigeons  et  canards  domestiques. 

4.  Menopon  spiniferum  Piaget  a été  recueilli  sur  le  cadavre 
d’une  pie  commune  ( Pica  pica  pica  (L.))  capturée  dans  le  jardin.  Ce 
parasite  a pour  hôte  régulier  Cyanocorax  chrysops  (Vieillot)  mais  il  a 
déjà  été  signalé  sur  Pica  pica  (L.),  Cyanopica  cyanea  (Pallas)  Garru~ 

1.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  XVI,  n°  2,  1944,  p.  128. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


66  — 


lus  glandarius  (L.),  Sturnus  vulgaris  (L.),  et  Amydrus  tenuirostris 
(Rüppel). 

5.  Colpocephalum  decimfasci  atum  Boisd.  et  Lacor.  a été 
recueilli  sur  son  hôte  régulier  : le  héron  cendré  (Ardea  cinerea  L.), 
ses  hôtes  occasionnels  actuellement  connus  sont  : Egretta  garzetta 
(L.),  Demigretla.  gularis  (Bosc),  Nycticorax,  nycticorax  (L.),  et  Ixo~ 
brychus  minutus  (L.)  de  la  famille  des  Ardeidés  ainsi  que  Sterna 
sumat'ana  Rafïles  et  Thalasseus  Bergii  (Licht.)  de  la  famille  des 
Laridés. 

6.  Colpocephalum  trochioxum  Nitzsch  a été  recueilli  sur  un 
bihoreau  ( Nycticorax  nycticorax  nycticorax  (L.))  en  captivité  depuis 
4 ans.  Il  n’avait  pas  encore  été  signalé  sur  cet  hôte  mais  sur  Botau- 
rus  stellaris  (L.),  Bulbucus  ibis  (L.)  et  Ardea  purpurea  L.  apparte- 
nant à la  même  famille. 

7.  Colpocephalum  atrofasciatum  Piaget  a été  recueilli  sur  une 
grue  de  Numidie  ( Anthropoïdes  virgo  (L.)).  Il  a pour  hôte  régulier 
Grus  grus  (L.)  et  a été  en  outre  observé  sur  Balearica  pavonina  (L.). 
Il  n’avait  pas  encore  été  signalé  sur  Anthropoïdes  virgo  (L.). 

8.  Myrsidea  picae  (L.)  a été  recueilli  sur  son  hôte  régulier  : la 
pie  commune  ( Pica  pica  (L.)).  Ce  parasite  n’a  pas  été  signalé  sur 
d’autres  hôtes. 

9.  Trinoton  querquedulæ  (L.)  a été  recueilli  sur  un  canard 
sifïleur  ordinaire  ( Mareca  penelope  (L.)).  Il  a pour  hôte  régulier  Anas 
querquedula  L.  mais  a été  retrouvé  sur  de  nombreuses  espèces  appar- 
tenant à divers  genres  d’Anatidés  : Plectr  opter  us,  Anser,  Anas, 
Mareca,  Spatula,  Netta,  Nyroca , Bucçphala,  Oxyura,  Mergellus, 
Mergus  et  sur  Colymbus  arcticus  pacificus  Lawrence  et  Haematopus 
ostralegus  galapagensis  Ridgway  ; un  exemplaire,  probablement 
déserteur  a été  trouvé  par  Marmottan  sur  Botaurus  stellaris  (L.). 

B.  Isehnoe&ra. 

1,  Goniodes  pavonis  (L.)  a été  recueilli  sur  son  hôte  régulier  le 
paon  à col  bleu  ( Pavo  cristatus  L.),  il  a également  été  signalé  sur  le 
paon  nigripenne  (Pavo  cristatus  mut.  nigripennis) . 

2.  Goniocotes  gallinae  (De  Geer)  a été  recueilli  sur  un  faisan 
doré  (Chrysolophus  pictus  (L.)).  Il  a pour  hôtes  réguliers  la  poule  et 
la  pintade  domestiques,  mais  il  a été  aussi  rencontré  sur  Gallo- 
phasis  Cuvieri  = Gennaeus  Horsfieldi  (Gray)  ? subsp.  ou  hybrid. 
Ortyx  virginianus  L.  et  Gallus  bankiva  Temminck.  Quelques  femelles 
ont  été  trouvées  sur  Tadorna  tadorna  (L.)  par  Piaget  qui  les  consi- 
dère comme  des  déserteurs,  et  quelques  larves  ont  été  recueillies 
sur  Perdix  per  dix  (L.).  Il  n’avait  jamais  été  signalé  sur  Chrysopholus 
pictus  (L.). 


— 67  — 


3.  Lipeurus  caponis  (L.)  a également  été  recueilli  sur  un  faisan 
doré  ( Chrysilophus  pictus  (L.)).  son  hôte  régulier  est  la  poule  domes- 
tique, mais  on  le  rencontre  communément  sur  la  pintade  domestique 
et  il  a aussi  été  signalé  sur  Phasianus  colchicus  subsp.  L.,  Ph.  col- 
chicus  versicolor  Vieillot,  Ph.  colchicus  torquatus  Gmelin,  Alectoris 
rufa  (L.)  et  plusieurs  espèces  du  genre  Gallus  ; dés  déserteurs  ont 
été  signalés  sur  Pavo  muticus  L.  et  sur  Chrysolophus  pictus  (L.)  Sous 
le  nom  de  Lipeurus  variabilis  Nitzsch  il  a été  obser.vé  sur  Lophopho- 
rus  impejanus  (Latham),  Francolinus  capensis  Gmelin,  Syrmaticus 
Keevesii  (J.  E.  Gray),  Gallophasis  Cuoieri  — Gennaeus  Horsfieldi 
(Gray)  ? subsp.  ou  hybrid.  et  sous  le  nom  de  Lipeurus  antennatus 
Piaget,  sur  Hierophasis  Swinhoii  (Gould). 

L’abondance  de  parasites  retrouvés  à tous  les  stades  de  leur 
développement  et  l’isolement  du  groupe  de  faisans  dorés  d’où  pro- 
venait le  sujet  examiné  nous  permet  de  placer  Chrysolophus  pictus 
(L).  parmi  les  hôtes  de  Lipeurus  caponis  (L.). 

4.  Philopterus  xnteger  (Nitzsch)  a été  recueilli  sur  une  grue  de 
Numidie  ( Anthropoïdes  air  go  (L.)),  son  hôte  régulier  est  Grus  grus  (L.). 
Il  n’avait  pas  encore  été  recueilli  sur  Anthropoïdes  virgo  (L.). 

5.  Anatoecus  icterodes  (Nitzsch)  a été  recueilli  sur  une  berna- 
che  du  Canada  ( Branta  canadensis  (L.)),  son  hôte  régulier  est  Mer  gus 
albellus  (L.)  mais  il  a été  signalé  sur  de  nombreux  Anatidés  : apparte- 
nant aux  genres  Anser,  Branta,  Anas,  Mareca,  Spatula,  Netta, 
Nyroca,  Clangula,  Polysticta,  Mergellus,  Mer  gus,  Tadorna,  Melanitta 
et  Oxyura.  Il  n’avait  pas  encore  été  recueilli  sur  Brama  cana- 
densis (L.). 

6.  Ornithobius  goioplurus-  Denny  a été  recueilli  sur  un  cygne 
noir  ( Chenopsis  atrata  (Latam)),  son  hôte  régulier  est  Branta  cana- 
densis L.  mais  il  a aussi  été  retrouvé  sur  Mer  gus  merganser  L.  et 
Cygnus  olor  (Gmelin),  il  n’avait  pas  encore  été  signalé  sur  Chenopsis 
atrata  (Latham). 

7.  Esthiopterum  struthionis  Gervais  a été  recueilli  successive- 
ment sur  une  autruche  ( Struthio  camelus  camelus  L.)  et  sur  un  Nandou 
( Rhea  americana  americana  (L.)).  Son  hôte  régulier  est  Struthio 
camelus  L.  ; il  n’avait  pas  encore  été  signalé  sur  Rhea  americana 
americana  (L.). 

8.  Ardeicola  ardeæ  (L.).  a été  recueilli  sur  son  hôte  régulier  le 
héron  cendré  ( Ardea  cinerea  L.),  il  a d’autre  part  été  signalé  sur  Ardea 
purpurea  L.  et,  comme  déserteur  sur  Phoenicopterus  antiquorum 
Temminck. 

9.  Anaticola  crassicorne  (Scopoli)  a été  recueilli  sur  une  ber- 
na che  du  Canada  ( Branta  canadensis  (L.))  et  sur  un  canard  sifïleur 
ordinaire  ( Mareca  penelope  (L.)).  C’est  un  parasite  commun  à de 
nombreux  genres  d’anatidés  : Tadorna,  Anas,  Chaulelasmus,  Spatula , 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


5 


Aix,  Netta,  Nyroca,  Bucephala,  Clangula,  Somateria,  Oidemia, 
Melanitta,  Polysticta,  Oxuyra,  Merganetta,  Mergus.  Cette  espèce  est 
polymorphe  et  Piaget  a reconnu  les  variétés  suivantes  : Antennata 
sur  Chenopsis  atrata  (Latham),  Colorata  sur  Sarkidiornis  melanota 
Pennant,  Major  sur  Anas  gibberifrons  S.  Müller,  et  Pallida  sur 
Cygnus  buccinator  Richardson.  Il  n’avait  pas  encore  été  signalé  sur 
Branla  canadensis  (L.)  ni  sur  Mareca  penelope  (L.). 

10.  Pectinopÿgus  longiçornis  (Piaget)  a été  à deux  reprises 
recueilli  sur  des  Cormorans  ( Phalacrocorax  carbo  carbo  L.)  qui  est 
son  hôte  régulier,  il  a,  d’autre  part,  été  signalé  sur  Phalacrocorax 
aristotelis  (L.)  et  Phalacrocorax  graculus  (L.). 

11.  Trichodectes  tibialis  Piaget  a été  recueilli  sur  un  cerf 
d’Eld  ( Racervus  Eldi  Guthrie),  il  a pour  hôte  régulier  Dama  dama  (L), 
mais  a été  retrouvé  sur  Capreolus  capreolus  (L.)  et  Capreolus 
pygargus  Pallas.  Il  n’avait  pas  encore  été  signalé  sur  Rucervus  Eldi 
Guthrie. 

12.  Damalinia  crenelata  Piaget  a été  recueilli  sur  un  Dama- 
lisque  à front  blanc  ( Damaliscus  albifrons  (Burchell)),  qui  est  son  hôte 
régulier,  il  n’a  pas,  à notre  connaissance,  été  rencontré  sur  d’autres 
hôtes. 

En  résumé  nous  avons  identifié  21  mallophages  différents,  recueil- 
lis sur  des  Mammifères  et  des  Oiseaux. 

Ces  observations  ont  révélé  12  nouveaux  hôtes,  tous  situés  dans 
la  classification  zoologique  à proximité  des  hôtes  déjà  connus  pour 
ces  parasites.  Nous  n’avons  pas  fait  mention  dans  cette  note  des 
parasites  signalés  dans  notre  note  précédente  et  qui  ont  été  retrouvés 
sur  les  mêmes  hôtes. 


Laboratoires  d’Ethologie  des  animaux  sauvages  et  d’ Entomologie 
du  Muséum  National  d’Histoire  Naturelle. 


— 69 


L'organe  neural  des  Polyclinidae 
Par  J.-M.  Pérès. 


Pans  une  précédente  note  (7)  j’ai  donné  quelques  aperçus  sur 
l’organe  neural  de  la  famille  des  Polyclinidæ  que  j’avais  à peu  près 
complètement  négligée  lors  de  mes  premières  recherches  (4).  Ces 
aperçus  ne  portaient  que  sur  quatre  espèces  : Amaroucium  Nordmani 
Milne-Edwards,  Amaroucium  (Parascidia)  areolatum  Délia  Chiaje, 
Amaroucium  ( Parascidia ) turbiruitum  (Savigny),  Synoicum  argus 
Milne-Edwards.  Le  présent  travail  est  fondé  sur  un  matériel  plus 
abondant  des  précédentes  espèces  auquel  vient  s’ajouter  l’étude  de 
six  autres  espèces  : Polyclinüm  aurantium  Milne-Edwards.  Aplidium 
pallidum  Verril,  Amaroucium  albicans  Milne-Edwards,  Amaroucium 
punctum  Giard,  Amaroucium  densum  Giard,  Amaroucium  proliferum 
Milne-Edwards.  Soit  au  total  dix  espèces  appartenant  à quatre 
genres  et  un  sous-genre. 

L’étude  de  l’organe  neural  des  Polyclinidæ , et  des  Aplousobranches 
d’une  manière  générale,  est  beaucoup  plus  difficile  que  celle  du  même 
organe  chez  les  Phlébobranches  et  il  faut  de  nombreuses  séries  de 
coupes  poiir  avoir  une  idée  valable  d’une  espèce.  Dans  mon  précédent 
travail  je,  m’étais  borné  à décrire  les  organes  neuraux  des  quatre 
espèces  étudiées  et  à essayer  de  saisir  les  analogies  et  les  différences 
morphologiques  précisant  les  affinités  des  espèces  et  des  genres. 
Malgré  un  matériel  pourtant  important,  j’avais  dû  renoncer  à établir 
s’il  existe  ou  non  un  cycle  de  fonctionnement  analogue  à celui  que 
j’ai  constaté  dans  le  même  organe  des  Ascidies  simples.  Le  présent 
travail  a pour  but  de  préciser  ce  dernier  point,  au  moins  chez  les 
rares  espèces  où  j’ai  eu  la  chance  de  pouvoir  saisir  certaines  étapes 
du  cycle  de  fonctionnement.  Il  s’agit  bien  d’une  chance  car  j’ai 
observé  que,  au  sein  d’un  même  cormus,  l’immense  majorité  des 
ascidiozoïdes  montre  des  organes  neuraux  tous  au  même  stade. 

Polcylinum  aurantium  Milne-Edwards. 

Chez  cette  espèce  le  volume  de  la  glande  est  du  même  ordre  que 
oelui  du  ganglion  nerveux.'  La  glande,  qui  présente  très  souvent  une 
large  lacune  centrale,  a une  structure  très  réticulée.  Les  noyaux  des 
cellules  du  réticulum  sont  le  plus  généralement  gros,  sphériques  ou 
ovalaires,  et  pourvus  d’un  petit  nucléole.  Les  noyaux  falciformes 

Bulletin  du  Muséum,  2®  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


70 


sont  très  rares  et  très  rares  aussi  les  cellules  univacuolaires  libres, 
individualisées,  non  incluses  dans  le  réticulum.  On  voit  assez  souvent, 
dans  le  canal  évacuateur,  des  cellules  non  vacuolisées  étoilées  ou 
amiboïdes  en  voie  d’évacuation.  Bien  qu’il  y ait  quelques  variations, 
on  peut  dire  que,  dans  l’ensemble,  les  cas  de  phagocytose  sont  peu 
nombreux.  Les  éléments  phagocytés  dégénèrent  rapidement  ; ils 
sont  alors  assez  basophiles  et  non  réfringents  le  noyau  est  en  général 
peu  distinct  probablement  par  suite  de  la  rapide  fragmentation  qui 
suit  la  pycnose,  fragmentation  que  j’ai  pu  observer  dans  quelques 
cas  favorables. 


Aplidium  pallidum  Verril 


Lahille  avait  déjà  remarqué  que,  chez  cette  espèce,  la  glande 
neurale  n’est  qu’une  dilatation  du  tube  neural  (3).  D’autre  part, 
Brien  (2)  écrit  à propos  de  cette  espèce  : « Le  protoplasme  des  cel- 


Fig.  1.  — - Aplidium  pallidum.  Coupe  dans  la  région  du  complexe  neuroglandulaire 
montrant  différents  aspects  de  la  vacuolisation  du  tissu  de  la  glande  neurale  et,  dans 
les  vacuoles,  des  coagulums  protéiques.  Dans  la  lumière  on  voit  deux  cellules  vacuo- 
lisées, individualisées,  prêtes  à être  éliminées  et  deux  cellules  non  vacuolisées  à 
noyau  pycnotique.  En  haut  à droite,  l’origine  du  cordon  dorsal  en  continuité  avec 
lé  canal  excréteur  de  la  glande.  Remarquer  l’intense  basophilie  de  l’épithelium  de 
ce  dernier  par  rapport  aux  cellules  du  cordon  dorsal  et  de  la  glande.  En  haut,,*von 
a figuré  le  bord  ventral  du  ganglion  nerveux.  (X  750  environ). 


Iules  de  la  glande  neurale  forme  une  masse  trabéculaire  aeidopnile 
où  sont  semés  les  noyaux,  très  gros,  ovalaires,  à chromatine  générale- 
ment condensée  en  masses  irrégulières  accolées  à la  membrane 
nucléaire  ».  Personnellement,  j’ai  constaté  de  grandes  variations 
individuelles  d’un  ascidiozoïde  à l’autre  dans  la  taille  de  la  glande 
neurale.  Parfois  en  effet,  elle  est  réduite  à un  mince  amas  cellulaire 
allongé  placé  sous  le  canal  évacuateur  qui  aboutit  au  pavillon 


— 71 


cilié  ; c’est  même  le  cas  le  plus  fréquent,  du  moins  dans  les  cormus 
que  j’ai  examinés.  J’ai  cependant  vu  quelques  ascidiozoïdes  qui  mon- 
traient une  glande  plus  développée,  assez  analogue  à l’aspect  repré- 
senté par  Brien  (2),  quoique  toujours  nettement  plus  petite  que  le 
ganglion.  Le  réticulum  est  peu  net.  Les  noyaux  sont  gros  et  pourvus 
d’un  volumineux  nucléole.  Il  y a pas  mal  de  cellules  irrégulières 
non  vacuolisées.  La  vacuole  des  cellules  de  l’épithelium  est  le  plus 
souvent  basale  ou  latérale  et  contient  fréquemment,  comme  d’ail- 
leurs les  cellules  vacuolaires  du  reste  de  l’organe,  un  amas  ampho- 
phile  ou  basophile  qui  paraît  être  un  coagulum  du  contenu  vacuo- 
lairé  (fig.  1).  Je  n’ai  pas  vu  de  cas  de  phagocytose.  Les  noyaux  des 
cellules  univacuolaires  prêtes  à être  éliminées  sont  souvent  falci- 
formes  et  en  même  temps  pycnotiques. 

Amaroucium  albicans  Milne-Edwards. 

La  glande,  bien  développée,  est  à peu  près  du  volume  du  ganglion. 
Elle  est  confuse,  difficile  à analyser,  et  sa  structure  paraît  peu  réti- 
culaire. Les  cellules  de  l’épithelium  de  l’organe  sont  nettement  vacuc- 
lisées,  k vacuole  étant  fréquemment  basale  et  occupant  la  presque 
totalité  du  corps  cellulaire  ; le  noyau  est  falciforme.  La  lumière 
de  l’crgane  est  complètement  oblitérée  par  des  cellules  univacuo- 
laires, .également  à noyau  falciforme,  très  serrées  mais  qui  ne  sem- 
blent guère  s’agréger  en  un  réticulum.  Il  y a,  de-ci  de-là,  queloues 
cellules  desquamées  à noyau  pycnotique. 

Les  vacuoles  des  cellules  univacuolaires  sont  assez  souvent  à 
contours  réfringents,  grumeleux  et  très  basophiles,  et  parsemées 
de  traînées  également  basophiles  ; on  y observe  souvent  de  très 
petits  cristallites.  Il  ne  peut  guère  s’agir  là  que  des  figures  dues  à la 
coagulation  du  contenu  vacuolaire.  J’ai  vu,  assez  rarement,  au  sein 
des  vacuoles,  des  cellules  phagocytées  bien  reconnaissables  qui  sont 
souvent  elles-mêmes  d’autres  cellules  univacuolaires. 

Amaroucium  punctum  Giard. 

La  glande,  un  peu  moins  volumineuse  que  le  ganglion,  montre  une 
structure  un  peu  réticulée.  Dans  l’ensemble  les  noyaux  sont  volu- 
mineux, arrondis  ou  ovalaires,  peu  chromatiqùes  et  nucléolés.  Les 
noyaux  falciformes  sont  assez  rares,  de  même  que  les  cas  de  phago- 
cytose ; les  fréquences  des  .uns  et  des  autres  vont  d’ailleurs  de  pair, 
bien  que  les  cellules  à noyau  non  falciforme  possèdent  aussi  le  pou- 
voir phagocytaire.  L’abondance  des  noyaux  falciformes  paraît 
également  liée,  dans  une  certaine  mesure,  à une  diminution  de  la 


— 72  — 


structure  réticulaire.  Les  vacuoles  ont  le  même  aspect  que  chez 
A.  albicans.  Il  y a parfois  des  cellules  desquamées  irrégulières,  non 
vacuolaires,  à cytoplasme  clair  et  noyau  pycnotique.  Les  cellules 
éliminées  par  le  pavillon  cilié  peuvent  appartenir  à toutes  les  caté- 
gories. 

Amaroucium  densum  Giard. 

La  glande,  assez  volumineuse,  est  à peine  moins  grosse  que  le 
ganglion.  Sa  structure  est  assez  confuse.  Dans  l’épithelium  on  voit 
des  vacuoles  dans  toutes  les  positions  : basales,  apicales,  latérales. 
La  lumière  de  la  glande  est  bourrée  par  un  agglomérat  de  cellules 
à gros  noyau,  peu  chromatique,  parfois  pourvu  d’un  nucléole  tou- 
jours fort  petit.  Bien  que  les  cellules  paraissent  polyvacuolaires,  la 
structure  d’ensemble  est  assez  compacte  parceque  les  vacuoles  sont 
fort  petites.  Le  réticulum,  bien  que  peu  net,  paraît  cependant  exister. 
Il  y a quelques  cellules  univacuol aires  libres  à noyau  généralement 
arrondi  ou  ovalaire,  rarement  falciforme.  Les  cellules  non  vacuo- 
lisées,  de  forme  irrégulière,  à cytoplasme  arrondi  et  noyau  pycno- 
tique, sont  assez  nombreuses.  Les  cas  de  phagocytose  sont  excep- 
tionnels. J’ai  étudié  quatre  fragments  de  cormus,  comprenant 
chacun  de  nombreux  ascidiozoïdes  et  je  n’ai  vu  qu’un  seul  cas  de 
phagocytose. 

Amaroucium  proliferum  Milne-Edwards. 

J’avais  déjà  étudié  cette  espèce  dans  ma  première  publication 
d’ensemble  (4).  J’avais  observé  l’extrême  vacuolisation  du  tissu  de 
l’organe  neural  mais  je  n’avais  pas  osé  interpréter  sa  structure  comme 
réticulaire.  La  comparaison  avec  les  organes  neuraux  des  autres 
espèces  du  genre  Amaroucium  me  permet  aujourd’hui  de  juger 
autrement. 

La  glande,  un  peu  moins  grosse  que  le  ganglion,  a une  structure 
bien  réticulée,  les  cellules  univacuolaires  individualisées,  libres, 
sont  peu  nombreuses.  Les  noyaux  des  cellules  du  réticulum,  assez 
variés,  sont  tantôt  arrondis  ou  ovalaires,  tantôt  falciformes.  Les 
cellules  irrégulières  non  vacuolisées,  à noyau  pycnotique,  sont  très 
rares.  Dans  les  vacuoles  il  y a souvent  des  coagulums  protéiques. 

L’abondance  des  cas  de  phagocytose  par  les  cellules  du  réticulum 
est  variable.  Dans  l’ensemble,  ils  sont  assez  peu  nombreux.  Les 
éléments  phagocytés  sont  souvent  des  cellules  irrégulières  non 
vacuolisées,  parfois  aussi  des  cellules  univacuolaires  et  même  des 
éléments  sanguins  (cellules  à grains  réfringents  jaunes).  J’ai  vu  sur 


73  — 


certains  individus  des  cellules  un ivacuol aires,  chargées  de  restes  de 
phagocytose,  en  voie  d’élimination  par  le  pavillon  cilié.  Ceci  tendrait 
à prouver  que  le  réticulum  peut  se  dissocier  une  fois  que  ses  éléments 
constitutifs  ont  exercé  leur  fonction  phagocytaire  et  laisse  entrevoir 
chez  cette  espèce  l’existence  possible  d’un  cycle  de  fonctionnement. 

Ce  cycle,  de  fonctionnement  pourrait  être  ainsi  schématisé  : Les 
cellules  de  l’épithélium  se  vacuolisent  ; puis,  soit  en  restant  adhé- 
rentes à celles  qui  sont  apparues  après  elles,  et  qui  les  repoussent, 
soit  par  desquamation,  elles  gagnent  le  centre  de  la  lumière  de  l’or- 
gane. Leur  vacuole  augmente  ; les  cellules  comprimées  les  unes 
contre  les  autres  confondent  leurs  cytoplasmes  et  forment  un  réti- 
culum. Par  ailleurs,  l’épithelium  de  l’organe  peut  desquamer  des 


Fig.  2.  — - Amaroucium  Nordmani.  Schémas  simplifiés  expliquant^l’évolution  de  la 
glande  neurale.  ( >^  800  environ).1 

cellules  non  vacuolisées  dont  le  noyau  devient  pycnotique.  Cellules 
non  vacuolisées  et  cellules  vacuolisées  peuvent  être  phagocytées 
par  les  cellules  du  réticulum.  Puis,  ultérieurement,  le  réticulum  se 
désagrège  pour  libérer  les  cellules  qui  le  constituent  et  qui,  chargées 
ou  non  de  résidus  de  phagocytose,  sont  éliminées  par  le  pavillon 
cillé.  Peut-être  le  réticulum  se  désagrège-t-il  par  le  haut  au  fur  et  à 
mesure  qu’il  se  constitue  par  le  bas. 

Amaroucium  Nordmani  Milne-Ewdards. 

Je  ne  reviendrai  pas  sur  la  description  de  l’organe  que  j’ai  déjà 
faite  précédemment  (7),  mais  j’insisterai  sur  son  cycle  de  fonction- 
nement dont  de  nombreuses  coupes  m’ont  permis  de  me  faire  une 
idée  assez  nêtte. 


w 


— 74  — 

Au  début  de  son  évolution  les  cellules  qui  bourrent  la  lumière  de 
' la  glande  sont  peu  vacuolisées,  les  vacuoles  sont  petites  et  l’aspect 
général  n’est  pas  (ou  peu)  réticulaire  (fig.  2,  Stade  1).  Les  noyaux 
sont  gros,  arrondis,  peu  chromatiques  et  nucléolés.  Les  cas  de  phago- 
cytose, toujours  présents,  sont  peu  nombreux.  Progressivement,  la 
taille  des  vacuoles  augmente  (fig.  2,  Stade  2),  l’aspect  réticulé  se 
précise  (fig.  2,  Stade  3)  et  la  proportion  des  cas  de  phagocytose 
augmente,  les  noyaux  restant  toujours  arrondis  ou  ovalaires.  Enfin, 
tandis  que  cette  structure  persiste  dans  les  régions  de  la  glande 
les  plus  proches  de  ses  parois,  la  région  centrale  et  celle  qui  confine 
au  canal  évacuateur  montrent  un  nouvel  agrandissement  des  vacuoles 
tandis  que  les  noyaux,  comprimés  par  l’accroissement  vacuolaire, 
deviennent  falciformes  (fig.  2,  Stade  4).  En  même  temps  les  phéno- 
mènes de  phagocytose  deviennent  à peu  près  généraux  tant  dans  les 
cellules  restées  libres  que  dans  celles  qui  sont  agrégées  dans  le  réti- 
culum. La  phagocytose  peut  être  simple  ou  en  cascade.  Il  y a fré- 
quemment deux  ou  trois  cellules  phagocytées  par  vacuole. 


Amaroucium  areolatum  Délia  Chiaje. 

La  glande  est  assez  aplatie,  un  peu  moins  volumineuse  que  le 
ganglion,  et  assez  allongée  vers  l’arrière.  Suivant  les  individus,  le 
réticulum  interne  de  la  glande  est  plus  ou  moins  développé.  En 
général  il  est  très  important  et  les  cellules  univacuolaires  individua- 
lisées sont  très  peu  nombreuses.  Les  noyaux  sont  à peu  près  toujours 
falciformes.  On  observe  fréquemment  la  vacuolisation  des  cellules 
encore  incluses  dans  l’épithelium  et  j’ai  même  vu  un  cas  de  phago- 
cytose par  une  cellule  encore  incluse  dans  l’épithelium.  Il  y a quel- 
ques rares  cellules  acidophiles  non  vacuolisées  de  forme  irrégulière 
et  à noyau  très  chromatique  ou  pycnotique.  Ces  dernières  cellules 
peuvent  être  phagocytées  par  les  cellules  du  réticulum  mais  le  plus 
souvent  les  vacuoles  de  celui-ci  renferment  des  cellules  univacuo- 
laires, souvent  déjà  phagocytaires  elles-mêmes,  et  qui  sont  proba- 
blement les  sœurs  des  cellules  du  réticulum.  L’importance  des  phéno- 
mènes de  phagocytose  varie  quelque  peu  avec  les  individus,  mais 
dans  l’ensemble  ceux-ci  sont  importants.  Les  éléments  phagocytés 
dégénèrent  en  montrant  un  noyau  pycnotique  et  un  cytoplasme 
très  basophile. 

Amaroucium  turbinatum  Savigny. 

L’organe  neural  est  assez  analogue  à celui  de  A.  areolatum  ; les 
deux  espèces  sont  d’ailleurs  très  proches  l’une  de  l’autre.  La  struc- 
ture est  au  moins  aussi  réticulaire  que  chez  A.  areolatum.  Les  cel- 


t 


75 


Iules  univacuolaires  individualisées,  encore  plus  rares  que  chez 
l’espèce  précédente,  montrent  en  général  un  noyau  falciforme  tandis 
que  les  noyaux  des  cellules  du  réticulum  sont,  en  général,  arrondis 
ou  ovalaires.  Les  cas  de  phagocytose  paraissent  absents.  Souvent 
les  vacuoles  sont  réfringentes,  à contours  basophiles,  et  parsemées  de 
traînées  très  basophiles  ; elles  rappellent  ce  qu’on  observe  chez  Am. 
ulbicans  et  Am.  punctum. 

Synoicum  argus  Milne-Edwards. 

Chez  cette  espèce,  si  commune  sur  nos  côtes  de  la  Manche,  et  bien 
que  j’aie  étudié  de  nombreux  cormus,  ma  connaissance  du  cycle 
reste  très  imparfaite. 

J’ai  pu  voir  un  zoïde  chez  lequel  l’organe  neural  d’ailleurs  peu 
volumineux  renfermait  de  nombreuses  cellules  acidophiles  irrégu- 
lières classiques,  et  d’autres  éléments  rassemblant  aux  cellules  qui 
remplissent  ordinairement  la  lumière  de  l’organe  mais  non  vacuo- 
lisés.  Dans  l’épithelium,  en  revanche,  on  voyait  quelques  cellules 
tendant  vers  une' structure  polyvacuolaire.  Il  n’y  avait  nul  cas  de 
phagocytose. 

Au  contraire  chez  la  plupart  des  zoïdes  on  trouve  réalisée  la  struc- 
ture très  réticulaire  que  j’ai  décrite  et  figurée  (7),  avec  ses  gros 
noyaux  arrondis  ou  ovalaires  et  nucléolés.  Les  vacuoles 'montrent 
souvent  des  coagulums  plus  ou  moins  nets  ; les  cas  de  phagocytose 
restent  extrêmement  rares.  En  comparant  très  soigneusement  un 
très  grand  nombre  de  zoïdes  dont  l’organe  présente  cet  aspect  réti- 
culaire on  voit  que,  chez  certains  individus,  la  structure  des  cellules 
qui  forment  le  réticulum  est  plutôt  polyvacuolaire  au  moins  dans  les 
régions  les  plus  périphériques  de  l’organe,  ce  qui  est  en  accord  avec 
l’aspect  polyvacuolaire  qu’a  l’épithelium  de  l’organe  au  premier 
stade  de  son  évolution.  Il  y a encore  quelques  rares  cellules  acido- 
philes à noyau  pycnotique.  Dans  la  région  centrale  de  l’organe, 
puis. à partir  de  cette  région  et  d’une  façon  centrifuge,  il  y a,  pro- 
bablement par  fusion  des  vacuoles  existantes,  apparition  de  vacuoles 
beaucoup  plus  grandes.  Ce  sont  ces  deux  phases  caractérisées  par  : 
l’aspect  très  réticulaire,  les  noyaux  gros,  arrondis  et  pourvus  d’un 
volumineux  nucléole  et  l’absence  presque  totale  de  cas  de  phago- 
cytose, qui  sont  réalisées  chez  l’immense  majorité  des  ascidiozoides 
que  j’ai  étudiés. 

Cependant  chez  quelques  rares  individus,  j’ai  observé  que  les 
vacuoles  de  la  région  centrale  de  l’organe  tendent  encore  à augmen- 
ter, ce  qui  finit  par  modifier  les  noyaux  qui  deviennent  falcif ormes 
en  même  temps  que  leur  nucléole  diminue.  Simultanément  les  cas 
de  phagocytose  sont  infiniment  plus  nombreux,  les  éléments  phago- 


Y 


— 76 


cytés  étant  très  basophiles  mais  trop  dégradés  pour  qu’on  puisse 
apprécier  leur  nature. 


Conclusions. 

Il  est  malaisé  de  tirer  des  conclusions  précises,  relatives  à l’en- 
semble des  Polyclinidæ,  des  observations  précédemment  exposées^ 

Il  y a très  probablement  un  fonctionnement  cyclique  de  l’organe 
neural  des  Polyclinidæ.  Je  l’ai  observé  assez  nettement  chez  Am. 
Nordmani  bien  que  je  n’aie  pas  vu  l’élimination  du  matériel  cellu- 
laire contenu  dans  la  glande,  par  le  pavillon  cilié.  J’ai  vu,  en  revanche,, 
cette  élimination  chez  Am.  proliferum  espèce  chez  laquelle  j’ai  pu 
saisir  (ainsi  d’ailleurs  que  chez  S.  argus ) des  signes  non  équivoques 
de  fonctionnement  cyclique  (quoique  moins  précis  que  chez  Am. 
Nordmani) . Chez  les  autres  espèces  étudiées,  je  n’ai  rien  vu  qui  puisse 
permettre  de  parler  d’un  cycle  de  fonctionnement  de  l’organe  neural. 
L’existence  de  ce  cycle  est  cependant  probable  ; mais  il  reste  difficile 
à saisir  surtout  parce  que,  comme  je  l’ai  déjà  dit,  il  doit  y avoir 
très  généralement  synchronisme  de  fonctionnement  des  organes 
neuraux  de  tous  les  ascidiozoïdes  appartenant  à un  même  cormus. 
Dans  l’immense  majorité  des  cas  l’organe  neural  présente  le  même 
aspect  au  sein  d’un  même  cormus. 

La  proportion  des  cas  de  phagocytose  dans  l’organe  neural  dépend 
évidemment  de  la  phase  à laquelle  la  fixation  a saisi  cet  organe.  Chez 
Am.  Nordmani,  les  cas  de  phagocytose,  peu  nombreux  au  début, 
sont  très  abondants  à la  fin.  Cependant  chez  des  espèces  comme 
Ciona  intestinalis  (4),  j’ai  constaté  que,  même  quand  la  glande  est 
encore  loin  de  sa  phase  d’élimination  (phase  à laquelle  il  y a une 
proportion  élevée  de  cas  de  phagocytose),  on  observe  quand  même 
des  cellules  phagocytées.  Or,  chez  P.  aurantium,  Ap.  pallidum,  Am. 
albicans,  Am.  punctum,  Am.  densum  les  cas  de  phagocytose  sont 
exceptionnels.  Il  est  probable,  si  l’organe  neural  de  ces  espèces  a 
un  cycle,  que,  même  à la  phase  d’élimination,  les  cas  de  phagocy- 
tose y sont  moins  nombreux  que  chez  les  autres  espèces  étudiées. 

La  présence  dans  certaines  vacuoles  chez  Am.  albicans,  Am. 
punctum  et  Am.  turbinatum  de  traînées  réfringentes  et  d’un  contour 
vacuolaire  grumeleux  également  réfringent  et  basophile  indique 
une  nature  particulière  du  contenu  vacuolaire.  Chez  Ap.  pallidum 
il  y a nettement,  au  sein  de  la  plupart  des  vacuoles  des  cellules  de 
l’organe  neural,  des  coagulums  non  réfringents  amphophiles  ou 
basophiles  qui  sont  certainement  analogues.  Ces  figures  sont  à rap- 
procher de  ce  qu’on  observe  chez  S.  argus  où  il  y a,  dans  certaines 
vacuoles  des  cellules  du  réticulum  interne  de  la  glande,  des  coagulums 
que  j’ai  figurés  dans  un  précédent  travail  mais  qui  sont  non  réfrin- 


> — 77  — 

gents  et  à peu  près  incolorables,  contrairement  aux  formations  des 
espèces  précitées. 

Dans  une  certaine  mesure  la  structure  plus  ou  moins  réticulaire 
de  cellules  contenues  dans  un  organe  neural  donné  dépend  aussi  de 
la  phase  à laquelle  celui-ci  s’est  trouvé  fixé.  Cependant  dans  l’en- 
semble on  peut  dire  que  le  réticulum,  peu  net  chez  Ap.  pallidum  et 
chez  les  espèces  les  moins  évoluées  du  genre  Amaroucium  ( Am. 
punctum,  Am.  albicans,  Am.  densum.)  est  beaucoup  plus  développé 
chez  les  Amaroucium  plus  évolués  (Am.  Nordmani,  Am.  proliferum) 
et  chez  les  espèces  du  sous-genre  Parascidia  et  S.  argus.  Par  ailleurs 
le  réticulum  est  important  chez  P.  aurantium  bien  que  le  genre 
Polyclinum  soit  considéré  comme  le  plus  primitif  des  Polyclinidæ. 

L’organe  neural  d 'Aplidium  pallidum  pose  d’autre  part  un  pro- 
blème tout  à fait  particulier.  J’y  ai  constaté,  en  effet,  de  grandes 
variations  de  volume  de  la  glande,  d’un  ascidiozoïde  à l’autre, 
variations  qui  paraissent  avoir  échappé  à Brien  dans  ses  deux 
remarquables  publications  sur  la  blastogénèse  de  cette  espèce 
(2  et  3),  ce  qui  est  d’ailleurs  tout  à fait  normal,  étant  donné  que  son 
attention  n’était  pas  particulièrement  tournée  vers  la  glande  neurale. 
Brien  a mis  en  évidence  dans  les  cormus  d’ Aplidium  pallidum,  l’exis- 
tence de  deux  sortes  d’ascidiozoïdes  : des  individus  bourgeonnants, 
et  des  individus  sexués,  un  certain  nombre  de  générations  des  pre- 
miers se  sucpédant  avant  que  les  seconds  n’apparaissent.  Le  savant 
belge  ne  précise  pas  s’il  y a des  différences  dans  la  glande  neurale 
entre  l’individu  sexué  et  l’individu  bourgeonnant  ; il  se  borne  à 
décrire  la  glande  neurale  de  l’ascidiozoïde  en  général  (2,  p.  12), 
mais  note  cependant,  à propos  du  cordon  dorsal  de  l’aScidiozoïde 
bourgeonnant  (2,  p.  17)  : « Le  cordon  dorsal  présente  avec  le  canal 
excréteur  et  la  glande  neurale,  les  relations  signalées  plus  haut  ». 
Faute  de  m’en  être  avisé  à temps,  je  n’ai  pu  essayer  de  voir  si  par 
hasard  les  différences  entre  la  glande  neurale  des  différents  ascidio- 
zoïdes  ne  correspondraient  pas  à leur  qualité  respective  d’individu 
bourgeonnant  ou  d’individu  sexué,  mais  la  chose  serait  intéressante 
à reprendre.  Ces  variations  individuelles  ont  cependant  un  autre 
intérêt.  Brien  a montré  en  effet  comment  le  bourgeonnement  post- 
thoracique du  genre  Aplidium  (différent  du  bourgeonnement  postab- 
dominal des  autres  Polyclinidæ)  annonce  le  bourgeonnement  si  parti- 
culier des  Didemnidæ.  Or,  j’ai  déjà  signalé  dans  une  précédente 
publication  (7)  que  les  Didemnidæ  présentent  eux  aussi,  et  très 
régulièrement  semble-t-il,  des  variations  individuelles  importantes 
de  la  glande  neurale  ; celle-ci,  d’ailleurs,  est,  chez  les  Didemnidæ, 
même  à son  maximum  de  développement,  infiniment  moins  impor- 
tante que  chez  les  Polyclinidæ.  Ce  nouveau  point  de  contact  entre 
le  genre  Aplidium  et  les  Polyclinidæ  devait  cependant  être  signalé. 

En  somme,  l’étude  de  l’organe  neural  s’avère,  au  moins  dans  son 


v 


0 


— 78  — 

-état  actuel,  incapable  de  clarifier  ou  de  préciser  les  positions  respec- 
tives des  quatre  genres  de  Polyclinidæ  que  j’ai  pu  étudier.  Au  fond, 
malgré  une  similitude  apparente  due  à des  proportions  analogues, 
l’organe  neural  des  Polyclinidæ  montre  un  aspect  assez  évolué  et  sa 
structure  s’éloigne  nettement  plus  de  celle  observée  chez  les  Poly- 
citoridæ  (P.  lepadiformis  ■ — 4)  que  ne  s’en  éloigne  celle  observée 
chez  les  Phlébobranches  les  plus  inférieurs,  Rhopalæa  neapolitana 
par  exemple  (5).  L’organe  neural  de  Rh.  neapolitana  ou  même  celui  de 
C.  intestinalis  ou  Ascidia  aspersa  est  plus  proche  de  celui  de  Poly- 
citor  lepadiformis  que  ne  le  sont  les  organes  neuraux  des  Polyclinidæ 
que  j’ai  étudiés.  L’élimination  d’éléments  sanguins  par  l’organe 
neural,  si  fréquente  chez  les  Phlébobranches,  est,  chez  les  Poly- 
clinidæ, à peu  près  nulle. 

Peut-être  la  diminution  d’activité  de  l’organe  neural  chez  les 
Polyclinidæ  est-elle  en  rapport  avec  l’existence  de  la  tunique  com- 
mune. J’ai  constaté  en  effet,  chez  les  Didemnidæ,  que  l’évolution  des 
éléments  sanguins  se  passe  presqu’entièrement  au  sein  de  la  tunique, 
qui  joue  le  rôle  physiologique  d’un  conjonctif  commun  aux  différents 
ascidiozoïdes,  sans  qu’il  y ait  bien  entendu  aucune  homologie  entre 
la  tunique  et  le  tissu  conjonctif  véritable  (6).  Chez  les  Polyclinidæ 
l’activité  sanguine  au  sein  de  la  tunique  est  certainement,  d’après 
mes  premières  observations,  moindre  que  chez  les  Didemnidæ  ; 
elle  existe  cependant  et  peut  être  à l’origine  de  la  faible  activité  de 
l’organe  neural  qu’on  constate  dans  l’ensemble  des  espèces  de  la 
famille  que  j’ai  étudiées.  L’activité  sanguine  dans  la  tunique,  plus- 
grande  chez  les  Didemnidæ  se  trouverait  correspondre  à une  réduc- 
tion très  poussée  de  l’organe  neural,  réduction  que  j’ai  signalée 
dans  une  précédente  note  (3).  Une  confirmation  ou  une  infirmation 
de  cette  hypothèse  pourrait  être  tirée  de  l’étude  des  formes  de  Poly- 
citoridæ  chez  lesquelles  les  zoïdes  sont  complètement  empâtés  dans 
la  tunique  commune  par  comparaison  avec  celles  chez  lesquelles 
les  zoïdes  sont  simplement  unis  par  des  stolons  rampants  comme  chez 
P.  lepadiformis  seule  espèce  de  la  famille  des  Polycitoridæ  que  j’aie  pu 
étudier. 

Notons  en  terminant  que  la  présence  de  coagulums  plus,  ou  moins 
colorables  dans  les  vacuoles  des  cellules  de  l’organe  neural  de  cer- 
taines espèces  pose  un  problème  nouveau  : celui  de  l’élimination 
éventuelle  par  l’organe  neural  de  substances  dissoutes  dans  l’hémo- 
lymphe  des  ascidiozoïdes. 

Laboratoire  de  Malacologie  et  Laboratoire  maritime  de  Dinard. 


— 79 


BIBLIOGRAPHIE  SOMMAIRE 

(1)  Brien  (P.).  Contribution  à l’étude  de  la  blastogénèse  des  Tuniciers. 

Arch.  Biol.,  XXXV,  1925. 

(2)  — Formation  du  système  nerveux  et^des  glandes  génitales  dans  les 

blastozoïdes  d’Aplidium  zostericola  Giard.  Ibid.,  XXXVII  1927. 

(3)  Lahille  (F.).  Contribution  à l’étude  anatomique  et  taxonomique  des 

Tuniciers.  Thèse  Paris  1891. 

(4)  Pérès  (J.-M.) . Recherches  sur  le  sang  et  les  organes  neuraux  des 

Tuniciers.  Thèse  Paris.  Ann.  Inst.  Oc.,  1943. 

(5)  — Recherches  sur  Rhopalæa  neapolitana.  Bull.  Inst.  Oc.  Monaco,  1943* 

n°  844. 

(6)  — Première  contribution  à l’étude  du  sang  et  de  la  tunique  des 

Didemnidæ.  Ibid,.,  1945,  n°  880. 

(7)  Recherches  sur  l’organe  neural  des  Ascidies  Aplousohranches.  Ibid.r 
- n°  888,  1945. 


80 


Les  Alcyon  aires  du  Muséum  : I.  Famille  des  Alcyoniidae 
3.  Genre  Sarcophytum  , 

Par  A.  Tixier-Durivault. 


Après  avoir  étudié  les  genres  Lobularia  et  Sinularia  1 nous  avons 
entrepris  la  révision  du  genre  Sarcophytum,. 

Etabli  par  Lesson  2 en  1834  avec  la  description  de  Sarcophytum 
lobulatum  ce  genre  fut  à nouveau  détaillé  par  Moseley  3,  Maren- 
ZELLER  4,  MoSER  5,  PrATT  6 et  RoXAS  7. 

Le  genre  Sarcophytum  se  distingue  nettement  des  genres  Alcyo- 
nium,  Lobularia  et  Sinularia  par  les  particularités  suivantes  : 

1.  Caractères  morphologiques  : colonie  encroûtante  ou  en  forme  de 
champignon  ; pied  bas,  cylindrique,  stérile  ; capitule  en  chapeau 
à centre  lisse  et  bords  plus  ou  moins  plissés. 

2.  Caractères  anatomiques  ■:  colonies  dimorphes  à autozoides  et 
siphonozoides  abondants,  visibles  extérieurement  ; système  externe 
de  canaux  très  réduit  ; système  interne  de. canaux  particulièrement 
bien  développé. 

3.  Caractères  généraux  des  spiculés  : sclérites  de  l’intérieur  du 
coenenchyme  basilaire  en  aiguilles  de  0,3  à 1 mm.  de  long  ou  en 
tonnelets  à verrues  verticillées  ; spiculés  corticaux  en  massues  ou  en 
bâtonnets  à protubérances  plus  ou  moins  régulièrement  rangées. 

Parmi  les  21  espèces  du  genre  Sarcophytum- 16  espèces  ont  été 
décrites  précédemment  : S.  acutangulum,  S.  crassocaule,  S.  digitatum, 
S.  Ehrenbergi,  S.  Ehrenbergi  var.  stellatum,  S.  elegans,  S.  glaucum, 
S.  gracile,  S.  latum,  S.  Moseri,  S.  mycetoides,  S.  puertogaleræ,  S.  spon- 
giosum,  S.  tenuispiculatum,  S.  tersum  et  S.  trocheliop  orum  alors 
que  6 d’entre  elles  sont  des  espèces  nouvelles  : S.  cinereum,  S.  cras- 
sum,  S.  Decaryi,  S.  molle,  S.  regulare  et  S.  tortuosum. 


1.  Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  t.  XV,  n°  6 ; t.  XVI,  n<w  3,  5,  6 ; t.  XVII,  n°®  1,  2,  3,  4. 

2.  Lesson  dans  Bélanger:  Voy.  Ind.  Orient.  Zool.  Zooph.,  1834  ; et  dans  Duberrey  : 
Voy.  Coquille,  Zool.  1830-1838,  II,  Zooph. 

3.  Moseley  : Challenger  Reports,  Zool.  vol.  II,  Corals,  1881. 

4.  Marenzeller  : Zool.  Jahr.  Syst.  I,  1886. 

5.  Moser  : Mitteil.  Zool.  Mus.  Berlin,  Bd  IX,  1919. 

6.  Pratt  : The  Fauna  and  Geography  of  the  Maldive  and  Laccadive  Archipelagoes, 
vol.  II,  p.  1,  1903. 

7.  Roxas  : Philip.  Journ.  Science,  vol.  L,  n°  3,  1933. 

Bulletin  du  Muséum,  2®  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


81  - 


1.  Sarcophytum  acutangulum  (Marenzeller). 

Synonymie  : 

1886.  Sarc.  Ehrenbergi  var.  acutangulum,  E.  v.  Marenzeller.  Zool. 
Jahrb.,  Syst.  1,  p.  357. 

1903.  Sarc.  roseum,  E.  M.  Pratt.  The  Alcyonaria  of  the  Maldives, 
pt  ii,  p.  512,  pl.  XXIX,  figs  10,  11. 

1905.  Sarc.  contortum,  E.  M.  Pratt,  Rep.  Pearl  Oyster  Fish.  of  Gulj  of 
Manaar,  pt  III,  Supp.  Rep.  XIX,  p.  251,  pl.  1,  figs  6,  7. 

1910.  Sarc.  acutangulum  W.  Kükenthal.  Die  Fauria  S.  W.  Australiens, 
Bd  III,  Lief.  1,  p.  25,  pl.  II,  fig.  10,  11,  tex-fig.  2,  3. 

1910.  Sarc.  contortum,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens» 
Bd  III,  Lief.  1,  p.  29. 

1910.  Sarc.  roseum,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens, 
Bd  JII,  Lief  1,  p.  32. 

1919.  Sarc.  acutangulum,  J.  Moser.  Mitt.  Zool.  Mus.  Berlin,  Bd  IX,, 
text-fig.  7,  p.  244. 

1928.  Sarc.  acutangulum  var.  occidentalis , L.  Thorpf,.  Journ.  Linn.  Soc. 
London,  Zool.,  vol.  XXXVI,  p.  502. 

1931.  Sarc.  acutangulum,  J.  A.  Thomson  et  L.  M.  I.  Dean.  Siboga- 
Expeditie,  Monogr.  XlII-d,  p.  54,  pl.  XVI,  fig.  6 ; pl.  XXVII,  fig.. 4. 

1933.  Sarc.  acutangulum,  H.  A.  Roxas.  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L, 
p.  377. 

Diagnose  : Colonie  : pied  cylindrique,  stérile,  élargi  vers  le  haut  * 
capitule  fortement  et  régulièrement  plissé,  dépassant  peu  le  pied. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnechyme  : a)  à l’intérieur  : bâtons 
(0,33  à 0,45  mm.  de  long)  et  aiguilles  (0,13  mm.  de  long)  à petites 
aspérités  simples  régulièrement  rangées  ; b)  dans  la  zone  corticale  : 
quelques  courtes  massues  (0,1  mm.  de  long)  à tête  large.  2°  dans  le 
capitule  : aiguilles  (0,2  mm.  de  long)  et  bâtonnets  (0,3  mm.  de  long) 
à petites  verrues  ; massues  (0,1  à 0,2  mm.  de  long)  à tête  irrégulière. 

Polypes  : autozoides  rares  au  centre  du  capitule  (2  au  cm.)  et 
serrés  à la  périphérie  (6  à 10  au  cm.)  ; 3 à 6 siphonozoides  entre 
2 autozoides  au  milieu  du  disque  et  1 seul  au  bord. 

Coloration  : de  la  colonie  à sec  : brun. 

Localité  : 1 exemplaire  sans  origine. 

Distribution  : Mer  Rouge,  Philippines  (Palawan),  Ceylan,  Austra- 
lie N.  W.,  Port  Denison,  I.  Tonga,  I.  Fidgi. 

2.  Sarcophytum  cinereum  N.  Sp. 

Diagnose  : Colonie  : pied  cylindrique  stérile  à capitule  peu  débor- 
dant, lisse  au  centre,  à larges  plis  périphériques. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : grandes 
aiguilles  (0,9  à 1,1  mm.  de  long)  à verrues  régulières  assez  proémi- 
nentes ; b)  dans  la  zone  corticale  ; bâtonnets  (0,35  à 0,65  mm.  de 
long)  à rares  aspérités.  2°  dans  le  capitule  : aiguilles  (0,58  à 0,9  mm. 


— 82  — 


de  long)  à petites  protubérances  simples  ; massues  à long  manche 
et  à tête  effilée  (0,19  à 0,42  mm.  de  long). 

Polypes  : nombreux  autozoides  au  bord  du  capitule  (10  au  cm.) 
plus  rares  au  centre  (3  au  cm.)  ; 2 ou  3 rangées  de  siphonozoides 
entre  2 autozoides. 

Coloration  : des  colonies  dans  l’alcool  : gris  clair,  gris  brun,  brun 
jaunâtre. 

Localité  : 6 exemplaires  : 3 spécimens  des  Nouvelles  Hébrides 
(Port  Viîa,  Mr.  Bouge,  1910)  et  3 colonies  de  Madagascar  (Antsi- 
rane,  Mr.  Decary,  1919). 

Cette  espèce  se  rapproche  de  S.  trocheliophorum  par  sa  forme  exté- 
rieure et  s’en  éloigne  par  ses  spiculés  ; voisine  de  S.  digitatum  par 
ses  aiguilles  S.  cinerum  s’en  distingue  cependant  par  la  disposition 
et  le  détail  des  verrues  et  de  ses  sclérites. 

3.  Sarcophytum  crassocaule  Moser. 

Synonymie  : 

1919.  Sarc.  crassocaule,  J.  Moser.  Mitt.  Zool.  Mus.  Berlin,  Bd  IX, 
p.  243,  text-fig.  6 ; pl.  V,  fig.  10.  1 

1933.  Sarc.  crassocaule,  H.  A.  Roxas.  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L, 
p.  375,  pl.  1,  fig.  4. 

Diagnose  : Colonie  : pied  dur,  stérile,  assez  large  ; capitule  peu 
débordant,  faiblement  plissé  à la  périphérie. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : 
cylindres  (0,2  à 0,4  mm.  de  long)  à 4 verticilles  de  verrues  composées 
et  proéminentes  ; b)  dans  la  zone  corticale  : aiguilles  (1  à 1,5  mm. 
de  long)  ornées  de  4 rangées  d’aspérités  simples  ; massues  (0,09  à 
0,13  mm.  de  long)  à tête  réduite  ; 2°  dans  le  capitule  : aiguilles  et 
bâtonnets  épineux  (0,2  mm.  de  long)  ; bâtons  simples  et  petites 
massues  (0,09  à 0,13  mm.  de  long). 

Polypes  : autozoides  serrés  (7  à 10  au  cm.)  ; petits  siphonozoides 
(5  à 6 entre  2 autozoides  au  centre  du  capitule,  1 à 3 seulement  à la 
périphérie). 

Coloration  : des  colonies  dans  l’alcool  : blanc  jaunâtre,  blanc 
grisâtre. 

Localité  : 1 exemplaire  de  Poulo  Condor  (Mr.  Harmand,  1877)  ; 
4 spécimens  de  Madagascar  (Mr.  Geay,  1905). 

Distribution  : Philippines  (Palawan  et  Mindoro),  I.  Liebliche, 
Nouvelle  Guinée,  Poulo  Condor,  Madagascar. 

4.  Sarcophytum  crassum  N.  Sp. 

Diagnose  : Colonie  : pied  cylindrique,  bas,  stérile,  portant  un 
capitule  mou,  épais,  légèrement  plissé  à la  périphérie. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : aiguilles 


83 


(1  mm.  de  long)  à petites  épines  ; minces  bâtonnets  (0,5  mm.  de 
long)  à fines  verrues  proéminentes  ; b)  dans  la  zone  corticale  : 
bâtons  (0,  2mm.  de  long)  et  petites  massues  à tête  élancée  (0,1  à 
0',15  mm.  de  long).  2°  dans  le  capitule  : fines  aiguilles  (0,5  mm.  de 
long)  ornées  de  protubérances  peu  nombreuses  ; petites  massues 
(0,1  mm.  de  long)  à tête  peu  élargie. 

Polypes  : 2 autozoides  au  cm.  ; siphon ozoides  très  nombreux 
(10  rangées  entre  2 autozoides). 

Coloration  : de  la  colonie  dans  l’alcool  : jaune  brunâtre. 

Localité . : 1 exemplaire  de  Madagascar  (Mr.  Geay,  1905). 

Cette  espèce  se  rapproche  de  S.  digitatum  par  la  taille  de  ses 
aiguilles  basilaires  et  s’en  éloigne  par  l’allure  générale  de  sa  colonie. 

5.  Sarcophytum  Decaryi  N.  Sp. 

Diagnose  : Colonie  : grande  masse  encroûtante  à large  pied  stérile, 
étalé,  et  à capitule  orné  à la  périphérie  de  gros  plis  épais. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)'  à l’intérieur  : double- 
sphères  accolées  à grosses  verrues  composées,  serrées  (0,  2mm.  de 
long)  ; tonnelets  à étranglement  marqué  ornés  de  4 verticilles  de 
protubérances  ; b)  dans  la  zone  corticale  : larges  bâtonnets  peu 
verruqueux  possédant  de  petites  aspérités  simples.  2°  dans  le 
capitule  : aiguilles  (0,3  mm.  de  long)  à rares  verrues  ; massues  (0,1  à 
0,2  mm.  de  long)  à large  tête  et  à manche  pointu. 

Polypes  : gros  autozoides  (2  au  cm.  au  centre  du  capitule,  5 à la 
périphérie)  ; 8 à 10  siphonozoides  entre  2 autozoides  au  milieu  du 
disque,  1 à 2 rangées  au  bord. 

Coloration  : de  la  colonie  à sec  : jaune  grisâtre. 

Localité  : 1 exemplaire  de  la  Baie  de  Diego  Suarez  (Mr.  Decary, 
1929). 

Cette  espèce  se  rapproche  de  5.  latum  par  son  aspect  extérieur 
mais  en  diffère  nettement  par  la  forme -de  ses  spiculés. 

6.  Sarcophytum  digitatum  Moser. 

Synonymie  : 

1919.  Sarc.  digitatum,  J.  Moser.  Mitt.  Zool.  Mus.  Berlin,  Bd  IX,  p.  249, 
text-fig.  10  ; pl.  V,  fig.  8. 

1933.  Sarc.  digitatum  H.  A.  Roxas.  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L, 
p.  380,  pl.  I,  fig.  8. 

1936.  Sarc.  digitatum,  L.  M.  I.  Macfadyen.  Scientific  Results  of  the 
Great  Barrier  Reef  Expédition,  vol.  V,  n°  2,  p.  41,  1928-29. 

Diagnose  : Colonie  : pied  cylindrique,  stérile,  assez  haut,  suppor- 
tant un  capitule  débordant,  lisse  au  centre,  divisé  à la  périphérie  en 
longs  plis  étroits. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : nom- 
Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


6 


— 84  — 


breuses  aiguilles  (0,9  à 1 mm.  de  long)  à petites  verrues  irrégulières  ; 
courtes  massues  (0,17 ‘à  0,39  mm.  de  long)  à large  manche  et  à tête 
mince  ; b)  dans  la  zone  eorticàle  : bâtonnets  ornées  d’aspérités  arron- 
dies (0,24  à 0,5  mm.  de  long).  2°  dans  le  capitule  : aiguilles  à protu- 
bérances pointues  (0,1  à 0,2  mm.  de  long)  et  bâtons  (0,4  à 0,5  mm. 
de  long)  à petites  épines  aiguës. 

Polypes  : 2 à 3 autozoides  au  em.  au  centre  du  disque,  5 à 10  à 
la  périphérie  ; 4 à 5 siphonozoides  entre  2 autozoides  au  milieu  du 
capitules,  7 à 8 rangées  au  bord. 

Coloration  : des  colonies  dans  l’alcool  : brun  noirâtre,  gris  brun, 
gris  jaune,  brun  jaunâtre. 

Localité  : 5 exemplaires  des  I.  Seychelles  (M.  L.  Rousseau,  1841). 

Distribution  : Philippines  (Port  Galera  Bay,  Mindoro),  Grande 
Barrière,  1.  Seychelles. 

7.  Sarcophytum  Ehrenbergi  Marenzeller. 

Synonymie  : 

? 1834.  Sarc.  lobulatum,  Lesson  : dans  Bélanger  : Voy.  Ind.  Orient., 
Zool.  Zooph.,  p.  517,  t.  II  ; dans  Duperrey  : Voy.  Coquille,  Zool.,  1830-38, 
II,  Zooph.,  p.  92. 

? 1857.  Sarc.  lobatum  (err.  lobulatum),  J.  H.  Milne-Edwards.  Hist. 
nat.  d.  Corail,  p.  122. 

1886.  Sarc.  Ehrenbergi,  E.  v.  Makenzeuer.  Zool.  Jahrb.,  Syst.,  1, 
pi  356,  pl.  IX,  figs  3,  4, 

1899.  Sarc.  Ehrenbergi  var.  sansibaricum,  W.  May,  Jena.  Zeitschr. 
Naturw.,  Bd  XXXIII,  p.  114,  fig.  7. 

1900.  Sarc.  Ehrenbergi,  S.  J.  Hickson  et  I.  L.  Hiles.  The  Stolonifera 
and  Alcyonacea  coll.  by  Willey,  New  Britain,  pt  IV,  p.  504. 

1902.  Sarc.  Ehrengergi  var.  areolata,  E.  Burchardt.  Jena.  Denkschr., 
Bd  III,  p.  677  pl.  LY,  fig.  7 ; pl.  LVII,  figs  10,  11. 

1903.  Sarc.  Ehrenbergi,  E.  M.  Pratt.  The  Alcyonacea  of  the  Maldives, 
pt  II,  p.  508,  pl.  XXVIII,  figs  1,  2. 

1903.  Sarc.  tenuis,  E.  M.  Pratt.  The  Alcyonacea  of  the  Maldives,  pt  II, 
p.  512,  pl.  XXVIII,  fig.  6 ; pl.  XXIX,  fig.  9. 

1905.  Sarc.  Ehrenbergi,  E.  M.  Pratt.  Rep.  Pearl  Oyster  Fish.  of  Gulf 
of  Manaar,  pt  III,  Supp.  Rep.  XIX,  p.  252. 

1905.  Sarc.  oligotrema,  E.  M.  Pratt.  Rep.  Pearl  Oyster  Fish.  of  Gulf  of 

Manaar,  pt  III,  Supp.  Rep.  XIX,  p.  250,  pl.  I,  figs  3,  4,  5. 

non  1908.  Sarc.  lobulatum,  M.  Cohn.  Alcyonacea  v.  Madagask.  u.  Osta- 

frika,  Bd  II,  p.  214. 

1909.  Sarc.  Ehrenbergi,  J.  A.  Thomson  et  J.  M Simpson.  Alcyonarians 
Investigator,  vol.  II,  p.  4. 

1910.  Sarc.  Ehrenbergi,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens, 
Bd  III,  Lief.  1,  p.  23. 

1910.  Sarc.  Ehrenbergi  forma  typica,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W. 
Australiens,  Bd  III,  Lief.  1,  p.  23. 


85  — 


- 1910.  Sarc.  lobidatum,  W;  Kükenthal.  Die  Fauna.S.  W.  Australiens, 

Bd  III,  Lief.  1,  p.  30.  , , 

1910.  Sarc.  oligotrema,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens 
Bd  III,  Lief.  1,  p.  32. 

1910.  Sarc.  tennis,  W.  . Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens, 
Bd  III,  Lief.  1,  p.  32. 

1910.  Sarc.  Ehrenbergi,  J,  A.  Thomson  et  D,  L.  Mackinnon.  Trans. 
Linn.  Soc.  London,  s,  2,  vol.  XIII,  Zool.,  p.  176. 

1910.  Sarc.  oligotrema,  J.  A.  Thomson  et  D.  L.  Mackinnon.  Trans. 
Linn.  Soc.  London,  s.  2,  vol.  XIII,  Zool.,  p.  176. 

1913.  Sarc.  Ehrenbergi,  W.  Kükenthal.  Denksch.  Kaiserl.  Akad. 
Wissensch.,  vol.  LXXXIX,  p.  10. 

1919.  Sarc.  Ehrenbergi,  J.  Moser.  Mitt.  Zool.  Mus.  Berlin,  Bd  IX, 
p.  240,  text-fig.  4: 

1931.  Sarc.  Ehrenbergi,  J . A.  Thomson  et  L.  M.  I.  Dean.  Siboga-Expe- 
ditie,  Monogr.,  XlII-d,  p.  55,  pl.  IX,  fig.  1. 

1933.  Sarc.  Ehrenbergi,  H.  A.  Roxas.  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L, 
p.  374,  pl.  1,  fig.  3. 

Diagnose  : Colonie  : pied  stérile  assez  court,  élargi  vers  le  haut  ; 
capitule  en  forme  de  coupe,  peu  débordant,  à bords  légèrement 
festonnés  et  retournés  vers  la  base  du  pied. 

Spiculés  : 1°  dans  la  hase  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : aiguilles 
et  bâtonnets  (0,26  mm.  de  long)  courts,  ornés  de  fortes  verrues  proé- 
minentes ; b)  dans  la  zone  corticale  : massues  (0,1  à 0,25  mm.  de 
long)  à tête  peu  distincte  et  à manche  large  ; bâtonnets  (0,15  mm.  de 
long)  à rares  protubérances.  2°  dans  le  capitule  : bâtons  (0,44  mm. 
de  long)  à épines  disséminées  ; massues  (0,1  à 0,25  mm.  de  long) 
à manche  pointu  et  à tête  verrucfueuse. 

Polypes  : 5 autozoides  au  cm.  ; 2 à 3 rangées  de  siphonozoides 
difficilement  visibles  entre  2 autozoides.  ' 

Coloration  : de  la  colonie  dans  l’alcool  : jaune  brunâtre. 

Localité  : 1 exemplaire  des  Mers  de  l’Inde  (M.  Armange,  1852). 

Distribution  : Mer  Rouge,  Maldives,  Ceylan,  Zanzibar,  Philip- 
pines (Puerto  Calera  Bay  et  Mindoro),  Port  Denison,  I.  Réunion, 
Archipel  Bismarck,  Kwandong  Bay,  Saleyer,  Binongka,  I.  Fidji, 
China  Straits,  I.  Tonga,  Cebu. 

8.  Sarcophytum  Ehrenbergi  var.  stellatum  Moser. 

Synonymie  : 

1910.  Sarc.  Ehrenbergi  var.  stellatum,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna 
S.  W.  Australiens,  Bd  III,  Lief.  1,  p.  24. 

1919.  Sarc.  Ehrenbergi  var.  stellatum,  J.  Moser.  Mitt.  Zool.  Mus. 
Berlin,  Bd  IX,  p.  242,  text-fig.  5. 

1933.  Sarc.  Ehrenbergi  var.  stellatum,  H.  A.  Roxas.  Philip.  Journ. 
Science,  vol.  L,  p.  374. 


I 


— 86  — 

Diagnose  : Colonie  : pied  court,  stérile,  faiblement  élargi  vers  le 
haut  ; capitule  épais,  plus  mince  à la  périphérie,  peu  débordant, 
légèrement  festonné. 

Spiculés  : i°  dans  la  base  du  cænenchyme  : aiguilles  larges  ou 
étroites  (0,24  mm.  de  long)  couvertes  de  grandes  verrues  irrégulière- 
ment distribuées.  2°  dans  le  capitule  : a)  à l’intérieur  : aiguilles 
(0,24  de  long)  à protubérance  composéess  éparses  ; b)  dans  la  zone 
corticales  : massues  (0,09  à 0,12  mm.  de  long)  à rares  aspérités  ; 
sclérites  en  étoiles  (0,03  mm.  de  long)  au  voisinage  des  siphonozoides. 

Polypes  : autozoides  serrés-  au  bord  du  capitule,  moins  nombreux 
au  centre  (2  au  cm.)  ; siphonozoides  abondants  (8  à 10  entre  2 auto- 
zoides). 

Coloration  : de  la  colonie  : gris  verdâtre. 

Distribution  : I.  Aru. 

8.  Sarcophytum  elegans  Moser. 

Synonymie  : 

1919.  Sarc.  elegans,  J.  Moser.  Mitt.  Zool.  Mus.  Berlin,  Bd  IX,  p.  252, 
text-fig.  11  ; pl.  V,  fig.  9. 

1931.  Sarc.  conoolutum,  J.  A.  Thomson  et  L.  M.  I.  Dean.  Siboga-Expe- 
ditie,  Monogr.  XlII-d,  p.  63,  pl.  XI,  fig.  7 ; pl.  XXIII,  fig.  1. 

1933.  Sarc.  elegans,  H.  A.  Roxas.  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L, 
p.  252  ; pl.  I,  fig.  9. 

1936.  Sarc.  elegans,  L.  M.  I.  Macfadyen.  Scientific  Results  of  the  Great 
Barrier  Reef  Expédition,  vol.  Y,  n°  2,  p.  42,  1928-29, 

Diagnose  : Colonie  : pied  élargi  et  aplati  supportant  un  capitule 
à bords  amincis  très  largement  plissés. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cænenchyme  : a)  l’intérieur  : aiguilles 
irrégulières  (0,55  mm.  de  long)  ornées  de  courtes  verrues  larges 
composées  ; b)  dans  la  zone  corticale  : bâtonnets  épineux  (0,3  à 
0,4  mm.  de  long)  ; courtes  massues  (0,1  à 0,2  mm.  de  long)  à tête 
peu  distincte.  2°  dans  le  capitules  : bâtonnets  (0,2  à 0,4  mm.  de  long) 
à petites  aspérités  ; massues  ténues  (0,1  mm.  de  long)  irrégulières. 

Polypes  : gros  autozoides  (5  au  cm.  au  bord  du  disque  et  2 seule- 
ment au  centre)  ; siphonozoides  très  petits  (5  à 12  entre  2 autozoides). 

Coloration  : de  la  colonie  dans  l’alcool  : jaune  grisâtre. 

Localité  : 1 exemplaire  de  Madagascar  (M.  Geay,  1905). 

Distribution  : 1.  Damar,  I.  Kei,  I.  Jedan,  Philippines  (Puerto 
Galera  Bay),  Grande  Barrière,  Madagascar. 

Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


— 87  — 


Notes  sur  les  Jagonia  (Lamellibranches) 

Par  A.  Chavan. 

Le  genre  Jagonia  Récluz,  1869  (Type,  par  désignation  de  son 
auteur  : « le  Jagon  » Adanson  = « Venus  » eburnea  Gmel.  = « V.  » 
orbiculata  Mtg.  = « Lucina  » pecten  Lmk.)  est. l’un  des  plus  connus 
des  Lucinidae,  famille  de  Lamellibranches  Hétérodontes  dont  j’ai 
entrepris  l’étude  systématique. 

Aux  résultats  formulés  dans  un  premier  travail  1 s’ajoutent  main- 
tenant beaucoup  d’observations  complémentaires.  Certaines  plus 
générales  sont  réservées  pour  une  révision  complète  de  la  famille, 
en  préparation.  (D’autres  ajoutent  à la  connaissance  de  tel  ou  tel 
genre  particulier,  celles-ci  peuvent  être  groupées  sous  sa  rubrique. 
C’est  le  cas  des  remarques  suivantes  sur  Jagonia. 

I.  Discussion  du  terme  Jagonia.  — J’ai  déjà  signalé  ( op . cit., 
p.  256)  que  le  vocable  Ctena  Morch  (1860)  1861,  ne  saurait  .être 
considéré  comme  préemployé  par  Ctenia  Lepelletier  et  Serville, 
1825,  et  qu’en  conséquence  il  pourrait  prévaloir  sur  Jagonia  comme 
antérieur,  s’il  avait  été  défini.  Des  deux  espèces  citées  par  Morch 
comrne  Ctena,  sans  autre  développement,  l’une  semble  référable  aux 
Pleurolucina  : « Lucina  » cancellaris  Phil.,  l’autre  est  une  Jagonia  : 
« Lucina  » pectinata  Cpr.  = J.  mexicana  Dall.  Il  est  nécessaire  de 
désigner  l’une  d’elles  comme  type  et,  pour  sauver  le  vocable  Jagonia 
universellement  répandu,  je  désigne  ici  « Lucina  » cancellaris  Phil. 
(Zeitschr.  f.  Malak.,  1846,  III,  p.  21  ; figurée  ultérieurement  par 
Dall,  Synops.  Lucinacea,  1901,  Proc.  U.  S.  Nat.  Mus.,  NXIII, 
pi.  XXXIX,  fig.  11)  pour  génotype  de  Ctena  ; de  sorte  que  ce  terme 
est  à subordonner  aux  Linga,  comme  remplaçant  ou  avoisinant 
Pleurolucina,  proposé  pour  une  forme  très  proche  (L.  leucocyma 
Dall). 

Il  va  de  soi  que  si  ,«  L.  » pectinata  Cpr.,  l’autre  espèce  de  Morch, 
avait  été  antérieurement  à ce  travail  et  formellement  désignée  pour 
type  de  Ctena,  Jagonia  tomberait  en  synonymie  de  ce  terme.  Mais 
je  n’ai  pu  trouver  de  telle  désignation  dans  la  littérature.  Dall 
(Syn.  Lucinacea,  1901)  a simplement  dit  que  Ctena  prévaudrait  sur 
Jagonia  s’il  n’y  avait  Ctenia.  Lamy  (Rev.  Lucinacea  Muséum,  1920) 

1.  A.  Chavan,  Essai  critique  de  Classification  des  Lucines.  Journ.  Conchyl.,  vol.  81 
et  82,  1937-38  ; voir  pour  Jagonia  : vol.  81,  p.  255-263  et  vol.  82,  p.  221-223. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


— 88  — 


cite,  p.  253,  dans  la  synonymie  de  J.  mexicana  = pectinata  le  vocable 
Ctena  comme  employé  par  Carpenter  (Suppl.  Report,  1864,  p.  537) 
pour  cette  espèce  ; j’ai  pu  vérifier  que  c’est  un  lapsus  calami  : Car- 
penter n’indiqne  pectinata  que  comme  Lucina,.  Enfin  Bartsch 
et  Rehder  ont  récemment  décrit  un  Jagonia  comme  « Ctena  clipper- 
tonensis  »,  mais  sans  rappel  d’un  génotype. 

II.  Sous-genres  de  Jagonia.  — A Epicodakia  Iredale,  1930  (Type 
dés.  par  son  auteur  : E.  consettiana  Ïred.  = « L.  » minima  Ten.- 
Woods)  et  Jagolucina  Chavan,  1937  (Type  dés.  par  l’auteur  : 
« Lucina  » concava  Defr.)  doit  être  ajouté  un  troisième  sous-genre  : 
Talocodakia  Iredale,  1936  (Type  dés.  par  son  auteur  : Epicodakia 
Kennethi  Ïred.),  introduit  comme  subdivision  d’ Epicodakia,  que 
M.  Iredale  estime  genre  distinct. 

L’intérieur  d’E.  Kennethi  n’a  pas  été  figuré  comme  confirmation, 
de  la  diagnose  de  Talocodakia,  mais  celle-ci  est  suffisamment  claire 
pour  permettre  l’assimilation  à ce  sous-genre  d’une  autre  espèce 
australienne,  celle-là  fossile  néogène  l « Lucina  » despectans  Tate, 
que  j’ai  pu  étudier  dans  la  collection  Cossmann  (spécimens  de 
Muddy  Creek). 

« L.  » despectans  est  peu  profonde,  de  même  que  T.  Kennethi  ; sa 
forme  est  aussi  très  inéquilatérale  et  sa  sculpture  réduite  à de  faibles 
costules  rayonnantes  qui  disparaissent  sur  la  région  moyenne  du 
test,  ne  subsistant  donc  qu’aux  extrémités  latérales,  le  plus  nette- 
ment du  côté  postérieur  ; en  outre,  quelques  fines  stries  concen- 
triques. La  charnière  de  la  valve  gauche  présente  : Air  sortant  d’en- 
dessous  le  bord,  AIV  faible,  très  écartées  ; 2 un  peu  oblique  en  arrière, 
presque  droite,  4 & ; Pn  comme  issue  d’en-dessous  le  bord,  loin  des 
cardinales,  PIV  moins  forte,  mais  nette.  La  digitation  du  muscle  anté- 
rieur est  courte,  réniforme,  assez  divergente.  Le  bord  interne 
demeure  lisse. 

Or,  la  diagnose  de  T.  Kennethi  signale  précisément  des  dents  laté- 
rales distantes  et  petites  ; si  le  bord  interne  n’est  pas  denticulé 
dans  cette  espèce,  Talocodakia  convient  parfaitement  à « L.  » des- 
pectans et  plus  encore  à une  autre  forme  de  Muddy  Creek,  « L.  » 
projecta  Tate,  dont  les  lamelles  latérales  sont  très  réduites. 

De  telles  coquilles  diffèrent  bien,  malgré  une  certaine  ressem- 
blance, de  mon  sous-genre  Jagolucina,  à surface  lisse.  En  effet,  elles 
présentent  des  traces  d’ornementation  rayonnante  ; An  et  Pn, 
moins  grosses  et  plus  allongées,  semblent  sortir  d’en-dessous  le  bord 
cardinal,  2 n’est  pas  bifide,  enfin  la  digitation  est  différente. 

Ces  formes  s’écartent  encore  plus  d ’ Epicodakia  par  leur  sculpture 
presque  estompée  et  surtout  leur  ligament  externe  ; encore  par  leur 
contour  très  inéquilatéral,  leur  moindre  profondeur. 

Elles  sont  plus  proches  de  Jagonia,  sensu  stricto,  mais  présentent 


— 89 


une  sculpture,  plus  faible,  un  bord  interne  lisse.  Elles  ont  toutefois 
les  lamelles  latérales  qui  sortent  aussi  d’en  dessous  le  bord,  les  dents, 
la  digitation,  enfin  le  contour  général  de  même  allure  que  Jagonia. 
Talacodakia  en  serait  donc  le  sous-genre  le  plus  proche. 

III.  Sur  deux  Jagonia  de  l'Océan  Indien.  — Ed.  Lamy  (Rév.  Luci- 
nacea  Muséum,  Journ.  Conchyl.,  vol.  65,  1920,  p.  256)  avait  assimilé 
à Jagonia  divergens  (Phil.)  = bella  (Conrad)  ==  fibula  (Ad.  et 
Reeve)  deux  espèces  de  la  Réunion  : « Lucina  » Reevei  Desh.  et 
« Lucina  » minuata  Desh.  (Cat.  Moll.  Réunion,  1863,  p.  19,  pl.  30, 
fig.  8-9  et  p.  20,  pl.  30,  fig.  4-7). 

Or  la  collection  Cossmann  renferme,  provenant  des  Seychelles, 
plusieurs  valves  d’une  Jagonia  étiquetée  « minuata  Desh.  ».  Elles 
ont  un  contour  très  inéquilatéral,' subtrapézoidal,  et  une  sculpture 
de  côtes  arrondies,  jointives,  très  régulièrement  et  finement  décussées, 
légèrement  divergentes  vers  les  extrémités  latérales  de  la  coquille. 
Ces  spécimens  n’ont  rien  de  comparable  au  J.  divergeas,  dont  la 
forme  est  toute  différente  : beaucoup  plus  grande  et  plus  orbiculaire, 
moins  tranverse  donc,  divergeas  porte  des  côtes  plus  distantes  et, 
surtout  dichotomisées,  souvent  même  dès  leur  origine  ; mais  de 
plus,  la  charnière  de  cette  espèce,  à ligament  sub-interne,  en  fait  le 
type  d’un  sous-genre  particulier  : Epicodakia  Iredale,  dont  il  a été 
question  plus  haut  ; tandis  que  sur  les  spécimens  de  la  collection 
Cossmann,  le  ligament  reste  toujours  externe  : ce  sont  des  Jagonia 
sensu  stricto. 

Cette  constatation  faite,  je  me  suis  reporté  à l’ouvrage  de  Des-^ 
hayes  et  j’ai  examiné  les  coquilles  qu’Ed.  Lamy  citait,  dans-  la 
collection  du  Muséum,  comme  pouvant  être  minuata  (lie  Bourbon, 
Maillard,  1863,  et  Seychelles).  J’ai  pu  établir  ainsi  que  « L.  » minuata 
Desh.  (op.  cit.,  pl.  30,  fig.  4-7}_  est  une  vraie  Jagonia,  correspon- 
dant exactement  aux  spécimens  étiquetés  sous  ce  nom  dans  la 
collection  Cossmann  1.  Il  faut  donc  rétablir  cette  espèce  dont 
Deshayes  ne  connaissait  que  des  échantillons  très  jeunes  2.  Elle 
existe  aussi  à Maurice  (ma  collection). 

La  collection  Cossmann  renferme  d’autre  part,  de  la  Réunion, 
une  Jagonia  plus  orbiculaire  et  plus  petite,  celle-ci  étiquetée  « J.  obli- 
qua Reeve  »,  nom  qui,  selon  Dall  et  Lamy,  correspondrait  à la 
var.  filiata  Dall  de  J.  imbricatula  Adams.  Cette  dernière  est  une 
coquille  antillaise,  bien  différente  des  échantillons  Cossmann,  les- 

1.  Mais  dans  la  collection  du  Muséum,  « L.  minuta  ?»  de  Maillard  provenant  de  la 
Réunioû  correspond  à l’espèce  étudiée  à la  suite  : Epicodakia  Reevei. 

2.  Le  nom  à donner  à cette  Jagonia  est  minuata  Desh.  (p.  20  de  l’ouvrage  original, 
■et  sur  la  planche)  non  minuta  (erreur,  ibid.,  table  des  matières,  p.  144).  Minuta  serait 
d’ailleurs  préemployé  par  Deshayes  lui-même  (1824,  Coq.  eocène)  comme  le  signale 
Ed.  Lamy. 


*» 


quels,  au  contraire  des  minuata  doivent  être  rapportés  à Epicodakia 
du  fait  de  leur  ligament  presque  interne.  On  pourrait  faire  d’eux,  à 
la  rigueur,  une  variété  de  VE.  divergens,  mais  ils  sont  plus  trans- 
verses et  correspondent  tout  à fait  à la  diagnose  et  la  figuration  de 
«Lucina»  Reevei  Desh.  (op.  cit.,  pl.  30,  fig.  8-9.  Celle-ci,  assimilée 
par  Ed.  Lamy,  comme  nous  l’avons  vu,  à divergens,  est  bien  de 
même  une  Epicodakia,  mais  donc  séparable.  Deshayes  l’avait 
senti,  puisqu’il  a cité  divergens,  sous  le  nom  « Lucina  fibula  »,  bien 
qu’ayant  distingué  sa  Reevei.  A cette  dernière,  rétablie  comme 
espace,  doivent  ainsi  être  rapportés  les  « Jagonia  obliqua  » de  la  col- 
lection Cossmann.  C’est  Reevei  qu’IssEL  a signalé  de  la  Mer  Rouge. 


Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


— 91  — 


Une  espèce  d’ Isoetes  de  l’Afrique  Occidentale  française 
Par  Aug.  Chevalier  et  P.  Monnier. 

Le  travail  d’ensemble  le  plus  récent  sur  les  Isoëtacées  est  dû  à 
E.  Pfeiffer  et  a été  publié  dans  Annals  of  the  Missouri  Botanical 
Garden,  en  1922.  L’Auteur  énumère  64  espèces.  Mlle  Pfeiffer 
s’est  particulièrement  attachée  à l’étude  des  espèces  de  l’Amérique 
du  Nord  au  nombre  de  21  espèces,  c’est-à-dire  près  du  tiers  des 
espèces  oonnues.  Elle  décrit  de  nombreuses  variétés  et  donne  la 
distribution  très  détaillée  des  espèces. 

La  deuxième  contrée  la  plus  riche  en  Isoëtes  est  la  région  méditer- 
ranéenne (sud  de  la  France,  Italie,  Grèce,  Afrique  du  Nord).  On  y 
compte  17  espèces. 

Les  régions  tropicales  sont  relativement  pauvres  en  Isoëtes,  soit 
qu’elles  aient  été  insuffisamment  explorées,  soit  que  ces  plantes 
y soient  réellement  très  clairsemées  en  espèces  et  même  en  individus, 
car  les  grands  Herbiers  ne  renferment  qu’un  nombre  infime  de  spéci- 
mens. Il  est  vrai  que  seul  un  botaniste  exercé  peut  déceler  la  présence 
de  ces  petites  plantes  que  rien  ne  fait  remarquer  ; elles  vivent  au  fond 
des  flaques  d’eau,  des  lacs  ou  dans  les  petits  pertuis  rocheux  remplis 
d’humus,  baignés  d’eau  à la  saison  des  pluies  et  ensuite  à sec  mais 
où  ne  persiste  en  saison  sèche  qu’un  rhizome  d’ Isoëtes  desséché  et 
très  peu  apparent.  Il  faut  être  botaniste  fureteur' pour  les  découvrir 
en  cet  état. 

Le  nombre  des  espèces  qui  ont  été  signalées  en  Afrique  tropicale, 
malgré  son  immense  étendue,  est  de  4 seulement  et  on  ne  les  a trou- 
vées qu’en  de  très  rares  localités. 

La  plus  ancienne  espèce  connue  d’Afrique  noire  est  I.  nigritana 
A.  Br.  découverte  par  Barter  en  1858  dans  le  Nupé  en  bordure  de  r 

la  rivière  Benoué  (Bassin  du  Niger)  en  zone  soudanaise  vers  8°  de 
lat.  N.  Quelques  années  plus  tard  Welwitsch  découvrait  2 autres 
espèces  (décrites  par  Kuhn  en  1868)'  dans  l’Angola  vers  10-12°  de 
lat.  S.  : I.  W elwitschii  A.  Br.  et  I.  aequinoctialis  Welw.  in  Kuhn. 

Enfin  en  1869,  le  grand  voyageur-botaniste  G.  Schweinfurth 
récoltait  une  quatrième  espèce  I.  Schweinfurthii  A.  Br.  dans  les 
marais  du  Nil  Blanc  (pays  Djur)  par  7°  de  lat.  N. 

L’un  de  nous  découvrait  en  1903  la  même  espèce  au  sud  du  lac 
Tchad  par  12°  30  environ  de  lat.  N.  en  zone  sahélienne  dans  de 
petites  mares  temporaires.  C’est  une  plante  aquatique  de  grande 
taille,  les  feuilles  peuvent  atteindre  de  40  à 50  cm.  de  long.  Depuis, 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946.  1 


Fig.  1 : Aspect  de  la  plante  ; r : racines  ; b : bulbe  ou  connus  ; / : feuilles.  — Fig.  2 : 
Face  interne  d’une  feuille  sporangifère  ; ar  : aréole  ; ai  : ailes  ; li  : ligule  ; la  : labium  ; 
in  : indusie  (vélum)  couvrant  partiellement  le  macrosporange.  — Fig.  3 : Macro- 
spores  ( X 40)  ; A : faces  apicales  ; B : face  basale.  — Fig.  4 : Microspores  ( X 300).  — 
Fig.  5 : Schéma  de  la  coupe  transversale  d’une  feuille  au-dessus  de  la  gaine  ; F II  : 
faisceau  fibreux  accessoire  ; F I : faisceau  fibreux  primaire,  l.  a : lacune  aériîère  ; 
v.  c.  : vaisseaux  conducteurs. 


/ 


elle  à été  trouvée  aussi  à Madagascar,  où  existe  également  une 
espèce  endémique  : /.  Perrierianum  Iversen. 

C’est  tout  ce  que  l’on  sait  jusqu’à  ce  jour  sur  les  Isoëtes  de  l’Àfri- 
<]ue  tropicale. 

Il  y a quelques  mois  un  de  nos  correspondants  du  Soudan  fran- 
çais, M.  P.  Garnier,  nous  faisait  parvenir  de  beaux  spécimens  d’un 
Isoëtes  qu’il  avait  récolté  aux  environs  de  Bamako  (par  12°  de  lat.) 
en  pleine  zone  soudanaise.  La  plante  croît  en  saison  des  pluies  (de 
juin  à fin  septembre)  sur  des  dalles  gréseuses  (grès  horizontaux 
du  Soudan)  recouvertes  d’humus  mêlé  d’argile  où  se  produisent  de 
petites  flaques  d’eau  à la  saison  des  pluies,  flaques  vites  desséchées, 
M.  Gar  nier  décrit  ainsi  la  station  : 

« Cuvettes  (inclinées)  des  affleurements  gréseux  du  banc  inférieur 
de  Koulouba,  dans  la  vallée  du  Dalàsogo,  terre  assez  compacte  sur 
toute  son  épaisseur...  Les  Isoëtes  sont  malingres  là  où  il. n’y  a que 
3 à 4 cm.  d’épaisseur  de  terre,  florissants  là  où  il  y a une  couche 
de  10  cm.  On  les  trouve  mélangés  à Drosera  indica,  Utricularia 
subulata,  U.  tribracteata,  Ophioglossum  sp.,  plantes  subaquatiques, 
mais  sur  sol  où  l’eau  est  superficielle. 

« Des  spécimens  de  plus  grande  taille  se  rencontrent  dans  les'  fentes 
entpe  un  banc  gréseux  et  un  bloc  éboulé  où  la  terre  est  plus  profonde 
et  héberge  des  Graminées  de  60  à 80  cm.,  des  Octodon,  des  Malachia 
cor chori folia,  plantes  qui  peuvent  vivre  le  pied  dans  l’eau  ou  à sec.  » 

Quelques  semaines  plus  tard,-  en  novembre,  M.  Garnier  consta- 
tait l’assèchement  complet  de  la  station,  le  cormus  de  l’ Isoëtes  seul 
persiste  en  terre  ainsi  que  la  partie  basilaire  desséchée  des  feuilles  ; 
toute  l’autre  partie  se  dessèche  et  tombe  en  fragments  presque 
impossibles  à reconnaître.  Dans  les  parties  abritées  à l’ombre  des 
arbres,  la  plante  verte  peut  persister  encore  quelques  semaines, 
mais  fin  novembre  tout  est  desséché  et  l’Isoëtes  est  à la  phase  de 
repos.  Il  ne  reprend  sa  vie  active  qu’à  l’arrivée  des  pluies  en  mai  ou 
juin.  C’est  en  somme  un  géophyte  hygrophile  pendant  l’hivernage, 
et  un  xéropliile  pendant  le  reste  de  l’année  (à  l’état  de  repos). 

Nous  nous  sommes  demandé  à quelle  espèce  pouvait  appartenir 
l’Isoëtes  découvert  par  M.  Garnier.  Etudié  en  détail  sur  des  coupes 
au  microscope  par  l’un  de  nous  (M.  Monnier)  nous  avons  pu  cons- 
tater qu’il  avait  de  grandes  analogies  avec  I.  nigritana  du  Nupé,  loca- 
lité située  à plus  de  1.500  km.  à vol  d’oiseau  de  Bamako.  Mais  cette 
espèce  est  très  mal  connue  ; sa  biologie  est  ignorée,  elle  a été  décrite 
comme  ayant  des  stomates  sur  ses  feuilles  ; tous  les  spécimens  de  la 
plante  de  M.  Garnier  que  nous  avons  examinés  n’en  ont  pas.  Enfin 
son  genre  de  vie  plus  terrestre  qu’amphibie  (et  c’est  pour  cela  que 
l’absence  de  stomates  est  une  anomalie)  rappelant  un  peu,  écologi- 
quement, Isoetes  Hystrix  Durieu,  de  nos  côtes  de  France,  est  très 
particulier.  Il  nous  a semblé  que  nous  pouvions  la  décrire  comme 


94  — 


espèce  nouvelle  : Isoëtes  Garnieri,  quitte  à la  rattacher  plus  tard  à 
I,  nigritiana  quand  cette  espèce  sera  mieux  connue. 

Description  de  l’espèce. 

Morphologie  externe.  — Port  assez  élancé  (fig.  1).  Bulbe  atteignant 
la  taille  d’une  grosse  noisette,  trilobé  ; cette  trilobation  ne  se  voit 
d’ailleurs  nettement  que  sur  les  individus  bien  développés.  Racines 
nombreuses,  souvent  divisées  dichotomiquement  vers  l’extrémité. 

Feuilles  au  nombre  de  8 à 20,  de  9 à 18  cm.  de  long  sur  0,75  mm. 
à 1 mm.  5 de  diamètre  en  leur  milieu,  fines,  droites  ou  légèrement 
flexueuses,  terminées  en  alêne  assez  allongée,  d’un  vert  pâle.  Leur 
partie  inférieure  ou  gaine  est  fortement  élargie  de  part  et  d’autre 
de  la  fossette  sporangifère  (fovea).  On  y distingue  une  area  assez 
large,  nettement  rembrunie  et  deux  ailes  membraneuses  transpa- 
rentes remontant  assez  haut  sur  la  feuille.  Pas  de  stomates  épider- 
miques visibles  aussi  bien  à la  face  supérieure  qu’à  la  face  inférieure 
des  feuilles  (ce  dernier  caractère  très  important  est  confirmé  par  de 
nombreuses  observations  sur  les  différents  échantillons  observés). 
S’ils  existent  ils  doivent  être  extrêmement  rares. 

A l’extérieur  des  feuilles  les  plus  anciennes  on  trouve,  surtout  dans 
les  échantillons  âgés,  quelques  phyllopodes  noirâtres  sessiles,  plus 
ou  moins  consistants,  de  forme  variable. 

Appareil  reproducteur  et  annexes. 

1°  Organes  femelles  (fig.  2)  : Les  macrosporanges  à l’aisselle  des 
feuilles  les  plus  externes  sont  globuleux,  translucides  et  ont  3,5  mm. 
à 6 mm.  de  long  sur  3-4  mm.  de  large.  La  ligule  qui  fait  saillie  au- 
dessus,  hors  de  la  fossette  ligulaire  est  transparente,  lancéolée,  égale 
à la  moitié  de  la  longueur  du  sporange.  Le  vélum,  prolongement  des 
bords  de  la  fossette  sporangifère  est  peu  développé  ; il  couvre  tout 
juste  les  parties  les  plus  latérales  du  sporange  (soit  l/5e  de  celui-ci  en- 
viron.) 

Les  mascrosporanges  contiennent,  entre  des  trabécules  de  soutien 
filiformes  des  macrospores  au  nombre  de  40  à 60  environ  par  macro- 
sporange. Ces  macrospores  (fig.  3)  sont  brunes  dans  le  sporange,  d’un 
blanc-gris  1<  gèrement  brunâtre  sur  le  sec  ; elles  sont  dimorphes 
dans  chaque  sporange,  les  grosses  ayant  480  à 530  p.  de  diamètre, 
les  petites  360  à 400  y.  Elles  présentent  le  système  d’ornementation 
caractéristique  des  macrosporès  d’ Isoëtes.  Ici  les  côtes  qui  séparent 
la  face  basale  hémisphérique  et  les  3 faces  apicales  triangulaires 
sont  épaisses,  légèrement  mamelonnées.  La  face  basale  est  hérissée 
de  gros  tubercules  au  nombre  de  20  à 30  environ.  Les  3 faces  apicales 
sur  un  fond  vaguement  granuleux,  montrent  un  petit  nombre  de 


95 


gros  tubercules  hémisphériques  réduit  le  plus  souvent  à un  seul 
tubercule  central  ; ce  dernier  caractère  est  particulièrement  net  et 
caractéristique  dans  les  petites  mascrospores. 

2°  Organes  mâles.  — Lés  rtiicrosporanges,  peu  nombreux  à l’ais- 
selle des  feuilles  les  plus  internes  sont  peu  différents  des  macrospo- 
ranges quoique  un  peu  moins  volumineux.  Leurs  annexes  (vélum  et 
ligule)  sont  en  tous  points  semblables  à celles  des  macrosporanges. 
Ils  renferment  de  très  nombreuses  microspores  (fig.  4)  peu  allongées, 
obtusément  terminées  en  pointe  aux  extrémités  et  dont  la  surfàce 
apparaît  hérissée  de  nombreux  petits  tubercules  subspiniformes. 

Etude  anatomique  de  la  feuille  (fig.  5). 

\ ; / 

Des  coupes  faites  à différentes  hauteurs  montrent  la  présence  de 
cinq  lacunes  : une  petite  centrale  et  quatre  lacunes  latérales  très 
développées  (il  n’y  a guère  que  2 à 3 épaisseurs  de  cellules  séparant 
ces  lacunes  de  l’épiderme  externe).  L’épiderme  est  cutinisé  et  sa 
cuticule  montre  de  petits  épaisissements.  L’étude  anatomique 
confirme  l’absence  complète  de  stomates,  même  aux  extrémités  des 
feuilles. 

Il  y a de  nombreux  faisceaux  fibreux  sous-épidermiques  repré- 
sentés en  coupe  par  des  plages  de  collenchyme  : 4 sont  très  constants 
dont  1 à face  inférieure  (ou  dos  de  la  feuille)  et  3 à la  face  supérieure. 
D’autres  plus  petits,  réduits  à quelques  cellules  sont  moins  constants 
(leur  nombre  varie  entre  8 et  18)  mais  ils  existent  toujours. 

Le  tissu  vasculaire  n’est  représenté  que  par  quelques  vaisseaux 
noyés  dans  du  parenchyme  le  long  de  la  lacune  centrale  ; on  peu  à 
peine  parler  de  faisceau.  Le  tissu  criblé  (liber)  représenté  par  des 
cellules  parenchymateuses  recloisonnées  forme  un  faisceau  assez 
net,  hémicireulaire  autour  de  la  lacune  centrale. 

Position  systématique. 

Un  autre  caractère  important  est  l’aspect  des  macrospores.  Ainsi 
que  l’a  montré  Mlle  Pfeiffer  (1)  dans  sa  Monographie  des  Isoetacées 
la  forme  et  l’aspect  des  macrospores  est  un  des  caractères  les  plus 
constants  sur  lesquels  on  puisse  compter  pour  la  détermination  des 
Isoetes. 

En  prenant  par  ailleurs  en  considération  d’autres  caractères 
importants  tels  que  la  trilobation  du  bulbe,  le  faible  développement 
du  vélum,  l’étroitesse  des  feuilles,  nous  sommes  conduits  à rappro- 
cher nos  échantillons  de  l’espèce  Isçetes  nigritiana  Al.  Br.  déjà 
connue  de  la  région  de  Nupe  sur  la  Benoué  (Nigeria  britannique). 

La  diagnose  originale  de  cette  espèce  se  trouve  dans  l’ouvrage  de 
M.  Ivuhn  : « Filices  africanae  » (2).  Elle  a été  donnée  par  Al.  Braun 

t 


\ 


— 96  — 

(l’une  manière  assez  vague.  Il  semble  presque  faire  de  I.  nigritiana 
une  variété  de  I.  aequinoctialis  Al.  Br.,  adaptée  à la  vie  aquatique 
ou  amphibie.  Notons  les  caractères  •C  ^ Bijfèrt  ab  I . aequinoctiali 
vegetatione  üquatica  (amphi.bia  P),  foliis  Lenuioribus...  sporangii 
vélo  angustissimo,  macrosporis  (dimorphis)  fuscis,  in  s'icco  fusco- 
cinereis -,  verrucis  in  faciebus  verticis  macros porarum  maforum  et 
minorum  solitariis  vel  paucis  » '=  Diffère  de  I.  aequinoctialis, par  sa 
végétation  aquatique  (amphibie  ?)  à feuilles  plus  étroites  ;.:velum 
du  sporange  très  étroit  ; macrospores  dimorphes,  brunes,  sur  le  sec 
d’un  brun  cendré  avec,  sur  les  faces  apicales  des  grandes  et  des 
petites  macrospores,  des  verrues  solitaires  ou  peu  nombreuses. 

Un  caractère  ne  cadrant  pas  avec  cette  diagnose  est  la  présence 
de  nombreux  faisceaux  fibreux  accessoires  alors  que  Al.  Braun 
dit  : « Fasciculis  fibrosis  accessoriis  paucis  vel  nullis  » = Faisceaux 
fibreux  accessoires  peu  nombreux  ou  nuis.  On  pourrait  cependant 
penser  qu’il  s’agit  là  d’un  caractère  fluctuant  dû  à la  forme  de  végé- 
tation adaptée  à des  conditions  plus  terrestres. 

Il  est  à noter  qu’on  trouve  dans  la  monographie  des  Isoeteae  de 
Motelay  et  Vendryes  (3)  une  diagnose  différente  qui,  en  précisant 
quelques  caractères,  en  décrit  certains  qui  ne  concordent  pas  avec 
ceux  des  échantillons  que  nous  avons  sous  les  yeux.  Il  est  question 
de  stomates  nombreux  alors  que  nous  n’en  avons  vu  nettement  sur 
aucune  feuille,  de  macrospores  petites  alors  qu’elles  ont  une  taille 
moyenne  ou  même  grande  (sont  considérées  comme  petites  les 
macrospores  dont  la  taille  ne  dépasse  pas  400  p.  de  diamètre). 

• Ces  deux  caractères  se  retrouvent  dans  la  monographie  de 
Mlle  E.  Pfeiffer  ( loc . cit.)  qui  avoue  par  ailleurs  faire  une  des- 
cription compilée  de  cette  espèce  sans  avoir  pu  en  avoir  de 
spécimen. 

Ces  divergences  proviennent  peut-être  de  ce  que  ni  Motelay- 
Vendryes  ni  Mlle  Pfeiffer  n’ont  eu  sous  les  yeux  les  co-types  de 
l’espèce  récoltée  par  Barter  et  nommée  A],  Braun,  ni  même  vrai- 
semblablement aucun  exsircata.  (Remarquons  en  passant  que  l’espèce 
I.  nigritiana  est  la  seule  qui  soit  absente  des  collections  de  l’herbier 
général  du  Muséum). 

Nous  pensons  néanmoins  qu’elles  sont  suffisamment  importantes 
pour  justifier  la  création  d’une  nouvelle  espèce  que  nous  nommerons 
Isoetes  Garnieri,  décrite  ci-après  : 

Isoetes  Garnieri  1,  Aug.  Ghev.,  et  L.  Monnier  Sp.  nov.  : V egetatio 
amphibia.  Rhizoma  ad  magnitudinem  nucis  avellanae  incescens,  tri- 
lobatum.  Folia  numéro  8-20,  longit.  9-18  cm.,  flexibilia,  tenuia,  supra 
vaginam  1 mm- 1 mm.  5,  lata  pallide  viridia,  stomatibus  paucis  vel  nullis 
munita,  fasciculis  fibrosis  periphericis  primariis  4,  accessoriis  paucis 


1.  Dédié  à P.  Garnier,  Botaniste  à Bamako  (Soudan  Français). 


— 97  — 

sed  certis  percursa.  Sporangia  pallida,  globosa,  vélo  angusto  .ad  1/5- 
1/4  tecta.  Lingula  elongato-triangularis  sporangio  brevior.  Macros- 
porae  in  eodem  sporangio  dimorphae,  majors  0,48-0,53  mm.  minores 
0,36-0,40  mm.  crassae,  grisae,  costis  crassis  et  verrucis  magnis,  sub- 
hemisphericis  ornatae.  Berrucae  numéro  20-30  in  faciebus  inferioris7 
paucae  vel  saepius  unicae  in  faciebus  verticis  macrosporarum.  Micros- 
porae  rugosae. 

Soudan  français  : environs  de  Bamako,  dans  les  petites  mares 
temporaires  des  rochers  à Koulouba,  vers  350  m.  d’alt. 

RÉFÉRENCES  BIBLIOGRAPHIQUES 

(1)  N.  E.  Pfeiffer.  Monograph  of  the  Isœtaccae.  Ann.  of  Missouri 

Botan.  Gardeh,  IX,  2,  1922. 

(2)  M.  Kuhn.  Filices  Africanæ.  Leipzig,  1868. 

(3)  Motelay  et  Vendryes.  Monographie  des  Isoeteae.  Actes  Soc.  Linn. 

de  Bordeaux , 36  (1884). 

Baker.  Handbook  of  the  Fern  Allies.  London  (1887). 

Sadebeck  in  Engler  und  Prant.  Natur.  Pflanz.  Fam.  (1901-902). 
Clute.  Fern  Allies  (1902). 

J.  Iversen  in  Christensen.  Pteridophvta  of  Madagascar  in  Dansk. 
Bot.  Ark.,  VII  (1932). 

Laboratoire  d’ Agronomie  Coloniale  du  Mùséurn. 


— 98 


Notes  taxonomiques  et  écologiques  sur  les  Légumineuses 
Papilionacêes  des  Antilles  françaises  (9*  contribution) 

par  H.  Stehlé. 

[Note  présentée  par  M.  le  Professeur  A.  Guillaumin). 

Résumé  analytique.  * — Dans  ces  Contributions,  l’auteur  donne  une 
vue  générale  sur  la  connaissance  des  Légumineuses  des  trois  sous- 
familles  aux  Antilles  françaises  et  son  évolution  au  cours  de  ces 
dernières  années,  après  avoir  récolté  lui-même  pendant  12  ans  dans 
l’Archipel  Caraïbe  et  avoir  observé  les  spécimens  de  divers  her- 
biers, en  particulier  celui  du  Muséum  de  Paris  et  de  Genève  en  1938. 

Elle  fait  suite  aux  Contributions  publiées  antérieurement  et 
apporte  des  précisions  sur  la  localisation,  la  référence  et  l’écologie 
d’espèces  et  variétés  nouvelles  pour  ces  Iles  ou  qui  ne  figurent 
pas  dans  la  Flore  phanérogamique  des  Antilles  françaises  du 
R.  P.  Duss,  parue  en  1897  et  qui  est,  pour  ce  grand  groupe  des 
Légumineuses,  le  dernier  travail  publié,  non  seulement  sur  les  Iles 
françaises  d’Amérique,  mais  encore  sur  l’ensemble  de  l’Archipel 
des  Petites  Antilles.  Depuis,  de  nombreux  binômes  indiqués  là  ont 
été  invalidés,  les  noms  spécifiques  les  plus  corrects  ont  été  indiqués 
ici  ainsi  que  ceux  des  variétés  et  micromorphes  auxquels  se  rappor- 
tent les  espèces  énumérées.  Cette  première  note  se  limite  aux  Papil- 
lonacées  et  la  suivante  groupe  les  Caesalpiniées  et  Mimosées.  Les 
références  de  publication  et  la  répartition  géographique,  non  citée 
par  Duss,  y sont  précisées.  De  120  espèces,  naturalisées  ou  sponta- 
nées aux  Antilles  françaises,  décrites  par  le  R.  P.  Duss,  dont  67  Papi- 
lionacées,  23  Caesalpiniées  et  30  Mimosées,  on  peut,  d’après  les  études 
de  l’auteur,  porter  désormais  ce  nombre  à 168  espèces,  dont  95,  33 
et  40  dans  chaque  sous-famille  respectivement,  de  nombreuses 
espèces  comportant  en  outre  plusieurs  variétés  valables.  Ces  notes 
fournissent  la  preuve  de  la  nécessité  de  la  révision  périodique  des 
flores  classiques  et  de  la  végétation  de  ditions  considérées  comme 
ayant  été  bien  fouillées  et  étudiées  définitivement  alors  qu’elles 
offrent,  tant  par  l’évolution  du  tapis  végétal  et  la  naturalisation 
d’espèces  introduites  que  par  la  découverte  de  stations  auparavant 
inconnues  et  de  végétaux  non  signalés,  un  champ  très  vaste  et 
incessamment  renouvelé  au  botaniste  écologiste  et  taxonomiste. 

Le  premier  travail,  peu  connu  d’ailleurs,  qui  fut  publié  par  le 
R.  P.  Duss  est  une  Contribution  intéressante  sur  « Les  Légumineuses 
de  la  Martinique  » dans  les  Comptes  Rendus  du  Congrès  scientifique 

Bulletin  du  Muséum,  2®  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1945. 


— 99  — 

international  des  Catholiques  à Paris,  en.  avril  1891,  en  une  petite 
brochure  de  16  pages.  Avec  sa  Flore  phanérogamique  des  Antilles 
françaises  (Guadeloupe  et  Martinique),  parue  en  1897,  à Mâcon,  en 
tiré  à part  des  Annales  de  l’Institut  Colonial  de  Marseille  (4e  an. 
vol.  III,  1896,  xxviii  p.  et  656  p.),  ouvrage  devenu  classique,  et  un 
bref  aperçu  du  « Paradas  des  Herborisateurs  : Cascade  Vau chelet  », 
publié  dans  1 ’ Echo  des  Antilles,  en  juin  et  décembre  1915,  également 
ignoré,  comme  celui  des  Légumineuses  ; ce  sont  les  seuls  travaux 
descriptifs  sur  les  Phanérogames  réalisés  par  ce  remarquable  bota- 
niste qui  fut  surtout  un  pionnier  et  un  chercheur,  ayant  accumulé 
un  matériel  important  et  des  observations  judicieuses  sur  les  Antilles 
françaises. 

Lorsque  le  14  août  1940,  s’écoula  dans  l’oubli  le  centenaire  de  sa 
naissance,  nous  étions,  aux  Iles  françaises  de  l’Archipel  Caraïbe  qui 
furent  les  lieux  où  il  effectua  ses  recherches  et  vécut  durant  60  années, 
sans  relations  ou  presque  avec  la  métropole  et  sans  possibilité  de 
donner  quelque  éclat  à cette  date,  comme  cela  aurait  dû  être  en 
temps  normal.  Nous  avons  commencé  alors  ce  jour-là,  en  témoignage 
de  reconnaissance  pour  cet  éminent  botaniste  helvéto-français,  à 
rédiger  nos  notes  antérieures  sur  sa  vie  et  son  œuvre,  ce  qui  nous  a 
permis  de  publier  en  1943  le  tome  IV.  de  la  Flore  de  la  Gudadeloupe 
et  dépendances,  entièrement  consacré  à. ce  savant  L C’est  en  lui  ren- 
dant hommage  que  nous  désirions  commencer  cette  notice.  Ses 
déterminations  furent  faites  ou  révisées  par  la  pléiade  des  botanistes 
internationaux  qui,  sous  la  vive  impulsion  d’Ign.  Urban,  l’auteur  des 
splendides  travaux  botaniques  sur  les  Antilles,  mirent  au  point  les 
Additamenta  ad  cognitionem  florae  Indiae  Occidentalis  et  les  Symholae 
Antillanae  seu  fundamenta  florae  Indiae  Occidentalis,  de  1893  à 1928. 
A propos  de  cette  monographie  qu’il  écrivit  en  France  lorsqu’il  y vint 
en  congé  pour  la  deuxième  fois  après  18  ans  de  séjour  continu,  nous 
écrivions  (Le  R.  P.  Duss,  p.  20-21)  : « Cette  aide  est  très  précieuse 
pour  notre  botaniste,  qui  saisira  l’occasion  du  Congrès  scientifique 
international  des  Catholiques,  tenu  à Paris,  du  1er  au  6 avril  1891, 
pour  présenter  un  premier  travail  floristique.  Cette  communication 
consiste  en  Une  brochure  succincte,  mais  très  concise,  sur  les  « Légu- 
mineuses de  la  Martinique  »,  qui  parût  aux  Comptes  rendus  du . 
Congrès  et  fit  l’objet  d’un  tiré  à part  en  une  plaquette  de  16  pages. 
Une  courte  préface  précède  l’énumération  des  Légumineuses  et  donne 
déjà  une  idée  précise  du  milieu  végétal  que  constitue  l’ Ile  dans 
laquelle  s’est  manifestée  son  activité  : elle  est  le  premier  trait  de  l’in- 
troduction à sa  Flore  Phanérogamique.  Il  ne  cite  pas  moins  de 

1.  Le  R.  P.  A.  Duss,  précurseur  de  l'étude  botanique  aux  Antilles  françaises  (1840- 
1924).  Sa  vie  et  son  œuvre,  par  H.  Stehlé.  Imprimerie  Catholique,  Basse-Terre  (Guad.). 
Lettre-Préface  du  R.  P.  L.  Quentin,  VII-X,  140  p.,  2 août  1943. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


7 


126  espèces  dans  ce  travail,  en  distinguant  soigneusement  les  plantes 
qui  n’avaient  pas  été  signalées  auparavant  à la  Martinique  et  celles 
qui  sont  entièrement  nouvelles.  C’est  d’ailleurs  dans  cette  étude  à 
la  page  11,  qu’est  cité  pour  la  première  fois,  le  genre  Dussia,  qui 
sera  décrit,  à maintes  reprises  ensuite  et  de  façon  détaillée,  dans  le 
P flanzenfamilien,  dans  les  Symbolae  et  dans  la  Flore  phanéroga- 
mique  de  Duss  lui-même  ». 

Dussia  Krug  et  Urb.,  nom.  in  Duss,  Lég.  Mort.,  p.  11  (1891)  ; 
diagn.  in  Engl.  Prantl,  Nat.  P fl.  Fam.  III,  3,  p.  193  (1892)  ; Duss, 
Fl.  ph.  Ant.  fr.,  p.  224  (1897)  ; Urban.,  Symb.  Ant.,  I,  p.  319  (1898), 
était  alors  considéré  comme  endémique  des  Antilles  françaises  et 
monospécifique  : D.  matinicensis  Krug  et  Urb.,  des  falaises  escarpées 
de  forêt  dense  et  humide  de  Guadeloupe  et  en  Martinique,  où  il  est 
connu  sous  les  noms  de  caconnier  blanc,  bois  gamelle  (ex.  Duss) 
auxquels  s’ajoutent  : pommier  et  bois  de  Jer  blanc  (H.  Stehlé,  pour 
la  Martinique  et  la  Guadeloupe,  J.  S.  Beard  pour  Sainte-Lucie,  ex 
litt.).  Cette  espèce  est.  endémique  de  l’Archipel  Caraïbe  où  sa  réparti- 
tion géographique  actuelle  comprend  les  Iles  de  Martinique,  Guade- 
loupe, Dominique,  Sainte-Lucie  et  Saint-Vincent.  Le  genre  est  en 
outre  représenté  par  2 autres  espèces,  à notre  connaissance,  qui  en 
font  une  disjonction  des  plus  intéressantes,  earibeo-guatemaltèque. 
Ce  sont  : D.  cuscutlanica,  cité  comme  arbre  caractéristique  des  forêts 
mixtes  de  la  « bocacosta  » de  montagne  par  P.  C.  Standley  et 
J.  A.  Steyermack  ( The  végétation  of  Guatemala,  Chon.  Bot.,  VII, 
7,  p.  317,  1943)  et  D.  l Atifolia  A.  C.  Smith. 

Le  R.  P.  Duss  décrit,  dans  sa  Flore  phanérogamique,  à la 
80e  famille  des  Légumineuses  (p.  192-256)  un  total  de  120  espèces, 
naturalisées  ou  spontanées,  réparties  dans  58  genres,  dont  67  espèces 
en  37  genres  de  Papilionacées,  23  espèces  en  10  genres  de  Caesalpi- 
niées  et  30  espèces  en  11  genres  de  Mimosées.  Actuellement,  à la 
suite  de  nos  récoltes  et  de  l’examen  des  spécimens  collectés  par  les 
botanistes  antérieurs,  en  tenant  compte  également  des  plantes  trou- 
vées par  Duss,  dont  certaines  sont  même  des  types  d’espèces  nou- 
velles décrites  par  Urban,  mais  ne  figurant  pas  dans  sa  monographie 
ni  dans  sa  flore,  on  peut  estimer  les  Légumineuses  des  Antilles 
françaises  à 42  genres,  comprenant  95  espèces  de  Papilionacées, 
10  genres  avec  33  espèces  de  Caesalpiniées  et  14  genres  dont  40  espèces 
de  Mimosées,  soit  un  total  de  66  genres  dans  lesquels  168  espèces. 

Ce  bilan  est  à peu  près  complet  dans  l’état  actuel  de  nos  connais- 
sances de  la  flore  des  Antilles  françaises  et  des  investigations  qui  y 
ont  été  effectuées  jusqu’à  ce  jour.  Ce  grand  groupe  des  Léguminosées, 
si  on  lui  conserve  le  simple  rang  de  famille,  comprenant  les  3 sous- 
familles  sus-indiquées  (car  il  n’y  a pas  de  Kramériacées  dans  notre 
dition),  comme  l’a  fait  Duss,  est  la  famille  la  plus  représentée 
par  le  nombre  de  ses  genres  et  de  ses  espèces  dans  nos  Iles  et  il  y a 


101  — 


lieu  d’y  ajouter  èncore  plusieurs  variétés  dans  un  bon  nombre 
d’espèces  citées.  Le  total  des  Phanérogames  qu’abritent  les  Antilles 
françaises  décompté  par  L.  Krug  ( Symb . Ant.  I,  p.  40,  1898, 
Bibliogr.  Ind.  Occ.  Bot.)  dans  la  Flore  phanérog.  de  Duss,  à 1365  Pha- 
nérogames doit,  en  réalité  être  porté  actuellement  à 2.000  espèces 
réparties/  en  860  genres.  En  adoptant  le  même  ordre  que  celui  de 
Duss,  pour  faciliter  la  comparaison  et  les  intercalations,  nous  pou- 
vons préciser  comme  suit  les  différentes  espèces  de  cet  important 
groupe  dans  l’Archipel  des  Antilles  françaises. 

Crotalaria  L. 

C.  stipularia  Desv.  in  Journ.  Bot.  III,  76  (1814)  et  non  C.  stipu~ 
loris  Desv.  Griseb.  p.  178  et  Duss,  p.  192. 

Yar.  grandifolia  H.  A.  Senn,  North  Amer.  Spec.  Crot.  in  Contr. 
Gray  Herb.  Haro.  Unio.,  XLI,  n.  488,  p.  333  (1939).  Elective  des 
savanes  latéritoïdes. 

Répart,  géogr.  : Guadeloupe  ( Stehlé ),  Martinique  ( Hahn  ; n.  239, 
type),  Dominique  (Lloyd),  Saint-Vincent  (Smith)  et  Grandes  Antilles. 

C.  verrucosa  L.  Sp.  PL,  I,  p.  715  (1753).  Deux  variétés  distinctes 
aux  Ant.  fr. 

Yar.  genuina  Hochr.,  PI.  Hochr.  in  Candoilea,  Genève,  II,  p.  392 
(1925).  Rudérale  et  dans  les  savanes  herbacées  de  l’étage  inférieur. 

Répart,  géogr.  : Martinique,  Rarbade,  Trinidad  et  Tobago, 
Grandes  Antilles,  Floride,  Amérique  centrale  et  Am.  du  Sud. 

Var.  obtusa  DC.,  Prodr.,  II  ; p.  125  (1825).  Savanes  humides,  bord 
de  routes  et  de  sentiers. 

Répart,  géogr.  : Saint-Barthélémy  (Questel,  n.  79),  Saint-Martin 
(Boldingh,  n.  3108),  Martinique  (Duss,  n.  1112,  in  herb.  N. -Y.,  non 
1142  ut  dixit  in  Fl,  p.  193),  Montserrat,  Grenade,  Grenadines,  Bar- 
bade,  Tobago,  Grandes  Antilles  et  Amérique  tropicale. 

C.  incana  L.  Sp.  PL,  I,  p.  716  (1753).  C’est  la  variété  typique. 
Var.  typica  Senn,  North  Amer.  Spec.  Crot.,  p.  353  (1939). 

C.  juncea  L.  Sp.  PL,  I,  p.  714,  (1753),  Syn.  : C.  benghalensis 
Lam.  Naturalisé.  Grandes  Antilles,  Inde,  Monts  Himalaya,  Ceylan, 
Ylalaisie,  Australie. 

C.  anagyroides  H.  B.  et  K.  No».  Cen.  Sp.  PL,  VI,  p.  404  (1824). 
Syn.  C.  Dombeyana  DC.  Naturalisé  récemment  : Martinique,  Guade- 
loupe, Saint- Vincent,  Trinidad,  Centre  et  Sud  Amérique. 

C.  pumiia  Ortega,  Hort.  Bot.  Matrit.,  Doc.,  II,  p.  23  (1797).  Syn. 
C.  pendula  Benth.  in  Duss,  p.  193.  Dans  les  champs  de  cannes  de 
Martinique  (Duss,  n.  818  in  herb.  N. -Y.  et  n.  4081  in  herb.  Smithson. 
Washington). 

Répart,  géogr.  : Antigue,  Saint-Kitts,  Saint-Vincent,  Barbade, 
Grandes  Antilles,  Etats-Unis  et  Amérique  tropicale. 


— 102  — 


C.  quinquefolia  L.  Sp.  PL,  I,  p.  716  (1753).  Guadeloupe  : 
Savane  littorale  de  Capesterre  ( Duss , n.  4025,  in  herb.  New-York), 
Martinique  : Environs  de  Saint-Pierre  ( Duss , n.  1108),  Barbadej 
Grandes  Antilles,  Inde,  Malaisie,  Philippines  et  Australie.  Naturalisé. 

C.  Berteriana  DC.  Prodr.,  II,  p.  127  (1825).  Syn.  C.  fuloa  Roxb. 
(nom.  nud.,  1814,  descr.  1832)  et  C.  grandis  Bak.  Le  type  est  de 
Guadeloupe  : « in  guadalupae  hortis  culta  ».  Originaire  de  l’Inde, 
Ceylan,  Java  et  Sumatra.  Introduite  aux  Hawaï,  à Puerto-Rico  et  en 
Jamaïque. 

C.  lotifolia  L.  Sp.  PL,  I,  p.  716  (1753),  var.  typica  Serin,  North 
Amer.  Spec.  Crot.,  p.  349  (1939).  Urban,  Symb.  Ant.,  VIII,  p.  279) 
(1920),  précise  que  l’espèce  présente  en  Martinique  2 variétés  : var. 
grandifoiia  et  var.  grandiflora,  sans  indication  d’auteur  ni  de 
référence  et  Senn,  dans  sa  monographie  ne  distingue  que  la  var. 
typica,  à laquelle  se  réfèrent  nos  spécimens  et  la  var.  Eggersii, 
localisée  à Puerto-Rico  et.  aux  Iles  Vierges. 

C.  laneeoîata  E.  Meyer,  Comm.  Plant.  Afr.  austr.,  I,  p.  24  (1835). 
Guadeloupe  ( Stchlé , n.  487,  in  herb.  Wash.  et  Paris).  Originaire  du 
Natal  et  de  la  Caffrerie. 

C.  usaramoensis  E.  G.  Baker,  in  Journ.  Linn.  Soc.,  Dot.,  42,  p.  346 
(1914).  Martinique,  ( Sthehlé , n.  1045,  et  n.  3051,  in  herb.  Wash.  et 
Paris).  Guadeloupe  : [Stehlé,  Bénd 'et,  Quentin,  nos  5604  et  5610,  in 
herb.  Stehlé  et  Wash.,  1945).  Originaire  d’Afrique  Orientale  (Tan- 
ganvika). 

Indigofera  L. 

I.  suffruticosa  Mil!.  Dict.  Gard.,  ed.  VIII,  n°  2 (1768).  Svn.  /. 
anil  L.,  Duss,  p.  194. 

I.  endecaphylla  Jacq.  Icon.  Plant,  rar.,  III,  pl.  570  (1786-93)  et 
Collect.  II,  p.  259  (1788).  Syn.  I.  pusilla  Lam.  Originaire  de  Chine,  de 
l’Inde  et  d’Afrique  tropicale.  Naturalisé.  Gaudeloupe  ( Stehlé , n.  276, 
Wash.),  Marie-Galante  (n.  296  in  herb.  New- York  et  Paris),  Marti- 
nique (n.  5167).  Espèce  colonisatrice  des  coulées  de  laves  dioritiques 
et  dépôts  de  nuages  denses  de  la  Pelée,  le  long  de  la  Rivière  Blanche 
au  Prêcheur,  où  elle  est  une  puissante  fixatrice  des  éléments  fins, 
stabilisatrice  des  sables  et  nitrifieatrice  du  sol. 

I.  guatemalensis  Moe.  et  Séssé,  Icon.  ined.,  in  herb.  DC.,  ex  Prain 
et  Baker,  Journ.  Bot.,  XL,  p.  67  (1902)  ; Urb.  Symb.  Ant.,  IV,  p.  282. 
Svn.  : I.  linctoria  L.  var.  brachycarpa  DC.,  introduit  et  naturalisé  à 
la  Martinique,  rare.  « • • - 

Répart,  géogr.  : Saint-Thomas,  Grandes  Antilles,  Amérique  tro- 
picale. 


— 103  — 


Tephrosia  P ers. 

T.  cinerea  (LJ  Pers.  Syn.  Il,  p.  328  (1807).  Basé  sur  Galega  cinerea 
L. 

Var.  littoralis  (Jacq.).  Benth  in  Fl.  Bras.,  XV,  p.  1,  (1851),  basée 
sur  Vicia  littoralis  .Jacq.  Duss  précise  (p.  195)  qu’il  n’existe  pas  à 
la  Martinique.  Il  y existe  sous  les  cocoteraies  de  Sainte-Anne  ( Stehlé ) 
ainsi  qu’à  Saint-Martin  (Urban)  et  à Saint-Barthélémy  ( Questel , 
n.  119). 

Répart,  géogr.  : Saint- Kitts,  Antigue,  Dominique,  Saint-Vincent, 
Tobago,  Iles  Sous-le-Vent,  Grandes  Antilles,  Amérique  tropicale. 

T.  Singapou  {Buchoz)  A.  Chev.  C.  R.  Acad.  Sc.  Paris,  180,  p.  1520 
(1925)  et  Rev.  Bot.  appl.,  n.  185,  p,  11  (1937).  Basé  sur  Galega 
Singapou  Buchoz,  Hist.  unie.  Règne  Végét.,  t.  V (non  X ex  Index 
Kew.)  tabl.  4 (1774-78).  Syn.  T.  toxicaria  Pers.  Collectée  à la  Mar- 
tinique par  Surian,  paraît  éteinte  aujourd’hui  aux  Antilles. 

Répart,  géogr.  : Mexique,  Guyane,  Pérou,  Brésil.  Aux  Antilles  à 
l’époque  précolombienne. 

T.  eathartica  (Sessé  et  Moç.)  Urb.,  Syrnb.  Ant.,  IV,  p.  283  (1905)  ; 
Sessé  et  Moç.,  Fl.  M ex.,  éd.  Il,  p.  175-('1894).  Basé  sur  Galega  cathar- 
tica  Sessé  et  Moç.  Syn.  Cracca  eathartica  Britt.  et  Millsp.  Larges 
colonies  littorales  et  psammophiles  : Martinique  ( Stehlé , n.  2646  et 
4935).  * 

Glyricidia  H.  B.  et  K. 

G.  sepium  (Jacq.)  Steud.  Nom.,  II,  ed.  I,  p.  688  (1841)  ; Jacq, 
Enum.  28  (1760).  Basé  sur  Robinia  sepium  Jacq. Naturalisé  abondam- 
dainment  en  Guadeloupe  et  Martinique  ( Stehlé , n.  2942). 

Sesbania  Pers. 

S.  sericea  (Willd.)  Link  Enum.,  Il,  p.  244  (1822)  ; Willd.  Enum • 
p.  773  (1809).  Attribué  par  Duss  à De  Candoîle  (p.  196).  Basé  sur 
Coronilla  sericea  Willd.  Syn.  : Sesban  sericea  DC. 

Répart,  géogr ,v:  Natif  d’Asie,  naturalisé  dans  les  lieux  marécageux, 
Antilles  et  Amér.  trop. 

S.  Emerus  (Aubl.)  Urb.  en  FedcTe,  Repert.  noo.  Spec.,  XVI,  p.  149 
(1919).  Basé  sur  Aeschynomene  emerus  Aubl.  PI.  guiana,  II,  table 
p.  977  (1775).  Syn.,  Sesbania  picta  Lindî. 

Répart,  géogr.  : Guadeloupe  (ex  Urban  et  R.  O.  Williams),  Trini- 
dad,  Grandes  Antilles  et  Panama. 

S.  Sesban  (L.)  Merrill,  Philipp.  Journ.  Sc.  Bot.,  VII,  p.  235  (1912)  ; 


104 


Linné,  Sp.  PL,  I,  p.  714  (1753).  Basé  sur  Aeschynomene  Sesban  L. 
Syn.  S.  aegyptiaca  Pers.  Guadeloupe  : ( Stehlé , n.  2857  in  herb.  Wash. 
et  Paris):  Martinique  ( Stehlé , n.  4955,  in  herb.  Wash.  et  Paris). 
Littoral  psammaphile  ou  vaseux. 

Répart,  géogr.  : Saint-Kitts,  Grandes  Antilles,  Amérique  tropi- 
cale, Asie  et  Afrique. 

Aeschynomene  L. 

Ae.  america  L.  Sp.  PL,  I,  p.  713  (1753).  Syn.  : .4e.  glandulosa 
Poir.  ; a deux  variétés  aux  Antilles  françaises  : 

Var.  depila  Millps.  Field  Mus.  Roi.,  I,  p.  494  (1902).  Guadeloupe 
et  Martinique. 

Var.  villosa  (Poir.)  Urb.  Symb.  Ant.  IV,  p.  288  (1905).  Basé  sur 
Ae.  villosa  Poir.  in  Lam.  Encycl.,  Suppl.,  IV,  p.  76,  (1816b  Guade- 
loupe, Martinique,  Grandes  Antilles. 

Alysicarpus  Neek. 

A.  vaginalis  (L.)  DC.  Prodr.  Il,  p.  353  (1825).  Basé  sur  Hedysarum 
vaginale  L.  Sp.  PL,  I,  p.  746  (1753).  Syn.  A.  nummulariaefolius 
auet.  (Urban). 

Var.  typicus  King,  Mat.  Fl.  Mal.  Penins.,  III,  p.  133  (1897)  ; 
Hochr;  PL  Hochr.,  in  Candollea,  Genève,  II,  p.  399.  Savanes  xéro- 
héliophiles  et  littoraux  calcaires  ou  psammophiles.  Non  cité  par 
Duss  pour  la  Martinique  où  nous  l’avons  récolté  en  divers  endroits  : 
Marin,  Marigot,  Yauclin,  Fort-de-France  ( Stehlé , 3477,  3502  et  3522, 
in  herb.  New- York  et  Paris),  en  outre  de  Guadeloupe  ( Stehlé  306, 
herb.  Wàsh.  et  Paris). 

Répart. géogr.  : Antigue,  Saint- Vincent,  Béquia,  Barbade,  Grenade,, 
Tobago,  Trinidad,  Grandes  Antilles,  Indes  Occidentales. 

Desmodium  Desv. 

D.  triflorum  (L.),  DC.  Prodr.,  II,  p.  334  (1825).  Basé  sur  Hedysarum 
triflorum  L.  Sp.  PL,  I,  éd.  II,  p.  749  (1753).  Syn.  Sagotia  triflora 
Duchass.  et  Walp. 

Var.  minimus  Wight  et  Arn.  Prodr.,  I,  p.  229  (1834).  Pelouses 
semi-hydrophiles. 

Répart,  géogr.  : Saint-Kitts,  Antigue,  Saint-Vincent,  Barbade, 
Grenade,  Trinidad  ; Grandes  Antilles,  Amérique,  Afrique  et  Asie. 

D.  frutescens  (Jacq.)  Schindl.  in  Fedde,  Repert.  nov.  Spec.,  XXI, 
p.  9 (1925).  Basé  sur  Hedysarum  frutescens  Jacq.  Hart.  Vind.,  III, 
p.  47,  t.  89  (1776).  Syn  : D.  supinum  DC.  et  D.  incanum  DC.,  Duss, 
p.  200.  Saint -Martin  ( Urban* , Saint-Barthélemy  ( Questel , Stehlé ). 


Répart,  géogr.  r Saba,  Saint -Eusta-che,  Saint-Kitts,.  Antigue, 
Dominique,  Saint-Vincent,  Béquia,  Barba  de,-  Grenade,  Trinidad, 
Iles-soùs-le-Vent,  Grandes  Antilles,  Am.  et  Air.  trop. 

D.  axillare  (Sw.)  DC.  Prodr.,  II,  p.  333  (1825).  Basé  su rHedysarum 
axillare  Sw.  Prodr.,  p.  107  (1788).  Syn.  : Meibomia  axillaris  O.  Ktze. 
et  Nephro  meria  axillaris  Sehindl. 

Trois  variétés  existent  aux  Antilles  françaises  : 

Var.  obtusifoliolum  (O.  Kuntze)  Urb.  Symb.  Ant.,  IV,  p.  291 
(1905).  Basé  sur  ‘ Meibomia  axillaris  O.  Ktze.,  var.  obtusifoliola 
O.  Ktze,  Res-'-.,  I,  p.  195  (1891).  Syn.  : Desmodiam  reptans  DC.  et  D. 
axillare  DC.,  var.  genuinum  Urb.  Guadeloupe  ( Stehlé , n.  900,  in 
herb.  Wash.  et  Paris).  Praticole,  savanes  humides. 

Répart,  géogr.  : Saba,  Saint-Kitts,  Dominique,  Grenade,  Grandes 
Antilles.  Amérique  tropicale. 

Var.  Sintenisii  Urb.  Symb.  Ant.,  II,  p.  303  (1900).  Syn.  : Nephro- 
meria  axillaris  var.  Sintenisii  Sehindl.  et  Meibomia  Sintenisii  Brit- 
ton.  Savanes  d’altitude  en  lisières  forestières  en  Guadeloupe,  rare. 

Répart,  géogr.  : Grandes  Antilles  et  Amérique  tropicale. 

Var.  acutifolium  (O.  Kuntze)  Urb.  Symb.  Ant.,  IV,  p.  292  (1905). 
Basé  sur  Meibomia  axillaris  O.  Ktze.,  var.  acutifolia  O.  Ktze.,  Reo.,  I, 
p.  195  (1891).  Syn.  : D.  spirale  DC.  var.  stoloniferum  DC.,  D.  axillare 
DC.,  var.  angustatum  Urb.,  JY ephr orner ia  axillaris  Sehindl.  var. 
acutifolia  Sehindl.  et  Meibomia  umbrosa  Britton.  Clairières  forestières 
et  savanes  de  l’étage  moyen. 

Répart,  géogr.  : Martinique  (Duss,  n.  810),  Saint-Vincent,  Tri- 
nidad, Grandes  Antilles  et  Amérique  tropicale. 

D.  procumbens  (Mill.)  Hitchc.  in  Report  Miss.  Bot.  Gard.,  IV, 
p.  76  (1895).  Basé  sur  Hedysarum  procumbens  Mill.,  Gard.  Dict., 
ed.  VIH,  n.  10  (1768).  Syn.  : D.  spirale  (Sw.)  DC.,  Duss,  p.  201. 
C’est  la  forme  type. 

Var.  typicum  Schubert,  Desmod.  Prelim.  Stud.,  in  Contrib.  Gray 
Herb.  Haro.  Unio.,  CXXIX,  p.  3 (1940).  Savanes  humides,  bords 
de  rivières,  rnurs,  prairies. 

Répart,  géogr.  : Saint-Martin  ( Boldingh , Stehlé),  Saint-Barthélémy 
{Questel),  Martinique  et  Guadeloupe  {Duss,  Stehlé,  etc.).  Saba, 
Antigue,  {Stehlé),  Saint-Vincent,  Union,  Barbade,  Trinidad,  Iles 
Sous-le-Vent,  Grandes  Antilles  et  Amérique  tropicale. 

D.  molle  (Vahl)  DC.  Prodr.,  II,  p.  332  (1825).  Basé  sur  Hedysarum 
molle  Vahl,  Symb.  Il,  p.  83  (1791).  Syn.  : Meibomia  mollis  O.  Ktze. 
Savanes  humides. 

Répart,  géogr.  j Guadeloupe  {Stehlé),  Martinique  {Duss),  Iles  Sous- 
le-Vent,  Vierges  ; Grandes  Antilles  et  Amérique  tropicale. 

D.  barbatum  (L.)  Benth.  in  Kjoeb.  Vidensk.  Medd.,  p.  18  (1835). 
Basé  sur  Hedysarum  barbatum  L.  Syst.,  X,  ed.  II,  p.  1170  (1759). 


— 106 


Non  cité  par  Duss.  Existe  à la  Martinique  ^Urban,  Si/mb.  Ant.  IV, 
p.  290  et  VIII,  p.  292). 

( 

Pueraria  DC. 

P.  phaseoloides  Benth.  in  Jour.  Linn.  Soc.,  Bot.,  IX,  122  (1867). 
Espèce  asiatique,  de  l'Inde,  de  Malaisie  et.de  Chine,  introduite  à la 
Martinique  comme  engrais  vert  et  s’y  est  localement  naturalisée. 
Couvre  des  terres  en  friches  près  de  Tivoli  et  Balata  ( Stehlé , n.  5551, 
en  fleurs  et  en  fruits).  Tend  à se  naturaliser.  Introduite  également 
à Porto-Rico.  Non  signalée  dans  les  flores  antillaises. 

Stylosanthes  Sw. 

S.  hamata  (L.)  Tauhert,  Mon.  Stylos,  p.  22  et  in  Vernh.  Bot.  Ver. 
Prov.  Brandeb.,  XXXII,  p.  22.  Basé  sur  Hedysarum  hamatum  L. 
Syst .,  ed.  II,  p.  1170  (1759).  Syn.  : St.  proeumbens  Sw.  (1768), 
Duss,  p.  202. 

Terrains  calcaires,  sableux  ou  de  tuffs,  xéro-héliophile. 

Bien  que  Duss  (p.  203)  écrive  : « Il  n’existe  pas  à la  Martinique  », 
nous  l’y  avons  détecté  en  plusieurs  points  : Côte  Sous-le-Vent  du 
Morne-Vert  à Bellefontaine,  Carbet  à Case-Navire,  sur  les  falaises  : 
( Stehlé , n.  4820  in  herb.  Wash.  (16-11-1941).  De  même  : Saintes 
(n.  170  in  herb.  Wash.  et  Paris), 

Répart,  géogr.  : Anguilla,  Saba,  Saint-Eustache,  Saint-Kitts, 
Nevis,  Antigue,  Béquia,-  Barbade,  Grenade,  Iles  Sous-le-Vent, 
Grandes  Antilles  et  Amér.  trop. 

Chaetocalyx  DC. 

Ch.  scandens  (L.)  Urb.  , Symb.  Ant.,  II,  p.  292  (1900).  Basé  sur 
Coronilla  scandens  L.  Sp.  PL,  I,  ed.  II,  p.  743  (1753).  Syn.  : Ch. 
vincentinus  DC.,  Duss,  p.  203  et  Bonninghausia  vincentina  Spreng. 
Xéro-héliopbile,  sables  et  pierres  : Guadeloupe  et  Martinique. 

Répart,  géogr.  : Endémique  des  Petites  Antilles  : Dominique, 
Saint-Vincent,  Cannouan,  Mustique,  Union,  Grenade. 

Rhynchisoa  Lour. 

Rh.  phaseoloides  (Sw.)  DC.  Prodr.,  Il,  p.  385  (1825).  Basé  sur 
Glycine  phaseoloides  Sw.  Prodr.,  II,  p.  105  (1788).  Syn.  : Dolicholus 
phaseoloides  O.  Ktze. 

Il  n’existe  pas  en  Martinique  (Duss,  p.  205).  Est  cité  par  Urban 
(Symb.  Ant.,  IV,  p.  307),  pour  cette  île  (specim.  herb.  Hauniae). 


— 107  — 


Répart,  géogr.  : Guadeloupe,  Dominique,  Saint-Vincent,  Trinidad, 
Tobago,  Grandes  Antilles  et  Amérique  tropicale. 

Rh.  reticulata  (Sw.)  DC.  Prodr.,  II,  p.  385  (1825).  Basé  sur  Glycine 
reticulata  Sw.  Prodr.,  p.  105  (1788).  Non  signalé  par  Duss  qui  ne 
cite  avec  la  précédente  que  Rh.  rninima  (L.)  DC.,  qui  est  la  plus 
abondante  ( Stehlê , n.  2227  Guadeloupe  et  n.  5218,  Martinique). 
Syn.  : Delicholus  rcticulatus  Millsp. 

Littoral  xérophile,  sableux  ou  calcaire  : Guadeloupe.;  Baillif, 
Saint-François,  Marie-Galante  ( Stehlê , 180  n.  herb.  Wash.  et  Paris), 
Saint-Martin  ( Stehlê ) et  Saint-Barthélemy  ( Questel , n.  123).  Ne  paraît 
pas  être  en  Martinique. 

Répart,  géogr.  Saint-Kitts,  Antigue,  Saint-Vincent,  Grandes 
Antilles  et  Amérique  tropicale. 

Clitoria  L. 

Cl.  rubiginosa  Juss.  ap.  Pers.,  Sym.,  II,  p.  303  (1807).  Syn.  : Cl. 
glycinoides,  DC.,  Duss,  p.  207.  Syn.  : Martiusia  aubiginosa  Britt. 
et  Wils. 

Deux  variétés,  la  première  en  Guadeloupe,  la  seconde  en  Marti- 
nique. 

Var.  genuina  nov.  Cl.  rubiginosa  .Juss.,  stricto  sensu.  Halliers 
humides.  Rare.  Guadeloupe,  Marie-Galante. 

Répart,  géogr.  : Saint-Vincent,  Tobago,  Trinidad,  Grandes 
Antilles  et  Amér.  tropicale. 

Var.  acostata  (Urb.j,  Stehlê  , Bull.  Agr.  Marf.,  VI,  n.  34,  p.  259 
(1937).  Syn.  : Cl.  glycinoides  DC.,  var.  acostata  Urb.,  in  Duss,  p.  208. 

Rare  : Martinique,  sur  la  coulée  de  laves  dioritiques,  de  1929  au 
Prêcheur,  Morne  Vert  ( Stehlê , n.  4824  et  n.  5076,  in  herb.  Wash.). 
Endémique. 

Centrosema  Benth. 

C.  virginianum  (L.)  Benth.  in  Ann.  Wien.  Mus.,  Il,  p.  129  (1838). 
Basé  sur  Clitoria  virginiana  L.,  Sp.  PL,  I,  ed.  II,  p.  753  (1753). 
Syn.  : Bradburya  oirginiana  O.  Ktze.  Il  en  existe  2 variétés  : 

Var.  genuinum  nov.,  C.  virginianum  (L.)  Benth.,  stricto  sensu. 
Savanes. 

Abondant  dans  toutes  les  Iles  de  l’Archipel  Caraïbe. 

Var.  angustifolium  (DC.),  Griseb,  Fl.  Brit.  West  lnd.  Isl.,  p.  193 
(1869).  Basé  sur  Clitoria  virginiana  L.,  var.  angustifolia  DC.  Prodr., 
II,  p.  234  (1825).  Syn.  : Conlrosema  angustifolium  Benth.  Savanes 
xéro-héliophiles  et  halliers.  Plus  rare. 

Saint-Martin,  Saint-Barthélémy,  Guadeloupe  (Stehlê,  n.  76,  herb. 


108  — 


New-York  et  Paris),  Martinique  ( Siehlé , 3486  et  n.  3507,  in  herb. 
New-York). 

Répart,  géo-gr.  : Antigue  (Grisebaeh),  Grandes  Antilles. 


Galactia  P.  Br. 

G.  rubra  (Jacq.)  Urb.,  Symb.  Ant.,  II,  p.  310  (1900).  Basé  sur 
Dolichos  ruber  Jacq.  Sel.  Stirp.  Amer.,  p.  204,  t.  123  (1763).  Syn  r 
Glycine  sericea  Willd.  Martinique  ( Isert , type  in  herb.  Hauniae),, 
G.  longiflora  Griseb.  Duss,  p.  210,  non  Am.  Haies  et  broussailles 
xérophiles  et  xéromésophytiques.  Guadeloupe  (Duss,  n.  2657),  Mar- 
tinique ( Stehlé , n.  3532,  5242  et  5417).  Ornementale. 

Répart,  géogr.  : Endémique  des  Petites  Antilles  : Saint- Kitts 
(Grisebaeh),  Antigue  (Wullschld gel)  et  Dominique  (Imray). 

G.  dubia  DC.  Prodr.,  II,  p.  238  (1825)  ; Wikstroem,  Guad.,p.  70. 
Syn.  : G.  tenuiflora  Benth.,  non  Wight  et  Arn.,  G.  filiformis  Griseb. 
pru  parte,  Duss,  p.  210  (n°  3023  b),  non  Benth.  Il  en  existe  2 var.  en 
Guadeloupe  : 

Var.  typica  nov.  G.  dubia  DC.,  stricto  sensu.  Littoral  sec  et  cal- 
caire. Désirade  et  Marie-Galante  ( Stehlé , n.  428  a et  435  a,  in  herb. 
Wash.  et  Paris),  Guadeloupe  (Stehlé,  n.  2583,  in  herb.  Wash.). 

Endémique  des  Petites  Antilles  : Antigue  ( Wullschlâgel ). 

Var.  angustata  Urb.  Symb.  Ant.  II,  p.  318  (1900).  Calciphile. 

Halliers  de  la  Grande  Terre  de  Guadeloupe  : Etang  Cocoyer, 
Pointe  des  Châteaux  et  Désirade  ( Stehlé , n.  940,  369,  1094,  1561  et 
1589,  in  herb.  Wash.  et  Paris).  Endémique  : Antigue  ( Wullschlâgel ). 

G.  longifolia  (Jacq.)  Benth.,  in  Ann.  Wien.  Mus.,  II,  p.  127  (1938). 
Basé  sur  Galega  longifolia  Jacq.,  Coll.,  II,  p.  349  (1788).  Syn.  : 
Sweetia  longifolia  DC.,  Galactia  Sagoti  Duchass.  et  Walp.  et 
G.  angustifolia  Griseb.  et  Duss,  p.  210,  non  Kunth.  Littoral  xéro- 
phile,  psammophile  et  calciphile,  falaises  madréporiques. 

Répart,  géogr.  : Endémique  des  Petites  Antilles  : halliers  et 
savanes  de  Guadeloupe  ( Stehlé , n.  167,  n.  1083  et  n.  2713,  in  herb. 
Wash.  et  Paris),  Marie-Galante  (Duss,  n.  3641)  ; Saint-Barthélémy 
(Stehlé)  ; Saint-Martin  (Boldingh)  ; Antigue  (Wullschlâgel,  n.  132). 

G.  albiflora  Urb.  Symb.  Ant.,  Il,  p.  316  (1900).  Xéro-héliophile 
calcieole.  Très  rare.  Guadeloupe  : Mornes  calcaires  du  Petit  Canal 
(Duss,  n.  3925,  type)  ; Pointe  des  Châteaux  et  littoral,  dans  le  taillis 
à Croton,  sur  affleurement  de  calcaires  lenticulaires,  entre  Vieux 
Fort  et  Gourbeyre  (Stehlé,  Quentin  et  Béna,  n.  5824,  in  herb.  Stehlé ). 
Endémique  très  rare. 

G.  striata  (Jacq.)  Urb.  Symb.  Ant.,  II,  p.  320  (1900).  Basé  sur 


109  — 


Glycine  striata  Jacq.,  Hort.  Vind.,  I,  p.  32,  tab,  76  (1770).  2 variétés 
dans  notre  flore  : 

Yar.  caribaea  Urb.  Symb.  Ant.,  II.  p.  322  (1900).  Halliers  de 
l’étage  inférieur.  Guadeloupe  : Fort  Richepause  à Basse-Terre  ( Duss , 
h.  2656,  type)  halliers  xéro-héliopbiles  calcaires  de  la  Grande  Terre, 
Pointe  des  Châteaux  ( Slehlé  n.  1407,  herb.  New-York  et  Paris). 
Endémique  rare. 

Yar.  Berteriana  Urb.  Symb.  Ant.,  II,  p,  322  (1900).  Halliers  litto- 
raux calciphiles.  Le  Moule  et  Anse  Bertrand  en  Guadeloupe  ; est  plus 
rare  en  Martinique,  en  étage  mésophytique  : Balata,  Tivoli  ( Stehlé , 
n.  43401.  Existe  en  outre  à Puerto- Rico  (Urban  et  Britton  et 
Wilson). 

G.  nummularia  Urb.  Symb.  Ant.,  VI,  p.  12  (1909)  ; Bold.,  Dutch 
West  Ind.  Isl.,  Leiden,  p.  95.  Collecté  à Saint-Martin,  partie  hol- 
landaise, près  Guanabav  ( Boldingh , n°  2428,  type).  Existe  aussi  sur 
les  falaises  madréporiques  escarpées  de  l’Ile  de  Tintamarre,  dépen- 
dance française  de  la  Guadeloupe  (Saint-Martin),  dans  les  halliers 
à Opuntia  (Stehlé,  n.  5825,  août  1945). 

Pachyrrhizus  L.  Cl.  Rich. 

P.  erosus  (L.)  Urb.  Symb.  Ant.,  IV,  p.  311  (1905)  et  VIII,  p.  313. 
Basé  sur  Dolichos  bulbosus  L.,  Sp.  PL,  ed.  II,  p.  1021  (1763).  Svn.  : 
Pachyrrhizus  angulatus  L.  Cl.  Rich.,  Duss  (exWalp.),  p.  211.  Mornes 
inférieurs,  basaltiques  et  andésitiques  des  2 Iles.  Martinique  ( Stehlé , 
n.  5827  en  fleurs  et  fruits). 

Répart,  géogr.  : Dominique,  Saint- Vincent,  Béquia,  Grandes 
Antilles  et  Amérique  tropicale. 

Vigna  Savi. 

V.  luteola  (Jacq.)  Benth.,  in  Fl.  Bras.,  XV,  1,  p.  194,  t.  50,  fig.  2 
(1859).  Basé  sur  Dolichos  luteolus  Jacq.,  Hort.  Vind.,  I,  p.  399,  t.  90 
(1770).  Urban  (Symb.  Ant.),  Fawcett  et  Rendre  (Fl.  Jarn.), 
Britton  et  Wilson  (Bot.  Porto  Bico ),  Williams  (Fl.  Trin.  Tob.) 
lui  ont,  substitué  à tort  V.  repens  (L).  O.  Kuntze  (1891),  basé  sur 
Dolichos  repens  L.  (1759)  et  bien  antérieur  à D.  luteola  Jacq.  (1770), 
mais  cette  combinaison  est  illégitime  car  déjà  prise  par  V.  repens 
Baker  (1876)  pour  une  autre  espèce. 

Il  faut  donc  revenir  à V.  luteola  (Jacq.)  Benth.,  adopté  par  Duss, 
p.  211,  comme  l’ont  fait  Grisebach  (Fl.,  p.  195)  puis  Anshoff  (Fl. 
Surinam,  p.  231).  Très  commun  aux  Antilles,  le  long  des  routes  et 
dans  les  savanes,  d’Angitue  à'  Trinidad.  Amérique,  Asie,  Afrique 
et  Australie. 

V.  antillana  (Urb.),  Fawc.  et  Rendle,  Fl.  Jam.,  IV,  2,  p.  69  (1920). 


110 


Basé  sur  Phraseolus  antillanus  Urb.,  Symb.  Ant .,  IV,  p.  309  et  VIII, 
p.  312.  Syn  : V.  unguiculata  Griseb.  non  Walp.  et  V.  sinensis  Rolfe, 
non  Endl. 

N’est  pas  en  Guadeloupe  mais  existe  en  Martinique  ( Duss , n.  159 
et  n.  4635).  Non  cité  dans  la  Flore  de  Duss.  Endémique  des  Antilles. 
Rare. 

Répart,  géogr.  : Saint- Vincent,  Puerto-Rico,  Iles  Vierges  et 
Grandes  Antilles. 

V.  Hoseï  (Craib)  Back.  ex  Heyne,  Nutt.  PI.  Nederl.-Ind.,  ed.  2,  II, 
p.  840  (1920).  Basé  sur  Dolichos  Hosei  Craib.  Originaire  de  Boroéo, 
introduit  il  y a quelques  années  comme  plante  de  couverture  sous 
bananeraie  en  Martinique  puis  en  Guadeloupe  et  s’est  complètement 
naturalisé.  Devient  colonisateur  des  pelouses  semi-hygrophytiques  : 
{ Stehlé , n.  2337  et  n.  3475,  in  herb.  New-York  et  n.  5142,  in  herb. 
Wash.  en  fleurs  et  en  fruits,  rares  en  général). 

V.  vexillata  (L.)  A.  Rich.  in  Sagra,  Cuba,  X,  p.  191  (1845)  et  Ess. 
Fl.  Cub.,  I,  p.  440.  Basé  sur  Phaseolus  veçcillatus  L.  Sp.  PI.,  I,  ed.  II, 
p.  724  (1753).  Non  cité  ni  collecté  auparavant  aux  Antilles  fran- 
çaises. Martinique  ( Stehlé , n.  5049  et  n.  5410,  in  herb.  Wash.,  appelé 
pois  zorubi,  Guadeloupe  : littoral  latéritoïde  de  Gapesterre.  Assez 
rare. 

Répart,  géogr.  : Saint-Vincent,  Grenade,  Tobago,  Trinidad, 
Grandes  Antilles.  Pantropical. 

Macroptilium  (Benth.)  Urb. 

Genre  basé  sur  Phaseolus  sect.  Macroptilium  Benth.  in  Mart.  Fl. 
Bras.,  XV,  I,  p.  189  (1859)  et  retenu  par  Piper,  in  Contr.  U.  S.  Nat. 
Herb.,  XXII,  p.  680  (1926).  Type  du  genre  : Phaseolus  lathyroidcs  L. 
Sp.  PL,  II,  ed.  II,  p.  1018  (1763),  décrit  in  Symb.  Ant.  IX,  p.  457, 
(1928)  et  retenu  par  Britton  et  Wilson.  Suppl.  Bot.  Porto-Rico, 
p.  544  (Sc.  Surç.  New-York,  VI,  part.  4,  p.  544,  19  déc.  1930). 
Caractérisé  par  les  bases  des  ailes  et  de  la  carène  de  la  corolle  adnées 
au  tube  staminal  et  par  la  gousse  étroite,  subtérète  ou  comprimée. 

La  plante  décrite  par  Duss,  p.  214,  comme  Phaseolus  semierectus 
L.,  devient  synonyme  de  cette  espèce-type,  qui  comporte  d’ailleurs 
deux  variétés. 

M.  lathyroides  (L.)  Urb.  Symb.  Ant.,  IX,  p.  457,  (1928).  Basé  sur 
Phaseolus  lathyroides  L.  Deux  variétés  aux  Antilles  françaises  : 

Var.  angustifolium  (Benth.)  nov.  Syn.  : Phaseolus  semierectus  L. 
var.  angustifolius  Benth.,  loc.  c.  et  Fawc.  et  Rendle,  Fl.  Jam.,  IV, 
p.  66.  Elle  est  assez  répandue  en  Guadeloupe  et  Martinique  dans  les 
«anaux  et  sols  humides  des  stations  xéro-héliophiles  ( Stehlé , n.  2233), 

Répart,  géogr.  : Antigue  (!),  Sainte-Lucie  (!),  Saint-Vincent, 


Béquia,  Mustique,  Barbade  (!),  Grenade,  Iles  Sous-le-Vent,  Grandes 
Antilles,  Amérique,  Inde  et  Malaisie. 

Var.  semierectum  (L.)  Urb.  Symb.  A rit.  IX,  p.  457  (1928).  Basé 
sur  Ph.  semierectus  L.  Mant.  I,  p.  100  (1767).  Pois  zombi  rouge . 
Terres  sableuses,  légères  et  fertiles,  décombres,  routes.  Guadeloupe 
( Duss , n.  2646)  et  Martiniqxie  ( Stehlé , n.  3506  in  herb.  New-York). 
Assez  commun,  répart,  analogue. 

Vicia  L. 

Genre  non  signalé  par  Duss  pour  les  Antilles  françaises  et  cité 
par  Urban  pour  une  seule  espèce  dans  nos  régions.  Il  y en  existe 
deux. 

V.  hirsuta  (L.)  S.  F.  Gray,  Nat.  arr.  Prit.  PL,  II,  p.  614  (1831). 
Basé  sur  Ervum  hirsutum  L.  Sp.  PL,  I,  ed.  Il,  p.  738  (1753).  Récoltée 
par  Duchassaing  en  Guadeloupe,  cité  par  Grisebach  (Car.)  et  Urban 
(Symb.,  VIII,  p.  300). 

V.  angustifolia  L.  Amoen.  Acad.,  IV,  p.  105  (1759)  ; Urb.,  Symb., 
VIII,  p.  300).  Syn.  : V.  sativa  L.  var.  angustifolia  Wahlbg.  et  subspec. 
angustifolia  Aschers.  Guadeloupe  : Rare.  Pelouses  et  traces  fores- 
tières, en  étage  limite  des  cultures  et  forêts,  climat  frais  et  humide  ; 
ait.  500-780  m.  et  avec  l’apparence  d’une  espèce  autochtone  plutôt 
que  d’une  introduite  naturalisée  ( Stehlé , n.  1933  et  n.  2593,  in  herb. 
Wash.  et  Paris)  [E.  C.  Léonard  déterm.].  Originaire  d’Europe,  Asie 
occidentale  et  Afrique  septentrionale,  naturalisée  en  Haïti  (Morne 
La  Selle,  ait.  1.800  m.). 

Calopogonium  Desv. 

Genre  non  cité  par  Duss.  Est  représenté  par  une  espèce  communes 
très  répandue  dans  nos  Iles  où  elle  colonise  abondamment,  surtout 
dans  le  Nord  de  la  Martinique,  les  terres  en  friches.  Introduite 
autrefois  comme  engrais  vert  et  plante  de  couverture. 

C.  mucunoïdes  Desv.  in  Ann.  Sc.  Nat.,  sér.  1,  IX,  p.  423  (1826). 
Syn.  Stenolobium  brachycar pum  Benth.  et  C.  orthocarpum  Urb. 
Prairies  humides,  friches  et  halliers.  Guadeloupe,  Pointe  à Pitre, 
Abymes,  Morne  à l’Eau  ( Stehlé , n.  243,  ,n.  259,  en  1935,  in  herb. 
New-York  et  Paris),  Martinique  : Basse-Pointe,  Balata,  Rodate, 
etc...  (Stehlé,  n.  3534  et  n.  5550  in  herb.  Wash.)., 

Répart,  géogr.  : Grandes  Antilles,  Amérique  centrale  et  tropicale. 

Canavaïia  DC. 

C.  maritima  (Aubl.)  Thou.  in.  Desv.,  Journ.  Bot.,  I,  p.  80  (1813) 
Basé  sur  Dolichos  maritimus  Aubl.,  Pl.  Guiane  fr.,  II,  p.  765  (1775)  ‘ 


Syn.  : C.  obstusifolia  DC.,  Duss,  p.  215.  Très  abondant.  Psammophile, 
parfois  paralien  et  calcicole  ; première  colonisatrice  des  sables. 

Répart,  géogr.  : Antigue,  Sandy  Island,  Dominique,  Saint- Vin- 
cent, Grenade,  Tobago,  Trinidad,  Grandes  Antilles.  Pantropicale. 

C.  gïadiata  (Jacq.)  D€.  Prodr.,  II,  p.  404  (1825').  Basé  sur  Dolichos 
gladiatus  Jacq.,  Icon.  Bar .,  p.  1560(1780-93)  et  Coll.  Bot.,  p.  276 
(1788).  Duss.  précise  « Rare  » ; est  actuellement  très  répandu  dans 
les  deux  Iles.  Pantropicale. 

C.  ensiformis  (L.)  DC.  Prodr.,  II,  p.  34  (1825).  Basé  sur  Dolichos 
ensiformis  L.  Sp.  PI.,  p.  725  (1753).  Syn.  : C.  gïadiata.  DC.,  var.  ensi- 
formis Duss,  p.  215.  Cité  par  cet  auteur  uniquement  pour  la  Marti- 
nique, existe  aussi  en  Guadeloupe  où  il  est  même  assez  abondant. 

C.  virosa  (Roxb.)  Wigth  et  Ârn.,  Prodr.  Pen.  Ind.  Orient.,  p.  253 
(1834).  Basé  sur  Dolichos  oirosus  Roxb.,  Fl.  Ind.,  III,  p.  301  (1832). 
Pois  falaise.  Détecté  à la  Désirade  sur  les  falaises  escarpées  du  Nord, 
avec  Y.  Béville,  en  1936  [Stehlé,  n.  1928).  [P.  Wilson  déterm.]. 
Très  rare.  Originaire  de  l’Inde.  Non  cultivé,  naturalisé  localement 
en  Désirade.  Ne  figure  dans  aucune  flore  antillaise.  C’est  grâce  au 
Dr  Léon  Croizat,  de  la  Harard  Univers,  et  membre  de  la  Société 
Botanique  de  France,  que  nous  avons  eu  des  précisions  sur  les  réfé- 
rences et  l’origine  de  cette  espèce,  comme  sur  quelques  autres 
Légumineuses  rares  ou  douteuses.  Nous  lui  exprimons  ici  l’hommage 
de  notre  vive  gratitude. 

Mucuna  Adans. 

M.  pruriens  (L.)  DC.  Prodr.,  Il,  p.  4(j5  (1825).  Basé  sur  Dolichos 
pruriens  L.,  Syst.,  X,  ed.  II,  p.  1162  (1759).  Syn.  : Mucuna  prurita 
Whright,  Stizolobium  pruritum  Piper.  Bien  décrit  par  Duss,  p.  216. 

Répartition  géographique  : Saba,  Saint-Vincent,  Grenade,  Tobago, 
Trinidad,  Grandes  Antilles.  Pantropical. 

, M;  urens  (L.)  DC.  Prodr.  II,  p.  405,  pro  parte,  nomen  et  non  des- 
cript.,  emend.  Fawe.  et  Rendle,  Fl.  Jarn.,  IV,  II,  p.  52  (1920).  Basé 
sur  Dolichos  urens  L.,  Syst.,  ed.  X,  p.  1162  (1759).  Syn.  : D.  altissimus 
Jacq.  Ce  n’est  pas  du  tout  l’espèce  décrite  sous  ce  nom  par  Duss, 
p.  216-217,  qui  doit  être  appelée  M.  Sloanei  Fawc.  et  Rendle.,  mais 
celle  qu’il  nomme  M.  altissima  DC.  Bentham.  Grisebach,  et  plus 
récemment  Pulle,  ont  fait  la  même  méprise.  Guadeloupe  (Duss, 
n.  3582),  Martinique  (Duss,  n.  683). 

Répart,  géogr.  : Saint-Kitts,  Saint-Vincent,  Trinidad  ; Grandes 
Antilles,  Amérique  tropicale. 

M.  Sloanei  Fawc.  et  Rendle,  in  Joum.  Bot.,  LV,  p.  36  (1917)  et 
Fl.  Jam.,  IA7,  II,  p.  53  (1920).  Syn.  : Dolichos  urens  Jacq.  (1760), 
non  Linné  (1759)  ; M.  urens  DC.  et  auct.  mult.,  Benth.,  Griseb. 
Pulle  et  Duss,  p.  216.  Bord  des  rivières,  étangs,  lisières  de  mangrove. 


— 113  — 

Guadeloupe  : bord  de  la  Grande  Rivière  à Goyave,  Sainte-Rose 
{ Stehlé , o.  446,  in  herb.  New- York  [P.  Wilson  déterm.]),  et  herb.. 
Paris). 

Répart,  géogr.  : Saint-Kitts,  Saint-Yineent,  Trinidad,  Grandes 
Antilles,  Amérique  Centrale  et  tropicale. 

M.  coehinchinensis  (Leur.)  A.  Chev.  ( Stehlé , n.  5288),  de  Marie- 
Galante,  tend  à se  naturaliser  localement,  ainsi  que  diverses  espèces 
de  Mucuna  asiatiques  rapportées  à Stizolobium  aterrinxum  Piper  et 
Tracy  : pois  mascate  et  à St.  Deeringianum  Bort,  dit  velvet  beau, 
tous  cultivés  comme  engrais  verts  ou  pour  les  graines  données  aux 
cochons. 

Erythrina  L. 

E.  glauca  Willd.  in  Ges.  Naturf.  Freunde  Berlin , Neue  Schrift,  III, 
p.  428  (1801).  Existe  en  Martinique  et  Guadeloupe  où  il  s’est  natura- 
lisé au  même  titre  que  VE.  indica  Lam.  ; longuement  décrit  par 
Duss,  après  culture  comme  arbre  d’ombrage  pour  les  caféiers  et  les 
cacaoyers,  ainsi  que  comme  arbre  de  bornage  des  plantations.  Est 
aussi  le  long  des  fleuves  côtiers. 

Répart,  géogr.  : Saint-Vincent,  Grandes  Antilles,  Amérique  cen- 
trale et  tropicale. 

E.  micropteryx  Poepp.  msc.  apud  Walp.  in  Linnaea,  XXIII, 
p.  740  (1850).  Syn.  : E.  Poeppigiana  O.  F.  Cook.  Immortel  jaune. 
Martinique  : Naturalisé  dans  les  abords  de  mangrove  : Lamentin, 
Ducos  et  Petit  Bourg,  Guadeloupe  : Sainte  Rose,  La  Boucan,  plus 
rare. 

Répart,  géogr.  : Natif  du  Pérou  ; Trinidad,  Tobago,  Grandes 
Antilles. 

E.  corallodendron  L,  Sp.  PL,  I,  ed.  II,  p.  706  (1753),  bien  décrit 
par  Duss,  paraît  le  seul  natif  des  Iles,  tous  les  autres  sont  subspon- 
tanés, avec  doute  cependant  pour  E.  glauca  Willd.,  qui  pourrait 
être  autochtone. 

Répart,  géogr.  : Saint-Kitts,  Antigue,  Saint-Vincent,  Grenade, 
Tobago,  Trinidad,  Amérique  tropicale.» 

Lonchocarpus  H.  B.  K. 

Aux  3 espèces  données  par  Duss  (p.  219-220),  on  doit  ajouter 
L.  domingensis  (Pers.)  DC.  et,  en  outre,  modifier  le  sens  donné  par 
cet  auteur  à la  première  : L.  violaceus  H.  B.  et  K.,  binôme  sujet  à 
discussion  et  ne  pouvant  s’appliquer  ici,  celui  des  Petites  Antilles 
étant  L.  Benthamianus  Pittier. 

L.  domingensis  (Pers.)  DC.  Prodr.,  II,  p.  259  (1825),  Basé  sur 
JJalbergia  domingensis  Pers.  Syn.,  II,  p.  276  (1807).  Syn.  : L.  seri- 


— 114 


ceus  H.  B.  et  K.,  var.  glabrescens  Benth.,  savonnette  rivière , savon- 
nette bois.  Guadeloupe  : Grands  Fonds  de  Sainte-Anne,  Mont  Masse- 
las.  Martinique,  Anses-d’Arlet,  Trois-Ilets  (Pagerie).  Assez  rare. 

Répart.,  géogr.  — Puerto- Rico,  Cuba,  Hispaniola,  Jamaïque. 

L.  Rentbamianus  Pittier,  Contrib.  U.  S.  Nat.  Herb.,  XX,  II, 
p.  86  (1917).  Syn.  : L.  violaceus  Benth.  Journ.  Linn.  Soc.,  Bot.,  IV, 
Suppl.  95  (1860)  non.  H.  B.  et  K.  (1823).  Pittier  a nettement  démon- 
tré l’i u validité  du  nom  de  Bentham  pour  les  xVntilles  et  l’invalidité 
de  celui  de  Kunth  (H.  B.  et  K.,  Nov.  Gen.  et  Spec.,  VI,  p.  383  ; 1823) 
pour  le  Venezuela,  le  nom  de  L.  punctatus  H.  B.  et  K.  devant  être 
retenu. 

La  description  donnée  par  Duss  sous  le  binôme  : L.  violaceus 
Kunth,  p.  219,  s’applique  fort  bien  à cette  espèce  représentée  par 
ses  n.  2663  Guadeloupe  et  1091  Martinique.  Elle  existe  aussi  aux 
Saintes  : Morne  Chameau  ( Stehlé , 1866  in  herb.  New-York  et  Paris), 
au  Nord  de  la  Martinique  ( Stehlé , n.  2214  et  n.  4540),  à la  Désirade 
et  à Marie-Galante  (plus  rare). 

Répart,  géogr.  : Endémique  des  Petites  antilles  : Saint-Eustache 
( Bo'ding) , Dominique  (!),  Sainte-Lucie  (!)  et  Barbade  (!)  (St.). 

Pteroearpus  L. 

P.  officinalis  Jaeq.,  Sel.  Stirp.  Amer.,  p.  283,  t.  183,  f.  92  (1763). 
Syn.  : P.  draco  L.,  Duss,  p.  221.  Duss  indique  qu’il  « n’existe  pas  à la 
Martinique  » et  ne  semblait  pas  y avoir  été  collecté  jusqu’à  présent. 
(Urban,  Wilson,  Britton,  Fawcett  et  RendleL  II  forme  cependant 
des  colonisations  de  mangrove  au  Galion,  près  Trinité,  ou  nous 
l’avons  collecté  (H.  Stehlé  et  J.  Beard,  n.  5826,  in  herb.  Stehlé,  en 
fleurs  et  en  fruits). 

Répart,  géogr.  — - Dominique,  Sainte-Lucie,  Saint-Vincent,  Tri- 
nidad,  Grandes  Antilles,  Amérique  tropicale. 

Ichtyomethia  P.  Br. 

Le  nom  d ’ Ichthymethia  P.  Br.,  Hist.  Jam.,  p.  296  (1756)  a priorité 
sur  Piscidia  L.  Sysl.  ed.  10,  p.  1155  (1759)  et  a été  adopté  par  Brit- 
ton et  Wilson  (Bot.  P.  R.),  A.  Chevalier  (R.  B.  A.,  p.  577),  S.  F. 
Bîake  et  par  Hitchcock,  nommé  dans  les  comités  de  mise  au  point 
des  règles  internationales  de  la  Nomenclature.  I.  piscipula  (L.) 
Hitchc.,  Gard,  and  For.,  IV,  p.  472  (1891).  Basé  sur  En/thrina  pisci- 
pula L.  Sp.  PL,  p.  707  (1753). 

On  distingue  deux  variétés  dans  nos  Iles  : 

Var.  typjca  nov.  Syn.  : Piscidia  piscipula  Sargent,  Gard,  and  For., 
IV,  p.  436  (1891),  P.  Erythrina  L.  Syst.,  ed.  X,  p.  1155  (1759). 
1.  piscipula  (L.)  Hitchc.  sensu  stricto. 


— 115 


C’est  l’espèce  décrite  par  Duss,  très  convenablement  d’ailleurs 
{ Duss , n.  2662,  Guadeloupe  et  Duss,  n.  120,  Martinique).  Très 
abondant  en  Grande  Terre,  Saintes,  Désirade  et  plus  rare  à Marie- 
Galante  ainsi  qu’à  la  Martinique  ( Stehlé , n.  3050  in  herb.  Paris). 
Piscicide. 

Var.  acuminata  (Blake)  stat.  nov.  Syn.  : I.  acuminata  Blake,  Journ. 
Wash.  Acad.,  IX,  p.  249  (1919)  et  P.  acuminata  Johnston.  Cet  arbre 
a été  diversement  compris  par  les  auteurs,  certains  tels  que  P.  Wil- 
son et  N.  L.  Britton  (Bot.  P.  R.  , V,  p.  £09)  considérant  qu’ils  n’en 
font  qu’un  seul,  d’autres,  tel  que  Blake  et  Jonhston  les  séparant 
spécifiquement.  Ce  sont,  en  tous  cas,  au  moins  deux  variétés  valables 
d’une  même  espèce. 

Nouveau  pour  les  Petites  Antilles.  Guadeloupe  : Mornes  Goblin  et 
Hirondelle,  près  Bourg  de  Gourbeyre,  rare  et  en  voie  d’extinction 
( Stehlé , n.  5594,  23  août  1944).  Piscicide. 

Répart,  gécgr.  : Grandes  Antilles  et  Amérique  tropicale. 

Machaerium  P ers. 

M.  lunuîatum  (L.  f.)  Ducke  in  Arch.  Jard.  Bot.  Rio  Janeiro,  III, 
p.  151  (1922).  Basé  sur  Plerocarpus  lunatus  L.  f.  Suppl.,  p.  317 
(1781).  Syn.  : Drepanocarpus  lunatus  Mey.,  Duss,  p.  221,  où  il  est 
bien  décrit  sous  ce  binôme  (p'.  221-222)  pour  ses  nos  3371,  3458 
Guadeloupe  et  1092  Martinique.  Espèce  de  mangrove,  surtout  en 
bordure. 

Répart,  géogr.  : Sainte-Lucie,  Saint-Vincent,  Grandes  Antilles, 
Amérique  tropicale  et  Afrique  occidentale. 

Dalbergia  L.  f. 

D.  Ec astophyllum  (L.)  Ta’ub,  in  Engl.-Prantl,  Nat.  Pflanzenfam., 
II f,  3,  p.  335  (1894).  Basé  sur  Hedysarum  Ecastophyllum  L.,  Syst., 
cd.  10,  p.  1169  (1759).  Syn.  : H ecastophyllum  Brownei  Pers.,  Duss, 
p.  222,  où  la  description  est  bonne  Guadeloupe  Duss,  n.  2658,  Stehlé, 
n.  149  et  471,  et  Martinique  Duss,  n.  1099,  Stehlé,  n.  3504,  in  herb. 
New-York  et  Paris.  Sols  humides. 

Répart,  géogr.  — Antigue,  Dominique,  Sainte-Lucie,  Saint-Vin- 
cent, Baquia,  Barbade,  Grenade,  Tobago,  Trinidad,  Grandes  Antilles, 
Amérique  et  Afrique  tropicales. 

D.  monetaria  L.  i.  Suppl.,  p.  317  (1781).  Bien  décrit  par  Duss, 
p.  222-223,  sous  le  nom  de  H ecastophyllum  monetaria  DC.  Guade- 
loupe (Duss,  n.  3028,  Stehlé,  n.  435,  New-York  et  n.  1912  Wasb.  et 
Paris  ; Martinique  (Duss.,  n.  1098,  Stehlé,  n.  2130  N. -Y.  et  Paris). 
Rivulaire. 

Répart,  géogr.  : Saint-Vincent,  Grenade,  Trinidad,  Grandes 
Antilles  et  Amérique  centrale. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


8 


— 116 


Andira  Lam. 

A.  jamaicensis  (Wright)  Urb.  Symb.  Ant.,  IV,  p.  298  et  VII Ir 
p.  300.  Basé  sur  Geoffraea  jamaicensis  ( inermis ) Wright  (1778).  $vn. 
A.  inermis  Wright  (1787). 

Var.  sapiendioides  (Benth.)  Griseb.  Fl.  Brit.  West  Ind.  [si.,  p.  202 
(1864).  Basé  sur  *4.  sapindioides  Benth.  Syn.  : Pterocarpus  sapin- 
diodes  DC.  Guadeloupe  ( Stehlê , n.  1983)  et  Martinique  ( Stehlé , 
n.  5381). 

Répart,  géogr.  : Saint-Kitts,  Antigue,  Dominique,  Sainte-Lucie^. 
Saint-Vincent,  Tobago,  Trinidad,  Amérique  et  Afrique  tropicales. 

Ormosia  Jacks. 

O.  monosperma  (Sw.)  Urb.,  Symb.  Ant.,  I,  p.  321  (1899)  et  II? 
p.  287.  Basé  sur  Sophora  monosperma  Sw.  (1788)  de  Guadeloupe 
(Bertero).  Syn.  : O.  dasycarpa  Jacks  (1811),  Duss,  p.  225-226,  bonne 
description.  Guadeloupe  {Duss,  n.  3580,  Sethlé,  n»  5381)  ; Martinique 
{Duss,  n.  686  et  1010).  Il  existe  des  graines  entièrement  rouges  sans 
mitcules  noires  et  des  fruits  à 1,  2 et  même  jusqu’à  4 semences  dans 
la  même  gousse. 

Répart,  géogr.  : Endémique  des  Petites  Antilles  : Montserrat, 
Dominique,  Sainte-Lucie,  Saint- Vincent  et  Grenade.  Falaises 
escarpées,  en  étage  méso-hygrophytique  et  plus  rarement  dans  les 
marécages  de  bordure  de  mangrove  (Guadeloupe  : Lamentin,  Sainte- 
Rose).  Des  variations  notables  de  cette  espèce  sur  les  feuilles,  les 
fleurs  et  les  fruits,  peuvent  être  notées  avec  les  stations. 


» Conclusion. 

La  Flore  Phanérogamique  de  Duss  (1897)  qui  date  à peine  d’un 
demi-siècle  et  était  pour  l’époque,  un  excellent  travail,  mérite  pour 
les  Légumineuses,  comme  pour  la  plupart  des  autres  familles,  une 
révision  et  mise  au  point  en  accord  avec  les  connaissances  actuelles. 
La  plupart  des  binômes  doivent  être  changés,  les  références  de  publi- 
cations et  les  répartitions  géographiques  doivent  être  indiquées.  Les 
descriptions  restent  bonnes  et  valables  pour  ce  groupe  en  général, 
mieux  même  que  dans  la  plupart  des  autres,  mais  de  nombreuses 
espèces  manquent.  Plusieurs  signalées  comme  n’existant  pas  en 
Martinique  ou  en  Guadeloupe,  s’y  trouvent  à l’état  spontané  et 
d’autres  se  sont  naturalisées  depuis,  le  tapis  végétal  étant  en  évolu- 
tion continuelle.  Des  espèces  que  Duss  lui-même  a collectées  par  la 
suite  ne  figurent  pas  dans  sa  Flore  et  certaines  sont  devenues  les 


— 117  — 

types  d’espèces  nouvelles  et  valables  d’Urban.  Au  lieu  des  37  genres 
et  67  espèces,  de  Duss,  42  genres  et  95  espèces  de  Papilionacées 
peuvent  être  énumérées  dans  cette  flore.  En  outre,  l’étude  des  varié- 
tés nombreuses  dans  ces  espèces  qui  sont  souvent  d’une  ample  répar- 
tition géographique,  méritait  d’être  faite,  à la  lueur  des  conceptions 
modernes,  apportant  toutes  les  précisions  désirables  sur  la  connais- 
sance des  Légumineuses  aux  Antilles  françaises. 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 


X 


118 


Le  genre  Aphananthe  (Ulmacées).  Révision  systématique 
et  Distribution  géographique  des  espèces 

Par  Jean-F.  Leroy. 

Assistant  au  Muséum 

Les  deux  genres  Gironniera  Gaud.  et  Aphananthe  Planch.  de  la 
tribu  des  Celtidoidées  (Ulmacées)  peuvent  paraître  très  voisins  dans 
certaines  de  leurs  espèces.  La  discrimination  se  fonde  sur  des  carac- 
tères qui  n’ont  pas  de  valeur  générale  mais  qui  sont  ici  d’une  cons- 
tance remarquable.  Cela  n’est  pas  exceptionnel  dans  l’ordre  des 
Urticales  où  l’on  sait  que  des  caractères  mineurs  comme  la  forme  des 
filets  staminaux  ont  été  élevés  au  rang  des  critères  fondamentaux 
dans  la  classification  des  familles  ou  des  groupes  de  genres. 

Dans  l’un  et  l’autres  des  genres  en  question  les  corrélations  n’ont 
pas  toujours  été  clairement  saisies  et  il  en  est  résulté  une  certaine 
confusion  taxonomique  qu’expriment  les  erreurs  de  nomenclature. 
Nous  avons  passé  en  revue  la  série  des  espèces  de  Gironniers  et 
d’Aphananthes  contenues  dans  l’Herbier  du  Muséum  en  nous  atta- 
chant spécialement  d’une  part  à l’étude  critique,  pour  les  différentes 
espèces,  de  l’appartenance  générique  et  d’autre  part,  mais  seule- 
ment pour  les  Aphananthes,  à l’examen  plus  précis  des  espèces  en 
tant  qu’espèces.  Toute  considération  sur  la  validité  de  telle  ou  telle 
espèce  de  Gironniera  est  donc  exclue.  Nous  avons  ainsi  été  amené  à 
rectifier  le  chevauchement  des  genres  et  à apporter  d’importantes 
corrections  à certaines  déterminations. 

L’intérêt  systématique  seul  justifiait  ce  travail,  mais  il  y avait 
cependant  une  autre  raison  encore  de  l’entreprendre,  savoir  la  dis- 
tribution géographique  du  genre  Aphananthe,  dont  les  discon- 
tinuités de  l’aire  posaient  des  problèmes  fort  intrigants. 

Les  divergences  systématiques  ou  biogéographiques  mises  en 
avant  de-ci,  de-là,  dans  les  publications  sur  cette  question  se  résol- 
vent en  partie  à la  lumière  des  résultats  que  nous  consignons  ici. 
Notons  dès  maintenant  qu’un  certain  nombre  n’eussent  pu  naître 
si  l’on  s’en  était  tenu  plus  fidèlement  au  travail  initial  de  Planchon. 
Ce  botaniste  avait  déjà,  avec  un  sens  remarquable,  réintégré  à sa 
juste  place  sous  le  nom  Aphananthe  cuspidata  Planch.  une  espèce 
due  à Blume,  Galumpita  cuspidata,  dont  nous  verrons  toute  l’im- 
portance. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


— 119  — 


v I.  — Le  genre  Aphananthe. 

1.  Anatomiquement  les  différences  entre  les  deux  genres  sont  caté- 
goriques : la  plupart  avaient  déjà  été  observées  par  Priemer  (1893). 
Ch.  Dehay  (1934)  les  avait  précisées  en  ce  qui  concerne  l’appareil 
conducteur  foliaire,  mais  seulement  pour  une  espèce  de  chaque 
genre.  Nous  les  avons  confirmées  pour  toutes  les  espèces,  anciennes 
et  nouvelles.  Les  plus  notables  peuvent  ère  ainsi  résumées  : 


Chaîne  vasculaire  foliaire 

Cristaux  d’oxalate 
de  Ca  isolés 

Mucilages 

Aphananthe 

Arc  postérieur  ouvert, 
sans  arc  antérieur  ni 
formations  médullaires. 

Généralement 
présents  notam- 
ment dans  le 
pétiole. 

Absents  dans 
toutes  les 
espèces. 

Gironniera 

Chaîne  complexe  diffé- 
rente dans  le  pétiole  et 
dans  le  limbe,  avec  for- 
mations médullaires. 

Généralement 

absents. 

Généralement 
présents 
(absents  chez 

G.  mollissima 
Gagnep.  ? 

L’un  et  l’autre  genres  possèdent  des  poils  verruqueux  : ce  carac- 
tère ne  peut  servir  qu’à  les  différencier  de  la  plupart  des  autres 
genres  de  la  même  famille  ; mais  non  de  tous,  car  certains  Celtis  par 
ex.  en  sont  pourvus  ; ni  non  plus  des  familles  voisines  où  parfois 
ce  caractère  se  retrouve,  par  ex.  chez  Teonongia  tonkinensis  Stapf. 
(Moracée).  L’absence  de  cystolithes  chez  les  deux  genres  n’a  égale- 
ment qu’une  valeur  relative. 

2.  Morphologiquement  quelques  caractères  sont  extrêmement 
nets  : 

— la  nature  sexuelle  : les  Aphananth.es  connus  à ce  jour  sont  tous 
monoïques  alors  que  les  Gironniers  sont  dioïques.  Cela,  quoique  noté 
par  Planchon,  avec  une  pointe  de  doute  il  est  vrai,. a en  général  été 
mésestimé.  Tous  les  auteurs,  sauf  Planchon,  ayant  admis  au  moins 
un  Aphananthe  parmi  les  Gironniers  et  certains  même  (Elmer)  un 
Gironnier  parmi  les  Aphananthes,  ont  été  contraints  d’incorporer 
des  éléments  faux  dans  leurs  diagnoses  génériques.  Il  en  est  résulté 
un  chevauchement  préjudiciable  des  genres.  C’est  ainsi  par  ex.  que 
A.  Lemée  parle  des  Gironniers  dioïques  ou  monoïques,  que  E.-P.  Kil- 
lip  et  C.-M.  Morton  donnent  les  Aphananthes,  comme  dioïques  et 


— 120  — 


à feuilles  dentées  en  scie,  à æstivation  valvaire.  Ces  erreurs,  l’æsti- 
vation  mise  à part  ■ — qui  est  toujours  imbriquée  — procèdent  de  la 
même  conception  ambivalente  du  genre. 

- — - les  stipules  : chez  les  Àphananthes  elles  sont  généralement  fines, 
souples,  petites,  sublinéairès  très  caduques,  soudées  (ou  libres). 
Celles  de  Gironniers  sont  au  contraire  très  remarquables,  consis- 
tantes, grandes,  libres  ou  presque,  caduques. 

— la  forme  des  fruits  : ches  les  Gironniers  la  tendance  vers  la 
réalisation  d’un  type  toujours  assez  comprimé  latéralement  est  assez 
constante.  Les  fruits  d’Aphananthe  sont  ± globuleux,  triquètres, 
non  ou  à peine  comprimés,  avec  des  stigmates  généralement  subulés. 
Les  Gironniers  ont  des  fruits  peu  charnus,  généralement  lenticu- 
laires et  comprimés,  avec  des  stigmates  ± filiformes. 

— les  caractères  foliaires  ne  sont  guère  utiles  dans  le  cas  des  Apha- 
nanthes  à feuilles  entières.  Par  contre  ils  sont  de  tout  premier  ordre 
dans  le  cas  des  feuilles  dentées  : Aucun  Gironnier  ne  présentant  de 
feuilles  totalement  et  nettement  dentées. 

La  distribution  géographique  des  deux  genres  étant  sensiblement 
la  même,  n’apporte  aucun  élément  de  valeur  systématique. 


IL  — Les  espèces  du  genre  Aphananthe. 

Le  genre  Aphananthe  fut  créé  par  Planchon  en  1848  pour  recevoir 
une  espèce  nouvelle,  A.  philip pinensis , originaire  de  Luçon.  Dans 
le  Prodrome  (1873)  le  même  auteur,  rédigeant  la  monographie  des 
Ulmacées,  ajouta  trois  espèces  : A.  rectinervis , A.  aspera,  A.  cuspi- 
data.  Depuis  trois  nouvelles  espèces  ont  été  décrites  : A.  negrosensis 
Elmer  (1909),'  A.  lissophylla  Gagnep.  (1925)  et  A.  sakalava  Leroy 
(1945).  Ces  sept  espèces  peuvent  être  ramenées  à quatre  : A.  phillip- 
pinensis,  A.  aspera,  A.  cuspidata,  A.  sakalava. 

— A rectinervis  rentre  dans  la  synonymie  de  A.  philip  pinensis. 
Cette  opinion  a été  adoptée  par  E.-D.  Merrill  (1923)  et  par  T.  Nakai 
(1932).  Ch.  Bernard  (1905)  avait  également  écarté  cette  espèce. 
Anatomiquement  Priemer  avait  cependant  cru  constater  des  diffé- 
rences suffisantes  pour  justifier  son  maintien.  Il  s’agit  selon  toute 
vraisemblance  d’une  forme  propre  à l’Australie,  et  nous  la  nomme- 
rons : A.  philip  pinensis  f.  rectinervis  (Planch.). 

— A.  negrosensis  Elm.  s’identifie  absolument  avec  la  plante  décrite 
par  Merrill  sous  le  nom  Gironniera  glabra  (1906).  Cette  espèce,  endé- 
mique ? aux  Philippines  nous  paraît  d’ailleurs  assez  aberrante  au 
sein  des  Gironniers  et  nécessitera  une  investigation  ultérieure.  Ce 
qui  est  sûr,  c’est  qu’il  ne  s’agit  pas  d’un  Aphananthe. 

— A.  lissophylla  Gagnep.  avait  été  nommée  par  Pierre  Gironniera 
lissophylla.  M.  F.  Gagnepain  en  a fait  avec  raison  un  Aphananthe. 


121  — 


Mais  nous  ne  pensons  pas  qu’il  s’agisse  d’une  espèce  nouvelle,  nous 
verrons  pourquoi  dans  la  discussion  de  A.  cuspidata. 

— A.  sakalava  Leroy  a été  créée  par  nous  en  1945  d’après  les 
spécimens  contenus  dans  l’Herbier  de  M.  H.  Perrier  de  la  Bathie. 
Spécimens  bien  incomplets,  sans  fleurs  d’aucune  sorte,  suffisants 
pour  la  détermination,  mais  qu’il  sera  utile  de  revoir  lorsqu’un  maté- 
riel nouveau  le  permettra. 

— A.  philip  pinensis  Plancb.  et  A.  aspera  (Thunb.)  Planch.  sont 
de  bonnes  espèces  incontestées  et  incontestables. 

— A cuspidata,  par  contre,  mérite  de  retenir  longuement  notre 
attention.  Il  faut  remonter  à Blume  pour  trouver  une  première  réfé- 
rence à cette  plante  qu’il  nomme  d’abord  Cyclostemon  cuspidatum 
(1825),  puis,  en  traitant  du  genre  Gironniera,  Galumpita  cuspidata 
(1851).  Thwaites  (1861)  en  fait  le  Gironniera  reticulata  et  Plan- 
chon (1873)  VA.  cuspidata.  C’est  ce  dernier  nom  ou  plutôt  A.  cuspi- 
data (Bl.)  Planch.  que  nous  avons  réhabilité. 

En  1877  Kurz,  dans  sa  Flore  forestière  de  la  Birmanie  anglaise, 
cite  le  Gironniera  cuspidata  Planch.  appelation  parfaitement  im- 
propre et  incorrecte.  C’est  sous  ce  dernier  nom  rétabli  [G.  cuspidata 
(Bl.)  Kurz]  ou  sous  celui  de  Thwaites  ( G.  reticulata)  que  l’espèce 
a été  reprise  par  les  auteurs  sans  exception  (y  compris  M.  F.  Gagne- 
pain  dans  la  Flore  de  l’ïndûchine).  Priemer  en  attribue  même  la 
responsabilité  à Bentham  et  Hooker  ( G . cupidata  Benth.  et  Hook.). 
Jusqu’à  nous  cette  espèce  litigieuse  n’avait  pas  été  élucidée  convena- 
blement. Priemer  dans  son  mémoire  sur  l’anatomie  des  Ulmacées 
écrivait  « Gironniera  cuspidata  Benth.  et  Hook.  que  Planchon 
nommait  A.  cuspidata  Planch.  appartient  anatomiquement  sans 
conteste  à Gironniera...  Pour  moi  il  ne  subsiste  de  ce  côté  aucun 
doute  sur  son  appartenance  à Gironniera.  » Il  passe  ensuite  à l’ex- 
posé de  la  structure  anatomique  des  différentes  espèces.  Ces  carac- 
tères qu’il  observe  attestent  sans  doute  qu’il  travaillait  bien  sur 
un  Gironnier,  mais  sur  une  espèce  improprement  identifiée  qui 
n’était  pas  celle  de  Planchon. 

En  1928  M.  F.  Gagnepain  signale  dans  sa  clé  des  Gironniers  et 
Aphananthe  d’Indochine  : le  fruit  nettement  comprimé,  sauf  chez 
G.  reticulata  pour  les  Gironniers,  le  fruit  non  ou  à peine  comprimé 
de  F Aphananthe.  Cette  exception  est  d’autant  plus  significative  que 
M.  F.  Gagnepain  relève  pertinemment  l’erreur  de  Pierre  concer- 
nant le  Gironniera  lissophylla.  Le  G.  reticulata,  fort  de  sa  perenrité, 
a cependant  été  maintenu  dans  la  Flore  d’Indcchine.  Mais  il  y a 
plus  : A.  lissophylla  Gagnep.  nous  paraît  devoir  rentrer  dans  la  syn- 
nymie  de  A.  cuspidata.  Celui-ci  est  assez  polymorphe  et  les  quelques 
variantes  notées  dans  l’autre  ne  sont  pas  de  valeur  à motiver  la 
création  d’une  espèce.  Ce  sont  deux  grands  arbres  monoïques,  à 
tempérament  tropical  qui  poussent  côte  à côte  au  Tonkin.  Les  diffé- 


— 122*  — 


rences  que  l’on  peut  saisir  entre  ces  deux  espèces  ne  sont  pas  supé- 
rieures à celles  qui  séparent  certaines  formes  intraspécifiques  ou 
ipême  des  variations  individuelles.  Ce  n’est  pas  là  un  càs  isolé  : 

Nous  possédons  dans  l’Herbier  du  Muséum  un  échantillon  de  la 
collection  S.  Kurz  des  îles  Andaman.  Maigre  matériel,  représenté 
seulement  par  un  rameau  feuillé,  sans  fleurs  ni  iruits.  C’est  indubita- 
blement un  Aphananthe  mais  dont  les  feuilles  ont  jusqu’à  20  cm.  de 
long,  un  nombre  élevé  de  nervures,  une  texture  un  peu  différente 
du  type  cuspidata  et  la  face  supérieure  beaucoup  plus  luisante.  Or 
Kurz  a décrit  un  Gironnier  des  Andaman  : G.  lucida  avec  fleurs 
mâles  et  drupes  identiques  à celles  de  G.  reticulata  (entendez  A.  cuspi- 
data), ne  différant  de  celui-ci  que  par  les  feuilles  plus  grandes,  plus 
coriaces,  plus  luisantes,  les  nervures  plus  nombreuses.  L’identité 
entre  le  G.  lucida  Krz  et  l’échantillon  du  Muséum  est  parfaite.  Il 
nous  faudrait  donc  appeler  cette  plante  A.  lucida  (Krz).  Mais  il  y a, 
à Java  et  ailleurs,  des  formes  à feuilles  remarquablement  grandes, 
d’aspect  moins  visiblement  réticulé  que  dans  le  type  et  qui  appar- 
tiennent cependant  à l’espèce  cuspidata.  Il  serait  irrationnel  de  voir 
dans  cet  arbres  des  Andaman  autre  chose  qu’un  A.  cupidata.  Tout 
au  plus  pourrait-on  dire  qu’il  s’agit  d’un  A.  cupidata  f.  lucida  (Kurz). 
La  plante  décrite  par  M.  F.  Gagnepain  s’en  rapproche  d’ailleurs 
assez. 

L’Herbier  du  Muséum  compte  aussi  deux  échantillons  du  sud  de  la 
Chine  (Hong-Kong)  étiquetés  Gironniera  nitida  Benth.  et  qui  sont 
également  à rapporter  à A.  cuspidata.  Le  G.  nitida  Benth.  nous 
paraît  une  espèce  bien  peu  solide. 

Il  faut  arriver  à Janssonius  (1932)  et  à Record  pour  que  le  débat 
sur  la  validité  de  G.  cuspidata  soit  rouvert.  Ces  auteurs  étudiant 
l’anatomie  du  bois  secondaire  chez  cette  espèce  et  chez  G.  subae- 
qualis  concluent  qu’il  ne  peut  absolument  pas  s’agir  d’un  même 
genre.  Le  genre  Gironniera  a été  divisé  en  deux  sections  : Nemato- 
stigma  Planch.  et  Galumpita  Bl.  ( Généra  Plantarum,  Pflanzenfami- 
lien,  Smith  in  Addimenta  ad  cognitionem  Florae  arboreae  jcwanicae , 
Koorders  et  Valeton),  G.  subaequalis  étant  placée  dans  la  pre- 
mière, G.  cuspidata  dans  la  seconde.  Janssonius  semble  proposer 
d’élever  cette  dernière  au  rang  de  genre.  Record  note  de  plus 
des  rapprochements  entre  Galumpita  cuspidata  et  Chaetacme.  Ces 
auteurs  découvrent  l’erreur,  mais  aucun  ne  trouve  la  solution. 

Aphanante  cuspidata,  présente  cependant  tous  les  caractères 
du  genre  : arbre  monoïque,  à drupes  non  comprimées,  à stipules 
membraneuses  petites  et  très  caduques,  mais  à feuilles  entières. 
C’est  probablement  ce  dernier  caractère  qui  a égaré  les  jugements. 
Sans  cependant  empêcher  M.  F.  Gagnepain  de  décrire  son  A.  lisso- 
phylla  à feuilles  entières.  Les  quelques  échantillons  qui  peuvent 
paraître  différents  [A.  lissophylla,  A.  lucida  (Kurz)]  sont  cependant 


— 123  — 

% . 

des  représentants  de  la  même  espèce.  Contrairement  à ce  que  croyait 
Kurz  les  feuilles  de  A.  cuspidata  peuvent  dépasser  12,5  cm.  de  long 
et  atteindre  18  cm.  (cf.  J. -J.  Smith  in  Koorder  et  Valeton  1910) 
et  même  20  cm.  La  texture  des  feuilles  varie  avec  le  milieu  et  avec 
l’âge  : le  réticulum  si  remarquable  dans  certains  cas  sur  les  deux 
faces  des  feuilles  peut  s’atténuer,  en  même  temps  que  la  feuille 
devient  plus  épaisse  et  plus  luisante.  Nous  avons  observé  cela  sur 
différentes  feuilles  d’un  même  rameau. 

Toute  la  structure  anatomique,  contrairement  à ce  qu’affirme 
Priemer,  vient  à l’appui  de  cette  manière  de  voir  : 

— Chaîne  vasculaire  foliaire  constituée  par  un  arc  postérieur 
ouvert,  sans  arc  antérieur,  ni  formations  médullaires.  Système 
simple,  uniforme  dans  le  pétiole  après  la  coalescence  des  faisceaux 
de  base,  et  dans  la  nervure  médiane  au  niveau  du  premier  méri- 
phylle. 

— Présence  de  cristaux  d’oxalate  de  calcium  isolés. 

- — - Absence  dë  cellules  mucilagineuses  dans  le  limbe  et  dans  le 
pétiole. 

— L’anatomie  du  bois  secondaire  est  nettement  différente  de 
celle  du  Gironniera  et  se  rapproche  fortement  de  celle  de  A.  aspera 
étudiée  pra  O.  Tippo  (1938),  notamment  par  la  présence  d’un  paren- 
chyme ligneux  abondant,  non  seulement  juxtavasculaire,  mais 
encore  circummédullaire. 

Planchon  avait  noté  que,  quoique  remarquable  par  ses  feuilles 
cet  arbre  ne  s’éloignait  pas  du  type  par  ses  fleurs  et  ses  fruits.  Il 
ajoutait  que  d’après  la  description  de  Blume  la  plante  de  Java  cor- 
respondait bien  à la  sienne,  originaire  de  Ceylan,  mais  qu’une  con- 
firmation ultérieure  était  désirable.  Il  n’y  a pas  de  doute  qu’il 
s’agit  d’une  seule  et  même  chose.  Ajoutons  que  T.  Nakai  a classé 
les  Aphananthes  en  deux  sections  : 

Eu-Aphananthe  Nakai  = A.  negrosensis,  A.  philip pinensis. 

Homoioceltis  Nakai  = A.  aspera. 

Pour  le  moment  nous  ne  pouvons  retenir  cette  conception  qui 
s’appuie  seulement  sur  trois  espèces,  dont  l’une  est  fausse.  L’homo- 
généité géographique  et  systématique  milite,  à notre  sens,  contre 
toute  subdivision  du  genre,  à l’intérieur  duquel  les  espèces  se  relient 
« par  enchaînement  ». 

(A  suivre ) 


124  — 


Révision  de  quelques  Muscinées  du  Valois 
viii.  Sphaignes 

Par  Mme  Jovet-Ast  et  P.  Jovet. 

Fernand  Camus  qui  s’occupa  longtemps  de  l’herbier  de  Muscinées 
du  Muséum,  rédigea  avec  une  conscience  remarquable  un  Catalogue 
des  Sphaignes  de  la  Flore  parisienne  1,  auquel  nous  nous  référons 
ici  par  l’abréviation  : Cat.  Dans  sa  Flore  des  Sphaignes  de  France , 
G.  Dismier,  qui  fréquenta  longtemps  aussi  le  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie, publia  un  inventaire  des  .Sphaignes  par  départements  2. 

Les  échantillons  de  Questier  furent  collectés  entre  1850  et  1867, 
ceux  de  Marcilly  vers  1860,  de  Jeanpert,  Dumée  et  F.  Camus, 
de  1890  à 1914.  Les  récoltes  qui  font  l’objet  de  cette  note  s’éche- 
lonnent entre  1924  et  1932. 

Les  Sphaignes  sont  des  êtres  fragiles,  très  sensibles  aux  change- 
ments d’acidité  et  d’humidité.  Les  forestiers,  qui  n’aiment  guère  les 
aulnaies,  les  drainent,  curent  les  fossés,  rejettent  les  « grattures  » 
sur  le  fond  du  marécage,  y accumulent  des  fascines,  des  débris  de 
meulière,  éliminent  Aulnes,  Saules  et  Bourdaines,  plantent  des 
Frênes.  Mentionnons  encore  que  la  plus  riche  des  localités  borde  un 
chemin  forestier  devenu  route  stratégique  empierrée  ! Aussi  les 
Sphaignes  disparaissent-elles,  d’où  la  nécessité  de  signaler  exacte- 
ment les  lieux  et  dates  des  récoltes  : renseignements  indispensables 
à qui  veut  tenter  de  reconstituer  l’évolution  de  la  végétation. 

Les  forêts  d’Halatte  3,  de  la  Haute  Pommeraie  et  le  marais  de 
Rouville  (env.  d’Ormoy  Yillers)  appartiennent  au  département  de 
l’Oise  ; le  marais  des  HureauX  (à  Silly-la-Poterie),  la  forêt  de 
Retz  3 et  le  Buisson  de  Cresnes  au  département  de  l’Aisne.  Les  bota- 
nistes conservent  les  noms  de  lieux  suivant  employés  par  Questier  : 
« Souillard  d’Eméville  » ou  simplement  « le  Souillard  » : lieu  tourbeux 
boisé  en  forêt  de  Retz,  au-dessus  de  la  laie  du  Petit  Bois  d’Hara- 
mont,  et  « mare  à la  Ciguë  »,  une  mare  du  Buisson  de  Cresnes  où, 
d’ailleurs,  cette  ombellifère  n’existe  plus.  La  « route  de  la  Gare  » 
(Retz)  est  l’appellation  récente  d’une  partie  de  la  laie  de  Cabi  ret. 

La  nomenclature  employée  pour  les  Sphaignes  est  celle  de  H.  Paul 


1.  In  Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  1903,  pp.  239-252  et  272-289. 

2.  In  Arch.  de  Bot.,  t.  I,  mém.  1,  64  p.,  19  fîg. 

3.  Abréviation  employée  dans  le  texte  : Hal.  pour  Forêt  d’Halatte  f Retz  pour 
Forêt  de  Retz  (ou  de  Villers-Cotterets). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


in  Engler  P flanzenfamilien  1924,  sauf  en  ce  qui  concerne  Sphagnum 
palustre  L.  pour  lequel  nous  conservons  S.  cymbifolium  Ehrh.,  parce 
que  la  section  a conservé  le  nom  de  Cymbifolia  ! Classées  par  ordre 
alphabétique,  les  Sphaignes  citées  dans  cette  note  se  répartissent 
ainsi  entre  les  différentes  sections  : 

I.  Sect.  Cymbifolia  : Sph.  cymbifolium  Ehrh.  (=  S.  palustre  L.). 

II.  Sect.  Acutifolia  : S.  fiinbriatum  Wils.,  S.  acutifolium  Ehrh., 
S.  plumulosum  Rôll  (=  S.  subnitens  Russ.  et  Warnst.) 

III.  Sect.  Cuspidats  : S.  cuspidatum  Ehrh.,  S.  recurvum  Pal.  de 
Beauv. 

IV.  Sect.  Squarrosa  : S.  squarrosum  Pers. 

V.  Sect.  Rigida  : S.  compactum  DC. 

VI.  Sect.  Subsecunda  : S.  subsecundum  Nees,  S.  inundatum  (Russ.) 
Warnst,  S.  auriculatum  Schpr. 

Sphagnum  acutifolium  Ehrh.  - — • [Cat.  F.  Camus  : Hal.  Mont 
Pagnotte  (Camus)  ; Retz,  le  Souillard  (Questier,  1859)].  — Hal., 
Mont  Pagnotte,  pente  N.  Aulnaie  à Sphaignes,  12-VII-25,  avec 
Sph.  cymbifolium,  Rhytidiadelphus  loreus,  Plagiothecium  undulatum, 
Callitiiche  stagnalis.  ■ — • Retz,  pente  N,  Fontaine  du  Hacot,  Aulnaie 
à Sphaignes  envahie  de  Ronces  avec  Carex  helodes  ( = biligularis), 
C.  remota,  C.  pendula,  Sph.  cymbifolium,  Polytrichum  commune  (r), 
Catharinea  undulata,  20-VII-28.  — - Bois  du  Roi,  env.  de  Rouville- 
Ormoy-Villers,  marais  siliceux,  fossé  mouillé  asséchant  l’Ericetum 
Tetralicis,  avec  Sph.  compactum,  20-VIÏ-27.  — Les  Hureaux,  tour- 
bière alcaline  de  vallée  devenant  tourbière  de  transition  : Eriophorum 
(sp.  plur.),  Sph.  cymbifolium,  S.  plumulosum,  S.  squarrosum. 

Sphagnum  auriculatum  Schpr.  — [Indiqué  : « Oise  (Jovet)  » sans 
précision  de  localité  in  Dismier,  Fl.  des  Sphaignes  de  France].  — ■ 
Retz,  Aulnaies  à Sphaignes  : le  Souillard,  20-VII-28,  (v.  Sph.  plu- 
mulosum) ; Route  de  la  Gare,  avec  Sph.  inundaium,  14- VI 1-29.  — • 
Halatte,  sur  le  sol  glaise-sableux  et  nageant  : marettes  des  Fouil- 
leux  (près  de  Fleurines),  10-IV-25  ; pente  N.  du  Mont  Pagnotte, 
Aulnaies  à Sphaignes  avec  Sph-,  cymbifolium,  Polytrichum  commune, 
P.  attenuatum,  Rhytidiadelphus  loreus,  Plagiothecium  undulatum , 
Calypogeia  fissa,  Cephalozia  bicuspidata,  8-1-25,  et  sur  un  talus 
formant  la  limite  supérieure  de  l’ Aulnaie,  mêlé  de  Mnium  hornum, 
8-1-25  ; — environs  de  Bellecroix,  forme  terrestre  et  forme  sub- 
mergée (v.  S.  subsecundum),  5-V-32. 

Sphagnum  compactum  R.  C.  et  sa  var.  squarrosum  Russ.  (dét. 
Dismier),  marais  siliceux  de  Rouville  (Ormo^-Villers)  : fossé  assé- 
chant la  lande  à Erica  Tetralix,  avec  Sph.  acutifolium,  Polytrichum 
nttenuatum  et  P.  commune,  20-VIÏ-27  et  1928. 

Sphagnum  cymbifolium  Ehrh.  ( = S.  palustre  L.).  - — - [Herbier 


— 126  — 


Camus  : fossé  de  la  laie  de  Cabaret,  près  de  la  Laie  de  Taillefontainu 
(1904).  — Cat.  Camus  : Forêt  d’Halatte,  Mont  Pagnotte  ; forêt  de 
Retz  : mares  du  Souillard  (Questier),  près  du  chemin  de  Vivières 
(L.  Marcilly)].  - — - Haute-Pommeraie,  marge  mouillée  de  la  Mare 
des  Sots,  avec  Polytrichum  commune,  P.  attenuatum,  Thuidium 
tamariscinum,  C allier gonella  cuspidata,  29-III-28  ; marge  (à  sec 
le  29-VI1I-28)  de  la  Mare  de  la  Tuilerie,  en  compagnie  de  Carex 
leporina,  Agrostis  canina,  et,  dans  la  zone  submergée  lors  des  hautes 
eaux,  en  compagnie  de  Glyceria  fluitans,  29-VÏII-28  ; Mare  Madame, 
marge  qui  découvre  l’été.  — Hal.,  Mont-Pagnotte,  au-dessous  de  la 
Route  dvi  Grand  Maître,  avec  de  belles  Osmondes  et  de  grands 
Aulnes,  et  sur  la  route  Camomie,  7-YÏ1I-24  et  21-VÏ-31  ; Chemin 
qui  Sonne,  également  sur  racines  saillantes  de  Quercus  sessiliflora, 
14-IV-25  ; bord  d’une  mare  de  l’E.  de  la  route  de  la  Fontaine- 
Aubert  : les  Sphaignes  cèdent  la  place  au  Leucobryum  glaucum  y 
fréquent  sur  la  pente  N.  dans  des  Aulnaies  ou  à leur  emplacement, 
en  particulier  avec  Sph.  recuroum,  le  S.  cymbifolium  y est  présent 
sous  plusieurs  variétés  déterminées  par  G.  Dismier  : var.  virescens, 
var.  compactum,  var.  squarrosulum  : 8-1-25,  ...  21-VI-31  ; Route  des 
Grands  Chênes,  malingre,  dans  des  dépressions  argilo-sableuses  du 
chemin  (Cicendietum  ombragé),  1925  ; — au  pied  du  Point  de  vue 
de  la  Relie- Image,  ruisseaux  et  petits  marais  siliceux  : talus  suintant 
(à  Blechnum ),  ta  dans  un  fossé  mouillé,  pa  dans  un  peuplement  de 
Carex  acutiformis,  29-111-30  ; - — - environs  de  Bellecroix,  (v.  Sph.. 
subsecundum ),  5-V-32.  — Retz,  Fontaine  du  Hacot,  v.  Sph.. 
aculifolium,  17 -X-26  et  20-VII-28  ; laie  de  Cabaret,  Aulnaie  à 
Sphaignes  et  Fontaine  de  Schifosse,  15-IX-26  ; pente  N.,  env.  du 
Chemin  de  Mazancourt,  avec  Polytrichum  formosum  (c’est  un  des 
survivants  de  l’Aulnaie  après  assèchement),  13-IX-26  ; Aulnaies  du 
Souillard  (v.  Sph.  plumulosum)  et  entre  le  Souillard  et  la  Fontaine 
du  Hacot,  20-V1I-28.  - — • Marais  des  Hureaux,  forme  à rameaux 
latéraux  courts,  ll-ÏX-24,  16iX-30. 

Sphagnum  cuspidatum  Ehrh.  - — • Retz,  route  de  la  Gare,  Aulnaie- 
Roncier,  avec  Plagiothecium  silvaticum,  Eurhynchium  Stokesii, 
Sph.  cymbifolium,  15-IX-26.  Retz,  pente  N.,  à l’E.  du  chemin  de 
Mazancourt,  Aulnaie  à Sphaignes,  à Carex  pendula,  C.  remota,  Polys- 
tichum  dilatatum,  Chryso splénium  oppositifolium,  Lysimachia  nemo- 
rum,  15-IX-26. 

Sphagnum  fimbriatum  Wils.  — Hal.  : sur  une  souche,  pente  N. 
du  Mont  Pagnotte  ; sur  un  échantillon,  quelques  feuilles  caulinaires 
présentent  des  caractères  du  Sph.  Girgensohni,  mais  c’est  un  S.  fim- 
briatum (R.  Gaume  dét.),  29-1X-27  et  15-VIII-28.  — Retz 
angle  du  chemin  de  Taillefontaine  à Eméville  et  de  la  route  d’Emé- 
ville,  talus  vertical  humide  à Blechnum  avec  Polystichum  dilatatum y 
Rhytidiadelphus  loreus,  15-IX-26. 


— 127  — 


Sphagnum  inundatum  (Russ.)  Warnst.  — Retz  : Souillard  d’Emé- 
ville,  20-VII-28  ; Aulnaie  à Sphaignes  dégradée  de  la  Fontaine  de 
Schifosse  avec  Sph.  cymbifolium  et,  un  peu  à l’W.,  Fontaine  de 
Mamelaine,  14-VIÏ-29  ; mur  à Blechnum,  route  de  la  Gare  (angle  de 
la  route  de  Taillefontâine)  et  dans  l’Aulnaie  marginale  de  la  route 
avec  Carex  helodes,  C.  stellulata,  Polystichum  montanum,  Blechnum, 
Lysimachia  nemorum,  Sph.  cymbifolium,  S.  auriculatum,  Bhytidiadel- 
phus  loreus,  Plagiothecium  undulatum,  Pellia  epiphylla,  Polytrichum 
commune,  15-IX-26  et  12-VI-24.  — Fleurines,  glaisière  des  Fouilleux, 
nageant  dans  l’une  des  mares  avec  Drepanocladus  fluitans,  10-IV-25. 
— Hal.,  env.  de  Rellecroix  (v.  Sph.  subsecundum) , 5-Y-32. 

Sphagnum  plumulosum  R5ll.  — [Cat.  : Forêt  d’Halatte,  Mont 
Pagnotte  (F.  Camus,  1903  ; Eméville  (Questier,  1858)  ; Silly-la- 
Poterie,  les  Hureaux  (Dumée)  ; forêt  de  Retz,  mares  du  Souillard 
{Questier,  1859)  1.  - — - Jeanpert  le  récolte  aux  Hureaux  le  29-ÏV- 
1894  (in  Herh.  Mus.  Paris)  mais  ne  le  publie  pas].  • — • Retz  : Souil- 
lard d’Eméville,  en  compagnie  de  : Osmunda  regalis,  Polystichum 
dilatatum,  Blechnum  Spicant,  Carex  helodes,  Scutellaria  minor.  Rien 
que  la  sation  ait  perdu  quelques  espèces  depuis  1861,  c’est  encore 
une  des  meilleures  Aulnaies  à Sphaignes  du  Valois.  Voici  seulement 
quelques  Muscinées  : Sph.  auriculatum,  S.  cymbifolium,  S.  squarrosum, 
S.  inundatum,  Campylopus  paradoxus,  Aulacomnium  palustre,  Dicra- 
num  Bonjeani,  Biccardia  multifida,  Calypogeia  Trichomanis,  C.  fissa 
et,  assez  abondant  : Pallaoicinia  (=  Bilaena)  Lyellii  2 13-IX-26  et 
19-VI-30.  • — Les  Hureaux,  Schoenetum  incendié  en  1929,  16-.X-30. 
- — Non  revu  au  Mont-Pagnotte. 

Sphagnum  recurvum  Pal.  de  Reauv.  — [Cat.  : Forêt  d’Halatte  : 
Mont  Pagnotte  (F,  Camus)  ; Buisson  de  Cresnes  (Jeanpert)  ; Fcrêt 
de  Retz,  sans  précision  (L.  Marcilly)].  - — Buisson  de  Cresnes,  « mare 
à la  Ciguë  »,  localisé  au  milieu  du  Sph.  squarrosum,  dans  la  Saulaie 
flottante  avec  Drepanocladus  fluitans,  Eurhynchium  Stokesii  ; Bra- 
chythecium  rutabulum  et  une  pîantule  de  Fagus,  17-ÏV-27.  - — - Retz  : 
entre  le  Souillard  et  la  Fontaine  du  Hacot,  petite  Aulnaie  à Sphai- 
gnes-Roncier,  avec  Osmunda  regalis,  Polystichum  dilatatum,  Thui- 
dium  tamaris cinum,  Sph.  cymbifolium,  20-VIII-28  ; route  de  la 
Gare,  Aulnaie  traversée  par  la  laie  de  Taillefontaine,  avec  Sph. 
cymbifolium,  14-VII-29.  — Hal.  Mont  Pagnotte,  pente  N.,  route  du 
Haut-Merdun,  Aulnaie  à Sphaignes  ayec  Polystichum  montanum, 
P.  dilatatum,  Blechnum  Spicant,  Epilobium  palustre,  11-XI-25. 

Sphagnum  squarrosum  Pers.  — [Cat.  Buisson  de  Cresnes  (Jean- 
pert). Herbier  Camus,  20-VIII-1899,  mare  à Cicuta  virosa,  Buisson 
de  Cresnes],  - — - Retz  : Souillard  d’Eméville,  rare  (v.  Sph.  plumulo- 

1.  Les  dates  ne  figurent  pas  in  Camus,  Cat. 

2.  Cette  Hépatique  n’est  indiquée  aux  environs  de  Paris  qu’aux  Vaux-de-Cernay 
(S.-et-O.)  par  F.  Camus  (in  Husnot,  Hepaticologia  Gallica,  2e  éd.,  1922). 


' — 128  — 

sum),  20-VÏÏÏ-28.  Cresnes,  « Mare  à la  Ciguë  » rarement  flottant  et 
alors  ne  laissant  émerger  que  les  « têtes  » des  rameaux  ; il  constitue 
toute  la  masse  de  l’îlot  flottant  que  dominent  les  Saules  et  à la  lisière 
duquel  il  se  mêle  au  Calliergon  cordifolium  et  s’enchevêtre  de  Riccia 
fluitans  et  d’une  hydromorphose  d ' Eurhynchium  Stokesii  ; au  centre 
de  cette  Saulaie  flottante,  il  recouvre  la  partie  couchée  des  Saules  et 
tente  de  s’élever  le  long  des  jeunes  troncs  dressés  où  il  entre  en 
compétition  avec  des  hydromorphoses  d’ Eurkynchium  striatum,  E. 
Stokesii,...  15-VÏI-28.  ■ — 'Les  Hureaux,  dans  l’Aulnaie  tourbeuse  à 
Rhamnus  frangula,  Polystichum  Thelypteris,  à la  limite  d’un  Phrag- 
miteto-Cladietum,  4-ÏX-25. 

Sphagnum  subsecundum  Nees.  — [Cat  : Eméville,  limite  de  la 
forêt  de  Yillers-Cotterets  (Questier,  1858)  1],  — Cresnes,  mare  à la 
Ciguë,  dans  la  Saulaie  flottante  à Sph.  squarrosum  ta,  S.  recurvum  r,. 
mêlé  à Depranocladus  fluitans,  Hypnum  cupressiforme,  15-VII  28.  — 
Retz  : route  de  la  Gare,  sur  une  pente  sub-suintante,  avec  Sph, 
cymbifolium,  S.  inundatum,  S.  auriculatum,  Pellia  epiphylla,  Bra- 
chythecium  rutabulum  var.  longise'um,  Carex  helodes,  C.  stellulata y 
C.  pendula,'  14-VIÏI-29.  — Hal.  : environs  de  Bellecroix,  forme  ter- 
restre et  forme  submergée,  petite  tache  mouilleuse  (sables  tourbeux) 
avec  flaques  d’eau  de  plusieurs  mètres  carrés  ; en  compagnie  de 
Sph.  cymbifolium,  S.  auriculatum,  S.  inundatum,  Lophocolea  cuspi- 
data,  Campylopus  pyriformis,  5-V-32. 

Toutes  les  Sphaignes  habitent  des  milieux  acides  ou,  au  moins,, 
neutres.  Celles  du  Mont  Pagnotte  (Hàl.),  de  la  forêt  de  Retz  (Souil- 
lard  d’Eméville,  laie  de  Taillefontaine,  Route  de  la  Gare)  vivent  au 
niveau  des  marnes  vertes  sous-jacentes  aux  sables  de  Fontaine- 
bleau ; celles  des  environs  de  Bellecroix,  du  Carrefour  Bertrand  et 
des  Fouilleux  (Hal.),  des  mares  delà  Haute  Pommeraie,  du  marais 
de  Rouville  et  de  la  mare  du  Buisson  de  Cresnes,  se  trouvent  suri  es 
sables  auversiens,  non  loin  de  la  couche  de  glaise  sous-jacente  ou  à 
son  contact.  Au  marais  des  Hureaux  (Çilly-la-Poterie),  la  situation 
est  tout  autre  : les  Sphaignes  vivaient  sans  contact  très  intime  avec 
la  tourbe  à surface  d’ailleurs  très  proche  de  la  neutralité  : deux  d’entre 
elles  formaient  des  coussins  quasi-suspendus  entre  les  Carex , 
Cladium  et  Phragmites  ; c’était  une  tourbière  alcaline  se  transfor- 
mant en  tourbière  de  transition.  D’après  des  renseignements  récents 
ces  stations  seraient  détruites  par  l’extraction  de  la  tourbe. 

Les  localités  les  plus  riches  sont  les  Aulnaies  de  la  pente  N.  de  la 
forêt  de  Retz  qui  possèdent  8 Sphaignes  : * Sph.  acutifolium,  * S.  auri- 
culatum, S.  cuspidatum,  * S.  cymbifolium,  *S.  fimbriatum,  S.  inun- 
datum, * S.  recurvum,  S.  subsecundum  ; Si  l’on  ajoute  S.  squarrosum 

1.  Localité  non  retrouvée  : probablement  détruite  actuellement. 


129 


et  S.  plumulosum,  présents  au  tout  proche  « Souillard  »,  cette  partie 
de  la  forêt  recèle  10  espèces  de  Sphaignes.  Six  espèces  seulement  (*) 
se  retrouvent  au  Mont  Pagnotte,  mais  la  forêt  d’Halatte  renferme 
8 Sphaignes  en  comptant  celles  de  Bellecroix  et  des  Fouilleux. 

Cette  note  ajoute  des  localités  à celles  déjà  connues  : Ormoy,  les 
Hureaux  pour  Sph.  acutifolium  ; le  Buisson  de  Cresnes,  le  N.  de  la 
forêt  de  Retz,  la  forêt  d’Halatte  pour  S.  subsecundum  ; les  Hureaux, 
le  Souillard  pour  S.  squarrosum  ; mais  S.  plumulosum  n’a  pas  été 
revu  au  Mont  Pagnotte.  Dans  ce  recensement  total  de  11  espèces, 
5 n’avaient  pas  encore  été  indiquées  dans  les  localités  étudiées  : Sph. 
auriculatum,  S.  cuspidatum,  S.  compactum,  S.  fimbriatum,  S.  inunda- 
tum. 


Laboratoire  de  Cryptogamie  du  Muséum. 


130 


Note  préliminaire  sur  le  genre  Sciuroïdes  Forsyth  Major 
Par  l’Abbé  R.  Lavocat. 


Le  genre  Sciuroïdes,  créé  par  Forsyth  Major  en  1869  pour 
Sciuroïdes  siderolithicus , a été  revu  par  Schlosser  dans  sa  mono- 
graphie des  Rongeurs  en  1884,  et  par  Dehm  en  1936.  Ce  dernier 
auteur  distingue  5 espèces  dans  le  genre,  trois  d’entre-elles  provenant 
des  Phosphorites  du  Quercy.  J’ai  été  amené,  à la  faveur  de  mes  tra- 
vaux sur  les  rongeurs  oligocènes,  à reprendre,  pour  comparaisons, 
l’étude  de  ce  groupe,  et  par  la  suite  M.  J.  Piveteau  m’a  demandé 
de  préciser  autant  que  possible  la  détermination  spécifique  exacte 
de  3 fort  beaux  crânes  dont  il  fait  l’étude. 

J’ai  disposé  de  l’important  matériel  des  Phosphorites  du  Quercy 
appartenant  aux  collections  de  Paléontologie  du  Muséum,  soit  plus 
de  180  mandibules  et  environ  70  demi-maxillaires  généralement 
assez  complets.  Des  mêmes  gisements^  j’ai  également  pu  étudier  des 
échantillons  du  laboratoire  de  Géologie  de  Marseille,  que  M.  G.  Cor- 
roy  a très  aimablement  mis  à ma  disposition  ; j’ai  également  vu, 
bien  entendu,  les  dentitions  des  pièces  étudiées  par  M.  J.  Piveteau. 

J’ai  pu  constater  que  les  diagnoses  spécifiques  antérieures  sont 
souvent  beaucoup  trop  imprécises  pour  être  utilisables.  En  outre, 
les  espèces  ont  été  basées  tantôt  sur  des  mandibules,  tantôt  sur  des 
maxillaires,  et  les  attributions  réciproques  restent  incertaines.  Sans 
compter  que  les  prémolaires  de  lait  paraissent  avoir  été  prises  parfois 
pour  des  dents  définitives,  et  leurs  caractères  utilisés  mal  à propos 
à des  fins  taxonomiques.  Il  faut  ajouter  que  les  figures  sont  générale- 
ment si  schématiques  ou  si  floues  qu’elles  supportent  n’importe 
quelle  interprétation  spécifique. 

D’ores  et  - déjà,  comme  préliminaire  à une  révision  complète,  il 
est  possible  de  faire  les  observations  suivantes  : 

1.  La  variabilité  individuelle  des  caractères  dentaires  est  considérable, 
surtout  à la  dentition  supérieure. 

2°  La  taille  varie  certainement  dans  de  larges  limites  et  ne  doit  être 
utilisée  qu’avec  une  très  grande  prudence  comme  indication  d’espèce. 

3.  La  morphologie  des  dents  inférieures  est  plus  simple  et  plus  uniforme 
que  celle  des  dents  supérieures,  et  peut  être  certaines  espèces  ne  peuvent- 
elles  être  séparées  par  l’examen  des  mandibules  seules. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


— 131  — 


4°  Il  existe  une  P 4 de  lait  à la  mandibule  et  au  maxillaire.  J’en  ai  vu 
plusieurs  spécimens  en  place  avec  la  dent  de  remplacement  en  dessous. 

5°  En  tenant  compte  à la  lois  de  la  taille  et  des  caractères  dentaires, 
on  est  amené  à établir,  pour  les  maxillaires,  6 groupes  de  formes  au  moins. 
L’une  de  ces  formes  est  très  rare  et  la  mandibule  correspondante  manque 
sûrement.  Il  reste  que,  en  regard  des  5 forces  supérieures,  nous  ne  pou- 
vons distinguer  que  3 ou  peut-être  4 formes  de  dents  mandibulaires. 
D’aiTeurs  ii  paraît  délicat  d’attribuer  une  valeur  certainement  spécifique 
aux  groupes  ci-dessus  indiqués. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


9 


— 132 


Remarques  sur  la  classification  des  Ophidiens 

ET  PARTICULIÈREMENT  DES  BOIDAE  DES  MASCAREIGNES 
(Bolyérinae  SUBFAM.  NOV.) 

Par  Robert  Hoffstetter. 

( Note  présentée  par  V abbé  R.  Lavocat.) 


Les  vertèbres  des  Ophidiens  présentent  fréquemment,  à leur  face 
inférieure,  une  hypapophyse  due  à l’élément  hypocentral  qui  se 
soude  au  centrum  de  la  vertèbre  précédente.  Comme  il  est  de  règle 
chez  les  Reptiles,  ces  apophyses  sont  constantes  dans  les  régions 
cervicale  (celle-ci  mal  individualisée  chez  les  Serpents)  et  caudale. 
Dans  cette  dernière  région,  elles  prennent  la  forme  d’une  fourche, 
homologue  des  os-ch'evrons  d’autres  groupes,  et  reçoivent  alors  le 
nom  d’haemapophyses  L II  n’y  a rien  là  que  d’assez  banal.  Mais  les 
Ophidiens  se  singularisent  par  la  persistance  des  hypapophyses 
dans  la  région  dorsale.  La  plupart  des  Serpents  portent  en  effet  des 
hypapophyses  à la  face  inférieure  des  vertèbres  dorsales  antérieures. 
Mais  il  en  est  chez  qui  toutes  les  vertèbres  du  tronc  présentent  cette 
ornementation.  De  sorte  que,  d’après  ce  caractère,  on  peut  distin- 
gser  deux  groupes  d’Ophidiens,  suivant  qu’ils  possèdent  ou  non  des 
hypapophyses  distinctes  dans  la  région  dorsale  postérieure.  De  telles 
hypapophyses  sont  constantes  chez  les  f ■■Palaeophidés,  f Archaeo- 
phidés,  Elapidés,  Hydrophiidés  et  Vipéridés.  Elles  sont  absentes 
chez  les  f Pachyophidés,  f Simoliophidés,  Typhlopidés,  Lepto- 
typhlopidés,  Uropeltidés,  Anilidés,  Xenopeltidés  et  Dipsadidés.  Par 
contre,  on  sait  que  les  deux  types  se  rencontrent  chez  les  Colubridés. 
Et  nous  verrons  plus  loin  que,  contrairement  à ce  qui  était  admis 
jusqu’ici,  les  Boïdés  sont  dans  le  même  cas. 

En  présence  d’un  fait  anatonqique,  il  faut  toujours,  avant  de  l’uti- 
liser en  systématique,  essayer  d’établir  s’il  s’agit  ou  non  d’un  carac- 
tère adaptatif.  Est-ce  ainsi  que  l’on  doit  interpréter  la  présence 
d’hypapophyses  dans  la  région  dorsale  postérieure  ? On  serait  tenté 
de  l’admettre  en  constatant  que  ce  caractère  paraît  souvent  lié  au 
mode  de  vie.  Alors  que  tous  les  vrais  fouisseurs  ne  présentent  aucune 
saillie  sous  leurs  vertèbres  dorsales,  il  est  remarquable  en  effet  que 

1.  Certains  auteurs  commettent  une  confusion  en  nommant  « lymphapophyses  » 
ces  apophyses  hémales.  Le  terme  de  Jymphapophyse  a été  créé  pour  les  apophyses 
transverses  bifides  qui,  dans  la  région  anale,  protègent  les  cœurs  lymphatiques. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


— 133  — 


les  groupes  de  Serpents  exclusivement  aquatiques  sont  toujours 
munis  d’hypapophyses  sur  toute  la  longueur  du  tronc  : c’est  le  cas 
des  t Palaeophidés  (qui  présentent  même  deux  hypapophyses 
consécutives  par  vertèbre),  des  f Archaeophidés,  des  Acrochordinés, 
des  Homalopsinés  et  des  Hydrophiidés.  Remarquons  aussi  que  les 
Natricinés,  qui  en  sont  également  pourvus,  sont  généralement  d’ex- 
cellents nageurs.  Il  est  vrai  que  les  Pachyophidés  et  Simoliophidés 
crétacés,  pourtant  marins,  ne  possèdent  pas  d’hypapophyses  dans  la 
région  dorsale  ; mais  il  n’est  pas  encore  prouvé  qu’il  s’agit  là  de 
véritables  Serpents  et  S.  W.  Williston  les  rapproche  plutôt  des 
Dolichosauriens. 

Il  y a sans  doute,  dans  ces  faits,  autre  chose  qu’une  coïncidence 
fortuite.  Remarquons  cependant  que  certains  Serpents  semi-aqua- 
tiques, comme  Eunectes,  ne  possèdent  pas  d’hypapophyses  dans  la 
région  dorsale  postérieure.  Et  surtout,  il  est  des  familles  entières, 
telles  celles  des  Elapidcs  et  des  Vipéridés,  où  ces  hypapophyses 
sont  vigoureusement  développées,  sans  qu’il  y ait  pour  autant 
d’adaptation  à la  vie  aquatique. 

Je  ne  crois  donc  pas  qu’on  puisse  considérer  la  présence  de  telles 
apophyses  comme  un  caractère  adaptatif,  en  liaison  par  exemple 
avec  le  développement  de  muscles  utilisés  pour  la  natation.  D’ail- 
leurs la  nature  même  dp  ces  hypapophyses,  qui  représentent  des 
hypocentra  persistants,  s’oppose  à cette  interprétation.  Il  me  semble 
plus  correct  de  supposer  que  la  présence  préalable  de  ces  hypapo- 
physes dans  un  groupe  de  Serpents  a favorisé  — il  reste  à préciser 
en  quoi  — l’adaptation  à la  vie  aquatique.  Ces  hypapophyses  pré- 
céderaient l’adaptation  et  n’en  seraient  nullement  le  résultat. 

Une  conclusion  se  dégage  de  ce  qui  précède.  Si  les  hypapophyses 
des  vertèbres  dorsales  postérieures  ne  sont  pas  un  caractère  adapta- 
tif, on  doit  leur  reconnaître  une  signification  importante  dans  la 
systématique  des  Ophidiens.  On  constate  en  effet  que  la  plupart  des 
familles' sont  homogènes  à cet  égard  : tous  leurs  membres  possèdent 
(ou  ne  possèdent  pas)  ces  hypapophyses.  Seuls  font  exception  les 
Colubridés  et  les  Boïdés,  qui  sont  d’ailleurs  des  groupes  centraux, 
à partir  desquels  on  peut  faire  dériver  un  certain  nombre  d’autres 
familles. 

Examinons  successivement  ces  deux  derniers  groupes. 

Colubridés.  •—  L’importance  du  caractère  dont  il  est  question 
a déjà  été  reconnue.  C’est,  après  la  morphologie  dentaire  et  l’adap- 
tation à la  vie  aquatique,  l’un  des  critères  utilisés  pour  diviser  les 
Colubridés  en  sous-familles.  Cependant,  il  me  semble  que  la  hié- 
rarchie de  ces  caractères  serait  à reprendre. 

A considérer  les  Colubridés,  on  doit  reconnaître  en  effet  que  les 
sous-familles  des  Acrochordinés  et  des  Homalopsinés  sont  bien 


individualisées  ; elles  sont  d’ailleurs  homogènes  quant  au  caractère 
étudié.  Par  contre,  la  masse  des  autres  Colubridés  ne  me  paraît  pas 
divisée  d’une  manière  satisfaisante.  On  a sans  doute  accordé  trop 
d’importance  à l’acquisition  de  crochets  sillonnés  postérieurs,  car 
il  semble  bien  que  ceux-ci  ont  apparu  dans  des  phylums  différents. 
C’est  ainsi  que  bien  des  Boïginés  sans  hypapophyses  postérieures 
(Opisthoglyphes)  sont  beaucoup  plus  proches  des  Coronellinés 
(Aglyphes),  que  ces  mêmes  Coronellinés  ne  le  sont  des  Natri cinés, 
pourtant  aglyphes  également.  Il  y a parfois  quasi  identité  entre  les' 
vertèbres  des  animaux  des  deux  premiers  groupes.  De  même  G. -A. 
Boulenger  a déjà  signalé  que,  parmi  les  Opisthoglyphes,  Elaschis- 
todon  (Elachistodontiné)  est  une  véritable  réplique  de  Dasypeltis 
(Rhacbiodontiné)  parmi  les  Aglyphes.  Est-il  bien  justifié  de  main- 
tenir éloignés  dans  la  classification  des  animaux  aussi  proches  ? 

Il  est  à souhaiter  que  cette  classification  soit  reprise  à la  lumière 
des  caractères  anatomiques.  Et  il  semble  que  notamment  la  présence 
des  hypapophyses  ait  une  grande  importance.  La  remarque  de 
M.  F.  Mocquard,  d’après  laquelle  la  presque  totalité  des  Colubridés 
de  Madagascar  (Aglyphes  et  Opisthoglyphes)  est  pourvue  d’hypapo- 
physes  postérieures  1,  me  paraît  très  significative.  Ne  faut-il  pas 
voir  là  la  marque  d’un  phylum  qui  seul  aurait  pu  s’introduire  dans 
cette  aire  isolée  ? 

Boïdés.  — Alors  que  l’hétérogénéité  des  Colubridés  a toujours 
été  reconnue,  il  était  admis  que  les  Boïdés  présentaient  tous  des  ver- 
tèbres dorsales  postérieures  dépourvues  d’hypapophyses. 

Or,  en  étudiant  le  matériel  subfossile  récolté  à la  Mare  aux  Songes 
(Ile  Maurice)  par  P.  Carié,  j’ai  été  surpris  de  rencontrer,  avec  quel- 
ques os  céphaliques,  de  nombreuses  vertèbres  d’un  Serpent  que  tous 
ses  caractères  classent  parmi  les  Boïdés,  mais  qui  possède  des  hypa- 
pophyses sur  toutes  les  vertèbres  dorsales.  J’ai  cherché,  pour  faire 
une  comparaison,  à étudier  le  squelette  des  deux  petits  Boïdés  qui 
vivent  encore  à l’ Ile  Ronde,  près  de  Maurice  : Bolyeria  multicarinata 
(Boie)  et  Casarea  Dussumieri  (Schlegel).  Ces  espèces  sont  mal- 
heureusement rares  et  je  n’ai  pu  préparer  les  squelettes  complets. 
Cependant,  M.  Malcolm  Smith,  du  British  Muséum,  a eu  l’obli- 
geance de  me  communiquer  3 vertèbres  dorsales  postérieures  de 
Bolyeria.  Ce  Serpent  possède,  comme  le  fossile,  des  hypapophyses 
bien  marquées  dans  cette  région  du  tronc.  Il  y a même  une  grande 
similitude  entre  les  deux  formes,  mais  l’animal  actuel  se  distingue 
par  la  présence  de  prézygapophyses  fines  et  aiguës,  qui  dépassent 
nettement  le  bord  de  leurs  facettes  articulaires.  En  ce  qui  concerne 
Casarea,  M.  Angel,  du  Laboratoire  d’Herpétologie  du  Muséum,  a 

1.  Seul  fait  exception  le  genre  Mimophis,  avec  une  seule  espèce. 


bien  voulu  me  confier  le  type  même  de  Duméril  et  Bibron  (Leptoboa 
Dussumieri,  Coll.  Dussumier).  Et  j’ai  pu  constater,  par  une  incision 
ventrale,  que  ce  genre  présente  également  des  hypapophyses  dans 
la  région  dorsale  postérieure.  Je  n’ai  pas  encore  de  documents  suffi- 
sants pour  décider  si  le  fossile  de  l’ Ile  Maurice  appartient  à l’un  des 
deux  genres  actuels  de  l’ Ile  Ronde.  Mais  il  résulte  déjà  de  ces  obser- 
vations que  tous  les  Boïdés  des  Mascareignes  sont  pourvus  d’hypapo- 
physes  sur  toutes  les  vertèbres  du  tronc.  Et  ce  caractère  assigne  à 
ces  animaux  une  position  très  à part  parmi  les  Boïdés.  Je  lui  attribue 
même  une  importance  plus  grande  qu’à  la  présence  ou  l’absence  du 
post-frontal,  utilisée  pour  diviser  peut-être  un  peu  arbitrairement  les 
Boïdés  en  Pythonïnés  et  Boïnés.  Et  c’est  pourquoi  je  propose  de 
séparer  Bolyeria  et  Casarea  en  une  sous-famille  nouvelle,  les  Bolye- 
rinae. 

La  présence  ou  l’absence  des  hypapophyses  dans  la  région  posté- 
rieure du  tronc  ne  doit  pas  être  négligée  dans  les  discussions  phylo- 
génétiques concernant  Îes'-Ophidiens.  Ces  hypapophyses  ayant  une 
origine  hypocentrale,  il  apparaît  impossible  que  des  formes  ayant 
déjà  perdu  leurs  hypocentra  postérieurs  aient  pu  donner  des  descen- 
dants qui  les  possèdent  encore. 

Et  d’abord,  puisque  de  nombreux  Ophidiens  ont  conservé  ces 
éléments,  leurs  ancêtres  devaient  encore  les  présenter.  Il  faut  donc 
s’attendre  à rencontrer  chez  les  animaux  qui  pourraient  constituer 
la  souche  de  l’ordre,  des  hypoCentra  séparés  ou  soudés  en  hypapo- 
physes tout  le  long  de  la  colonne  vertébrale.  C’est  pourquoi  Pachyo- 
phis  et  Simoliophis  du  Crétacé  ne  peuvent  être  considérés  comme 
représentant  cette  souche.  Il  s’agit  plutôt  d’un  rameau  latéral, 
issu  de  formes  proches  de  Dolichosauriens,  et  montrant  déjà  des 
caractères  d’Ophidiens. 

De  même,  si  la  filiation  des  Boïdés  aux  Colubridés  est  possible, 
elle  n’a  pu  se  faire  qu’à  partir  de  formes  qui,  comme  les  Bolyérinés, 
présentaient  encore  des  hypapophyses  postérieures,  puisqu’on  les 
retrouve  chez  divers  Colubridés.  Et  c’est  un  intérêt  supplémentaire 
que  présenterait  la  nouvelle  sous-famille  : ce  serait  le  reliquat  d’un 
groupe  ancien  disparu,  à partir  duquel  auraient  pu  se  différencier 
d’une  part  les  IJénophidiens  dont  les  Boïdés  représentent  la  famille 
centrale,  d’autre  part  les  Caenophidiens  qui  comptent  les  Colubridés 
comme  famille-souche.  Et,  dans  ces  derniers,  c’est  encore  parmi  les 
formes  à hypapophyses  persistantes  qu’il  faudrait  rechercher  l’origine 
des  Elapidés,-des  Hydrophiidés  et  des  Vipéridés. 

Il  serait  téméraire  de  vouloir  proposer  une  classification  et  une 
phylogénie  des  Ophidiens  sur  la  base  de  ce  seul  caractère.  Mais  il  est 
certain  que  ce  travail  devrait  être  entrepris  en  utilisant  toutes  les 
données  de  l’Anatomie  comparée. 

Laboratoires  d' Anatomie  comparée  et  de  Paléontologie  du  Muséum. 


Deuxième  liste  des  fossiles  jurassiques  figurés 

DE  LA  COLLECTION  VlCTOR  MAIRE 
Par  R.  Nassans. 


En  1934  1,  j’ai  publié  la  liste  des  types  contenus  dans  la  partie 
de  la  collection  Victor  Maire  parvenue  à cette  épocfue,  au  Labora- 
toire de  Géologie  du  Muséum. 

La  liste  ci-dessous  a été  établie  avec  les  types  d’espèces  nouvelles 
existant  dans  la  dernière  partie  de  la  collection,  remise  au  complet, 
au  laboratoire,  en  1942. 

Spongiaires. 

* 

Tremadictyon  crateriformis  Etallon  [I]  p.  5,  pl.  II,  fig.  2 a- 2 b. 
Sporadopyle  Farrei  Etallon  [I]  p.  7,  pl.  II,  fig.  3. 

Craticularia  subcylindrica  Oppliger  [1]  p.  6,  pl.  II,  fig.  1. 

Cypellia  caliciformis  Oppl.  [I]  p.  10,  pl.  IV,  fig.  2 a- 2 b. 

Stauroderma  Etalloni  Oppl.  [I]  p.  11,  pl.  VI,  fig.  1. 

Stauroderma  depressa  Oppl.  [I]  p.  12,  pl.  VI,  fig.  2. 

Ceriodictyon  coniformis  Oppl.  [I]  p.  15,  pl.  III,  fig.  4 a-b-c-d. 
Stellispongia  sulcata  Oppl.  [I]  p.  16,  pl.  VI,  fig.  3 a- 3 b. 

Echinodermes. 

Hemipedina  Mairei  P.  de  Loriol  [XVII]  p.  56-57,  pl.  7,  fig.  9. 
Millecrinus  champlittensis  Valette  [II]  p.  12,  fig.  V. 

Millecrinus  vermiculatus  Valette  [II]  p.  2,  fig.  1. 

Millecrinus  verlebralis  (Et)  Valette  [II]  p.  16,  fig.  VII. 

Millecrinus  subescheri  Valette  ]II]  p.  10,  fig.  IV. 

Isocrinus  Mairei  Valette  [II]  p.  5,  fig.  II. 

ÂNNÉLIDES. 

Serpula  trapezoidalis  V.  Maire  [XV]  p.  56,  pl.  III,  fig.  12. 

Serpula  pustulosa  V.  Maire  [XV]  p.  52,  pl.  III,  fig.  7-7  a. 

Serpula  subpustulosa  V.  Maire  [XV]  p.  53,  pl.  III,  fig.  10-11. 

Serpula  tricruciata  V.  Maire  [XV]  p.  54,  pl.  III,  fig.  16. 

Serpula  bossellata  V.  Maire  [XV]  p.  54,  pl.  III,  fig.  15. 

Serpula  trilobata  V.  Maire  [XV]  p.  55,  p.  III,  fig.  2. 


1.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  VI,  n°  1,  1934. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


— 137  — 


Lamellibranches. 

Isoarca  ledonica  P.  de  Loriol  [XVIII]  p.  201,  pi.  XXII,  fig.  15-15  a. 
Çamptonectes  Mairei  Dechaseaux  [XIII]  p.  37,  pl.  V,  fig.  8-9-10. 
Limatula  oxfordiana  V.  Maire  [XIV]  p.  440,  pl.  XXXI,  fig.  7-8. 

Plicatula  ( Atreta ) pateroides  Rollier  var.  Parisoti  V.  Maire  [XV]  p.  59, 
pl.  III,  fig.  6. 

Corbula  ledonica  P.  de  Loriol  [XVIII]  p.  161,  pl.  XX,  fig.  5-5  a-b. 

Diceras  aulhoisonense  V.  Maire  [XV]  p.  59,  pl.  III,  fig.  2-2  a-b. 

Gastropodes. 

Sulcoactaeon  grayensis  V.  Maire  [IX]  p.  104,  pl  I,  fig.  4. 

Goniocylindrites  noironensis  V.  Maire  [IV],  p.  99,  pl.  I,  fig.  2. 
Goniocylindrites  champvansensis  V.  Maire  [IV],  p.  100,  pl.  I,  fig.  3. 
Exelissa  Perroni  V.  Maire  [VI]  p.  74,  pl.  VIII,  fig.  26. 

Ptygmatis  Petitclerci  V.  Maire  [VI]  p.  69,  pl.  VIII,  fig.  12-13-14. 

Oonia.  obesa  V.  Maire  [V]  p.  52,  pl.  V,  fig.  41-42. 

'Pur purina  Mairei  P.  de  Loriol  [IX]  p.  107,  pl.  VI,  fig.  3-4. 

Nerila  Etalloni  V.  Maire  [VI]  p.  15,  pl.  VI,  fig.  17-18. 

Neritopsis  montrivelensis  V.  Maire  [XV]  p.  57,  pl.  III,  fig.  1-1  a. 
Proconulus  coronatus  V.  Maire  [V]  p.  73,  pl.  VI,  fig.  11-12-13. 

Trochotoma  kimmeridgiensis  V.  Maire  [VI]  p.  20,  pl.  VI,  fig.  19-20-21. 

Céphalopodes. 

Rhopaloteuthis  Etalloni  V.  Maire  [XII]  p.  23,  pl.  III,  fig.  10-11. 

Oppelia  jurensis  V.  Maire  [XI]  p.  13,  pl.  I,  fig.  12-12  a. 

Oppelia  Bourgeati  V.  Maire  [XI]  p.  16,  pl.  I,  fig.  16-16  a. 

Taramelliceras  Alberti  V.  Maire  [XI]  p.  30,  pl.  II,  fig.  13-13  a. 
Taramelliceras  montrondensis  V.  Maire  [XV]  p.  48,  pl.  Il,  fig.  3-3  a. 
Perisphinctes  crouzetensis  V.  Maire  [X]  p.  37,  pl.  IV,  fig.  10-10  a. 
Perisphinctes  ( Lithacoceras ) champagnolensis  V.  Maire  [XV]  p.  49,  pl.  II, 
fig.  7. 

Macrocephalites  dubiensis  V.  Maire  [XV]  p.  46,  pl.  II,  fig.  6. 

Sutneria  burgundica  V.  Maire  [XV]  p.  50,  pl.  II,  fig.  8. 

Quenstedticeras  Sintzowi  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  13,  pl.  I,  fig.  2-2a. 

— orbignyi  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  13,  pl.  I,  fig.  3. 

Henrici  R.  Douvillé  var.  Caillcti  V.  M.  [XVI]  p.  13,  pl.  I,  fig.  4-4  a. 

— *■  ancestrale  V.  Maire  [XVI]  p.  14,  pl.  I,  fig.  6-7. 

— ( Bourkelamberticeras)  antiquum  V.  Maire  [XVI]  p.  14,  pl.  I,  fig.  5-5  a. 

— (B.)  intermissum  S.  S.  B.  var.  orbis  V.  M.  [XVI]  p.  20,  pl.  I,  fig.  18. 

— (B.)  intermissum  S.  S.  B.  var.  armata  V.  M.  [XVI]  p.  20,  pl.  I,  fig.  17. 
— - (B.)  flexicostatum  Phill.  var.  Zieteni  nom.  mut.  V.  M.  [XVI],  p.  24, 

pl.  I,  fig.  23. 

— (B.)  flexicostatum  Phill.  var.  Orbignyi  nom.  mut.  V.  M,  [XVI]  p.  23, 
pl.  I,  fig.  28-29. 

— Henrici  R.  Douvillé  var.  pseudo-Brasili  V.  M.  [XVI]  p.  33,  pl.  I, 
fig.  43-43  a ; pl.  II,  fig.  10. 


— 138  — 


— Brasili  R.  Douvillé  var.  Lahuseni  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  32,  pl.  II, 
fig.  2-8-9. 

— (B.)  Lamberti  Sow.  var.  gregariaeformis  V.  M.  [XVI]  p.  27,  pl.  II, 
fig.  7-7  bis. 

— (B.)  Lamberti  var.  macer  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  27,  pl.  II,  fig.  4-5-6. 

— (B.)  Lamberti  Sow.  var.  intermedia  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  27, 
pl.  II,  fig.  11. 

— Lamberti  Sow.  var.  Quenstedti  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  27,  pl.  II, 
fig.  12-12  a. 

— Lamberti  Sow.  var.  pseudo-Mariae  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  28,  pl.  II, 
fig.  20-21-21  a. 

— (Vertumniceras)  Weissermeli  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  35,  pl.  III, 
fig.  9-10-11. 

— crateriformis  V.  Maire  [XVI]  p.  38,  pl.  III,  fig.  15-15  a-16-16  a-17. 

— aff.  crateriformis  V.  Maire  [XVI]  p.  38,  pl.  III,  fig.  18-18  a. 

Quenstedticeras  (B.)  Lorioli  V.  Maire  [XVI]  p.  36,  pl.  III,  fig.  20. 

— juranum  V.  Maire  [XVI]  p.  39.  pl.  III,  fig.  211-24  a-25-25  a-26  ; 
pl.  V,  fig.  18  ; pl.  VI,  fig.  1. 

— aff.  juranum  V.  Maire  [XVI]  p.  41,  pl.  III,  fig.  27-27  a. 

— pseudo- Goliath  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  41,  pl.  III,  fig.  28  ; pl.  IV, 
fig.  1 ; pl.  VI,  fig.  2. 

— (Paulowiceras)  Douvillei  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  48,  pl.  V,  fig.  8-8  a. 

— jurense  V.  Maire  [XVI]  p.  46,  pl.  IV,  fig.  7-7  a. 

— (Paulowiceras)  bathyomphalum  S.  S.  B.  var.  Marioni  V.  M.  [XVI] 
p.  50,  pl.  V,  fig.  12-13-13  a. 

■ — (Hortoniceras)  subsidericum  V.  Maire  [XVI]  p.  51,  pl.  V,  fig.  17-17  a. 

— sinuosocostatum  V.  Maire  [XVI]  p.  51,  pl.  V,  fig.  19. 

Cardioceras  (Anacardioceras)  praecordatum  R.  Douvillé  var.  stricta  V.  M. 

—[XVI]  p.  58,  pl.  VI,  fig.  7-8  ; pl.  VII,  fig.  1. 

— (A.)  praecordatum  R.  Douvillé  var.  Douvillei  V.  M.  [XVI]  p.  60. 
pl.  VI,  fig.  10-10  a-11  ; pl.  VII,  fig.  3-4. 

— (A.)  praecordatum  R.  Douvillé  var.  mixtaY.  M.  [XVI]  p.  61,  pl.  VI, 
fig.  12). 

— (A.)  excavatoïdes  V.  Maire  [XVI]  p.  66,  pl.  VI,  fig.  13  ; pl.  VIII, 
fig.  11-12. 

— (A.)  praecordatum  R.  Douvillé  var.  multi  costata  V.  M.  [XVI]  p.  59, 
pl.  VII,  fig.  2. 

- — [A.)  Reesidei  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  61,  pl.  VII,  fig.  5-6. 

— (A.)  Lahuseni  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  66,  pl.  VII,  fig.  7-7  a. 

— (A.)  praecordatum  R.  Douvillé  var.  Bukowskii  nom.  mut.  V.  M. 
[XVI]  p.  64,  pl.  VII,  fig.  8. 

— (A.)  Uhligi  V.  Maire  [XVI]  p.  68,  pl.  VII,  fig.  10-10  a. 

— ( A.)  subexcavatum  V.  Maire  [XVI]  p.  67,  pl.  VIII,  fig.  1-2. 

— (A.)  sinuosocostatum  V.  Maire  [XVI]  p.  71,  pl.  VIII,  fig.  3. 

• — rotundatum  Nikitin  var.  elata  V.  M.  [XVI]  p.  87,  pl.  VIII,  fig.  8. 

— (A.)  harmonicum  V.  Maire  [XVI]  p.  62,  pl.  VIII,  fig.  13  ; pl.  IX, 
fig.  5-6-6  a. 

— (A.)  excavatiforme  V.  Maire  [XVI]  p.  69,  pl.  IX,  fig.  1-1  a-2-2  a. 

— (A.)  excavatiforme  var.  bidichotoma  V.  M.  [XVI]  p.  70,  pl.  IX,  fig.  3. 

— gallicum  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  81,  pl.  X,  fig.  2-3-7  ; pl.  XIX,  fig.  6. 


— 139 


— Ilowaiskyi  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  79,  pl.  XII,  fig.  3-4. 

— (Cardioceras)  Neumanni  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  79,  pl.  XII, 
fig.  5-6. 

— talantensis  V.  Maire  [XVI]  p.  36,  pl.  XII,  fig.  7-7  a. 

Cardioceras  (C.  ) anacanthum  S.  S.  B.  var.  repleta  V.  M.  [XVI]  p.  64, 
pl.  XIII,  fig.  4-4  a ; pl.  XIV,  fig.  10-10  a. 

— (A.)  excavatum  Sow.  var.  svelta  V.  M.  [XVI]  p.  73,  pl.  XIII,  fig.  12. 

— (A.)  excavatum  Sow.  var.  pseudocosticardia  V.  M.  [XVI]  p.  73, 

pl.  XIII,  fig.  11-11  a. 

— biplanum  V.  Maire  [XVI]  p.  102,  pl.  XV,  fig.  3-4  et  17. 

— biplanum  V.  Maire  var.  lenita  V.  M.  [XVI]  p.  103,  pl.  XV,  fig.  5. 

— (C.)  cordatum  Sow.  var:  Girardoti  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  100, 
pl.  XV,  fig.  7-8-9. 

— ( V ertebriceras ) quadratum  Sow.  var.  rivelensis  V.  M.  [XVI]  p.  107, 
pl.  XV,  fig.  15-15  a-b. 

— cordatum  Sow.  var.  Baylei  nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  99,  pl.  XVI, 
fig.  6-6  a. 

— ( C.)  quadrarium  S.  S.  B.  var.  Sequanica  nom  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  109, 
pl.  XVI,  fig.  5. 

— ( C.)  quadrarium  S.  S.  B.  var.  Colloti  V.  M.  [XVI]  p.  109,  pl.  XVI,  fig.  7. 

— postcostellatum  V.  Maire  [XVI]  p.  111,  pl.  XVI,  fig.  18-19-20  ; 
pl.  XVIII,  fig.  1. 

— minutum  V.  Maire  [XVI]  p.  103,  pl.  XVI,  fig.  21. 

— ( Cowtoniceras ) cowtonense  Blakf.  and  Hudleston  var.  Orbignyi 
nom.  mut.  V.  M.  [XVI]  p.  117,  pl.  XVII,  fig.  11-12-13  ; pl.  XIX,  fig.  2-3. 

— (C.)  cordatum  Sow.  var.  comprimata  V.  M.  [XVI]  p.  99,  pl.  XVIII, 
fig.  2-3  ; pl.  XIX,  fig.  15. 

— (A.)  formosum  V.  Maire  [XVI]  p.  89,  pl.  XX,  fig.  10. 

— alternans  de  Buch.  var.  integricostatum  V.  M.  [XVI]  p.  126,  pl.  XX, 
fig.  5-6. 

Les  espèces  nouvelles  citées  dans  ces  deux  listes  représentent  une 
très  grande  partie  des  espèces  et  variétés  publiées  par  Victor  Maire. 
Celui-ci  avait  établi  un  certain  nombre  d’entre  elles,  sur  des  échantil- 
lons n’appartenant  pas  à ses  séries  personnelles,  mais  qui  lui  avaient 
été  confiés  par  divers  chercheurs.  En  ce  qui  concerne  les  Céphalo- 
podes, les  types  incorporés  aux  collections  du  laboratoire  de  Géologie 
du  Muséum  forment  la  quasi  totalité  de  ceux  que  V.  Maire  avait 
créés,  Je  signale  spécialement  1?  belle  série  d’espèces  gravitant  autour 
de  Cardioceras  cordatum  et  C.  praecordatum  dont  il  avait  poussé 
l’étude  aussi  loin  que  possible. 

Le  laboratoire  de  Géologie  du  Muséum  est  maintenant  en  posses- 
sion d’un  ensemble  très  complet  d’ Ammonites  du  Jurassique  moyen 
et  supérieur  de  Franche-Comté  et  de  Bourgogne  qui  facilitera  gran- 
dement les  recherches  paléontologiques  de  nos  confrères  s’intéressant 
à la  faune  de  ces  étages. 


Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


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OUVRAGES  DANS  LESQUELS  SONT  DÉCRITES  ET  FIGURÉES 
LES  ESPÈCES  CITÉES  DANS  CE  TRAVAIL 

L — Oppliger.  — Spongien  aus  dem  Argov  des  Département  du  Jura. 
Mém.  Soc.  Paléontol.  Suisse,  Genève,  1907,  V.  XXXIV,  p.  1-16,  pl.  I-VI. 

IL  — Maire  (V.)  et  Dom  Aurélien  Valette.  — : Notes  sur  quelques  cri- 
noïdes  jurassiques  nouveaux  des  environs  de  Gray  (Haute-Saône).  Bull. 
Soc.  Grayloise  d’ Emulation,  Gray,  1930,  17  p.,  7 fig. 

III.  — Maire  (V. ) . - — Etudes  géologiques  et  paléontologiques  sur  l'arron- 
dissement de  Gray:  Supplément  à la  faune  du  Rauracien  inférieur  de  la 
région  de  Champlitte,  suivi  de  celle  de  Chassigny  (Haute-Marne),  de 
Charcenne  et  de  Mainay  (Haute-Saône).  Id. , 1930,  42  p.,  pl.  I. 

IV.  — Maire  (V.)  . — Les  gastropodes  du  Jurassique  supérieur  graylois 
(lre  partie).  Id.,  1913,  n°  16,  p.  93-163,  pl.  I-IV. 

V.  — Maire  (V.).  — Id.  (2*  partie),  Ibid.,  1925,  80  p.,  pl.  V. 

VI.  — Maire  (V.).  — Id.  (fin).  Ibid.,  1927,  91  p.,  pl.  VI-VIII. 

VII.  — Cossmann  (M.).  Essais  de  Paléoconchologie  comparée,  Paris, 
1918,  XIe  liv.,  pl.  VI. 

VIII.  — Cossmann  (M.).  — Contribution  à la  Paléontologie  française  des 
terrains  jurassiques.  III.  Cerithiacea  et  LoXonematacea.  Mém.  Soc. 
Géol.  Fr.  (Paléontologie) , Paris,  1913,  Mém.  n°  46,  264  p.,  pl.  I-XL 

IX.  — Loriol  (P.  de).  — - Etudes  sur  les  Mollusques  et  Brachiopodes  de 
l’Oxfordien  inférieur  ou  zone  à Ammonites  Renggeri  du  Jura  Lédonien. 
Mém.  Soc.  Paléontol.  Suisse,  Genève,  1900,  vol.  XXVII,  p.  1-143, 
19  fig.,  pl.  I-VI. 

X.  — - Maire  (V.).  — Etude  sur  les  espèces  d’Ammonites  de  l’Oxfordien 
inférieur  de  Franche-Comté  appartenant  aux  genres  Perisphinctes,  Aspi- 
doceras,  Peltoceras.  Bull.  Soc.  Géol.  Fr.,  Paris  (5),  II,  1932,  p.  21-51 , 
pl.  IV-V. 

XI.  — Maire  (V.).  — Contribution  à la  connaissance  de  la  Faune  des 
Marnes  à Creniceras  Renggeri  dans  la  Franche-Comté  septentrionale. 
Efude  sur  les  Oppeliidés.  Travaux  Laboratoire  Géologie  Faculté  Sci. 
Lyon,  Lyon,  1928,  fasc.  XII,  mém.  10,  60  p.,  pl.  I-III. 

XII.  — Maire  (V.).  — Contribution  à la  connaissance  de  la  Faune  des 
« Marnes  â Creniceras  Renggeri  » dans  la  Franche-Comté  septentrionale. 
Etude  sur  les  Belemnites.  Besançon,  1925,  24  p.,  4 pl. 

XIII.  — Dechaseaux  (Colette).  — Pectinidés  jurassiques  de  l’Est  du 
Bassin  de  Paris.  (Thèse).  Paris,  1936,  p.  1-148,  pl.  I-X. 

XIV.  — Maire  (V.)  et  Dechaseaux  (C.) . — Sur  quelques  Limidés  de 
l’Oolithe  ferrugineuse  de  Talant  (Côte-d’Or).  Bull.  Soc.  géol.  Fr., 
Paris,  (5),  VI,  1936,  p.  439-446,  pl.  XXX-XXXI. 

XV.  - — Maire  (V.).  — Sur  quelques  espèces  oxfordiennes  rares  ou  nou- 
velles. Id.  (5),  VIII,  1938,  p.  43-61,  pl.  II-III. 

XVI.  — Maire  (V.).  — Contribution  à la  connaissance  des  Cardioceratidés. 
Etude  sur  les  espèces  des  genres  Pseudocadoceras,  Quenstedticeras  et 


— 141  — 

Cardioceras  de  Franche-Comté  et  de  Bourgogne.  Mém.  Soc.  géol.  Fr., 
Paris,  1938,  (N.  S.),  XV,  n«  34,  p.  1-132,  pl.  I-XX. 

XVII.  — Loriol  (P.  de).  — Notes  pour  servir  à l’étude  des  Echino- 
dermes.  Revue  Suisse  Zoologie.  Genève,  1900,  t.  VIII,  p.  55-96,  pl.  6-9. 
XVIII.  — Loriol  (P.'  de).  — Etude  sur  les  Mollusques  et  Brachiopodes 
de  l’Oxfordien  supérieur  et  moyen  du  jura  Lédonien.  Mém.  Soc.  paléon- 
tol.  Suisse,  Genève,  1904,  v.  XXXI,  p.  161-303,  pl.  XX-XXVII. 


142  — 


.s* 


Sur  L’ACTIVITÉ  DIASTASIQUE  des  anthérozoïdes 
ET  DES  OVULES  DE  FUCUS  VESICULOSUS  L. 

Par  G.  Sosa-Bourdouil. 


Poursuivant  nos  recherches  sur  la  différenciation  chimique  des 
éléments  de  sexe  opposé  chez  les  Fucus  entreprises  à Dinard  en 
1940  ■*,  nous  ajoutons  ici  quelques  données  relatives  à l’activité  dias- 
tasique de  préparations  d’cvules  et  d’antberozoïdes  effectuées  sui- 
vant les  indications  données  à cette  époque. 

Le  matériel  m’a  été  obligeamment  envoyé  du  Laboratoire  mari- 
time du  Muséum  à Dinard  par  M.  le  Professeur  Fischer. 

A la  réception  les  plantes,  déjà  lavées  sur  place  à l’eau  de  mer, 
séparées  suivant  le  sexe,  sont  lavées  à nouveau,  cette  fois-ci  à l’eau 
distillée.  Elles  sont  placées  dans  de  grands  cristallisoirs  et,  au  bout 
de  48  heures  on  observe  des  pontes.  Les  Fucus  font  alors  l’objet  de 
lavages  à l’eau  distillée,  qui  entraîne,  d’une  part  les  anthérozoïdes, 
d’autre  part  les  ovules  exhudés.  Après  passage  au  tamis  approprié, 
on  centrifuge  les  eaux  de  lavage.  On  jette  le  liquide  surnageant  et 
l’on  remet  en  suspension  les  éléments  dans  l’eau  distillée  et  centri- 
fuge à nouveau.  L’opération  est  répétée  2 fois. 

Les  dépôts  sont  alors  recueillis  et  séchés  dans  un  dessiccateur  à 
vide  sur  Cl2  Ca  ou  mieux,  sur  anhydride  phosphorique.  Les  produits 
secs  sont  broyés  et  l’on  obtient  ainsi  une  poudre  jaune  orange  pour 
les  éléments  et  vert  brunâtre  pour  les  éléments  Ç. 

Les  essais  diastasiques  suivant  sont  relatifs  à la  sucrase,  la  [3  glu- 
cosidase,  la  maltase,  et  les  activités  peptidasique  et  phosphatasi  que 

I.  — Glucidases. 

A)  Sucrase.  ■ — 10  ce.  d’une  solution  de  saccharose  à 2 p.  100  est 
soumise  à l’action  de  0 g.  05  de  poudre  de  Fucus.  On  effectue  d’autre 
part  des  essais  témoins,  l’un  avec  la  solution  de  saccharose  seule, 
l’autre  avec  la  poudre  seule  en  présence  de  10  cc.  d’eau  distillée. 
Le  tout  est  porté  à l’étuve  à 30-32°  en  présence  de  X gouttes  de 
toluène. 

B)  [3  glucosidase.  — On  opère  dans  des  conditions  analogues  aux 

1.  C.  R.  Ac.  Sci.,  1940,  211,  160  et  Bull.  Lab.  maril.  Dinard , 1941,  23,  43. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  1,  1946. 


143  — 


précédentes,  mais  sur  10  ce.  d’une  solution  de  salicoside  à 2 p.  100 
avec  0 gr.  05  de  matériel. 

C)  Maltase.  — - Une  solution  de  maltose  à 1 p.  100  est  employée. 

Résultats.  — Au  bout  d’une  semaine  il  s’est  formé  des  quantités 
suivantes  du  sucre  réducteur  exprimées  en  glucose  pour  100  ce. 
de  solution. 


Saccharose  Salicoside  Maltose 

Fucus  Ç 48  mgr.  491  mgr.  314  mgr. 

Fucus  J 80  217  308 


Dans  tous  les  cas  on  note  une  activité  appréciable.  A poids  de 
Fucus  égal  : l’activité  est  plus  forte  vis  à vis  de  la  (3  glucosidase  et 
la  maltase  que  pour  la  saccharase  ; l’activité  en  ce  qui  concerne  le 
saccharose  est  plus  forte  pour  les  éléments  <$  que  pour  les  éléments  $. 
Le  contraire  se  produit  vis-à-vis  du  salicoside.  Les  activités  malta- 
siques  sont  voisines  dans  les  deux  cas. 

IL  — Action  sur  les  peptones. 

Nous  avons  mis  au  point  une  technique  simple  qui  rend  compte 
de  l’activité  hydrolysante  des  Fucus  sur  les  peptones. 

Nous  avons  pris  comme  substrat  la  peptone  de  Witte  que  nous 
avons  préalablement  dissoute  ef  reprécipitée  par  l’acide  trichlora- 
cétique  au  1/5.  Après  lavage  à l’alcool  et  à l’éther,  on  dessèche  le 
précipité  dans  un  dessiccateur  à vide.  Une  fois  pulvérisé  on  dissout 
1 g.  de  la  peptone  ainsi  préparée  dans  100  cc.  d’une  solution  tampon 
de  pH  = 8,2. 

On  emploie  pour  chaque  essai  5 cc.  de  la  solution  à laquelle  on 
ajoute  0 g.  025  de  poudre  de  Fucus.  On  prépare  des  essais  témoins 
avec  d’une  part  5 cc.  de  la  solution  initiale  de  peptone  seule,  d’autre 
part  avec  0 gr.  025  de  poudre  de  Fucus  additionnée  de  5 cc.  de  la 
solution  tampon.  Après  agitation  on  abandonne  à l’étuve  à 33°. 

Au  moment  du  dosage  on  précipite  par  5 cc.  d’une  solution  d’acide 
trichloracétique  au  1/5.  Après  filtration,  l’azote  du  filtrat  est  dosé 
par  la  méthode  de  Kjeldahl.  La  quantité  d’azote  passée  en  solution, 
nous  rend  compte  de  l’activité  du  végétal  sur  la  peptone. 

Au  bout  de  5 jours  nous  avons  ainsi  obtenu  les  augmentations 
suivantes  de  l’azote  des  filtrats. 

Fucus  Ç : 0 mg.  42  Fucus  <$  : 1 mg.  2. 

Il  passe  donc  une  plus  grande  quantité  d’azote  sous  forme  soluble 
dans  le  cas  du  Fucus  <$  que  dans  celui  du  Fucus  $. 

On  peut  donc  en  déduire  une  activité  plus  grande  dans  le  1er  cas 
que  dans  le  second. 


•> 


— 144 


III.  — Phosphatase. 

Le  substrat  employé  est  une  solution  de  [i  glycérophosphate  de 
sodium  à 1 p.  100. 

A 5 ce.  de  solution  on  ajoute  0 ce.  025  de  poudre  en  présence  de 
X gouttes  de  toluène.  Les  témoins  et  les  essais  sont  portés  à l’étuve 
à 33°.  Au  bout  de  48  heures  le  phosphore  à l’état  minéral  libéré  est 
dosé  à l’aide  de  la  réaction  Briggs  Doisy  Bell,  dont  l’intensité  est 
mesurée  à l’aide  de  l’ électrophotomètre  Meunier  et  comparée  avec 
les  témoins. 

La  quantité  de  P minéral  libéré  calculée  d’après  cette  réaction  est 
la  suivante. 

Fucus  Ç : 0 mgr.  005  de  P.  Fucus  $ : 0 mgr.  114  de  P. 

L’activité,  notable  dans  les  deux  cas,  est  supérieure  à poids  égal, 
pour  le  Fucus  $ relativement  au  Fucus  Ç. 

En  résumé  : Nous  avons  mis  en  évidence  dans  les  fructifications 
de  Fucus  des  activités  diastasiques  correspondant  à la  sucrase,  la 
^ glucosidase,  la  maltase  d’une  part  ; d’autre  part  on  a constaté  une 
action  hydrolysante  sur  les  peptones  et  les  glycérophosphates. 

A poids  égal,  en  ce  qui  concerne  la  saccharose  les  ovules  sont 
moins  actifs  que  les  anthérozoïdes  ; l’inverse  se  produit  pour  la 
[i,  glucosidase  ; les  activités  sont  voisines  pour  la  maltase. 

L’action  sur  les  peptones  est  plus  forte  pour  les  éléments  $ que 
pour  les  éléments  Ç.  Les  résultats  sont  de  même  sens  en  ce  qui  con- 
cerne l’activité  phosphatasique. 

Comme  nous  l’avons  démontré  avec  A.  Sosa  en  ce  qui  concerne 
la  composition,  les  faits  relatifs  à l’activité  diastasique  des  éléments 
de  pôle  opposé,  confirment  l’idée  d’une  différenciation  chimique,  des 
deux  sortes  d’éléments  en  rapport  avec  leur  rôle  dans  la  fécondation 
et  le  développement. 

Laboratoire  de  Chimie  du  Muséum.  (Physique  végétale) 

Le  Gérant  : Marc  André. 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART  (O.  P.  L.  31.0832).  8-3-1946 


SOMMAIRE 


Actes  administratifs 

Liste  des  Correspondants  et  Attachés  nommés  en  1945.  . . . 
Travaux  faits  dans  les  Laboratoires  pendant  l’année  1945, 


Communications  : 

♦ 

J.  Millot.  Henri  Neuville • v 35 

L.  Bertin.  Marie  Phisalix 37 

A.  GtyLtAUMiN,  .Une  médaille  inconnue  au  sujet  de  la  Girafe 41 

Ed.  DECHAMBRE.'Uno  particularité  de  la  queue  du  Mammouth  observée,  chez 

l’Eléphant  de  l’Inde 43 

J.  Léandri.  Sur  les  possibilités  d’établissement  de  Réserves  biologiques  en 

Corse . 45 

J.  Guibé,  Sur  la  validité  de  Mantipus  laevipes  (Mocq.)  (Batraciens-Micro hylidae).  50 

J.  Guibé.  Reptiles  et  Batraciens  de  la  Sangha  (Congo  français)  récoltés  par 

M.  A.  Baudon 1 52 

M.  André.  Sur  le  genre  Schôngastia  Oudemahs  1910  et  la  présence  à Madagascar 

du  Sch.  aelhiopica  Hirst  (Acariens,  Tromb.) ' 53 

M.  André.  Une  nouvelle  forme  d’ Enemolhromhium  Berlese  1910  (Acariens 

Thromb.).  Enemolhromhium  minialum  Can.  var.  vicinum  n.  vàr. . . ? . . . 56 

J.-M.  Démangé,  Sur  la  morphologie  comparée  des  testicules  de  quelqués  Scolo- 

pendrides  (Myriapodes-Chilopodes) 59 

J.  Nouvel, et  E.  Séguy.  Quelques  ectoparasites  des  animaux  sauvages  du  Parc 

Zoologique  du  Bois  de  Vincennes -.  . . . 65 

J.-M.  Pérès.  L’organe  neural  des  Pohjclinidae 69 

A.  TixiERfDuRivAULT.  Les  Alcyonaires  du  Muséum.:  I.  Famille  des  Alcyoniidae. 

3.  Genre  Sarcopkytum 80 

A.  Ckavan.  Notes  sur  les  Jagonia  (Lamellibranches) 87 

A.  Chevalier  et  P.  Monnier.  Une  espèce  d ’lsoetes  de  l’Afrique  Occidentale 
française. 

II.  ’Stkiilé.  Notes  taxonomiques  el  écologiques  sur  les  Légumineuses  Papilio- 

naeées  des  Antilles  françaises  (9e  contribution) 98 

J.-F.  Leroy.  Le  genre  Aphânanthe  (Ulmacées).  Révision  systématique  et  Dis- 
tribution géographique  des  espèces..  118 

Mme  Jovet-Ast  et  P.  Jovet.  Révision  de  quelques  Muscinées  du  Valois-VIÏI 

Sphaignes 124 

R.  Lavocat.  Note  préliminaire  sur  le  genre  Sciuroides  Forsyth  Major 130 

R.  Hoffstètter.  Remarques  sur  la  classification  des  Ophidiens  et  particu- 
lièrement des  Boidae  des  Mascareignes  (Bolyerinae  subfam.  nov.) 132 

R.  Nassans.  Deuxième  liste  des  fossiles  jurassiques  figurés  de  la  collection 

Victor  Maire  . . . 136 

Ç.  Sosa-Bourdouil.  Sur  l’activité  diastasique  des  anthérozoïdes  et  des  ovules 

de  Fucus  vesiculosus  L 142 


PM« 

5 

.\  . . . 7 

11 


ÉDITIONS 


DU 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


36,  RUE  GEO  FFRO  Y-S  AI  NT- HILAIRE,  PARIS  Ve 


* 


Archives  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.) . 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencé  en  1895). 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  200  fr.,  Étranger,  300  fr,). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933).  v « 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Notulæ  Systemalicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Etranger,  150  fr.). 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d'Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Etranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Dinard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Di  nard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saint-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  dé  l'Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie.  (Laboratoin  mologie  ; paraît 


depuis  1934  ; échange). 


Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’Agronomie  coloniale;  paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie paraît  depuis  1924;  abonnement  France,  150  fr.,  Étranger, 
200  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  M.  N.,  Laboratoire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874  ; abonnement  France,  60  fr., 
Étranger,  80  fr.).  * 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeurs  MM.  R.  Heim,  J.  Duché  et  G.  Malençon,  Laboratoire  de 
Cryptogamie  ; paraît  depuis  1928  ; abonnement  France,  60  fr.,  Étranger, 
80  et  100  fr.).. 

Mammaliâ,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.‘  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  2.  — Février  1946 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
67,  RUE  CUVIER 
PARIS-V* 


/ 

RÈGLEMENT 

Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d 'Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1/2  feuille  (8  pages ‘d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications-  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant.  » 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  le 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  un  plus  grand  nombre,  aux  conditions 
suivantes  : 

(Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  départir  du  Fascicule  n°  4 de  1941  ) 


25  ex.  50  ex.  100  ex. 

4 pages  57  fr.  50  74  fr.  50  109  fr. 

8 pages  . . . .' 65  fr.  75  89  fr.  75  133  fr.  J)0 

16  pages  ........  79  fr.  112  fr.  475  fr. 


Ces  prix  s’entendent  pour  d£s  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Supplément  pour  couverture  spéciale  : 25  ex  ...... . 18  francs. 

par  25  ex.  en  sus 12  francs. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  î 
France  : 200  fr.  ; Etranger  : 300  fr. 

(Mandat  au-nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1946.  — N«  2 


353e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

28  FÉVRIER  1946 


PRÉSIDENCE  DE  M.  Ed.  BOURDELLE 

ASSESSEUR  DU  DIRECTEUR 

ET  DE  M.  L.  BERTIN 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  le  Professeur  E.  Bourdelle  est  nommé  Assesseur  au  Directeur  du 
Muséum  pour  l’année  1946  (Arrêté  ministériel  du  5 février  1946). 

M.  le  Professeur  BeUquerel  est  élu  Membre  de  l’Académie  des  Sciences 
[Section  de  Physique]  (séance  du  28  janvier  1946). 

M.  le  Professeur  R.  Heim  est  élu  MembÉe  de  l’Académie  des  Sciences 
[Section  de  Botanique]  (séance  du  11  février  1946). 

M.  Jost  est  nommé  sous-Directeur  au  Laboratoire  de  Physiologie, 
à dater  du  1er  octobre  1945  (Arrêté  ministériel  du  22  janvier  1946). 

M.  Lami  est  nommé  Sous-Directeur  au  Laboratoire  de  Cryptogamie, 
à dater  du  1er  janvier  1946  (Arrêté  ministériel  du  27  février  1946). 

M.  A.  Villiers  est  nommé  Attaché  du  Muséum,  en  date  du  1er  janvier 
1946. 

M.  L.  Pohl  est  nommé  Correspondant  du  Muséum,  en  date  du  1er  jan- 
vier 1946. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946.;  10 


— 146  — 


COMMUNICATIONS 


Rapport  sur  la  mortalité  et  la  natalité  enregistrées 
au  Parg  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes  en  1945. 

Par  Ach.  Urbain,  J.  Nouvel  et  P.  Bullier. 

A.  — MORTALITÉ 

I.  — Mammifères. 

L’effectif,  qui  était  au  1er  janvier  1945  de  396  têtes,  atteint  au 
1er  janvier  1946  433  unités.  Le  nombre  total  des  morts  pendant  cette 
période  est  de  84,  dont  35  adultes  et  49  jeunes  animaux  récemment 
nés  ou  entrés  au  Parc.,  La  répartition  de  la  mortalité  dans  le  temps 
•est  exprimée  par  le  tableau  ci-dessous,  qui  accuse  un  maximum 
hivernal. 


La  liste  des  morts  établie  selon  l’ordre  zoologique  est  la  sui- 
vante : 

Bulletin  du  Muséum,  série,  t.  X'VÎII,  n°  -2,  1946.  ! 


Ordre  des  Primates. 

Famille  des  Anthropoïdes. 

1 Chimpanzé  ( Pan  troglodytes  (Blum,)) 

Famille  des  Cercopithécidès. 

1 Magot  [Macaca  sylvanus  (L.)). 

Famille  des  Papioïdés. 

5 Papions  ( Papio  papio  Desm.)  dont  trois  jeunes. 

Ordre  des  Carnivores. 

Famille  des  Canidés. 

1.  Louveteau  ( Canis  lupus  L.). 

Famille  des  Mustélidés. 

1 Loutre  de  France  ( Lutra  lutra  (L.) ) . 

Famille  des  Ursidés. 

2 Ours  bruns  ( Ursus  arctos  L.)  jeunes. 

2 Ours  grizzly  ( Ursus  horrïbilis  Ord.)  dont  un  jeune. 

Famille  des  Procyonidés. 

1 Raton  laveur  ( Procyon  lotor  L.). 

Famille  des  Hyénidés. 

1 Hyène  rayée  ( Hyena  striata  Zimm.). 

Famille  des  Félidés. 

6 Lions  ( Felis  leo  L.)  dont  5 jeunes. 

1 Tigre  [Felis  tigris  L.). 

1 Panthère  ( Felis  pardus  L.). 

1 Guépard  [Acinonyx  jûbaius  (Sçhreber)). 

Ordre  des  Ongulés. 

SouS-oRdre  des  Proboscidiens. 

Fanf,ille  des  Eléphantidés. 

1;  Eléphant  d’Asie  (Elephas  maximus  L.)  jeune. 

■'  > ’ ■ Sous-ordre  des  Périssodactyles. 

t s Famille  des  Equidés. 

1 Zèbre  de  Chapman  ( Equus  quagga  Chapmani  Layard) 


— 148 


Sous*ordre  des  Artïodactvles. 

Famille  des  Hippopotamidés. 

i  Hippopotame  amphibie  (Hippopotamus  amphibius  L.). 

Famille  des  Suidés. 

5 Sangliers  d’Europe  ( Sus  scrofa  L.)  jeunes. 

6 Sangliers  d’Indo-Chine  hybrides  ( Sus  cristatus  Wagner,  hybr.)  dont 
5 jeunes. 

Famille  des  Bovidés. 

1 Bison  d’Amérique  ( Bison  bison  (L.)). 

6 Chèvres  naines  du  Sénégal  (espèce  domestique)  dont  3 jeunes. 

2 Moutons  domestiques. 

2  Mouflons  de  Corse  ( Ovis  musimon  (Pallas))  jeunes. 

2 Mouflons  à manchettes  ( Ammotragus  lervia  (Pallas))  dont  1 jeune. 

2 Elans  du  Cap  ( Taurotragus  oryx  (Pallas)). 

4 Nylgauts  ( Boselaphus  tragocamelus  Pallas)  dont  3 jeunes. 

1 Cobe  de  Bufïon  ( Adenota  kob  (Erxl.)). 

4 Gazelles  cervicapres  ( Antilope  cervicapra  Pallas)  jeunes. 

Famille  des  Camélidés. 

1 Dromadaire  ( Camelus  dromedarius  L.)  jeune. 

3 Lamas  ( Lama  glama  glama  (L.))  jeunes. 

1 Guanaco  ( Lama  glama  huanacus  (Molina))  jeune. 

Famille  des  Cervidés. 

2 Chevreuils  ( Capreolus  capreolus  (L.)). 

1 Daim  ( Dama  dama  (L.)). 

1 Cerf  rusa  ( Rusa  unicolor  Iverr). 

3 Cerfs  axis  (Axis  axis  (Erxleb.)). 

3 Cerfs  d’Eld  ( Rucervus  Eldi  Guthrie),  jeunes. 

.2  Cerfs  pseudaxis  ( Sika  hortulorum  Swinhoe). 

î Renne  ( Rangifer  tarandus  L.). 

.* 

Comme  les  années  précédentes,  la  tuberculose  est  la  maladie  la  plus 
meurtrière,  elle  a été  constatée  sur  : 2 papions  ( Papio  papio  Desm-.)^ 
une  loutre  de  France  ( Lutra  lutra  (L.)),  une  lionne  (Felis  leo  L.),  une 
•panthère  (Felis  pardus  L.),  un  guépard  (Acinonyx  jubatus  (Schreber)), 
un  sanglier  d’ lndo-Chine  ( Sus  cristatus  Wagner  hybr.),  un  Bison 
d’Amérique  ( Bison  bison  (L.))  et  un  élan  du  Cap  (7  aurotragus  oryx 
(Pallas)).  La  maladie,  qui  avait  frappé  de  nombreux  suidés  en  1944, 
paraît  enrayée  dans  cet  effectif,  elle  s’est,  par  contre,  maintenue  à la 
fauverie  et  chez  les  bovidés  et  est  apparue  à la  singerie  où  elle 
constitue  une  menace  extrêmement  grave  en  raison  de  la  très  grande 
réceptivité  des  singes  au  bacille  de  Koch  et  de  la  quasi-impossibilité 
'dans  laquelle  nous  sommes  de  la  diagnostiquer  de  façon  précoce 
chez  ces  animaux. 


— 149 


Autres  maladies  microbiennes.  La  paratyphoïde  ( Salmonella  sui- 
pestifer ) a causé  la  mort  de  11  jeunes  sangliers  d’Europe  ( Sus  sc rofa 
L.)  et  d’Indo-Chine  ( Sus  cristatus  Wagner  hybr.),  sans  que  les 
adultes,  vivant  à leur  contact,  aient  accusé  le  moindre  signe  d’in- 
fection. Le  bacille  du  rouget  du  porc  ( Erysipelothrix  rhusiopathiæ ) 
a été  i§olé  d’une  arthrite  carpo-métacarpienne  du  mouton.  Trois 
cas  de  gangrène  ont  été  observés  : l’un  d’eux  a pour  origine  une  carie 
dentaire,  compliquée  d’ ostéomyélite  du  maxillaire  supérieur,  il 
concerne  un  raton  laveur  ( Procyon  lotor  L.),  les  deux  autres  sont 
consécutifs  à des  plaies  infectées,  ils  ont  été  observés  sur  un  cobe  de 
Bubon  ( Adenota  kob  (Erxleb.))  et  sur  une  chèvre  naine  domestique 
du  Sénégal.  Enfin  une  infection  post-partum  a causé  la  mort  d’une  # 
chèvre  naine  domestique  du  Sénégal. 

Maladies  parasitaires 1 : un  ténia,  non  encore  identifié,  a été 
recueilli  sur  le  cadavre  d’une  panthère.  L’Anguillule  intestinale 
(, Strongÿloïdes  stercoralis  (Bavay)),  déjà  signalée  en  1944,  a encore 
causé  la  mort  d’un  Chimpanzé  ( Pan  troglodytes  (Blum.)).  Enfin  des 
ascaris  ont  été  recueillis  sur  des  lions  ( Felis  leo  L.),  des  loups  ( Canis 
lupus  L.)  et  un  ours  grizzly  ( Ursus  horribilis  Ord.). 

Affections  diverses  : Des  lésions  intestinales,  auxquelles  la  mort 
peut  être  attribuée,  mais  qui  n’ont  pu  être  rattachées  à aucune 
cause  microbienne  ou  parasitaire,  ont  été  constatées  sur  : un  tigre 
(Felis  tigris  L.),  un  zèbre  de  Chapman  ( Equus  quagga  Chapmani 
Layard),  une  chèvre  naine  domestique  du  Sénégal,  un  cerf  usa  ( Rusa 
unicolor  Kerr)  et  un  cerf  pseudaxis  ( Sika  hortulorum  Swinhoe).  Des 
lésions  hépatiques  ou  hépato-intestinales  d’origine  indéterminée 
ont  été  observées  sur  les  cadavres  d’un  ours  grizzly  (Ursus  horribilis 
Ord.),  d’une  hyène  rayée  (Hyena  striata  Zimm.)  d’un  magot  (Macaca 
sylvanus  (L.)),  d’un  jeune  élan  du  Cap  (Taurotragus  ory£  (Pallas))  et 
d’un  jeune  dromadaire  (Camelus  dromedarius  L.).  Une  hernie  ombi- 
licale accompagnée  d’entérite  vermineuse  (T oxascaris  leonina)  a été 
observée  chez  une  jeune  lionne  (Felis  leo  L.).  Une  péritonite  due  à 
une  perforation  du  rumen  par  un  corps  étranger  a causé  la  mort 
d’un  renne  (Rangifer  tarandus  L.). 

Traumatismes  mortels.  • — - Cës  accidents  peu  nombreux  en  1944 
ont,  cette  année,  repris  l’importance  qu’ils  avaient  eu  en  1943.  Nous 
relevons  en  effet  : un  traumatisme  crânien  chez  un  jeune  cynocé- 
phale (Papio  papio  Desm.),  les  morts  accidentelles  d’un  jeune  élé- 
phant d’Asie  (Elephas  maximus  L.)  et  d’un  jeune  hippopotame 
amphibie  (Hippopotamus  amphibius  L.)  nouveaux-nés,  une  fracture 
du  fémur  chez  un  mouton  domestique,  des  fractures  cervicales  chez 
un  nylgaut  (Boselaphus  tragocamelus  Pallas)  et  un  mouflon  à man- 

1,  Un  inventaire  des  ectoparasites  recueillis  a été  présenté  ici  même  par  J,  Nouvel 
et  E.  Seguy. 


chettes  ( Ammortagus  lervia  (Pallas)),  une  fracture  du  maxillaire 
inférieur  chez  un  cerf  axis  ( Axis  axis  (Erxleb.)),  une  luxation  du. 
tarse  avec  déchirures  ligamentaires  et  cutanées  chez  un  mâle  et 
plusieurs  plaies  pénétrantes,  faites  par  un  cerf  violent,  à une  femelle 
de  la  même  espèce. 

La  mortalité  des  jeunes  est  cette  année  encore  très  importante 
(48  cas).  Sous  cette  rubrique  nous  plaçons  6 morts-nés  [1  guanaco 
( Lama  glama  huanacus  (Molina)),  2 lamas  ( Lama  glama  glama  (L.)), 
et  3 cerfs  d Eld  ( Rucervus  Eldi  Guthrie)],  21  morts  sans  lésions  appa- 
rentes, vraisemblablement  imputables  au  développement  insuffi- 
sant de  l’instinct  maternel  chez  certaines  femelles,  qui  négligent 
leurs  produits  [1  papion  ( Papio  papio  Desm.),  1 ours  grizzly  ( Ursus 
horribilis  Ord.),  2 ours  bruns  (Ursus  arctos  L.),  3 lions  (F élis  leo  L.), 
3 nylgauts  ( Boselaphus  tragoeamelus  Pallas),  4 cervicapres  ( Antilope 
ceryicapra  Pallas),  3 chèvres  naines  du  Sénégal  (domestiques),  1 mou- 
flon de  Corse  ( Ovis  musinion  (Pallas)),  1 mouflon  à manchettes 
( Ammotragus  lervia  (Pallas))  et  1 lama  ( Lama  glamaglama  (L.))],  puis 
7 cas  de  morts,  plus  tardives,  dont  la  cause  est  plus  difficile  à déter- 
miner, mais  qui  concernent  tous  des  animaux  devenus  cachectiques  : 
[3  papions  ( Papio  papio  Desm.),  1 loup  ( Canis  lupus  L.),  1 mouflon 
de  Corse  ( Ovis  musimon  (Pallas)),  et  2 chevreuils  ( Capreolus  capreolus 
(L.))  récemment  capturés].  Les  14  cas  restants  ont  été,  en  raison  de 
leur  étiologie  précise,  placés  dans  l’une  des  rubriques  précédentes. 


II.  — Oiseaux. 

L effectif  qui  était  au  1er  janvier  1945  de  455  têtes  n’est  plus  au 
1er  janvier  1946  que  de  434.  Le  nombre  total  des  morts  pendant 
l’année  est  de  68  dont  60  adultes  et  8 jeunes.  Sa  répartition  au  cours 
de  l’année  est  donnée  par  le  graphique  ci-dessous. 

Voici,  par  ordre  zoologique  la  liste  de  ces  oiseaux  : 

Ordre  des  Struthioniformes. 

Famille  des  Dromiceiidés. 

1 Emeu  ( Dromiceius  Novae-Hollandiae  (Latahm))  jeune. 

Famille  des  Rheidés. 

1 Nandou  ( Rhea  americana  (L.))  jeune. 

Ordre  des  Pélécaniformes. 

Famille  des  Pélécanidés. 

1 Pélican  roussâtre.  ( Pelecanus  rufescens  Gmelin).  , 


Ordre  des  CiGomiFoaMES. 

Famille  des  Ciconiidés. 

3 Cigognes  blanches  [Ciconia  ciconia  (L.)). 

Famille  dès  Threskwrnvthidês. 

1 Spatule  blanche  (Platalea  leucorodia.  L.j,. 

Famille  des  phoenicopteridès. 

4 Flamants  rouges  (Phoenicopterus  ruber  L.). 

2 Flamants  roses  ( Phoenicopterus  antiquorum  Temm,). 


Ordre  des  Anseriformes. 

Famille  des  Anatidés. 

3 Cygnes  muets  ( Cygnus  olor  (Gmelin)). 

1  Cygne  de  Bewick  ( Cygnus  Bewickii  Yarrell). 

1 Cygne  noir  ( Chenopsis  atrata  (Latam)). 

2 Oies  céréopses  (Cereopsis  N ovae-Hollandiae  Latham)  jeunes 
1 Oie  de  Ross  [Chen  Bossii  Cassin). 

1 Oie  des  moissons  (A  user  f abolis  (Latham)j. 

1 Oie  de  Guinée  (Cygnepsis  cygnoïd  (L.)). 

3 Bernaelies  cravant  (Branta  bernicla  (L.j),- 

2 Bernaches  nonette  ( Branta  leucopsis  (Bechstein)). 

1 Bernache  du  Canada  ( Branta  canadensis  (L.)). 

2 Dendrocvgnes  veufs  ( Dendrocygna  viduata  (L.)). 

3 Canards  sauvages  ( Anas  platyrhynchos  L.). 

1 Sarcelle  d’hiver  ( Anas  crecca  L.). 

1 Sarcelle  du  Chili  ( Anas  flavirostris  Vieil.). 


152 


3 Canards  siffleurs  du  Chili  (Mareca  sibilatrix  (Poeppig)). 

5 Sarcelles  sp. 

7 Canards  sp. 

Ordre  des  Galliformes. 

Famille  des  Cracidés. 

1 Pénélope  à poitrine  rousse  ( Penelope  pileata  Wagler). 

Famille  des  Phasianidés. 

2 Paons  ordinaires  (Pavo  cristatus  L.). 

1 Paon  blanc  [Pava  cristatus  L.  var.  : albus). 

1 Paon  nigripenne  (Pavo  cristatus  L.  mutât.  : nigripennis). 

Famille  des  Méléagridés. 

2 Dindons  sauvages  d’Amérique  ( Meleagris  gallopavo  L.). 

Ordre  des  Gruiformes. 

Famille  des  Gruidés. 

1 Grue  de  Stanley  ( Anthropoïdes  paradisea  (Lichtenstein)). 

2 Grues  de  Numidie  (Anthropoïdes  virgo  (L.))t 
1 Grue  couronnée  (Balearica  pavonina  (L.)). 

Ordre  des  Charadriiformes. 

Famille  des  Laridés. 

1 Goéland  argenté  ( Larus  argentatus  argentatus  Pontop.). 

Ordre  des  Psittaciiformes. 

Famille  des  Psittacidés. 

1 Cacatoès  à huppe  jaune  ( Kakatoe  galerita  (Latham)). 

1 Ara  ararauna  ( Ara  ararauna  (L.)). 

1 Ara  macao  (Ara  macao  (L.)). 

La  classification,  de  ces  oiseaux  selon  la  cause  de  leur  mort, 
révèle  une  diminution  marquée  des  cas  de  tuberculose,  nous  en  avions 
en  effet  noté  14  cas  en  1943,  16  en  1944  et  8 seulement  cette  année 
(2  grues  de  Numidie,  1 grue  couronnée,  1 grue  de  Stanley,  2 paons 
ordinaires,  1 paon  nigripenne  et  1 dindon),  malheureusement  la 
multiplicité  des  parquets  d’où  proviennent  ces  oiseaux  indique  une 
large  dispersion  des  foyers  de  contagion. 

Aucune  autre  maladie  infectieuse  ou  virulente  n’a  été  constatée 
pendant  l’année. 

U aspergillose  a été  observée  4 fois  : chez  2 oies  céréopses  et  1 ber- 
nache  monette  nées  dans  l’année  et  chez  une  oie  de  Ross  adulte. 


Aucune  autre  affection  parasitaire  n’a  été  considérée  comme 
mortelle. 

Sur  les  autres  cadavres  examinés  nous  n’avons  observé  que  des 
lésions  organiques  que  nous  n avons  rattachées  à aucune  cause  parasi- 
taire ou  microbienne. 

a)  Les  lésions  du  tractus  digestif  sont,  parmi  celles-ci,  les  plus  nom- 
breuses, elles  ont  été  observées  sur  un  jeune  emeu  et  un  jeune  nandou 
(entérite  aiguë),  un  flamant  rouge  âgé  (entérite  chronique),  un  cygne 
muet  et  un  jeune  cygne  noir  (entérite  hémorragique),  une  oie  de^ 
Guinée  (entérite  chronique  et  péricardite),  3 bernaches  cravant,  âgées 
(entérite  chronique),  2 canards  sauvages  et  un  canard  sifïleur  du 
Chili  (entérite  chronique  de  l’intestin  grêle),  un  dendro  cygne  veuf 
(entérite  et  myocardite),  un  péposaca  (inflammation  des  cæcums), 
une  pénélope  âgée  (entérite  chronique),  un  dindon  (entérite  aiguë  et 
rachitisme)  et  un  paon  blanc  (typhlite). 

b)  Des  lésions  de  l'appareil  circulatoire  ont  été  observées  sur  des 
oiseaux  âgés  : un  pélican  roussâtre  (myocardite),  un  flamant  rouge 
(myocardite  et  péricardite  séreuse),  une  bernache  du  Canada  et  une 
sarcelle  d’hiver  (myocardite,  néphrite  et  dépôts  d’urates  dans  les 
séreuses),  une  sarcelle  du  Chili  (myocardite),  un  dendrocygne  veuf 
(myocardite  et  néphrite),  un  canard  sifïleur  du  Chili  (myocdrdite), 
un  ara  macao  (myocardite  et  dépôts  d’urates  sur  les  séreuses),  un 
ara  ararauna  (péricardite). 

c)  Des  lésions  du  foie  ont  causé  la  mort  d’une  oie  des  moissons 
(dégénérescence  graisseuse),  d’un  cygne  de  Bewick  (hypertrophie  et 
hyperémie),  et  d’une  spatule'  (sclérose). 

d)  Des  lésions  graves  des  reins  ont  été  rencontrées  sur  un  flamant 
rose  et  un  flamant  rouge  âgés  (sclérose  rénale). 

e)  Des  lésions  de  l'appareil  locomoteur  ont  été  observées  sur  un 
cacatoès  à huppe  jaune  (polyarthrite  des  membres  inférieurs). 

/)  Des  lésions  de  l’appareil  génital  (accident  de  ponte)  ont  causé 
la  mort  de  deux  cigognes  blanches. 

Enfin  des  traumastismes  graves  ont  été  mortels  pour  : une  cigogne 
blanche  (plaie  pénétrante  de  l’abdomen),  un  flamant  rose  (déchirure 
du  foie  et  hémorragie  péritonéale),  un  flamant  rouge  (fracture), 
deux  cygnes  muets  et  une  bernache  nonette  (tués  par  un  chimpanzé), 
cinq  sarcelles  et  sept  canards  (tués,  probablement,  par  des  chats 
errants,  pendant  une  période  de  gel),  un  goëland  (tué  par  un' cor- 
moran). 

Ce  rapport,  comparé  à ceux  des  années  précédentes,  montre  que 
dans  un  effectif  semblable,  non  modifié  par  de  nouvelles  importa- 
tions, le  taux  de  la  mortalité  et  l’importance  relative  de  ses  princi- 
pales causes  sont  sensiblement  constants.  Nous  notons  cependant 


cette  année  une  augmentation  de  la  mortalité  des  jeunes  mammifères 
explicable,  d’une  part,  par  l’épizootie  de  paratyphoïde  qui  a sévi 
sur  les  sangliers  et,  d’autre  part,  par  l’accroissement  de  la  natalité 
enregistrée  au  eours  de  l’année. 


B.  — NATALITÉ 

Le  nombre  des  naissances  obtenues  au  Parc  pendant  l’année  1945 
est  assez  élevé.  Nous  enregistrons  en  effet  119  naissances  de  mammi- 
fères et  75  d’oiseaux,  soit  un  total  de  194  animaux.  Rappelons  que 
le  nombre  moyen  des  naissances  depuis  l’ouverture  du  Parc  est  de 
80  unités  (60 . mammifères  et  20  oiseaux). 

Ces  naissances,  dans  l’ordre  zoologique,  sont  les  suivantes  : 

I.  — Mammifères. 

Ordre  des  Primates. 

♦ Famille  des  Papio'idés. 

9 Cynocéphales  babouins  ( Papio  papio  Desm.)  dont  6 £ et  3 Ç. 


Ordre  des  Carnivores. 

Famille  des  Canidés. 

8 Loups  ( Canis  lupus  L.). 

Famille  des  Ursidés. 

2 Ours  brus  d’Europe  ( Ursus  arctos  L.). 

1 Ours  grizzly  ( Ursus  horribilis  Ord.). 

Famille  des  Félidés. 

4 Lions  ( Félis  leo  L.),  dont  3 <§  et  1 Ç. 


Ordre  des  Ongulés. 

Sous-ordre  des  Proboscidiens. 

Famille  des  Eléphantidés. 

1 Eléphant  d’Asie  (Eléphas  maxius  L.)  Ç. 


Sôus-ORDRE  DES  PÉRISSODACTYLES. 

Famille  des  Equidés. 

1 Zèbre  de  Chapman  (Equus  quagga  Chapmani  Layard)> 


-t 


Sous-ordre  des  Artiodactyles. 

a)  non  ruminants. 

Famille  des  Hippopotamidés. 

1 Hippopotame  amphibie  (Hippopotamus  amphibius  L.) 

/ Famille  des  Suidés. 

7 Sangliers  d’Europe  ( Sus  scrofp  L.). 

7 Sangliers  d’Indochine  [ Sus  cristatus  Wagner  Hybrides). 

b)  ruminants. 

Famille  des  bovidés. 

1  Buffle  de  Roumanie  (espèce  domestique) 

15  Chèvres  naines  du  Sénégal  (espèce  domestique)  dont  6 ^ et  9 Ç. 
18  Mouflons  de  Corse  ( Ovis  musimon  (Pallas))  dont  10  ^ et  8 Ç. 

7 Mouflons  à manchettes  ( Ammotragus  lervia  (Pallas))  dont  5 ^ et  2 Ç. 
7 Nylgauts  ( Bose\aphus  tragocamelus  Pallas)  dont  3 q et  4 Ç. 

1 Elan  du  Cap  [Taurotragus  oryx  (Pallas))  <$. 

1 Algazelle  ( Aegoryx  algazel  (Oken))  Ç. 

9 Cervicapres  de  l’Inde  ( Antilope  cervicapra  Pallas). 

Famille  des  Giraffidés.  1 

1 Girafe  ( Giraffa  camelopardalis  (L.))  q. 

Famille  des  Camélidés. 

2 Dromadaires  ( Camelus  dromedarius  L.) 

1 Lama  ( Lama  glarna  glama  (L.)) 

3 Guanacos  (Lama  glama  huanacüs  (Molina))  dont  1 et  2 Ç. 

Famille  des  Cervidés. 

1 Cerf  de  France  ( Cervus  élaphus  L.). 

5 Cerfs  d’Eld  ( Ruçervus  Eldi  Guthrie)  dont  2 £ et  3 Ç. 

3 Cerfs  axis  (Axis  axis  (Erxleb.))  dont  1 £ et  2 Ç. 

5 Daims  (Dama  dama  (L.))  dont  2 et  3 Ç. 

3 Cerfs  rusas  ( Rusa  unicolor  Kerr)  dont  2 q et  1 2. 

1 Cervule  muntjac  (Muntiacus  muntjac  Zimm.). 


II.  — Oiseaux. 

Ordre  des  Struthioniformes. 
Famille  des  Dromiceiidés. 

2 Emeus  ( Dromiceius  N ovae-Hollandiae  (Latham)). 


— 156  — 


Ordre  des  Anseriformes. 

Famille  des  Anatidés. 

7 Cygnes  muets  ( Cygnus  olor  (Gmeliri)). 

3 Cygnes  noirs  ( Chenopsis  atrata  (Latahm)). 

5 Oies  d’Egypte  \Alopochen  aegyptiaca  (L.)). 

2 Bernaches  du  Canada  ( Branta  canadensis  (L.)). 

2 Bernaches  nonettes  ( Branta  leucopsis  (Bechstein)). 

2 Bernaches  de  Magellan  ( Chloephaga  leucoptera  (Gmelin)). 

27  Canards  sauvages  ( Anas  platyrhynchos  platyrhynchos  L.). 

8 Canards  sifïleurs  ( Mareca  penélope  (L.)). 

2 Sarcelles  hybrides. 

Ordre  des  Charadriiformes. 

Famille  des  Laridês. 

2 Goëlands  argentés  ( Larus  argentatus  argentatus  Pontop.). 

Ordre  des  Galliformes. 

Famille  des  Phasianidés. 

4 Paons  bleus  ( Pavo  cristatus  L.). 

7 Dindons  sauvages  d’Amérique  ( Meleagris  gallopavo  L.). 

Les  plq^  rares  parmi  ces  naissances  sont  celles  d’une  girafe,  d’un 
zèbre  de  Chapman  et  d’un  éléphant  d’Asie.  L’une  de  nos  femelles 
d’éléphant  d’Asie,  âgée  de  35  ans  environ,  avait  été  couverte  le 
18  décembre  1943  ; elle  a mis  bas  le  24  septembre  1945  un  jeune 
éléphanteau,  parfaitement  constitué,  pesant  93  kilogrammes  et 
mesurant,  sous  toise,  85  cm.  au  garrot.  Une  femelle  d’hippopotame 
amphibie,  également  fécondée  au  Parc  Zoologique  a mis  bas  le 
24  octobre  1945,  malheureusement  elle  n’a  pas  laissé  son  petit 
approcher  de  ses  mamelles,  et  celui-ci  est  mort,  probablement  de 
faim,  quelques  jours  plus  tard.  Ce  n’est  d’ailleurs  pas  la  première 
fois  qu’il  nous  arrive  de  constater  que  des  femelles  d’animaux  sau- 
vages se  désintéressent  de  leurs  petits.  Nous  avons  observé  ce  fait 
chez  une  girafe,  chez  des  primates,  chez  certains  carnivores  (lions 
et  tigres),  ainsi  que  chez  quantité  d’autres  animaux  récemment 
importés.  Il  semble  qu’il  y ait  là  une  déviation  de  l’instinct  maternel, 
phénomène  psychique,  qui  paraît  dû  à la  captivité. 

La  liste  ci-dessus,  comparée  à celle  de  l’année  précédente,  montre 
une  forte  augmentation  du  nombre  des  naissances,  aussi  bien 
chez  les  mammifères  que  chez  les  oiseaux,  mais  elle  ne  fait  apparaître 
aucune  espèce  nouvelle.  Ceci  tient  à ce  que  le  Parc  Zoologique  n’a 
pas,  en  raison  des  circonstances,  importé  d’animaux  nouveaux  pen- 
dant l’année  1945.  Mais  ceci  montre,  en  outre,  qu’il  possède  actuelle- 


157 


ment  des  lignées  d’animaux  bien  acclimatés  et  capables  de  donner 
chaque  année  des  produits,  qui  lui  permettront  d’enrichir  ses  collec- 
tions par  échange  avec  d’autres  jardins  zoologiques. 

Si  les  nichées  d’oiseaux  ont  été  bien  réussies  cela  tient  aux 
circonstances  atmosphériques  qui  ont  été  favorables  et  à l’isolement 
précoce  des  couples  reproducteurs.  Les  oiseaux,  plus  que  les  autres 
animaux,  doivent  être  isolés  avec  soin  avant  la  saison  de  ponte, 
dans  des  parquets  spéciaux  où  ils  peuvent  se  cacher  pour  nicher. 

Les  œufs  doivent  être  surveillés  attentivement,  car  ils  sont  une 
proie  pour  les  rongeurs.  Il  n’est  pas  exagéré  d’affirmer  que  le  nombre 
des  naissances  est  fonction  de  l’intérêt  que  le  personnel  porte  à son 
travail  et  des  menus  soins  qu’il  prodigue  aux  animaux. 

Laboratoire  d’éthologie  des  animaux  sauvages,  Parc  Zoologique  du  Bois  de 
V incennes. 

k 


Notules  ichthyologiques  { suite)  * 

Par  Paul  Chabanaud. 

XXVII.  Sur  le  véritable  caractère  externe,  par  quoi  les  Soleiformes 
diffèrent  des  Pleuronectiformes. 

Dans  la  clef  dichotomique  des  familles  qui,  dans  son  esprit,  com- 
posent l’ordre  des  Heterosomata,  Norman  2,  faisant  table  rase  des 
sous-ordres  ou  autres  grandes  divisions  précédemment  définies  par 
Regan3,  mentionne  la  liberté  ou  la  non  liberté  du  limbe  préoper- 
culaire  comme  étant  le  principal  caractère  externe  qui  différencie 
les  Psettodidae,  les  Bothidae  et  les  Pleur onwtidae,  c’est-à-dire  les  Pset- 
todoidea  et  les  Pleuronectoidea  Pleuronectiformes  de  Regan,  des 
Soleidae  et  des  Cynoglossidae,  ces  deux  dernières  familles  composant, 
dans  le  sous-ordre  des  Pleuronectoidea,  la  seconde  des  2 divisions 
établies  par  Regan,  celle  des  Soleiformes. 

A noter  tout  d’abord  ceci  : dans  l’ensemble  des  « Pleuronectes  » 
(Heterosomata),  le  limbe  préop Circulaire  n’est  jamais  absolument 
libre,  en  ce  sens  que  la  partie  du  préoperculum  qui  constitue  ce 
limbe  est  constamment  recouverte,  à tout  le  moins  par  une  mince 
couche  épidermique.  Il  ne  peut  donc  être  question,  à propos  de  ces 
Téléostéens,  que  d’un  sillon  dermal  margino-préoperculaire.  Ce  sillon 
est  tantôt  profond,  tantôt  superficiel.  Il  est  dit  profond,  lorsque, 
jouissant  d’une  liberté  relative,  le  limbe  préoperculaire  se  trouve 
nettement  en  saillie  et  peut  être  aisément  soulevé  ; ce  qui  est  le  cas 
des  Psettodidae  et  de  bon  nombre  de  Bothidae  (sensu  Norman). 
Chez  les  Pleur onectidae  (sensu  Norman),  le  sillon  dermal  margino- 
préoperculaire  est  superficiel  ; j’entends  par  là  que  le  limbe  préoper- 
culaire, nullement  saillant,  est  longé  par  une  aire  cutanée  étroite, 

1.  Ce  n’est  pas  sans  tristesse  que  je  livre  à l’impression  les  remarques  qui  font 
l’objet  des  trois  présentes  Notules,  car  ce  sont  autant  de  critiques  à l’adresse  de 
certains  passages  d’un  ouvrage  de  tout  premier  ordre  et  dont  l’auteur,  feu  J.  R.  Nor- 
man, était  l’un  de  mes  amis. 

Dès  que  j’eus  relevé  ces  quelques  erreurs,  mon  intention  fut  de  les  signaler  à Nor- 
man et  d’offrir  ainsi  à l’auteur  du  travail  incriminé  la  possibilité  de  parfaire  lui- 
même  son  œuvre;  mais  certaines  de  mes  remarques  nécessitaient  un  complétnent 
d’investigation,  circonstance  qui  me  fit  surseoir  à la  réalisation  de  mon  projet.  La 
guerre  survint  et  ce  fut,  ;pour  cinq  ans,  la  rupture  des  communications  entre  Londres 
et  Paris. 

Or,  gravement  atteint  par  les  gaz,  durant  la  guerre  de  1914,  Norman  s’est  éteint  pré- 
maturément, au  cours  de  l’année  1943.  Cette  catastrophe  m’oblige  à publier  aujour- 
d’hui, sous  ma  propre  signature,  ce  qui  ne  saurait  être  célé  plus  longtemps,  sans 
porter  atteinte  à la  vérité  scientifique. 

2.  A Systematic  Monograph  of  the  Flatfishes.  London,  1934. 

3.  Ann.  Mag.  Nat.  Hist.,  (8)  6,  1910,  p.  484-496. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


dépourvue  d’ écailles  et  ordinairement  p lissée.  En  d’autres  termes, 
dans  les  formes  en  possession  d’un  sillon  m argi  no-pré  opéré  ulaire 
superficiel,  tout  se  borne  à une  simple  solution  de  continuité 
entre  la  pholidose  du  préoperculum  et  celle  qui  revêt  le  volet 
operculaire  (operculum  et  subopereulum). 

Indubitablement,  le  sillon  mârgino-préoperçulaire  fait  totalement 
défaut  aux  Soleidae  (meo  sensu),  ainsi  qu’aux  Cynoglossidcte  ; mais, 
encore  qu’il  y subisse  un  raccourcissement  plus  ou  moins  notable, 
sa  présence  n’en  est  pas  moins  des  plus  évidente  chez  les  Achiridae 
(autre  famille  dextre  de  Soleif ormes) , à la  seule  exception  de  Gymna- 
ehirus  nudus  Kaup,  espèce  chez  laquelle  l’absence  de  pholidose  rend 
ce  sillon  indiscernable. 

Malgré  cette  évidence  — qu’il  suffit,  pour  s’en  convaincre,  d’un 
seul  coup  d’œil  jeté  sur  n’importe  laquelle  des  nombreuses  figures 
représentant  des  « soles  américaines  »,  — la  méconnaissance  tenace 
de  l’individualité  de  la  famille  des  Achiridae  1 a eu  pour  conséquence 
la  négation  traditionnelle  de  ce  caractère,  bien  que  celui-ci  suffise, 
d’après  les  seules  données  de  la  morphologie  externe,  à distinguer 
cette  même  famille  des  Achiridae  de  celle  dès  Soleidae , familles  dont 
l’autonomie  respective  repose  sur  d’irréductibles  différences  anato- 
miques. . -v 

Ce  n’est  donc  pas  en  la  présence  ou  en  la  déficience  du  sillon 
dermal  margino-préoperculaire  que  consiste  le  caractère  externe 
par  quoi  les  Soleiformes  se  distinguent  des  Pleur  onecti formes* 

Abstraction  faite  des  différences  anatomiques  (déficience  des 
côtes  et  des  complexes  métaclithraux)  dont,  je  me  plais  à le  recon- 
naître,  l’importance  n’a  pas  échappée  à Norman,  le  principal  carac- 
tère externe  des  Soleiformes  réside  dans  la  déficience  de  ce  que  je 
nommerai  la  scissure  tégumentairç  infra-hyoïdienne , 

Les  Psettodoidea  et  tous  les  . Pleur  onectoidea  Pleur onectif  or  mes 
( Bothidae  et  Pleuronectidae,  sensu  Norman)  présentent  cette  scissure. 
Chez  eux,  la.  peau  de  l’un  des  deux  rameaux  mandibulaires,  ne  se 
trouve  pas  en  continuité  directe,  avec  la  peau  de  l’autre  rameau 
mandibulaire  ; au  surplus,  les  2 interopercula  ne  sont  nullement 
libres,  l’un  par  rapport  à l’autre.  Ces  .interopercula  et  aussi,  en 
quelque  mesure,  les  2 rameaux  mandibulaires,  peuvent  donc  s’écar- 
ter de  la  ligne-. médiane  et,  lorsqu’il -est  provoqué  (artificiellement  ou 
non),  .cet  écartement  met  à découvert,  sinon  l’isthme  lui-même,  du 
moins  l’appareil  braneliio.stège. 

Chez  les  Soleiformes  au  contraire,  la  peau  qui  recouvre  lés  2 ra- 
meaux mandibulaires  est  continue  sur  la  ligne  médiane  et  il  en  est 
de  même  pour,  le  tégument  des  interopercula.  En  conséquence,- 

1.  Cf,  Chabanatjd  : Les  Téléostéens  dyssymmétriques  du  Mokattam  inférieur  de 
Tourah,  p.  29-32  (Mém.  Inst.  Egypte,  32,  1937).  „ 


— 160  — 

l’écartement  de  ces  os  est  rendu  impossible  et  l’isthme  ne  peut  être 
mis  à découvert  que  moyennant  la  résection  de  la  liaison  tégu- 
mentaire  qui  rend  solidaires  l’un  de  l’autre,  postérieurement,  les 
interopercula  et,  antérieurement,  les  deux  rameaux  mandibulaires. 

Cette  différence  est  clairement  montrée  par  les  fig.  11  a à 11  F de 
Norman  1,  figures  qui,  malgré  leur  tracé  schématique,  n’en  sont 
pas  moins  parfaitement  explicites. 

Chez  certains  Achiridae  ( Apionichthys  Katjp  1858,  Achiropsis 
Steindachner  1877,  Soleonasus  Eigenmann  1912,  Pnictes  Jordan 
1919)  et  dans  un  genre  de  Soleidae  ( Paradicula  Whitley  1931  — 
Whitleyia  Chabanaud  1930),  les  choses  vont  plus  loin  encore  : la 
peau  des  interopercula  et  celle  des  opercules  se  soudent  au  revête- 
ment cutané  des  clithra,  si  bien  que  les  fentes  operculaires,  cessant 
d’être  confluentes,  ne  sont  plus  représentées,  de  chaque  côté  du  corps, 
que  par  un  orifice  plus  ou  moins  réduit.  Chez  Pnictes  asphyxiatus 
Jordan,  la  fente  operculaire  zénithale  est  même,  paraît-il,  totale- 
ment obturée. 

XXVllï.  Autonomie  de  la  famille  des  Rhombosoleidae. 

Norman  2 partage  la  famille  des  Pleur onëctidae  en  5 sous-familles  ; 
savoir  : les  Pleuronectinae , les  Pœcilopsettinae,  les  Paralichthodinae, 
les  Samarinae  et  les  Rhombosoleinae.  Or  la  dernière  de  ces  5 sous- 
familles  doit  être  élevée  au  rang  de  famille  : celle  des  Rhombosoleidae. 
Son  autonomie  est  établie  par  3 caractères  de  haute  importance  : 
1°  la  dyssymmétrie  des  ischioptérygies  ; 2°  la  déficience  des  actinostes 
omoptérygiens  ; 3e  la  déficience  du  complexe  (pair)  métaclithral 
(«  postcleithrum  »).  Ce  dernier  caractère  compte  au  nombre  de  ceux 
qui  distinguent  les  Soleiformes  des  Pleur  onectif or  mes.  La  présence 
de  la  scissure  infra-hyoïdienne  classe  les  Rhombosoleidae  parmi  les 
Pleur  onectif  ormes  ; par  contre,  les  deux  autres  caractères  rapprochent 
singulièrement  ces  mêmes  Rhombosoleidae  des  Soleiformes. 

La  dyssymmétrie  des  ischioptérygies  et  la  déficience  des  acti- 
nostes omoptérygiens  sont  bien  mentionnées  par  Norman,  mais  cet 
auteur  ne  tient  aucun  compte  de  la  déficience  du  complexe  méta- 
clithral. Pure  inadvertance  de  la  part  de  l’éminent  ichthyologue, 
car,  parmi  les  nombreuses  figures  dont  est  illustrée  la  partie  générale 
de  son  ouvrage,  il  en  est  une  qui  s’inscrit  en  faux  contre  le  texte. 
Cette  figure  représente  la  c'einture  scapulaire  de  Rhombosolea  pie - 
beia  (Richardson)  3 ; elle  montre  de  façon  évidente  cette  ceinture 
dépourvue  de  complexe  métaclithral. 

D’après  mes  propres  observations,  une  autre  espèce,  Peltorham - 
phus  novaezeelandiae  Günther,  est  également  privée  de  ce  complexe. 

4.  Op.  cil.,  p.  14. 

2.  Op.  cil.,  p.  282  et  283. 

3.  Op.  cit.,  p.  40,  efï.  25  C. 


— 161  — 

On  ne  saurait  donc  douter  de  la  généralité  de  ce  caractère  négatif, 
•chez  les  16  espèces  dont  se  compose  actuellement  cette  curieuse 
famille  notogéenne  des  Rhombosoleidae. 


XXIX.  Critique  d’une  figure  représentative  dune  portion  du 
rhachis  de  Solea  solea. 

A la  page  15  de  l’ouvrage  cité  dans  les  deux  précédentes  Notules, 
Norman  montre  très  schématiquement  (fig.  12),  dans  leurs  rapports 
avec  le  neurocrâne,  la  partie  antérieure  du  rhachis  de  Pleuronectes 
platessa  Linné  (en  A)  et  la  partie  antérieure  du  rhachis  de  Solea  solea 
(Linné)  (en  B).  La  figure  12  A est  irréprochable,  mais  la  figure  12  B, 
concernant  Solea  solea,  est  entachée  d’une  grave  erreur  : la  vertèbre 
initiale  a été  omise. 

Chez  les  Soleif ormes,  la  contraction  axiale  post -hypophysaire  1, 
se  manifeste  avec  une  intensité  particulière  : les  périchordes  (centra) 
de  la  série  abdominale  sont,  grosso  modo,  d’autant  plus  courts  qu’ils 
se  trouvent  plus  rapprochés  du  crâne  ; il  s’en  suit  que  la  lre  vertèbre 
comporte  un  périchorde  extrêmement  réduit  en  longueur  et  un  arc 
neural  plus  ou  moins  atrophié  2.  \ 

Cette  vertèbre  initiale  est  passée  inaperçue  du  dessinateur,  si 
bien  que  la  première  des  vertèbres  qui  comportent  Un  arc  hémal 
(ordinairement  incomplet)  se  trouve  être  la  4e  , alors  que,  chez  l’espèce 
en  question,  cette  vertèbre  occupe  normalement  le  5e  rang. 

Il  est  aisé  de  se  rendre  compte  de  cette  erreur  par  le  simple  examen 
de  1 une  des  planches  du  traité  de  Cunningham  3,  planche  qui  repré- 
sente précisément  le  squelette  entier  de  Solea  solea.  Malgré  son  peu  de 
finesse,  l’unique  figure  qui  occupe  cette  planche  est  correcte  dans  son 
ensemble  et  rien  ne  permet  de  suspecter  son  exactitude,  eu  égard 
au  nombre  des  vertèbres  dont  se  composent  les  diverses' régions  du 
rhachis  de  l’individu  qui  a servi  de  modèle.  Cet  individu  a,  pour 
formule  rhachiméristique,  a 10  [4  + 6]  + c 41  = f 51,  formule 
normale  pour  un  Solea  solea  originaire  de  la  Manche  ou  de  la  mer  du 
Nord  4. 


Laboratoire  des  Pêches  et  Productions  coloniales  d’origine  animale 
du  Muséum. 

1.  Chabanaud,  Bull.  Soc.  Zool.  France,  62,  1937,  p.  368-385. 

2.  Chabanaud,  Mém.  Inst.  Egypte,  op.  cil.,  p.  35,  efï.  3. 

3.  Cunningham  : A Treatise  on  the  common  sole,  tab.  10.  Plymouth,  1890. 

4.  Chabanaud,  Mém.  Inst.  Egypte,  op.  cit.,  p.  45. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


11 


Sur  une  nouvelle  forme  larvaire  de  Neoschôngastia 
(AcARIEN)  parasite  de  Meriones  Shawi. 

Par  Marc  André. 


Neoschôngastia  brevipalpis  n.  sp. 

Six  représentants  de  cette  nouvelle  espèce  ont  été  recueillis  par  le 
Dr  J.  Colas-Belcour  sur  un  exemplaire  de  Meriones  Shawi  capturé 
à Carthage  (Tunisie)  en  1927. 

Ces  larves,  gorgées  de  nourriture,  sont  subglobuleuses  \ leur  lon- 
gueur varie  de  450  à 500  p pour  une  largeur  de  350  à 400  p. 

Face  dorsale  (fig.  1).  — La  région  dorsale  antérieure  du  propodo- 
soma  présente  un  bouclier  unique  montrant  à sa  surface  de  très 


Neoschôngastia  brevipalpis  M.  André. 

Fig.  1,  face  dorsale  (X  110).  - — Fig.  2,  face  ventrale. 

fines  rides  qui  donnent  l’impression  de  vestiges  réticulaires.  De  forme 
hexagonale  (fig.  6),  il  porte  5 poils  barbulés  : un  antérieur  médian, 
deux  antéro-latéraux  et  deux  postéro-latéraux.  De  plus  il  possède 
en  son  milieu  une  paire  d’organes  sensoriels  (organes  pseudostig- 
matiques)  claviformes,  bien  développés,  et  finement  ciliés  sur  toute 
leur  surface. 

Bulletin  du  Muséum i 2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


— 163  — 

De  chaque  côté  du  bouclier  se  trouve  un  œil  sessile,  très  petit. 
En  arrière  de  ce  scutum,  près  de  chacun  des  bords  latéraux  du 
corps,  dans  la  région  scapulaire  on  observe  une  paire  de  soies,  puis 
viennent,  postérieurement,  une  première  rangée  transversale  com- 
posée de  10  poils,  deux  de  8,  deux  de  2 et  enfin  deux  rangées  formées 
chacune  de  4 poils  : soit  42  poils  assez  régulièrement  distribués, 
d’une  longueur  de  30  p.  environ  et  barbulés. 

Face  ventrale  (fig.  2).- — Les  coxae'I,  subtriangulaires,  sont  conti- 
guës aux  coxae  II,  ces  dernières  de  forme  allongée  sont  séparées 


Neoschôngastia  brevipalpis  M.  André. 

Fig.  3,  palpe  maxillaire  droit  : face  interne  (X  1625).  — Fig.  4,  un  des  poils  recou- 
vrant la  face  dorsale  de  l’idiosoma  ( X 1000).  ■ — Fig.  5,  tarse  de  la  patte  I.  — Fig.  6, 
scutum  dorsal. 

des  coxae  III  par  un  large  intervalle  : chacune  d’elles  porte  un  seul 
poil  barbulé.  Dans  l’espace  compris  entre  les  coxae  I s’insère  une 
paire  de  poils  barbulés,  ainsi  qu’entre  les  coxae  III. 

Plus  en  arrière  on  observe  cinq  rangées  de  poils  également  bar- 


— 164 


bulés  : trois  au-dessus  de  l’uropore,  composées  de  6,  2 et  8 et  deux 
au-delà,  comprenant  chacune  4 poils. 

Pattes.  — Les  pattes  sont  recouvertes  de  poils  plumeux  plus  ou 
moins  développés  dont  le  nombre  varie  suivant  les  articles.  Elles 
sont  relativement  courtes,  leur  longueur  ne  dépassant  pas  : I,  190  p ; 
ÏI,  175  p ; III,  190  p.  Tous  les  tarses  se  terminent  par  3 griffes 
qui  sont  du  type  ordinaire,  c’est-à-dire  comprenant  1 longue  griffe 
médiane  et  2 latérales  plus  courtes.  Le  tarse  de  la  patte  I (fig.  5) 
porte,  sur  sa  face  dorsale,  un,  poil  olfactif  bacilliforme. 

Les  palpes  maxillaires  (fig.  3),  recourbés  en  dedans,  sqnt  d’une 
taille  très  réduite  (40  à 45  p).  Le  génual  est  muni  d’une  soie  dorsale 
simple  ; le  tibia  présente  2 soies  internes  barbulées  et  2 dorsales 
dont  l’une  est  également  barbulée  et  l’autre,  placée  près  de  la  base 
de  l’ongle  terminal  est  spiniforme  et  lisse.  Il  se  termine  par  une 
griffe  trifurquée  bien  développée.  Le  dernier  article  (tarse)  est  pourvu 
d’une  forte  soie  olfactive  bacilliforme.  ' 

Les  chélicères,  comme  chez  toutes  les  espèces  de  ce  genre,  ne  sont 
pas  denticulées. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


165  — 


Les  Alcyonaires  du  Muséum  ■.  I.  Famille  des  Alcyoniidae . 
3.  Genre  Sarcophytum  (suite). 

Par  A.  Tixier-Duriyault. 


9.  Sarcophytum  glaucum  (Q.  G.). 

Synonymie  : 

1833  Alcyonium  glaucum,  QuoY'et  Gaimard.  Yoÿ.  Astrolabe,  4,  Zooph., 
p.  270,  t.  XXII,  %.  11,  12. 

1846  Sarc.  glaucum,  J.  D.  Dana.  Zoophytes,  Philadelphie,  p.  623, 
t.  LVIII,  fig.  4 ; t.  LIX,  p.  6. 

1857  Sarc.  glaucum , H.  Milne-Edwards.  Hist.  nat.  d.  Corail.,  vol.  I, 

p,  121. 

1859  Sarc.  glaucum,  J.  D.  Dana.  Synopsis,  Newhaven,  p.  125. 

1864  Sarc.  glaucum,  Verrill.  Bull.  Mus.  Comp.  Zool.,  3,  p.  39.- 
1869  Sarc.  glaucum,  J.  E.  Gray.  Ann.  Mag.  Nat.  Hist.,  vol.  III,  s.  4, 
p.  125. 

1886  Sarc.  glaucum,  E.  v.  Marenzeller.  Zool.  Jahrb.,  Syst.  1,  p.  352, 
pl.  IX,  fig.  1,  2. 

1886  Sarc.  glaucum  var.  pauperculum.  E.  v.  Marenzeller.  Zool. 
Jahrb.,  Syst.  1,  p.  354. 

1889  Sarc.  ambiguum,  Wright  et  Studer.  Rep.  Challenger  XXXI 
p.  247,  pl.  XLI,  fig.  12.  >. 

1896  Sarc.  fungiforme,  A.  Schenk,  Abandl.  Senkenb.  Naturf.  Ges., 
Bd  XXIII,  p.  73,  pl.  IV,  fig.  31,  32,  33  ; pl.  I,  fig.  10. 

1896  Sarc.  plicatum,  A.  Schenk.  Abandl.  Senkenb.  Naturf.  Ges., 
Bd  XXIII,  p.  76,  pl.  1,  fig.  12  ; pl.  IV,  fig.  40. 

1896  Sarc.  Bœttgeri,  A.  Schenk.  Abandl.  Senkenb.  Naturf.  Ges., 
Bd  XXIII,  p.  72,  pl.  IV,  fig.  28,  29,  30  ; pl.  I,  fig.  9. 

1897  Sarc.  glaucum,  T.  Whitelegge.  Austr.  Mus.,  Mem.  III,  pt.  1, 
p.  214. 

1898  Sarc.  glaucum,  W.  May,  Mitt.  Hamb.  Mus.,  Bd  XV,  p.  26. 

1899  Sarc.  glaucum,  W.  May.  Jena.  Zeitschr.  Naturw.,  Bd  XXXIV, 

p.  112. 

1899  Sarc.  nigrum,  W.  May.  Jena  Zeitschr.  Naturw.,  Bd  XXXIV,  p.  117, 
pl.  V,  fig.  8. 

1900  Sarc.  glaucum,  S.  J.  Hickson  et  I.  L.  Hiles.  The  Stolonifera  and 
Alcyonacea  coll.  bv  Willey,  New  Britain,  pt  IV,  p.  505. 

1900  Sarc,  fungiforme,  S.  J.  Hickson  et  I.  L.  Hiles.  The  Stolonifera 
and  Alcyonacea  coll.  by  Willey,  New  Britain,  pt  IV,  p.  504. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


1902  Sarc.  glaucum,  E.  Burchardt,  Jena.  Denkschr.,  Bd  VIII,  p.  674, 
pl.  LV,  %.  3 ; pi.  LVII,  fig.  7. 

1902  Sarc.  glaucum  var.  amboinensis,  E.  Burchardt.  Jena.  Denkschr ., 
Bd  VIII,  p.  675,  pl.  IV,  fig.  5,  6 ; pl.  LVII,  fig.  9. 

1902  Sarc.  glaucum  var.  pauperculum,  E.  Burchardt.  Jena.  Denkschr 
Bd  VIII,  p.  675,  pl.  IV,  fig.  3 ; pl.  LVII,  fig.  7. 

1905  Sarc.  plicatum,  E.  M.  Pratt,  Rep.  Pearl  Oyster  Fish.  of  Gulf 
of  Manaar,  pt.  III,  Supp.  Rep.  XIX,  p.  252. 

1908  Sarc.  plicatum,  L.  Roule.  Ann.  Soc.  Zool.  Suisse,  vol.  XVI, 
fasc.  2,  p.  174. 

1908  Sarc.  fungiforme,  L.  Roule.  Ann.  Soc.  Zool.  Suisse,  vol.  XVI, 
fasc.  2,  p.  174. 

1908  Sarc  . Bœttgeri , L.  Roule.  Ann.  Soc.  Zool.  Suisse,  vol.  XVI, 
fasc.  2,  p.  175. 

1908  Sarc.  glaucum,  J.  A.  Thomson  et  J.  M.  Macqueen.  Journ.  Linn. 
Soc.,  Zool.,  vol.  XXXI,  p.  52,  pl.  V,  fig.  5. 

1909  Sarc.  plicatum,  J.  A.  Thomson  et  J.  J.  Simpson.  Alcyonarians 
Investigator,  p.  3. 

1910  Sarc.  glaucum  forma  typica,  W.  Kükenthal.  Die  Faune  S.  W 
Australiens,  Bd  III,  Lief  1,  p.  13. 

1910  Sarc.  glaucum  var.  pauperculum,  W.  Kükenthal.  Die  FaunaS. 
W.  Australiens,  Bd  III,  Lief  1,  p.  14. 

1910  Sarc.  ambiguum,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens, 
Bd  III,  Lief  1,  p.  30. 

1910  Sarc.  nigrum,  W.  Kükenthal.  Die  Dauna  S.  W.  Australiens, 
Bd  III,  Lief  1,  p.  30. 

1910  Sarc.  plicatum,  J.  A.  Thomson  et  D.  L.  Mackinnon.  Trans.  Linn. 
Soc.  London,  s.  2,  vol.  III,  Zool.,  p.  176. 

1913  Sarc.  glaucum,  W.  Kükenthal.  Denkschr.  Kaiserl.  Akad.  ITïs- 
sensch.,  vol.  LXXXIX,  p.  10. 

1919  Sarc.  glaucum,  J.  Moser,  Mitt.  Zool.  Mus.  Berlin,  Bd  IX,  p.  253, 
text-fig.  4. 

1931  Sarc.  glaucum,  J.  A.  Thomson  et  L.  M.  I.  Dean.  Siboga-Expeditie, 
Monogr.  XlII-d,  p.  57,  pl.  VIII,  fig.  6 ; pl.  XVI,  fig.  7. 

1933  Sarc.  glaucum,  H.  A.  Roxas,  Philip.  Journ,  Science,  vol.  L., 
p.  381,  pl.  1,  fig.  10. 

1936  Sarc.  glaucum,  L.  M.  I.  MacFadyen.  Scientific  Results  of  the 
Great  Barrier  Reef  Expédition,  vol.  V,  n°  2,  p.  42,  1928-1929. 

Diagnose  : Colonie  : mince  pied,  stérile  cylindrique  à nombreux 
plis  longitudinaux  ; capitule  débordant  largement  le  pied,  en  forme 
de  champignon,  à bords  lisses  (jeunes  colonies)  ou  à contours  plissés 
(colonies  plus  âgées). 

Spiculés  : 1.  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : grandes 
aiguilles  (0,5  à 2 mm.  de  long)  recouvertes  de  nombreuses  verrues 
composées  crénelées;  b)  dans  la  zone  corticale  : courtes  massues 
abondantes  à tête  peu  volumineuse  (0,2  mm.  de  long)  et  bâtonnets 


(0,3  mm.  de  long)  à protubérances  éparses.  • — 2.  dans  le  capitule  : ai 
guilles  étroites  à petites  aspérités  (0,8  mm.  de  long)  et  massues 
étirées  (0,4  mm.  de  long). 

Polypes  : autozoides  nombreux  régulièrement  disposés  a la  sur- 
face externe  du  capitules  (2  à 5 au  cm.)  ; 4 à 7 siphonozoides  très 
visibles  entre  2 autozoides. 

Coloration  : des  colonies  dans  l’alcool  : gris  blanchâtre,  gris  jau- 
nâtre, gris  noirâtre. 

Localité  : 7 exemplaires  : 2 colonies  jeunes  de  la  Nouvelle-Zélande 
(MM.  Quoy  et  Gaimard,  1829)  ; 3 spécimens  du  Golfe  de  Suez 
(M.  Dollfus,  1928)  ; 1 exemplaire  de  Madagascar  (M.  Decary,  1919)  ; 

1 jeune  colonie  de  Nouvelle-Calédonie  (M.  Lerat,  1910). 

Distribution  : I.  Tonga,  Australie,  Amboine,  E.  Afrique,  Male- 
dives,  Mer  Rouge,  Philippines  (Palawan,  I.  Butu,  I.  Mataguit,  Baie 
de  Shaik,  Baie  de  Taytay,  Baie  de  Puerto  Galera,  Mindoro),  X.  Maer 
(Grande  Barrière),  I.  Banda,  I.  Tuai,  I.  Jedan,  Haingsisi,  Saleyer. 

10.  Sarcophytum  gracile  Burchardt. 

Synonymie  : 

1902  Sarc.  gracile,  E.  Burchardt.  Jena.  Denkschr.,  Bd  VIII,  p.  673, 
pl.  LV,  fxg.  2 ; pi.  LVII,  fig.  5. 

1910  Sarc.  gracile,  W.  Kükenthau.  Die  Fauna  S.  W.  Australiena, 
Bd  III,  Lief  1,  p.  31. 

1931  Sarc.  gracile,  J.  A.  Thomson  et  L,  M.  I.  Dean.  Siboga-Expeditie, 
Monogr.,  XlII-d,  p.  60. 

Diagnose  : Colonie  : long  pied  cylindrique  mince;  capitule  lisse 
arrondi,  en  forme  de  champignon. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : grandes 
aiguilles  branchues  souvent  courbes,  oi'nées  de  verrues  composées 
(0,9  à 0,16  mm.  de  long)  ; petits  bâtonnets  étroits  (0,07  à 0,3  mm.  de 
long)  ; b)  dans  la  zone  corticale  : massues  à manche  allongé  garnies 
de  protubérances  crénelées  (0,1  à 0,22  mm.  de  long).  ■ 2°  dans  le 

capitule  : minces  aiguilles  recouvertes  d’aspérités  basses  (0,29  à 
0,1  mm.  de  long)  ; massues  à manche  long  ou  court  (0,17  à 0,52  mm. 
de  long). 

Polypes  : autozoides  serrées  (8  à 9 au  cm.)  ; nombreux  petits 
siphonozoides  (3  à 9 entre  2 autozoides). 

Coloration  : des  colonies  : gris  clair,  gris  jaunâtre,  brun  grisâtre. 

Distribution  : Amboine,  Lombok,  Damar,  Saleyer. 

11.  Sarcophytum  latum  Dana. 

Synonymie  : 

1846  Alcyonium  latum,  J.  D.  Dana.  Zoophytes,  Philadelphie,  p.  62H, 
t.  LVIII,  fig.  6,  7. 


— 168  — 

1857  Aie.  latum,  H.  Milne-Edwards.  Hist.  nat.  d.  Corail.,  vol.  I, 

p.  121. 

18o9  Ale.  latum , J.  D.  Dana.  Synopsis,  Newhaven,  p.  125. 

non  1897  Sarc.  latum,  Th.  Whitelegce.  Austr.  Mus.,  Mem.  III,  pt.  L 
p.  215. 

non  1903  Sarc.  latum,  E.  M.  Pratt.  The  Alcyonaria  of  the  Maldivesr 
pt.  II,  p.  510. 

1908  Labophytum  crassum,  M.  Cohn  (pars).  Alcyonacea  v.  Madagask^ 
#.  Ostafrika,  Bd  II,  p.  214.  * 

non  1910  Sarc.  latum,  J.  A.  Thomson  et  D.  E.  MacKinnon.  Trans. 
Linn.  Soc.  London,  s.  2,  vol.  III,  Zool.,  p.  176. 

1910  Sarc.  latum,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens» 
Bd  III,  Lief.  1,  p.  21,  pl.  II  ; fîg.  9. 

1919  Sarc.  latum,  J.  Moser.  Mitt.  ool.  Mus.  Berlin,  Bd.  IX,  p.  236, 
text-fig.  1 ; 2 ; pl.  V,  fig.  1 ; pl.  VI,  fig.  15. 

1933  Sarc.  latum,  H.  A.  Roxas.  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L,  p.  372, 
pl.  1,  fig.  1. 

Diagnose  : Colonie  : souvent  encroûtante,  à pied  peu  élevé,  large, 
stérile  ; capitule  très  peu  débordant,  à contours  rarement  plissés. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : grosses 
et  larges  aiguilles  à extrémités  pointues  ou  arrondies  (0,6  à 1 mm. 
de  long)  recouvertes  de  hautes  et  nombreuses  verrues  composées  ; 

b)  dans  la  zone  corticale  : forts  bâtons  (0,5  à 0,7  mm.  de  long) 
ornés  de  protubérances  tantôt  abondantes,  grosses  et  composées, 
tantôt  éparses,  hautes  et  simples  ; massues  (0,13  à 0,2  mm.  de  long) 
à verrues  clairsemées,  tête  peu  élargie  et  manche  pointu.  ■ — 2°  dans  le 
capitule  ; aiguilles  garnies  d’aspérités  irrégulières,  étroites  ou  larges 
(0,4  à 0,6  mm.  de  long)  ; bâtonnets  grêles  peu  verruqueux  (0,08  à 
à 0,3  mm.  de  long)  ; edurtes  massues  épineuses,  (0,1  à 0.2  mm.  de 
long). 

Polypes  : autozoides  nombreux  (5  à 7 au  cm.)  ; une  seule  rangée 
de  siphonozoides  entre  2 autozoides. 

Coloration  : de  la  colonie  à sec  : brun  rougeâtre. 

Localité  : 1 exemplaire  d’Anjouan  (M.  Lavanchie,  1905). 

Distribution  : Madagascar,  Philippines  (Palawan,  Baie  de  Taytay), 
Australie,  I.  Fidji. 

12.  Sarcophytum  molle  N.  Sp. 

Diagnose  : Colonie  : molle,  à large  pied  stérile  et  à capitule  lisse  au 
centre,  légèrement  plissé  à la  périphérie. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : petites 
aiguilles  et  courts  bâtonnets  (0,25  mm.  de  long)  ornés  de  rares  protu- 
bérances arrondies  ; b)  dans  la  zone  corticale  : massues  (0,12  à 
0,25  mm.  de  long)  à large  tete  verruqueuse  et  à manche  épineux.  — 


— 169  — 


2°  dans  le  capitule  : bâtons  (0,2  à 0,3  mm.  de  long)  garnis  d’aspérités, 
simples  disséminées  ; massues  (0,1  à 0,13  mm.  de  long)  à manche 
pointu  et  tête  mince. 

Polypes  : autozoides  nombreux  (5  au  cm.)  ; siphonozoides  petits 
(1  ou  2 entre  2 autozoides). 

Coloration  : de  la  colonie  dans  l’alcool  : gris  brun. 

Loclité  : 1 exemplaire  d’Indochine  (M.  Krempf,  1910). 

Cette  espèce  se  rapproche  légèrement  par  son  aspect  extérieur  de 
S.  latum  tout  en  s’en  éloignant  par  ses  spiculés  ; elle  s’apparente  à 
S.  Ehrenbergi  par  la  forme  générale  de  ses  aiguilles  et  de  ses  massues. 

13.  Sarcophytum  Moseri  Roxas. 

Synonymie  : 

1933  Sarc.  Moseri,  H.  A,  Roxas.  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L, 
p.  378,  pl.  1,  fig.  6. 

Diagnose  : Colonie  : large  pied  stérile  assez  haut  et  plissé  ; capitule 
peu  débordant,  au  centre  creux  et  à bords  minces  divisés  en  lobes. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : aiguilles 
à petites  aspérités  simples  peu  nombreuses  (0,2  à 0,29  mm.  de  long)  ; 
b)  dans  la  zone  corticale  : bâtons  épineux  (0,12  mm.  de  long)  ; courtes 
massues  (0,07  à 0,12  mm.  de  long)  à large  tête  foliacée  et  à manche 
verruqueux.  — 2°  dans  le  capitule  : minces  bâtons  épineux  (0,12  à 
0,24  de  long)  ; petites  massues  à manche  pointu  et  tête  bien  déve- 
loppée (0,1  à 0,2  mm.  de  long). 

Polypes  : petits  autozoides  serrés  (5  à 7 au  centre  du  disque, 
3 à 5 à la  périphérie)  ; 1 rangée  de  siphonozoides  entre  2 autozoides 
au  bord  du  capitule  et  2 rangées  vers  le  centre. 

Coloration  : des  colonies  dans  l’alcool  : gris  jaunâtre. 

Localité  : 2 portions  de  colonies  provenant  du  Détroit  de  la  Sonde 
(M.  Reynaud,  1829). 

Distribution  : Philippines  (Baie  de  Puerto  Calera,  Mindoro), 
Détroit  de  la  Sonde). 

14.  Sarcophytum  mycetoides  Gravier. 

Synonymie  : 

1908  Sarc.  mycetoides,  Ch.  Gravies,  Arch.  Zool.  Exp.  gén.,  s.  4,  t.  VIII, 
p.  179,  pl.  V à XI. 

1910  Sarc.  mycetoides,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens, 
Bd  III,  Lief  1,  p.  16. 

1938  Sarc.  reticulatum,  L.  Boone.  William  K.  Vanderbildt  Marine 
Muséum,  vol.  VII,  p.  64,  pl.  XV,  XVI,  XVII. 

Description  : Colonie  : haut  pied  cylindrique,  mince,  stérile,  à 
base  rugueuse  ; capitule  en  forme  de  champignon,  s’étendant  loin 


— 170  — 

du  pied,  très  flexible,  à surface  supérieure  réticulée  et  à bords  légère- 
ment ondulés. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : grosses 
aiguilles  émoussées  à verrues  composées  (2  mm.  de  long)  ; bâtons 
effilés  à rares  protubérances  (0,8  à 1,2  mm.  de  long)  ; b)  dans  la  zone 
corticale  : courts  bâtonnets  épineux  (0,12  à 0,2  mm.  de  long).  — 
2°  dans  le  capitule  : minces  aiguilles  presque  lisses  (0,5  à 0,9  mm.  de 
long)  et  grandes  ou  petites  massues  à tête  peu  élargie  (0,1  à 0,35  mm. 
de  long). 

Polypes  : autozoides  espacés  au  centre  du  capitule  (2  au  cm.)  plus 
serrés  sur  les  bords  (4  à 5 au  cm.)  ; siphonozoides  nombreux  (8  à 10 
entre  2 autozoides). 

Coloration  : des  colonies  dans  l’alcool  : blanc  jaunâtre. 

Localité  : 2 exemplaires  de  Tadjourah  (M.  Gravier,  1908). 

Distribution  : Mer  Rouge,  Poulo  Condor,  I.  Anambas,  Mer  de 
Chine  du  Sud. 

15.  Sarcophytum  puerto-gaîeræ,  Roxas. 

Synonymie  : 

1933  Sarc.  puerto- galerie,  H.  A.  Roxas.  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L, 
p.  376,  pl.  I,  fig.  5. 

Diagnose  : Colonie  : pied  stérile  bas  et  large  ; cajutule  mou  peu 
débordant  à plis  périphériques. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : à)  à l’intérieur  : masses 
ovoïdes  indifférenciées  à nombreuses  larges  verrues  crénelées  (0,2  à 
0,4  mm.  de  long)  ; tonnelets  présentant  des  rangées  irégulières  de 
grosses  protubérances  basses  et  composées  (0.3  à 0,4  mm.  de  long)  ; 
b)  dahs  la  zone  corticale  : petites  massues  ornées  d’aspérités  irrégu- 
lières (0,15  à 0,27  mm.  de  long).  - — 2°  dans  le  capitule  : tonnelets 
verruqueux  (0,3  à 0,4  mm.  de  long)  ; minces  aiguilles  épineuses  (0,3 
à 0,7  mm.  de  long)  petites  massues  à manche  large  (0,1  à 0,2  mm.  de 
long). 

Polypes  : autozoides  très  petits  (5  au  cm.)  ; nombreux  siphono- 
zoides peu  visibles  (2  à 3 entre  2 autozoides). 

Coloration  : de  la  colonie  dans  l’alcool  : gris  brun. 

Localité  : 1 exemplaire  du  Détroit  de  la  Sonde  (M.  Reynaud,  1929). 

16.  Sarcophytum  regulare  N.  Sp. 

Diagnose  : Colonie  : large  pied  aplati,  dur  à la  base  ; capitrde  peu 
débordant  à centre  lisse  et  à bords  très  plissés. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : aiguilles 
légèrement  courbes  (0,5  à 0,6  mm.  de  long)  ornées  de  petites  verrues 
arrondies  ; b)  dans  la  zone  corticale  : bâtonnets  à petites  aspérités 


(0,3  mm.  de  long).  — 2°  dans  le  capitule  : aiguilles  à extrémités  gar- 
nies de  protubérances  (0,3  mm.  de  long)  ; massues  à long  manche 
(0,2  à 0,4  mm.  de  long). 

Polypes  : autozoides  peu  nombreux  au  centre  du  disque  (2  à 3 ai# 
cm.)  plus  serrés  à la  périphérie  (4  à 5 au  cm.)  ; petits  siphonozoides 
difficilement  visibles  (3  ou  4 entre  2 autozoides). 

Coloration  : des  colonies  dans  l’alcool  : jaune  brunâtre. 

Localité  : 4 exemplaires  des  Iles  Seychelles  (M.  L.  Rousseau, 
1841). 

Par  son  aspect  extérieur  cette  espèce  se  rapproche  de  S.  digitatm 
et  s’en  éloigne  cependant  par  la  petite  taille  de  ses  aiguilles  et  par 
la  présence  de  massues  dans  son  capitule. 

17.  Sarcophytum  spongiosum  Thomson  et  Dean. 

Synonymie  : 

1931  Sarc . spongiosum,  J.  A.  Thomson  et  L.  M.  I.  Dean.  Siboga-Expe- 
ditie  ; Monogr.  XIII-d,  p.  64,  pl.  XXI,  fig.  3,  4. 

Diagnose  : Colonie  : haut  pied  cylindrique,  élargi  à sa  partie 
supérieure  ; capitule  étalé  à bord  relevés  et  ondulés. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenckyme  : a)  à l’intérieur  : aiguilles 
ornées  de  verrues  composées  partiellement  ordonnées  (0,3  à 0,6  mm. 
de  long)  ; bâtons  à petites  aspérités  simples  (0,25  à 0,3  mm.  de  long)  ; 
b)  dans  la  zone  corticale  : massues  possédant  des  protubérances 
éparses  sur  la  tête  et  le  manche  (0,2  à 0,3  mm.  de  long).  — 2°  dans  le 
capitule  : bâtonnets  étroits,  épineux  ou  presque  lisses  (0,3  à 0,4  mm. 
de  long)  ; massues  à manche  pointu  et  aspérités  disséminées  (0,1  à 
0,25  mm.  de  long. 

Polypes  : autozoides  serrés  (6  au  cm.)  ; 1 seul  siphonozoide  entre 
2 autozoides  au  bord  du  capitule,  3 au  centre  du  capitule. 

Coloration  : de  la  colonie  dans  l’alcool  : jaune  grisâtre. 

Localité  : 1 exemplaire  d’Antsirane  (Madagascar)  (M.  Decary, 

1919). 

Distribution  : Obi  Major  et  Madagascar. 


Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


172  — 


$ Révision  de  la  famille  des  Phylliroidae 
( Pu  yllirhoidae  ) B erg  h 

Par  A.  Pruvot-Fol. 


Cette  petite  famille  de  Nudibranches  a déjà  fait  l’objet  de  plu- 
sieurs révisions  partielles  ; toutes  offrent,  des  lacunes  : celle  de  Fausta 
Bertolini  1935,  excellente  à certains  points  de  vue,  en  présente  de 
regrettables  qui  ont  leurs  répercussions  sur  l’établissement  et  la 
stabilisation  de  la  nomenclature.  Ainsi,  si  le  travail  de  Chun  y est 
mentionné,  celui  de  Elisa  Hanel,  se  rapportant  au  même  animal, 
paraît  être  ignoré  de  l’auteur,  de  même  que  la  note  de  Kristine 
Bonnevie  sur  son  genre  Dactylopus,  et  celles  de  N.  Odhner  et  de 
K.  Baba. 

En-  ce  qui  concerne  les  espèces  du  genre  Phylliroë  elle  étudie  cons- 
ciencieusement les  deux  espèces  connues  Pli.  bucephala  Pér.  et 
Les.  et  Ph.  atlantica  Bergh,  et,  comme  la  plupart  des  auteurs  1,  les 
considère  comme  distinctes,  appuyant  son  opinion  non  plus  seule- 
ment sur  le  nombre  et  la  couleur  des  gonades  et  l’existence  ou 
l’absence  de  constrictions  aux  lobes  hépatiques,  mais  sur  la  forme 
un  peu  différente  du  corps  (les  viscères. arrivant  chez  Ph.  atlantica 
plus  près  de  1 extrémité  de  la  queue)  et  sur  la  longueur  différente  de 
la  glande  pédieuse,  différence  qu’elle  montre  par  des  dessins.  Mais 
un  caractère  différentiel  ajouté  par  Bartolini  : l’absence  de  pore 
rénal  chez  Ph.  atlantica  me  paraît  tout  à fait  inadmissible.  Je  rappelle 
que  le  sac  rénal,  transparent  et  peu  visible,  a deux  orifices  : la  com- 
munication réno-péricardique  et  l’orifice  excréteur.  Plus  d’une  fois, 
et  j’en  citerai  des  cas,'  le  premier  a été  pris  pour  le  second  lors  de 
1 examen  in  toto  de  Pkylliroïdæ , car  il  se  voit  plus  facilement.  Mais  la 
disposition  mentionnée  est  constante  chez  les  O pisthobr anches,  et  une 
exception  à la  règle  serait  tout  à fait  étrange.  Chez  sa  Boopsis, 
I ierantoni  n a trouvé  le  pore  excréteur  que  sur  des  coupes,  que 
Bertolini  ne  paraît  pas  avoir  pratiquées.  A ce  sujet  je  rappelle 
encore  que  le  genre  Acura  Adams  avait  été  maintenu  par  Bergh 
1871,  caractérisé  par  l’absence  de  rein,  et  que  plus  tard  il  reconnut 
son  erreur  et  mit  en  doute  la  valeur  du  genre.  En  effet  il  avait  publié 
lui-même  un  bon  dessin  d’ Acura  pelagica  où  le  rein  était  très  nette- 
ment visible.  En  outre  Bertolini  a malheureusement  passé  sous 
silence  les  parties  buccales. 

1*  Bergh,  Odhner,  et  aussi  J.  Trégouboff  qui  en  a examiné  plusieurs,  etc. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


Le  genre  Phylliroë  est  le  plus  communément  rencontré  dans  toutes 
les  mers  chaudes  et  tempérées,  et  le  mieux  connu  ; les  genres  Cepha- 
lopygë  et  Ctilopsis  ne  le  sont  que  par  un  très  petit  nombre  d’exem- 
plaires (3,  pour  Ctilopsis,  env.  une  dizaine  pour  le  total  des  espèces 
de  Cephalopyge).  On  comprend  que  dans  ces  conditions  les  limites  de 
variations  et  les  caractères  « spécifiques  » fixes  soient  impossibles  à 
établir.  Ainsi  un  animal  trouvé  par  Dakin  et  Colefax  a été  placé 
par  eux  dans  le  genre  Ctilopsis,  puis  dubitativement  entre  celui-ci 
et  Cephalopyge. 

Quels  sont  actuellement  les  caractères  retenus  par  les  auteurs 
pour  base  des  espèces  et  des  genres  ? 

Pour  Bergh,  Odhner,  c’est  le  nombre  des  gonades.  Pour  Thiele, 
la  longueur  de  la  queue,  que  Bergii  utilisait  aussi  pour  différencier 
Acura  (queue  effilée,  filiforme  : texte,  mais  non  dessin  !).  Pour 
d’autres  l’importance  et  la  proéminence  du  pied.  La  radula  est  peu 
utilisée,  n’ayant  pas  toujours  été  trouvée  ou  cherchée. 

Quelle  valeur  doit-on  attribuer  à ces  organes  pour  la  systématique  ? 
La  couleur  des  gonades  peut  varier  avec  leur  état  de  maturité  ; leur 
nombre  n’est  guère  facile  à connaître  aux  différents  âges,  sauf  chez 
Phylliroë  où  elles  sont  arrondies  et  distinctes  : chez  les  autres  genres 
elles  sopt  peu  compactes  et  probablement  composées  de  lobes  qui 
arrivent  en  contact  mutuel  avec  la  croissance  pour  n’en  former  plus 
que  deux,  une  ventrale  et  une  dorsale.  Je  ne  discute  pas  la  valeur  de 
la  forme  de  la’ queue.  Quant  au  pied,  pour  ne  citer  qu’un  exemple, 
que  l’on  veuille  bien  comparer  sa  forme  sur  le  dessin  de  Pierantoni 
et  le  mien,  représentant  le  même  animal  : on  le  verra  sur  l’un  à l’état 
de  surgescence,  et  contracté  sur  l’autre.  Quant  à la  radula,  trop 
négligée,  j’admets  qu’un  organe  aussi  régressé  puisse  passer  inaperçu 
( Cephalopyge ) ou  se  montrer  à l’état  de  granules  chez  un  très  petit 
échantillon  de  5 mm.  (Odhner),  de  sorte  que  l’extrême  réduction 
(Voir  Cephalopyge  — Boopsis,  par  A.  Pruvot-Fol)  ou  la  réduction 
totale  chez  d’autres  ne  peut  constituer  un  caratère  générique  ; par 
contre  des  dents  aussi  nettes  et  bien  formées  que  celles  de  Ctilopsis, 
dont  le  plus  grand  exemplaire  avait  10  mm.  m’empêchent  de  sous- 
crire à la  suppression  de  ce  genre. 

Note  concernant  N ecto phylliroë.  ■ — - Genre  très  mal  connu  par  un 
seul  petit  échantillon  mutilé,  auquel  manquait  selon  Bonnevif,, 
une  partie  du  rein,  arraché  par  une  déchirure  du  tégument.  Les 
interprétations  de  l’auteur  sont  douteuses,  comme  elle  le  dit  elle- 
même.  Selon  Hoffmann,  1922,  sa  «vessie  natatoire»  qui  communique 
avec  l’estomac,  serait  le  lobe  hépatique  ventral.  L’intestin,  « bifurqué  » 
ne  serait-il  pas  l’autre  lobe  avec  un  petit  lobe  (le  3e)  attenant,  tandis 
que  1’  « utérus  » serait  l’intestin  et  le  rectum,  antéro-latéral  ? Il 
n’est  pas  habituel,  en  effet,  que  le  conduit  femelle  débouche  sur  la 


174  — 


nuque,  antérieurement  au  conduit  mâle.  Enfin  ce  qu’elle  appelle 
« pore  rénal  » est  l’orifice  réno-péricardique,  tandis  que  le  véritable 
pore  est  compris  dans  la  partie  arrachée  par  accident.  A ce  propos,, 
je  remarque  que  chez  sa  Cephalopyge  arabica,  Stubbings  n’a  pas 
vu  le  véritable  pore  rénal,  et  que  ce  qu’il  appelle  : « duct  of  rénal 
organ  » « d.  re  » sur  le  dessin,  est  l’orifice  réno-péricardique. 

Tableau  de  la  famille 
des  Phylliroïdæ  Bergh.  (Phyllirhoïdæ). 

Nudibranches  pélagiques  à pied  très  réduit,  sans  branchies  ni 
appendices,  translucides,  plus  ou  moins  aplatis  latéralement  ; avec 
quatre  ou  trois  lobes  hépatiques,  une  paire  de  tentacules,  une  paire 
de  glandes  salivaires,  des  mâchoires  latérales,  avec  ou  sans  radula. 
Nombre  de  gonades  variable.  Pore  urinaire  à droite.  Souvent  lumi- 
neux. 

Genre  I Phylliroë  Péron  et  Lesueur,  1810  ( Phyllirhoë , auctt.). 

Syn.  Eurydice  Eschsch. 

Phylirine  Menke.  » 

Acura  A.  Adams. 

Corps  aplati  latéralement  en  forme  de  feuille.  Assez  grande 
taille,  jusqu’à  30  ou  40  mm.  Rhinophores  simples,  longs,  aigus, 
dirigés  en  avant.  Un  mufle  saillant.  Gonades  arrondies,  assez 
compactes.  Pénis  papilleux.  Dents  denticulées,  formule  n-l-n. 
2 gonades. 

1 Ph.  bucephala  Pér.  et  Les.  1810;  non  Soulevet. 

Syn.  (?)  1 

Lobes  hépatiques  divisés  par  une  constrictions  transversale. 
Forme  : queue  dépassant  assez  notablement  la  partie  contenant 
les  viscères  ; radula  formule  5-1-5. 

2 Ph,  atlantica  Bergh.  = Ph.  bucephala  Souleyet  non  Pér. 
et  Les. 

Syn.  ? Ph.  atnboinensis  Q.  et  G.  ? Ph,  rubra  Q.  et  G.  Ph.  punc- 
tulatæ.  Ph.  sanzoi  Sparta.  Ph.  lichtensteinii  (Eschsch).  Ph.  lan - 
ceolata  (Bgh.)  (Q.  et  G.) 

? Ph,  rosea  d’Orbigny.  Ph.  pelagica  (Ad.)  (Acura). 

Lobes  hépatiques  sans  constrictions.  Queue  dépassant  peu  la 
partie  contenant  les  viscères.  Radula  5-1-5.  3 gonades. 


1.  Il  est  difficile,  sinon  impossible  de  décider  de  laquelle  des  deux  espèces  « valables  » 
les  espèces  anciennes  sont  synonymes. 


Genre  II.  Cephalopyge  Hanel  1905. 

Syn.  Philliroë  Chun.  p.  p.  non  Pér.  et  Les. 

Boopsis  Pierantoni  1921. 

Corps  non  très  aplati  ni  très  haut  au  milieu.  Pas  de  mufle 
saillant.  Rhinophores  dirigés  latéralement,  reliés  par  un  bourre- 
let. Pied  un  peu  plus  développé  (variable  selon  l’état  de  contrac- 
tion). Trois  lobes  hépatiques,  l’antéro-dorsal  court,  réduit. 
Radula  extrêmement  réduite  ou  nulle  ; pénis  non  papilleux. 

1 C.  trematoïdes  (Chun  1889). 

Syn.  Boopsis  méditerranéa  Pierantoni  1921. 

Les  rhinophores  épais,  courbes,  reliés  par  un  bourrelet 

frontal.  Pied  faisant  une"  légère  saillie  (variable).  Radula  : trois 
très  petites  épines  dans  un  rang,  réduites  à de  petits  granules 
chez  les  petits  échantillons  (Odhner).  2 gonades  ; 5 selon  Baba. 

2 C.  orientalis  Baba  1933. 

« Intestin  large,  au  moins  à l’origine  ; queue  longue,  tron- 
quée. » Pas  de  radula  ? 4 gonades. 

3 C.  arabica  Stubbings  1937. 

« Intestin  un  tube  mince  ; queue  atténéue,  arrondie  ; soies  à 
son  extrémité.  » Pas  de  radula.  Pied  rudimentaire.  3 gonades. 

Genre  III.  Ctilopsis  André  1906  (sous-genre  ?) 

Diffère  de  Cephalopyge  par  l’existence  d’une  radula  analogue 
à celle  de  Phylliroë,  avec  des  dents  denticulées,  la  médiane  des 
deux  côtés,  les  latérales  d’un  côté.  Formule  I-I-I. 

1 C . picteti  André  1906. 

Avec  les  caractères  du  genre.  3 gonades. 

Genre  IV.  Nectophylliroë  Hoffmann  1922,  n.  n.  pour  Dactylopus 
Bonnevie  1921  ; non  Gill  ; non  Claus. 

Synonyme  Bonneoiia  A.  Pruvot-Fol  1929,  nom  non  valable. 
Pas  de  rhinophores.  Pied  conique,  proéminent,  avec  glande. 
Goiïàdes  diffuses  (3  ?).  Viscères  insuffisamment  connus.  Un  seul 
échantillon  mutilé.  (Voir  texte). 

' BIBLIOGRAPHIE  CONCERNANT  LES  PHYLLIROIDÆ  1 

1853.  Adams  (H.  et  A.).  Généra  of  recent  Mollusca,  tome  II. 

1906.  André,  Supplément  aux  Mollusques  d’Amboine  et  description 

1.  Personne  ne  peut  se  flatter  de  présenter  une  liste  bibliographique  absolument 
complète  sur  un  sujet  quelconque.  Les  titres  n’annoncent  pas  toujours  le  contenu  com- 
plet d’un  travail.  C’est  ainsi  que  dans  la  liste  de  Stubbings  concernant  Cephalopyge, 
manque  la  référence  Odhner,  N.  1932  et  dans  le  compte  des  échantillons  de  cette 
espece,  ceux  mentionnés  par  cet  auteur.  Cependant  la  listé  présente  est,  je  crois,  la 
plus  complète  parue  à ce  jour. 


P 

Z 

<1 


176  — 


d’un  nouveau  genre  de  la  famille  des  Phyllirhoïdes.  Rev.  suisse 
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— Ricerche  sulla  Simbiosi  fra  zooxanthellæ  e Phyllirhoë  bucephala 
P.  et  L.  Ibid.,  XXXV. 

1926.  — Ancora  sui  ciechî  epatici  délia  Phyllirhoë  bucephala  P.  et  L. 
Atti  pontif.  Acc.  Sc . Nuovi  Lincei.  LXXIX. 


CONCLUSIONS 

Si  les  nombreuses  espèces  de  Scyllaea  ont  été,  finalement,  réduites  à 
une  seule  ; s’il  en  a été  de  même  pour  Fiona,  pour  Glaucus,'  toutes 
espèces  pélagiques,  on  distingue  encore  deux  espèces  au  moins  de  Phyl- 
lirhoë et  quatre  de  Cephalopyge.  J’ai  donné  les  raisons  de  ce  maintien. 
Ce  n’est  cependant  pas  là  une  opinion  unanime.  Ainsi  Powell  (1937) 
dit  que  les  espèces  de  Phillyrhoë  sont  « probablement  synonymes  »,  et 
Dakin  et  Colefax  s’expriment  ainsi  : The  Family  of  pelagic  Mollusca 
classified  as  the  Phyllirhoïdæ  are  in  practice  known  only  by  the  Genus 
Phyllirhoë,  of  winch  probably  only  one  species  exists,  although  specimens 
hâve  been  recorded  under  five  or  six  names  ».  Je  m’associe  à cette  suppo- 
sition, encore  douteuse,  et  considère  les  espèces  de  Cephalopyge  comme 
insuffisamment  établies. 


Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


Un  Hybride  de  Centaurea  nouveau  pour  la  Corse 
et  pour  la  Science 


Par  J.  Arènes. 


X Centaurea  Aellenii  J.  Arènes  ■ — (C.  Oaleitrapa  L.  C.  sphae- 

rocephala  L.)  Aellen  in  litt.,  nom.  nud.,  hybr.  nov. 

Caulis  pubesçênti-araneosus,  angulosus,  exalatus,  ramosus  ramis  i diva- 
ricatis.  Folia  pubescentia,  caulina  pinnatifida  lobis  dentatis,  ramealia  irre- 
gulariter  lobatis  dentatisve;  omnia  auriculato-amplexicaulia  lobis  denli- 
busve  acuto-mucronatis , ultima  involucralia.  Calathidia  par  va , ramorum 
vel  ramusculorum  -j-  brévium  apice  solitaria  ; periclinium  ovoideo-conicum 
basi  rotundalum,  in  statu  juveni  paulum  araneosum  cito  glabrescens  gla- 
brumve  ; bracteae  coriaceae  sub  appendicem  patentem  vel  paulum  reflexam 
spinis  5-7  pinnatis  instructam  contractae  : spinae  latérales  usqué  4 mm. 
longae,  aciculares  ; spina  terminalis  robusta,  patentissima , in  tus  basi  cana- 
liculata,  in  foliolis  mediis  usque  12  mm.  longa,  in  foliolis  injerioribus  brevior 
debiliorque.  Corollae  purpureæ,  externæ  radiatæ.  Pollen  paucum,  irregulari- 
simum,  -J-  atrophum.  Aclienia  abortiva,  subalbida,  pubescentia,  pappo  albo 
usque  4 mm.  Ion  go  partirn  instructa,  umbilico  glabro  — Corse- Aleria  ; 
embouchure  du  Tavignano;  leg.  Paul  Aellen  ; 4 août  1933  (Flora  von 
Corsica,  sans  numéro).  — Typus  in  Herbar.  R.  de  Litardière . 

Cet  hybride,  primitivement  identifié  par  Aellen  parmi  ses 
récoltes  en  Corse,  a été  décrit  sur  la  part  unique  figurant  dans  l’her- 
bier de  M.  R.  de  Litardière  et  que  celui-ci  m’a  transmise  pour 
étude.  La  plante  est  intermédiaire  entre  les  parents.  De  C.  sphæro - 
cephala  elle  offre  : la  pubescence,  aranéeuse,  les  feuilles  caulinaires 
auriculées  - amplexicules  pinnatifides  à lobes  dentés  à dents 
aiguës-mucronées  ; les  feuilles  ultimes  involucrales  ; le  péricline 
ovoïde-conique  ; les  corolles  extérieures  rayonnantes  ; les  akènes 
pubescents  partiellement  aigrettés.  Elle  doit  à C.  Calcitrapa  : ses 
rameaux  ± divariqués  ; son  péricline  arrondi  à la  base,  à folioles 
coriaces,  contractées  sous  l’appendice  penné  à 5-7  épines,  la  termi- 
nale robuste  très  étalée,  canaliculée  à la  base  en  dedans,  atteignant 
12  mm.  sur  les  folioles  moyennes,  plus  courte  et  plus  faible  sur  les 
folioles  inférieures  ; ses  akènes  blanchâtres. 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


— 180  — 


Le  genre  Aphananthe  (Ulmacêes).  Révision  systématique, 
et  Distribution  géographique  des  espèces 

(suite  et  fin) 

Par  Jean-F.  Leroy. 

Assistant  au  Muséum 


III.  — Distribution  géographique. 

Ch.  Bernard  en  1905  a étudié  la  distribution  géographique  des 
Ulmacêes.  Il  retient  seulement  les  deux  bonnes  espèces  : A.  asperct, 
de  l’est  de  la  Chine  et  du  Japon  ; A.  philippinensis  des  Philippines 
et  d’Australie  orientale.  Il  note  sans  s’y  attarder  la  disjonction  d aire 
entre  Philippines  et  Australie,  et  emet  1 hypothèse  bien  naturelle 
que  de  nouvelles  explorations  viendront  probablement  combler 
cette  lacune  qui  a plus  de  chance  d’etre  dans  nos  connaissances  que 
dans  la  nature.  Les  petites  îles  des  régions  intermédiaires  étant 
encore  bien  peu  connues.  Ce  faisant  l’aire  qu  il  assigne  au  genre  est 
grandement  erronée.  Un  examen  critique  perspicace  de  toutes  les 
espèces  l’eût  conduit  à des  résultats  bien  différents. 

A cette  première  disjonction  d’aire  s’en  est  ajoutée  une  seconde 
beaucoup  plus  importante  : celle  qui  découlé  de  la  découverte  d une 
espèce  nouvelle,  endémique  à Madagascar,  dans  le  domaine  du 
Sambirano.  Une  alternative  se  posait  : ou  bien  il  y avait  des  stations 
intermédiaires  aux  Indes  et  dans  ce  cas  une  connaissance  plus  appro- 
fondie de  la  flore  de  ces  régions  nous  y révélerait  l’existence  d’Apha- 
nanthes  encore  inconnus  ou  confondus  avec  des  Gironniers,  ou  bien 
le  genre  était  à une  phase  très  avancée  de  son  extinction,  1 espèce 
relique  de  Madagascar  attestant  une  aire  passée  vaste. 

Nous  avons  maintenant  la  certitude  que  1 aire  des  Aphananthes 
va  sans  grandes  solutions  de  continuité  du  N.-O.  de  Madagascar' 
jusqu’à  une  ligne  passant  par  le  Japon,  les  Philippines,  Célèbes  et 
l’Australie  orientale. 

A l’exception  de  A.  aspera,  espèce  boréale  des  climats  tempérés  et 
tempérés  chauds,  qui  dans  certaines  montagnes  de  Sze-Tcbouan  et 
du  Kwang-Si  croît  jusqu’à  des  altitudes  de  1.000  à 1.100  m.,  tous 
les  Aphananthes  appartiennent  aux  payrs  intertropicaux  et  subtro- 
picaux, et  occupent  une  aire  remarquablement  homogène  : indo- 
malaise sensu  lato  (comprenant  certaines  parties  à affinités  asiatiques- 
de  Madagascar  et  d’Australie). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t,  XVIII,  n°  2,  194Ç. 


— 181  — 


A.  sakalava dans  les  forêts  d’alluvions  du  Sambirano  (Madagas- 
car). 

A.  cuspidata  : jusqu’à  des  niveaux  de  80U,  900,  1.000  m.  dans  les 
■montagnes  de  Java,  de  Ceylan  et  de  l’Inde  orientale.  Voici  les  prin- 
cipales stations  : Ceylan,  Inde  péninsulaire  (région  de  Bombay, 
Grhâtes  occidentales,  Travencore,  Mysore,  Deccan,  province  de 
Madras).  Inde  orientale  (Bengale,  Khasia,  Sikkim,  Assam),  Haute 
Birmanie*.  Pegou  Yoma,  Andaman,  Haïnan,  Chine-S.,  Tonkin, 
Annam,  Cochinchine  (Paulo  Condor),  Java,  Célèbes. 

A.  philip pinensis  : Philippines,  Australie  orientale  (côtes  du 
Queensland,  des  Nouvelles  Galles  du  Sud). 

A.  aspera  : Corée- S.,  Quelpaert. 


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Fig.  1.  — Aire  géographique  du  genre  Aphananlhe  : 1,  A.  philippinensis  ; 2,  A.  aspera  ; 
3,  A.  cuspidata  ; 4.  A.  .sakalava. 


Japon  : Yéso,  Hondo,  Sikok,  Kiou-Siou,  Formose. 

Chine  : Chan-Toung,  Kiang-Sou,  Ngan-Houei,  Tché-Kiang. 
Kwang-Toung,  Kiang-Si,  Hou-Nan,  Sze-Tchouan. 

De  ce  bref  exposé  sur  la  distribution  géographique  des  Aphananthes 
et  de  la  carte  que  nous  avons  dressée  nous  pouvons  dégager  quelques 
faits  et  en  donner  certaines  interprétations.  Nous  ne  méconnaissons 
pas  le  caractère  fragmentaire  et  grandement  hypothétique  de 
tels  essais,  dans  l’état  actuel  de  nos  connaissances  ; ni  la  portée 
limitée  que  revêt  l’étude  d’un  seul  genre.  Mais  en  nous  gardant  de 
généralisation  hâtive,  nous  pensons  que  les  matériaux  apportés  un 
à un  pourront  être  ensuite  élaborés  dans  une  synthèse  féconde. 

1°  L’aire  du  genre  est  à peu  près  continue  et  présente  une  vaste 
extension  sur  plus  de  100°  de  longitude  et  sur  40°  de  latitude  de  part 
■et  d’autre  de  l’équateur. 


2°  L’extension  orientale  de  ce  , genre  à distribution  indo-malaise- 
jusqu’en  Australie  orientale  vient  à l’appui  de  la  thèse  suivant 
laquelle  la  biogéographie  étudiée  du  point  de  vue  botanique  diffère 
notablement  de  la  zoogéographie  où  la  coïncidence  des  régions  fau- 
nistiques avec  les  régions  climatiques  est  moins  étroite.  La  limite 
orientale  des  Aphananthes  est  jalonnée  par  les  Philippines,  Célèbes  et 
l’Australie  orientale.  Les  zoogéographes  n’attribuent  plus  à la  Ligne 
Wallace  qu’une  signification  géologique  ayant  des  répercussions 
sur  la  richesse  faunistique,  beaucoup  plus  grande  à l’ouest  qu’à  l’est. 
Par  contre,  pour  eux,  la  Ligne  de  Weber  serait  la  véritable  limite 
entre  la  région  indienne  et  la  région  australo-papoue.  Le  genre  Apha- 
nanthe  présent  à Célèbes  confirme  partiellement  cette  conception. 
De  même  le  genre  Gironniera.  Mais  ici  la  coïncidence  avec  la  région 
climatique  est  beaucoup  plus  nette  : les  Gironniers  s’avancent  encore 
jusqu’en  Nouvelle  Guinée  et  au-delà,  les  Aphananthes  peuplent  la 
côte  est  d’Australie. 

3°  Les  aires  respectives  des  quatre  espèces  ne  chevauchent  pas, 
mais  sont  juxtaposées  sauf  dans  le  sud  de  la  Chine  (Ivwang-Toung, 
Kiang-Si)  où  quelques  légères  interpénétrations  de  l’espèce  tempérée 
A.  aspera  et  de  l’espèce  tropicale  A.  cuspidata  sont  à noter.  Le  climat 
mixte  dans  cette  contrée  avec  hivers  marqués  et  pluies  abondantes 
explique  parfaitement  cette  coexistence.  On  trouve  aussi  A.  aspera 
à Formose,  Sikok,  Kiou-Siou,  pays  mixtes,  où  la  végétation  tropicale 
est  déjà  bien  représentée.  La  présence  des  montagnes  permet  aux 
végétaux  tempérés  de  descendre  assez  loin  en  latitude.  On  connaît 
les  relations  Tonkin-Kwang  Toung-Haïnan,  l’existence  de  A.  cuspi- 
data dans  ces  pays  les  confirme  une  fois  de  plus. 

4°  L’aire  de  A.  cuspidata  offre  une  curieuse  lacune  marquée  par 
les  Philippines,  Bornéo,  Sumatra,  la  Presqu’île  de  Malacca.  Alors 
que  cette  espèce  est  représentée  à Célèbes,  à Java,  aux  îles  Andaman, 
en  Cochinchine.  Nous  n’avons  pas  vu  d’échantillons  de  Célèbes,  mais 
les  auteurs  en  font  mention  sous  le  nom  G.  reticulata.  Il  est  très  peu 
probable  qu’elle  ait  pu  franchir  le  détroit  de  Macassar  (où  passe  la 
Ligne  Wallace ),  creusé  au  Tertiaire  (peut-être  dès  le  début)  séparant 
la  plateforme  de  la  Sonde  reliée  à l’Asie,  de  la  plateforme  austra- 
lienne. Il  faut  admettre  une  différenciation  antérieure  de  l’espèce  ou, 
une  dispersion  postérieure  par  le  Sud  (Java-Célèbes)  ou  par  le  Nord 
(Bornéo-Philippines-Célèbes),  ce  qui  était  possible  probablement 
jusqu’au  Pléistocène,  par  des  connexions  terrestres.  L’espèce  aurait 
disparu  des  relais  où  elle  fait  aujourd’hui  défaut.  De  même  A.  phi- 
lippinensis  aurait  atteint  l’Australie  orientale  par  la  Nouvelle  Guinée 
d’où  elle  serait  maintenant  absente.  À moins  que  des  explorations 
plus  poussées  ne  l’y  découvrent.  Notons  la  différenciation  d’une 
forme  endémique  australienne  ? 

5°  L’espèce  de  Madagascar,  très  isolée  géographiquement,  l’est 


aussi  morphologiquement,  signe  d’un  endémisme  accentué.  Jusqu’à 
l’Eocène  Madagascar  était  soudé  à la  péninsule  indienne  et  aü  Mio- 
cène les  relations  étaient  encore  étroites.  C’est  à cette  époque,  ou 
avant,  que  le  genre  a pris  pied  dans  la  Grande- Ile. 


Conclusions. 

Le  petit  genre  Aphananthe  Planch.  est  bien  délimité  au  sein  de  la 
tribu  des  Celtidoidées  et  singulièrement  par  rapport  au  genre  Giron- 
niera  Gaud.  avec  lequel  il  a été  parfois  confondu.  Des  sept  espèces 
décrites  nous  n’en  avons  retenu  que  quatre,  qui,  à part  A.  aspera 
(Thunbg)  Planch.  espèce  boréale  tempérée  de  Chine  et  du  Japon, 
appartiennent  à la  région  indo-malaise  sensu  lato  : A.  philip pinensis 
Planch.,  A.  cuspidatu  (Bl.)  Planch.  et  A sakalava  Leroy,  et  carac- 
térisent parfaitement  cette  région.  A laquelle  appartient  également  le 
genre  Gironniera. 

La  grande  extension  de  l’aire  des  Aphananthes,  la  juxtaposition 
des  aires  des  espèces  sans  chevauchement,  les  coupures  nettes  entre 
les  espèces,  tout  cela  joint  au  fait  que  certaines  lacunes  subsistent 
dans  des  pays  assez  bien  explorés  cependant  comme  le  Siam  et  la 
Péninsule  Malaise,  semble  nous  fonder  à considérer  le  genre  comme 
ancien  et  en  voie  de  régression. 

Loboratoire  d’ Agronomie  coloniale  du  Muséum. 

INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE  SOMMAIRE 

Bernard  (Ch.).  Sur  la  Distribution  Géographique  des  Ulmacées.  Bull. 

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Blume  (C.-L.).  Bijd.,  1825,  p.  599. 

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Dehay  (Ch.).  Recherches  sur  l’Appareil  conducteur  Foliaire  des  Urticacées, 
des  Moracées  et  des  Ulmacées  (Urticales).  Thèse,  Arras,  1934. 

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Woods,  n°  29,  1932,  p.  28-29. 

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d’Ulmacée  d’Extrême-Orient  et  d’Australie  orientale.  C.  R.  Ac.  Sc., 
Paris,  t.  221,  1945,  p.  449-451. 

— Une  Ulmacée  nouvelle  à Madagascar  « Aphananthe  sakalaoa  n.  sp. 
Bull.  Soc.  Bot.  France,  1945. 

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— Ulmaceae  in  D C.,  Prodromus,  XVII,  1873,  p.  151-210. 

Priemer  (F.).  Die  anatomischen  Verhâltnisse  der  Laubblâtter  der  Ulma- 
ceen  (einschl.  Celtideen)  und  die  Beziehungen  zur  ihrer  Systematik. 

Engler  Bot.  Jahrh.  f.  Systematik,  Pflanzengeschichte  und  P flanzen  geo  gra- 
phie, XVII,  1893,  p.  419-475. 

Record  (S.  J.).  Trop.  Woods,  n°  29,  1932,  p.  29. 

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185  — 


Notes  taxonomiques  et  écologiques  sur  les  légumineuses 

CaESALPINIÉES  ET  MiMOSÉES  DES  ANTILLES  FRANÇAISES 
(10e  Contribution) 

Par  H.  Stehlé. 

Résumé  analytique.  — La  même  révision  des  Caesalpinéjes  et 
Mimosées  que  celle  faite  pour  les  Papilionacées  des  Antilles  françaises 
dans  la  précédente  contribution  est  réalisée  ici.  Comme  pour  cette 
dernière,  les  binômes  valables  sont  mentionnés  ainsi  que  les  réfé- 
rences, localisations  et  répartitions  géographiques  non  figurées  dans 
la  Flore  Phanérogamique  de  Duss  (1897),  en  précisant  les  nouvelles 
espèces  récoltées  par  l’auteur  au  cours  de  12  années  de  recherches 
floristique  et  écologique  aux  Antilles  françaises  ou  examinées  dans 
les  herbiers  et  collectées  dans  cette  dition  par  d’autres  botanistes. 
Des  combinaisons  spécifiques  et  des  variétés  nouvelles  sont  justi- 
fiées. Le  nombre  des  Caesalpinées  passe  de  23  à 33  espèces,  le  nombre 
de  10  genres  étant  maintenu  par  réduction  de  Guilandina  à Caesal- 
pinia  mais  ajoute  de  Swartzia.  Le  nombre  des  Mimosées  passe  de 
30  à 40  espèces,  celui  des  genres  de  11  à 14,  tout  en  conservant  la 
même  conception  linnéenne  que  Duss  de  ces  entités  floristiques. 

1.  Cæsalpinées. 

Caesalpina  L. 

C.  crista  L.  Sp.  PI.  ed.  I,  p.  380  (1753),  non  ed.  II,  p.  544.  Syn. 
Guilandina  bonducella  L.  (1762)  ; G.  glaber  Griseb.  (1864),  non  Mill. 
(1768)  ; G.  crista  Small  (1903).  Psammopbile,  calciphile  et  xéro-hélio- 
phylique,  Guadeloupe  ( Stehlê , n.  376  et  728),  même  dans  l’Ilet  de  la 
Petite-Terre  (H.  Stehlé , en  1945). 

Répartition  géographique  : Dominique,  St-Vincent,  Mustique, 
Barbade,  Grenade,  Grandes  Antilles,  Amérique  tropicale,  Asie 
austro-orientale,  Nouvelle-Guinée  et  Australie. 

C.  eiliata  (Berg.)  Urb.  Symb.  Ant.  II,  p.  275  (1900).  Basé  sur 
Guilandina  eiliata  Berg.  msc.  ap.  Wikstr.,  St-Barlh.  in  Vetensk. 
Acad.  Handl.  Stockh.  St.  II,  p.  431  (1825).  Syn.  G.  Bonduc  Griseb. 
(1857)  non  L.  (1753)  et  G.  Grisebachiana  Krug  et  Urb.,  Duss,  p.  229. 
Psammophile  et  calciphile.  Désirade  (Duss,  n.  3045,  Stehlé,  n.  220, 
herb.  New-York  et  Paris). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


/ 


— 186  — 


Répartition  géographique  : Endémique  des  Petites  Antilles  : 
St -Barthélémy  Fahlberg,  Questel),  Saba,  Antigue. 

C.  divergens  Urh.  Symb.  Ant.,  II,  p.  271  (1900).  Syn.  : Guilandina 
Bonduc  Eggers  (1876)  non  L.  (1753).  Canique  jaune.  Psammophile 
de  St -Barthélémy  : environs  de  Gustavia  ( Stehlé , n.  5828,  24  août 
1945). 

Répartition  géographique  : Endémique  des  Petites  Antilles 
du  Nord  : St-Thomas  et  Ste-Croix. 

C.  melanosperma  (Eggers)  Urb.  Symb.  Ant.,  II,  p.  276  (1900). 
Basé  sur  Guilandina  melanosperma  (Eggers).  Fl.  Ste-Croix  et  Virg. 
Isl.,  p.  46  (1879).  Canique  noire.  Existe  à St-Barthélémy  (Grand 
Ilet  et  Ilet  Coco)  et  à St-Martin  (Ilet  Tintamarre). 

Répartition  géographique  Endémique  des  Iles  Vierges. 

Delonix  Raf. 

D. regia  (Bojer)  Raf.  Fl.  Tell.,  II,  p.  92  (1836).  Basé  sur  Poinciana 
regia  Bojer,  in  Hock.  Bot.  Mag.,  t.  2884  (1829).  Deux  variétés  sont 
distinguables  : 

Var.  genuina  noo.  Floribus  maculatis,  rubris  vel  purpureis.  C’est 
le  Flamboyant  commun,  originaire  de  Madagascar,  bien  décrit  par 
Duss,  p.  230-231,  (nos  2628  Guadeloupe)  et  (1135  Martinique)  avec 
ses  « fleurs  très  larges,  rouge  vermillon,  d’un  effet  merveilleux,  à 
pétale  postérieur  plus  large  et  plus  long,  panaché  de  vermillon  sur 
fond  blanc,  en  grappes  raccourcies.  » 

Abonde  dans  toutes  les  Antilles,  même  à Barbade  (!)  et  dans  les 
petites  îles  xérophiles  (St-Barthélémy)  où  il  s’est  naturalisé.  Origi- 
naire de  Madagascar. 

Var.  fîavida  nov.  A var.  genuina.  differt  floribus  non  maculatis, 
flavidis  vel  aureis,  concoloribus,  foliolis  minoribus.  C’est  le  Flam- 
boyant -jaune  de  la  Martinique.  Type  : ( Stehlé , n.  4534,  in  herb. 
Mash.)  Quelques  pieds  seulement  existent  à la  Martinique  : 
Redoute,  habitation  de  Laguarrigue,  près  Fort-de-France,  ait. 
100  m.,  Route  de  Fort-de-France  à l’Hôpital  Colonial,  habitation 
du  Directeur  de  la  Compagnie  d’ Electricité.  Variété  probablement 
née  de  la  précédente  par  mutation  au  Jardin  de  Tivoli  où  il  y en 
avait  plusieurs  pieds  il  y a 15  ans.  Les  fleurs  sont  aussi  larges  que 
celles  du  rouge  mais  absolument  dépourvues  de  taches  et  complète- 
ment jaune  d’or,  d’un  aussi  bel  effet  que  le  rouge.  Les  grappes  sont 
plus  amples,  les  folioles  plus  petites  ainsi  que  les  graines,  mais  l’arbre 
est  de  même  taille  et  aussi  ornemental. 

Ne  paraît  pas  avoir  été  observé  ou  décrit  ailleurs  jusqu’à  présent. 


187 


Casia  L. 

t , - 

C.  gîandulosa  L.  Sp.  PL  I,  ed.  I,  p.  542  (1753).  Deux  variétés 
existent  ici. 

Var.  typica  noo.  Syn.  C.  oirgata  Sw.  et  Chamaecrista  gîandulosa 
Greene.  Décrite  dans  Duss,  p.  233  et  correspond  à ses  noS  2627 
(Guadeloupe)  et  117  (Martinique).  Rudérale  très  abondante. 

Yar.  Swartzii  (Wikstr.)  Macbride,  in  Contrib.  Gray  Herb.  n.  s. 
LIX,  p.  26  (1919).  Basé  sur  Cassia  Swartzii  Wikstr.  Vetensk.  Acad. 
Hàndl.,  1825,  p.  430  (1826).  Syn.  : Chamaecrista  Swartzii  Britton  et 
C.  disadena  Steud.  Britton  et  Wilson  et  Urban,  Symb.  Ant.,  VIII, 
p.  270  (1920),  la  considèrent  comme  une  bonne  espèce  distincte. 
Calcipbile  et  xérophile.  Désirade  ( Stehlé , n.  5829).  Guadeloupe  (Sous- 
le-Vent),  St-Mar.tin  et  St -Barthélémy. 

Répartition  géographique  : Saba,  St-Eustache,  St-Kitts,  Antigue, 
Dominique,  . St-Vincent,  Barbade,  Grenade,  Grandes  Antilles, 
Guyane. 

G.  tara  L.  Sp.  PL,  I,  ed.  I,  p.  376  (1753).  Syn.  : C.  obtusifolia  L., 
Duss,  p.  235  où  elle  est  bien  décrite  et  Emelista  tora  Britton  et  Rose. 
Rudérale.  Pantropicale. 

C.  Chamaecrista  L.  Sp.  PL,  I,  ed.  I,  p.  379  (1753).  Syn.  C.  nicticans 
Duss,  p.  236,  bien  décrite,  et  auct.  mult.  : Grisebach,  Krebs,  Egger, 
Urban,  Millspaugh,  non  Linné  ; Cassia  diffusa  DC.  et  Chamaecrista 
diffusa  Britton.  Rudérale. 

Répartition  géographique  : Saint-Kitts,  Saint -Vincent,  Grenade, 
Curaçao,  Grandes  Antilles  et  Vénézuela. 

C.  Sophera  L.  Sp.  PL,  I,  ed.  I,  p.  379  (1753).  Non  citée  pour 
les  Antilles  françaises.  Guadeloupe  : Zépiante  marron  ; rudérale, 
friches,  Rivière  Premier  Bras  ; liet,  des  Saintes  : Terre-de-Bas  ( Stehlé , 
n.  1735,  un  herb.  New-York  [P.  Wilson  déterm.]  et  in  herb.  Paris). 
Syn.  : Ditremexa  Sophera  Britton  et  Rose. 

Répartition  géographique  : Antigue,  Barbade,  Trinidad,  Iles-sous- 
le-Vent,  Grandes  Antilles  ; pantropicale. 

C.lineata  Sw.  Prodr.,  p.  66  (1788)  et  Fl.  Ind.  Occ.,  II,  p.  726.  Syn. 
Chamaecrista  lineata  Greene.  Caleiphile  et  xéro-héliophile.  Rare.  Dési- 
rade : collines  autour  du  Bourg.  ( Stehlé , n.  446  in  herb.  Wash.  et 
Paris  [E.  C.  Léonard  déterm.]),  Saint-Barthélémy  (Saint- Jean).  Non 
en  Martinique.  Nouvelle  pour  l’Archipel  Caraïbe. 

Répartition  géographique  : Endémique  des  Grandes  Antilles. 

C.  patellaria  DC.  in  Coll.  Hist.  Cass.,  p.  125,  t.  16  (1816).  Syn. 
Chamaecrista  patellaria.  Greene.  Casse  ou  canéfice.  Savanes  d’altitude, 
en  étage  limite  des  cultures  et  de  la  forêt  dense,  rare.  Guadeloupe  : 
Chemin  de  Saint-Claude  à la  Forêt  des  Bains-Jaunes,  ait.  580  m.  : 
(i Stehlé,  n.  1954),  in  herb.  Wash.  et  Paris).  Non  collecté  en 


188  — 


Martinique  et  auparavant  non  cité  pour  les  Antilles  françaises. 

Répartition  géographique  : Tobago,  Trinidad,  Amérique  Centrale 
et  Méridionale. 

C.  polyadena  DC.,  Mem.  Soc.  Genève,  II,  2,  p.  132  (1824).  Casse 
bâtard.  Littoral  sec,  Guadeloupe  : Environs  de  Basse-Terre  et  Baillif. 
( Stehlé , n.  3035,  herb.  Paris)  ; Martinique  : ( Stehlé , n.  4314,  in  herb. 
Wash.),  Saint-Martin  ( Boldingh ) ; Saint-Barthélémy  (herb.  Krug  et 
Urb.). 

Répartition  géographique  : Endémique  des  Petites  Antilles  : 
Dominique,  Barbade. 

C.  aechynomene  DC.  Coll.  Cass,  p.  127  (1816).  Syn.  Chamaecrista 
aeschynomene  Greene  et  Ch.  Millspaughii  Pollard.  Guadeloupe  : 
Calciphile  et  psammophile  de  la  Grande  Terre.  Assez  rare.  N’est 
pas  en  Martinique  ; par  ailleurs  n’est  qu’à  Saint-Thomas  pour 
l’Archipel  des  Petites  Antilles. 

Répartition  géographique  : Endémique  des  Grandes  Antilles  : 
Puerto-Rico,  Jamaïque,  Cuba,  Hispaniola  (Britton  et  Wilson,  Bot 
P.  R.,  V,  p.  368  et  Urb.,  Symb.  Ant.,  VIII,  p.  271,  1920). 

Observation.  — Ces  5 dernières  espèces  ne  figurent  pas  pour  les 
Antilles  françaises,  non  seulement  dans  Duss,  mais  encore  dans  la 
plupart  des  flores  classiques  des  Antilles. 

C.  diphylla  L.  Sp.  PI.,  I,  ed.  I,  p.  376  (1753).  Syn.  Chamaecrista 
diphylla  Greene.  Citée  par  Urban  ( Symb . Ant.,  VIII,  p.  270,  1920) 
pour  la  Guadeloupe. 

Répartition  géographique  : Saint- Kitts,  Saint-Vincent,  Grandes 
Antilles  et  Amérique  tropicale. 

C.  obovata  Collad.  Hist.  Cass.,  92  (1816).  Syn.  Senna  obovata 
Batka.  Cité  pour  Saint-Martin  par  Britton  et  Wilson  (Bot.  P.  R.,  V, 
p,  373).  Introduit  des  tropiques  de  l’Ancien  Continent  (Afrique  et 
Asie  australes)  et  naturalisé  en  Amérique  et  aux  Antilles. 


Bauhinia  L. 

B.  monandra  Kurz,  in  Journ.  As.  Soc.  Beng.,  XLII,  II,  p.  73 
(1873).  Syn.  : B.  Kappleri  Sagot,  B.  Krugii  Krug  et  Urb.  ex  Duss, 
p.  239  où  il  est  bien  décrit.  Guadeloupe  ( Stehlé , n.  394). 

Répartition  Géographique  : Natif  d’Asie  ; Naturalisé  : Antigue  (!), 
Saba,  Saint-Eustache,  Saint-Kitts,  Saint- Vincent,  Grandes  Antilles  ; 
Amérique  tropicale. 

Schnella  Radd. 

S.  spîendens  Benth.  in  Hook.  Joum.  Bot.,  II,  97  (1840)  ; Duss, 
p.  240  où  il  est  bien  décrit.  Etage  mésophytique  : Hauteurs  de  Ca- 


189  — 


pesterre  et  Rivière  Dauriac  ( Stehlé , 1693  N. -Y.  et  n.  2054,  Wash- 
et  Paris).  Syn.  : Bauhinia  Outimoutou  Aubl. 

Répartition  géographique  : Brésil  : Amazonie  (Rio  Negro)  ex 
Bentham. 

S.excisia  Griseb.,  Fl.  Brit.  West  Ind.  Isl.,  p.  214-215  (1864).  Syn. 
Bauhinia  excisa  Hemsl.  Forêt  dense  et  humide,  sur  humus  et 
sur  latéritoïdes.  Rare.  Guadeloupe  : Hauteurs  de  Fontarabie  à 
Sainte-Rose  ( Stehlé , n.  1834,  in  herb.  Wash.  et  Paris). 

Répartition  géographique  : Trinidad,  Panama. 

Swartzia  Schreb. 

S.  simplex  (Sw.)  Spreng.  Syst.,  II,  p.  567  (1825).  Basé  sur  Possira 
simplex  Sw.,  Prodr.,  p.  82  (1788).  Syn.  Rittera  grandiflora  Vahl,. 
Swartzia  grandiflora  Willd.  et  Tounatea  simplex  Taub. 

Yar.  genuina  Urb.,  Symb.  Ant.,  Y,  p.  364  (1908). 

Répartition  géographique  : Non  cité  par  Duss  qui  l’a  cependant 
récolté  en  Martinique  (n.  674),  dans  les  Bois  de  Sainte-Marie,  forêt 
dense  et  humide  du  Littoral  au  Vent,  ait.  300-450  m.  Très  rare. 
Non  en  Guadeloupe. 

' Répartition  géographique  : Endémique  des  Petites  Antilles  : 
Dominique,  Saint-Vincent,  Béquia  et  Trinidad. 

II.  Mimosées. 

Leptoglottis  Nutt. 

L.  leptocarpa  (DC.)  Standl.  Fl.  Pan.  Can.  Zone,  in  Contrib.  U.  S.. 
Nat.  Mus.,  XXVII,  194  (1928).  Basé  sur  Schrankia  leptocarpa  DC.,, 
Duss,  p.  247,  Psammophile  : Martinique  ( Stehlé , n.  5425),  coulée 
de  laves  dioritiques  du  Prêcheur. 

Répartition  géographique  : Saint-Vincent,  Amérique  tropicale.. 
Naturalisé  en  A.  O.  F.  et  à Java. 

Leueaena  Benth. 

L.brachycarpa  Urb.,  Symb.  Ant.,  Il,  p.  265  (1900).  Espèce  origi- 
naire du  Mexique,  naturalisée  à la  Jamaïque  et  à la  Martinique 
(Urban,  p.  265,  Duss.,  n.  1163  b). 

Acacia  Willd.  1 

A.macracanthoides  Bertero  in  DC.  Prodr.,  II,  p.  463  (1825^.  Syn.  : 
A.  macracantha  H.  et  B.  pro  insul.  carib.,  sensu  Urban,  Britton  et 

1.  Des  indications  précises  et  références  sur  les  espèces  antillaises  de  ce  genre  nous 
ont  été  fournies  par  le  Dr  Léon  Croizat,  membre  de  la  Société  Botanique  de  France 
et  assistant  à la  Harvard  University  (Arnold  Arboretum).  Nous  lui  exprimons  ici 
l’hommage  de  notre  sincère  reconnaissance,  car  cela  nous  a été  d’autant  plus 
appréciable  que  les  relations  entre  la  métropole  et  les  Antilles  n’étaient  pas  rétablies- 


190  — 


Wilson  (e  Ecuador)  et  errore  A.  macranthaW.  B.  et  K,  in  Duss, 
Fl.,  p.  249,  où  la  description  convient  ; Mimosa  lutea  Urb.  et  auct. 
plur.,  non  Mill.,  A.  lutea  Britton,  non  Leavenw.  et  Poponax  macra- 
canthoides  Britton  et  Rose. 

. Répartition  géographique  : Saint-Eustache,  Grenade,  Marga- 
rita, Grandes  Antilles  et  Amérique  tropicale. 

A.  nilotica  (L.)  Delile,  Fl.  Aegypt.,  p.  79  (1812).  Basé  sur  Mimosa 
nilotica  L.  Sp.  PL,  I,  ed.  I,  p.  521  (1753).  Syn.  : A.  arabica  Willd., 
Duss,  p.  250. 

Répartition  géographique  : Natif  d’Afrique  tropicale.  Antigue, 
Montserrat,  Grenade  et  Grandes  Antilles. 

A.  parvifolia  Willd.  et  A.  vincentis  Griseb,.  dans  la  Flore  de 
Duss,  p.  251,  sont  des  erreurs  de  détermination. 

A.  parvifolia  Willd.  Sp.  PL,  IV,  p.  1086  (1806)  devenu  Pithe- 
colobium  parvijolium  (Willd.)  Benth.  in  Trans.  Linn.  Soc.,  XXX, 
p.  o97  (I8v5),  avec  comme  synonyme  Mimosa  antillarum  Lam.  ex. 
Poir.,  Encyc.,  Supppl.,  I,  p.  80  (1800),  est  Y Enterolobium  mangeuse 
(Jacq.)  Fawc.  et  Rendlé,  Fl.  Jam.,  IV,  p.  151  (1920),  basé  sur 
Mimosa  mangensis  Jacq.,  Syn.,  p.  34  (1760)  que  Willdenow  indiqué 
lui-même  (avec  ? cependant)  dans  la  synonymie  de  son  A.  parviflora 
.(p.  1087).  L’espèce  est  endémique  de  la  Jamaïque.  D’après  la  des- 
cription de  Duss,  il  peut  s’agir  de  A.  tortuosa  (L.)  Willd.,  que  nous 
avons  collecté  dans  les  stations  indiquées  par  cet  auteur.  Nous 
n’avons  pu  retrouver  pour  les  examiner  ses  échantillons  d’herbier 

nos  3037,  3525  et  839. 

A.  vincentis  Griseb.,  Fl.  Brit.  West  Ind.  lsl. , p.  222  (1860)  n’est  pas 
aux  Antilles  françaises.  Il  est  limité  à Saint-Vincent  dans  l’Archipel. 
Selon  Bentham,  qui  en  fait  le  Pithecolobium  vincentis  Benth.  in 
Hook.,  Lond.  Journ.  Bot.,  III,  p.  222  (1844),  il  serait  synonyme  de 
P.  tortum  Mart.  et  sa  répartition  sur  le  continent  s’étendait  sur  le 
Vénézuela  (Grisebach)  et  le  Brésil  (Martius). 

A.  tortuosa  (L.)  Willd.,  Sp.  PL,  IV,  1083  (1806).  Basé  sur  Mimosa 
tortuosa  L.  Syst.,  ed.  X,  p.  1312  (1759).  Non  dans  Duss.  Syn.  Poponax 
tortuosa  Raf.  Guadeloupe  ( Stehlé , n.  954,  in  herb.  Wash.  et  Paris). 
Savanes  xéro-héliophiles  semi-arborées  et  littoral  calcaire. 

Répartition  géographique  : Antilles,  de  la  Jamaïque  à Curaçao  et 
Amérique  tropicale. 

A.  guadalupensis  DC.  Prodr.,  II,  p.  464  (1828).  Syn.  Senegalia 
guadalupensis  Britt.  et  Rose,  in  North  Amer.  Fl.,  XXIII,  part.  2, 
p.  119  (1928).  Non  cité  dans  D uss.  Acacia , amourette,  fleur  d’amour. 
Guadeloupe.  Rare.  Littoral  sec  et  mornes  basaltiques,  rarement  dans 
les  taillis  secs  Sous-le-Vent,  sur  tuffs  : lieux  rocailleux  du  Baillif 
( Stelilé , n.  396,  in  herb.  Wash.  et  n.  718  Paris). 

Répartition  géographique  : Endémique  des  Petites  Antilles.  Cité 


— 191 


pour  la  Martinique  et  Saint-Martin,  mais  nous  ne  l’y  avons  pas 
•collecté.  Antigue. 

A.  curassavica  (Britton  et  Killip)  comb.  nov.  Syn.  : Acaciella 
curassavica  Britton  et  Killip,  in  Killip,  in  Journ.  Wash.  Acad.  Sc., 
XXIV,  I,  p.  47  (1934).  Espèce  considérée  auparavant  comme  endé- 
mique de  Curaçao  où  I.  Boldingh  a noté  45  localisations  (Fl.  Curaçao, 
Aruba  and  Bonaire,  Leiden,  1914,  p.  35)  et  l’avait  rapportée  à Acacia 
villosa  (Sw.)  Willd.  Sp.  PI.,  p.  1067  (1805).  Elle  est  bien  différente 
de  cette  espèce  que  Grisebach  (Fl.  Brit.  West  Ind.  Isl.,  p.  221,  1864) 
a localisée  à la  Jamaïque  et  à Cuba  seulement  aux  Antilles  et  au 
Mexique  et  Panama  sur  le  Continent.  Elle  est  basée  sur  Mimosa  vil- 
losa Sw.  et  est  exclue  de  notre  flore.  La  ségrégation  du  genre  Acacia 
en  Poponax,  Vachellia,  Senegalia,  Acaciella,  etc.,  n’étant  consi- 
dérée que  comme  sections  ou  sous-genres,  mais  non  comme  genres 
distincts,  la  combinaison  ci-dessus  doit  être  effectuée,  L.  Croizat 
nous  ayant  précisé,  après  vérification,  qu’elle  n’existait  pas  encore 
en  bibliographie  botanique.  Guadeloupe  : Très  rare,  taillis  méso- 
phvtiques  et  abords  des  marécages  de  mangrove,  La  Jailïe  à Pointe- 
à-Pitre  ( Stehlê , n.  1600,  29  nov.  1935,  in  herb.  Wash.  et  Paris). 

A.  tenuifolia  (L.).  Willd,  Sp.  PI.,  IV,  p.  1091  (1806).  Basé  sur 
Mimosa  tenuifolia  L.  Sp.  PL,  I,  p.  523  (1753).  Cité  pour  la  Guade- 
loupe et  la  Martinique,  non  par  Duss  et  nous  ne  l’avons  encore 
jamais  collecté  aux  Antilles  françaises. 

Répartition  géographique  : Grandes  Antilles. 

A.  scleroxyla  Tuss.,  Flor.  Ant.,  I,  p.  146,  t.  21  ; Vogeî  in  Linnaea, 
X,  p.  600;  Benth.  in  Plook.  Fond.  Journ.  Bot.,  I,  p.  5.12  et  Rev.  Mim., 
p.  522  ; Griseh.,  Fl.  Brit.  West  Ind.  Isl.,  p.  220.  Syn.  : A.  tenuifolia 
Descourt.,  nec.  alior.  Endémique  d’Hispaniola  : Haïti  ( Buch , n.  125) 
et  Saint-Domingue  (Eggers,  n.  1832),  ex  Urban,  Symb.  Ant.,  VIII, 
Fl.  Dom.,  p.  257  (1920).  Martinique  : ( Stehlê  et  I)v  Rose-Rosette  : 
n.  5126,  in  herb.  Wash.),  Acacia  savane,  champ  de  cannes  en  friche, 
Trinité  quatier  Bellevue,  vers  Bassignac,  littoral  au  Vent,  rare,  ait. 
100  m.,  15  décembre  1942.  Nouveau  pour  l’Archipel  Caraïbe. 

Albizzia  Durazz. 

A.  caribaea  (Urb.)  Britton  et  Rose.  Basé  sur  Pithecolobium 
caribaeum.,  Urb.,  Symb.  Ant.,  II,  260-261  (1900). 

Répartition  géographique  : Guadeloupe  : Littoral  xéro-héliophile 
Sous-le-Vent,  sur  tuffs  et  sur  calcaires  en  Grande  Terre.  Non  collecté 
en  Martinique.  Saint-Vincent,  Tobago,  Trinidad.  Endémique  des 
Petites  Antilles,  Grenade,  Grenadines  (J.  Beard,  in  litt.). 


— 192 


Zygia  P.  Browne. 

Z.  latifolia  (L.)  Fawc.  et  Rendle,  FL  Jam.,  IV,  p.  149-150,  fig.  46, 
1920.  Basé  sur  Mimosa  latifolia  L.,  Syst.,  éd.  X,  p.  1310  (1759). 
Syn.  : Pithecolobium  latifolium  Benth.  et  Calliandra  latifolia  Griseb., 
Duss,  p.  253.  Forêts  rivulaires  de  galerie,  en  condition  mésophytique 
à la  Martinique.  La  Pagerie,  Trois-Ilets.  Rare.  ( Stehlé , n.  5830)  ; 
N’est  pas  à la  Guadeloupe. 

Répartition  géographique  : Saint-Vincent,  Trinidad,  Panama  et 
Nord  de  l’Amérique  du  Sud. 

Pithecolobium  Mart. 

P.  Jupunba  (Willd.)  Urb.,  Symb.  Ant.,  II,  p.  257  (1900).  Basé  sur 
Acacia  Jupunba  Willd.,  Sp.  PL,  IV,  II,  p.  1067  (1806).  Syn  : Mimosa 
trapezifolia  Vahl,  P.  trapezifolium  Benth.,  P.  micradenium  Benth., 
Duss.,  p.  254.  Forêts  mésophytiques  ou  hygrophytiques,  en  horizon 
inférieur  sur  falaises  : Hauteurs  de  Petit  Bourg,  Campérou  ( Stehlé , 
n.  617  et  2618  in  herb.  Wash.  et  Paris).  N’est  pas  à la  Martinique. 

Répartition  géographique  : Dominique,  Sainte-Lucie  (Duss), 
Saint-Vincent,  Grenade,  Tobago,  Trinidad,  Amérique  du  Sud. 


Calliandra  Benth. 

C.  purpurea  (L.)  Benth.,  in  Llook.  Lond.  Journ.  Bot,.,  III,  p.  105 
(1864).  Basé  sur  Mimosa  purpurea  L.,  Sp.  PI.  (1753).  Syn.  : Inga 
purpurea  Willd.,  Sp.  PL,  IV,  p.  10121  (1806),  Anneslici  purpurea 
Britton,  Duss,  p.  252.  Deux  variétés  sont  à distinguer  dans 
notre  flore.  : 

Var.  Dussiana  nov.  C’est  la  variété  type  de  la  Martinique  et  de 
toutes  les  îles  méridionales  de  l’Archipel  Caraïbe,  correspondant 
exactement  à C.  purpurea  (L.)  Benth.,  stricto  sensu.  La  description 
qu’en  donne  Duss  '(FL,  p.  252-253),  prise  sur  son  n°  1164  de  la 
Martinique,  répond  bien  aux  échantillons  de  Martinique  et  aux 
formes  cultivées  pour  l’ornement  dans  les  deux  îles.  Elle  est  bien 
représentée  par  Martinique,  (Stehlé,  n.  4408),  5 juin  1939,  Habita- 
tion Saint- James,  ét. Saint-Pierre  au  Morne  Rouge.  (Stehlé,  n.  5505), 
Frutescent  et  ne  dépassant  guère  de  1 à 2 m.  de  haut. 

Répartition  géographique  : Antigue,  Sainte-Croix,  Martinique  et 
Guyane  (ex  Bentham),  Saint-Kitts,  Saint-Vincent,  Vénézuela,  Para 
(ex  Grisebach  Fl.,  p.  224)  ; Sainte-Lucie,  Grenade  et  Grenadines 
(J,  Beard,  in  litt.). 

Var.  Quentiniana  noo.  A.  Var.  Dussiana  valde  differt  foliis  majori- 
bus,  caulibus  cum  squamulis  numerosis  imbricatis  et  inflorescentiis 


— 193 


minoribus  longe  peduculatis.  Frutex  vel  arbor  parva  et  altior,  id 
est  2-4,5  m.  alta.  Typus  ( Stehlé  et  Quentin,  n.  5546),  mornes  basal- 
tiques de  Pointe  Noire  à Deshaies,  par  Ferry,  Pompons  rouges,  ait. 
80  m.,  3 septembre  1944.  Assez  rare.  Apparemment  endémique  delà 
Guadeloupe  où  ses  4 rangées  de  squamules  imbriquées  le  long  des 
tiges  avait  déjà  attiré  l’attention  du  Père  Duss  (Fl.  p.  253,  n.  3227), 
précisant  qu  il  s agissait  peut-être  d’une  « espèce  particulière  ». 
irès  belle  variété,  ornementale  et  beaucoup  plus  florifère  que  la 
précédente  ( Stehlé , n.  5663). 

C.  serjanioides  Urb.  Symb,  Ant.,  II,  p.  262  (1900).  Espèce  très  rare 
de  la  Martinique,  décrite  sur  un  échantillon  récolté  au  Jardin  bota- 
nique de  Saint-Pierre,  d’origine  inconnue  et  qui  paraît  avoir  totale- 
ment disparu. 

Samanea  (Benth.)  Merrill. 

S.  Saman  (Jacq.)  Merrill,  in  Joum.  Wash.  - Acad . Sc.,  VI,  p.  47 
(1916).  Basé  sur  Mimosa  Saman  Jacq.,  Fragm.,  15,  pl.  9 (1800).  Syn.  : 
Calliandra  Sam, an  Griseb.  jn  Duss,  p.  254,  cité  sans  description,  est 
cependant  naturalisé  dans  les  deux  Iles  françaises.  Originaire  d’Amé- 
rique tropicale  et  est  décrit  dans  les  Flores  Antillaises. 

Inga  (Plum.)  Scop. 

I.  coruscans  H.  et  B.,  ex  Willd.,  Sp.  PL,  IV,  p.  1017  (1806).. 
Syn.  I.  martini  ce  nsi  s Presl,  Symb.  Bot.,  I,  p.  65,  pl.  42  (1832)  ; Duss, 
p.  255-256.  Sylve  rabougrie  d’altitude,  de  700  m.  (aux  Deux-Choux, 
Martinique),  à 1.400  m.  (Madeleine,  Soufrière,  Citerne)  Guadeloupe, 
n.  1391,  herb.  New-York  et  Paris  ; Martinique.  Pitons  du  Carbet, 
ait.  1.200  m.  Stehlé,  (n.  4653,  in  herb.  Wash.). 

Répartition  géographique  : Dominique  ( lmray ),  Trinidad  ( Lee - 
khart),  Vénézuela  (ex  Grisebach). 

Lysiloma  Benth. 

Lysiloma  Vogeliana  (Steud.)  comb.  nov.  Basé  sur  Acacia  Voge- 
liana  Steud.  Nomencl.,  II,  ed.  I,  p.  9 (1840).  Syn.-:  L.  ambigua 
(Vogel)  Urban,  Archw  Bot.,  22  a,  n°  8,  p.  28  (1928).  Cette  combi- 
naison d Urban  est  illégitime,  car  elle  est  basée  sur  Acacia  ambigua 
Vogel,  Linnaea,  X,  p.  600  (1836)  qui  est  un  binôme  non  disponible, 
faisant  double  emploi  avec  Acacia  ambigua  Hoffmansegg  (1826), 
appliqué  à une  espèce  différente.  Pour  être  en  accord  avec  les  règles 
de  la  nomenclature  botanique  (art.  45,  et  Q0  en  particulier)  l’on  doit, 
à notre  sens,  revenir  comme  base  de  transfert  générique  au  nom 
spécifique  donné  par  Steudel. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  .t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


13 


Considéré  jusqu'à  présent  comme  endémique  d’Hispaniola  (Haïti,. 
(. Picarda , n.  515)  et  Saint-Domingue  ( Fuertes , n.  985)  à une  altitude 
comprise  entre  200  et  500  mètres. 

Martinique,  Littoral  sec  Sous-le-Vent,  petite  forêt  rivulaire  de 
galerie,  sur  sol  de  tuff  mais  humifère,  bord  de  Rivière,  entre  Case- 
Pilote  et  Bellefontaine  ; Fonds  Bourlet,  ait.  120  m.  ; très  rare, 
dénommé  macata  bourse  bâtard,  aspect  autochtone  et  non  intro- 
duite ( Stehlé , n.  4837,  in  herb.  Wash.,  4 février  1940). 

Nouveau  pour  l’Archipel  Caraïbe. 


Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 


Sur  les  Geickonidae  fossiles. 


Par  Robert  Hoffstetter. 


Les  Gekkonidae  s.  I.  (incl.  Eublepharidae ) constituent,  avec  la 
petite  famille  des  Uroplatidae,  un  groupe  naturel,  bien  individua- 
lisé, C[ui  correspond  à la  section  des  Gekkota  (=  Gekkotii  Latreille, 
1825)/ 

Au  point  de  vue  ostéblogique,  la  section  est  remarquablement 
homogène.  On  pourrait,  pour  chaque  os,  définir  un  stylé  du  groupe, 
mais  une  telle  étude  nécessiterait  un  cadre  plus  large  que  celui  de 
la  présente  note. 

Le  crâne,  notamment,  a un  aspect  particulier  et  bien  constant. 
Ses  caractéristiques  les  plus  marquantes  sont  la  disparition  de 
lare  postorbital  par  réduction  du  jugal,  celle  de  l’arc  postfron- 
tosquamosal  par  absence  du  squamosal,  et  enfin,  en  relation  avec 
la  réduction  des  ectoptérygoïdes,  le  grand  écartement  des  ptéry- 
goïdes  entraînant  une  vaste  lumière  médiopalatine.  Les  pariétaux 
sont  presque  toujours  pairs  ; G.-A.  Boulenger  avait  voulu  voir 
dans  leur  fusion  exceptionnelle  un  caractère  propre  aux  Eublé- 
pharidés. En  fait,  comme  l’a  montré  G.- K.  Noble'1-,  il  existe  des 
Eublépharidés  (vertèbres  procoeles)  à pariétal  pair  (Lathrogecko 
xanthostigma  Noble  et  Lepidoblepharis  Barbouri  Noble)  et  des 
Gekkonidés  s.  s.  (yertèbres  amphicœles)  à pariétal  impair  ( Phyllo - 
dactylus  siamensis  Boulenger).  On  verra  plus  loin  que  le  nou- 
veau genre  proposé,  Macrophelsuma,  appartient  à cette  dernière 
catégorie.  Par  ailleurs,  la  fusion  des  nasaux  en  un  os  impair  était 
considérée  par  G.-A.  Boulenger  et  Ch.-L.  Camp  comme  propre 
aux  Uroplatidés  : or  j’ai  pu  observer  que  le  caractère  se  retrouve 
chez  Phelsuma,  qui  est  un  vrai  Gekkonidé. 

La  colonne  vertébrale  est  très  généralement  de  type  amphicœle, 
et  c est  la  seule  section  des  Sauriens  qui  ait  conservé  cette  dispo- 
sition, archaïque.  Seuls  les  anciens  Eublépharidés  de  Boulenger, 
auxquels  il  faudrait  rattacher  les  genres  Lathrogecko,  Lepidoble- 
pharis et  Sphàerodactylus  (cf.  Noble,  1921),  présentent  des  ver- 
tèbres procœles.  Mais  ces  vertèbres  restent  de  type  primitif,  avec 
des  centra  étranglés  au  milieu  et  élargis  aux  extrémités,  de  petits 
condyles  et  quelques  intercentra  persistants.  Ce  caractère  permet- 
il  de  séparer  les  Eublépharidés  des  Gekkonidés  ? Il  ne  le  semble 
pas.  Pour  G. -K.  Noble,  les  Eublépharidés  ont  une  origine  poly- 

1.  G.-K.  Noble,  American  Muséum  NovitaLes,  1921,  n°  4,  New-York. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


— 196  — 


phylétique  ; ils  comprennent  des  séries  indépendantes,  dérivées  de 
divers  Gekkonidés  par  évolution  parallèle  de  leur  type  vertébral. 

Les  Uroplatidés,  par  contre,  sont  bien  caractérisés  par  la  réduc- 
tion de  l’interclavicule,  par  la  clavicule  grêle,  non  dilatéé  proxi- 
malement  et  par  les  os  des  membres  allongés  ; tous  ces  caractères 
squelettiques  s’accompagnent  d’une  grande  réduction  de  la  mus- 
culature du  tronc.  Ce  sont  cependant  des  animaux  bien  proches 
des  Gekkonidés,  qui  n’ont  pas  dû  se  séparer  depuis  longtemps  de 
la  souche  commune. 

Alors  que  les  Uroplatidés  sont  cantonnés  à Madagascar  et  à 
Nossi-Bé,  les  Gekkonidés  s.  I.  sont  présents  dans  toutes  les  régions 
biogéographiques,  y compris  les  domaines  isolés  (Hawaï,  Poly- 
nésie, Nouvelle-Zélande,  Australie,  Madagascar,  Mascareignes, 
Ste- Hélène,  Galapagos)  et  leur  extension  actuelle  ne  paraît  limitée 
que  par  le  climat  qui  doit  être  au  moins  tempéré  chaud.  Ils  sont 
surtout  abondants  dans  les  régions  indo-malaise  et  australo-papoue. 
A côté  de  genres  largement  cosmopolites,  comme  Gymnodactylus 
et  Hemidactylus,  on  trouve  des  formes  endémiques  dans  chaque 
grande  région  biogéographique. 

Tout  indique  une  famille  ancienne,  qui  dérive  peut-être  des 
Ardéosauridés  jurassiques.  Mais  la  paléontologie  n’a  pas  encore 
pratiquement  jeté  de  lumière  sur  l’histoire  du  groupe.  Sans  doute 
•cette  lacune  tient-elle  à la  petitesse  et  à la  fragilité  des  os  de  ces 
animaux,  difficiles  à conserver  et  à récolter. 

Pour  tenter  de  mettre  au  point  nos  connaissances  sur  les  Gekko- 
nidés fossiles,  je  considérerai  trois  groupes  successifs. 


I.  Formes  fossiles  du  Tertiaire  français. 

J’ai  retrouvé  quelques  restes  de  Gekkonidés  dans  les  gisements 
français,  du  Lutétien  au  Vindobonien  moyen. 

a.  ■ — - Rhodanogekko  Viretffi  gen.  et  sp.  nov.  (fig.  1). 

Les  collections' du  Muséum  de  Lyon  contiennent,  provenant  du 
Sidérolithique  lutétien  de  Lissieu  (Rhône),  un  frontal  que  je  figure 
ici.  Son  appartenance  aux  Gekkonidés  n’est  pas  douteuse,  car 
seule  cette  famille  présente  des  frontaux  soudés  en  un  os  impair 
et  formant,  par  leurs  partes  descendentes  soudées  en  bas,  un  tube 
complet  autour  du  tractus  olfactif.  Les  caractères  originaux  du 
fossile  consistent  dans  l’étroitesse  de  la  partie  interorbitaire  et  sur- 
tout dans  la  présence  de  tubercules  irréguliers  à la  face  supérieure 
indiquant,  sinon  la  présence  d’ostéodermes,  du  moins  l’existence 


1.  Dédié  à M.  Viret,  Directeur  du  Muséum  de  Lyon. 


197 


d’adhérences  dermiques  avec  les  os  du  crâne.  Les^os  crâniens 
des  Gekkonidés  modernes  sont  au  contraire  parfaitement  lisses. 
On  distingue  bien  les  faces  d’insertion  des  pariétaux,  des 


fX- 

Fig.  1.  — Rhodanogekko  Vireii  X 1,5. 

Frontal  : faces  ventrale  (A),  latérale  gauche  (B)  et  dorsale  (C)  (Coll.  Mus.  Lyon). 

nasaux,  des  préfrontaux  et  postfrontaux  ; ces  deux  derniers  os 
étaient  largement  séparés,-  de  sorte  que  le  frontal  prenait  une  part 
importante  à la  limite  supérieure  de  l’orbite. 

b.  — Cadurcogekko  Piveteaui 1 gen.  et  sp.  rtov.  (fig.  2). 

= Amphi gnathodon  sp.  Piveteau  1927 1  2 part.  : fig.  1 et  la,  non  fig- 
2 et  '2  a. 


Fig.  2.  — Cadurcogekko  Piveleaui  X 1,5. 

A : dentaire  gauche,  faces  interne  (AJ  et  externe  (A2). 

B : maxillaire  droit,  faces  externe  (Bj),  interne  (B2)  et  ventrale  (Bs). 
C : autre  maxillaire  droit,  face  supérieure. 

(Coll.  Labor.  Paléont.  Muséum). 


J’ai  déjà  signalé  3 que  le  dentaire  figuré  par  J.  Piveteau  et  rap- 
proché par  l’auteur  d’un  crâne  d’Anoure  appartenait  en  réalité  à 

1.  Dédié  à M.  le  Prof.  Piveteau,  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris. 

2.  J.  Piveteau,  Ann.  Paléontologie,  16,  p.  63,  pl.  VIII,  Paris,  1927. 

3.  Communication  à la  Soc.  Géol.  Fr.,  28  mai  1945.  Sous  presse  au  Bulletin. 


un,  Gekkonidé.  Je  donne  ici  une  nouvelle  figure  du  type  retrouvé 
dans  les  collections  de  paléontologie  du  Muséum.  Au  total,  je  con- 
nais, provenant  des  Phosphorites  du  Quercy  (Éocène  supérieur  ou 
Oligocène),  4 dentaires  gauches  et  3 droits,  plus  ou  moins  incom- 
plets. Ces  os  ont  bien  la  morphologie  de  ceux  des  Gekkonidés.  Ils 
sont  longuement  refermés  en  un  tube  autour  du  cartilage  de  Mèckel. 
La  face  externe  porte  un  sillon  sur  le  parcours  duquel  s’ouvrent 
les  foramens  pour  la  sortie  des  branches  du  nerf  alvéolaire  infé- 
rieur. Les  dents  pleurodontes,  nombreuses,  serrées,  cylindriques, 
grêles,  cœlodontes  sont  du  type  banal  rencontré  chez  les  Gekko- 
nidés. 

Je  rapproche  de  ces  dentaires  quelques  maxillaires  incomplets 
(1  gauche  et  2 droits)  provenant  des  mêmes  gisements  et  dont 
deux  figurés  ici  constituent  des  paratypes  de  l’espèce.  Là  encore, 
la  morphologie  est  bien  celle  des  Gekkonidés,  avec  une  lamina 
horizontalis  très  étalée  sur  le  côté  interne  et  avec  une  dentition 
comparable  à celle  dont  il  vient  d’être  question.  La  face  externe 
indique  un  crâne  déprimé  comme  il  est  de  règle  chez  les  Gekko- 
nidés. Elle  porte  2,  parfois  3 rangées  horizontales  de  foramens 
bien  marqués. 

Je  ne  puis  affirmer  que  la  forme  fossile,  qui  représente  une  espèce 
distincte,  n’appartient  pas  à un  genre  actuel.  La  classification  des 
Gekkonidés  actuels  repose  en  effet  sur  la  forme  et  l’ornementation 
des  doigts  : il  en  résulte  une  grosse  difficulté  pour  classer  les  os 
isolés.  Je  crois  cependant  commode  de  proposer  un  nom  d’attente 
pour  la  forme  des  Phosphorites,  quitte  à le  faire  tomber  en  syno- 
nymie s’il  est  prouvé  qu’il  fait  double  emploi  avec  un  genre  repré- 
senté aujourd’hui.  Mais  cette  éventualité  est  bien  improbable. 

c.  — Gerandogekko  Arambourgi 1 gen.  et  sp.  nov.  (fig.  3). 

Les  gisements  aquitaniens  de  Saint-Gérand-le-Puy  (Allier) 
m’ont  fourni  2 petits  frontaux  incomplets  et  un  fragment  posté- 
rieur de  maxillaire  droit  provenant  d’un  individu  plus  petit.  Il 
s’agit  d’un  Gekkonidé  d’apparence  moderne.  Les  os  sont  très 
minces  et  fragiles.  Le  frontal,  parfaitement  lisse,  est  légèrement 
déprimé  à la  face  supérieure.  Il  montre  aussi  des  faces  d’insertion 
des  pré-  et  postfrontaux  largement  séparées  au-dessus  de  l’orbite. 

Plus  encore  que  pour  la  forme  précédente,  je  garde  des  doutes 
sur  l’individualité  du  genre  proposé  ici.  Mais  encore  une  fois,  il 
est  préférable  de  lui  donner  un  nom  particulier  plutôt  que  de  faire 
un  rapprochement  insuffisamment  justifié  avec  un  genre  actuel. 


1.  Dédié  à M.  le  Prof.  Arambourg,  Dir.  du  Labor.  Paléont.  du  Muséum. 


Fig.  3.  — Gerandogekko  Arambourgi  X 6. 

A : frontal,  faces  ventrale  (Aj),  dorsale  (A2)  et  latérale  gauche  (A s). 

B : autre  frontal,  faces  ventrale  (B^  et  dorsale  (B2). 

G : partie  postérieure  d’un  petit  maxillaire  droit,  faces  externe  (CP  et  ventrale  (C2), 
(Coll.  Hoffstetter,  Labor.  Paléont.  Muséum). 


d.  — Gerandogekko  Gaillardi1  nov.  sp.  (fig.  4). 

Un  petit  Gekkonidé  très  proche  du  précédent  mais  plus  petit 
a laissé  des  restes  fragmentaires  dans  le  Sidérolitliique  vindobo- 
nien  de  la  Grive-Saint- Alban  (Isère).  J’ai  retrouvé,  dans  les  collec- 
tions du  Muséum  de  Lyon,  5 dentaires  gauches  et  5 droits,  1 maxil- 
laire droit,  1 frontal  et  2 vertèbres  amphicœles,  ces  dernières  pro- 
venant d’un  petit  individu.  On  y retrouve  tous  les  caractères  des 
Gekkonidés  s.  s.  Il  s’agit  d’une  espèce  distincte  de  Gerandogekko. 


II.  Formes  subfossiles  des  Iles  Mascareignes 


a.  — Macrophelsuma  nov.  gen.  Newtoni  (A.  Günther,  1877). 

==  Gecko  newtonii  A.  Günther  1877  2,  A.  Günther  1879  3 (foss.) 

? = Phelsuma  newtonii  G. -A.  Boulenger  1884  (actuel). 

A.  Günther  a signalé  quelques  os  d’un  grand  Gekkonidé  recueillis 
-à  Rodriguez,  avec  des  restes  de  Solitaire  et  de  Tortues.  Il  a figuré 


1.  Dédié  à M.  Gaillard,  ancien  Directeur  du  Muséum  de  Lyon. 

2.  A.  Günther,  Journ.  Linn.  Soc.  Zool.,  13,  p.  322-327,  fig.  1 à 6,  London,  1877. 

3.  A.  Günther,  Phil.  Trans.  Roy.  Soc.,  168  (extra  vol.),  p.  452-456,  London,  1879. 


200  — 


Fig.  4.  — Gerandogekko  Gaillardi  X 6. 


A : frontal,  faces  ventrale  (Aj)  et  dorsale  (A2). 

B : maxillaire  droit,  faces  interne  (B!),  externe  (B2)  et  ventrale  (Bs). 

C : dentaire  droit,  faces  interne  (Cj)  et  externe  (C2). 

D ; vertèbre  dorsale,  faces  dorsale  (Di),  ventrale  (D2),  latérale  droite  (Ds)  et  pos- 
térieure (D3). 

(Col).  Mus.  Lyon). 

et  décrit  le  pariétal  impair,  l’humérus,  le  bassin  et  le  fémur,  en  les 
rapprochant  de  l’actuel  Gekko  gecko  (L.)  de  l’ Indo-Malaisie.  Pour  lui, 
cette  forme  éteinte  est  le  lézard  nocturne  vu  par  F.  Léguât  à la 
fin  du  xvne  siècle,  lézard  que  pour  ma  part  j’identifie  au  Scincidé 
Didosaurus.  Pour  G. -A.  Boulenger  4,  le  classement  du  fossile  est 
extrêmement  douteux,  « l’os  pariétal  étant  simple,  tandis  qu’il 
est  double  chez  tous  les  Geckoïdes  connus.  » 

L’étude  de  la  forme  suivante,  Macrophelsuma  cf.  Güntheri, 
rencontrée  à l’Ile  Maurice,  et  très  proche  de  celle  de  Rodriguez, 
me  permet  d’affirmer  qu’il  s’agit  bien  d’un  Gekkonide,  voisin  de 
Phelsuma  dont  il  se  distingue  surtout  par  la  fusion  des  pariétaux. 
Je  m’appuie  sur  ce  caractère  pour  fonder  le  genre  Macrophelsuma. 
Il  s’agit  pour  moi  des  restes  du  lézard  diurne,  long  d’un  pied,  bril- 
lamment coloré,  et  tant  admiré  par  F.  Léguât  au  temps  où  il 
abondait  sur  les  Palmiers  et  les  Lataniers  de  Rodriguez. 

On  notera  que  plus  tard,  en  1884,  G. -A.  Boulenger  a décrit, 

4.  G.-A.  Boulenger,  Cat.  Lizards  Brit.  Mus.  Nat.  Hist.,  vol.  I,  p.  228,  London. 
1885.  1 * 


I 


201  — 


dans  la  faune  actuelle  de  Rodriguez,  un  Phelsuma  newtonii,  long 
de  223  mm.,  qui,  selon  toute  vraisemblance,  représente  un  sur- 
vivant de  cette  espèce  en  cours  de  disparition.  Il  serait  toutefois 
nécessaire  de  contrôler  l’identité  squelettique  des  deux  animaux 
avant  de  conclure  à cette  synonymie.  Il  est  à remarquer  que  la 
forme  fossile  et  la  forme  actuelle  ont  été  toutes  deux,  et  indépen- 
damment, dédiées  à E.  Newton  par  A.  Günther  et  par  G. -A.  Bou- 

LENGER. 

b.  — Macrophelsuma  cf.  Guentheri  (G. -A.  Boulenger,  1885) 
(fig.  5). 

? = Phelsuma  guentheri  Boulenger  1885  x. 

J’ai  pu  étudier  dans  l’abondant  matériel  dé  la  collection  Carié, 
provenant  de  la  Mare  aux  Songes  (Ile  Maurice),  des  restes  d’un  grand 
Gekkonidé  très  voisin  du  précédent.  Presque  tous  les  os  du  sque- 


Fig.  5.  — Macrophelsuma  cf.  Guentheri  X 1,5. 

Restitution  du  crâne,  face  dorsale,  d’après  Coll.  Carié,  Labor.  Paléont.  Mus. 
(le  nasal,  le  tabulaire,  et  l’ectoptérygo'ide  sont  inconnus). 

lette  .sont  représentés  en  exemplaires  multiples.  Ces  restes  me 
permettent  de  donner  ici  un  essai  de  restitution  du  crâne.  On  y 
retrouve  tous  les  caractères  des  Gekkonidés,  confirmés  par  la 
morphologie  des  autres  os  et  en  particulier  par  les  vertèbres  amphi- 
cœles. 

Un  caractère  important  rapproche  le  fossile  de  Phelsuma , c’est 
l’articulation  des  os  préfrontal  et  postfrontal,  excluant  le  frontal 

1.  G.-A.  Boulenger,  Cat.  Lizards  Brit.  Mus.  Nat.  Hist.,  vol.  I,  p.  213,  London,. 
1885. 


de  la  bordure  supérieure  de  l’orbite.  Mais,  comme  dans  l’espèee 
précédente,  le  pariétal  est  impair  et  ce  caractère  est  acquis  très 
précocement.  Il  s’agit  encore  d’un  Macrophelsuma. 

La  dénomination  spécifique  du  fossile-  reste  douteuse.  En  effet, 
en  1885,.  G. -A.  Boulenger  a décrit  un  autre  grand  Phelsuma, 
Pli.  guentheri , retrouvé  vivant  à l’Ile  Ronde,  près  Maurice.  P.  Carié 
a procuré  au  Laboratoire  d’IIerpétologie  du  Muséum  un  exem- 
plaire du  même  animal  provenant  de  Elle  Maurice.  Il  est  donc  très 
probable  que  là  encore  il  s’agit  de  survivants  de  la  forme  fossile. 
Malheureusement  je  n’ai  pu  me  procurer  le  squelette  de  Pli.  guen- 
theri  pour  me  permettre  de  démontrer  son  identité,  infiniment 
probable,  avec  l’espèce  subfossile  de  la  Mare  aux  Songes. 

c.  — Phelsuma  cepedianum  Cuvier. 

Dans  la  même  collection  Carié,  et  provenant  du  même  gisement, 
j’ai  retrouvé  3 frontaux,  1 maxillaire  gauche  et  1 dentaire  gauche, 
absolument  identiques  à ceux  de  l’espèce  actuelle  qui  habite  la 
Réunion,  Maurice  et  Rodriguez. 

d.  — Hemidactylus  cf.  frenatus  (Schlegel). 

Le  même  matériel  contient  des  restes  d’un  autre  petit  Gekko- 
nidé.  J’ai  compté  52  frontaux,  12  capsules  occipitootiques,  1 maxil- 
laire, 3 demi-bassins  et  4 fémurs.  Tous  ces  os  se  rapprochent  suffi- 
samment de  ceux  de  H.  frenatus  pour  qu’on  puisse  admettre  qu’il 
s’agit  de  cette  espèce,  d’ailleurs  cosmopolite,  ou  d’une  forme  très 
voisine. 

III.  Formes  conservées  dans  l’ambre  et  le  copal. 

En  dehors  des  restes  précédents,  on  a signalé  l’existence  de 
petits  Gekkonidés  conservés  dans  l’ambre  ou  le  copal.  Malheureu- 
sement l’âge  et  même  l’origine  de  ces  curiosités  restent  souvent 
obscurs. 

En  premier  lieu,  C.  Giebel  1862  1 crée  une  nouvelle  espèce, 
Platydactylus  minutus.  Il  s’agit  d’une  petite  forme,  incluse  dans  un 
morceau  d’ambre  d’origine  inconnue,  et  appartenant  au  Cabinet 
d’Histoire  Naturelle  de  Cobourg.  D’après  la  structure  des  doigts, 
l’auteur  compare  cette  espèce  à Hoplodactylus  Duvauceli  Duméril 
et  Bibron  (du  Bengale)  et  à Æluronyx  seychellensis  Dum.  et  Bib. 
(des  Seychelles).  Il  retient'  cependant  des  différences  importantes. 
Mais  l’absence  de  figures  ne  permet  pas  de  contrôler  son  opinion. 

C’est  ensuite  W.  Peters  1865  2 qui  signale,  dans  un  morceau 

1.  C.  Giebel,  Zeitschr.  f.  d.  Gesammten  Naturwiss.,  20,  p.  311-312,  Berlin,  1862. 

2.  W.  Peters,  Monatsber.  preuss.  Akad.  Wissensch.  f.  1865,  p.  455  (10-8-1865), 
Berlin,  1866. 


«de  copal  provenant  de  Zanzibar,  un  petit  lézard  qu’il  identifie  a 
l’actuel  Lygodactylus  capensis  (A.  Smith).  La  pièce  n’est  pas 
figurée  non  plus. 

Enfin  L.  Vaillant  1873  1 crée  une  nouvelle  espèce  Hemidactylus 
viscatus  pour  une  forme  conservée  dans  un  morceau  de  résine  fos- 
sile, probablement  du  copal,  d’origine  inconnue.  Il  admet  ensuite 
en  1875  2 la  synonymie  de  son  espèce,  qu’il  figure  alors,  avec 
H.  capensis,  c’est-à-dire  Lygodactylus  capensis  (Smith).  Or  il  signale, 
pour  la  forme  fossile,  la  présence  d’écailles  foliées,  imbriquées, 
placées  sur  deux  rangs,  qui  recouvrent  la  partie  dilatée  de  la  face 
inférieure  des  doigts.  C’est  là  un  caractère  taxonomique  important, 
qu’on  retrouve  chez  Hemidactylus  s.  s.  et  non  chez  Lygodactylus. 
Il  convient  donc  de  reprendre  pour  le  fossile  le  premier  nom  pro- 
posé, Hemidactylus  viscatus  Vaillant  1873,  en  attendant  une 
•étude  plus  précise. 


Conclusion. 

On  voit,  par  cette  petite  révision  des  restes  fossiles  des  Gekko- 
nidés  connus  à l’heure  actuelle,  que  l’histoire  de  cette  famille  est 
encore  presque  inconnue.  Le  seul  résultat  positif  de  cette  étude 
est  de  montrer  que  la  famille  remonte  au  moins  au  Lutétien  et 
qu’elle  a habité  l’Europe  occidentale  pendant  une  grande  partie 
du  Tertiaire. 

Laboratoires  de  Paléontologie  et  d’ Anatomie  comparée  du  Muséum. 

1.  L.  Vaillant,  Bull.  Soc.  Philom.  (6)  10,  p.  65-67  et  97-98,  Paris,  1873. 

2.  L.  Vaillant,  Ann.  Soc.  Gêol.,  O,  art.  6,  p.  Irl4,  pl.  19,  Paris,  18/5. 


— 204  — 


Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la  Col- 
lection du  Laboratoire  de.  Paléontologie  du  Muséum 
national  D’Histoire  naturelle.  — i.  Bryozoaires  du 

PaTAGONIEN  FIGURÉS  PAR  F.  C AA  U (1904-1908).  La  POSITION 
STRATI GRAPHIQUE  DU  PATAGONIEN. 

Par  E.  Bugè. 


Le  repérage  des  Bryozoaires  figurés  est  généralement  difficile  : 
1 auteur  ne  figure  cpu’une  partie  des  colonies  et  n’indique  parfois 
pas  la  région  photographiée.  Les  seuls  critères  utilisables  sont  des 
accidents  morphologiques,  soit  du  zoarium  (quand  le  bord  de  celui- 
ci  est  représenté),  soit  des  zoécies  (position  relative,  fractures,  en- 
croûtement). De  plus  toutes  les  photographies  de  Bryozoaires  sont 
retouchées  pour  rendre  plus  apparents  les  caractères  (forme  de  l’ori- 
fice, punctuations,  limites  des  zoécies),  ce  qui  contribue  à déformer 
les  individus  à tel  point  que  parfois  l’auteur  lui-même  avoue  que  la 
figure  ne  correspond  plus  à l’espèce. 

Le  présent  travail  entre  dans  le  cadre  de  la  réorganisation  des 
collections  d’invertébrés  du  Laboratoire,  entreprise  sous  la  direc- 
tion.de  M.  J.  Roger  b 

Sans  tenir  compte  du  grand  intérêt  présenté  par  le  repérage 
général  des  types  de  collections,  celui  des  Bryozoaires  du  Patago- 
nien  pourra  permettre  une  révision  ultérieure  de  cette  faune,  si 
intéressante  puisqu’ils  en  constituent  la  plus  grande  partie.  La 
position  de  cet  étage  pourrait  certainement  être  déterminée  avec 
précision  par  leur  etude,  entreprise  sur  un  matériel  plus  abondant. 
La  connaissance  des  Bryozoaires  du  Tertiaire  mondial  a,  en  effet, 
progresse  d’une  façon  considérable  depuis  l’époque  où  F.  Canu,  à 
quatre  ans  d’intervalle,  plaçait  le  Patagonien  dans  l’Oligocène, 
puis  l’assimilait  indiscutablement  à l’Helvétien. 

Les  échantillons  proviennent  de  la  Collection  Tournouer.  Ils 
ont  été  figurés  dans  deux  travaux  de  Canu  : 

1904.  Les  Bryozoaires  du  Patagonien.  Mém.  S.  G.  F.  Paléont ., 
n°  33,  p.  1-26,  pl.  I-IV. 

1908.  Iconographie  des  Bryozoaires  fossiles  de  l’Argentine.  Partie  I. 
An.  Mus.  Nac.  Buenos-Ayres,  t.  XVII,  p.  243-341,  pl.  I-XIII. 

1.  Roger  (J.).  Organisation  des  collections  d’invertébrés  du  Laboratoire  de  Paléon- 
tologie du  Muséum,  Bull.  Mus.  Nation.  Hist.  Nat.,  1944,  t.  XVI  (2e  sér.),  n°  6,  p.  541- 
543).  . 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


— 205  — 


ORDRE  DES  CYCLOSTOMES 

Famille  des  Entalophoridés. 

Mesenteripora  spectabilis  Canu  1908- — Type  ; Canu,  1908,  p.  309 
pl.  XIII,  fig.  12-14.  — Patagoriien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Les  trois  échantillons  existent,  sensiblement  détériorés. 

Famille  des  Diastoporidés. 

Diastopora  suborbicularis  Hincks,  1880  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  308,  pl.  X,  fig.  15.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Excellent  état  de  conservation. 

Stomatopora  major  Johnston  1847  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  307, 
pl.  X,  fig.  7.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Le  spécimen  est  en  bon  état,  quoique  la  figuration  n’en  soit  pas 
très  bonne.  L’atrribution  au  genre  Stomatopora  est  douteuse,  il  est 
probable  qu’il  s’agit  d’une  Proboseina. 

Famille  des  horneridés. 

Hornera  reteporacea  M.  Ed.  var.  australis  Canu  1908  — Type  ; 
Canu  1908,  p.  313,  pl.  XI,  fig.  7-10.  — Patagonien  de  Punta  Borja 
(Argentine). 

Très  bon  état. 

Hornera  striata  Milne-Rdwards  1838  • — - Figuré  ; Canu  1908, 
p.  313,  pl.  XI,  fig.  2.  * — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Echantillon  unique  de  conservation  remarquable. 

Famille  des  Frondiporidés. 

Fasciculipora  cylindrica  Canu  1908  • — Type  ; Canu  1908,  p.  316, 
pl.  XIII,  fig.  4-8.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Cette  espèce  n’existe  plus  dans  la  Collection  Tournouer. 

Famille  des  Cytisidés. 

Cyrtopora  eîavata  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  317, 
pl.  XIII,  fig.  9-11.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Le  type  a disparu,  mais  la  collection  contient  des  topotypes. 

Cyrtopora  watersi  Canu  1904  • — - Figuré  ; Canu  1908,  p.  317, 
pl.  XII,  fig.  16.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Bonne  conservation.  Le  type  de  1904  n’a  pas  été  retrouvé. 


I 


✓ 


— 206  — 

Famille  des  Lichenoporidés. 

Liehenopora  fimbriata  Busk  1875  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  322, 
pl.  XI,  fig.  11.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Conservation  excellente. 

Famille  des  Hétéroporidés. 

Heieropora  ortmanni  Canu  1908  — • Type  ; Canu  1908,  p.  319, 
pl.  XII,  fig.  1-2.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Très  bon  état  de  conservation. 

ORDRE  DES  CHEILOSTOMES 

Famille  des  Membraniporidés. 

Membranipora  appendiculata  Reuss  1874  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  261,  pl.  I,  fig.  7.  - — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

La  photographie  de  cette  belle  espèce  n’est  pas  très  bonne,  cepen- 
dant, quoique  un  peu  encroûtée,  elle  est  très  bien  conservée. 

Membranipora  gregsoni  Mc  Gillivray  1895  — Figuré  ; Canu 
1908,  p.  259,  pl.  II,  fig.  8.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argen- 
tine). 

Très  bon  état. 

Membranipora  profunda  Mc  Gillivray  1895  — Figuré  ; Canu 
1908,  p.  258,  pl.  II,  fig.  11.  — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine)^ 

Petite  colonie  en  assez  mauvais  état. 

* Membranipora  pyriformis  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908, 
p.  261,  pl.  III,  fig.  9.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Colonie  de  grande  taille,  très  bien  conservée. 

Membranipora  pyrula  . IRncks  1881  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  257,  pl.  I,  fig.  10.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Colonie  très  bien  conservée. 

Membranipora  speciosa  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  260, 
pl.  T II,  fig.  5-6.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Le  membranipore  contenu  dans  le  tube  et  étiqueté  de  la  main 
de  Canu  n’est  pas  le  type  figuré  et  n’appartient  probablement  pas 
à la  même  espèce. 

Famille  des  Electrinidés. 

Electra  sinuosa  Canu  1904  — Type  ; Canu  1904,  p.  5,  pl.  I, 
fig.  1-2.  — Patagonien  de  Cabo  Curioso  (Argentine). 

Il  n’y  a plus  de  spécimens  de  cette  espèce  dans  la  Collection 
Tournouer.  Le  type  de  cette  espèce  est  donc  définitivement  perdu. 


Famille  des  Hiantoporidés. 

Hiantopora  convoluta  G a nu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  284, 
pl.  IY,  fig.  17-18.  - — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Nombreux  échantillons  de  cette  splendide  espèce. 

Hiantopora  patagonica  Canu  1908  — - Type  ; Canu  1908,  p.  284, 
pl.  V,  fig.  11-13.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Le  type  n’est  pas  très  bien  conservé. 

% v 

Famille  des  Microporidés. 

Rosseliana  patagonica  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  274, 
pl.  Il,  fig.  12.  — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Le  type  est  perdu  et  il  n’existe  pas  de  topotypes. 

Reptolunulites  parvula  Canu  1904  — - Type  ; Canu  1904,  p.  8, 
pl.  I,  fig.  10-11.  - — - Patagonien  de  Cabo  Curioso  (Argentine). 

Zoaria  très  petits  et  en  mauvais  état. 

Famille  des  Thalamoporellidés. 

Thairopora  patagonica  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  309, 
pl.  XII,  fig.  11.  - — • Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Type  disparu. 

Famille  des  Aspidostomatidés. 

Aspidostoma  flammulum  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  278, 
pl.  VII,  fig.  1-3.  — • Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Bon  état  de  conservation. 

Aspidostoma  giganteum  Busk  d852  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  276, 
pl.  VII,  fig.  4-12.  - — * Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Les  variations  de  cette  espèce,  dues  surtout  aux  différents  états 
de  conservation,  ont  été  très  bien  représentées  par  Canu. 

Aspidostoma  incrustans  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  279, 
pl.  VII,  fig.  13.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 
Excellent  état  de  conservation. 

Aspidostoma  porifera  Canu  1904  - — Type;  Canu  1904,  p.  13, 
pl.  III,  fig.  31-33.  - — - Patagonien  de  Cabo  Curioso  (Argentine). 

Les  nombreux  échantillons  de  cette  localité,  en  très  mauvais 
état  de  conservation,  n’ont  pas  permis  l’identification  du  type. 

Famille  des  Cellariidés. 

Cellaria  angustiloba  Busk  1860  — Figuré  ; Canu  1904,  p.  9, 
pl.  II,  fig.  19-20.  — Patagonien  de  Cabo  Curioso  (Argentine). 

Echantillon  perdu. 


208  — 


Cellaria  contigua  Mc  Gillivray  var.  unguiculata  Canu  1904  — 
Type  ; Canu  1904,  p.  8,  pl.  II,  fig.  17.  — Patagonieu  de  Cabo  Curioso 
(Argentine). 

Type  en  très  mauvais  état  et  difficilement  reconnaissable. 

Cellaria  crassicollis  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  269, 
pl.  IV  fig.  13.  - — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Spécimen  en  très  bon  état. 

Cellaria  malvinensis  Busk  1852  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  269, 
pl.  IV,  fig.  3-4.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Mauvais  état  de  conservation. 

Cellaria  ramosa  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  271,  pl.  IV, 
fig.  14-16.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine).' 

Spécimens  types  en  assez  bon  état. 

Cellaria  semiluna  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  270, 
pl.  IV,  fig.  12.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Il  existe  dans  la  Collection  Tournouer  des  colonies  de  la  même 
localité,  mais  les  zoaria  types  n’y  ont  pas  été  retrouvés. 

Cellaria  subsetigera  Canu  1904  — Type  ; Canu  1904,  p.  9,pl.  II, 
fig.  16  et  18.  — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Les  individus  figurés  par  Canu  sont  en  très  mauvais  état,  mais  il 
existe  de  nombreux  échantillons  de  cette  localité,  certains  en  meil- 
leur état. 

Cellaria  variabilis  Busk  1884  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  271,  pl.  IV, 
fig.  7.  - — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Les  échantillons  sont  très  mauvais  : les  figures  de  Canu  ont.  été 
fortement  retouchées  et  idéalisées. 

Meîicerita  ortmanni  Canu  1908  - — Type  ; Canu  1908,  p.  272, 
pl.  IV,  fig.  1-2.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Colonies  de  très  grande  taille  et  d’une  bonne  conservation. 

Famille  des  Membranicellariidés. 

Erinelîa  patagonica  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  273, 
pl.  IV,  fig.  10.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Spécimen  de  bonne  conservation,  à affinités  génériques  douteuses. 

Famille  des  Scrupocellariidés. 

Tricellaria  patagonica  Canu  1904  — T ype  ; Canu  1904,  p.  8, 
pl.  I,  fig.  12-14.  - — Patagonien  de  Cabo  Curioso  ( Argentine). 

Echantillons  types  en  très  mauvais  état,  mais  nombreux  topo- 
types. 


— 209  — 


Famille  des  Schizoporellidés. 


Schizoporella  bïturrita  Hincks  1884  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  ^.88,  pl.  IX,  fig.  1.  Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 
Type  disparu. 


Schizoporella  terebrata  Maplestone  var.  patagonica  Canu  1908 

~ Type  ’ Canu  1908:  P:  288,  pl.  v,  fig.  16-17.  — Patagonien  de 
Punta  Borja  (Argentine). 

Bon.'  état. 


Microporella  coronata  Audoin  1812  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  281,^  pl.  VI,  fig.’  1.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Il  n y a plus  d individus  de  cette  espèce  dans  la  collection. 


Microporella  divaricata  Canu  1904  — Type  ; Canu  1904,  p.  11, 
pl.  Il,  fig.  25.  -Patagonien  de  Cabo  Curioso  (Argentine). 

La  figure  de  Canu  a,  ici  aussi,  été  idéalisée,  l’état  des  spécimens 
est  médiocre. 


Microporella  ventricosa  Canu  1904  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  282, 
pl.  \1,  fig.  2.  - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Echantillon  de  conservation  médiocre. 


Famille  des  Smittinidés. 

Poreïla  escharella  Roemer  1863  — Figuré  ; Canu  1904,  p.  17, 
pl.  I\ , fig.  53.  Patagonien  de  Cabo  Curioso  (Argentine). 

Il  est  impossible  de  retrouver  l’échantillon  figuré  parmi  la  multi- 
tude de  colonies  existant  de  cette  localité. 

Smittina  ameghinoi  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  295, 
pl.  VI,  fig.  11.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine)’ 

Type  en  bon  état. 

Smittina  alvareziana  d’Orbigny  1842  — Figuré  ; Canu  1908 
p.  293,  pl.  VI,  fig.  5.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Colonie  bien  conservée. 

Smittina  sigillata  Jullien  1888  - — Figuré  ; Canu  1908,  p.  293, 
pl.  V,  fig.  6-7.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Conservation  satisfaisante. 

Smittina  ordinata  Mc  Gillivray  1895  — Figuré  ■ Canu  1908, 
p.  297,  pl.  Vf,  fig.  14.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine): 

Zoarium  en  bon  état. 

Smittina  punctifera  Canu  1908  - — Type  -,  Canu  1908,  p.  294, 
pl.  VI,  fig.  18.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine).  ’ 

Petit  zoarium  bien  conservé. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946.  14 


/ 


210  — 


Smittina  semiluna  Reuss  1865  — - Figuré  ; Canu  1908,  p.  297, 
pl.  Yl,  fig.  17.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Bon  état. 

Smittinà  variolosa  Johnston  1847  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  296, 
pl.  VI,  fig.  12.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

La  photographie  a légèrement  déformé  l’aspect  de  cette  espèce, 
qui,  actuellement,  est  placée  dans  le  genre  Mucronella. 

Umbonula  ceratomorpha  Reuss  1847  — Figuré  ; Canu  1904, 
p.  18,  pl.  IV,  fig.  47.  — Patagonien  de  Cabo  Curioso  (Argentine). 

Cette  espèce  n’existe  plus  dans  la  Collection  Tournouer. 

Umbonula  monoceros  Reuss  1847  — Figuré  ; Canu  1908  - — 
p.  301,  pl.  X,  fig.  6.  - — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Petite  colonie  encroûtante  en  excellent  état  de  conservation. 

Umbonula  reteporacifes  Canu  1908  - — - Type  ; Canu  1908  ■ — - 
p.  302,  pl.  X,  fig.  8.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Colonie  bien  conservée  encroûtant  Retepora  tournoueri. 

Famille  des  reteroridés. 

Retepora  magellensis  Busk  var.  minima  Waters  1888  - — Figuré 
Canu  1908,  p.  291,  pl.  VIII,  fig.  10-11.  — Patagonien  de  Punta 
Borja  (Argentine). 

Zoarium  en  assez  bon  état. 

Retepora  monilifera  Mc  Gillivray  var.  munita  Hincks  1878  — 
Figuré  ; Canu  19Q8,  p.  290,  pl.  VIII.  fig.  1-4,  — Patagonien  de 
Punta  Borja  (Argentine). 

L’espèce  n’est  pas  très  bien  conservée. 

Retepora  tournoueri  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  291, 
pl.  VIII,  fig.  5-9.  — • Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Excellent  état  de  conservation. 

Famille  des  adeonidés. 

Inversiula  nutrix  Jullien  1888  - — • Figuré  ; Canu  1908,  p.  283, 
pl.  VI,  fig.  8.  — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Espèce  mal  figurée  et  de  détermination  douteuse. 

Famille  des  Phylactellidés. 

Lagenipora  gigantea  Canu  1908  - — - Type  ; Canu  1908,  p.  300, 
pl.  VIII,  fig.  12-13.  - — - Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Espèce  de  très  grande  taille  et  bien  conservée. 


Famille  des  Celleporidés. 


Cellepora  cottreaui  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  304,  pl.  IX , 
fig.  8-9.  - - P atagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

La  détermination  des  Cellépores  est  généralement  difficile  en 
raison  des  altérations  de  fossilisation.  Ici  le  spécimen  est  relative- 
ment bien  conservé. 

Cellepora  ramosa  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  303,  pl.  IX, 
fig.  13-18.  Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Etat  médiocre. 

„ Cellepora  torquata  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  304,  pl.  X, 
fig.  4-5.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Petite  colonie  très  bien  conservée. 

Osthimosia  parvicelia  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  306, 
pl.  X,  fig.  12-13.  — Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

Spécimen  encroûtant  des  Serpules. 

Osthimosia  tubifera  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  305, 
pl.  IX,  fig.  5-6.  Patagonien  de  Punta  Borja  (Argentine). 

L échantillon  de  la  Collection  Tournouee,  étiqueté  de  la  main 
de  Canu,  ne  correspond  pas  au  type  figuré. 

La  Collection  Tournouer  contenait  originellement  37  échan- 
tillons types  et  26  figurés.  Sur  ce  nombre  10  types  et  5 figurés  sont 
perdus,  7 types  et  5 figurés  sont  en  mauvais  état.  Il  n’est  pas  besoin 
de  chiflres  plus  éloquents  pour  montrer  la  nécessité  d’un  rangement 
soigneux  de  ces  pièces  uniques,  indispensables  pour  effectuer  une 
détermination  sûre. 

Que  penser  actuellement,  d’après  le  travail,  de  Canu,  et  les 
recherches  plus  récentes,  de  la  position  stratigraphique  du  Pata- 
gonien ? Plusieurs  faits  augmentent  la  difficulté  de  ce  problème  : 

1°  La  faune  de  Bryozoaires  de  l’Hémisphère  austral  est  (d’après 
Canu)  très  spéciale  : il  est  en  effet  absolument  impossible  de  com- 
parer un  gisement  du  Patagonien  (p.  ex.  Punta  Borja)  avec  un  gise- 
ment européen  ou  nord-américain  : la  porportion  d’espèces  com- 
munes ne  dépasse  pas,  en  général,  4 à 5 %. 

2°  Beaucoup  d espèces  de  ces  couches  se  retrouvent  dans  le  Ter- 
tiaire de  Nouvelle-Zélande  et  d’Australie.  Mac  Gillivray  et 
Waters,  en  particulier,  ont  étudié  ces  faunes,  mais  n’indiquent 
souvent  comme  niveau  que  « Tertiaire  »,  ce  qui  enlève  à l’espèce 
toute  valeur  discriminative. 

Si  toutefois  1 on  examine  la  répartition  stratigraphique  mondiale 
des  111  especes  signalées  par  Canu,  en  tenant  compte  des  considéra- 
tions ci-dessus,  on  obtient  les  résultats  suivants  : 


212  — 


Eocf.ne  sup.  . 

Sannoisien 

Stampien  . . 

Aquitanien  

Burdigalien  

Helvétien  . 

Tortonien  et  Mioc.  sup 

Pliocène  

Actuel  . . . 

Cette  répartition  indique  nettement  pour  le  Patagonien  un  âge 
Miocène*  et  il  est  possible  qu’il  corresponde  au  Burdigalien  d Europe. 
F.  Canu,  en  1904,  l’assimilait  à l’Oligocène,  mais  reconnaissait  plus 
tard  s’être  trompé.  En  1908  il  le  plaçait  dans  le  Miocène  et  faisait 
un  parallèle  avec  les  espèces  de  l’ Helvétien  européen.  Cette  com- 
paraison était  certainement  prématurée  : la  répartition  stratigra- 
phique  des  Bryozoaires  est  trop  vaste  pour  permettre  de  comparer 
deux  espèces  qui  n’ont  de  voisin  que  leur  place  dans  la  classification. 

Il  est  cependant  probable  qu’une  étude  entreprise  sur  du  matériel 
nouveau,  avec  comparaison  avec  les  faunes  de  F Amérique  du  Aord, 
étudiées  depuis  (1920-1923),  et  avec  celles  de  l’Hémisphère  austral 
(si  elles  étaient  revues)  permettrait  de  résoudre  définitivement  une 
question  qui  n’a  jamais  été  élucidée  avec  certitude. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


9 espèces  communes 
12  » » 

1 6 » » 

23  » » 

31  » » 

29  » » .. 

28  » » 

26  » » 

' 25  » » 


213  — 


Remarques  sur  deux  espèces  de  d’Orbigny  Ammonites  viel- 

BANCII  ET  A.  FLEURIAUSIANUS. 

Par  J.  Sornay. 


Ammonites  vielbancii. 

Ce  nom  a été  créé  par  d’Orbigny  (6,  II,  p.  189,  n°  10)  pour  la 
forme  figurée  sur  la  planche  108  de  la  Paléontologie  française  et 
rapportée  tout  d’abord  par  lui  à A.  woolgari  Mant. 

En  1939  le  général  Collignon  a figuré  (2,  p.  81,  pl.  11)  un  échan- 
tillon de  la  collection  d’Orbigny  communiqué  à lui  par  J.  Cottreau 
comme  étant  le  type  d’ Ammonites  vielbancii  d’Orb.  Totalement 
différente  de  la  forme  représentée  dans  la  Paléontologie  Française 
sous  ce  nom,  cette  pièce  ne  correspond  pas  non  plus  à la  diagnose 
de  d’Orbigny. 

Dans  le  but  d’éclaircir  cette  contradiction  j’ai  recherché  dans 
la  collection  d’Orbigny  les  individus  déterminés  comme  A.  vielbancii 
et  j’ai  trouvé  deux  pièces  sous  ce  nom.  L’une  est  un  individu  com- 
plet, très  fruste,  de  Rochefort  (Charente-Marit.),  à peu  près  compa- 
rable à la  figure  de  d’Orbigny  comme  aspect  général.  L’autre  est 
un  fragment  de  tour,  de  provenance  inconnue  (Saumur  ?).  Mieux 
conservé,  il  se  rapporte  aussi  à peu  près  à la  figure  type  et  montre 
une  ornementation  caractéristique  de  Prionotropis. 

Enfin  sous  le  même  numéro  d’ordre  6779,  correspondant  sur  le 
catalogue  de  la  collection  d’Orbigny  à A.  vielbancii  vient  la  pièce 
figurée  par  le  général  Colligon.  De  la  différence  évidente  existant 
entre  cette  ammonite  et  celle  qui  a servi  de  modèle  à la  planche  108 
de  la  Paléontologie  Française,  ce  dernier  a été  conduit  à admettre 
que  cette  planche  ne  représente  pas  A.  vielbancii.  Cela  revient  à 
supposer  que  d’ORBiGNY  aurait  décrit  et  figuré  une  f'orme  sous  ce 
nom  qu’il  aurait  ensuite  appliqué  dans  sa  collection  à une  forme 
toute  différente,  celle  figurée  par  le  général  Collignon. 

Le  seul  fait  pouvant  légitimer  cette  conclusion  serait  une  éti- 
quette de  la  main  de  d’ORBiGNY  sur  la  pièce  considérée,  puisque 
rien  ne  l’étaye  dans  la  littérature  géologique.  En  effet  d Archiac  (lj, 
PlCTET  (10-11),  SAEMANN  (12),  ScHLÜTER  (14),  PeRVINQUIERE  (8) 
ont  tous  envisagé  l’espèce  en  s’en  tenant  aux  données  du  Prodrome 
et  de  la  Paléontologie  Française.  Or  il  n’y  a pas  d’étiquette  manus- 
crite de  d’Orbigny  et  la  conclusion  qui  s’impose  est  que  le  carton 
sur  lequel  est  collée  la  pièce  ne  lui  correspond  pas. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


— 214 


En  résumé  V échantillon  communiqué  au  général  Collignon  n était 
pas  le  type  d’ A.  vielbancii  et  il  n existe  aucun  individu  pouvant  être 
assimilé  au  type  dans  la  collection  d’Orbigny.  Par  contre  ceux  qui 
s’y  trouvent  permettent  de  rapporter  cette  espèce  au  genre  Prionotropis 
sous  réserve  de  la  découverte  du  type  ou  d’échantillons  plus  complets 
que  ceux  de  la  collection  d’Orbigny. 

Ammonites  fleuriausianus  d’Orb. 

Figurée  par  d’Orbigny  en  1840  (5,  p.  350,  pl.  107,  fig.  1-3)  et 
reprise  dans  le  Prodrome.  J’en  ai  recherché  le  type  dans  la  collection 
d’Orbigny  où  j’ai  trouvé  six  individus  rapportés  à cette  espèce.  Trois 
sont  des  Mammites  cf.  revelieranus  Court.  Un  quatrième  est  un  frag- 
ment de  jeune  Mammites  sp.  Le  cinquième  un  moule  gréseux  de 
Rochefort  (Charente-Marit.)  très  fruste,  usé,  pourrait  appartenir  à 
l’espèce  à titre  de  variété  comprimée,  faiblement  tuberculée.  Le 
dernier  est  un  jeune,  provenant  de  Rochefort,  mais  malheureusement 
très  abimé.  Il  montre  bien  les  caractères  de  l’espèce  , cependant  les 
côtes  sont  plus  nombreuses  que  sur  la  figuration  du  type. 

Enfin  l’ammonite  de  Saumur  figurée  comme  type  d’yL  vielbancii 
(2,  p.  81  ; pl.  11)  me  semble  devoir  être  rapportée  à cette  espèce, 
quoique  le  dos  soit  plus  plat,  les  côtes  moins  nombreuses  (12  au  lieu 
de  15  par  tour),  les  tubercules  ombilicaux  moins  saillants  que  sur  la 
forme  de  la  planche  107.  Mais  le  type  d’ornementation,  le  mode  d’en- 
roulement, la  suture  sont  les  mêmes. 

Aipsi  il  n’existe  actuellement  dans  la  collection  d’Orbigny  que 
deux  exemplaires  pouvant  être  rapportés  à A.  fleuriausianus  : celui 
dont  je  viens  de  parler,  et  encore  n’est-il  pas  bien  typique,  et  le  jeune 
individu  de  Rochefort. 

La  synonymie  de  l’espèce  est  assez  embrouillée.  Coutillier  (3) 
a figuré  une  forme  jeune  (pl.  7,  fig.  2-3)  rappelant  l’exmplaire  de 
Saumur  par  son  dos  plat  mais  à ombilic  sensiblement  plus  large, 
et  un  adulte  (pl.  7,  fig.  1)  dont  l’ornementation  s’éloigne  beaucoup  de 
celle  du  type. 

En  1869  Schloenbach  (13)  après  examen  des  huit  exemplaires 
conservés  dans  la  collection  d’Orbigny  (et  j’ai  montré  le  peu  de  valeur 
que  l’on  doit  attacher  à quatre  de  ceux  encore  existant)  considère  le 
type  de  d’Orbigny  comme  exceptionnel  dans  l’espèce  par  l’impor- 
tance de  ses  tubercules.  C’est  sans  doute  sous  l’influence  de  cette 
opinion  que  Schlüter  (14,  p.  28,  pl.  10,  fig.  1-3)  et  Petraschek 
(9,  p.  147,  pl.  11  (5),  fig.  1-2)  ont  figuré  comme  A.  fleuriausianus 
des  formes  s’écartant  énormément  du  type  de  d’Orbigny. 

La  forme  de  Schlüter  a un  ombilic  très  large  (recouvrement  du 
tour  1 /3  au  lieu  de  2 /3  chez  le  type),  l’ornementation,  est  très  diffé- 
rente, les  tubercules  ombilicaux  étant  faibles  ou  à peine  visibles  et  la 
section  du  tour  haute  et  comprimée  au  lieu  d’être  plus  large  que 


— 215  — 


haute.  Schlütér  n’a  pas  figuré  la  ligne  de  suture  de  son  espèce. 

La  forme  de  Petraschek  a aussi  l’ombilic  plus  large  que  le  type 
et  son  ornementation  en  diffère  encore  plus  que  celle  de  la  forme  de 
Schlütér.  Elle  porte  en  effet  sur  les  flancs  une  rangée  supplémen- 
raitre  de  tubercules,  le  nombre  des  côtes  est  plus  grand  que  chez  le 
type,  la  section  du  tour  est  haute  et  comprimée. 

Dans  ces  conditions  : 

1°  Je  considère  que  la  dénomination  d’  Ammonites  fleur iausianus  doit 
être  restreinte  au  seul  type  de  la  Paléontologie  Française  dont  il 
existe  actuellement  dans  la  collection  d’Orbigny  deux  représentants 
pas  très  typiques  il  est  vrai  : l’exemplaire  de  Saumur  et  le  jeune  de 
Rochefort.  Il  faut  y adjoindre  un  autre  individu  conservé  dans  les 
collections  du  Muséum  (n°  1904-32)  comparable  à l’exemplaire  de 
Saumur  et  provenant  de  Martrou  (Charente-Marit.).  Il  est  à présu- 
mer qu’il  existe  d’autres  représentants  de  cette  espèce  dans  les 
diverses  collections  parisiennes  mais  c’est  certainement  une  forme 
assez  rare. 

2°  Je  considère  la  figuration  de  Çourtillier  comme  une  çariété  d’ A. 
fleur  iausianus  type,  la  forme  de  Schloenbach  comme  une  espèce  diffé- 
rente {?  Prionotropis ),  la  forme  de  Petraschek  également  comme  une 
espèce  différente  ( voisine  de  Prionotropis  schluterianum  iMÙbe  et 
Bruder). 

3°  Le  général  Collignon  avait  rattaché  l’exemplaire  figuré  dans 
« Fossiles  du  Menabe  » au  genre  Mammites,  en  faisant  remarquer  qu’il 
s’écartait  de  la  définition  du  genre.  Je  n ai  pas  cru  possible  de  main- 
tenir cette  détermination,  la  file  des  tubercules  siphonaux  bien  marqués, 
les  caractères  de  la  ligne  de  suture  à lobe  latéral  L long  et  étroit  con- 
duisent à faire  de  cette  ammonite  un  Prionotropis  et  par  suite  V Ammo- 
nites fleur  iausianus  d’Orb.,  rattachée  au  genre  Acanthoceras  par 
Laube  et  Bruder  et  par  le  Fossilium  Catalogus  doit  être  dénommée 
Prionotropis  fleuriausiana  d’Orb. 


BIBLIOGRAPHIE 


1.  — 1851. 

2.  — 1939. 

3.  — 1867. 

4.  — 1925. 

5.  — 1887. 

6.  — 1840. 


d’Archiac.  Hist.  des  progrès  de  la  géologie,  vol.  IY, 
p.  347,  note  I. 

Collignon.  Fossiles  cénomaniens  et  turoniens  du  Menabe 
(Ann.  géol.  Sera.  Mines,  X,  Tananarive). 

Çourtillier.  Les  ammonites  du  tuffeau.  (Ann.  Soc.  linn. 
Maine-et-Loire,  IX). 

Diener.  Ammonoidea  neocretacea  (Fossilium  Catalogus, 
XXIX). 

Laube  et  Bruder.  Ammon.  der  bôhm.  Kreide  (Palaeonto- 
graphica,  XXXIII,  p..  217-39,  pl.  23-9. 
d’Orbignv.  Paléontologie  Française.  Terrains  crétacés,  I. 


— 216 


7-  1850.  d’Orbigny.  Prodrome  de  Paléontologie  stratigr.  univer- 

selle, IL 

8-  1907.  Pervinquière.  Etudes  de  paléontologie  tunisienne.  I.  Cé- 

phalopodes, p.  31. 

9-  ~ 1902.  Petraschek.  Die  Ammoniten  der  sàchs.  Kreideformat. 

[Beitr.  z.  und  Geol.  Oster.  Ung.,  XIV,  p.  131-162). 

19-  - 1858-64.  Pictet  et  Campiche.  Fossiles  des  terrains  crétacés  env. 

Ste-Croix  (Mat.  Pal.  Suisse  (3),  I,  p.  194-320). 

11.  — 1863.  Pictet.  Mélanges  paléontologiques  (Mém.  Soc.  Phys.  Hist. 
nat.  Genève,  XVIII,  p.  30). 

^2*  1858.  Saemann.  • — Bull.  Soc.  G'éol.  France  (2e  série),  XV,  p.  507. 

13.  1869.  Schloeneach.  Bemerkung.  über  einig.  Cephal.  Gosaubild. 

( Jahrb . k.  k.  geol.  Beichsanst.  Wien,  XIX,  p.  291). 

1872.  Schlüter.  Cephalopoden  der  ob.  deutsch.  Kreide  I (Palaeon- 
topographica,  XXI). 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


— 217 


Aperçu  hydro géologique  sur  le  département  du  Cher 
Par  René  Abrard. 

Professeur  au  Muséum. 


Les  recherches  hydrogéologiques  n’ont  pas  encore  été  très  poussées 
dans  le  département  du  Cher.  Cependant  de  celles  que  j’ai  eu  l’oc- 
casion d’y  effectuer  se  dégage  une  vue  d’ensemble  qu’il  ne  me  paraît 
pas  inutile  de  résumer. 

Constitution  géologique  ■ du  département  du  Cher.  — La  partie 
méridionale  du  Cher  est  située  sur  la  lisière  du  Massif  Central  qu’elle 
entame  ; ce  sous-sol  ancien  est  formé  par  des  roches  cristallo- 
phylliennes,  gneuss,  et  surtout  micaschistes,  avec  quelques  filons 
d’amphibolites.  Dans  cette  avancée  du  département'se  trouvent  les 
communes  de  Sidiailles,  Préverauges,  et  la  région  au  Sud  de  Châ- 
teaumeillant. 

Les  terrains  triasiques  qui  s’appuient  sur  les  formations  hercy- 
niennes de  la  Marche,  forment,  depuis  la  faille  de  Lurcy-Lévy, 
une  bande  interrompue  seulement  dans  la  vallée  du  Cher,  et  se  pour- 
suivent au  delà  de  la  Châtre,  en  diminuant  d’épaisseur.  Ils  sont 
essentiellement  formés  de  grès  argileux  tendres,  en  général  rosés, 
avec  galets  de  quartz  et  veinules  irrégulières  de  couleurs  vives,  le 
plus  souvent  rouges  ou  violet-foncé  ; ces  grès  qui  ont  été  utilisés 
pour  la  construction  des  villages  donnent  à ceux-ci  un  aspect  très 
caractéristique,  très  différent  de  celui  qui  s’observe  plus  au  Nord. 

Le  Jurassique  inférieur  ou  Lias  formé  surtout  de  marnes  et  de 
calcaires  marneux  est  très  développé  et  fossilifère  notamment  à l’Est 
de  la  Guerche  et  autour  de  Saint-Amant-Montrond  où  le  gisement 
pliensbachien  des  Cottards  est  un  des  plus  réputés. 

Le  Toarcien,  très  semblable  à celui  du  pourtour  du  Morvan  est 
presque  entièrement  argileux  et  présente  vers  la  base  le  niveau  des 
marnes  feuilletées  à Posidonomyes. 

Il  y a passage  insensible  du  Lias  à la  hase  du  Jurassique  moyen, 
par  les  calcaires  à entroques,  avec  horizons  ferrugineux,  qui  sont 
aaléniens  à leur  partie  inférieure  et  bajociens  au  sommet. 

Le  Bajocien  et  le  Bàthonien  sont  principalement  formés  de  cal- 
caires, soit  subcompacts  et  en  bancs,  soit  plus  ou  moins  marneux 
pouvant  passer  latéralement  à des  marnes. 

Le  Callovien  et  l’Oxfordien  ne  forment  pas  comme  les  assises  pré- 
cédentes des  affleurement  continus  traversant  le  département  ; on 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


y observe  des  lacunes,  certains  horizons  faisant  défaut,  soit  qu’ils 
ne  soient  pas  déposés  par  suite  d’une  exondation  de  la  région,  soit 
qu’ils  aient  été  arasés  par  la  transgression  argovienne,  comme  en 
d’autres  points  du  Bassin  de  Paris.  L’Oxfordien  surtout  ne  montre 
que  des  affleurements  sporadiques,  tels  que  les  marnes  à Ammonites 
pyriteuses  des  environs  de  Châteauneuf-sur-Cher. 

Le  Jurassique  supérieur,  et  surtout  sa  partie  inférieure  ou  Lusi- 
tanien occupe  de  très  grandes  superficies  dans  le  département.  Le 
sous-étage  inférieur  ou  Argovien  est  représenté  par  son  faciès 
habituel  des  marnes  à Spongiaires,  avec  calcaires  marneux  à leur 
partie  supérieure  qui  forment  dans  la  topographie  un  talus  très  net 
en  beaucoup  de  points. 

Le  sous-étage  Rauracien  est  entièrement  à l’état  de  calcaires 
sublithographiques  en  gros  bancs  ; il  affleure  très  largement  et  cons- 
titue la  presque  totalité  de  la  Champagne  berrichonne  à laquelle  il 
donne  son  caractère. 

Le  Séquanien  comprend,  très  développé  à Bourges  et  aux  environs 
un  calcaire  crayeux  à faune  subrécifale,  avec  Echinides  et  Lamelli- 
branches adaptés  aux  eaux  agitées,  mais  dans  lequel  on  n’observe 
pas  de  massifs  de  Polypiers  ; au-dessus  viennent  les  calcaires  litho- 
graphiques supérieurs  surmontés  d’un  banc  à Nérinées  et  Dicercis 
et  il  se  termine  par  des  calcaires  qu’il  est  difficile  de  séparer  du 
« calcaire  à Astartes  » dont  la  base  est  encore  séquanienne. 

Le  Kimeridgien  inférieur  ou  Ptérocérien  est  calcaire,  sa  partie 
moyenne  et  supérieure  étant  formée  de  marnes  argileuses  gris- 
bleuâtre,  à petites  Huîtres,  avec  quelques  bancs  de  calcaires  mar- 
neux ou  compacts. 

Le  Portlandien  est  formé  par  le  calcaire  du  Barrois  en  petits 
bancs  sublithographiques,  très  fissurés  ; vers  la  base  en  observe  des 
récurrences  d’argiles  et  de  marnes.  Il  constitue  une  grande  partie 
des  collines  du  Sancerrois  où  il  supporte  des  lambeaux  de  Crétacé 
inférieur. 

Il  s’amenuise  vers  l’Ouest  où  il  passe  à des  calcaires  sableux  et  à 
des  marnes  à sa  partie  supérieure  ; il  ne  s’agit  d’ailleurs  pas  de  Port- 
landien supérieur  comme  on  l’a  dit  quelquefois,  mais  de  Portlandien 
inférieur  ou  Bononien  ; il  ne  s’étend  guère  au  delà  de  Graçay. 

Les  deux  étages  précédents  forment  la  base  des  escarpements  qui 
vers  le  Nord,  du  Sancerrois  au  Nord  de  Mehun,  dominent  la  plaine 
des  calcaires  lusitaniens. 

Le  Crétacé  inférieur  n’est  pas  complet.  L’Hauterivien  ou  calcaire  à 
Spatangues  se  voit  en  quelques  points  dans  l’Est  (Menetou-Salon). 

Le  Barrémien  continental  comprend  à la  base  des  sables  et  grès 
avec  minerai  de  fer  géodique  autrefois  activement  exploité  (Saint- 
Eloi-de-Gy,  etc.),  et  au-dessus  des  argiles  panachées  et  des  sables 
bariolés.  ' 


— 219  — 

L’Aptien  fait  défaut  et  l’Albien  inférieur  paraît  représenté  par  des 
■sables  et  grès  ferrugineux,  fossilifères  à Crésancy. 

Les  argiles  de  Myennes  qui  viennent  au-dessus  et  qui  correspon- 
dent aux  argiles  du  Gault  atteignent  à peine  vers  l’Ouest,  le  méridien 
de  Bourges. 

Les  Sables  de  la  Puisaye,  siliceux  et  pulvérulents  à l’Est,  avec 
intercalations  marneuses,  deviennent  plus  grossiers  et  gréseux  vers 
l’Ouest  où  leur  épaisseur  qui  peut  atteindre  40  à 50  mètres,  diminue. 
Ils  sont  albiens  pour  les  uns,  cénomaniens  pour  les  autres. 

Le  Cénomanien  présente  encore  à l’Est  le  faciès  crayeux,  mais 
vers  l’Ouest,  il  y a passage  aux  sables  de  Vierzon  avec  grès  à pavés 
à la  partie  supérieure.  Les  marnes  à Ostracées  apparaissent  dans  le 
Sancerrois  et  se  développent  vers  l’Ouest. 

Le  Turonien  crayeux  apparaît  entre  la  Loire  et  la  Sologne  sous 
des  formations  résiduaires  résultant  de  la  décalcification  de  la  craie 
turonienne  et  sénonienne.  Ces  formations,  sables,  argiles  à silex, 
cailloutis  parfois  cimentés  en  poudingue  siliceux  très  durs,  sup- 
portent les  grandes  forêts  du  Nord  du  département. 

Les  lambeaux  de  terrains  tertiaires  sont  représentés  par  le  cal- 
caire lacustre  du  Berry,  bartonien  supérieur  (ludien),  par  du  Sidéroli- 
thique  résultant  de  l’altération  du  Jurassique  et  du  calcaire  du 
Berry,  et  dans  le  Sud  (Saulzais-le-Potier),  par  le  calcaire  à Phryganes 
aquitanien. 

Les  Sables  et  argiles  de  la  Sologne,  attribués  au  Burdigalien  et  les 
Sables  du  Bourbonnais  peut-être  pliocènes  et  visibles  en  bordure  du 
Massif  Central,  Complètent  la  série. 

La  plaine  alluviale  de  la  Loire  récente  est  très  développée  sur  la 
rive  berrichonne  ; elle  est  formée  de  sables  et  graviers,  souvent  agglu- 
tinés à la  surface.  Les  alluvions  anciennes  ne  forment  que  des  lam- 
beaux très  discontinus  et  peu  étendus.  Les  -alluvions  modernes  sont 
également  bien  développées  dans  les  vallées  des  cours  d’eau  secon- 
daires ; celles  du  Cher  sont  sableuses  et  graveleuses,  celles  de  l’Yèvre 
sableuses  ou  limoneuses.  ' 

Au  point  de  vue  tectonique,  la  petite  partie  de  terrains  anciens 
plissés  avec  orientation  des  axes  sensiblement  Est-Ouest,  appartient 
au  Nord-Est  de  la  Marche. 

Les  terrains  secondaires  et  tertiaires  ressortissent  au  Bassin  de 
Paris  tabulaire.  Au  voisinage  du  Massif  Central,  les  assises  triasiques 
et  basiques  plongent  assez  fortement  vers  le  N.  par  suite  de  leur 
relèvement  au  Sud.  Ce  plongement  s’atténue  peu  à peu,  et  avant 
Bourges  il  devient  peu  important. 

La  limite  orientale  du  département  est  parcourue  par  une  grande 
faille,  de  l’Ouest  de  Lurcy-Lévy  à l’Est  de  Sancerre  où  elle  est  relayée 
par  une  seconde  faille  qui  de  l’Ouest  de  Sancerre  se  prolonge  jusqu’à 


— 220 


l’Ouest  de  Montargis.  Ces  failles  dépendent  de  la  zone  de  fractures 
tertiaires  subméridiennes  qui  se  trouvent  en  avant  du  Morvan,  à la 
* surrection  duquel  elles  paraissent  liées. 

Principales  ressources  aquifères.  — Dans  la  Marche  on  trouve  quel- 
ques petites  sources  d’affleurement  au  contact  des  micaschistes  et 
gneiss  arénisés  et  de  la  roche  saine. 

Aucune  nappe  ne  se  trouve  dans  le  Trias  ou  le  Lias,  où  l’on  ren- 
contre des  sources  déterminées  par  des  niveaux  argileux  plus  ou  moins 
localisés,  ou  bien  représentant  l’émergence  de  circulation  diacla- 
siennes. 

Ce  sont  ces  mêmes  circulations  que  l’on  peut  trouver  dans  les 
calcaires  bajociens  et  bathoniens. 

Les  calcaires  lusitaniens,  très  fissurés  et  absorbants,  déterminent 
une  région  très  sèche  qù  les  citernes  sont  souvent  la  seule  ressource 
en  eau  des  habitants.  Les  puits  n’y  sont  presque  toujours  alimentés 
que  par  des  suintements.  Il  y existe  cependant  des  circulations 
diaclasiennes,  parfois  importantes,  que  l’on  peut  assez  souvent 
recouper  sous  les  vallons  secs,  lorsque  ceux-ci  représentent  un  réseau 
hydrographique  enfoncé  prolongeant  vers  l’amont  le  réseau  hydro- 
graphique de  surface.  Ce  sont  des  circulations  qui  ont  été  recher- 
chées pour  l’alimentation  des  communes  adhérant  au  Syndicat  de 
Levet.  Bourges  est  également  alimenté  par  une  circulation  de  dia- 
clase. 

Il  y a aussi  dans  les  calcaires  lusitaniens  de  la  Champagne  berri- 
chonne quelques  sources,  parfois  d’un  débit  important,  qui  sont 
le  trop-plein,  l’exutoire,  de  circulations  souterraines,  et  qui  de  ce 
fait  sont  souvent  situées  dans  les  vallons  ; leur  débit  varie  et  peut 
diminuer  beaucoup  pendant  les  périodes  de  sécheresse,  mais  on  peut 
en  général  atteindre  en  profondeur  le  courant  qui  les  alimente.  Il 
faut  noter  que  les  réseaux  diaclasiens  sont  très  capricieux,  et  qu’il 
est  toujours  aléatoire  de  chercher  à recouper  à l’amont,  même  très 
près  de  la  source  le  courant  dont  elle  est  l’exutoire  ; il  vaut  mieux 
exécuter  les  travaux  de  recherche  du  courant  à partir  de  la  source 
elle-même. 

Le  Portlandien  se  présente  à peu  près  dans  les  mêmes  conditions 
avec  des  sources  de  trop-plein,  telle  que  celle  des  Moulons  à Menetou- 
Salon.  Contrairement  à ce  que  l’on  pourrait  penser,  on  n’y  trouve 
pas  de  nappe  au  contact  des  argiles  qu’il  surmonte,  mais  seulement 
quelques  petites  sources  d’affleurement. 

Dans  les  sables  ét  argiles  panachés  barrémiens,  quelques  petites 
sources  (Crésancy,  etc.)  dues  à l’absorption  de  l’eau  par  les  lentilles 
sableuses  ; ce  sont  des  eaux  de  surface,  de  qualité  douteuse. 

Au  contact  des  Sables  de  la  Puisaye  et  des  argiles  de  Myennes 
(Nord  de  Morogues)  et  à la  base  de  l’argile  à silex,  on  trouve  des 


— 221  — 


sources  d’un  débit  parfois  suffisant  pour  alimenter  une  commune. 

Plus  au  Nord,  en  profondeur,  les  Sables  de  la  Puisaye  sont  très 
aquifères  et  on  peut  les  atteindre  par  forages  (Âugigny-sur-Nère, 
Henrichemont,  Vailly).  Les  sables  étant  ténus,  il  est  nécessaire  de 
prévoir  l’installation  d’un  dispositif  contre  l’ensablement.  A Vailly, 
l’eau  s’est  montrée  fortement  ferrugineuse. 

Le  calcaire  lacustre  du  Berry,  forme  dans  la  basse  vallée  de  l’Arnon, 
à l’Est  de  Massay  une  petite  zone  synclinale  qui  fournit  de  l’eau  arté- 
sienne, les  calcaires  aquifères  étant  surmontés  de  marnes  qui  main- 
tiennent l’eau  sous  pression.  On  y trouve  quelquefois  des  sources 
assez  importantes  telles  que  celle  qui  alimente  Châteauneuf-sur- 
Cher. 

Les  cailloutis  de  silex  provenant  de  la  destruction  de  la  craie  pré- 
sentent quelques  sources  de  débit  satisfaisant  et  paraissent  hors  d’at- 
teinte des  contaminations,  car  elles  sont  souvent  situées  dans  les 
bois  ou  à leur  lisière,  ces  bois  recouvrant  leur  périmètre  d’alimenta- 
tion (Ivry-le-Pré,  Argent-sur-Sauldre,  etc.). 

Les  sablés  et  argiles  de  la  S'ologne  ne  donnent  guère  que  des  eaux 
de  surface,  mais  on  y trouve  quelques  sources  (Sainte-Montaine). 

Dans  le  Sud  du  département,  les  graviers  et  sables  à cailloux  de 
quartz  blanc,  présentent  quelques  émergences  : Saulzais-le-Potier, 
le  Châtelet,  etc. 

La  plaine  alluviale  récente  de  la  Loire,  dont  le  sous-sol  est  formé 
d’éléments  très  filtrants,  montre  à quelques  mètres  de  profondeur 
une  nappe  inépuisable,  à laquelle  s’alimentent  Marseille-les-Aubigny, 
Sancerre',  Saint-Satur,  et  où  beaucoup  d’autres  captages  sont  proje- 
tés (Léré,  Ménétréol,  etc.).  Il  faut  rappeler  que  normalement  l’eau 
de  la  nappe  alluviale  n’est  pas  de  l’eau  du  fleuve  infiltrée,  mais  de 
l’eau  des  coteaux  qui  se  dirige  vers  le  cours  d’eau. 

Les  alluvions  du  Cher,  sableuses  et  graveleuses,  se  prêtent  fort 
bien  aux  captages  ; elles  alimentent  Vierzon,  et  de  très  nombreux 
projets  envisagent  l’utilisation  de  leur  nappe. 

Les  alluvions  de  l’Yèvre  sont,  souvent  limoneuses  et  marécageuses 
mais  à Mehun  elles  sont  sableuses  et  assurent  l’alimentation  de  la 
commune.  En  beaucoup  d’autres  points  du  département,  les  allu- 
vions constituent  une  ressource  aquifère  très  intéressante. 


— 222  — 


Applications  a la  construction  des  routes  des  propriétés 

PARTICULIÈRES  AUX  SOLS  FERRUGINEUX  ET  LA TÉRITIQUES 
Par  J.  Prunet. 

INGÉNIEUR  PRINCIPAL  T.  P.  C. 

(Note  présentée  par  M.  FURON) 

La  dispr<yportion  existant  dans  la  plupart  des  territoires  d’outre- 
mer de  1 Union  française  entre  la  longueur  des  réseaux  routiers  et  la 
faible  importance  des  crédits  affectés  à leur  entretien,  oblige  à choisir 
des  types  de  ciiaussées  utilisant,  tant  en  fondation  qu’en  revêtements, 
les  matériaux  trouves  sur  piace  ou  a faible  distance.  La  technique 
routière  adoptée  dans  ces  régions  doit  donc  tenir  le  plus  grand  compte 
des  qualités  mécaniques  des  terrains  superficiels.  Or,  ceux-ci  sont 
tous  le  résultat  des  alterations  superficielles  extrêmement  impor- 
tantes et  rapides  dans  les  climats  tropicaux,  sur  les  roches  consti- 
tuant le  sous-sol.  Ils  renferment  donc  tous  des  éléments  latéritiques 
en  proportion  plus  ou  moins  grande,  ces  éléments  étant,  d’après 
Lacroix,  les  hydrates  de  fer,  d’alumine,  de  titane  et  de  manganèse. 
Toutefois,  les  deux  premiers  jouent  seuls  un  rôle  important  en  ce  qui 
intéresse  la  technique  routière,  parce  qu’ils  se  présentent  seuls  en 
proportion  suffisante  pour  avoir  une  action  sur  les  caractéristiques 
mécaniques  des  sols. 

On  distingue  ainsi,  et  sans  tenir  compte,  de  la  silice  sous  forme  de 
quartz  dont  la  proportion  est  variable,  les  quatre  catégories  de 
sols  suivantes  : 

1°  Les  latérites  vraies  contenant  de  100  % à 90  % d’éléments  latéri- 
tiques ; • 

_ 20  les  latérites  argileuses  contenant  de  90  % à 50  % d’éléments  laté- 
ritiques ; V 

3°  les  argiles  latéritiques,  contenant  de  50  % à 10  % d’éléments  latéri- 
tiques ; 

4°  les  argiles  ordinaires  et  le  kaolin,  contenant  moins  de  10  % d’élé- 
ments latéritiques. 

Chacun  de  ces  3 constituants  a un  rôle  particulier  dans  les  carac- 
téristiques mécaniques  des  sols.  La  silice,  sous  forme  de  gravier, 
sable,  poudres,  donne  un  squelette  dont  les  grains  enchevêtrés  s’op- 
posent au  glissement  et  à l’usure.  L’argile,  par  ses  éléments  colloï- 
daux, assure  la  cohésion  des  autres  éléments.  Cette  cohésion  est 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XVIII,  n°  2,  1946. 


d’origine  physique  et  varie  avec  la  teneur  en  eau  des  sols.  Quant 
aux  éléments  latéritiques,  leur  rôle  est  variable,  non  seulement 
avec  la  proportion  dans  laquelle  ils  interviennent,  mais  aussi  avec 
l’état  dans  lequel  ils  se  trouvent.  En  effet,  pendant  leur  migration 
vers  les  couches  supérieures  du  sol,  ils  sont  entraînés  par  l’eau  qui 
s’élève  par  ascencion  capillaire.  Ils  se  trouvent  alors  sous  forme  de 
suspensions  colloïdales  plus  ou  moins  concentrées.  Mais  au  moment 
où  cette  eau  s’évapore  en  saison  sèche,  ils  précipitent  dans  certaines 
conditions  de  pH  et  en  dehors  de  la  présence  d’humus,  sous  forme 
de  gels  irréversibles  ou  cristallisent  et  ne  peuvent  plus  alors  se 
retrouver  en  suspension.  Dans  le  premier  cas,  ils  se  présentent  sous 
forme  vivante  en  quelque  sorte,  et  confèrent  aux  terrains  qui  les 
renferment  des  possibilités  d’évolution  rapide.  S’ils  sont  exposés  en 
revêtement  à des  alternances  de  sécheresse  et  d’humidité,  la  préci- 
pitation est  assez  rapide  pour  que  la  chaussée  acquière  en  peu  de 
temps  une  cohésion  chimique  importante.  Elle  sera  formée  par 
une  couche  résistante,  même  sous  les  pluies,  aux  érosions  superfi- 
cielles et  aux  efforts  de  compression  et  de  cisaillement,  d’autant  plus 
que  ces  terrains  sont  peu  perméables  s’ils  sont  bien  compactés  par  la 
mise  en  œuvre.  Au  contraire,  dans  les  terrains  de  deuxième  espèce, 
lès  éléments  latéritiques  sont  inertes.  Ils  ne  jouent  que  le  rôle  d’élé- 
ments de  dûreté  médiocre  sans  participer  à la  cohésion.  Ils  donne- 
ront des  chaussées  se  désagrégeant  superficiellement  en  saison 
sèche. 

En  définitive,  les  terrains  latéritiques  se  classent  en  trois  caté- 
gories au  point  de  vue  de  leurs  qualités  routières. 

A.  — Les  terrains  latéritiques  situés  sur  les  plateaux  où  ils  forment 
soit  des  cuirasses,  soit  des  couches  contenant  des  concrétions  piso- 
lithiques  dures.  Ils  donnent  une  excellente  plateforme,  mais  en 
revêtements,  se  désagrègent  et  forment  de  la  poussière  et  du  gravier 
ferrugineux  mobile  sans  cohésion. 

B.  — Les  latérites  argileuses,  situées  verticalement  sous  les 
latérites  vraies,  affleurant  en  auréoles  autour  de  celles-ci  sur  les  ver- 
sants. Elles  aussi  donnent  une  excellente  plateforme  en  place  ou  en 
remblai.  En  revêtements,  elles  acquièrent  rapidement  une  grande 
cohésion  chimique  due  à la  précipitation  des  éléments  latéritiques 
et  résistent  bien  sous  les  pluies.  Mais  sous  l’influence  de  la  séche- 
resse, elles  sont  sujettes  à l’usure  et  forment  en  revêtement  de  la 
poussière  et  des  graviers  désagrégés.  S’ils  sont  remaniés  pour  un 
reprofilage  de  la  route,  ils  ne  reprennent  plus  leur  cohésion  initiale. 

C.  — Les  argiles  latéritiques  sont  situées  sous  les  latérites  argi- 
leuses et  affleurent  sur  les  versants  autour  d’elles.  Souvent  d’ailleurs, 
la  surface  de  l’affleurement  a été  transformée  en  latérite  argileuse 


— 224  — 


à pisolithes.  Elles  donnent  une  excellente  plateforme.  En  revêtement, 
elles  acquièrent  une  cohésion  moins  grande  que  les  précédentes, 
mais  très  suffisante  si  elles  contiennent  assez  de  silice.  Elles  ne 
donnent  que  peu  de  poussière  et  pas  de  gravier  roulant.  Enfin,  si 
elles  sont  remaniées  par  les  réfections,  elles  retrouvent  leur  cohé- 
sion, qui  n’est  que  d’origine  physique. 

Ces  quelques  remarques  sont  susceptibles  d’applications  parti- 
culièrement, importantes  : 

1°  Les  principes  de  la  géotechnique  établis  pour  les  sols  des  régions 
tempérées  doivent  être  adaptés  aux  sols  tropicaux  ; 

2°  Il  est  rare  qu’un  sol  en  place  donne  un  revêtement  suffisam- 
ment résistant  à l’usure  en  saison  sèche  ; 

3°  Par  contre,  des  carrières  ouvertes  sur  les  versants  ou  à leur 
pied  donneront  sous  quelques  décimètres  de  terre  végétale  et  de 
lqtérite  argileuse,  une  argile  latéritique  constituant  un  excellent 
revêtement  de  chaussée. 

C’est  là  un  exemple  assez  rare  où  les  phénomènes  géologiques 
évoluent  avec  a^sez  de  rapidité  pour  participer  à la  consolidation 
des  constructions  humaines. 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum . 


c 

Le  Gérant  : Marc  André. 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART  (o.  P.  L.  31.0832).  17-7-1946 


f 


SOMMAIRE 


». 


K 

Pag*s 

Actes  administratifs 145 

Communications  : ' 

Ach.  Urbain,  J.  Nouvel  et  P.  Bullier.  Rapport  sur  la  mortalité  et  la  natalité 

enregistrées  au  Parc  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes  en  1945 146 

P.  Chabanaud.  Notules  ichthyologiques  \suite) 158 

M.  André.  Sur  une  nouvelle  forme  larvaire  de  Neoschôngasiia  (Acarien) 

parasite  de  Meriones  Shawi • , . ... 162 

A.  Tixier-Durivault.  Les  Alcyonaires  du  Muséum  : 1/  Famille  des  Alcyonii- 

dae.  3.  — Genre  Sarcophylum  (suite) . : . . . 165 

A.  Pruvot-Fol.  Révision  de  la  famille  des  Phyllïroidàe  (Phyllirhoïdae) 172 

J.  Arènes.  Un  hybride  de  Cenlawea  nouveau  pour  la  Corse  et  pour  la  Science . . 179 

J.-F.  Leroy.  Le  genre  Aphanantlie  (Ulmacées).  Révision  systématique  et 

distribution  géographique  des  espèces ^ . .. 180 

H.  Stehlé.  Notes  taxonomiques  et  écologiques  sur  les  légumineuses  Caesalpi- 

niées  et  Mimosées  des  Antilles  françaises 185 

R.  Hoffstetter.  Sur  les  Gekkonidae  fossiles 195 

E.  Bugé.  Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la  collection  du  labora- 
toire de  Paléontologie  du  Muséum  National  d’Histoire  naturelle.  — I.  Bryo- 
zoaires du  patagonion  figurés  par  F.  Canu  (1904-1908).  — La  position  strati- 
graphique  du  patagonien . . * 204 

J.  Sornay.  Remarques  sur  deux  espèces  de  d’Orbigny  Ammonites  vielbancii  et 

A.  fleuriausianus 213 

•R.  Abrard.  Aperçu  hydrogéologiques  sur  le  départemet  du  Cher 217 

J.  Prunet.  Applications  à la  construction  des  routes  des  propriétés  particulières 

aux  sols  ferrugineux  et  latéritiques 222 

' . *■:  *• 

* - 


% 


✓ 


ÉDITIONS 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEOFFROY-SAINT-HILAIRtf,  PARIS  Ve 


Archives  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.) . 

Bulletin  duSluséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencé  en  1895). 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  200  fr.,  Étranger,  300  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe;  un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Notulæ'  Systemalicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire.de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Etranger,  150  fr.). 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Etranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire. maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Binard.  (Directeur  M.  E.  Fischer- Pielte,' Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Sainl-Servan  ; paraît  depuis  192?  ; 
prix  variable  par^ fascicule).1 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie. (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’Agronomie  coloniale;  paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie; paraît  depuis  1924;  abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichênologique.  (Directeur  Mme  Ail  orge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie;  paraît  depuis  1874;  abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.).  , 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


MUSEUM  NATIONAL  D'HISTOIRE  NATURELLE 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

N°  3.  -,  Mai  1946 

**  . ■"  ' * 

MigSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER  \ 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d'Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1 /2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  Communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  le 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s'en  procurer  à leurs  frais  un  plus  grand  nombre,  aux  conditions 
suivantes  : 

(Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  4 de  1941  ) 


25  ex.  50  ex.  100  ex. 

4 pages  57  fr.  50  74  fr.  50  109  fr. 

8 pages  65  fr.  75  89  fr.  75  133  fr.  50 

16  pages  79  fr.  112  fr.  175  fr. 


Ces  prix  s'entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps ^que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Supplément  pour  couverture  spéciale  : 25  ex 18  francs. 

par  25  ex.  en  sus 1 . 12  francs. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
tau  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  n’ABONNEMENT  ANNUEJ.  î 

France  : 200  fr.  ; Etranger  : 300  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l'Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 

/ - 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1946.  — N<>  3. 


354e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

23  mai  1946 


PRÉSIDENCE  DE  M.  Ed.  BOURDELLE 

ASSESSEUR  DU  DIRECTEUR 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  Charles  Roux  est  nommé  Assistant  stagiaire  au  Laboratoire  des 
Pêches  et  Productions  coloniales  d’origine  animale.  (Arrêté  ministé- 
riel du  15  avril  1946). 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


15 


Louis  MANGIN  et  Pierre  ALLORGE 


Premiers  titulaires  de  la  Chaire  de  Cryptogamie 
du  Muséum. 

LEÇON  INAUGURALE  DU  COURS  DE  CRYPTOGAMIE 
PRONONCÉE  LE  26  MARS  1946 

Par  Roger  Heim 

MEMBRE  DE  L’iNSTITUT 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

Monsieur  le  Directeur, 

Mes  chers  Collègues, 

Mesdames,  Messieurs, 

Il  faut  sans  doute  nous  féliciter  ici,  en  cette  Maison,  de  voir  res- 
pecter par  tous  les  esprits  conscients  de  leur  rôle,  cette  louable 
habitude  d’inaugurer  un  cours  dans  une  salle  qu’ont  bien  voulu 
occuper  des  collègues  courtois,  des  amis  dévoués  et  des  élèves  soumis. 
Ainsi  donc,  au  milieu  de  cet  ouragan  de  ruines  et  de  disparitions, 
où  s’additionnent,  avec  l’insouciance  de  l’avenir,  la  désaffection  du 
passé  et  la  course  aux  réalisations  instantanées,  l’abandon  du  temps 
perdu,  et,  disons  le  mot,  la  fuite  hors  de  l’esprit,  au  milieu  de  cet 
effondrement,  les  traditions  qui  furent  une  morale  avant  de  n’être 
plus,  pour  beaucoup,  qu’un  souvenir  ou  qu’un  oubli,  persistent 
encore  dans  la  vie  universitaire.  Ce  qui  montre  que  la  situation  est 
peut-être  moins  grave  qu’on  le  dit  et  qu’on  le  pense,  c’est  de  cons- 
tater que  bien  de  nos  compatriotes  sont  encore  prêts,  même  en  ces 
dures  années,  à sacrifier  leur  temps  à quelque  chose  dont  l’utilité 
est  discutable.  Et  je  les  en  remercie. 

Une  voix,  partie  du  cœur,  me  conduit  naturellement  à exprimer 
d’abord  des  raisons  de  gratitude.  Si  j’occupe  aujourd’hui  cette  place, 
s’il  m’est  donné  d’en  mesurer  tout  le  prix,  si  j’en  sens  tout  l’honneur, 
je  le  dois,  certes,  à un  concours  de  circonstances  affectées  à des  événe- 
ments douloureux  et  tragiques.  Je  ne  puis  oublier  qu’après  la  dis- 
parition de  mon  ami  très  cher  Pierre  Allorge,  au  début  de  1944, 
alors  qu’on  ignorait  tout  de  mon  sort,  alors  qu’on  ne  savait  plus  si 
la  sentence  nazie  était  exécutée  ou  remise,  l’Assemblée  des  Profes- 
seurs du  Muséum  décidait  d’attendre  mon  retour.  Dirai-je,  malgré 
tout  le  côté  illégal  qu’une  telle  disposition  impliquait,  qu’à  l’una- 
nimité, elle  prenait  une  sorte  d’engagement  moral  en  accordant  à 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


mon  souvenir  et  à l’espérance  dans  mon  retour  sa  confiance  et  que 
son  Directeur,  Monsieur  le  Professeur  Achille  Urbain,  entérinait, 
après  l’avoir  conseillée,  cette  décision,  couverte  par  sa  conscience 
et  par  son  amitié.  Malgré  toute  la  reconnaissance  que  je  dois  à mes 
collègues  pour  leur  scrutin  unanime  de  juillet  dernier,  alors  que 
j’étais  revenu  parmi  eux  depuis  peu  de  semaines,  je  crois  pouvoir 
dire  que  c’est  surtout  ce  premier  vote  clandestin,  imprégné  de  raisons 
sentimentales,  qui  reste  à mes  yeux  comme  la  preuve  essentielle  de 
leur  confiance  et  de  leur  sympathie. 

A cette  reconnaissance  qui  s’adresse  à un  établissement  dans 
lequel  j’ai  parcouru  toute  ma  carrière  scientifique,  je  dois  ajouter 
aujourd’hui  celle  qui  me  porte  vers  une  autre  grande  Maison  dont  la 
vocation,  le  passé  et  l’œuvre  continue  réalisent  le  plus  glorieux 
symbole  de  la  science  et  de  la  spiritualité  françaises.  Après  avoir 
été  touché  en  peu  de  mois,  à plusieurs  reprises,  par  l’attention  dè 
cette  illustre  Compagnie,  être  appelé  à participer  à une  telle  œuvre, 
il  faudrait,  certes,  bien  de  la  présomption,  et  beaucoup  de  hardiesse 
pour  s’en  croire  digne.  Et  si  je  suis  effrayé  de  ma  propre  responsa- 
bilité devant  les  devoirs  que  de  telles  désignations  impliquent,  je  ne 
puis  expliquer  celles-ci  que  par  une  certaine  erreur  d’appréciation 
concernant  mes  mérites,  résultat  de  l’action  d’hommes  éminents 
qui  m’ont  livré  avec  leur  sympathie,  par  un  excès  de  cœur,  trop  de 
bienveillance. 

Je  ne  puis  donc  oublier  en  ce  jour  Monsieur  Alfred  Lacroix  qui, 
depuis  tant  d’années,  m’a  conseillé  de  ses  sages  avis  et  dont  l’exemple 
est  comme  une  route  perpétuellement  creusée  dans  la  roche. 

' A mon  maître,  M.  Gabriel  Bertrand,  je  dois,  non  seulement  tant 
d’encouragements  répétés  et  efficaces,  depuis  plus  de.  20  ans,  mais 
aussi  les  leçons  sur  ce  que  représentent  un  fait  et  un  mot,  sur  ce 
concept  de  la  rigueur  dans  la  pensée  et  dans  la  forme  dont  son 
œuvre  de  chimiste  et  de  naturaliste  est  la  traduction  et  l’illustration 
incomparables. 

A l’éminent  ami  M.  Auguste  Chevalier  je  dois  de  m’avoir  insufflé 
également  le  moyen,  que  je  m’efforcerai  de  ne  pas  perdre  plus  tard, 
de  garder  la  jeunesse  par  l’enthousiasme,  le  labeur,  l’observation  et 
la  réflexion  sans  cesse  renouvelées  qui  ne  connaissent,  chez  lui,  ni 
répit,  ni  fatigue,  et  qui,  promises  à la  recherche  désintéressée, 
ouvrent  son  exemple  à tous  ceux  qui  cherchent  une  voie  de  dignité 
et  de  découvertes. 

Je  ne  saurais  oublier  M.  Charles  Mauguin  qui  fut  le  maître  en 
minéralogie  avant  de  devenir  l’ami  et  le  compagnon  des  excursions 
mycologiques,  MM.  René  Souèges,  Louis  Blaringhem  et  Louis  Lutz 
qui  m’accueillirent  il  y a 25  ans  à la  Société  Botanique  sans  jamais 
m’oublier  depuis,  et  à beaucoup  d’autres  dont  les  noms  se  pressent 
dans  ma  mémoire. 


Mais,  derrière  moi,  deux  grandes  ombres  se  profilent,  toujours 
vivantes.  C’est  elles  que  je  suis  venu  évoquer  en  ce  jour. 


Né  à Paris  le  8 septembre  1852,  mais  d’origine  lorraine,  Louis 
Mangin,  de  famille  modeste,  poussé  vers  la  carrière  de  l’enseigne- 
ment technique,  manifeste  bientôt  d’autres  ambitions,  servies  par 
son  intelligence  et  son  ardeur  au  travail.  Jeune  professeur  au  lycée 
de  Nancy,  il  suit  les  cours  de  la  Faculté  des  Sciences  de  cette  ville, 
devient  l’élève  de  Le  Monnier,  botaniste  réputé  qui  le  recommande 
auprès  de  Van  Tieghem,  au  laboratoire  duquel  Mangin  prépare  sa 
thèse  de  doctorat. 

Ce  premier  travail  porte  la  marque  de  la  conscience  de  son  auteur, 
de  son  aptitude  au  dessin,  de  la  clarté  de  son  esprit.  Mangin  le 
poursuivit  dans  la  salle  des  travailleurs,  voisine  du  bureau  de  Van 
Tieghem,  pièce  basse  et  poussiéreuse  qui,  au  63  de  la  rue  de  Bufïon, 
accueillait  les  élèves  du  célèbre  botaniste  avant  de  devenir,  vingt 
ans  plus  tard,  la  salle  d’ Herbier  de  l’ancien  laboratoire  de  Cryto- 
gamie  dont  Mangin  devait  être  précisément  le  premier  directeur. 

Professeur  au  lycée  Louis-le-Grand  à 29  ans,  Mangin  y restera 
plus  de  20  ans,  partageant  son  temps  entre  l’enseignement  et  la 
recherche  avec  maîtrise  et  avec  conscience.' 

Il  sait  non  seulement  enseigner  l’histoire  naturelle  aux  jeunes,  les 
amener  à en  découvrir  le  côté  à la  fois  rigoureux  et  attachant,  mais 
aussi  les  initier  à l’art  étonnant  du  cours,  imprégné  d’une  limpidité 
qui  laissait  dans  l’esprit  de  chacun  une  trace  définitive.  Combien  de 
personnalités  du  siècle  se  sont  rappelées  avec  émotion  ces  leçons 
et  ce  maître  ! 

Mais  ce  professeur  hors  ligne  ne  se  contente  pas  de  façonner 
l’esprit  des  jeunes  dans  le  moule  d’une  méthode  rigoureuse  qui 
emprunte  à la  fois  au  raisonnement  et  à l’observation.  Il  a soif  de 
travail  solitaire,  de  recherches  originales.  Et  il  saura  durant  vingt 
années  soutenir  ce  défi  d’être  à la  fois  un  maître  et  un  parfait  étu- 
diant. Chercheur  opiniâtre,  sûr  de  lui-même,  ne  connaissant  ni 
fatigue  ni  découragement,  il  a pu  ainsi,  en  marge  de  son  art  pro- 
fessoral, prendre  rang  parmi  les  grands  noms  de  la  botanique  fran- 
çaise. Durant  son  séjour  à Louis-le-Grand  il  soutient  un  effort 
exceptionnel,  se  levant  chaque  matin  à cinq  heures  et  travaillant 
sans  relâche  jusqu’à  l’ouverture  de  ses  cours  matinaux.  Car  vivre, 
pour  ce  chercheur,  ce  n’est  pas  se  laisser  aller  comme  une  pierre 
qui  glisse  sur  la  glace,  mais  bien  remonter,  à force  de  rames,  le  cou- 
rant. C’est  pendant  ces  dures  années  que  Mangin  entreprend  les 
travaux  physiologiques  et  microchimiques  qui  assureront  sa  renom- 
mée botanique  et  le  conduiront  au  Muséum  et  à l’Institut.  C’est 


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alors  qu’il  commence  à s’orienter  vers  la  pathologie  végétale  à laquelle 
il  se  consacrera  plus  spécialement  ensuite. 

En  1904,  l’Assemblée  des  Professeurs  du  Muséum,  reprenant  un 
vœu  déjà  ancien,  et  profitant  de  la  vacance  de  la  chaire  de  Physio- 
logie appliquée  à l’Agriculture,  provoquée  par  la  mort  de  Dehéraipt, 
propose  la  substitution  à celle-ci  d’une  chaire  de  Cryptogamie.  Bientôt 
après,  Louis  Mangin  est  nommé  professeur  titulaire  du  nouveau 
service,  où  une  tâche  nouvelle  l’attendait. 

★ 

* * 

L’un  des  caractères  essentiels  de  l’œuvre  scientifique  de  Louis 
Mangin  réside  dans  le  déroulement  cohérent  de  ses  travaux,  dans 
leur  spécialisation  méthodique  s’appliquant  successivement  à des 
secteurs  très  divers  de  la  Botanique.  Ses  premières  recherches  qui 
aboutirent  à sa  thèse  de  doctorat,  concernent  l’anatomie  des  Mono- 
cotylédones.  Puis  il  aborde,  en  collaboration  avec  Gaston  Bonnier, 
le  domaine  de  la  physiologie  végétale,  celle  des  Champignons  comme 
celle  des  plantes  supérieures  : vie  dans  l’air  confiné,  respiration  et 
transpiration,  influence  de  la  lumière  et  de  l’obscurité  sur  la  respira- 
tion et  l’action  chlorophyllienne,  échanges  gazeux,  rôle  des  stomates 
dans  la  pénétration  ou  la  sortie  des  gaz. 

Vers  1888,  il  s’oriente  vers  la  microchimie  des  membranes  végé- 
tales, d’où  résultera  la  partie  la  plus  importante  de  son  œuvre. 
L’étude  de  la  membrane  chez  les  champignons  parasites  l’amène 
à la  pathologie  végétale,  dont  il  restera  l’un  des  fondateurs.  La 
phytopathologie  l’entraîne  à diverses  reprises  à préciser  des  questions 
purement  mycologiques,  sur  les  micromycètes  surtout. 

Nommé  Professeur  de  Cryptogamie  au  Muséum,  ayant  les  Algues 
parmi  les  spécialités  de  sa  chaire,  il  croit  de  son  devoir  d’en  aborder 
l’étude.  De  1906  jusqu’au  terme  de  sa  longue  carrière,  le  plancton 
marin,  et  particulièrement  les  Péridiniens,  occupe  la  plus  grande 
partie  du  temps  qu’il  peut  consacrer  à la  recherche  scientifique. 
A partir  de  1920,  devenu  Directeur  du  Muséum  National,  c’est  sur- 
tout au  domaine  algologique  qu’il  consacre  les  rares  moments  de 
liberté  que  ses  fonctions  administratives  lui  laissent  encore.  Accep- 
tant, à la  mort  d’Edmond  Perrier,  la  direction  du  Laboratoire 
maritime  de  Tatihou,  plus  tard  transporté  par  ses  soins  à Saint- 
Servan,  aujourd’hui  à Dinard,  il  s’attache  particulièrement  à l’or- 
ganisation de  cette  station,  réunissant  autour  de  lui  toute  une  pléiade 
d’algologues,  de  zoologistes,  de  physiologistes,  et  de  jeunes  étudiants 
qui  s’oyvrent  ainsi  à l’étude  du  monde  marin. 


Avant  Louis  Mangin  on  admettait  généralement  que  les  mem- 
branes végétales  étaient  composées  essentiellement  de  cellulose,  et 
l’on  interprétait  les  modifications  dans  les-  propriétés  physico- 
chimiques  de  cette  substance  comme  dues  aux  composés  incrustants 
qui  pénètrent  les  téguments  cellulaires.  Cette  conception  de  Limité 
de  constitution  de  la  membrane  végétale  a été  battue  en  brèche  et 
profondément  modifiée  par  les  travaux  de  Mangin  qui  a admis 
l’existence  de  trois  groupes  de  substances  fondamentales  dans  les 
tissus  : la  cellulose  vraie,  les  composés  pectiques  et  la  callose,  et 
c’est  à lui  que  revient  le  mérite  d’avoir  tenté,  le  premier,  de  les  dis- 
tinguer grâce  à l’action  de  colorants  organiques  sélectifs,  qu’une 
industrie  naissante  commençait  alors  à livrer  à la  teinturerie  et  à la 
technique  des  tissus  imprimés,  Mangin  sait  trouver  parmi  eux  cer- 
tains réactifs  qui  lui  permettent  de  distinguer  les  substances  fonda- 
mentales des  membranes.  Il  précise  la  valeur  et  le  mode  d’emploi 
des  réactifs  iodés,  il  y ajoute  les  colorants  acides  pour  la  caractérisa- 
tion de  la  cellulose.  Les  composés  pectiques,  dont  l’existence  n’avait 
été  qu’entrevue,  semblent  se  percevoir  grâce  à l’élection  de  certains 
colorants  basiques,  notamment  le  rouge  de  ruthénium.  La  callose, 
qu’on  ne  connaissait  que  dans  le  bouchon  qui  oblitère  les  tubes  cri- 
blés, est  découverte  par  Mangin  dans  les  tissus  les  plus  divers,  à 
l’état  transitoire  ou  aberrant  chez  les  Phanérogames,  à l’état  normal 
chez  les  Champignons. 

Le  domaine  des  micromycètes  parasites  fournit  à Mangin  un  choix 
fécond  pour  une  telle  étude.  Alors  que  chez  les  Phanérogames  la 
cellulose  est  presque  toujours  associée  aux  composés  pectiques,  chez 
les  Champignons  la  composition  de  la  membrane  est  essentiellement 
variable  selon  les  groupes,  comportant  de  la  cellulose  liée  chez  les 
Péronosporées  à la  callose,  chez  les  Mucorinées  aux  composés  pec- 
tiques, par  exemple. 

L’étude  des  membranes  amène  Mangin  à étudier  les  phénomènes 
de  gélification  et  par  suite  les  mucilages,  provenant  d’une  altération 
dans  la  structure  moléculaire  des  composés  pectiques.  Il  distingue  les 
gommes  d’origine  intercellulaire  de  celles  d’origine  cellulaire.  Il 
caractérise  la  liquéfaction  à la  lumière  d’exemples  typiques  : désar- 
ticulation des  conidies  chez  les  Péronosporées,  dissolution  du  spo- 
range de  certaines  Mucorinées  ou  des  asques  de  Sphériacées.  Il 
précise  l’origine  de  la  gélification,  forme  incomplète  de  liquéfaction 
où  la  quantité  d’eau  absorbée  est  limitée.  Il  sépare  les  mucilages 
simples  (cellulosiques,  pectosiques,  callosiques),  des  mucilages  mixtes 
ou  celluloso-pectosiques.  Il  étudie  plusieurs  exemples  de  dissémina- 
tion des  spores  par  liquéfaction. 


Mangin  prolonge  plus  tard  ses  études  sur  la  membrane  des  cham- 
pignons par  de  nouvelles  recherches  sur  celle  des  Algues.  Il  établit 
ainsi  que  la  cuirasse  des  Péridiniens  est  composée  de  cellulose  pure, 
analogue  à celle  des  Phanérogames  ; par  contre,  les  composés  pec- 
tiques  y sont  absents  ou  exceptionnels.  Ce  n’est  que  dans  les  espèces 
où  l’on  note  la  formation  de  kystes,  comme  Ceratium  cornutum,  que 
la  présence  simultanée  de  cellulose,  de  composés  pectiques  et  de 
caïlosp  s’observe  selon  un  déroulement  progressif.  D’autre  part, 
Mangin  découvre  que  la  valve  des  Diatomées  est  exclusivement 
formée  de  composés  pectiques,  ce  qui  explique  la  gélification  fré- 
quente de  la  partie  extérieure  de  cette  membrane.  Ainsi  est-il  amené 
à proposer  une  méthode  de  différenciation  commode  des  organismes 
végétaux  constituant  le  plancton,  selon  deux  séries  d’épreuves  : dans 
l’une,  grâce  à l’acide  iodhydrique  iodé  fumant,  on  colore  en  bleu 
violacé  les  Péridiniens,  dans  l’autre,  par  le  moyen  de  l’hématoxyline 
alunée,  la  structure  des  Diatomées  apparaît  très  visiblement  tandis 
que  les  Péridiniens  offrent  une  membrane  incolore  autour  d’un  con- 
tenu plasmatique  seul  coloré. 

Certes,  des  travaux  d’ordre  microchimique  entrepris  par'  Mangin 
sur  les  membranes,  aujourd’hui  ne  subsiste-t-il  pas  tous  les  éléments. 
Des  recherches  spécifiquement  chimiques  ont  déjà  complété  ou  modi- 
fié une  partie  des  résultats  obtenus  par  lui.  Peu  à peu,  les  matières 
pectiques  se  sont  identifiées  aux  substances  variées  dont  les  traits 
communs  ne  concernent  que  la  présence  d’acides  uronicfues  dans  les 
molécules  et  certaines  propriétés  physiques.  Car  cette  gamme  mul- 
tiple va  de  l’algine  des  Phéophycées,  formée  du  seul  acide  mannuro- 
nique,  jusqu’au  complexe  de  la  gomme  arabique  où  se  retrouvent 
arabinose,  galactose,  rhamnose  et  acide  glycuronique.  Mais  il  con- 
vient de  rappeler  que  dans  un  domaine  d’investigations  et  d’inter- 
prétations aussi  difficile,  Mangin  conserve  l’immense  mérite  du 
pionnier  ; il  a su  d’autre  part  tirer  de  procédés  simples  - — qui  ne 
nous  paraissent  trop  simples  qu’aujourd’hui  — sans  considération 
'délicate  de  chimie  analytique,  mais  seulement  avec  des  diagnostics 
tirés  de  phénomènes  de  teinture,  le  maximum  de  données  valables. 
Son  esprit  d’observation,  en  quelque  sorte  automatique,  spontané, 
devancé  par  un  côté  inductif  exceptionnelle  sens  étonnant  qu’il  avait 
à découvrir  les  notions  commodes  et  pratiques,  cette  sorte  de  divina- 
tion de  l’utile  qu’il  introduisait  inconsciemment  et  lumineusement 
dans  ses  recherches  et  dont  il  imposait  la  marque  à ses  conclusions, 
ont  trouvé  dans  l’analyse  microchimiqué  des  membranes  le  domaine 
d’excellence,  celui  qui  porte  le  mieux;  l’empreinte  de  la  clarté  presque 
excessive  de  son  esprit. 


Parmi  les  travaux  physiologiques  de  Mangin,  ceux  qui  concernent 
les  champignons  occupent  une  place  notable.  En  collaboration  avec 
Gaston  Bonnier,  il  étudie  la  vie  de  ces  cryptogames  dans  l’air  confiné 
et,  d’une  façon  plus  générale,  leur  respiration  et  leur  transpiration. 
Le  mémoire,  publié  en  1883  par  ces  deux  botanistes,  est  couronné  à 
l’Institut  la  même  année  parle  prix  Desmazières.  Deux  méthodes  sont 
utilisées  par  les  deux  auteurs  pour  l’étude  de  la  respiration:  celle  de 
l’air  confiné,  avec  analyse  volumétrique  des  gaz,  celle  de  l’air  cons- 
tamment renouvelé,  avec  utilisation  des  liqueurs  titrées.  L’appareil 
employé  constitue  une  ingénieuse  modification  de  l’eudiomètre  à tube 
capillaire  de  Leclerc  ; il  permet  de  déterminer  en  peu  de  temps  la 
composition  des  mélanges  d’azote,  d’oxygène  et  de  gaz  carbonique 
sans  avoir  à corriger  les  résultats  selon  la  température  et  la  pression. 
Les  auteurs,  s’adressant  aux  Mucorinées,  Trémellinées,  Agaricacées, 
Polyporées,  concluent  que  la  respiration  normale  consiste  simple- 
ment, comme  chez  les  animaux,  en  une  absorption  d’oxygène  et  un 
dégagement  d’acide  carbonique,  sans  émission  d’hydrogène  ni 


CO2 

d’azote.  Le  rapport  — — reste  inférieur  à l’unité,  sauf  chez  les  Muco- 


rinées où  il  se  montre  égal  à un.  -Il  y a donc  fixation  d’oxvgène  au 
cours  du  processus  respiratoire  chez  les  Champignons.  Le  phéno- 
mène lui-même  n’est  pas  lié  au  milieu,  mais  son  intensité  dépend  de 
celui-ci  : elle  augmente  avec  l’état  hygrométrique  de  l’air,  avec  la 
température,  et  diminue  avec  un  accroissement  de  luminosité.  Les 
auteurs  établissent  en  outre  que  l’intensité  de  la  transpiration 
augmente  avec  la  température  et  la  lumière,  mais  diminue  quand  le 
degré  hygrométrique  de  l’air  augmente.  Dans  un  travail  ultérieur, 
ils  montrent  que,  chez  les  tissus  non  chlorophylliens  des  plantes 
supérieures,  la  chaleur  accélère  la  respiration  alors  que  la  lumière, 
ici  encore,  la  diminue.  Une  grande  partie  de  ces  données  est  demeurée 
acquise. 

Ces  recherches  étendues  aux  organés  souterrains,  aux  graines, 
montraient  que  le  quotient  respiratoire  variait  selon  les  phases  de 
croissance  et  l’état  biochimique  de  la  plante,  selon  que  celle-ci 
emmagasine  ses  réserves  ou  au  contraire  les  brûle,  et  suivant  la 
composition  de  celles-ci. 

De  ce  point  de  départ,  Mangin  et  Bonnier  sont  bien  placés  pour 
aborder  les  rapports  entre  la  respiration  et  l’assimilation  chloro- 
phyllienne chez  les  plantes  vertes  exposées  à la  lumière.  Ici,  con- 
trairement à ce  qu’on  observe  à l’obscurité,  c’est  le  gaz  carbonique 
qui  est  absorbé  et  l’oxygène  rejeté.  Par  des  astuces  expérimentales, 
l’emploi  d’anesthésiques  suspendant  l’assimilation,  l’introduction 


233  — 


d’eau  de  baryte  dans  l’une  des  enceintes  où  une  partie  du  CO2  est 
ainsi  soustraite  à l’assimilation,  par  l’utilisation,  concurremment, 
de  feuilles  vertes  et  jaunes,  ils  montrent  que  le  quotient  d’assimila- 
tion est  en  général  sûpérieur  à l’unité,  le  volume  d’oxygène  exhalé 
dépassant  d’un  quart  environ  celui  du  CO2  absorbé.  L’excédent 
d’oxygène  rejeté  par  la  plante  devait  être  découvert  dans  la  réduc- 
tion de  certains  composés,  nitrates  et  sulfates  principalement. 

Ge  sont  les  travaux  classiques  de  Maquenne  et  Demoussy  qui,  un 
peu  plus  tard,  ont  montré  que  ces  chiffres  dépendaient  notable- 
ment de  l’état  des  organes  chlorophylliens,  c’est-à-dire  de  leur  com- 
position chimique.  La  grande  solubilité  de  l’acide  carbonique  dans 
l’eau  explique  qu’une  partie  notable  de  ce  gaz  soit  retenue  par  la 
plante,  d’où  diminution  du  quotient  respiratoire,  d’où  augmentation 
du  quotient  d’assimilation.  Mais  l’explication  ainsi  donnée  n’en  taisse 
pas  moins  aux  travaux  de  Mangin  et  Bonnier  la  valeur  d’une  étape 
essentielle  dans  l’histoire  de  cette  partie  de  la  physique  végétale. 

Cependant,  la  collaboration  entre  les  deux  botanistes  a cessé,  et 
pour  toujours.  Chacun  poursuivra,  de  son  côté,  sa  route.  Mangin 
continuera  à étudier,  seul,  la  respiration  des  bourgeons,  du  pollen, 
la  perméabilité  de  l’épiderme  aux  divers  gaz,  le  rôle  important  des 
stomates  Sous-estimé  par  Boussingault.  Il  indique  que  l’absence  de 
stomates  chez  les  végétaux  aquatiques  trouve  sa  compensation  dans 
la  haute  perméabilité  de  l’épiderme. 

Plus  tard,  Mangin  combinera  ses  souvenirs  et  ses  recherches  phy- 
siologiques et  phytopathologiques  en  examinant  les  causes  de  dépéris- 
sement des  arbres  dans  les  grandes  villes  par  suite  de  l’insuffisance 
dans  l’aération  du  sol. 

★ 

¥ * 

Amené  à étudier  la  ‘membrane  des  champignons  parasites,  notam- 
ment des  Péronosporées,  Mangin  est  conduit  à récolter  de  nom- 
breuses espèces  de 'ce  groupe  ; il  en  fournit  ainsi  une  liste  pour  la 
région  parisienne.  Ce  fut  son  premier  travail  de  pathologie  végétale 
(1890).  Quatre  ans  plus  tard,  le  Journal  d’Agriculture  Pratique,  la 
Reçue  Horticole,  la  Reçue  de  Viticulture,  le  chargent  d’articles  phyto- 
pathologiques. Dès  lors,  Mangin  publie  de  nombreuses  notes,  soit 
originales,  soit  de  mises  au  point,  sur  les  maladies  des  plantes  culti- 
vées. Il  s’intéresse  plus  spécialement  aux  traitements  mercuriels  et 
cupriques  des  affections  de  la  Vigne,  à la  végétation  des  plantations 
des  villes,  aux  gommoses,  aux  maladies  des  œillets,  au  Diplodia  des 
pommes,  aux  pulvérisations  arsénicales. 

En  1899,  son  beau  mémoire,  aujourd’hui  classique,  sur  le  piétin 
du  blé  est  couronné  par  l’Académie  Royale  des  Sciences  et  des 
Lettres  de  Danemark  qui  lui  attribue  le  prix  Classen.  Dans  cette 


— '234 


importante  publication  Mangin  met  en  évidence  un  certain  nombre 
de  champignons  associés  dans  l’envahissement  du  blé  par  la  maladie 
dite  du  piétin.  Le  mode  de  développement  de  Y Ophiobolus  graminis 
et  de  Leptosphaeria  herpotrichoicles,  l’éjection  des  ascospores  hors  des 
périthèces,  la  germination  des  spores,  les  résultats  positifs  des  essais 
d’inoculation  à partir  de  ces  deux  espèces,  l’importance  du  pouvoir 
pathogène  du  Leptosphaeria  y sont  étudiés  minutieusement,  avec 
l’aide  des  techniques  rigoureuses  microchimiques  et  anatomiques  que 
Mangin  possédait  parfaitement. 

A partir  de  1901,  sa  collaboration  avec  P.  Viala  se  précise  et 
donne  lieu  à plusieurs  recherches  sur  les  maladies  de  la  Vigne,  dont 
la  phtxriose,  sévissant  en  Palestine,  et  résultant  de  l’association  de 
deux  organismes,  une  cochenille  blanche  et  un  champignon  remar- 
quable que  Mangin  et  Viala  ont  appelé  Bornetina  corium  et  que 
nous  avons  rattaché  ultérieurement,  ainsi  que  Reichert,  aux  Poly- 
pores. Cette  cochenille,  aérienne  dans  les  régions  relativement 
humides  du  Bassin  méditerranéen,  se  réfugie  dans  le  sol  en  Palestine 
par  suite  de  la  sécheresse  et  de  la  température  estivale  élevées.  Les 
spores  de  Bornetina,  transportées  par  les.  cochenilles,  germent  grâce 
au  liquide  excrété  ou  à l’influence  des  piqûres  exercées  par  ces 
insectes  sur  les  racines.  Ainsi  apparaît  le  mycélium  qui  finalement 
forme  autour  des  racines  une  gaîne  épaisse  provoquant  l’asphyxie 
de  la  plante.  L’envahissement  de  tout  le  système  radiculaire  se  pro- 
page peu  à peu  grâce  au  déplacement  des  cochenilles.  Mangin  et 
Viala  ont  étudié  minutieusement  cette  curieuse  maladie  dans  deux 
mémoires  substantiels. 

Avec  Hariot,  Mangin  étudie  la  maladie  du  rouge  du  sapin  pec- 
tiné,  avec  Patouillard  les  ehampigons  des  charpentes.  L’Associa- 
tion centrale  des  architectes  demande  à Mangin  de  présider  son 
conseil  scientifique  ; son  influence  s’y  exerce  avec  autorité  et  utilité. 

★ 

* * 

% 

S’il  est  permis  d’apporter  un  jugement  de  spécialiste  parmi  l’œuvre 
mycologique  très  variée  de  Mangin,  on  peut  dire  que  deux  de  ses 
publications  offrent  un  intérêt  très  original.  L’une  concerne  l’étude, 
faite  en  collaboration  avec  Patouillard,  sur  le  groupe  remarquable 
des  Atichiales.  L’autre  est  une  note  publiée  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  Botanique  de  France  en  1908,  sur  la  « nécessité  de  préciser 
les  diagnoses  de  moisissures  ».  Mangin  a su  montrer  par  là  qu’il 
s’était  fort  bien  adapté  à la  Systématique,  quoiqu’il  la  comprît  avec 
une  formation  propre  de  physiologiste.  Il  a su  faire  une  remarquable 
analyse  du  Pénicillium  glaucum  dont  il  s’était  procuré  des  souches 
très  diverses.  « J’ai  constaté,  dit-il,  que  l’appareil  conidien  qui  sert 
de  base  à la  plupart  des  diagnoses  est  essentiellement  variable  avec 


— 235  — 

la  température  et  avec  le  milieu  ».  Quand  la  culture  est  réalisée  ,à 
l’optimum  de  température  et  dans  le  milieu  le  plus  favorable,  les 
appareils  conidiens  formés  ont  des  spores  très  uniformes  correspon- 
dant au  minimum  des  dimensions.  Si  la  culture  est  réalisée  en  deçà 
ou  au  delà  de  cet  optimum,  le  polymorphisme  sporal  se  manifeste  ; 
il  constitue  le  premier  terme  des  déformations  considérables  que 
les  individus  subissent  au  voisinage  des  limites  de  la  Végétation.  Con- 
clusion: c’est  à l’optimum  de  végétation  que  les  diagnoses  doivent  être 
établies.  Et  Mangin  concluait  : « Il  est  donc  vraisemblable  que  les 
nombreuses  espèces  qui  encombrent  actuellement  la  nomenclature 
avec  des  diagnoses  imprécises  ne  sont  que  les  formes  diverses  d’es- 
pèces déjà  connues  et  cultivées  ou  récoltées  dans  des  conditions  de 
milieu  très  différentes.  » Sans  doute  Mangin  a-t-il  exagéré  l’opinion 
que  les  résultats  qu’il  avait  obtenus  autorisaient.  Sans  doute  con- 
vient-il de  limiter  la  critique,  par  laquelle  Mangin  terminait  ce  tra- 
vail, à des  faits  qui  laissent  d’autre  part  intacte  la  notion,  dont  l’im- 
portance grandit,  de  microespèce.  Mais  ce  court  travail  lui  a permis 
de  poser  la  Systématique  des  moisissures  sur  un  terrain  nouveau  en 
s’attachant  à éliminer  .certaines  causes  de  variations  dans  les  dia- 
gnoses spécifiques.  Ici  encore,  il  sut  précéder  les  autres.  Et  il  me 
plaît  de  trouver  là  une  critique  d’une  certaine  Systématique  étroite 
dont  la  signification  reste  trop  souvent  enfermée,  par  le  fait  de  ses 
professionnels,  dans  son  absolu  et  son  intolérance.  Une  telle  Systéma- 
tique, momifiée,  compliquée  à l’infini,  pédante,  traduction  de  l’in- 
suffisance de  nos  sens,  est  le  contraire  de  l’expérience,  cette  arme  qui 
fait  la  puissance  réelle  de  l’homme  de  science.  Mangin,  simplement, 
a lancé  son  caillou  dans  l’édifice  rigide  des  classifications  statiques, 
muettes  et  désuètes. 

★ 

* * * 

Louis  Mangin  est  l’homme  du  devoir.  Nommé  Professeur  de  Cryp- 
togamie au  Muséum,  alors  physiologiste,  phytopathologiste,  myco- 
logue, il  considère  qu’il  se  doit  désormais  à l’étude  des  Algues  qui 
constituent  le  second  domaine  d’importance  de  cette  chaire  dont  le 
titre  s’applique  à des  objectifs  immenses.  C’est  ainsi  que  l’étude  des 
Algues  marines  planctoniques,  alors  encore  peu  en  faveur,  .retiendra 
ses  observations,  et  plus  spécialement  celle  des  Péridiniens  d’abord, 
des  .Diatomées  ensuite.  Il  a apporté  à cet  examen  des  préoccupations 
nouvelles,  personnelles,  grâce  à son  origine  scientifique,  qui  l’éloigne 
a priori  de  la  conception  étroitement  morphologique  et  trop  peu 
pénétrée  d’esprit  critique  des  spécialistes  systématiciens  d’alors. 
Peu  à peu,  Mangin  recevra  des  matériaux  de  tous  côtés.  Au  Labora- 
toire de  Saint-Vaast-La-Hougue  il  est  à pied  d’œuvre  pour  étudier 
certains  Périnidiens  dont  les  individus  asymétriques,  soit  dextres, 


236  — 


soit  senestres,  l’incitent  à proposer  quelques  retouches  à la  Nomen- 
clature. Les  récoltes  du  Pourquoi-Pas  ? lui  fournissent  par  ailleurs  de 
nombreux  exemples  d’un  polymorphisme  extrême.  Mangin  établit 
en  effet  que  la  forme  et  la  variété  des  sculptures  des  valves  ont  moins 
encore  de  fixité  que  la  structure  de  l’endochrome  sur  laquelle  Petit 
rnavait  pas  réussi  à appeler  l’attention  des  taxonomistes.  Mangin 
montre  que  les  nombreuses  formes  de  Biddulphia,  décrites  comme 
espèces  distinctes  par  Van  Heurck  selon  que  les  valves  sont  lisses, 
ponctuées,  tuberculeuses,  mucronées,  épineuses,  doivent  être  consi- 
dérées comme  des  variations  ornementales  d’une  même  espèce,  car 
on  passe  insensiblement  d’un  type  à l’autre.  Concept  peut-être  un  peu 
trop  simple,  certes,  du  déterminisme  de  la  variation,  mais  qui  met- 
tait l’accent  sur  la  fragilité  d’un  système  de  classification  fondé 
exclusivement  sur  la  forme  et  la  structure  des  valves.  De  même,  si 
Castracane  a séparé  dans  deux  genres  distincts  deux  formes  d’une 
seule  espèce  que  Mangin  identifie  à Y Eucampia  antarctica,  c’est  que 
le  premier  auteur  n’a  pas  saisi  toutes  les  phases  de  la  transformation 
des  formes  à membrane  mince  en  formes  à membrane  épaisse  et 
fortement  stratifiée.  Ce  sont  ces  divers  états  de  développement  qui 
ont  été  considérés  à tort  comme  des  formes  d’été  et  des  formes  de 
repos.  Sur  d’autres  exemples  encore  Mangin  établit  « l’extrême 
malléabilité  de  plantes  qui  paraissaient  soustraites,  par  la  rigidité 
de  leur  cuirasse,  aux  influences  extérieures.  » w 

Le  dernier  mémoire  important  qu’ait  publié  Louis  Mangin  cons- 
titue le  résultat  des' examens  du  phytoplancton  antarctique  recueilli 
par  l’expédition  du  navire  anglais  Scotia  dans  les  mers  du  Sud. 
Mangin  a étudié  le  contenu  de  160  flacons  de  récoltes,  publié  leur 
composition  algale  respective,  et  fourni  d’importantes  considéra- 
tions critiques  et  phytogéographiques  à leur  propos.  Il  s’est  étendu 
spécialement  sur  une  Diatomée  des  mers  antarctiques,  le  Chaeto- 
ceros  criophilus,  dont  la  forme  antarctique  n’a  rien  de  commun  avec 
celles  désignées  sous  le  même  nom  dans  les  régions  arctiques  : l’étude 
précise  des  chaînes,  de  leurs  valves  supérieures  et  inférieures,  de 
l’insertion  des  cornes,  des  intumescences  et  de  la  structure  de  celles- 
ci,  oionduit  Mangin  à établir  la  constance  des  formes  et  dimensions 
du  type  strictement  antarctique,  alors  que  l’espèce  arctique,  variable, 
est  bien  distincte  et  montre  notamment  des  cornes  qui  décrivent  une 
courbure  dont  la  concavité  est  dirigée  du  côté  du  sommet  de  la 
chaîne.  Parmi  les  Péridiniales,  auxquelles  va  sa  prédilection,  I*ouis 
Mangin  examine  les  Ceratium,  les  Peridinium,  les  Dipophysis , les 
Goniodoma,  et  surtout  les  remarquables  Ornithocercus  aux  valves  si 
curieuses,  aux  collerettes  énormes  marquées  d’une  nervation  compli- 
quée dont  la  main  experte  de  Mangin  se  plaît  à reconstituer,  selon 
un  trait  sûr,  qui  ne  tremble  jamais,  le  contour  et  le  détail. 


Si  je  fus  présenté  à Louis  Mangin  par  mon  professeur  de  collège, 
Florent  Widlocher,  qui  fut  son  collègue  à Louis  le  Grand,  ç’est 
Mangin  qui,  en  m’ouvrant  son  laboratoire,  alors  que  je  n’avais  pas 
20  ans,  me  permit  de  rencontrer  Fernand  Camus. 

Et  c’est  le  Dr  Camus,  dont  j’avais  déjà  reçu  l’accueil  d’une  bien- 
veillance nuancée  de  retenue  un  peu  mystérieuse,  de  son  indulgence 
faite  d’une  inlassable  patience,  de  son  érudition  infinie,  qui  me  pré- 
senta à Patouillard,  lequel  fut  pour  moi  le  maître,  le  conducteur, 
comme  il  le  fut  pour  mon  ami  Georges  Malençon.  Ah  ! ces  souvenirs 
de  l’homme  dont  les  connaissances  n’étaient  jamais  en  défaut.  Cette 
sensation  de  plénitude  dans  la  confiance  qu’on  éprouvait  à son  côté. 
Non  pas  le  spécialiste  qui  connaît  ses  espèces,  mais  le  grand  natura- 
liste qui  sait  tout,  dont  la  prodigieuse  mémoire  court  sur  le  clavier  des 
souvenirs  comme  le  doigt  du  maître  pianiste  qui  cherche  et  retrouve 
infailliblement  sa  note,  le  prestigieux  mycologue  dont  le  sens  des 
affinités  allait  plus  vite  encore  que  le  savoir  parce  que  l’intuition, 
chez  lui,  était  comme  un  coursier  aux.  reins  solides,  et  non  pas  la 
pauvre  fusée  de  ces  théoriciens  dont  l’imagination  se  perd  vers  les 
nébuleuses  pour  retomber,  un  jour,  comme  un  éclat  sans  lumière, 
le  naturaliste  dont  je  mesurais  avec  admiration  à la  fois  la  mémoire, 
le  coup  d’œil,  le  jugetnent,  et,  selon  les  cas,  la  prudence  ou  l’audace. 
Toutes  ses  qualités  sensitives  concouraient  à sa  perspicacité  : il 
possédait  l’œil,  l’odorat,  le  sens  gustatif,  le  toucher,  dont  il  se  servait 
concurremment  pour  identifier,  pour  reconnaître.  Rien  n’échappait 
à ce  magicien  qui  sut  monopoliser  le  savoir  dans  sa  modestie,  et 
qu’on  ne  remplacera  jamais.  Il  avait  une  manière  énigmatique  de  me 
dire  en  regardant  un  échantillon  qu’on  lui  apportait  : « Prend  le 
Lloyd  et  regarde  donc  à la  page  247,  en  bas,  à gauche,  tu  y décou- 
vriras le  dessin  de  cette  espèce  que  de  Lagerheim  a décrite  sur  le 
seul  spécimen  connu,  qui  venait  de  l’Amazone.  Et  je  le  reconnais.  » 
Il  le  reconnaissait,  certes,  quoique  ne  l’ayant  jamais  vu.  Et  main- 
tenant que  plus  de  vingt  années  me  séparent  de  cette  époque,  je 
juge  mieux  encore  celui  qui  sut  demander  à ce  maître,  plus  grand 
que  lui  peut-être,  de  venir  au  Muséum  comme  un  simple  collabora- 
teur, comme  son  adjoint.  L’autorité  de  Mangin  et  son  intelligence 
étaient  bien  au-dessus  du  sentiment  d’ombrage  qu’un  autre  eut 
peut-être  ressenti  auprès  d’une  autorité  aussi  puissante  que  celle  de 
Patouillard.  Et  la  science  de  ce  dernier  était  si  haute  qu’il  n’avait 
rien  à craindre,  lui  non  plus,  dans  sa  dignité,  de  cette  situation  de 
second  ordre.  L’association  ainsi  établie  était  celle  de  deux  puis- 
sances, chacune  ayant  sa  qualité  propre.  Malheureusement,  elle  fut 
brève.  Mais  mesurez  aujourd’hui  la  valeur  des  noms  dont  Mangin 


238  — 


s’entoura  : Hariot,  Pelourde,  Mirande,  Camus,  Patouillard, 
Allorge,  tous  trop  tôt  disparus,  mais  tous  qui  furent  ou  devinrent 
des  maîtres.  C’est  bien  à Mangin  et  à ses  choix  que  ia  Cryptogamie 
française  doit,  au  sein  du  Muséum  National,  son  rayonnement. 
Mangin  n’a  peut-être  pas  laissé  d’élève,  au  sens  propre  du  terme, 
mais  il  fut  quand  même  un  grand  patron. 

Le  patron  ! mot  charmant,  plein  de  sensibilité  respectueuse  et 
d’affectueuse  confiance.  Il  n’était,  certes,  que  rarement  là  parce  que 
ses  obligations,  comme  directeur  du  Muséum,  étaient  ailleurs.  Mais 
il  avait  en  quelque  sorte  délégué  ses  pouvoirs  à l’un  des  préparateurs, 
Paul  Biers,  qui  faisait,  fonction,  selon  les  têtes,  de  conseiller  ou  de 
gendarme.  Paul  Biers,  ancien  candidat  malheureux  à la  députation, 
curieux  de  la  Nature,  plus  encore  du  passé,  et  poète  — sous  le  pseu- 
donyme de  Paul  Marÿllis,  — - offrait  une  physionomie  notablement 
originale.  Mangin,  qui  le  bousculait  quelque  peu,  ne  pouvait  point 
s’en  passer.  Il  était  le  pivot  et  le  gardien  du  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie, qu’il  gagnait  et  quittait  à heures  rigoureusement  fixes.  Hors 
de  ces  heures,  la  porte  était  fermée,  comme  dans  un  Ministère.  J’ai 
eu  le  privilège  rare  d’être  son  jeune  ami,  car  il  ne  donnait  pas  sa 
sympathie  à chacun.  Sur  l’œuvre  scientifique  de  Paul  Biers,  certes, 
on  ne  saurait  guère  s’étendre  quoiqu’il  ait  exprimé  quelques  idées 
originales  sur  le  parasitisme.  Par  contre,  fin  lettré,  bibliographe 
passionné,  il  a tracé  sur  l’Histoire  du  Jardin  des  Plantes,  sur  les 
grands  voyageurs  du  début  du  xixe  siècle,  sur  Durieu  de  Maison- 
neuve, sur  quelques  botanistes  de  sa  province  natale  qu’il  chérissait 
— - la  Gascogne  — des  notices  documentées  et  pleines  de  verve.  Il  eût 
fait  un  remarquable  conservateur  dans  une  bibliothèque  de  pro- 
vince. Je  n’oublie  point  non  plus  ses  poésies  nuancées  de  mélancolie 
et  marquées  de  la  touche  du  naturaliste.  Ecoutez  l’impromptu  qu’il 
crayonna  en  juillet  1917,  retour  du  cimetière  de  Bagneux  où  il  était 
allé  accompagner  à sa  dernière  demeure  Paul  Hariot,  l’excellent 
botaniste,  qui  fut  le  premier  sous-directeur  du  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie du  Muséum  : 

Dans  les  bosquets  remplis  de  fleurs,  pendant  l’été 
Nous  avons  parcouru  la  dolente  cité 
Accompagnant  celui  qu’on  porte  au  noir  mystère, 

Qui  chute  de  la  vie  en  ce  champ  funéraire... 

Adieu...  Mais  près  de  toi  l’herbe  douce  fleurit  ; 

Un  oiseau  chante  et  passe  en  l’azur  qui  sourit  ; 

Les  arbres  sont  feuillus.  Quel  beau  soleil  les  dore  ? 

La  Nature  en  son  sein  reçoit  l’amant  de  Flore  ! 

Il  avait  le  jugement  droit,  même  excellent,  un  caractère  assez 
difficile,  — il  fallait  savoir  l’aborder  - — - et  un  esprit  à la  fois  très 
curieux  et  très  discret,  qui  en  faisait  sans  doute  le  charme.  Nous 


239 


nous  retrouvions  tous  deux,  chaque  jour,  en  ce  petit  restaurant  de 
la  place  de  Jussieu,  au  1er  étage,  où  j’ai  passé  durant  des  années 
mes  heures  de  repas.  Quelle  verve  ! quelles  étincelles  ! quels  juge- 
ments ! Tout  le  Muséum  y est  passé,  et  je  dois  à Biers  d’avoir  con- 
servé l’écho  vivant  de  ce  que  fut  cette  maison  du  temps  où  Main- 
dron  s’efforçait  non  sans  succès  de  la  déconsidérer  dans  son  Arbre 
de  Science.  J’avais  donc  un  peu  plus  de  vingt  ans  et  Biers  touchait 
à la  soixantaine.  Plus  de  vingt  autres  années  ont  passé  sur  ces  sou- 
venirs, mais  sans  effacer  la  vision  de  cette  figure  amie  et  loyale 
d’honnête  homme,  qui  méritait  mieux  que  son  sort. 

C’était  le  temps  heureux  d’entre  deux  guerres  où  Gnntran  Hamel 
travaillait  aux  Algues  de  France  au  milieu  d’un  incroyable  désordre. 
Cher  et  pauvre  Gontran,  étonnant  personnage  dont  la  vie  fut  un 
déroulement  de  fantaisie,  d’originalité  et  de  mystères  jusques  et 
y c'ompris  la  mort  brutale,  par  une  balle  allemande  dans  la  nuque, 
sur  la  route  de  Chartres,  au  moment  de  la  Libération.  Il  était  à la 
fois  excellent  musicien  et  botaniste  consommé,  absolument  dégagé 
de  toute  contingence  vestimentaire  ou  horaire,  mais  d’un  jugement 
sûr  en  ce  qui  concerne  les  Algues,  et  les  hommes  ! Démocrate  mili- 
tant, mais  plutôt  incapable  de  se  soumettre  à une  discipline,  il  était 
encore  d’une  discrétion  incroyable.  Il  était  aussi  et  avant  tout  le 
meilleur  algologue  que  notre  pays  ait  eu  après  Sauvageau.  * Il  fut 
le  conseiller  de  maint  débutant.  Je  salue  ici  avec  émotion  sa  mémoire. 

Bien  d’autres  visages,  qui  ont  passé  — - ils  passent  vite  — venaient 
alors  peupler  la  grande  salle  commune  du  rez-de-chaussée,  destinée 
aux  algologues.  Certains  ont  disparu  dans  la  dernière  tourmente  : 
Chemin,  sceptique  et  aimable,  l’abbé  Frémy,  toujours  souriant  et 
étonné.  Enfin  de  multiples  visiteurs  traversaient  la  salle  pour  aller 
joindre  le  patron  en  son  petit  cabinet  de  réception.  Tous  les  candidats 
à l’Académie  des  Sciences  y défilèrent,  certains  périodiquement. 

★ 

* ¥ 

Et  je  voudrais  que  dans  le  désordre  des  esprits  qui  cherchent  en 
vain  des  règles  et  des  professions  de  foi,  on  se  souvienne  de  ce  que 
fut  la  ligne  de  conduite  et  la  ligne  d’action  d’un  homme  comme 
Louis  Mangin. 

Il  était  un  chef.  Il  en  avait  non  seulement  les  qualités,  mais  la 
nature.  Il  était  fait  pour  diriger,  pour  présider  et  pour  décider.  Il 
avait  du  chef  les  marques  essentielles  : la  prestance,  de  la  personne 
et  du  verbe,  la  lucidité,  la  clarté  simplificatrice.  Pour  lui,  présider 
une  commission  relevait  non  seulement  de  ses  attributions,  mais  de 
son  métier.  Il  présidait  au  fauteuil  comme  un  gladiateur  s’installe 
dans  l’arène,  face  à l’ennemi.  Et  pour  lui  l’adversaire  c’était  celui  qui 
allait  présenter  une  communication.  Oh  ! le  malheureux.  Il  allait 


240  — 


souvent  à l’échafaud.  Mangin  le  considérait  à peu  près  exactement 
comme  un  élève  dans  la  classe  de  Louis-le-Grand  où  il  professait 
vingt  ou  trente  ans  auparavant.  Il  s’agissait  d’être  bref  et  lumineux, 
sinon  la  partie  était  perdue,  surtout  au  voisinage  de  midi,  quand  le 
déjeûner  réclamait  impérieusement  le  Président  qui  n’aimait  pas 
laisser  les  Commissions  s’attarder  à une  telle  heure  qui  eût  pu  devenir 
douloureuse.  Alors  l’orateur  était  interrompu,  son  exposé  résumé  en 
quelques  mots  et  le  débat  clos  en  moins  de  deux.  Je  ne  suis  pas  cer- 
tain que  Mangin  en  ait  toujours  suivi  le  déroulement  avec  une  par- 
faite attention.  Mais  il  avait  l’intuition  inégalable,  un  sens  parti- 
culier qui  amenait  irrémédiablement  le  déclic  de'  son  interruption 
au  moment  con.venable,  au  moment  où  l’orateur  allait  commencer 
à s’égarer.  En  réalité,  il  ne  faisait  aucune  différence  entre  une 
personnalité  scientifique,  un  collègue,  et  un  élève  de  lycée.  Il  conti- 
nuait à faire  passer  des  examens,  à noter  et  à juger.  Parce  qu’il 
aimait  être  le  chef,  certes,  mais  aussi  parce  qu’il  était  imprégné  d’un 
besoin  de  justice  et  que  pour  lui  cette  tâche  de  noter  impliquait  une 
responsabilité  morale  à laquelle  il  tenait  beaucoup  de  ne  point 
échapper.  En  fait,  il  aimait  les  jeunes,  il  aimait  les  étudier,  les  peser 
et  les  aider.  Il  aimait  les  sentir  raisonner  et  suivre  le  déroulement  de 
leur  personnalité.  Et  pareillement,  il  aimait  entendre  une  communi- 
cation comme  une  leçon,  comme  un  cours  qu’on  présente.  Il  était  le 
technicien  de  l’exposé,  le  grand  juge  fait  pour  l’agrégation.  Il  était 
un  découvreur  d’hommes. 


De  Louis  Mangin,  j’ai  été  le  préparateur,  l’assistant,  le  collabora- 
teur intime,  souvent  le  confident  ; à lui  d’abord  je  dois  d’être  ici  en 
ce  jour.  Je  n’oublierai  jamais  le  regard  paternel  et  bienveillant  qu’il 
me  livrait.  En  toute  franchise,  sur  le  plan  scientifique,  je  ne  crois  pas 
qu’il  ait  exercé  sur  moi  une  influence,  et  il  n’a  jamais  cherché  à la 
manifester.  Il  avait  simplement  confiance.  Durant  les  quatre  années 
où  j’ai  poursuivi  ma  thèse,  seul,  réduit  à mes  propres  moyens,  il  ne 
m’a  jamais  questionné  à ce  propos',  et  jusqu’au  jour  de  la  soutenance 
je  crois  qu’il  eût  été  incapable  de  dire  quel  en  était  le  sujet.  Mais  il 
eût  volontiers  affirmé  violemment  l’opinion  très  favorable  qu’il  en 
avait.  En  fait,  entre  lui  et  le  jeune  homme  qu’il  avait  rencontré 
il  y avait  quelque  chose  qui  n’existait  peut-être  pas  entre  lui  et  un 
autre,  une  compréhension,  une  sympathie  et  une  confiance  mutuelles, 
immédiatement  ajustée,  dont  nous  deux,  seulement,  connaissions 
la  solidité.  Et  cependant  il  avait  50  ans  de  plus  que  moi.  Et  pour- 
tant je  suppose  bien  que  ni  dans  les  tendances  ni  dans  la  forme  de 
l’esprit  nous  n’offrions  tellement  de  points  communs.  Mais  cette 
sourde  communauté  sentimentale  se  traduisait,  je  crois,  dans  une 


241 


pareille  aptitude  à dire  sa  pensée  sur  les  hommes.  Certes,  il  n’y  avait 
alors  que  Mangin  qui  pouvait  se  permettre  des  jugements  dépourvus 
d’aménité  à l’égard  de  naturalistes  éminents.  Et  je  les  écoutais,  ces 
jugements,  ces  révisions  sévères,  avec  étonnement,  puis  avec  intérêt. 
Un  rideau  s’ouvrait  devant  moi.  Je  voyais,  sur  cette  scène  qu’on 
pouvait  croire  immuable,  des  statues  descendre  et  des  visages 
s’élever.  Car  j’écoutais  de  même,  avec  satisfaction,  avec  ferveur, 
l’éloge  profond,  enthousiaste,  convaincu  et  convaincant,  qu’il  fai- 
sait de  Bornet  ou  de  Guignard.  Parce  que  je  sentais  que  ce  lutteur, 
cet  homme  brutal,  ce  maître  d’école  impitoyable,  jugeait  selon  sa 
conscience  et  selon  la  vérité,  avec  violence  ou  avec  amour,  mais 
avec  loyauté.  Qu’il  ait  grossi  certains  travers,  inconsciemment,  de 
collègues  dont  il  ne  prisait  guère  les  publications  ou  le  caractère, 
qu’il  ait  été  parfois  injuste  sans  le  vouloir,  sans  doute  ou  peut-être. 
Mais  j’aimais  en  lui  ce  désir  de  vérité,  ce  courage  et  ce  mordant.  Non 
pas  méchanceté,  mais  droiture.  Il  avait  la  dent  dure,  mais  le  cœur 
était  bon.  Ce  que  je  lui  dois,  c’est  d’avoir  essayé  de  m’apprendre  à 
juger  les  autres  hors  des  réputations  toutes  faites.  A ce  propos,  je 
rappellerai  un  souvenir  personnel.  J’avais  alors  un  peu  plus  de  vingt 
ans,  et  je  venais  de  lire  aux  comptes-rendus,  et  ailleurs,  plusieurs 
articles  sur  un  même  sujet,  signés  d’un  des  botanistes  célèbres  de 
l’époque,  un  de  ceux  dont  l’autorité  et  la  position  étaient  parvenues 
au  faîte.  Ces  articles  m’étaient  manifestement  apparus  basés  sur  des 
erreurs  d’observation,  de  détermination  et  d’imagination.  La  presse 
en  vulgarisait  déjà  les  conclusions,  ouvertes  sur  de  larges  applica- 
tions d’avenir.  J’étais  frémissant  d’une  impatience  juvénile.  Un 
autre  que  Mangin  m’eut  calmé,  et,  gentiment,  invité  au  silence. 
Eh  ! bien,  non.  Mangin,  bien  au  contraire,  m’excita,  m’encouragea 
davantage,  et  il  présenta  ma  note  à l’Académie  des  Sciences,  sans 
hésitation.  Cette  publication,  certes,  eut  un  double  résultat  : ^lle 
rétablit  la  vérité,  et  elle  me  procura  l’opposition  tenace  et  sourde  de 
la  personnalité  visée,  opposition  qui  se  manifesta  surtout,  dix  ans 
plus  tard,  lors  de  la  mise  à la  retraite  de  Louis  Mangin,  quand 
l’élève  que  j’étais  n’apparaissait  plus  que  comme  une  proie,  hors  du 
périmètre  de  la  puissance  décadente  de  son  maître.  En  vérité,  ce  qui 
attirait  dans  Louis  Mangin  c’était  plus  encore  l’autorité  que  le 
savoir,  le  tempérament  que  l’esprit,  la  franchise  que  l’habileté.  Et 
si  j’ai  cité  cet  exemple  à l’instant,  c’est  bien  pour  marquer  de  quel 
métal  était  fait  le  caractère. 

★ 

+ * 

Pierre  Allorge,  de  famille  normande,  est  né,  lui  aussi,  à Paris, 
le  12  avril  1891.  Il  ne  connut  pas  sa  mère  qui  mourut  trois  mois  après 
sa  naissance,  et  ce  fut  sa  grand’mère  paternelle  qui  l’éleva  en  même 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


16 


— 242  — 


temps  cfue  sa  sœur,  de  quatre  ans  plus  âgée  que  lui.  Dans  la  petite 
ville  de  Chatou,  où  la  famille  Allorge  s’installa  l’année  suivante,  le 
jeune  Pierre,  déjà  très  éveillé,  apprend  à lire  aux  côtés  de  sa  petite 
sœur  Geneviève*  car  sa  santé  très,  délicate  lui  interdit  la  fréquenta- 
tion de  l’école.  Mais  dans  une  maison  voisine  et  amie,  celle  d’Ernest 
Roze,  l’excellent  botaniste,  le  jeune  enfant  découvre  un  sanctiiaire  : 
le  Jardin  d’hiver.  Des  cactées  étonnantes  l’habitent.  A travers  cet 
éden,  Pierre  Allorge  entreprend  de  merveilleuses  randonnées,  ses 
premiers  voyages.  La  cristallisation  se  réalise.  La  vocation  naît  dans 
l’amour  des  plantes.  Elle  se  prolongera  par  le  goût  de  la  Nature. 
Et  son  premier  chagrin  d’enfant  survient  en  ce  jour  où  il  manqua  la 
causerie  qu’Ernest  Roze  réservait  à ses  intimes  sur  les  maladies  de 
la  pomme  de  terre.  L’heure  en  avait  été  fixée  au  soir  et  le  petit  garçon 
devait  aller  au  lit...  Il  avait  4 ans.  Ce  fut  une  longue  soirée  de  pleurs. 

A la  suite  d’une  violente  crise  de  rhumatismes,  l’enfant,  de  santé 
fragile,  doit  gagner  le  Midi.  Il  a 7 ans.  Il  y découvre  le  Jardin  public 
d’Hyères,  édifié  par  Charles  Naudin.  C’est  alors  que  le  goût  pour  les 
collections  se  révèle.  Muni  d’un  petit  canif,  en  s’efforçant  d’échapper 
à la  surveillance  du  gardien,  il  détache  avec  soin  des  fragments 
d’écorce  sur  les  arbres  du  Jardin.  La  grand’mère  était  préposée  à la 
surveillance  et  chargée  de  l’avertir  au  premier  danger.  Puis,  de  retour 
à la  maison,  les  petits  bouts  d’écorce  étaient  classés  soigneusement, 
par  rangées,  dans  des  boîtes  numérotées.  Cette  collection  achevée,  les 
plantes  sauvages,  puis  cultivées,  recueillies  au  voisinage,  se  retrou- 
vèrent dans  un  petit  herbier  en  deux  volumes,  son  premier  herbier. 

En  1907,  Pierre  Allorge  entre  au  Lycée  Condorcet  où  il  parcourut 
toutes  ses  études  secondaires.  En  même  temps  que  la  passion  pour 
la  Botanique  se  confirme,  une  propension  vers  la  linguistique  s’af- 
firme. En  latin  et  en  grec,  en  philosophie  également,  il  moissonne  des 
récompenses  chaque  année  et  il  sera  encore  l’élève  extrêmement 
brillant  de  M.  Paul  Boyer,  un  peu  plus  tard,  de  1914  à 1916,  à l’Ecole 
des  Langues  orientales.  Il  y est  reçu  premier  au  certificat  de  langue 
russe.  En  même  temps,  son  esprit  affiné,  sa  sensibilité,  le  poussent  vers 
la  musique,  mais  le  progrès  du  mal  paralysera  ses  mains  après  les 
avoir  déformées,  et  il  devra  renoncer,  plus  tard,  et  avec  peine,  au 
plaisir  que  lui  donne  Debussy  qu’il  interprète  avec  autant  de  réus- 
site au  violoncelle  et  au  piano.  Entre  temps,  il  a passé  sa  licence 
de  sciences  naturelles.  Le  Vexin  s’ouvre  à ses  premières  recherches 
de  naturaliste  : il  en  tirera,  comme  diplôme  d’études,  un  Essai  sur 
la  géographie  botanique  des  Hauteurs  de  l’Hautie,  en  1913.  Car  il 
est  déjà  conquis  aux  idées  nouvelles  de  la  géographie  botanique, 
venues  du  Nord  et  de  l’Ouest.  Ses  connaissances  des  langues  étran- 
gères lui  rendent  vite  familiers  les  travaux  de  Warming,  de  Drude, 
déjà  anciens,  ceux  de  Raunkier,  récents  , ceux  de  l’école  américaine 
de  Cowles  et  Cléments,  promoteurs  de  la  dynamique  des  associa- 


— 243  — 


tions.  Il  fait  la  connaissance  de  Braun-Blanquet.  C’est  cette  notion 
mobile  d’associations  végétales,  considérée  comme  un  stade  plus 
ou  moins  stable  et  durable  dans  une  série,  progressive  ou  régressive, 
de  tels  groupements,  qui  lui  paraît  la  plus  lumineuse,  la  plus  com- 
plète, la  plus  vraie.  Il  l’étudie  et  l’approfondit.  Il  l’adopte,  l’introduit 
dans  la  littérature  scientifique  et  géographique  française.  Il  la  déve- 
loppe et  l’impose.  L’association  végétale  a pris  à ses  yeux  sa  véri- 
table signification  ; elle  est  une  individualité  qui  naît,  qui  vit,  mûrit 
et  vieillit,  comme  une  espèce,  comme  une  plante.  Désormais,  la  voie 
de  Pierre  Allorge  est  tracée.  Il  est  botaniste,  géographe  et  le  demeu- 
rera. Et  la  leçon  des  faits  nous  oblige  à penser  que  le  brillant  élève  du 
Lycée  ne  s’est  pas  trompé  de  chemin,  malgré  toutes  les  vocations 
qu’il  manifestait  par  ailleurs.  Il  sera  le  promoteur  des  études  de 
sociologie  végétale  en  France.  Sa  thèse  sur  le  Vexin  est  le  monument 
nouveau  qui  montrera  la  route  à toute  une  pléiade  de  chercheurs. 

Car  c’est  F Ile  de  France,  et  plus  particulièrement  le  Vexin,  qui  fut 
le  berceau  des  études  botaniques  de  Pierre  Allorge.  Pays  dont  il 
a éprouvé  puissamment  le  charme.  Fleuri  d’Orchidées  et  d’Epilobes, 
terre  de  douceur  et  de  santé,  scintillant  au  printemps  sous  les  feux 
des  abricotiers  et  des  poiriers  en  fleurs,  ouvert  aux  meilleurs  fruits 
de  chez  nous,  il  est  pour  Pierre  Allorge  à la  fois  le  lieu  des  premières 
conquêtes  végétales  et,  plus  tard,  celui  du  refuge  pour  un  état  très 
fragile,  déjà  compromis  irrémédiablement.  Je  découvre  encore  par  le 
souvenir,  de  sa  maison  familiale  d’Hardricourt,  la  dernière  fois  que 
nous  nous  vîmes,  au  début  d’août  1943,  le  paysage  qu’il  contemplait 
de  sa  fenêtre.  Le  fleuve,  sorti  de  l’agglomération  parisienne,  a trouvé 
le  temps  de  s’épurer,  d’éliminer  une  grande  part  de  ses  sbuillures. 
Un  grand  boulevard  roule,  entre  des  coteaux  calcaires  ravinés 
de  fissures,  des  eaux  déjà  plus  sereines.  De  hauts  peupliers  unissent 
les  campagnes  au  ciel.  Des  collines  ondulent,  s’étirent,  couvertes  de 
taillis  de  chênes  pubescents  , de  broussailles  où  se  bousculent  les 
viornes  et  les  prunelliers,  et  qu’interrompent  fréquemment  les 
pelouses  à Fétuques.et  à Sesléries.  Les  Morilles  au  printemps  et  les 
Cèpes  à l’automne.  Des  fermes  et  de  simples  maisons  aux  tuiles 
vieillies,  souvent  moussues,  se  pressent  dans  des  décors  où-lés  verts 
les  plus  tendres  et  les  plus  sombres  se  mêlent  et  s’opposent.  Les  églises, 
très  anciennes,  semblent  petites,  comme  des  joyaux  discrets.  Une 
grande  quiétude,  une  impression  souveraine  de  paix,  d’équilibre,  de 
/ richesse  aussi  ; une  image  délicate,  une  synthèse  optimiste  de  la 
France  et  de  son  histoire.  C’était  bien  la  terre  familiale  et  mortuaire, 
qui  convenait  à un  tel  homme,  plein  d’émotion,  de  nuances  et  de 
dons. 

Si  ces  collines  ont  connu  ses  promenades  et  ses  récoltes  phanéro- 
gamiques,  c’est  au  Jardin  des  Plantes  que  ses  débuts  de  bryologue 
se  sont  affermis.  Il  doit  les  premiers  conseils  à Fernand  Camus,  sur- 


— 244  — 


tout,  et  aussi  à J.  Cardot,  à Charles  Douin,  à S.  Dismier.  En.  même 
temps  il  s’intéresse  aux  Algues  d’eau  douce,  alors  très  négligées  en 
France,  et  il  commence  à réunir  une  énorme  collection  de  prises  d’eau 
riches  en  Algues,  qu’il  complétera  par  la  suite,  au  cours  de  ses  nom- 
breux voyages.  Mais  Gaston  Bonnier  a remarqué  les  qualités  bril- 
lantes de  son  élève.  Il  le  recommande  à Louis  Mangin  qui  l’attire  au 
Muséum  et  le  nomme  assistant,  en  1922.  Pierre  Allorge  poursuivra 
et  achèvera  sa  carrière,  tôt  interrompue,  dans  cette  grande  Maison, 
en  ce  Laboratoire  de  Cryptogamie  dont  il  sera  sous-directeur  en  1926, 
avant  de  succéder  à Louis  Mangin  en  1932. 

Durant  ces  vingt  dernières  années,  aidé  de  sa  compagne,  si  vail- 
lante, qui  l’accompagne  dans  tous  ses  voyages  et  le  soigne  avec 
un  dévouement  rare,  Pierre  Allorge  a poursuivi,  dans  la  lutte 
incessante  de  sa  volonté  contre  l’affection  implacable  qui  devait 
l’emporter,  la  mission  qu’il  s’était  assignée.  Sa  brève  existence  est 
faite  de  cette  lutte  héroïque.  Car  sa  spécialité  l’entraîne  vers  de  loin- 
tains parcours,  dans  des  excursions  répétées,  en  des  régions  au  climat 
humide  et  mou,  qui  convient  mal  aux  rhumatismes  graves  qui  le 
clouent  de  plus  en  plus  fréquemment  sur  son  fauteuil.  Et  pourtant 
peu  de  botanistes  auront  parcouru  tant  de  montagnes  et  de  plaines, 
visité  tant  de  forêts  et  de  tourbières,  exploré  tant  de  sources  et  de 
lacs.  Normandie,  Bretagne,  Ardennes,  Vosges,  Jura,  Alpes,  Massif 
Central,  Languedoc,  Roussillon,  Bourgogne,  pays  basque,  Pyré- 
nées orientales,  Sologne,  le  reçoivent  successivement.  En  1914, 
il  est  en  Algérie.  En  1919  et  1923  il  parcourt  la  Suisse,  en  1925* 
la  Scandinavie,  en  1928  la  Tchécoslovaquie  et  la  Pologne, 
en  1916  il  fait  partie  comme  interprète  volontaire  d’une  mission 
militaire  en  Finlande,  et  en  Russie  où  il  retournera  en  1930. 
Enfin,  depuis  1926,  il  entreprend  26  voyages  dans  la  Péninsule 
ibérique  qu’il  connaît  mieux  qu’aucun  autre  botaniste.  En  1936, 
il  organise  une  mission  botanique  à la  Guadeloupe  à laquelle  parti- 
cipent en  même  temps  que  sa  femme,  Robert  Lami,  Jean  Feldmann, 
Rodriguez,  Stehlé.  En  1937  il  part  aux  Açores  avec  Mme  Allorge. 
Ce  sera  là  son  dernier  voyage  hors  de  France,  car  les  rhumatismes 
s’aggravent,  et  l’orage  monte  dans  le  ciel  d’Europe.  Il  sent  la  vanité 
des  thérapeutiques,  la  quasi  inutilité  de  ses  cures.  Là  s’expliquent 
cette  sorte  de  continuelle  agitation  interne,  ses  projets  scientifiques 
vers  lesquels  il  se  sentait  talonné,  ses  entreprises  nouvelles  qu’il  enga- 
geait sans  être  assuré  de  pouvoir  les  conduire  loin.  Il  est  directeur  de 
trois  Revues  scientifiques,  il  entreprend  deux  exsiccata,  il  dirige 
un  volume  de  l’Encyclopédie  française,  il  prépare  un  gros  travail 
d’ensemble  sur  la  végétation  de  la  péninsule  ibérique,  il  voudrait 
publier  une  Traité  de  Biogéographie,  un  précis  d’Algologie  le  tente, 
et  il  refuse  la  rédaction  d’un  volume  sur  les  Muscinées.  En  1940- 
1941,  se  sentant  plus  mal,  il  intensifie  son  travail.  Sa  femme  lui 


— 245  — 

apporte  son  aide  constante,  ses  collaborateurs  Raymond  Gaume  et 
Paul  Jo vet  lui  prêtent  activement  leur  concours.  Il  en  résultera  la 
publication  de  cet  important  volume  de  la  Société  Botanique  de 
France  où  la  part  de  Pierre  Allorge  est  essentielle  : Landes  et 
pays  basque;  les  pelouses-garrigues  d’Olezagutia  et  la  hêtraie 
d’Urbasa  ; le  Chêne-vert  et  son  cortège  au  versant  atlantique  du  pays 
basque  espagnol  ; les  ravins  à Fougères  de  la  corniche  vasco-canta- 
brique  ; Algues  d’eau  douce  du  pays  basque  ; la  lande  maritime  autour 
de  Saint-Jean  de-Luz  ; Muscinées  du  pays  basque  ; une  reconnais- 
sance bryologique  dans  la  forêt  d’Irati  ; plantes  rares  ou  intéres- 
santes du  Nord-Ouest  de  l’Espagne  ; essai  de  synthèse  phytogéogra- 
phique  du  pays  basque.  Nul  doute  que  l’effort  considérable  qu’il  a 
fourni  depuis  le  début  de  la  guerre  dans  la  rédaction  de  ses  travaux 
auxquels  il  a sacrifié  bien  dès  occupations  secondaires,  n’ait  été  mené 
consciemment  parce  que  le  danger  l’y  poussait.  Il  sent  alors,  derrière 
lui,  la  mort  qui  rôde  ; la  course  est  engagée,  qu’il  ne  veut  pas  perdre 
tout  à fait.  Ses  souffrances  ont  été  cruelles  et  il  les  a supportées,  on 
peut  le  dire,  à l’antique,  avec  sérénité.  Allorge,  devant  la  mort,  a 
eu  le  courage  de  ceux  des  Français  qui  durant  des  années  de  guerre 
clandestine  ont  souri  devant  elle,  avant  de  lui  être  livrés. 

Je  ne  m’étendrai  point  sur  l’œuvre  phytogéographique  de  Pierre 
Allorge,  mais  j’essaierai  d’en  exprimer  en  quelques  mots  l’essence. 
Il  a traduit  en  langue  française  et  avec  la  clarté  française  les  méthodes 
et  les  principes  essentiels  de  l’analyse  des  groupements  végétaux  dans 
leurs  relations  avec  les  stations  qui  les  portent.  Il  a découvert  les 
filières  ^qui  unissent,  selon  une  évolution,  progressive  ou  régressive, 
les  associations  de  l’Europe  occidentale  et  particulièrement  du 
domaine  atlantique.  Il  a précisé  la  composition,  la  marche  ascen- 
dante ou  descendante,  de  la  série  fluviatile,  de  celles  des  tourbières  à 
Hypnacées,  de  la  série  des  tourbières  à Sphaignes,  de  la  série  lacustre. 
Il  a étudié  les  pelouses  calcaires  et  les  pelouses  siliceuses  en  tant  que 
moments  de  séries  pareillement  oscillantes.  En  poussant  au  plus 
loin  l’analyse  des  aires  les  moins  trahies  par  l’influence  humaine,  il  a 
pu  reconstituer  en  partie  le  couvert  végétal  primitif  du  bassin  pari- 
sien. Et  il  a apporté  à cette  méthode  le  concours  des  données  nou- 
velles et  essentielles,  tirées  non  seulement  de  la  composition  végétale 
vasculaire,  mais  aussi  de  la  végétation  cryptogamique.  Il  a été  le 
chef  incontestable  d’une  Ecole  française  de  sociologie  végétale. 

Mais  cette  - œuvre  de  géographie  botanique  raisonnée  ne  peut 
s’inspirer  que  d’une  connaissance  approfondie  des  formes  végétales. 
Et  Pierre  Allorge  est  un  systématic^en  incomparable,  un  connais- 
seur remarquable  de  la  flore  d’Europe.  Peu  à peu- son  acuité  rare  de  ' 
naturaliste  l’a  mis  sur  des  découvertes  de  plantes  et  de  Muscinées 
rarissimes  ou  jusqu’alors  passées  inaperçues.  Déjà,  en  parcourant  le 
Vexin,  il  découvre  des  espèces  nouvelles  pour  la  flore  parisienne  : 


— 246 


Sphagnum  laricinum,  Rhacomitrium  aciculare.  Peu  à peu,  il  étend  ses 
recherches  à la  Normandie  qui  lui  apporte  Fissidens  osmundoides,  aux 
Alpes  qui  lui  livrent  Sphenolobus  politus  et  Fontinalis  Duriaei,  aux 
Pyrénées  d’où  il  signale  Plagiochila  punctata,  à l’Estérel  qui  lui 
procure  Sematophyllum  substrumulosum,  à la  Sologne  où  il  glane 
Madotheca  Porella. 

La  Péninsule  ibérique  fut  donc  pour  Pierre  Allorge  comme  une 
terre  vierge.  Ses  connaissances  floristiques  lui  permirent  d’y  puiser 
une  mine  de  documents  qui,  peu  à peu  accumulés,  lui  apportent  l’oc- 
casion, plus  tard,  de  tracer  une  magnifique  synthèse,  fruit  de  la  com- 
pétence inégalable  du  bryologue,  du  phanérogamiste,  du  sociologue, 
du  spécialiste  des  Desmidiées  qu’il  était  à la  fois.  Bien  entendu  il  a 
découvert  en  Espagne  et  au  Portugal  de  multiples  nouveautés,  les 
unes  nouvelles  pour  l’Europe  comme  le  Dicranum  canariens e,  le 
Sphagnum  Pylaiei.  Il  confirme  l’existence  de  nombreuses  espèces 
considérées  jusque-là  comme  rarissimes  ou  douteuses.  Il  retrouve  des 
espèces  italiennes,  comme  Fissidens  ovatijolius. 

En  1937,  étendant  sa  documentation  sur  les  îles  Açores,  il  y signale 
l’existence  de  diverses  espèces  nouvelles  pour  cet  archipel,  comme 
Zigodon  conoideus,  Ulota  calvescens  parmi  les  Mousses,  Geocalyx 
graveolens , Metzgeria  hamata  parmi  les  Hépatiques.  Cinq  espèces 
nouvelles  pour  la  science  en  sont  rapportées. 

Mais,  pour  Allorge,  cette  connaissance  remarquable  qu’il  pos- 
sède des  Muscinées  doit  avant  tout  lui  servir  comme  un  moyen  indis- 
pensable pour  la  mise  en  œuvre  de  synthèses  bryogéographiques  et 
même  phytogéographiques.  C’est  le  secteur  ibéro-atlantique  qui 
l’attire  surtout  : pays  basque,  Asturies,  Galice,  Portugal.  Grâce 
à sa  parfaite  connaissance  de  toute  cette  région  et  de  la  flore  musci- 
nale  qu’elle  renferme,  il  montrera  la  liaison  qui  existe  entre  la  pro- 
vince d’Algésiras  et  la  Macaronésie.  D’abord  il  lui  faudra  assigner 
aux  espèces  une  position  géographique  : les  euatlantiques,  comme 
Fissidens  polyphyllus,  offrent  une  aire  qui  s’applique  au  domaine 
atlantique  sans  en  franchir  les  limites  orientales  ; les  subatlantiques 
au  contraire  s’avancent  plus  ou  moins  en  Europe  centrale  comme  le 
Cryphaea  arborea  ; les  méditerranéennes  couvrent  le  bassin  de  cette 
mer  intérieure  et  remontent  le  long  du  littoral  jusqu’en  Bretagne,  en 
Angleterre,  en  Hollande  : c’est  le  cas  du  Philonotis  rigida.  Les  oréo- 
atlantiques  se  trouvent  dans  leur  optimum  sur  les  basses  montagnes, 
les  euryatlantiques  viennent  des  deux  côtés  septentrionaux  de 
l’Océan,  les  tropico-atlantiques  vont  de  l’Europe  aux  régions  .subtro- 
picales et  même  tropicales,  comme  le  Dumortiera  hirsuta. 

Mais  à côté  de  ces  domaines  continus,  bien  délimités  malgré  les 
lacunes  qui  subsistent  encore,  dues  à notre  connaissance  insuffisante 
des  flores  bryologiques,  certaines  espèces  offrent  des  aires  disconti- 
nues, des  noyaux  de  survivance,  hors  desquels  elles  ne  semblent  pas 


se  montrer.  La  Péninsule  ibérique  livre  des  exemples  remarquables 
de  telles  localisations,  auxquelles  Pierre  Allorge  s’est  intéressé 
tout  spécialement.  Ainsi  a-t-il  distingué  huit  catégories  de  disjonc- 
tions pour  la  bryoflore  ibérique  : atlantique,  macaronéso-atlantique, 
atlantico-méditerranéenne,  atlantico-pontique,  amp  hi- atlantique, 
atlantico-californienne,  méditerranéenne-californienne,  enfin  ibéro- 
caspienne  et  ibéro-australe. 

On  trouvera,  dans  sa  remarquable  étude  phytogéographique  sur 
le  pays  basque,  un  chapitre  entier  relatif  aux  Muscinées  circumbo- 
réales,  eurasiatiques,  méditerranéennes,  atlantiques.  Déjà,  en 
étudiant  la  flore  brvologique  de  la  Corse,  il  avait  mis  précédemment 
en  évidence  l’importance  des  éléments  atlantiques.  De  même,  il 
souligne  parmi  la  flore  muscinale  des  Açores,  où  80  % des  espèces 
sont  telles,  l’intérêt  d’éléments  tropicaux  comme  Lejeunea  flava. 

Quoique  interrompue  par  sa  mort  prématurée,  l’œuvre  bryolo- 
gique  de  Pierre  Allorge  continue.  Sa  courageuse  compagne,  son 
intime  ami  Raymond  Gaume,  l’un  des  meilleurs  bryologues  et 
phytogéographes  français,  son  collaborateur  Paul  Jovet,  Mme  Jovet- 
Ast,  spécialisée  dans  l’étude  des  Hépatiques,  et  d’autres  correspon- 
dants qu’il  a encouragés  de  ses  déterminations  et  de  son  obligeance, 
poursuivent  et  poursuivront  au  Muséum  l’œuvre  bryologique  de 
Pierre  Allorge  selon  une  spécialité  pour  laquelle  la  France,  aujour- 
d’hui, garde  sa  place  de  choix. 

★ 

4 4 

De  même  que  les  Muscinées,  les  Algues  d’eau  douce  sont  pour 
Pierre  Allorge  moins  un  sujet  d’études  structurales  ou  taxono- 
miques qu’un  moyen  de  travail  mis  au  service  de  la  géographie 
botanique.  Déjà  dès  1919,  avec  son  ami  Mârcel  Denis  qu’une  mort 
prématurée  a arraché  à un  avenir  brillant,  il  étudie  les  tourbières 
du  Jura  français  au  point  de  vue  algologique  : les  auteurs  établissent 
que  cette  végétation  varie  selon  la  minéralisation  des  eaux,  et 
qu’elle  diffère  notablement  selon  qü’on  s’adresse  à des  tourbières 
très  acides  à Desmidiées  ou  des  tourbières  plus  alcalines  à Sphaignes. 
Il  retrouve  cette  même  loi  dans  les  tourbières  de  Haute-Maurienne. 
Dans  sa  thèse  sur  le  Vexin  il  introduit  les  Algues  d’eau  douce  dans 
l’étude  des  groupements  végétaux  aquatiques  : d’une  part  potamo- 
plancton  à Diatomées  propres  aux  eaux  hautement  minéralisées, 
alcalines  ou  riches  en  substances  organiques  ; d’autre  part,  plancton  à 
Desmidiées  abondant  en  Staurastrum  qu’offrent  les  eaux  minérali- 
sées, acides^ou  à faible  pH,  souvent  de  provenance  météorique.  Le 
benthos  à Desmidiées  qu’il  caractérise  sous  la  dominance  de  Cosmtt- 
rium  et  de  Staurastrum  forme  une  association  bien  égale  dans  sa 
composition  floristique  et  qu’on  retrouve  aussi  bien  dans  l’ouest,  le 


centre  de  la  France,  que  dans  l’ouest  de  la  Péninsule  ibérique.  Dans 
le  lac  dé  Grand- Lieu  il  retrouve  bien  des  espèces  communes  avec  là 
flore  algale  des  lacs  landais,  dont,  bien  entendu,  des  espèces 
strictement  atlantiques,  mais  aussi  tropicales.  Il  explique  pour- 
quoi, dans  les  étangs  et  tourbières  de  plaines,  on  retrouve  des  espèces 
nordiques  montagnardes,  et  même  alpines,  qui  se  sont  maintenues 
évidemment  dans  des  stations  de  faible  altitude  en  raison  de  la  com- 
munauté ou  de  la  similitude  des  conditions  écologiques  propres  à 
toutes  ces  stations,  hautes  et  basses.  Quant  à la  présence  d’éléments 
tropicaux  dans  le  benthos  à Desmidiées  des  étangs  siliceux  des  régions 
basses  de  la  France  moyenne  ou  atlantique,  il  l’explique  par  une  cer- 
taine douceur  de  la  température  qui  a permis  à ces  formes  de  s’adap- 
ter peu  à peu  aux  eaux  des  régions  de  l’Ouest. 

Par  la  suite,  il  précise  quelques  associations  lacustres  dans  les 
Alpes  du  Briançonnais,  parmi  lesquelles  l’élément  algal  est  mis  en 
évidence.  C’est  le  cas  du  groupement  à Staurastrum  acarides  et  Cos- 
marium  nosutum.  La  valeur  de  l’élément  arctique  alpin,  l’autonomie 
sociologique  des  Algues  d’eau  douce  parmi  les  associations  que  les 
phytogéographes  ont  mises  à jour,  s’imposent  ainsi.  Desmidiées  du 
Pays  de  Bray,  des  étangs  de  la  Brenne,  des  eaux  thermales  de  Dax 
où  ses  rhumatismes  le  retiennent,  des  lacs-tourbières  de  l’Aubrac, 
puis,  en  collaboration  avec  Marcel  Lefèvre,  de  la  Sologne,  avec 
Emile  Manguin  du  pays  basque,  avec  sa  femme,  de  la  Galice,  sont 
successivement  examinées  à ce  double  point  de  vue  floristique  et 
sociologique. 

C’est  ce  dernier  mémoire,  remarquablement  illustré,  sur  la  flore 
ibérique  qui  est  le  plus  important  de  son  œuvre  algologique.  Il  s’ap- 
plique à 438  espèces  ou  variétés,  dont  les  deux  tiers  étaient  nouvelles 
pour  la  Péninsule  et  11  pour  la  science,  toutes  réparties  entre  plu- 
sieurs groupements  propres  aux  mares  et  étangs  siliceux,  landes  et 
bruyères  à Sphaignes,  rochers  et  talus  mouillés  ou  ruisselants. 

Enfin,  un  important  travail  sur  les  Algues  d’eau  douce  de 
Madagascar  subsiste  parmi  ses  manuscrits. 

Les  travaux  de  Pierre  Allorge  ont  mis  en  évidence  les  variations 
de  la  composition  algale  en  fonction  de  la  température  et  des  saisons. 
Ils  ont  certainement  influencé  à ce  propos  son  collaborateur  M.  Mar- 
cel Lefèvre,  à qui  revient  le  mérite  d’avoir  créé  l’algothèque  du 
Muséum  et  d’avoir  remarquablement  amorcé  tout  un  chapitre 
nouveau  de  la  pisciculture  : celui  qui  traite  de  l’alimentation  des 
poissons  par  le  phytoplancton  et  de  l’amélioration  de  la  population 
nourricière  que  constituent  ces  microorganismes  par  le  moyen  de 
l’introduction,  dans  les  étangs,  d’Algues  préalablement  cultivées  au 
Laboratoire,  en  milieux  artificiels,  et  dans  des  conditions  aussi 
pures  que  possible. 

Les  travaux  importants  de  Pierre  Allorge  sur  les  Algues  d’eau 


— 249 


douce  se  prolongent  par  la  création  de  la  Revue  Algologique  qu’il 
fonde  avec  son  collègue  Contran  Hamel,  et  dont  son  collaborateur, 
Robert  Lami,  spécialiste  réputé  des  Algues  marines,  dont  le  dévoue- 
ment au  Muséum  vient  d’être  récompensé  par  une  juste  promotion, 
assure  aujourd’hui  la  direction,  assisté  de  M.  Pierre  Bourrelly,  qui 
poursuit  au  Laboratoire  l’œuvre  d’ALLORGE  dans  la  spécialité  des 
Algues  d’eau  douce. 

Ainsi,  Pierre  Allorge  a,  sur  le  domaine  atlantique,  posé  la  marque 
d’une  compétence  indiscutée.  Il  a mis  en  action  vers  ce  but  les  bras 
multiples  des  spécialités  systématiques  dans  lesquelles  il  était  passé 
maître  : phanérogames,  ptéridophytes,  muscinées,  algues  d’eau 
douce.  Mais  l’œuvre  immense  a été  arrêtée  dans  son  essor.  Il  lui  eut 
fallu  quinze  années  de  plus  pour  l’achever  à la  dimension  de,  ses 
efforts.  Et  il  reste  irremplaçable  pour  ce  qu’il  a été.  Nul  en  France, 
et  peut-être  en  Europe,  n’est  susceptible  aujourd’hui  de  continuer 
une  œuvre  de  la  qualité  et  de  la  surface  de  celle  qu’il  avait  commencé 
d’édifier  dans  le  domaine  de  la  sociologie  végétale  et  dans  la  con- 
naissance de  la  Bryologie  en  général.  Ainsi  reste-t-il  dans  la  tradition 
des  grands  botanistes  voyageurs  au  sens  plein  du  terme,  des  Tourne- 
fort,  des  de  Candolle,  de  ceux  qui  ne  rougiraient  pas  de  leur 
identité  et  qui  seraient  bien  étonnés  aujourd’hui  si  on  leur  disait  que 
la  Botanique  se  meurt,  que  la  Botanique  est  morte,  puisque  l’ap- 
pellation attirante,  flamboyante,  prestigieuse,  et  moderne,  de  Bio- 
logie végétale  est  seule  souveraine  pour  désigner  des  études  dont 
l’objet  reste  le  même  depuis  trois  siècles  au  moins. 

Encore  un  mot  sur  la  qualité  de  l’œuvre  d’ALLORGE.  Elle  est 
dans  la  tradition  du  Muséum  en  ce  sens  qu’elle  est  écrite  dans  la 
langue  de  Buffon,  de  Lamarck  et  de  Claude  Bernard.  C’est  la 
consécration  définitive,  nécessaire,  de  la  pensée  d’un  vrai  savant, 
celle  du  style.  Ecoutez-le  plutôt  décrire  les  landes  et  le  pays  basque 
dans  une  belle  page  dont  les  auteurs  scientifiques  auraient  souvent 
des  raisons  de  s’inspirer. 

Aux  Landes  tout  est  sable  et  eau  : pas  une  pierre,  pas  un  rocher,  sinon 
quelques  blocs  d’alios  qui  n’est  lui-même  que  du  sable  pétrifié.  Avec  ce 
sable,  le  vent,  architecte  tenace  et  fantaisiste,  a édifié  un  dédale  de  crêtes, 
de  buttes  mouvantes  que  l’homme  a figées  par  la  Pinède  avec  l’aide  d’une 
humble  graminée,  fixatrice  de  la  dune  maritime. 

Ici  l’eau  dort  au  pied  des  grandes  dunes,  dans  les  étangs  cerclés  d’aul- 
naies  et  de  roselières,  et  lorsqu’elle  s’anime,  elle  coule  sans  effort  sur  un 
lit  d’arène  et  se  cache  presque  pour  glisser  à l’Océan. 

Au  Pays  basque,  tout  est  colline  et  montagne  : molles  ondulations  du 
bas  pays,  ravins  et  canyons  vertigineux,  pics  calcaires  étincelants,  hauts 
pâturages  lapiazés,  vallées  aux  versants  toujours  verdoyants. 

Ici,  l’eau  court,  bondit,  cascade,  se  brise  et  écume  : chaque  vallon  a son 
ruisseau  ou  son  torrent  et  l’eau  sourcille  dans  le  moindre  ravin. 


— 250  — 


La  montagne  basque  adore  les  nuages  : elle  enfante  la  pluie.  Presque 
toute  l’année,  les  sommets,  ouatés  de  brouillard  ou  coiffés  de  nuées, 
vivent  dans  le  mystère.  Etc. 

* 

* * 

V 

Sous  la  direction  libérale  de  Pierre  Allorge,  et  grâce  à l’installa- 
tion dans  des  bâtiments  neufs,  les  travailleurs  de  la  chaire  de  Crypto- 
gamie du  Muséum  ont  pu,  peu  à peu,  continuer  à mettre  en  état  de 
consultation  les  immenses  matériaux,  qui  dépassent  aujourd’hui 
350.000  échantillons,  constituant  les  collections  mortes  de  cette 
chaire.  De  nouveaux  herbiers  ont  enrichi  ces  archives  du  monde 
cellulaire.  Des  collaborateurs  bénévoles  y ont  poursuivi  leurs 
études  : Marius  Chadefaud,  Jean  Feldmann,  l’abbé  Frémy, 
Chemin,  Mme  M.  Le  Gal,  H.  Romagnesi  et  bien  d’autres.  A 
côté  de  l’algothèque,  la  mycothèque  vivante  que  nous  avions 
établie,  du  temps  de  Louis  Mangin,  avec  M.  Jacques  Duché, 
l’excellent  spécialiste  des  Dermatophytes,  a pris  une  nouvelle 
extension  durant  ces  dernières  années.  Et  je  ne  veux  point 
oublier,  puisque  j’ai  ouvert  cette  parenthèse,  de  citer  ici  le 
nom  d’une  collaboratrice  discrète,  adroite  et  enthousiaste,  qui, 
comme  aide-technique,  me  permit  après  la  trahison  et  l’effondre- 
ment  de  juin  1940  de  créer  une  nouvelle  mycothèque  propre  aux 
champignons  macromycètes.  A cette  œuvre  j’associe  le  souvenir 
d’Anne  Vasermanis,  arrêtée  par  la  Gestapo  de  Paris,  le  14  septem- 
bre 1942,  ef  assassinée  par  ses  bourreaux  allemands  quelque  temps 
après. 

Pour  moi,  je  ne  veux  point  oublier  tout  ce  que  je  dois  à Pierre 
Allorge,  à cet  ami  très  sûr,  qui  toujours  me  manifesta  une  affection 
fraternelle,  une  confiance  étroite,  un  intérêt  et  des  encouragements 
efficaces,  et  qui,  par  une  sorte  de  pacte  tacite,  me  laissa  au  sein  de 
cette  chaire  importante  durant  dix  années  une  indépendance  à peu 
près  complète,  m’incitant  ainsi  à rester  auprès  de  lui  dans  cette 
Maison  à laquelle  m’attachaient  les  souvenirs  les  plus  chers,  ceux 
auxquels  sont  étroitement  associées  les  images  de  Mangin,  de  Fer- 
nand Camus  et  de  Patoüillard. 

★ 

* * 

Je  ne  puis  résister  à la  tentation,  maintenant  qûe  nous  avons  tracé 
la  carrière  et  essayé  de  préciser  le  caractère  des  deux  premiers  titu- 
laires de  cette  chaire,  de  m’efforcer  à les  rapprocher,  tant  les  traits 
qui  les  opposent  sont  frappants,  tant  la  dissemblance  qui  tend  à les 
éloigner  est  manifeste. 

Lous  Mangin  restera  le  lutteur  puissant,  sorti  du  peuple,  auquel 
une  prodigieuse  capacité  de  travail,  d’acharnement,  de  volonté, 


251  — 


d’ambition  aussi,  servie  à la  fois  par  la  violence  et  la  souplesse,  a 
permis  peu  à peu, de  s’élever  vers  les  fonctions  les  plus  hautes.  Sa  vie 
a été  une  éternelle  dépense  d’activité,  de  combats,  d’efforts  et  de 
progressions.  Accaparé  par  les  conseils,  les  comités,  les  présidences, 
les  concours,  il  ne  se  dérobera  pas  à de  tels  devoirs  qu’il  n’a  jamais 
cherché  à éviter.  Il  est  Directeur  du  Muséum.  Il  est  Président  de 
l’Académie  d’Agriculture.  Il  préside  l’Académie  des  Sciences.  Il  est 
à la  tête  de  vingt  commissions.  Et  partout  il  dirige,  il  conduit. 

Pierre  Allorge  sort  de  la  bourgeoisie  et  atteint  naturellement 
l’enseignement  supérieur  sans  savoir  exactement  où  le  conduiront 
ses  dons.  Car  si  Mangin  est  servi  par  une  capacité  énorme  de  travail 
et  par  sa  volante,  par  l’habileté  manuelle  et  la  concentration  des 
aptitudes,  Allorge  est  doué.  Pour  l’un,  l’intelligence  a besoin  d’une 
arène.  Pour  l’autre  elle  est  souple,  polyvalente,  orientée  de  bonne 
heure  vers  les  arts  et  la  littérature  comme  vers  les  sciences.  Mangin 
a su  découvrir  sa  voie  et  la  suivre  en  s’imposant  ; il  a tout  concentré 
de  ses  efforts  et  de  son  activité  vers  la  spécialité  scientifique  qu’il 
s’était  choisie,  par  occasion  plus  peut-être  que  par  vocation  née. 
Allorge  a choisi  l’histoire  naturelle  après  avoir  couru  les  bois  et 
les  coteaux  de  la  vallée  de  la  Seine,  comme  Jean-Jacques.  Il  fera 
de  la  Botanique  par  goût,  comme  de  la  musique  et  des  langues  orien- 
tales. Il  voyage  à sa  guise  en  découvrant  des  pays  et  des  plantes. 
Musicien  né  et  poète  à ses  heures,  il  a sur  la  littérature  des  connais- 
sances aussi  étendues  que  celles  de  Mangin  pouvaient  être  succinctes. 
Il  a pour  les  langues  des  dispositions  très  rares  chez  un  Français, 
car  il  parle  couramment  l’allemand,  le  russe,  l’anglais  et  l’espagnol,  il 
a fait  de  fortes  études  gréco-latines  et  il  se  tirerait  d’une  conversation 
en  portugais  ou  en  hollandais.  Mangin  n’avait  jamais  considéré 
qu’une  langue  vivante  autre  que  la  sienne  puisse  lui  être  utile.  L’un  a 
parcouru  l’Europe  ; Mangin  est  resté  sédentaire.  Et  la  qualité  de 
dessinateur  s’enregistre  du  côté  du  scientifique  pur  et  non  de  l’ar- 
tiste, car  c’est  Mangin*  qui  offre  cette  réussite,  faite  de  minutie,  de 
précision,  qui  justement,  ne  laisse  place  que  pour  la  copie  inégalable 
et  la  sûreté  de  la  main,  et  non  la  fantaisie.  Et  si  l’un  est  conservateur 
par  position  acquise,  l’autre  l’est  par  éducation. 

Ainsi  les  deux  hommes  s’opposent.  D’un  côté  le  puissant  terras- 
sier qui  creuse  sa  route  selon  un  plan  bien  établi  et  sans  s’inquiéter 
de  la  campagne  environnante,  de  l’autre  le  frêle  voyageur  qui  va  au 
gré  de  ses  tendances,  à travers  L’immensité  de  son  domaine.'  Autant 
l’un  est  fait  de  traits  saillants  et  accomplis,  comme  creusant  une 
sculpture  à la  Rodin,  autant  l’autre  est  composé  de  subtilités,  de 
demi-teintes,  comme  une  toile  délicate  et  très  diversement  colorée, 
dont  l’interprétation  n’est  pas  aisée  dans  ses  détails,  car  il  est  riahe 
d’inconnues,  de  contradictions,  de  finesses,  de  silences  et  d’imprévus, 
où  se  mêlent  la  nature  un  peu  méfiante  du  Normand,  une  distinction 


— 252  — 


native,  beaucoup  de  retenue  touchant  même  au  collet  monté,  et 
peut-être  une  certaine  faiblesse  qui  tenait  à la  fois  à sa  sensiblité, 
à son  état  de  santé,  à une  bonté  profonde  jamais  en  défaut  mais  qu’il 
s’efforçait,  sans  y parvenir,  à masquer.  Pourtant  il  savait  lancer  des 
flèches,  toujours  spirituellement,  et  les  appliquer  au  bon  endroit. 
Autant  Mangin  s’astreignait  à suivre  les  convocations  des  comités, 
autant  Pierre  Allorge  se  serait  laissé  tenter  à les  oublier.  Autant  le 
premier  impose  la  ponctualité  à ses  rendez-vous,  répartit  ses  obliga- 
tions avec  réflexion,  se  soucie  de  ses  revenus,  autant  le  second  subor- 
donne son  emploi  du  temps  à ses  travaux  de  recherches,  à ses  voyages 
botaniques,  autant  il  est  éloigné  des  préoccupations  matérielles, 
autant  il  est  à tous  points  de  vue  désintéressé. 

Louis  Mangin  fut  un  organisateur  et  un  patron  : l’homme  qui  sait 
choisir  et  qui  sait  refuser,  celui  qui  a toujours  quelque  décision  à 
prendre,  quitte  à en  emprunter  le  conseil  à son  entourage.  Il  impose 
ses  choix  par  puissance  et  par  habitude.  Il  n’aura  ni  la  patience  ni 
même  le  désir  de  laisser  après  lui  un  élève.  Mais  il  saura  trouver  des 
collaborateurs,  les  comprendre  et  les  défendre.  Travailler  pour  la 
science  d’abord,  puis,  plus  tard,  diriger  par  la  science.  Sa  vie  fut  une 
longue  réussite. 

Pierre  Allorge  fut  un  maître  dont  la  préoccupation  essentielle 
est  restée  l’étude.  Il  a édifié  une  œuvre  cohérente,  rayonné  par 
l’étendue  et  l’harmonie  de  son  savoir,  le  charme  un  peu  sceptique  de 
sa  personne.  Il  a amoncelé  devant  lui  une  multitude  de  projets,  car 
chaque  travail  en  engendrait  d’autres,  et  sa  vie  fut  trop  courte  pour 
les  mener  à bien.  Elle  fut  une  Préface.  A ses  élèves,  à 'ses  amis,  de 
poursuivre  l’ouvrage. 

Deux  caractères,  deux  esprits,  venus  de  deux  pôles  opposés,  sui- 
vant deux  routes  distinctes,  selon  des  aspirations  étrangères  l’une  à 
l’autre,  mais  qui  s’appréciaient  et  s’estimaient  mutuellement  selon 
une  affection  véritable,  de  même  que  dans  une  association  forestière, 
côte  à côte,  harmonieusement  réunis,  vous  retrouvez,  l’un  puissant, 
au  bois  dur,  l’autre  frêle,  au  bois  tendre,  mobile,  un  peu  mélancolique, 
mais  riche  de  tonalités,  de  subtilités,  de  reflets,  le  chêne  et  le  bouleau. 

Tels  furent  les  deux  hommes  dont  le  hasard  m’a  permis  d’être  à la 
fois  le  collaborateur,  puis  le  successeur.  Et  si  je  me  suis  étendu  en  ce 
jour  plus  peut-être  sur  leurs  caractères  que  sur  leur  œuvre  scienti- 
fique, c’est  que  celle-ci  a fait  déjà  l’objet  de  plus  d’une  analyse. 
Mais  ayant  eu  le  privilège  de  les  approcher  tous  deux  et  de  les  appré- 
cier dans  la  vie  journalière,  il  m’a  semblé  que  l’occasion  m’était 
donnée  d’en  préciser  les  traits  sous  les  aspects  intimes.  J’ai  voulu 
dégager  ce  que  ces  deux  natures,  si  différentes,  avaient  en  commun 
de  supérieur,  et  combien  leur  double  exemple  sert  cette  vérité  selon 
laquelle  la  France  rayonne  par  la  diversité  de  son  esprit. 


— 253  — 


COMMUNICATIONS 


Félix  Delahaye,  jardinier  au  jardin  du  Roi,  compagnon 
de  d’Entrescasteaux. 

Par  V.  Chaudun, 

Note  présentée  par  M.  J.  Hamel. 

Parmi  les  « premiers  jardiniers  » du  Jardin  du  Roi  qui,  non  con- 
tents d’assister  avec  une  rare  conscience  professionnelle  leur  chef, 
qu’il  fut  le  professeur  de  Botanique  ou  le  professeur  de  Culture, 
furent  à l’origine  de  l’avancement  et  des  progrès  de  l’Horticulture 
en  Franoe  et  en  Europe,  un  nom  à peu  près  inconnu  mérite  pourtant 
d’être  retenu  et  cité  à l’instar  de  ceux  de  Poiteau,  Pancher,  Pépin, 
Carrière. 

Félix  Delahaye,  fils  d’ Abraham,  petit  fermier  de  Normandie, 
naquit  en  mai  1767,  à Gaumont  (Seine- Inférieure)  et  fut,  à 17  ans, 
élève  jardinier  au  Jardin  botanique  de  l’Académie  de  Rouen.  Ses 
rapides  progrès  le  firent  remarquer  par  Varin,  directeur  de  ce  Jar- 
din 1,  qui  le  recommanda  à André  Thoüin,  alors  Jardinier-Chef  au 
Jardin  du  Roi,  qui  en  fit,  dès  1789,  le  chef  de  Culture  de  l’Ecole  de 
Botanique  où  ses  goûts  pour  l’étude  des  plantes  et  leur  culture  se 
développèrent  encore  et  contribuèrent  à faire  de  lui  un  des  plus 
remarquables  jardiniers  de  son  temps  et  cela  si  rapidement  que 
lorsque,  en  1791,  Louis  XVI  prépara  personnellement,  et  avec 
minutie,  comme  tout  ce  qu’il  faisait,  une  expédition  de  secours  pour 
retrouver  Lapérouse*  il  inclut  dans  la  liste  des  personnes  qui 
devaient  s’embarquer  à bord  de  La  Recherche  commandée  par  le 
contre-amiral  Bruni  d’ENTRECASTEAUx  le  « citoyen  Lahaie  » 2 en 
compagnie  de  La  Billardière  et  Deschamps,  naturalites,  et  du 
chanoine  Louis  Ventenat,  aumônier,  lui  aussi  naturaliste.  Cette 
expédition,  préparée  avec  les  plus  grands  soins,  ne  répondit  pas  aux 
espoirs  que  l’on  avait  mis  en  elle.  Son  équipage,  décimé  par  la  dys- 
senterie  et,  par  suite  de  l’état  de  guerre  existant  entre  notre  pays, 

1.  C’est  ce  Varin  qui  obtint  vers  1795  le  Lilas  Varin  ( Syringa  X chinensis  Wild. 
= S.  rothomagensis  A.  Rich.). 

2.  Comme  beaucoup  de  ses  contemporains,  afin  d’attirer  le  moins  possible  l’atten- 
tion sur  lui,  Delahaye  jugea  bon  de  distraire  de  son  nom  la  première  syllabe  qui  lui 
donnait  un  tantinet  l’air  aristocratique. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


— 254  — 

les  Pays-Bas  et  l’Angleterre,  vit  ses  navires  saisis,  ses  collections 
séquestrées  par  l’Angleterre.  Son  retour  s’avéra  plein  de  difficultés, 
et  les  rescapés  ne  revirent  la  France  que  le  12  mars  1796,  ramenés 
par  La  Minerve.  Malgré  ces  ennuis,  les  naturalistes  de  l’expédition 
firent  leur  métier.  Labillardière  et  Lahaie  collectèrent  un  nombre 
considérable  d’échantillons  d’herbi,er  et  de  graines.  Après  bien  des 
mésaventures,  les  collections  de  La  Billardière  parvenues  en 
Europe,  à la  suite  de  l’intervention  de  Banks,  lui  furent  rendues. 
Achetées  par  Webb,  elles  furent  ensuite  léguées  au  Musée  de  Flo- 
rence. Celles  de  Delahaye,  qui  étaient  très  importantes,  furent 
conservées  par  lui  et  augmentées  pendant  30  ans  des  récoltes  qu’il 
fit  dans  les^  différents  postes  de  jardinier-chef  qu’il  occupa  par  la 
suite. 

A sa  mort,  l’ensemble  des  plantes  qu?il  avait  mises  en  herbier 
avec  le  plus  grand  soin,  en  double  et  quelques  fois  en  triple  exem- 
plaire, se  montait  à plus  de  15.000  espèces,  tant  exotiques  qu’indi- 
gènes ou  cultivées. 

Guillaumin  1 donne  des  détails  sur  les  2.699  espèces  que 
Delahaye  auraient  ramenées  de  son  voyage  et  dont  les  échantillons 
sont  assez  pauvres,  ce  qui  laisserait  à supposer  que  la  meilleure 
partie  de  ses  récoltes  a été  dispersée  chez  des  particuliers  à la  suite 
de  la  vente  qui  en  fut  faite  par  sa  veuve  en  1830. 

En  même  temps  furent  vendues  des  collections  de  minéraux, 
coquilles,  ustensiles  de  ménage,  instruments  de  musique,  armes, 
habillements  et  « ornements  des  sauvages  des  diverses  contrées  des 
mers  du  Sud.  » 

Lorsque  Laignel,  commandant  La  Minerve,  ramena,  le  22  ven- 
tôse de  l’an  IV,  les  rescapés  de  l’expédition  d’ENTRECASTEAux, 
Delahaye  .n’était  pas  à son  bord,  il  ne  rentra  en  France  qu’en 
juillet  1797  à bord  de  la  frégate  La  Cibèle.  Son  journal,  retrouvé  chez 
un  antiquaire  parisien,  M.  Pironin,  en  1879,  en  même  temps  qu’une 
faible  partie  de  son  herbier,  et  le  tcut  acquis  par  le  Muséum,  nous 
permet  de  le  suivre  tout  au  long  de  son  périple  depuis  Ténériffe 
jusqu’aux  Indes  néerlandaises  en  passant  par  le  Cap  de  Bonne- 
Espérance,  la  Nouvelle-Hollande,  Amboine,  la  Nouvelle-Calédonie, 
le  détroit  de  Bouton  et  Sourabaya  où  il  débarqua  en  octobre  1793. 
(Des  fragments  ont  été  publiés  par  Guillaumin  dans  l’Océanie 
française,  1926) 1  2.  Il  y employa  son  temps,  comme  partout  ailleurs, 
à herboriser. 

Installé  à Batavia  en  novembre  1794,  il  s’y  adonna  à des  essais  de 
culture,  particulièrement  à celle  de  l’arbre  à pain3,  qui  n’était  pas, 

1.  Bull.  Muséum,  1910,  p.  358  ; 1922,  p.  109. 

2.  Voir  aussi  : Guillaumin  : Essais  d’ Acclimatation  au  cours  d’un  voyage  autour  du 
monde  au  XVIIIe  siècle,  in  Revue  d’Histoire  naturelle  appliquée,  lre  partie,  1926,  p.  252. 

3.  C.  R.  Assemblée  des  Professeurs  du  Muséum  du  4 floréal  an  IV. 


à cette  époque,  introduit  dans  les  serres  d’Europe.  A son  retour 
en  France,- il  rapporta,  du  reste,  un  de  ces  arbres  vivant  au  Muséum. 

Il  quitta  Batavia  en  janvier  1797  pour  se  rendre  à F Ile-de-France 
où  il  récolta  en  mars-avril  de  cette  même  année  280  espèces  de 
plantes.  Il  emporta  aussi  dans  des  boites  de  fer  blanc  une  grande 
quantité  de  graines,  de  plantes  vivantes  et  d’échantillons  d’histoire 
naturelle  lorsqu’il  quitta  cette  île  fin  avril  pour  s’embarquer  à bofd 
de  La  Cibèle. 

En  1798,  Félix  Delahaye  fut  nommé  jardinier-chef  des  pépinières 
de  l’Etat  à Versailles.  En  1805,  probablement  sur  la  recommanda- 
tion du  chanoine  Ventenat,  son  compagnon  d’expédition,  frère 
d’Etienne-Piérre  Ventenat,  à qui  nous  devons  la  si  belle  descrip- 
tion des  plantes  du  Jardin  de  l’Impératrice  Joséphine,  il  devint 
l’ordonnateur  du  magnifique  parc  de  la  Malmaison 1 qui,  au  dire  de 
ses  contemporains,  fut  « le  plus  beau  et  le  plus  riche  d’Europe  en 
plantes  rares  et  précieuses  ». 

Pendant  son  séjour  à Versailles,  Delahaye  songea  à fonder  un 
établissement  à son  nom,  projet  qu’il  mit  à exécution  dans  le  même 
temps  qu’il  prit  la  direction  des  jardins  de  la  Malmaison  dans  le 
but  d’assurer  une  certaine  aisance  à sa  famille  car  il  n’avait  guère 
confiance  dans  la  pérennité  de  l’Empire.  Il  fonda  vers  1805  une 
pépinière  où  il  se  retira  entièrement  à la  mort  de  Joséphine  en  1814 
pour  s’occuper  de  la  multiplication  des  végétaux  et  surtout  d’ Histoire 
naturelle. 

Il  mourut  le  28  août  1829,  laissant  deux  fils  et  une  fille  qui, 
mariée  à Pierre  Bertin,  fit  tellement  prospérer  l’établissement, 
qu’il  devint  l’un  des  plus  florisants  de  France  et  l’est  encore  sous 
l’habile  direction  des  frères  Moser,  à Versailles. 

Il  laissa  le  souvenir  d’une  grande  érudition,  d’un  esprit  très  juste, 
d’une  intègre  probité  et  d’un  certain  altruisme. 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 

1.  Au  Musée  de  la  Malmaison,  il  ne  reste  actuellement  aucune  pièce  d’archives 
intéressant  Félix  Delahaye. 


Complément  a la  Faune  des  Arachnides  de  Madagascar 


Par  Louis  Fage, 

Professeur  au  Muséum. 

Durant  un  court  séjour  fait  en  1945  dans  le  N.-O.  de  Madagascar, 
mon  collègue  J.  Millot  a recueilli  une  collection  d’ Arachnides  fort 
intéressante.  Il  a bien  voulu  me  confier  l’étude  des  Scorpions,  des 
Pédipalpes,  des  Opilions  et  de  quelques  Araignées  ramassés  par  lui 
dans  cette  région.  Ses  recherches  se  sont  étendues  au  domaine  sou- 
terrain ; plusieurs  grottes  ont  été  explorées  et  ont  fourni  un  matériel 
de  valeur  : un  Scorpion,  un  Pédipalpe,  deux  Opilions  ont  été  ainsi 
capturés  et  l’on  verra  tout  l’intérêt  de  ces  captures. 

Quant  à la  chasse  en  surface,  elle  a été  conduite  avec  méthode 
et  permet  d’apprécier  la  localisation  des  espèces  à une  région,  à 
un  faciès  déterminé.  En  somme,  il  s’agit  d’ Arachnides  récoltés  par 
un  Arachnologiste  et  cela  double  le  prix  des  récoltes. 

Scorpions. 

J’ai  déjà  consacré  à la  faune  des  Scorpions  de  Madagascar  un 
Mémoire  (1929)  où  toutes  les  espèces  jusque-là  connues  dans  la 
Grande-Ile  sont  étudiées  au  double  point  de  vue  de  leur  systéma- 
tique et  de  leur  distribution  géographique. 

Je  rappelle  que  cette  faune  se  compose  des  espèces  suivantes  : 

Buthidae.  — Grosphus  madagascariensis  [Gervais),  Gr.  hirtus  Kraepel, 
Gr.  flavopiceus  Kraepelin,  Gr.  bistriatus  Kraepelin,  Gr.  limbatus  (Po- 
cock)  et  sa  variété  annulata  Fage,  Gr.  Grandidieri  Kraepelin.,  Odonturus 
Baroni  (Pocock),  Uroplectes  Fisheri  nigrocarinatus  Kraepel,  Isometrus 
maculatus  (de  Geer),  I.  madagassus  Roewer  1943  x. 

Scorpionidae.  — Heteroscorpion  opisthacanthoïdes  (Kraepelin).  -Opis- 
thacanthus  magadascariensis  Kraepelin. 

# 

Toutes  ces  espèces  sont  spéciales  à la  Grande- Ile,  à l’exception  de 
Y Uroplectes,  églament  connu  en  Afrique  orientale  et  de  V Isometrus 
maculatus  cosmopolite. 

Maintenant;  nous  pouvons  ajouter  à cette  liste  une  espèce  nou- 
velle de  Buthidae  appartenant  au  genre  Babycurus  : B.  gracilis, 

1 II  est  difficile  de  se  faire  actuellement  une  opinion  sur  la  valeur  de  cette  dernière 
espèce. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


— 257 


nov.  sp.  et  faire  connaître  le  mâle  de  V H eteroscor pion  opisthacan - 
thoïdes.  Mais  ce  ne  sont  pas  à ces  seules  trouvailles  que  se  bornent  les 
captures  de  J.  Millot  ; il  a pris  en  outre  quatre  espèces  de  Grosphus, 
dont  la  présence  dans  cette  région  appelle  quelques  remarques. 

Remarques  sur  la  distribution  géographique 
du  genre  Grosphus. 

Dans  une  étude  antérieure,  j’ai  montré  combien  la  diversité  des 
climats  de  Madagascar  détermine  une  localisation  très  particulière 
des  Scorpions,  dont  les  uns  sont  propres  aux  régions  humides, 
chaudes,  ou  tempérées  par  l’altitude,  tandis  que  les  autres  sont 
caractéristiques  du  climat  tropical  sec,  voire  désertique,  qui  carac- 
térise la  plus  grande  partie  de  la  zone  O.  Or,  la  région  explorée  par 
J.  Millot  est  celle  du  Sambirano  qui  constitue,  comme  on  le  sait, 
au  milieu  des  régions  sèches  de  l’Ouest,  une  petite  enclave  partici- 
pant du  climat  tropical  chaud  et  humide  de  la  côte  E.  : les  alizés, 
se  heurtant  au  massif  montagneux  du  Tsaratanana  y déversent 
d’abondantes  pluies. 

J.  Millot  a donc  capturé  là  les  deux  espèces  caractéristiques  du 
climat  tropical  humide  de  la 'région  E.  : le  Gr.  madagascariensis  à 
Ambato  et  le  Gr.  hirtus  à Gabès  (près  Ambania)  et  à Nosy-Komba. 
En  bordure  S.  de  cette  région,  dans  la  presqu’île  d’Antonibé,  le  Gr. 
hirtus  fait  défaut,  mais  J.  Millot  y a trouvé  le  Gr.  madagasca- 
riensis, quelques  exemplaires  à coloration  pâle  du  Gr.  histriatus  qui, 
surtout  abondant  sur  les  collines  de  la  région  du  centre,  arrive  ainsi 
jusqu’à  la  plaine.  Le  Gr.  flavopiceus  s’y  rencontre  également,  de 
même  qu’en  bordure  N.  de  la  région  du  Sambirano  où  J.  Millot 
l’a  capturé  en  grand  nombre  au  S.  de  la  Manamjeby.  Sa  distribution 
est  analogue  à celle  de  V Opisthacanthus  madagascariensis  que 
Millot  a pris  en  abondance  d’une  part  dans  les  tsingy  d’Antonibé, 
d’autre  part  dans  la  partie  sud  de  la  grande  falaise  de  l’Ankarana. 

Au  sujet  de  la  localisation  de  ces  diverses  espèces,  J.  Millot  a 
bien  voulu  me  communiquer  les  renseignements  suivants  : « Cette 
localisation  obéit  le  plus  souvent  à un  déterminisme  d’une  surpre- 
nante précision  : en  quelques  kilomètres,  une  espèce  commune  devient 
totalement  absente.  Ainsi  la  région  du  Sambirano  est  délimitée  bio- 
logiquement par  les  Grosphus  avec  nne  rigueur  presque  déconcer- 
tante. 

« Par  ailleurs,  dans  la  partie  de  l’Ankaranana  située  au  sud 
de  la  Mananjeby,  territoire  minutieusement  prospecté,  Gr.  flavo- 
piceus et  Op.  madagascariensis  pullulent,  sans  que  leurs  domaines 
se  confondent.  Gr.  flavopiceus  règne  sans  partage  dans  la  plaine 
jusqu’au  pied  de  la  falaise  : on  l’y  capture  par  centaines,  alors 
que  l’on  n’y  trouve  pratiquement  pas  un  seul  Op.  madagascariensis. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


17 


— 258 


Mais  si  l’on  vient  à gravir  les  pentes  du  massif  calcaire,  à peine  s’est- 
on  élevé  de  quelques  mètres  que  le  tableau  change  du  tout  au  tout  : 
Gr.  flavopiceus  disparaît,  alors  que  chaque  pierre,  ou  presque,  abrite 
un  ou  plusieurs  Op.  madagascariensis ...  Ce  n’est  que  dans  une  bande 
frontière  très  étroite,  ne  dépassant  guère  une  quinzaine  de  mètres, 
que  l’on  peut  capturer  à la  fois  les  deux  espèces.  » 

Ainsi,  ces  nouvelles  captures  confirment  entièrement,  en  la  préci- 
sant, la  dépendance  de  la  localisation  des  espèces  vis-à-vis  des  carac- 
téristiques climatiques  si  tranchées  de  la  Grande- Ile  et  aussi,  semble- 
t-il,  de  la  nature  du  sol  : seules  les  espèces  du  climat  chaud  et  humide 
de  l’E.,  peuplent  la  région  du  Sambirano,  qui  est  bordée  au  N.  et  au 
S.  par  le  domaine  des  espèces  moins  exigeantes  à ce  point  de  vue  : 
les  Gr.  bistriatus  et  flavopiceus  et  YOpisthacanthus  madagascariensis. 

Babycurus  gracilis,  nov.  sp. 

Ç.  — Longueur  : tronc,  17  mm.  ; queue,  25  mm.  — Corps  et  appendices 
jaune  testacé  avec  quelques  tramées  brun  violacé  à la  face  supérieure  et  à 
la  face  inférieure  des  articles  des  pattes  ambulatoires  ; doigts  testacé 


rougeâtre.  Yeux  bien  pigmentés.  Céphalothorax  faiblement  granuleux 
par  places.  Dernier  sternite  abdominal  orné  de  quatre  carènes  granuleuses 
faiblement  indiquées.  Peigne  à 20  dents.  Carènes-  de  la  queue  formées  de 
très  fins  granules  sur  les  segments  antérieurs,  dernier  segment  entièrement 
lisse  en  dessus,  à peine  anguleux  ventralement  à l’emplacement  des 
carènes,  espaces  intercarénaires  lisses.  Face  interne  du  fémur  et  du  tibia 


— 259  — 


de  la  patte-mâchoire  avec  quelques  granulations  ; main  (fig.  1)  plus  étroite 
que  la  base  du  tibia,  sa  longueur  contenue  3 fois  et  1 /3  dans  celle  des 
doigts  ; 7 séries  obliques  de  granules  au  doigt  mobile,  non  comprise  la 
petite  série  distale  et  les  2 séries  basales  soudées,  qui  ne  sont  séparés  par 
aucun  granule  accessoire  ; vésicule  de  même  largeur  que  la  base  du  dernier 
segment,  pas  de  granule  accessoire  au  tubercule  situé  sous  l’aiguillon. 
Pattes  ambulatoires  grêles  : tibia  nullement  dilaté,  celui  de  la  dernière 
paire  7 fois  plus  long  que  large,  plus  court  que  le  fémur  dont  la  longueur 
égale  l’ensemble  des  deux  articles  proximaux  du  tarse. 

Cette  espèce,  dont  nous  ne  possédons  qu’un  individu,  est  remar- 
quablement caractérisée  par  sa  coloration  pâle,  par  l’allongement  de 
la  queue  et  des  appendices  et  notamment  par  celui  des  doigts  de  la 
main.  Elle  a été  recueillie  en  piégeant  dans  la  partie  profonde,  totale- 
ment obscure,  de  la  grotte  des  Fanihys  (Ankarana),  et  il  ne  semble 
pas  douteux  que  nous  ayons  affaire  à une  forme  nettement  troglobie. 

Le  genre  Babycurus  comprend  une  quinzaine  d’espèces  (v.  K.  Krae- 
pelin 1913  et  M.  Vachon  1940),  réparties  sur  le  continent 
africain,  les  unes  dans  l’Ouest  {B.  Ansorgei  Horst,  gigas  Kr.,  Bùtt- 
neri  Karsch,  Jacksoni  Poe.,  Johnstoni  Poe.),  les  autres  dans  l’Est 
(B.  ornatus  Werner,  centrurimorphus  Karsch,  subpunctatus  Borelli, 
somalicus  Hirst,  Zambonelli  Borelli,  Patrizii  Borelli,  crassimanus 
Caporiacco,  Taramassoi  Borelli,  Kirki  Pocock,  Wituensis  Kraepe- 
lin). Une  seule  espèce,  commune  en  Afrique  orientale,  le  B.  centruri- 
morphus, a été  signalée  au  N.-O.  de  Madagascar  ; elle  figure  tout  au 
moins  sous  cette  étiquette  dans  le  Musée  de  Berlin,  qui  possède  aussi 
des  exemplaires  de  l’Angola,  mais  elle  n’y  a pas  été  retrouvée  dans 
ces  localités.  S’agit-il  d’une  erreur  ou,  comme  le  pense  Kraepelin, 
d’importation  accidentelle  ? Ce  qui  est  certain  c’est  que  cette  espèce 
est  extrêmement  éloignée  du  B.  gracilis.  Celui-ci  se  rapproche  par 
certains  caractères  du  B.  Wituensis  d’Afrique  orientale  ; comme 
chez  ce  dernier  le  cinquième  sternite  abdominal  du  B.  gracilis  est 
pourvu  de  carènes,  le  doigt  mobile  porte  7 séries  de  granulations, 
sans  compter  la  petite  série  distale  et  les  deux  séries  proximales 
soudées,  les  espaces  intercarénaires  de  la  queue  sont  lisses  et  la 
vésicule  est  beaucoup  plus  petite  que  le  dernier  segment.  Mais  les 
deux  espèces  diffèrent  nettement  par  les  proportions  de  la  pince 
dont  les  doigts  sont  chez  l’espèce  cavernicolé  beaucoup  plus  longs  par 
rapport  à la  main  (8  : 2 au  lieu  de  4,3  : 5,  8)  et  le  point  de  soudure 
des  deux  séries  proximales  de  granulations  du  doigt  mobile,  qui 
chez  le  B.  wituensis  est  encore  marqué  par  un  granule  accessoire 
externe,  n’est  nuellement  indiqué  ici.  Enfin  la  queue  est  beaucoup 
plus  longue  que  le  tronc  (25  : 17)  alors  qu’elle  lui  est  égale  chez 
B.  wituensis  ($21  : 21). 


— 260  — 


Heteroscorpion  opisthacanthoïdes  (Kraepelin). 

Aux  cinq  individus  précédemment  signalés  de  cette  espèce  vien- 
nent s’ajouter  10  $ et  3 (J  adultes,  tous  capturés  par  Millot  à 
Nossi-Komba,  où  l’espèce  se  trouve  uniquement  dans  une  région 
assez  élevée  de  la  partie  E de  l’île.  C’est  de  cette  petite  île  que 
proviennent  la  Ç et  le  ^ jeune  qui  ont  servi  à Kraepelin  (1895) 
de  types  pour  sa  description. 

Rien  n’est  à ajouter  à la  description  de  la  femelle  que  nous  avons 
précédemment  donnée  (1929)  ; mais,  en  possession  de  mâles  adultes, 
nous  pouvons  compléter  utilement  la  description  de  l’espèce. 

Ces  3 mâles  mesurent  : 102,  112  et  145  mm.  Ils  sont  remarquables 
par  l’allongement  de  la  queue.  Les  longueurs  respectives  du  tronc  et 
de  la  queue  font  en  effet  : 37  : 65  ; 42  : 70  et  50  : 95.  On  voit  donc 
que  la  longueur  de  la  queue  peut  égaler,  pour  le  plus  grand  exem- 
plaire, presque  deux  fois  celle  du  tronc.  Le  premier  segment  caudal, 
le^plus  court,  est  aussi  long  que  le  céphalothorax,  et  le  dernier  seg- 
ment, le  plus  long,  peut  être  aussi  long  que  la  moitié  du  tronc.  Or, 
chez  la  femelle,  tronc  et  queue  sont  de  même  longueur. 

D’autre  part,  le  dernier  segment  abdominal  qui,  chez  la  femelle 
est  beaucoup  plus  large  à la  base  que  long,  est  chez  le  mâle  un  peu 
plus  long  que  large.  Enfin,  on  trouve  aux  peignes  de  oes  trois  mâles 
16  dents,  alors  qu’on  en  compte  12  chez  la  femelle. 

Dans  cette  espèce,  le  dimorphisme  sexuel  est  donc  très  marqué.  Je 
rappelle  que  Y Heteroscorpion  n’est  connu  que  des  deux  extrémités 
de  la  Grande-Ile,  d’une  part,  au  N.-O.  dans  la  région  de  Sambirano 
et  d’Ambilobé  et,  d’autre  part,  du  S.  E.  près  du  col  Sakalavana. 

Pédipalpes. 

Madagascar  ne  paraît  posséder  en  propre  aucun  Pédipalpe.  La 
seule  espèce  jusqu’ici  signalée  est  le  Phrynichus  bacillifer  Karsch. 
Mais,  comme  l’indique  Kraepelin  (1895),  sa  présence  y était  due 
vraisemblablement  à une  importation  accidentelle.  En  tout  cas, 
l’espèce,  commune  dans  l’E.  Africain,  ne  semble  pas  s’être  accli- 
matée dans  l’ile,  car,  malgré  de  nombreuses  et  minutieuses  recher- 
ches, elle  n’y  a jamais  été  retrouvée.  Quant  au  Charinus  dont  il  est 
question  ci-dessous,  il  appartient  également  à une  espèce  d’Afrique 
orientale. 

Charinus  Jeanneli  E.  S.  1936. 

E.  Simon  1936  proposa  cette  espèce  pour  deux  jeunes  individus  de 
4 et  5 mm.  de  longueur  provenant  de  la  grotte  C du  Kulumuzi  à 


— 261  — 


Tanga  (Afrique  orientale).  Dans  la  révision  que  j’ai  consacrée 
(1939)  aux  Charinus  africains  j’ai  indiqué  quelques  caractères  par 
lesquelles  cette  espèce  se  distingue  du  Ch.  seychellarum  Kr.,  sans 
pouvoir  être  toutefois  très  affirmatif  sur  la  validité  de  l’espèce  de 
Simon  étant  donné  le  faible  développement  des  types  examinés. 

Or,  le  professeur  Millot  a capturé  dans  le  massif  de  l’ Ankarana, 
sous  les  pierres,  des  pentes  de  la  partie  sud  de  la  falaise  calcaire, 
au  milieu  d’un  riche  peuplement  d’Opisthacanthus  madagascariensis, 
deux  exemplaires  que  je  rapporte  au  Ch.  Jeanneli  et  qui  mesurent 
8 et  10  mm.  Le  premier  est  un  pourvu  de  ses  gonopodes  et  le 
second  une  $ subadulte. 


Fig.  2.  — Charinus  Jeanneli  E.  S.,  front  vu  en  dessus  et  patte-mâchoire. 

Le  céphalothorax,  les  appendices,  principalement  les  pattes- 
mâchoires,  les  sternites  sont  bruns  olivâtres  et  nettement  granuleux. 
Le  front  est  rectiligne  (fig.  2)  et  c’est  là  un  caractère  qui  oppose  cette 
espèce  au  Ch.  seychellarum  dont  le  front  est  fortement  convexe. 
Le  fémur  de  la  patte-mâchoire  est  armé  de  3 fortes  épines  en  dessus 
et  en  dessous  et  son  tarse  ne  possède  en  dessus,  au  second  article, 
qu’une  seule  épine,  de  petite  taille,  située  au  tiers  proximal.  A la 
dernière  paire  de  pattes,  le  premier  article  du  tibia  est  de  même 
longueur  que  l’ensemble  des  autres  articles,  il  est  égal  au  métatarse  ; 
le  premier  article  du  tarse  est  de  même  longueur  que  l’ensemble  des 
quatre  articles  suivants. 


( 


/ 


— 262  — 

La  plupart  de  ces  caractères  s’opposent  à ceux  des^iutres  Charinus 
africains,  notamment  la  brièveté  du  premier  aticle  des  tarses  des 
pattes  ambulatoires  et  la  présence  d’une  seule  dent  au  second  article 
du  tarse  de  la  patte-mâchoire. 

Les  deux  autres  espèces  africaines  du  genre  Charinus,  l’une  Ch. 
seychellarum  a une  très  vaste  répartition,  on  la  trouve  aux  Sey- 
chelles, à Zanzibar  (Ch.  diblemma  E.  S.),  dans  les  îles  du  Golfe  de 
Guinée  et  dans  la  Guinée  française  ; l’autre,  Ch.  Milloti  Fage,  semble 
localisée  aux  grottes  du  Fouta-Djalon. 

Opilions. 

Deux  Opilions  seulement  figurent  dans  les  récoltes  de  J.  Millot  ; 
ils  appartiennent  à un  genre  dont  on  ignorait  encore  l’existence  à 
Madagascar,  mais  dont  les  affinités  précisent  celles  de  la  grande 
majorité  de  la  faune  spéciale  à la  Grande  Ile  avec  celle  de  l’Inde. 

Biantes  Milloti,  nov.  sp. 

Longueur  : Ç,  4 mm.  — Couleur  testacé  avec  les  scuta  I-IV,  les  der- 
niers segments  abdominaux  et  les  articles  des  pattes  rembrunis.  — Bord 
frontal  orné  d’un  tubercule  médian  (fig.  3),  scuta  I-IV  régulièrement  gra- 


nuleux ; scutum  V et  tergites  I-III  des  segments  libres  avec  une  rangée 
transverse  de  tubercules  plus  saillants  ; bords  latéraux  du  scutum  avec 
une  rangée  longitudinale  de  tubercules.  — Article  proximal  des  chéli- 
cères  lisse  sauf  quelques  tubercules  basilaires  ; article  distal  pourvu 


— 263 


de  quelques  granulations  piligères.  — Pattes-mâchoires  longues  de  8,1  mm. 
(fig.  4)  ; fémur  inerme  ; patella  dilatée  dans  sa  partie  distale  armée  d’une 
épine  inférieure,  sa  longueur  contenue  à peine  1 fois  et  un  tiers  dans 
celle  du  fémur  et  supérieure  à 2 fois  celle  du  tibia;  tibia  cylindrique,  5 fois 
plus  long  que  large,  un  peu  plus  long  que  le  tarse  et  armé  en  dessous  de 
3 longues  épines  externes  et  de  2 épines  internes  ; tarse  un  peu  plus  de 


Fig.  4.  — Bianles  Miïloli,  nov.  sp.,  Ç,  patte-mâchoire  face  externe. 

3 fois  plus  long  que  large,  armé  de  2 paires  de  longues  épines  infères  ; 
griffe  aussi  longue  que  le  tarse.  — Patte  I,  9,3  mm.  ; II,  18,5  mm.  ; III, 
12,5  mm.  ; IV,  16,5  mm.  — Tarses  : 3-5-5-5. 

Madagascar,  grotte  d’Anjohibé  (Andranoboka,  Nord  de  Majurrga). 
Un  seul  individu. 

Le  genre  Biantes,  tel  que  le  comprend  Roewer,  était  jusque-là 
inconnu  à Madagascar  ; c’est  par  erreur  que  Roewer  (1923,  p.  129 
et  130  ; 1927,  p.  299)  indique  le  B.  longimanus  E.  S.  de  Madagascar. 
En  réalité,  comme  il  le  signale  lui-même  p.  131,  cette  espèce  est 
d’Asie  méridionale  (Wagra-Karoor,  près  de  Gundacul,  district  de 
Bellary).  L’erreur  vient,  sans  doute,  de  ce  que  E.  Simon  (1885)  fait 
suivre  sa  description  des  mots  suivants  : « Nous  ajoutons  ici  la 
description  d’une  seconde  espèce  du  genre  Biantes , originaire  de 
Madagascar  ».  Mais  il  s’agit  du  B.  vittatus  E.  S.  dont  Roewer 
a fait  le  genre  Acrobiantes  caractérisé  par  la  présence  de  tubercules 
médians  sur  les  scuta  III  et  IV  et  par  l’absence  d’épine  distale  à la 
patella  de  la  patte-mâchoire. 

Outre  le  B.  longimanus , le  genre  Biantes  (sens.  Roewer)  compte 
5 espèces  : B.  parvulus  (Hirst)  des  Seychelles,  B.  fuscipes  Thorell  de 
Pinang  ; B.  atroluteus  Roew’er  et  conspersus  Roewer  de  l’Inde  et 
B.  oitellinus  Thorell  de  Sumatra. 

Très  différent  de  l’espèce  des  Seycheiles,  le  B.  Milloti  se  rapproche 
beaucoup  du  B.  vitellinus  de  Sumatra  dont  il  se  distingue  surtout 
par  les  proportions  fort  différentes  des  articles  de  la  patte-mâchoire 
et  en  particulier  par  le  grand  développement  de  la  patella. 


i 

— 264  — 

r 

Biantes  bicornis,  nov.  sp. 

Ç.  — Longueur  : 4,7  mm.  Couleur  testacé  rougeâtre  avec  les  fémurs, 
patella  et  tibia  rembrunis.  — Bord  frontal  orné  d’un  tubercule  médian  ; 
scuta  I à IV  régulièrement  et  faiblement  granuleux  ; scutum  IV  pourvu 


d’une  paire  médiane  de  longues  épines  dressées  ; scutum  V et  tergites  des 
segments  libres  avec  les  tubercules  de  la  rangée  postérieure  à peine  plus 
saillants  ; une  rangée  longitudinale  de  tubercules  sur  les  bords  latéraux 
du  scutum.  — Article  proximal  des  chélicères  chagriné  à la  base.  — Pattes- 
mâchoires  longues  de  6,5  mm.  ; fémur  inerme  ; patella  dilatée  dans  sa 
partie  distale  armée  d’une  épine  inférieure,  sa  longueur  contenue  1 fois 


Fig.  6.  — Biantes  bicornis,  nov.  sp.,  Ç,  patte-mâchoire  face  externe. 

et  demie  dans  celle  du  fémur  et  inférieure  à 2 fois  celle  du  tibia  ; tibia 
cylindrique  3 fois  plus  long  que  large,  un  peu  plus  long  que  le  tarse  et 
armé  en  dessous  de  3 longues  épines  externes  et  de  2 épines  internes  ; 
tarse  2 fois  et  demie  plus  long  que  large,  armé  de  2 paires  de  longues  épines 


— 265  — 


infères  ; griffe  aussi  longue  que  le  tarse.  — Pattes  avec  les  fémurs,  patellas 
et  tibias  granuleux  : 1,8,5  mm.  ; II,  14,5  mm.  ; III,  10  mm.  ; IY,  12  mm. 
— Tarses  : 3-5-5-5. 

Madagascar  Ankarana  : couloir  souterrain  de  la  rivière  Ankerika, 
1 seul  individu. 

Remarques  sur  la  systématique  des  Biantinae.  — - Cette 
espèce  ne  diffère  du  Biantes  M illoti  que  par  la  présence  de  la  paire 
d’épines  dressées  ornânt  le  scutum  IV,  par  ses  appendices  moins 
grêles,  et  la  présence  de  faibles  tubercules  aux  fémurs,  patellas  et 
tibias  des  pattes.  Si  l’on  s’en  tenait  à la  classification  de  Roewer 
(1923  et  1927)  elle  devrait  rentrer  dans  un  genre  différent  en  raison 
de  l’ornementation  spéciale  du  scutum  IV.  Elle  ne  pourrait  rentrer 
cependant  dans  le  genre  Eubiantes  Rwr.  qui  possède  bien  une  paire 
d’épines  médianes  sur  ce  scutum,  mais  seulement  2 paires  d’épines 
infères  au  tibia  de  la  patte-mâchoire.  Il  faudrait  donc  pour  cette 
espèce  ajouter  un  genre  nouveau  aux  14  genres  déjà  retenus  par 
Roewer,  dans  cette  petite  sous-famille  des  Biantinae. 

Une  telle  pulvérisation  des  genres,  qui  apparaît  comme  une  ten- 
dance nettement  marquée  chez  certains  systématiciens  et  en  parti- 
culier chez  Roewer  — qu’il  traite  des  Opilions  ou  des  Solifuges  — 
a le  grave  inconvénient  de  masquer  les  affinités  des  espèces,  et  par 
conséquent  de  méconnaître  la  valeur  de  la  coupure  générique  elle- 
même.  J’en  ai  déjà  fait  la  remarque  (1940  et  1945)  à propos  des 
T riaenonichidae. 

Or,  parmi  les  Biantinae,  on  distingue  d’abord  deux  grands  groupes 
d’espèces  que  différencie  nettement  la  formule  des  tarses  I. 

Dans  un  premier  groupe  ces  tarses  sont  composés  de  4 ou  5 articles. 
Les  espèces  ainsi  armées  appartiennent  aux  genres  Heterolacurbs 
Roewer.  Lacurbs  Roewer  et  Metalacurbs  Roewer  et  sont  propres 
à l’O.  Africain. 

Dans-  un  second  groupe  dont  les  tarses  I comptent  toujours 
3 articles,  il  y a lieu  de  distinguer  : 

1°  les  espèces  qui  ont  le  tibia  de  la  patte-mâchoire  armé  de 
2-2  épines  ; elles  sont  réparties  dans  les  genres  Spinibiantes  Roewer, 
Clinobiantes  Roewer,  Bientella  Roewer,  Metabiantes  Roewer  et 
Eubiantes  Roewer  qui  peuplent  l’O,  l’E.  et  le  S.  Africain. 

2°  les  espèces  qui  ont  le  tibia  de  la  patte-mâchoire  armé  de 
2-3  épines  (ou  2-4,  g.  Acudorsum  Loman  des  Seychelles)  ; ces  espèces 
appartiennent  aux  genres  Probiantes  Roewer  (Inde  péninsulaire), 
Biantes  Thorell  (Sumatra,  Asie  méridionale,  Seychelles,  Mada- 
gascar), Hoplobiantes  Roewer  (Birmanie),  Hinzuanius  Karls  (Abys- 
sinie, Comores,  Maurice)  et  Acrobiantes  Roewer  (Inde  péninsulaire, 
Sokotra,  Madagascar),  on  les  trouve  donc  répandues  dans  l’E. 


— 266  — 

j 

Africain,  sur  les  îles  qui  en  dépendent  et  aussi  dans  l’Inde  et  l’ïn- 
sulinde. 

Je  ne  possède  pas  les  matériaux  nécessaires  pour  entreprendre  la 
révision  de  cette  sous-famille  ; mais  il  me  semble  que  le  groupement 
ci-dessus,  en  accord  avec  la  distribution  géographique,  fait  ressortir 
l’importance  systématique  des  caractères  qui  doivent  être  à la  base 
de  cette  révision  et  laisse  entrevoir  la  possibilité  d’une  forte  réduc- 
tion du  nombre  des  genres. 

Madagascar  ne  possède  en  propre  que  les  deux  espèces  décrites 
ci-dessus  : B iantes  M illoti  et  bicornis  et  deux  représentants  du  genre 
voisin  Acrobiantes  : A.  vittatus  (E.  S.)  et  Hildebrandi  Roewer. 

Nous  n’avons  que  fort  peu  de  renseignements  sur  la  manière  de 
vivre  de  ces  Biantinae  ; le  fait  que  les  deux  Biantes  de  Madagascar 
ont  été  pris  dans  des  grottes  et  que  la  grotte  de  Shimoni  en  Afrique 
orientale  abrite  le  Metabiantes  Jeanneli  Roëwer,  laisse  supposer 
que  nous  sommes  en  présence  de  formes  qui,  comme  les  Scotelemon 
européens,  sont  attirés  par  l’humidité  et  pénètrent  facilement  dans 
les  cavernes. 

Araignées. 

Parmi  les  Araignées  rapportées  par  J.  Millot,  nous  n’avons  exa- 
miné que  trois  espèces,  provenant  des  grottes  d’Andavakobé  et 
d’Ankerika,  situées  au  N. -O.  de  l’île,  dans  le  massif  de  l’Ankarana  ; 
il  s’agit  d’une  grosse  Mygale,  Monocentropus  Lambertoni  Fage  et 
de  deux  espèces  appartenant  au  genre  Filistata. 

Le  Monocentropus  Lambertoni  Fage  (1922)  qui  est  la  plus  grosse 
Araignée  de  Madagascar  — elle  mesure  55  mm.  — a été  décrite  sur 
des  exemplaires  rapportés  de  Madagascar  par  Lamberton  qui  n’a 
pas  précisé  le  lieu  d’origine.  J.  Millot  en  a capturé  un  adulte  dans 
la  partie  profonde,  complètement  obscure,  de  la  grotte  d’Andava- 
kobé. Cette  espèce,  propre  à la  Grande  Ile,  a pour  unique  congénère 
le  M.  Balfouri  Pocock,  de  Sokotra. 

La  Filistate  qui  vit  dans  cette  même  grotte  d’Andavakobé  est  le 
Filistata  Decaryi  Fage  (1945)  précédemment  décrit  de  la  grotte 
d’Andoharano,  située  dans  la  vallée  du  Manoumbo  au  S. -O.  de 
Madagascar.  A la  description  originale,  je  puis  ajouter  que  les 
fémurs  sont  souvent  ornés  de  deux  anneaux  brunâtres,  l’un  proxi- 
mal, l’autre  distal,  que  l’aire  oculaire  du  mâle  est  nettement  sail- 
lante et  que  les  tibias  antérieurs  portent  non  pas  une  seule,  mais 
deux  épines  internes,  l’une  submédiane,  l’autre  subapicale. 

Mais,  dans  la  grotte  d’Ankerika,  J.  Millot  a trouvé  1 et  1 $ 
d’une  Filistate  qui  se  distingue  de  l’espèce  précédente  par  sa  taille 
beaucoup  plus  faible  (3  mm.),  sa  coloration  blanc  testacé  pour 


— 267 


le  céphalothorax  et  les  appendices,  brunâtre  concolore  pour  l’abdo- 
men, par  l’aire  oculaire,  nullement  saillante,  chez  le  mâle  dont 
les  tibias  de  la  première  paire  sont  armés  d’une  épine  interne  sub- 
médiane et  de  deux  paires  d’épines  subapicales,  les  autres  articles 
étant  mutiques.  Par  sa  taille,  la  coloration  du  céphalothorax,  la 
disposition  des  épines  tibiales,  cette  espèce  se  rapproche  de  F.  Gran- 
didieri  E.  S.  de  la  grotte  de  Sarondrano  située  sur  la  côte  E.  de 
Madagascar,  mais  le  mâle  ne  possède  pas,  comme  chez  celui-ci, 
d’épines  métatarsales.  Il  convient  d’attendre  d’autres  captures 
pour  décider  si  nous  avons  affaire  à une  autre  espèce. 

BIBLIOGRAPHIE 

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— 268  — 

* - . 

Un  Erythraeus  (Acarien)  nouveau  recueilli  a Mada- 
gascar (E.  Milloti  n.  sp.). 

* 

Par  Marc  André. 

L’animal  atteint  1680  [i  de  longueur  sur  780  (x  de  largeur. 


La  face  dorsale  de  l’idiosoma  est  uniformément  garnie  d’une  pilo- 
sité uniforme  composée  de  soies  lisses,  spiniformes,  toutes  égales, 
longues  de  60  [x. 


- Erythraeus  Milloti  M.  André. 

Fig.  1,  Palpe  maxillaire.  — Fig.  2,  Crête  métopique  et  les  yeux.  — Fig.  3*6,  tibias  et 
tarses  des  pattes  I-IV. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


- 269  — 


La  crête  métopique  (fig.  2)  est  formée  d’une  mince  bandelette 
longitudinale  médiane  dont  les  bords  s’écartent  pour  limiter,  à son 
extrémité  antérieure,  une  aréa  subtriangulaire  dans  laquelle  s’in- 
sèrent deux  soies  pseudostigmatiques  simples.  Le  bord  distal  de  la 
crête  porte  quatre  longues  soies  spinif  ormes.  Près  de  l’extrémité 
proximale  se  trouve  une  seconde  aréa,  cordiforme,  présentant 
également  deux  soies  sensorielles.  Une  rangée  de  fortes  soies,  unies, 
est  placée  le  long  de  chacun  des  bords  latéraux  de  la  crête  méto- 
pique. 

Au  niveau  de  la  moitié  postérieure  de  cette  crête  on  observe,  de 
chaque  côté,  un  œil  simple,  sessile. 

Les  palpes  maxillaires  (fig.  1)  sont  relativement  grêles,  allongés 
et  couverts  de  soies  simples.  L’avant-dernier  article  (tibia),  qui  ne 
porte  aucune  épine  caractéristique,  se  termine  par  une  courte  griffe 
recourbée.  Le  dernier  (tarse)  est  de  forme  globuleuse. 

Les  pattes,  toutes  plus  longues  que  l’idiosoma,  sont  particulière- 
ment bien  développées.  Celles  de  le.  première  paire  notamment 
atteignent  une  longueur  de  3000  p ; les  autres  ont  respectivement  : 
II,  2080  p ; III,  1900  p ; IV,  2830  p.  Les  tarses  (fig.  3-6)  sont 
relativement  courts  et,  dans  les  pattes  IV,  leur  longueur  n’atteint 
pas  la  moitié  de  celle  du  tibia  ; nous  donnons,  ci-dessous,  les  dimen- 
sions relatives  de  ces  deux  derniers  articles  : 

tarse  tibia 

longueur  largeur  longueur 


Pattes  I . ^ 300  110  630 

Pattes  II 210  100  320 

Pattes  III. 280  100  380 

Pattes  IV 230  100  520 


Les  tarses  sont  munis,  sur  toute  leur  face  ventrale  et  latéro- 
ventrale,  de  nombreuses  soies  courtes  dont  l’ensemble  constitue  une 
sorte  de  brosse  épaisse. 

Cette  nouvelle  espèce  est  représentée  par  un  seul  exemplaire 
recueilli  en  1945  à Tananarive  (Madagascar)  par  M.  le  Professeur 
J.  Millot. 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


Plusiocampa  DARGILANI  Moniez  (ApTÉRYGOTES  DIPLOURES) 
(Redescription). 

Par  B.  Condé. 

Note  présentée  par  M.  M.  André. 


Plusiocampa  Dargilani  Moniez  (=  Campodea  Dargilani  Meniez 
1894  = Campodea  staphylinusYiré  1897  (nec  Westwood)  pro  parte 
= Troglocampa  Dargilani  Denis  1930). 

L’espèce  fut  trouvée  en  abondance  par  R.  Moniez  (août  1893) 
« dans  toutes  les  parties  de  la  grotte  de  Dargilan  1,  courant  à la  sur- 
face des  stalactites  ».  Sa  description  originale  insiste  surtout  sur 
la  longueur  des  antennes  et  des  pattes,  elle  ne  fournit  aucun  rensei- 
gnement précis  permettant  de  reconnaître  l’animal. 

A.  Viré  (1897),  à son  tour,  y récolte  une  trentaine  d’exemplaires 
qu’il  considère  comme  une  variété  cavernicole  du  Campodea  sta- 
phylinus. 

J.  R.  Denis  (1923),  enfin,  en  possession  d’un  unique  exemplaire 
de  la  collection  Moniez,  redécrit  l’espèce.  Cette  redescription  reste 
encore  bien  insuffisante  en  raison  du  mauvais  état  de  la  préparation  ; 
Denis  donne  des  précisions  fort  intéressantes  sur  la  structure  des 
griffes,  des  articles  antennaires  et  des  styles,  mais  la  répartition  des 
macrochètes  thoraciques  et  abdominaux,  dont  l’importance  est 
capitale  en  taxonomie,  ne  put  être  observée  avec  certitude,  ni  le 
sexe  reconnu. 

Grâce  à l’amabilité  de  C.  Delamare-Deboutteville  j’ai  pu 
examiner  des  spécimens  récoltés  dans  la  grotte  de  Dargilan  par 
A.  Vayssière  en  août  1902  et  conservés  au  Muséum  de  Paris.  Ce 
précieux  matériel  qui  comprend  13  exemplaires  (7  <$,  6 Ç)  en  assez 
bon  état  me  permet  de  compléter  la  diagnose  de  Denis. 

Longueur  : 6-9  mm.  Coloration  blanc- jaunâtre  en  alcool.  Les 
soies  de  revêtement,  qui  sont  très  finement  ciliées  face  tergale,  le 
sont  plus  fortement  face  sternale. 

Tête  : Antennes  plus  longues  que  le  corps  (environ  4 /3),  faites  de 
40  à 48  articles  environ  2 fois  aussi  longs  que  larges.  Les  articles  III 
et  IY  portent  des  macrochètes  presque  lisses  ; les  III- VI  possèdent 
les  trichobothries  habituelles,  soit  2 tergales  sur  III- VI  et  1 sternale 
sur  IV-V. 

1.  Causse  Noir,  canton  de  Meyrueis,  Lozère. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  NVIII,  n°  3,  1946. 


271  — 


Thorax  (£ig.  1 A,  B,  C,  H)  : La  disposition  des  macrochètes  notaux 
est  la  suivante  : 


Méd.  ant.  Lat.  ant.  Lat.  post. 

Th.  1 1+1  4 + 4 2 + 2 

Th.  II... 1+1  2 + 2 2 + 2 

Th.  III  ' 1+1  2 + 2 2 + 2 


— 272  — 

Ces  macrochètes  sont  peu  différenciés  et  presque  complètement 
lisses  ; certains  présentent  quelques  barbules  minuscules  (jusqu’à  6), 
d’autres  ont  seulement  leur  extrémité  distale  bifurquée.  Au  pro- 
et  au  mésonotum,  l’un  des  macrochètes,  latéraux  postérieurs  — 
marqué  d’un  astérisque  sur  la  figure  1,  A et  C — est  fluctuant  : il 
peut  manquer  uni-  ou  bilatéralement. 

Les  soies  latérales  de  la  marge  postérieure  sont  un  peu  plus 
épaisses  que  les  médianes. 

La  longueur  des  pattes  a été  soulignée  par  MonIez  et  Denis  ; les 
postérieures  dépassent  l’extrémité  de  l’abdomen  de  la  longueur  de 
leur  tarse.  Les  fémurs  III  portent  1 macrochète  sternal  et  1 tergal 
(brisé  sur  la  fig.  1,  H)  vers  la  1 / 2 de  leur  longueur  et  un  groupe  de 
macrochètes  distaux.  Tibias  III  sans  macrochètes  pourvus  de  calcars 
densément  barbelés.  Les  tarses  montrent  face'  sternale  une  double 
rangée  de  soies  fortement  barbelées  ; à l’extrémité  distale  de  ces 
articles,  3 longues  soies  tergales  parfaitement  lisses  observées  p.ar 
Denis  (1923,  fig.  26  a).  Griffe  postérieure  à talon  bien  développé  ; 
griffe  antérieure  plus  petite  à talon  rudimentaire.  Soies  prétarsales 
lisses. 

Abdomen  (fig.  1 D,  E,  F,  G)  : Tergites  I-II  sans  macrochètes  ; 
ceux-ci  débutent  au  III  : 


Làt.  ant.  Lat.  post. 

Ab. III 1+1  0 

Ab.  IV 1+1  1 + 1 

Ab.  V 1+1  4 + 4 1 

Ab.  VI 1+1  4 + 4 (ou  3 + 3) 

Ab.  VII 1+1  4 + 4 


Sternites  Ï-VII  pourvus  de  19  à 22  macrochètes  (le  plus  souvent 
11  + 11)  richement  barbelés  dont  la  disposition  est  plus  ou  moins 
symétrique.  Sternite  VIII  avec  3 + 3. 

Les  styles  ont  14-18  soies,  toutes  ciliées,  et  1 sensille  sétiforme 
latéral  externe,  inséré  distalement.  Les  soies  apicale  et  sub-apicale 
sont  les  plus  volumineuses;  l’apicale  possède  une  petite  branche 
basilaire  ciliée  égale  au  1 /3  environ  de  la  branche  principale. 

Les  appendices  abdominaux  I sont  très  volumineux  (au  moins 
2 fois  aussi  larges  que  ceux  de  la  Ç),  leur  extrémité  distale,  aplatie 
en  palette,  porte  de  très  nombreux  poils  courts  et  coniques.  La 
marge  postérieure  du  sternite  I présente  une  étroite  bande  de  poils 
glabres,  d’ailleurs  peu  denses  ; ils  font  complètement  défaut  chez  un 
exemplaire  jeune  dont  les  appendices  abdominaux  I sont  encore 
peu  différenciés,  mais  dont  l’examen  de  la  papille  génitale  ne  laisse 
aucun  doute  sur  le  sexe. 

1.  Au  tergite  V,  les  macrochètes  latéraux  postérieurs  sont  de  longueur  inégale,  les 
deux  plus  latéraux  étant  les  plus  longs. 


— 273 


Ç Les  appendices  abdominaux  sont  subcylindriques  et  assez 
grêles. 

Je  ne  possède  que  des  fragments  de  cerques,  dont  les  plus  grands 
sont  2 fois  aussi  longs  que  le  corps.  Leur  revêtement  est  fait  de 
longues  soies,  toutes  barbelées  ; les  courtes  soies  des  verticilles  situés 
à l’extrémité  distale  des  articles  primaires  sont  aussi  ciliées. 

Affinités.  La  seule  disposition  des  macrochètes  méso-  et  méta- 
notaux  suffit  à distinguer  P.  Dargilani  de  tous  les  Plusiocampa 
actuellement  décrits. 


BIBLIOGRAPHIE 

1923.  Denis  (J.  R;).  Notes  sur  les  Aptérygotes.  I.  Sur  quelques  Aptéry- 
gotes  décrits  par  M.  Moniez  [Ann.  Soc.  ent.  Fr.,  XCII,  p.  209- 
236). 

1930.  Denis  (J.  R.).  Sur  la  faune  française  des  Aptérygotes.  XIe  note  : 

Diplures  avec  tableau  de  détermination  des  espèces  françaises 
(Bull.  Soc.  zool.  Fr.,  LV,  p.  19-41). 

1894.  Moniez  (R.).  Espèces  nouvelles  de  Thysanoures  trouvées  dans  la 
grotte  de  Dargilan  (Rev.  biol.  Nord  de  la  France,  VI,  p.  81-86). 

1897.  Viré  (A.).  Le  Campodea  staphylinus  Westwood,  et  ses  variétés 
cavernicoles  (Bull.  Mus.,  III,  p.  89-95). 

Laboratoire  de  Zoologie  générale  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Nancy 
et  Laboratoire  d’ Entomologie  du  Muséum. 


/ 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


18 


— 274 


Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la  Collec- 
tion du  Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum 
national  D’Histoire  naturelle.  — il  Bryozoaires  actuels 
du  MAROC  ET  DE  MAURITANIE  FIGURÉS  PAR  F.  CANU  ET 
B.  S.  BASSLER  (1925-1928), 

t 

Par  E.  Buge. 

Note  présentée  par  M.  J.  Sornay. 

Le  matériel  dont  la  liste  fait  l’objet  de  la  présente  note  provient 
des  dragages  du  Boula  (1922-1923),  du  Vanneau  (1923-1926)  et  de 
diverses  collections  dont  Canu  donne  la  liste  (1925,  p.  9).  Il  a été 
figuré  dans  deux  publications  successives  : 

Canu  (F.),  Bassler  (R.  S.)  1925.  Les  Bryozoaires  du  Maroc  et  de  Mauri- 
tanie. 1er  mémoire.  Mém.  Soc.  Sci.  Nat.  Maroc , 1925-X. 

Canu  (F.),  Bassler  (R.  S.)  1928.  Les  Bryozoaires  du  Maroc  et  de  Mauri- 
tanie. 2e  mémoire.  Mém.  Soc.  Sci.  Nat.  Maroc , 1928-XVIII. 

La  totalité  du  matériel  étudié,  ou  tout  au  moins  figuré,  se  trouve 
probablement  dans  la  Collection  Canu  et  j’en  ai  retrouvé  la  plus 
grande  partie.  Les  espèces  non  récupérées  (3  types  et  5 figurés)  ne 
sont  certainement  pas  définitivement  perdues,  mais  se  retrouve- 
ront au  fur»  et  à mesure  du  rangement  de  cet  immense  et  pré- 
cieuse collection. 

L’état  des  échantillons  est  très  bon,  meilleur  que  celui  de  ceux  du 
Patagonien.  Cela  tient  au  fait  de  leur  étude  relativement  récente 
et  de  leur  « âge  » actuel  : en  effet  les  individus  fossiles  ont  subi,  pen- 
dant leur  fossilisation,  des  modifications  physiques  et  chimiques 
se  répercutant  après  leur  récolte.  Je  n’indiquerai  donc  l’état  de  con- 
servation que  dans  les  cas  où  la  colonie  a subi  des  traumatismes 
ultérieurs  (fractures)  ou  a été  égarée. 

Les  localités  de  récolte  sont  souvent  des  stations  du  Vanneau, 
indiquées  uniquement  par  un  numéro  ; je  les  réunies  sous  l’appella- 
tion générale  de  « Côtes  du  Maroc  ».  Il  faut  enfin  signaler  la  présence 
dans  les  individus  figurés  de  spécimens  provenant  d’Oran  ou  du 
Pliocène  d’Italie. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  Î946. 


r 


— 275 


ORDRE  DES  CYCLOSTOMES 

Famille  des  Entalophoridês  : Entalophora  proboscidea  Milne- 
Edwards,  1838.  — • Figuré.  Canu  et  Bassler,  1928,  p.  69,  pl.  IX, 
fig.  9.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Mesenteripora  eudesiana  Manzoni,  1877.  — Figuré.  — Canu 
et  Bassler,  1925,  p.  71,  pl.  VII,  fig.  27.  ■ — Actuel:  Côtes  du  Maroc. 

— Colonie  non  retrouvée. 

Famille  des  Diastoporidés  : Bérénice  a sarniensis  Norman, 
1854.  — Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  65,  pl.  X,  fig.  2-5.  — 
Actuel  : Côtes  du  Maroc.  ■ — La  colonie  figurée,  fig.  6,  n’a  pas  été 
retrouvée. 

Famille  des  Plagioéciidés  : Stathmepora  dorsalis  Waters  1879. 

— Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1927,  p.  66,  pl.  IX,  fig.  5,  9,  13,  15. 

— Actuel  : Côtes  du  Maroc  et  Oran  (Algérie). 

Famille  des  Tubuliporides  : Idmonea  notomale  Busk,  1875.  — ■ 
Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  74,  pl.  X,  fig.  7-8.  — Actuel  : 
Côtes  du  Maroc. 

Idmonea  tenuis  Canu  et  Bassler,  1928.  — Type.  — Canu  et 
Bassler,  1928,  p.  73,  pl.  XII,  fig.  7-12.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

— Type  disparu. 

Tubulipora  biserialis  Canu  et  Bassler,  1925.  — Type  . — Canu 
et  Bassler,  1925,  p.  68,  pl.  VIII,  fig.  1-6.  — Actuel  : Modagor 
(Maroc).  — Une  des  colonies  a été  brisée. 

Tubulipora  ingens  Canu  et  Bassler,  1928.  - — Type.  — Canu 
et  Bassler,  1928,  p.  71,  pl.  XI,  fig.  1-7.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Tubulipora  parvus-serpens  Canu  et  Bassler,  1928.  — Type.  — 
Canu  et  Bassler,  1928,  p.  72,  pl.  XII,  fig.  1-6.  — Actuel  : Côtes 
du  Maroc. 

Famille  des  Lichenoporides  : Lichenopora  hispida  Fleming, 
1828.  — Figuré.  ■ — - Canu  et  Bassler,  1928,  p.  76,  pl.  X,  fig.  1. — 
Actuel  : Côtes  du  Maroc. 


ORDRE  DES  CHEILOSTOMES 

Famille  des  Membraniporidés  : Membranipora  fusca  Canu  et 
Bassler,  1925.  — Type.  — Canu  et  Bassler,  1925,  p.  11,  pl.  II, 
fig.  6-8.  — Actuel  : Baie  du  Repos,  Port-Etienne  (Mauritanie). 

Famille  des  Electrinidés  : Electra  robusta  Canu  et  Bassler,  1928. 
— Type.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  13,  pl.  I,  fig.  1.  — Actuel  : 
Cap-Bla  îo  (Mauritanie).  — L’échantillon  figuré,  indiqué  conservé 
en  alcool,  est  en  réalité  monté  en  cellule.  Il  en  existe  trois  colonies. 


276 


Electra  verticillata  Ellis  et  Solander,  1786.  — Figuré.  — • 
Canu  et  Bassler,  1925,  p.  12,  pl.  II,  fig.  1-3.  — - Actuel  : Mogador 
(Maroc). 

Famille  des  Flustridés  : Spiralaria  strictocella  Canu  et  Bassler, 
1925.  — Type.  — Canu  et  Bassler,  1925,  p.  13,  pl.  I,  fig.  1-3.  — 
Actuel  : Côtes  du  Maroc.  — Les  spécimens  sont  légèrement  altérés. 

Famille  des  Microporidés  : Gargantua  bidens  Busk,  1859.  — 
Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1925,  p.  17,  pl  II,  fig.  4.  — Actuel  : 
Côtes  du  Maroc.  — Echantilon  disparu. 

Famille  des  Calpensiidés  : Discoporella  doma  d’Orbigny,  1851. 

— Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  23,  pl.  II,  fig.  1-4.  — Actuel  : 
Cap-Blanc  (Mauritanie).  — Les  spécimens  sont  montés  en  cellule 
et  non  conservés  en  alcool.  Leur  conservation  est  excellente. 

Famille  des  Cellariidés  : Cellaria  elongata  Canu  et  Bassler, 
1928.  — Type.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  24,  pl.  II,  fig.  7-9. — • 
Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Cellaria  triangulata  Canu  et  Bassler,  1925.  — ■ Type.  — - Canu 
et  Bassler,  1925,  p.  20,  pl.  I,  fig.  4-5. — Actuel  : Mazagan  (Maroc). 

— Etat  de  conservation  très  médiocre. 

Famille  des  Bugulidés  : Bugula  neritina  Linné,  1758.  — Figuré. 

— Canu  et  Bassler,  1925,  p.  16,  pl.  I,  fig.  6-8.  — Actuel  : Casa- 
blanca (Maroc). 

Famille  des  Cribrilinidés  : Puellina  innominata  Couch,  1844.  — - 
Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  27,  pl.  II,  fig.  5-6.  — - Actuel  : 
Côtes  du  Maroc. 

Puellina  venusta  Canu  et  Bassler,  1925.  — Type.  — - Canu  et 
Bassler,  1925,  p.  22,  pl.  II,  fig.  5.  — • Actuel  : Côtes  du  Maroc.  — - 
Assez  bon  état. 

Famille  des  Stomachetosellidés  : Bagionula  palmata  Canu  et 
Bassler,  1925.  - — - Type.  — Canu  et  Bassler,  1925,  p.  49,  ^pl.  V{ 
fig.  1-5.  — Actuel  : Mogador  (Maroc)..  — Les  spécimens  ont  été 
teintés  en  bleu  pour  l’étude.  Une  des  colonies  a une  branche  brisée. 
Famille  des  Schizoporellidés  : Arthropoma  cecilii  Audouin,  1826. 

— Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  29,  pl.  11,  fig.  10.  — 
Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Calloporina  decorata  Reuss,  1847.  — Figuré.  — Canu  et 
Bassler,  1928,  p.  39,  pl.  IV,  fig.  5.  — - Actuel  : Oran  (Algérie).  — - 
Echantillon  disparu. 

Escharoides  megarostris  Canu  et  Bassler,  1928.  — Type.  — 
Canu  et  Bassler,  1928,  p.  36,  pl.  IV,  fig.  1.  — Actuel  : Côtes  du 
Maroc. 

Hippodiplosia  foliacea  Solander,  1786.  — Figuré.  — Canu  et 
Bassler,  1928,  p.  32,  pl.  III,  fig.  12-13.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 


277 


Hippodiplosia  granulosa  Canu  et  Bassler,  1925.  — • Type.  — 
Canu  et  Bassler,  1925,  p.  31,  pl.  Î1T,  fig.  2-3.  — Actuel  : Tétouan 
(Maroc).  — Le  type  n’a  pas  été  retrouvé. 

Lëpralia  oranensis  Waters,  1918.  — ■ Figuré.  — Canu  et  Bass- 
ler, 1928,  p.  33,  pl.  III,  fig.  8-10.  — Actuel  : Cap-Blanc  (Mauri- 
tanie). ■ — • La  colonie  est  légèrement  usée. 

Microporella  coronata  Audouin,  1826.  — Figuré.  ■ — Canu 
et  Bassler,  1925,  p.  37,  pl.  III,  fig.  4.  — Actuel  : Fedhala  (Maroc). 

Microporella  laticella  Canu  et  Bassler,  1928.  — Type.  — 
Canu  et  Bassler,  1928,  p.  40,  pl.  IY,  fig.  3.  — Actuel  : Côtes  du 
Maroc.  — - Type  non  retrouvé. 

Microporella  lepralioides  Canu  et  Bassler,  1925.  — Type.  — 
Canu  et  Bassler,  1925.  p.  37,  pl.  III,  fig.  5.  — Actuel  : Mazagan 
(Maroc).  — Le  type  est  en  très  bon  état.  En  1928,  dans  leur  deuxième 
mémoire,  ils  ont  refiguré  des  spécimens  dragués  par  le  Vanneau  qui 
n’existent  plus  dans  la  Collection  Canu  (p.  40,  pl.  IV,  fig.  4). 

Schizomavella  grandiporosa  Canu  et  Bassler,  1925.  — Type.  — 
Canu  et  Bassler,  1925,  p.  26,  pl.  III,  fig.  1.  — Actuel  : Fedhala 
(Maroc). 

Schizomavella  linearis  Hassal,  1841.  — Figuré.  — Canu  et 
Bassler,  1928,  p.  30,  pl.  111,  fig.  1-6.  - — • Actuel  : Côtes  du  Maroc.  — • 
Colonies  légèrement  altérées. 

Schizoporella  fallax  Canu  et  Bassler,  1928.  — Type.  ■ — Canu 
et  Bassler,  1928*  p.  32,  pl.  III,  fig.  12-13.  - — Actuel  : Côtes  du 
Maroc. 

Stephanosella  biaperta  Michelin,  1842.  — • Figuré.  — Canu 
et  Bassler,  1928,  p.  32,  pl.  III,  fig.  7.  • — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Famille  des  Smittinidés  : Codonellina  atlaIntica  Canu  et  Bass- 
ler, 1928.  — Type.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  47,  pl.  VI,  fig.  1. 
— Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Palmicellaria  skenei  Solander,  1786.  — Figuré.  — Canu  et 
Bassler,  1928,  p.  46,  pl.  IV,  fig.  2.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc.  • — 
Une  des  branches  de  la  colonie  figurée  est  brisée,  mais  la  portion 
photographiée  n’est  pas  affectée  par  cette  fracture. 

Porella  remotorostrata  Canu  et  Bassler,  1928.  — Type.  — • 
Canu  et  Bassler,  1928,  p.  44,  pl.  IV,  fig.  7-8.  — Actuel  : Cap-Blanc 
(Mauritanie). 

Smittina  porosa  Canu  et  Bassler,  1928.  • — Type.  — • Canu  et 
Bassler,  1928,  p.  43,  pl.  IV,  fig.  6.  — • Actuel  : Côtes  du  Maroc.  — 
Le  type  de  la  côte  atlantique  est  en  bon  état  et  il  existe  d’excellents 
échantillons  de  la  Méditerranée. 

Famille  des  Rétêporidés  : Schizoretepora  longiseta  Canu  et 
Bassler,  1928.  — Type.  — • Canu  et  Bassler,  1928,  p.  51,  pl.  IV, 
fig.  7-10.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 


— 278 


Schizoretepora  pungens  Canu  et  Bassler,  1925.  — • Type.  — 
Canu  et  Bassler,  1925,  p.  45,  pl.  IV,  fig.  1-3.  — Actuel  : Côtes  duy 
Maroc. 

! Schizotheca  AvicuLiFERA  Canu  et  Bassler,  1925.  — Type.  — • 
Canu  et  Bassler,  1925,  p.  49,  pl.  III,  fig.  6-9.  — Actuel  : Mazagan 
(Maroc). 

Famille  des  Adéonidés  : Adeonella  polystomella  Reuss,  1847. 

■ — Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  52,  pl.  VI,  fig.  2-6.  — - 
Actuel  : Cap-Blanc  (Mauritanie).  — • Les  figures  ont  été  certainement 
très  retouchées.  Le  spécimen  correspondant  à la  figure  2 n’existe 
plus  dans  la  collection. 

Famille  des  Hippopodinidés  : Cheiloporina  cxrcumcincta  Ne- 
viani,  1896.  — Figuré.  — - Canu  et  Bassler,  1928,  p.  52,  pl.  VII, 
fig.  1.  — Actuel  : Oran  (Algérie). 

Famille  des  Celléporidés  ; Cellepora  birostrata  Canu  et  Bassler, 
1928.  — - Type.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  54,  pl.  VII,  fig.  5.  — • 
Actuel  : Cap  Blanc  (Mauritanie). 

Costazia  incrassata  Lamarck  var.  attenuata  Canu  et  Bassler, 
1925.  — • Type.  — Canu  et  Bassler,  1925,  p.  59,  pl.  VI,  fig.  1-4.  — - 
Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Costazia  boryi  Audouin,  1826.  — Figuré.  — Canu  et  Bassler, 
1925,  p.  61,  pl.  VII,  fig.  26.  — Actuel  : Tétouan  (Maroc). 

Costazia  parvula  Canu  et  Bassler,  1928.  — Type.  — Canu  et 
Bassler^  1928,  p.  60,  pl.  VIII,  fig.  6-8.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Costazia  retusa  Manzoni,  1875.  — • Figuré.  — Canu  et  Bassler, 
1925,  p.  60,  pl.  VI,  fig.  7-8.  — Actuel  : Mazagan  (Maroc). 

Holoporella  compressa  Canu  et  Bassler,  1928.  ■ — ■ Type.  — ' 
Canu  et  Bassler,  1928,  p.  55,  pl.  VII,  fig.  2-4.  — Actuel  : Côtes 
du  Maroc. 

Holoporella  grandiporosa,  Canu  et  Bassler,  1925.  — Type. — 
Canu  et  Bassler,  1925,  p.  54,  pl.  IV,  fig.  4-6.  — • Actuel  : Côtes  du 
Maroc. 

Omalosecosa  ramulosa  Linné,  1766.  • — • Figuré.  ■ — Canu  et 
Bassler,  1925,  p.  55,  pl.  V,  fig.  6.  - — ■ Actuel  : Côtes  du  Maroc.  — 
Aucun  spécimen  de  cette  espèce,  en  provenance  de  l’Atlantique, 
n’existe  dans  la  collection,  bien  que  Canu  indique  un  grand  nombre 
d’échantillons  récoltés. 

Schismopora  areolata  Canu  et  Bassler,  1925.  • — ■ Type.  — • Canu 
et  Bassler,  1925,  p.  57,  pl.  V,  fig.  7-11.  — - Actuel  : Côtes  du  Maroc 
(Tanger,  Rabat,  Fedhala).  — ■ Une  des  colonies  est  brisée. 

Schismopora  cantabra  Barroso,  1919.'—  Figuré . — Canu  et 
Bassler,  1928,  p.  58,  pl.  VII,  fig.  6-10.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Schismopora  coronopus  Busk,  1859.  — Figuré.  — • Canu  et 


Bassler,  1928,  p.  58,  pl.  VIII,  fig.  1-5.  — Actuel  : Côtes  du  Maroc. 

Schismopora  liouvillei  Canu  et  Bassler,  1925.  — Type.  — 
Canu  et  Bassler,  1925,  p.  58,  pl.  VI,  fig.  5-6.  — Actuel  : Tétouan 
(Maroc). 

Famille  des  Chapperiidés  : Chapperia  annulus  Manzoni,  1869.  — 
Figuré.  — Canu  et  Bassler,  1928,  p.  61,  pl.  IX,  fig.  1-2,  5.  — 
Actuel  : Côtes  du  Maroc.  — Les  spécimens  de  Farnesina  et  Palerme 
(Pleistocène)  figurés  pour  comparaison  (fig.  3-4)  n’ont  pu  être 
retrouvés. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


280  — 


Sur  une  Holothurie  de  Quoy  et  Gaimard,  type  d’un  nou - 

VEAU  GENRE  : PLESIOCOLOCHIRUS  N.  G. 

Par  Gustave  Cherbonnier. 


En  examinant  les  échantillons  rapportés  par  Quoy  et  Gaimard, 
en  1829,  et  en  consultant  la  littérature  s’y  rapportant,  on  est  amené 
à constater  combien  les  auteurs  éprouvèrent  de  difficultés  pour 
classer  dans  un  genre  connu  'une  holothurie  très  curieuse  : Holo- 
thuria  spinosa. 

Une  étude  détaillée  des  échantillons  du  Muséum  m’a  conduit  à 
créer,  pour  cette  espèce  et  pour  quelques  formes  voisines,  un  genre 
nouveau  : Plesiocolochirus,  dont  j’établirai  plus  loin  la  diagnose. 


Plesiocolochirus  spinosus  (Quoy  et  Gaimard,  1833). 

1833.  Holothuria  spinosa  Quoy  et  Gaimard.  L’  « Astrolabe  ».,  vol.  4, 
p.  118-120,  pl.  7,  fig.  1-10. 

1835.  Cladolabes  spinosus  Brandt,  Prodomus,  p.  74. 

1867.  Stolus  firmus  Selenka.  Beitr.,  p.  356,  pl.  XX,  fîg.  118-119. 

1867.  Ocnus  spinosus  Semper.  Holothurien,  p.  55. 

1868.  Colochirus  spinosus  Selenka.  Nachtr.  in  : Zeitschr.  f.  wiss.  Zool. 

Bd.  18,  p.  117. 

1868.  Thyone  spinosa  Semper.  Holothurien,  p.  238-239-243. 

1881.  Colochirus  spinosus  Yon  Marenzeller.  Neue  Holoth.  von  Japan  u. 
China,  Bd.  31,  p.  129-132. 

1884.  Stereoderma  validum  Bell.  « l’Alert  »,  p.  150-151,  pl.  IX,  fîg.  E,  a-f. 

1885.  Thyone  spinosa  Lampert.  Reisen  im  Arch.  d.  Philippinen.  Die 

Seewalzen.  Holothurioidea,  p.  157. 

1886.  Colochirus  spinosus  Théél.  Challenger,  p.  75-77,  pl.  XIV,  fîg.  3-4, 

pl.  VI,  fig.  12,  p.  120. 

1889.  Colochirus  spinosus  Lampert.  Der  « Gazelle  »,  p.  825-826. 

Si  l’on  se  reporte  à la  description  et  aux  figures  de  Quoy  et  G ai- 
mard,  l’animal  vivant  présente  les  caractéristiques  suivantes  : forme 
ovalaire  rappelant  celle  d’un  petit  concombre  ; anus  effilé  entouré  de 
huit  pointes  faisant  un  peu  saillie  à l’extérieur.  D’après  le  texte, 
le  corps  de  l’animal  Serait  entièrement  rouge,  mais  sur  la  fig.  1 de  la 
planche  7,  le  bivium  seul  est  rouge,  le  trivium  étant  gris.  Epines 
latérales  violacées,  au  nombre  de  douze.  Bouche  festonnée  ; péris- 
tome  d’un  rouge  plus  intense  que  le  reste  du  corps.  Neuf  tentacules 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


281  — 


(peut-être  dix  en  supposant  qu’il  y en  ait  un  d’avorté),  rougeâtres, 
très  ramifiés,  avec  une  tache  brune  à la  base  de  chacun  d’eux.  Corps 
entier  de  l’animal  recouvert  de  petites  plaques  polygonales  percées 
de  trous  marquant  l’emplacement  des  pédicelles  ventraux  et  dor- 
saux. Pieds  disposés  sans  ordre.  Anneau  calcaire,  de  forme  imprécise, 
biponctué  de  brun.  Une  grosse  vésicule  de  Poli,  tachetée  de  violet, 
une  touffe  de  gonades  violacées,  formées  de  tubes  court,  assez  gros 
et  simples.  Tube  digestif  ayant  trois  ou  quatre  fois  la  longueur  du 
corps,  de  couleur  jaunâtre,  sans  renflement  stomacal.  Un  gros 
cloaque  dans  lequel  débouchent  deux  poumons  peu  ramifiés.  Muscles 
longitudinaux  larges,  muscles  rétracteurs  puissants. 

Les  huit  échantillons  rapportés  par  Quoy  et  Gaimard,  sont  de 
Port-Jackson,  Rade  de  Sydney  (Australie).  Longueur  axiale  : 
64  mm.,  53  mm,  46  mm.,  43  mm.,  38  mm.,  soit  cinq  exemplaires  en 
bon  état  ; un  sixième  ne  possède  plus  que  son  enveloppe  crétacée  ; 
les  deux  derniers  ont  été  disséqués  de  telle  façon  que  leur  mensura- 
tion est  impossible.  L’échantillon  type  est  celui  dont  la  taille  atteint 
64  mm.,  ce  qui  correspond  aux  dimensions  de  l’animal,  moins  les 
tentacules,  dessiné  pl.  7,  fig.  1 par  Quoy  et  Gaimard.  Aucun  autre 
exemplaire  n’a  les  dimensions  des  deux  spécimens  des  fig.  2 et  3. 

Tous  sont  dépigmentés  et  ne  présentent  plus  qu’une  coloration 
jaune  sale,  ponctuée  de  brun,  plus  sombre  dorsalement  que  ven- 
tral ement.  Tentacules  invaginés.  Tégument  assez  épais  (0,6  à 
0,8  mm.),  bourré  de  spiculés  et,  de  ce  fait,  extrêmement  rigide, 
rendant  impossible  toute  contraction  importante  de  l’animal  ; ce 
qui  explique  la  remarque  de  Quoy  et  Gaimard  que  l’animal  ne 
rejette  pas  ses  viscères  lors  de  la  capture. 

Si  l’on  mesure  les  six  échantillons  en  respectant  la  convexité 
ventrale  et  la  concavité  dorsale,  on  obtient  les  dimensions  suivantes, 
calculées  en  millimètres  : 


Longueur  ventrale 

91 

82 

77 

71 

68 

66 

Longueur  dorsale 

59 

46 

48 

46 

51 

45 

Lig.  droite  bouche-anus.  . . . 

53 

37 

43 

39 

50 

49 

Hauteur  médiane 

17 

17 

17 

16 

16 

15 

L’espèce  présente  un  très  net  raccourcissement  du  bivium  et 
corrélativement,  un  allongement  considérable  du  trivium,  dont  la 
longueur  peut  atteindre  le  double  de  celle  du  bivium.  Caractère  que 
l’on  retrouve  chez  les  Psolinae,  chez  certaines  espèces  du  genre 
Ypsilothuria  et  chez  les  Rhopalodinidae  où  la  face  dorsale  est  réduite 
à quelques  millimètres.  La  courbure  a pu  s’accentuer  au  cours  de  la 
fixation,  mais  les  figures  de  Quoy  et  Gaimard,  la  hauteur  médiane 
à peu  près  constante  et  la  forme  en  cheminée  de  la  région  anale 


/ 


— 282  — 

prouvent,  sans  aucun  doute  possible,  que  le  raccourcissement  dorsal 
et  l’allongement  ventral  existent  bien  chez  l’animal  vivant. 

Bouche  fermée,  comme  chez  les  Colochirus  typiques  et  chez  les 
Psolus,  par  cinq  larges  valves,  coniques,  terminées  chacune  par 
deux  petites  pointes  calcaires.  Ces  valves  portent  de  cinq  à dix  pédi- 
celles. 

La  disposition  des  tubes  ambulacraires  est  assez  difficile  à saisir. 
On  constate  cependant  immédiatement  qu’ils  sont  beaucoup  plus 
nombreux  sur  le  trivium  que  sur  le  bivium.  Sur  l’échantillon  dont 
il  ne  reste  plus  que  l’enveloppe  crétacée,  j’ai  pu  faire  les  observations 
suivantes,  qui  se  sont  trouvées  confirmées  par  l’examen  des  autres 
spécimens.  A la  face  interne  de  cette  enveloppe,  on  constate  : 

1°  les  pédicelles  du  radius  ventral  médian  forment  une  double 
ligne  où  ils  sont  disposés  en  quinconce  et  très  serrés  ; 

2°  une  plage  assez  importante,  allant  de  la  bouche  à l’anus,  et 
pouvant  atteindre  2 mm.  de  large  vers  le  milieu  du  corps,  est  totale- 
ment dépourvue  de  pieds,  et  correspond  aux  deux  interradius  latéro- 
ventraux.  En  dehors  de  cette  plage  étroite,  les  interradius  ventraux 
sont  envahis  par  un  grand  nombre  de  pieds,  moins  denses  cependant 
que  sur  les  radius. 

3°  radius  latéro-ventraux  moins  visibles  que  le  radius  médian, 
avec  des  pédicelles  assez  espacés,  bisériés  et  disposés  en  quinconce. 

4°  Epines  latérales  situées  juste  à la  limite  externe  des  radius 
latéro-ventraux.  Ce  sont  des  cônes  creux,  d’où  sortent  de  longues 
papilles  sans  ventouse  ni  disque  calcaire  terminaux.  Les  deux  lignes 
latérales,  pour  un  même  échantillon,  comportent  le  même  nombre 
d’épines,  qui  varie  de  trois  à douze.  Les  épines  les  plus  grandes  sont 
celles  situées  au  milieu  du  corps  où  elles  atteignent  2,5  mm.  de 
hauteur  pour  un  diamètre  à la  base  de  2 mm.  Leur  taille  décroit 
ensuite  régulièrement  jusqu’aux  extrémités  où  leur  hauteur  n’est 
plus  que  de  0,5  mm.  environ. 

Tous  les  pédicelles  ventraux  portent  une  ventouse  soutenue  par 
un  disque  terminal  calcaire  bien  développé  (fig.  m).  Ils  sont  petits 
(0,8  à 1 mm.),  cylindriques. 

5°  Pédicelles  de  la  face  dorsale  bien  plus  dispersés  que  ceux  de  la 
face  ventrale.  Radius  à peine  esquissés  par  une  double  ligne  de  tubes 
ambulacraires  disposés  en  quinconce.  Certains  de  ces  pieds  possèdent 
une  ventouse  et  un  disque  terminal  rudimentaire  ; d’autres  n’ont 
pas  de  disque  calcaire. 

Contrairement  à ce  que  l’on  peut  voir  sur  la  fig.  1 de  Quoy  et  Gai- 
mard,  les  formations  écailleuses  ne  sont  pas  réparties  sur  tout  le 
corps.  Chez  un  exemplaire  mesurant  46  mm.  de  long,  22  mm.  de 
large  et  17  mm.  de  hauteur,  les  écailles  partent  de  l’anus,  occupant 
une  longueur  de  14  mm.  sur  la  face  ventrale  et  de  9 mm.  sur  la  face 


vr,n 


aJUMAX 


u : échelle  1 


Fig.  a,  b,  c,  d,  e,  h,  i, 
g.  q,  s:  échelle  3 ; o et  r 


m,  n : échelle'  2. 


— 284  — 


dorsale.  Tous  les  spécimens  ont  des  écailles  sur  une  plus  ou  moins 
grande  longueur  dans  la  région  anale,  longueur  ne  dépassant  jamais 
le  quart  de  celle  du  corps.  Il  n’y  a pas  d’écailles  au  pôle  oral.  De 
chaque  écaille  sort  un  pédicelle,  comme  cela  se  rencontre  dans 
le  genre  Psolidium. 

Nombre  de  dents  anales  variant,  suivant  les  échantillons,  de  cinq 
à huit  ; elles  sont  coniques,  assez  petites.  Extrémité  postérieure  de 
l’animal  dirigée  vers  le  haut,  en  forme  de  cheminée  ; anus  nettement 
dorsal,  comme  chez  les  Psolus.  Tous  les  exemplaires  ont  dix  tenta- 
cules brun-clair,  dont  huit  grands  et  deux  plus  petits  correspondants 
au  radius  ventro-médian.  Deux  échantillons  ont  un  de  ces  tenta- 
cules réduit  à l’état  de  moignon  et  c’est  sans  doute  ce  qui  a fait  dire 
à Quoy  et  Gaimard  que  l’espèce  n’a  que  neuf  tentacules. 

La  couronne  calcaire  de  six  des  exemplaires  est  conforme  à la 
figure  r : pièces  radiales  hautes,  étroites,  fourchues  à la  partie  anté- 
rieure ; partie  postérieure  terminée  par  deux  prolongements  assez 
longs,  moins  développés  cependant  que  dans  le  genre  Thyone.  Pièces 
interradiales  triangulaires,  non  échancrées  antérieurement.  Pièces 
ventrales  à bord  postérieur  portant  deux  nodosités  ; dorsales  à bord 
postérieur  simplement  ondulé.  Chez  les  deux  autres  spécimens,  les 
pièces  interradiales  et  la  pièce  ventro-médiane  forment  un  seul  bloc 
(fig.  o),  ce  qui  rappelle  la  couronne  calcaire  des  Colochirus.  Cette 
anomalie  se  rencontre  d’ailleurs  dans  les  échantillons  dont  l’un  des 
petits  tentacules  est  presque  entièrement  avorté. 

Vésicule  de  Poli  sans  pigment,  longue  et  renflée,  en  forme  d’outre. 
Un  canal  hydrophore,  situé  dans  le  mésentère,  assez  long,  grêle, 
très  blanc,  terminé  par  un  petit  madréporite  sphérique. 

Gonades  composées  de  nombreux  tubes  jaunâtres,  courts,  épais, 
non  ramifiés. 

Muscles  longitudinaux  longs,  divisés  par  un  profond  sillon  longi- 
tudinal. Muscles  rétracteurs  du  pharynx  très  puissants,  s’élargissant 
en  raquette  quand  les  tentacules  sont  invaginés.  Ils  s’attachent  au 
tiers  antérieur  du  corps. 

Intestin  très  long,  à peu  près  trois  fois  la  longueur  du  corps,  de 
couleur  brun-clair  ; il  ne  présente  pas  de  renflement  stomacal. 

Important  cloaque  d’environ  6 mm.  de  diamètre.  Il  reçoit,  dans 
sa  partie  médiane,  les  canaux  accolés  des  deux  organes  respira- 
toires. Ceux-ci,  qui  s’étendent  jusqu’aux  deux  tiers  du  corps,  ont 
une  dizaine  de  tubes  portant  de  courtes  ramifications  en  fer  de  lance. 

Spiculés  du  tégument  dé  trois  sortes.  La  couche  superficielle  est 
formée  de  grandes  corbeilles  noduleuses  dont  le  centre  est  en  forme 
de  X (fig.  F,  g,  q ).  Egalement,  mais  en  moins  grand  nombre,  des 
corbeilles  plus  petites  (fig.  s).  La  couche  profonde  comporte  de  gros 
boutons  très  noduleux,  irréguliers,  ayant  de  quatre  à douze  trous 
(fig.  a,  b,  c,  e)  ; également  des  plaques  noduleuses  deux  fois  plus 


— 285  — 


longues  que  larges  et  des  plaques  avec  un  relief  très  faible  (fig.  d). 
En  plus,  dans  le  tégument  dorsal,  nombreuses  grandes  plaques,  soit 
simples  comme  celle  de  la  fig.  n,  soit  au  contraire  épaisses,  triangu- 
laires, hexagonales  ou  ovoïdes,  atteignant  1,5  mm.  de  diamètre  et 
0,02  mm.  de  hauteur  par  suite  d’un  réseau  secondaire  très  déve- 
loppé. On  trouve  toutes  les  formes  de  passage  entre  la  plaque  simple 
et  celles  extrêmement  massives.  Le  tégument  ventral  possède  égale- 
ment de  telles  plaques,  mais  en  bien  moins  grand  nombre. 

Dans  les  épines,  en  plus  des  spiculés  énumérés  ci-dessus,  des 
boutons  petits,  généralement  à quatre  trous  (fig.  h). 

Dans  les  pédicelles,  bâtonnets  trapus  aux  extrémités  élargies  et 
percées  ds  plusieurs  petits  trous  ; ces  bâtonnets  portent  parfois  un 
grand  trou  médian  ou  sont  un  peu  noduleux  (fig.  i,  j,  k,  l ).  Disque 
terminal  des  pieds  ventraux  bien  développés  (fig.  m)  ; celui  des 
pieds  dorsaux,  lorsqu’il  existe,  est  bien  plus  rudimentaire. 

Dans  les  tentacules,  très  grandes  baguettes  très  ajourées,  sinueuses 
(fig.  p,  u).  De  nombreux  petits  corpuscules  à deux  et  trois  branches 
se  mêlent  à ces  grands  spiculés  (fig.  t). 

Cette  espèce  est  étroitement  alliée  à Colochirus  inornatus  Von 
Marenzeller,  C.  challengeri  Théel.  C.  squamatus  Sluiter.  C.  gazellae 
Lampert  et  Thyone  papillata  Sluiter.  Toutes  ces  espèces  présentent 
une  répartition  des  pieds  à peu  près  identique,  des  épines  latérales 
plus  ou  moins  prononcées  et  des  spiculés  dérivant  des  même  formes. 
A mon  avis,  elles  doivent  prendre  place  dans  le  nouveau  genre  Plesio- 
colochirus. 

On  conçoit,  par  la  description  ci-dessus,  combien  a dû  être  diffi- 
cile la  classification  de  cette  très  curieuses  espèce,  qui  ne  pouvait, 
évidemment,  rester  dans  le  genre  Holothuria,  où  l’avaient  mise  Quoy 
et  Gaimard. 

Depuis  1833,  les  différents  auteurs  la  rangèrent  successivement  : 

Brandt,  en  1835,  dans  son  genre  Cladolabes  = Orcula  Troschel, 
dont  les  espèces  ont  15  tentacules  et  sont  donc  fort  éloignées  de 
spinosus.  r 

Selenka,  en  1867,  dans  son  genre  Stolus  — Thyone  Oken,  ce  qui 
pouvait  se  concevoir  par  la  répartition  plus  apparente  que  réelle  des 
pieds  sur  tout  le  corps,  et  par  la  forme  de  la  couronne  calcaire.  Puis, 
en  1868,  dans  le  genre  Colochirus  Troschel,  en  tenant  plutôt  compte 
des  épines  latérales,  des  valves  orales  et  de  la  forme  des  spiculés. 
Or,  les  espèces  du  genre  Colochirus  ont  une  soie  ventrale  nettement 
différenciée,  dont  les  pieds  sont  limités  aux  radius  du  trivium  ; les 
épines  dorsales  sont  sur  quatre  rangs  ou  dispersées  sur  la  totalité 
du  bivium,  et  les  spiculés,  quoique  très  voisins,  ne  sont  pas  sem- 
blables à ceux  des  Plesiocolochirus. 


— 286 


Semper,  en  1867,  dans  le  genre  Ocnus  Düben  et  Koren,  en  raison 
de  la  ridigidité  du  tégument  et  de  la  présence  d’écailles  calcaires 
puis,  constatant  son  erreur,  dans  le  genre  Thyone,  en  1868. 

Puis,  dans  Colochirus,  par  Von  Marenzeller  en  1881  ; à nouveau 
dans  Thyone  par  Lampert  en  1885  ; dans  Colochirus  par  Théel, 
en  1886,  et  depuis,  par  tous  les  auteurs. 

Cette  impossibilité  de  ranger  Holothuria  spinosus  dans  un  genre 
existant  m’a  amené  à créer  le  nouveau  genre  Plesiocolochirus,  nom 
qui  souligne  ses  affinités  avec  le  genre  Colochirus , dont  il  se  rap- 
proche le  plus. 

Genre  Plesiocolochirus  n.  g. 

Génotype  : Plesiocolochirus  spinosus  (Quoy  et  Gaimard,  1833). 

Corps  rigide,  en  forme  de  tonneau,  de  taille  moyenne,  incurvé  dorsale- 
ment.  Dix  tentacules  très  ramifiés,  les  deux  tentacules  ventro-médians 
beaucoup  plus  petits  que  les  huit  autres.  Bouche  terminale.  Extrémité 
orale  terminée  par  cinq  grandes  valves  triangulaires  calcaires,  possédant 
à leur  sommet  deux  très  petites  pointes  calcaires,  et  dont  la  surface  porte 
de  cinq  à dix  pédicelles.  Tubes  ambulacraires  terminés  par  une  ventouse 
soutenue  par  un  disque  calcaire  bien  développé  pour  les  pédicelles  ventraux, 
rudimentaire  ou  absent  pour  les  dorsaux.  Ces  tubes  semblent  répartis 
uniformément  sur  la  face  dorsale,  avec  une  légère  esquisse  de  sériation  le 
long  des  radius.  Sur  la  face  ventrale,  les  pédicelles  envahissent  aussi  bien 
les  radius  que  les  interradius,  mais  les  radius,  surtout  le  ventro-médian, 
se  distinguent  par  une  double  ligne  de  tubes  ambulacraires  disposés  en 
quinconce.  Les  radius  latéro-ventraux  portent  également  de  grandes 
proéminences  coniques  calcaires,  au  nombre  de  trois  à douze  par  radius, 
d’où  sortent  des  papilles  dépourvues  de  ventouse  et  de  disque  terminaux. 
Région  anale  en  forme  de  cheminée,  portant  de  petites  écailles  imbriquées, 
avec  des  pédicelles.  Anus  dorsal  armé  de  cinq  à dix  petites  dents  calcaires. 
Couronne  calcaire  bien  développée.  Pièces  interradiales  effilées  antérieure- 
ment et  fortement  échancrées  postérieurement  ; pièces  radiales  fourchues 
antérieurement  et  pourvues  chacune  postérieurement  de  deux  prolonge- 
ments assez  longs.  Les  trois  pièces  ventro-médianes,  correspondant  aux 
deux  petits  tentatules,  sont  souvent  réduites.  Tégument  épais,  coriace, 
rigide.  Trivium  avec  de  gros  spiculés  noduleux,  irréguliers,  percés  de 
quatre  à douze  trous.  Grandes  corbeilles  avec  un  X central,  et  corbeilles 
plus  petites  sans  X.  Petits  spiculés  noduleux  dans  les  épines  calcaires 
latérales.  Grandes  plaques  calcaires  a fort  réseau  secondaire,  plus  nom- 
breuses dans  le  bivium  que  dans  le  trivium.  Spiculés  des  pieds  sous  forme 
de  baguettes  trapues  percées  aux  extrémités.  Corpuscules  calcaires  des 
tentacules  très  grands,  très  nombreux,  sinueux;  également  de  petits 
spiculés  à deux  ou  trois  branches  percées  aux  extrémités. 

Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


— 287  — 


L'HYBRIDATION  CHEZ  LES  SciLLES. 

Par  Henri  Belval  et  Marie-Louise  du  Mérac. 

Note  présentée  par  M.  J.  Hamel. 

Rien  ne  renseigne  mieux  que  l’hybridation  sur  les  liens  de  parenté 
qui  existent  entre  les  plantes.  On  peut  être  sûr,  en  effet,  que  si  deux 
espèces  se  croisent,  c’est  qu’elles  sont  affines,  fussent-elles  très  éloi- 
gnées dans  la  classification.  Celle-ci  a beau  s’efforcer  d’observer  l’ordre 
naturel,  elle  est  souvent  en  défaut.  Cela  tient  à ce  qu’elle  se  base 
presque  exclusivement  sur  des  caractères  extérieurs  empruntés 
le  plus  souvent  à la  structure  florale  : les  ressemblances  sont  quel- 
quefois significatives,  il  peut  aussi  bien  n’y  avoir  que  pur  phéno- 
mène de  convergence.  Hutchinson  proposait  naguère  de  ranger 
les  Allium  parmi  les  Amaryllidacées,  à cause  de  leur  mode  d’inflo- 
rescence en  ombelle  sous-tendue  par  une  ou  deux  bractées.  A quoi 
on  objectait  que  les  Amaryllidacées  sont  à ovaire  infère  tandis  que 
les  Allium  sont  à ovaire  supère  et  qu’il  n’y  a aucune  raison  d’accor- 
der plus  d’importance  au  mode  d’inflorescence  qu’à  la  position  de 
l’ovaire.  L’étude  du  contenu  glucidique  ne  tranchait  pas  le  différend. 
Mais  il  est  une  chose  certaine,  c’est  qu’il  n’existe  pas  d’hybrides  entre 
les  plantes  qu’on  prétendait  rapprocher. 

Tant  qu’il  ne  s’agit  que  de  faire  choix  d’un  classement  commode, 
libre  à chacun  de  donner  la  préférence  à tel  ou  tel  caractère.  Une 
Graminée,  par  exemple,  qui  par  certains  côtés  se  rapproche  des 
Fétuques  et  par  d’autres  des  Bromes,  qui  a d’ailleurs  le  port  de 
Bromus  asper  Murr.,  pourra  s’appeler  indifféremment  Bromus 
giganteus  L.  ou  Festuca  gigantea  Villars.  Veut-on,  au  contraire, 
la  classer  en  tenant  compte  de  ses  affinités,  il  faudra  dire  néces- 
sairement Festuca  gigantea,  et  cela  pour  deux  raisons  : la  fructosane 
qu’élabore  cette  Graminée  est  celle  des  Fétuques,  nullement  celle 
des  Bromes  ; en  outre,  la  plante  s’hybride  avec  les  Fétuques,  voire 
avec  les  Lolium  qui  ont  même  réserve  glucidique,  jamais  avec  les 
Bromes  1. 

Bien  des  observations  de  ce  genre  ont  déjà  été  faites,  d’abord 
parce  que  la  facilité  relative  avec  laquelle  on  peut  atteindre  les  glu- 
cides des  végétaux  se  prête  à ces  recherches,  ensuite  parce  que  la 
nature  de  la  réserve  glucidique,  souvent  importante,  traduit  mieux 

1.  H.  Belval  et  A.  de  Cugnac,  C.  R.  Ac.  Sc.,  1940,  211,  568, 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


288  — 


que  toute  autre  substance  la  physiologie  de  l’espèce.  Les  plantes  à 
fructosanes  notamment  ont  fait  l’objet  d’intéressantes  recherches 
qui  comptent  parmi  les  plus  instructives  pour  ce  qui  est  de  l’influence 
du  chimisme  sur  l’hybridation. 

Qu’en  est-il,  à cet  égard,  des  Scilles,  ce  mot  étant  pris  dans  son 
sens  le  plus  large  ? 

Toutes  les  Scilles  ont  un  bulbe  riche  en  fructosane.  Les  unes 
élaborent  à la  fois  amidon  et  fructosane,  les  autres  ne  contiennent 
que  de  la  fructosane,  exception  faite  pour  quelques  granules  amyla- 
cés qui  se  rencontrent  toujours  à la  base  du  bulbe.  Ce  fait  seul 
suggérait  diverses  expériences  d’hybridation  que  H.  Colin  ne 
manqua  pas  d’entreprendre.  Une  mort  prématurée  ne  lui  ayant  pas 
permis  d’en  voir  ni  d’en  publier  les  résultats,  nous  en  donnons  ici 
l’essentiel. 

Le  type  des  Scilles  sans  amidon  est  la  Jacinthe  des  bois,  Endymion 
nutans  Dum.  Sont  également  sans  amidon  les  plantes  à fleurs  cam- 
panulées  que  les  horticulteurs  désignent  sous  les  noms  de  Scilla 
campanulata  Ait.,  très  belle  espèce  dont  la  variété  à fleurs  roses  a 
seule  été  utilisée,  Scilla  hispanica  Mill.,  à fleurs  mauves  rayées  de 
bleu,  fleurissant  dès  la  fin  de  mars,  à laquelle  se  rattache  probable- 
ment une  variété,  étiquetée  Scilla  maxima,  sans  autre  indication, 
fleurissant  une  quinzaine  de  jours  plus  tard  et  remarquable  par  son 
extrême  robustesse  et  la  couleur  bleue  de  ses  anthères. 

Chimiquement,  ces  espèces  sont  très  proches.  Outre  que  le  bulbe 
ne  renferme  pas  d’amidon,  les  fructosanes  sont  identiques.  H.  Colin 
a préparé  celle  de  la  Jacinthe  des  bois  : c’est  une  substance  blanche, 
insipide,  non  hygroscopique,  assez  peu  soluble,  très  lentement  et 
incomplètement  saccharifiable  par  les  extraits  de  levure,  de  pouvoir 
rotatoire  — 43  et  — 86  avant  et  après  hydrolyse  par  les  acides.  Nous 
avons  nous-mêmes  préparé  les  fructosanes  des  autres  Scilles  : S.  cam- 
panulata, S.  hispanica  et  S.  maxima  ; elles  se  sont  révélées  identiques 
à la  précédente. 

Par  ailleurs,  il  y a entre  ces  espèces  bien  d’autres  points  communs 
que  Chouard  a relevés  dans  son  travail  sur  les  « Types  de  développe- 
ment de  l’appareil  végétatif  chez  les  Scillées  » x,  auquel  nous  aurons 
souvent  recours  ; ceux-ci,  entre  autres  : les  plantules  sont  à coty- 
lédon hypogé,  longuement  engainant,  le  bulbe  tuniqué  est  à renou- 
vellement annuel  total. 

Les  nombres  de  chromosomes  sont  les  mêmes  pour  Endymion 
nutans,  Scilla  campanulata  et  S.  hispanica  : 2 n = 16. 

Il  aurait  été  surprenant  que  ces  plantes  ne  se  croisent  pas  entre 
elles.  En  fait,  H.  Colin  a réalisé  les  croisements  suivants  dont  les 
premières  fleurs  apparurent  en  1944  : 

1.  P.  Chouard,  Ann.  Sc.  Nat.,  Bot.,  1931,  13,  131. 


Endymion  nutans  X Scilla  maxima 
Scilla  campanulata  X Endymion  nutans 
S.  campanulata  X S.  maxima 

S.  maxima  X 5 campanulata 

Les  hybrides  sont  actuellement  très  vigoureux  et  leur  nature  ne 
fait  aucun  doute.  Sans  entrer  dans  le  détail,  voici  quelques  caractères 
distinctifs  faciles  à observer  dans  l'inflorescence  et  la  fleur  chez  les 
parents  : 

Endymion  nutans  : inflorescence  penchée  ; fleurs  mauves  rayées 
de  bleu,  en  tube  allongé,  non  évasé,  longues  de  15  mm.  ; extrémité 
des  pièces  du  périanthe  enroulées  en  dehors  ; anthères  jaunes  ; 
ovaire  bleuâtre. 

Scilla  maxima  : inflorescence  dressée,  très  robuste  ; fleurs  mauves 
rayées  de  bleu,  campanulées,  longues  de  15  mm.  ; extrémité  des  pièces 
du  périanthe  recourbées  en  dehors  ; anthères  bleues  ; ovaire  blanc. 

Scilla  campanulata  : inflorescence  dressée  ; fleurs  roses,  campa- 
nulées, très  ouvertes,  longues  de  6 mm.,  extrémité  des  pièces  du 
périanthe  réfléchies  en  dehors,  non  enroulées  ; anthères  jaunes  ; 
ovaire  rose. 

Et  voici  maintenant  ce  qu’il  en  est  des  hybrides  relativement  aux 
mêmes  carâctères  : 

1.  Croisement  Endymion  nutans  X Scilla  maxima  : inflorescence 
dressée  ; fleurs  campanulées,  mauves,  longues  de  10  mm.  extrémité 
des  pièces  du  périanthe  recourbées  en  dehors,  non  enroulées  ; anthères 
bleues  ; ovaire  blanc.  L’influence  de  Scilla  maxima  est  nettement 
dominante  ; la  taille  toutefois  reste  très  inférieure. 

2.  Croisement  Scilla  campanulata  X Endymion  nutans  : inflores- 
cence dressée  ; fleurs  roses,  rayées  de  bleu,  en  tube  étroit  long  de 
10  à 12  mm.,  ou  bien  fleurs  roses,  campanulées,  évasées,  longues  de 
8 mm.  ; extrémité  des  pièces  du  périanthe  recourbées  en  dehors, 
jamais  enroulées  même  là  où  la  ressemblance  avec  la  Jacinthe  des 
bois  est  la  plus  manifeste  ; ovaire  bleu  ou  rose.  Il  y a donc  ici  un 
curieux  mélange,  certains  pieds  se  rapprochant  davantage  de  Scilla 
campanulata,  d’autres  des  Endymion  nutans  ; il  arrive  aussi  qu’on 
trouve  les  deux  sortes  de  fleurs  sur  la  même  inflorescence. 

3.  Croisement  Scilla  campanulata  X Scilla  maxima  : fleurs  cam- 
panulées, mauves,  rayées  de  bleu,  nettement  plus  petites  que  celles 
de  S.  maxima  ; anthères  bleues  ; ovaire  blanc. 

4.  Croisement  Scilla  maxima  X Scilla  campanulata  : fleurs  cam- 
panulées, mauve-pâle,  rayées  de  bleu,  longues  de  10  mm.  ; souvent 
les  étamines  fixées  sur  les  pièces  externes  du  périanthe  ont  les 
anthères  jaunes  tandis  que  celles  qui  sont  fixées  sur  les  pièces 
internes  les  ont  bleues  ; ovaire  blanc. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946.  19 


— 290  — 


Il  apparaît  ainsi  que  ces  espèces  à bulbe  non  amylacé,  à développe- 
ment végétatif  semblable,  qui  présentent  le  même  chimisme  et 
s’hybrident  sans  difficulté  les  unes  avec  les  autres,  constituent  un 
groupe  tout  à fait  à part  et  très  homogène.  Chouard  les  retire  du 
genre  Scilla  tel  que  le  concevait  Baker,  genre  un  peu  vaste  et  quelque 
peu  disparate,  pour  en  faire  un  genre  très  distinct,  le  genre  Endy- 
mion.  Rien  n’est  plus  justifié. 

Les  Scilles  à bulbe  amylacé  diffèrent  des  précédentes  par  tout 
l’ensemble  de  leurs  caractères.  Celles  qui  forment  le  sous-genre 
Euscilla,  au  sens  de  Chouard,  ont  desplantules  épigées  à cotylédon 
assimilateur  très  brièvement  engainant  ; le  bulbe  écailleux  est  à 
renouvellement  progressif  plurannuel  ; elles  comprennent,  entre 
autres,  les  espèces  suivantes  : S.  bifolia  L.,  S.  sibirica  And.,  S.  cili- 
cica  Siehe.  Cfes  plantes  ne  se  croisent  ni  avec  la  Jacinthe  des  bois  ni 
avec  aucun  autre  Endymion  ; ce  qui  ne  surprend  pas  beaucoup.  Mais 
elles  ne  se  croisent  pas  davantage  entre  elles,  malgré  la  convergence 
frappante  de  leurs  caractères  extérieurs  qui  porterait  à en  faire  des 
espèces  très  affines.  A quoi  chacune  de  ces  Scilles  doit-elle  d’être  si 
nettement  séparée  de  ses  voisines  ? A son  caryotype  ou  à son  chi- 
misme? Les  caryotypes  ne  sont  certainement  pas  les  mêmes  : S. 
bifolia  a 20  chromosomes,  ou  18,  S.  cilicica  en  a 12,  S.  sibirica  en  a ' 
12  ou  16.  Quant  aux  fructosanes  on  ignore  tout  à leur  sujet,  faute  de 
pouvoir  récolter  le  matériel  en  quantité  suffisante  pour  préparer 
un  produit  pur. 

Le  genre  Chionodoxa  Boiss.  a été  séparé  des  Scilles  et  rapproché 
des  Jacinthes  à cause  de  son  périanthe  soudé  en  cloche  à la  base, 
de  ses  étamines  à filets  courts,  élargis,  pétaloides.  Néanmoins,  la 
plantule  est  épigée  à gaine  cotylédonaire  courte,  le  bulbe  amylacé 
est  plurannuel  et  la  hampe  florale  privée  de  bractées,  caractères  qui 
rappellent  ceux  des  Euscilla.  Or  Chionodoxa  Luciliae  Boiss.  qui 
fleurit  en  même  temps  que  S.  bifolia,  au  premier  printemps,  se  laisse 
facilement  polliniser  par  cette  dernière.  En  réalisant  ce  croisement, 
l’un  des  plus  typiques  parmi  les  croisements  intergénériques, 
H.  Colin  ne  faisait  que  répéter,  sans  le  savoir,  le  croisement  naturel 
que  J.  Allen  avait  observé  dès  1891,  dans  son  jardin.  L’hybride, 
pour  lequel  Allen  créa  le  nom  de  X Chionoscilla,  et  que  l’année  sui- 
vante Gumbleton  nommait  X Chionoscilla  Alleni,  portait  des 
fleurs  d’une  seule  couleur,  bien  qu’un  peu  plus  pâle  au  centre  ; 
aucune  ne  présentait  le  centre  blanc  des  Chionodoxa  qui  n’apparut 
qu’à  la  seconde  génération  L Chose  curieuse,  en  1892,  un  nouvel 
hybride  naturel  fut  découvert  par  Whittall  sur  les  flancs  du  Mont 
Taurus  parmi  les  Chionodoxa  de  cette  localité  ; c’est  une  plante  très 
rare  issue  du  croisement  entre  Chiodonoxa  sardensis  Hort.  et  Scilla 


1.  The  Garden,  1891,  39,  308. 


— 291  — 

bifolia  et  nommée  Chionodoxa  sardensis  oculata  à cause  d’une  tache 
noire  qui  en  est  le  principal  caractère  distinctif  et  ne  se  trouve  pas 
dans  C.  sardensis  1. 

A moins  qu’un  croisement  n’ait  aucune  signification  quant  à 
l’affinité  des  conjoints,  il  faut  bien  reconnaître  que  les  caractères 
tirés  de  l’appareil  végétatif  l’emportent  de  beaucoup  dans  le  cas 
présent  sur  ceux  qu’on  tire  de  la  structure  de  la  fleur. 

Scilla  cilicica,  elle  aussi  à floraison  précoce,  pollinise  également  bien 
Chionodoxa  Luciliae.  Le  croisement  inverse  est  moins  facile  : il  n’a 
pas  été  réussi.  Il  en  est  de  même  de  toutes  les  tentatives  de  croise- 
ment avec  Scilla  sibirica. 

Voilà  donc  trois  espèces  d’ Euscilla,  considérées  comme  très  pro- 
ches, qui  ne  se  croisent  pas  entre  elles  et  dont  deux  sont  à même  de 
féconder  des  plantes  appartenant  à un  genre  différent.  Ni  la  struc- 
ture de  la  fleur,  ni  les  caractères  de  l’appareil  végétatif  ne  rendent 
compte  de  ces  particularités.  Peut-être  trouverait-on  dans  l’étude 
du  chimisme  des  renseignements  intéressants  ; il  est  malheureuse- 
ment totalement  inconnu. 

Une  autre  espèce  Sur  laquelle  Chouard  a fort  justement  attiré 
l’attention,  c’est  Scilla  italica  L.  : la  fleur  est  d’une  Scille  mais  tous 
les  autres  caractères  sont  d’un  Endymion  : germination  hypogée 
bulbe  annuel,  bractées  géminées,  l’une  presque  aussi  longue  que  le 
pédoncule  floral.  Cette  espèce  a également  16  chromosomes.  Le 
bulbe  toutefois  n’est  pas  tout  à fait  celui  d’un  Endymion,  en  ce 
sens  qu’il  n’est  pas  absolument  dépourvu  d’amidon,  mais  ce  n’est 
pas  pour  autant  celui  d’une  Scille,  car  l’amidon  se  présente  en 
grains  minuscules  et  n’apparaît  qu’en  été  quand  les  feuilles  se 
dessèchent  après  la  fructification.  Chouard  en  fait  un  Endymion. 

Il  était  donc  tout  indiqué  de  tenter  le  croisement  avec  les  Euscilla 
et  la  Jacinthe  des  bois.  « J’ai  effectué,  lit-on  dans  une  note  manus- 
crite de  H.  Colin,  des  centaines  d’essais,  dans  les  conditions  les 
meilleures,  en  vue  de  croiser  Scilla  italica  dans  un  sens  ou  dans 
l’autre,  soit  avec  les  Endymion  nutans,  campanulatus , soit  avec 
Scilla  bifolia,  S.  sibirica,  S.  cilicica...  Je  n’ai  enregistré  que  des  échecs, 
les  plus  nets  qui  se  puissent,  avec  flétrissement  rapide  du  pistil.  » 

Les  convergences  signalées  dans  l’appareil  végétatif  entre  Scilla 
italica  et  les  Endymion,  ne  sont  donc  pas  l’indice  d’une  affinité  très 
prononcée,  surtout  si  l’on  se  rappelle  avec  quelle  facilité  les  Endy- 
mions  vrais  s’hybrident  entre  eux.  En  réalité,  S.  italica  est  une 
espèce  intermédiaire  entre  Endymion  et  Euscilla  mais  elle  ne  se  croise 
ni  avec  les  uns  ni  avec  les  autres.  Dès  lors,  toute  tentative  d’hybri- 
dation entre  Endymion  et  Euscilla  était  d’avance  vouée  à l’échec. 

Le  genre  Camassia  est  lui  aussi  très  proche  des  Endymion,  sa 

1.  The  Garden,  1892,  42,  17. 


— 292 


germination  est  hypogée  et  le  bulbe  annuel  est  dépourvu  d’amidon. 
C’est  pourtant  en  vain  qu’on  a essayé  de  croiser  la  Jaointhe  des  bois 
avec  Camassia  Cusickii  S.  Wats.,  plante  très  robuste,  à bulbe 
énorme,  et  qui  fructifie  abondamment  sous  notre  climat,  ou  avec 
Camassia  montana  Hort.,  plus  petite  et  qui  d’ailleurs  ne  se  croise 
pas  avec  l’espèce  précédente. 

Somme  toute,  les  croisements  obtenus  jusqu’ici  entre  Scilles  sont 
fort  peu  nombreux.  Seules,  des  espèces  aussi  voisines  les  unes  des 
autres  que  les  Endymions  s’hybrident  facilement.  Joignons-y  les 
croisements,  naturels  ou  non,  entre  les  Chionodoxa  et  les  Scilla  bifolia 
et  cilica,  et  nous  aurons  énoncé  tous  les  cas  de  succès.  C’est  assez 
dire  qu’il  ne  faut  pas  faire  trop  de  cas  des  caractères  morpholo- 
giques pour  juger  du  degré  d’affinité  des  plantes  et  conclure  aux 
possibilités  d’hybridation.  Aussi  bien,  des  convergences  comme  on 
en  remarque  chez  les  Scilles  existent  entre  celles-ci  et  des  plantes 
beaucoup  trop  éloignées  pour  que  l’idée  puisse  venir  à l’esprit  de  les 
croiser  : les  Narcisses,  par  exemple,  germent  selon  le  mode  de  la 
Jacinthe  des  bois  ; Ornithogalum  pyrenaicum  germe,  lui,  selon  le 
mode  des  Scilles. 

Serait-ce  alors  au  chimisme  que  reviendrait  le  dernier  mot  en 
matière  d’affinité  ? Il  est  bien  certain  que  la  différence  de  composi- 
tion chimique  ne  saurait  être  considérable  entre  deux  plantes  qui  se 
croisent  ; mais  une  différence  qui  n’entrave  pas  la  fécondation  dans 
un  cas  peut  suffire  ailleurs  pour  arrêter  tout  développement.  Il  n’est 
que  de  se  rappeler  le  cas  des  Iris  et  des  Graminées. 

Ainsi  que  l’a  montré  Carles  x,  les  trois  espèces  d’iris  de  la  région 
parisienne.  Iris  germanica  L.,  I.  pseudoacorus  L.,  I.  foetidissima  L., 
sont  trois  types  incompatibles  entre  eux  et  nul  n’a  jamais  pu  les 
croiser.  Le  premier  est  à rhizome  amylacé,  le  second  contient  une 
fructosane,  l’irisine,  et  le  troisième  renferme  à la  fois  de  l’amidon  et 
deux  fructosanes  spéciales.  Ces  trois  types  se  retrouvent  dans  l’en- 
semble des  Iris  ; au  premier  se  rattache  une  soixantaine  d’espèces, 
à peu  près  autant  au  troisième,  cinq  seulement  au  second  ; entre 
Iris  de  même  type,  les  croisements  sont  toujours  possibles  ; ils  ne  le 
sont  pas  entre  espèces  de  types  différents. 

Chez  les  Graminées,  la  nature  des  glucides  de  réserve  est  loin 
d’avoir  la  même  importance  : Elymus  et  Agropyrum,  dont  les  fruc- 
tosanes diffèrent  peu  il  est  vrai,  se  croisent  bien 1  2 et  il  y a longtemps 
que  les  génétistes  russes  ont  croisé  le  Blé  avec  divers  Chiendents, 
dont  les  glucides  lévogyres  sont  très  dissemblables.  Alors  où  est  la 
limite  et  comment  décider  ? 

Au  surplus,  pour  s’en  tenir  aux  seuls  glucides,  il  faut  reconnaître 

1.  J.  Carles,  Chimisme  et  Classification  chez  les  Iris,  Thèse,  Paris,  1934. 

2.  A.  de  Cugnac  et  H.  Belval,  C.  R.  Ac.  Sc.,  1939,  208,  377. 


293  — 


que  leur  nombre  n’est  pas  illimité  et  qu’en  ce  domaine  comme  en 
d’autres  des  convergences  sont  inévitables.  Ne  trouve-t-on  pas  de 
l’inuline  dans  les  Composées,  les  CampanulaGées,  les  Borraginacées  ; 
et  même  dans  les  Composées  n’y  a-t-il  pas  de  l’inuline  dans  de  nom- 
breuses espèces  entre  lesquelles  toute  hybridation  est  impossible  à 
envisager  ? 

Ce  n’est  pas  à dire  pourtant  qu’il  faille  abandonner  les  recherches 
sur  l’hybridation  et  le  chimisme  ; mais  il  ne  faut  pas  leur  demander 
plus  qu’elles  ne  peuvent  donner  ; c’est  seulement  dans  les  limites  de 
groupes  naturels  assez  restreints  qu’elles  fourniront  d’utiles  ren- 
seignements. 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum  et  Laboratoire  de  Botanique  de  l’Institut 
catholique  de  Paris. 


294  — 


Essai  de  localisation  strati graphique  de  quelques  Mol- 
lusques Quaternaires  de  la  région  parisienne 

Par  Laure  J.  Lhoste. 

Note  présentée  par  M.  J.  Nàssans. 

Les  ouvrages  de  Préhistoire  montrent  deux  tendances.  Les  uns 
(Joleaud  et  Alimen,  1945)  estiment  qu’il  n’y  a qu’un  seul  grand 
refroidissement  (würmien)  et  qu’il  n’existe  qu’une  seule  faune  froide 
(würmienne)  ; d’autres  (Furon;  1943  et  1945)  considèrent  avec  l’abbé 
Breuil  qu’il  y eut  au  contraire  une  succession  de  faunes  chaudes 
et  froides,  correspondant  aux  diverses  phases  glaciaires  et  inter- 
glaciaires. 

L’étude  du  Quaternaire  marin  enregistre  une  migration  d’es- 
pèces boréales  atteignant  la  Méditerranée  au  Sicilien,  une  migra- 
tion de  formes  chaudes  au  Tyrrl^énien  ( sensu  stricto),  une  autre 
migration  d’espèces  froides  n’atteignant  pas  la  Méditerranée,  mais 
connue  dans  le  Normannien  de  la  côte  normande  et  sur  les  côtes  de 
la  Péninsule  ibérique. 

A.  C.  Blanc  (U Anthropologie,  1938,  t.  48,  p.  269)  souligne  que 
« les  faunes  marines  ne  peuvent  témoigner  par  leur  histoire  que  des 
grandes  résultantes  des  variations  climatiques  et  paléogéographi- 
ques dont  les  oscillations  de  détail  doivent  être  recherchées  par 
d’autres  voies  ». 

Le  nombre  des  oscillations  climatiques  quaternaires,  qui  ne  doi- 
vent pas  être  confondues  avec  autant  de  glaciations,  seraient  au 
nombre  de  11,  marquées  par  des  solifluxions  et  des  loess. 

L’étude  des  Mammifères  a déjà  donné  quelques  résultats,  associée 
à celle  des  outillages  préhistoriques  trouvés  en  place,  non  remaniés, 
et  définis  avec  précision. 

Il  existe  évidemment  peu  de  coupes  permettant  de  démontrer 
la  succession  des  climats,  des  flores  et  des  faunes.  On  peut  cependant 
citer  le  sondage  de  Berlin,  les  loess  de  la  vallée  du  Rhin  et  les  ter- 
rasses de  la  Somme.  Il  paraît  au  moins  prouvé  qu’il  existe  au  mini- 
mum deux  niveaux  à Elephas  primigenius,  l’un  dans  les  loess  récents, 
würmiens  et  un  autre  dans  des  loess  anciens,  rissiens,  antérieurs  à la 
faune  chaude  à Elephas  antiquus,  de  P Interglaciaire  RissAVürm. 
Tout  récemment 1,  M.  G.  Dubois  a montré  également  l’existence 
de  plusieurs  niveaux  à Spermophiles. 

1.  G.  Dubois,  Sur  le  Souslik  des  gisements  quaternaires  d’Auve.rgne.  Rev.  Sc.  Nat. 
Auvergne,  1944,  v.  10,  pp.  4-37,  1 pl. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


— 295 


La  faune  quaternaire  de  France  comprend  un  peu  plus  de  200  es- 
pèces : 75  Mammifères,  50  Oiseaux  et  80  Mollusques. 

Au  cours  de  notre  travail  sur  le  creusement  de  la  Seine  et  de  ses 
affluents,  nous  ayons  analysé  de  nombreuses  coupes  et  étudié  des 
matériaux  archéologiques  et  paléontologiques  conservés  au  Muséum 
et  au  Musée  de  Saint-Germain.  Les  collections  archéologiques  pro- 
venant des  terrasses  sont  pour  la  plupart  inutilisables  du  fait  qu’elles 
proviennent  de  points  non  cotés  et  ne  sont  pas  accompagnées  de 
coupes. 

Les  matériaux  paléontologiques  recueillis  par  des  géologues  sont 
souvent  accompagnés  de  coupes  et  il  semble  que  l’on  peut  mainte- 
nant commencer  à localiser  les  niveaux  fossilifères.  Nous  tenons  le 
plus  grand  compte  des  coupures  marquées  par  des  solifluxions  dont 
le  rôle  a été  souligné  plusieurs  fois  par  MM.  H.  Breuil,  J.  Blan- 
chard et  E.  Patte.  C’est  d’ailleurs  le  seul  moyen  de  comprendre 
la  variété  des  matériaux  qui  ont  été  recueillis  dans  la  terrasse  de 
30  mètres.  On  peut  dès  lors  définir  la  chronologie  relative  et  ne  plus 
se  contenter  de  déterminer  « Quaternaire  ». 

Nous  croyons  pouvoir  ainsi  isoler  dès  maintenant  des  éléments 
de  faune  correspondant  à l’Interglaciaire  Mindel-Riss 1,  qui  se 
retrouve  dans  les  formations  du  remblaiement  de  la  terrasse  de 
30-35  mètres,  puis  une  autre  faune  et  une  flore  également  chaude 
postérieure  aux  dépôts  de  la  terrasse  de  35  mètres  et  antérieures  à 
la  Basse-terrasse  dont  le  creusement  correspond  à la  glaciation 
rissienne  et  le  remblaiement  à l’Interglaciaire  Riss-Würm. 

Dans  la  région  parisienne,  on  peut  reconnaître  une  série  d’éléments 
appartenant  à la  terrasse  de  35  m.  Eléments  que  l’on  trouve  dans 
la  carrière  Dauphin  (Bicêtre  Porte  d’Italie)  et  comportant  Helicella 
hispida  L.,  L.  limosa  L.,  B.  tentaculata  L.  (opercules),  Valvata  pis- 
cinalis  Müller,  Cyclas  rivicola  Leach. 

Parmi  les  éléments  appartenant  à l’épisode  plus  ou  moins  posté- 
rieur à la  terrasse  de  35  m.,  antérieur  à la  terrasse  de  10-15  m., 
citons  : 

La  Celle-sous-Moret  (cote  60,  entre  15  et  30  m.  au-dessus  de  la 
Seine)  : Flore  chaude  à Figuier,  Arbre  de  Judée  et  Laurier  des 
Canaries  : faune  chaude  à Zonites  aciaeformis  Klein  et  Hélix  Chou- 
queti  Tourn.  (Saporta,  Tournouer,  Jodot)  -(-  Acheuléen  évolué 

(IV). 

Montigny-sous-V ernon  (cote  45)  : limons  et  tufs  à Z.  aciaeformis 
et  H.  Chouqueti  Figuier  et  Acheuléen  évolué  (II  ou  IV)  (Dollfus). 

.. Saint-Pierre-les-Elbeuf  (cote  37)  : Limons  et  tufs  à Zonites  aciae- 
formis et  H.  Chouqueti,  Acheuléen  (III  ou  IV)  (Chédeville). 

1.  Ou  Günz-Mindel,  ainsi  que  le  pense  J.  Blanchard  (et  ainsi  de  suite).  Il  est 
d’ailleurs  à noter  qu’il  n’y  a pas  d’industrie  connue  dans  la  haute-terrasse  de  la  Seine, 
tandis  que  la  terrasse  de  30  m.  contiendrait  du  Chelléen  à Créteil  et  à Mantes. 


296  — 


Le  Trait  (cote  30),  ravinant  la  terrasse  de  35  m.)  : Cervus  Bel- 
grandi,  E.  antiquus,  Bythinia  tentaculata  (Bucaille). 

De  la  basse  terrasse  (10-15  m.)  dont  le  remblaiement  correspond 
à F Interglaciaire  Riss-Würm,  on  connaît  très  bien  la  faune  chaude  à 
Elephas  antiquus,  Rhinocéros  Mercki,  Corhicula  fluminalis  et  Leval- 
lois  III-IV  et  Micoquien.  (Exemple  : Cergy,  près  du  confluent  de 
l’Oise  et  de  la  Seine  et  Champigny  1,  carrière  Dusio,  où  l’on  trouve  : 
Hélix  arbustorum  L.  H.  hispida  h.,  H.  ericetorum  Mül.,  H.  pulchella 
Mül.,  Bulius  montanus  Drap.*  Sphyradium  muscorum  Mül.,  Clau- 
silia  joinvillensis  Bourg.,  Bithinia  tentaculata  L.,  Belgrandia  join- 
villensis  Bourg.,  Limnœa  auricularia  L.,  Succinea  oblonga  Mül.,  S. 
joinoillensis,  S.  putris  L.,  Planorbis  albus  Mül.,  P.  complanatus  L., 
Ancylus  fluviatilis  Bue  Hoz.,  Valvala  cristata  Mül.,  V.  piscinalis 
Mül.,  Cyclas  cornea  L.,  Pisidium  amnicum  Mül.,  Unio  batavus  Mat. 
et  Rack.,  etc.  (avec  E.  primigenius  à la  base). 

Sur  la  côte  normande,  la  terrasse  marine  de  15  mètres  (norman- 
nienne)  étudiée  par  A.  Bigot,  L.  Dangeard,  G.  Dubois,  L.  Guil- 
laume, contient  surtout  Buccinum  undatum  L.,  Purpura  lapillus  L., 
Cardium  edule  L.  et  une  espèce  actuellement  boréale  : Modiola 
modiolus  L.  C’est  une  faune  tempérée  froide.  Il  semble  même  pos- 
sible de  distinguer  des  périodes  simplement  tempérées  d’après 
l’épaisseur  relative  du  test  des  Mollusques. 

Les  terrasses  de  la  Seine  sont  actuellement  beaucoup  moins  bien 
connues  que  celles  de  la  Somme.  Le  fait  même  que  les  terrasses 
situées  au-dessus  de  celle  de  30-35  m.  ne  contiennent  aucun  outillage 
préhistorique  dans  la  vallée  de  la  Seine  est  en  faveur  de  l’opinion  de 
certains  auteurs  (J.  Blanchard)  synchronisant  la  terrasse  de  30  m. 
de  la  Seine  avec  celle  de  45  m.  de  la  Somme,  dont  le  remblaiement 
correspond  à l’interglaciaire  Günz-Mindel.  Il  s’ensuivrait  un  même 
décalage  chronologique  pour  les  terrasses  plus  récentes. 

Ceci  implique  de  toute  façon  la  très  grande  ancienneté  du  creuse- 
ment de  la  Seine  et  de  ses  affluents,  ancienneté  soulignée  par  plu- 
sieurs terrasses  antérieures  à celle  du  Quaternaire  certain. 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 

1.  R.  Soyer.  Le  quaternaire  de  Champigny  (Seine).  Bull.  Nat.  Parisiens , 1930-31, 
n°  15. 


Nouveau  gisement  de  Barrémien  inférieur  dans  la 
MONTAGNE  DE  LURE  (BASSES-ALPES). 

Par  C.  Mathon  et  J.  Sornay. 


L’horizon  du  Barrémien  qui  fait  l’objet  de  la  présente  note  a été 
observé  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Rédortiers  (Montagne  de 
Lure,  Basses- Alpes),  sous  forme  d’affleurements  verdâtres  profondé- 
ment érodés  : 

1°  A quelques  mètres  au  Nord  de  la  cote  1352  (carte  dite  d’Etat- 
Major  en  hachures),  se  poursuivant  vers  le  S.-E.  de  chaque  côté  du 
ravin  des  Chouscles  (commune  de  Rédortiers)  pour  disparaître  au 
CQteau  de  Glande.  Cet  affleurement  est  repéré  Flt 

2°  A quelques  mètres  au  Nord  de  la  cote  1330,  se  prolongeant  vers 
le  Sud  sur  plus  d’un  kilomètre  et  alimentant  une  source  suffisant 
presque  aux  besoins  du  hameau  des  Tinettes.  La  branche  S.-W. 
s’émaille  à la  mi-avril  d’une  floraison  de  tussilages  qui  n’en  dépasse 
pas  les  limites,  indiquant  ainsi  des  conditions  de  pH  et  d’humidité 
du  sol  particulières. 

3°  Au  lieudit  les  Fontètes  où  il  s’allonge  vers  le  S.-E.  et  vers 
le  S.-W.  en  deux  branches  séparées  par  la  ligne  de  crête.  Cet 
affleurement  est  repéré  F2. 

4°  Sur  quelques  centaines  de  mètres  au  Nord  de  la  naissance  du 
ravin  de  Teïsseïre. 

Les  couches,  pùissantes  d’environ  5 mètres,  plongent  vers  l’Ouest 
de  5°,  ce  que  montre  nettement  l’altitude  des  différents  affleurements 
ramenée  à la  même  latitude.  Le  pendâge  est  approximativement  de 
12°  S.-W. 

L’affleurement  est  constitué  par  un  calcaire  lé&èrement  argileux 
de  couleur  grisâtre,  contenant  90  % de  C03Ca  mais,  sous  l’influence 
des  agents  d’érosion,  il  se  décalcifie  progressivement  jusqu’à  n’en  plus 
contenir  que  70  à 75  %.  A ce  moment  il  a pris  la  teinte  verdâtre  qui 
le  fait  reconnaître  de  loin  et,  particulièrement  friable,  il  est  profondé- 
ment raviné  et  entraîné  par  les  eaux  courantes  Quant  aux  fossiles 
lorsque  ce  sont  par  exemple  des  rostres  de  Bélémnites,  leur  constitu- 
tion permet  de  les  retrouver  intacts  à la  surface  de  la  r^che  délitée.  Il 
en  est  de  même  pour  Terebratula,  Rhynchonellà  et  les  tests  d’Oursins. 
Pour  les  Ammonites  la  chose  est  différente,  la  composition  du  fossile 
généralement  identique  à celle  de  la  gangue  (primitivement  90  % de 
CO3  Ca  environ)  le  rend  aussi  friable  qu’elle  et,  par  conséquent,  il  ne 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


— 298  — 


se  trouve  que  rarement  complet  dans  la  roche  trop  décalcifiée.  Par- 
fois une  recristallisation  interne  en  gros  cristaux  de  calcite  indique 
une  concentration  actuelle  plus  grande  en  C03Ca  pour  le  fossile  que 
pour  la  gangue. 

La  couche  qui  recouvre  le  niveau  étudié  contient  un  peu  moins 


En  noir  extension  de  la  portion  explorée  du  niveau  barrémien  étudié  ici. 
(Echelle  1/50.000).  (Equidistance  des  courbes  40  mètres). 


de  C03Ca  (82  à 83  %)  et  moins  d’argile,  cette  dernière  étant  remplacée 
par  des  grains  très  fins  de  nature  siliceuse.  La  couche  inférieure,  au 
contraire,  est  plus  riche  en  C03Ca  (94  à 95  %)  et  présente  des  veinules 
ferrugineuses  qui  le  strient  en  tout  sens. 

Paléontologie. 

Les  deux  gisements  Fx  et  Fg  sont  exactement  du  même  niveau 
comme  le  montre  leu&  faune  ; celle-ci  correspond  à celle,  devenue 


299 


classique  depuis  les  travaux  de  Kilian,  de  Combepetite.  Elle  est 
d’âge  barrémien  inférieur.  Le  seul  fait  remarquable  est  la  présence 
de  Spongiaires  dans  le  gisement  F2.  Ils  sont  malheureusement  assez 
abimés  et  n’ont  pu  être  déterminés.  Deux  fragments  de  baguettes 
de  Cidaris  n’ont  pu  être  déterminés  non  plus.  Ils  appartiennent 
probablement  à une  espèce  voisine  de  C.  lardyi  Savin,  mais  sont  trop 
incomplets  pour  permettre  une  détermination  certaine. 

Faune  du  gisement  Fv 

Holcodiscus  fallax  (Coq.)  Mather.  ; H.  cf.  fallax  (Coq.)  Math.  ; 
H.  cf.  ziczac  Karak.  ; H.  cf.  caillaudi  d’Orb.  ; H.  aff.  nodosus 
Karak.  ; Desmoceras  aff.  compsense  Kil.  ; Lytoceras  cf.  anisopty- 
chum  Uhl.  ; Pholadomya  cf.  barremensis  Math.  ; Rhynchonella 
moutoniana  d’Orb.,  var.  major  Kil.  ; T erebratula  sp. 

Faune  du  gisement  Fz. 

Holcodiscus  cf.  fallax  (Coq.).)  Math.  ; H.  aff.  ziczac  Karak.  ; H.  cf. 
caillaudi  d’Orb.  ; Holcodiscus  sp.  forme  intermédiaire  entre  H.  cail- 
laudi et  H.  fallax  ; H.  fallacior  (Coq.)  Math.  ; Pulchellia  compressissi- 
ma  d’Orb.  ; Desmoceras  cf.  difficile  d’Orb.  ; Desmoceras  sp.  ; Duvalia 
dilatata  Blainv.  ; Nucula  sp.  ; Rhynchonella  dolfussi  Kil.  ; Terebratula 
sp.  ; Cidaris  punctatissima  Agass.  ; Cidaris  ? ; Spongiaires  indét. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


— 300 


Sur  l'action  des  Hormones  sexuelles  dans  la  métamor- 
phose EXPÉRIMENTALE  DE  L'AXOLOTL  (ÂMBLYSTOMA  TTGRINUM 
GREEN ) PROVOQUÉE  PAR  LA  THYROXINE  (lre  note). 

Par  Paul  Roth. 


J’ai  montré  1 que  l’hormone  mâle,  sous  la  forme  de  Propionate  de 
testostérone  (1)  pouvait  modérer  l’action  de  la  Thyroxine  dans 
la  métamorphose  expérimentale  des  Batraciens  anoures,  quand  ce 
corps  ne  se  trouvait  pas,  dans  le  milieu,  à une  concentration  trop 
élevée. 

L’expérimentation  avec  les  larves  d’Anoures  étant  malaisée  en 
raison  de  leur  petite  taille  qui  rend  les  injections  d’hormones  sexuelles 
en  solutions  huileuses  assez  difficiles,  j’ai  cette  fois  choisi,  comme 
matériel,  des  Axolotls  qui  donnent  de  plus  grandes  commodités 
expérimentales  et  qui,  de  plus,  n’offrent  pas  l’inconvénient  de  n’être, 
comme  les  têtards,  utilisables  que  pendant  un  laps  de  temps  assez 
court  étant  donné  la  rapidité  de  leur  développement  (2). 

Méthode.  — J’ai  employé  deux  lots  d’ Axolotl  s albinos  provenant 
d’un  élevage  connu  des  environs  de  Paris. 

Les  sujets  du  premier  lot  pesaient  de  56  à 69  grammes  et  mesu- 
raient de  18  à 20  centimètres  de  longueur  totale.  Ceux  du  second  lot 
pesaient  de  16  à 20  grammes  et  mesuraient  de  12  à 13  centimètres 
de  longueur.  ' , 

J’ai  tout  d’abord  hésité  à me  servir  de  jeunes  animaux  car  Jen- 
sen  (3)  avait  constaté  que  les  Axolotls  ne  pesant  pas  au  moins 
30  grammes  ne  supportaient  pas  le  traitement  thyroïdien.  Effective- 
ment, des  Axolotls  pesant  20  grammes  que  j’avais  nourris  avec  des 
fragments  de  deux  thyroïdes  basedowiennes,  moururent  au  cours 
de  la  métamorphose,  l’un  à la  2e  et  l’autre  à la  3e  phase  très  dépig- 
mentés (il  s’agissait  d’ Axolotls  noirs)  (4).  Mais  Jensen  avait  traité 
ses  animaux  avec  des  préparations  thyroïdiennes  dont  le  dosage 
en  iode  thyroxinien  ne  pouvait  être,  surtout  à cette  époque,  que  très 
imprécis,  tandis  que  le  traitement  par  la  Thyroxine  permet  un  dosage 
rigoureux  de  l’iode  administré  et  de  fait,  les  jeunes  animaux  que  j’ai 
utilisés  ont  très  bien  toléré  la  dose  de  Thyroxine  calculée  spéciale- 
ment pour  eux. 

1.  Toutes  les  hormones  sexuelles  que  j’ai  utilisées  m’ont  été  gracieusement  four- 
nies par  la  Direction  des  Laboratoires  Roussêl,  que  je  suis  heureux  de  remercier  ici. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


— 301 


Zavadowsky  (5)  préconisait  l’injection  sous-cutanée  de  0.001  mil- 
ligramme (1  gamma)  au  moins  de  Thyroxine  par  gramme  d’animal. 

Jensen  (6)  a pratiqué  l’injection  parentérale  de  Thyroxine,  mais 
sans  indiquer  le  dosage. 

J’ai  moi-même  injecté  à un  Axolotl  pensant  30  grammes,  3 milli- 
grammes de  Thyroxine  (1950  gammas,  soit  65  gammas  par  gramme 
d’animal)  et  il  se  métamorphosa  en  23  jours,  très  amaigri,  mais  peu 
dépigmenté. 

Jugeant  la  base  préconisée  par  Zavadowsky  trop  faible  et  celle 
que  j’avais  administrée  trop  forte,  j’ai  injecté  aux  Axotlotls  du 
premier  lot  le  contenu  d’une  ampoule  de  1 c.  c.  d’une  solution  stérile 
de  Thyroxine  racémique  synthétique  1 représentant  0 mmgr.  65 
d’iode  thyroxinien  ou  650  gammas  et  aux  jeunes  Axolotls  du  second 
lot,  la  moitié  de  cette  dose,  c’est-à-dire  325  gammas,  ce  qui  donne 
9 à 12  gammas  par  gramme  d’animal  pour  les  premiers  suivant  leur 
poids  et  de  16  à 20  gammas  pour  les  seconds. 

Les  animaux  furent  mesurés  et  pesés  avant  la  mise  en  expérience 
et  repesés  après. 

La  métamorphose  fut  suivie  et  jugée  d’après  les  phases  décrites 
par  Zavadowsky  et  Zavadowsky  (7),  que  je  rappelle  ici  : 

lre  phase  : la  saillie  des  yeux  est  marquée  et  les  branchies  se 
raccourcissent,  la  crête  caudale  diminue  de  hauteur. 

2e  phase  : les  yeux  ont  l’aspect  adulte,  les  branchies  et  la  queue  sont 
réduites  de  moitié. 

3e  phase  : les  branchies  et  la  crête  caudale  sont  vestigiales,  les 
fentes  branchiales  ne  sont  pas  encore  formées. 

4e  phase  : accomplissement  parfait  de  tous  ces  processus. 

Résultats  : a)  avec  les  Axolotls  du  premier  lot. 

Les  cinq  animaux  de  ce  lot  étaient  sexuellement  mûrs  et  pesaient 
respectivement  : le  n°  1,  63  gr.  ; le  n°  2,  64  gr.,  le  n°  3,  59  gr.  ; le  n°  4, 
69,5  gr.  ; le  n°  5,  56,  5 gr.  Ils  reçurent  tous  650  gammas  de  Thyro- 
xine racémique  synthétique  en  une  seule  injection  sous-cutanée. 

Deux  jours  après  cette  injection  les  Axolotls  n°  3 et  4 reçurent, 
chacun,  une  injection  de  Propionate  de  testostérone  de  25  mmgr.  pour 
1 c.  c.  ; l’Axolotl  n°  1 une  injection  de  Di-hydro-folliculine  de  5 mmgr. 
ou  5.000  U.  I.  pour  1 c.  c.  et  l’axolotl  n°  5 une  injection  de  Proges- 
térone de  5.  U.  S.  pour  1 c.  c.  ; l’Axolotl  n°  2 ne  recevant  rien  et 
restant  donc  soumis  au  seul  traitement  thyroxinien.  Ce  dernier 
animal  se  métamorphosa  en  65  jours.  Les  premiers  signes  se  mani- 
festèrent le  7e  jour.  Au  cours  de  la  métamorphose  il  perdit  19  gram- 
mes soit  29  % de  son  poids  initial. 

L’Axolotl  n°  1,  qui  avait  été  traité  par  la  Thyroxine  et  la  Dihy- 


1.  Thyroxine  « Roche  ». 


— 302  — 


dro-folliculine  mourut  le  46e  jour  à la  3e  phase  de  la  métamorphose, 
après  avoir  perdu  29,5  gr.,  soit  47  % de  son  poids  initial. 

L’Axolotl  n°  3,  qui  avait  reçu,  outre  la  Thyroxine,  de  l’hormone 
mâle,  donna  quelques  signes  de  métamorphose  : saillie  des  yeux, 
diminution  des  branchies  et  de  la  crête  caudale,  mais  ces  signes  ne 
s’accentuèrent  pas,  l’alimentation,  qui  avait  cessé,  reprit  et  les  pro- 
cessus de  la  métamorphose  s’arrêtèrent.  A ce  moment  (38e  jour), 
l’animal  avait  perdu  11,5  gr.,  soit  21  % de  son  poids  initial.  Aucune 
modification  de  la  tête  ne  s’était  produite.  Trois  mois  après,  l’Axolotl 
était  toujours  dans  le  même  état,  sauf  que  les  yeux  avait  repris 
l’aspect  larvaire. 

L’Axolotl  n°  4 qui  avait  été  également  traité  par  la  Thyroxine 
et  l’hormone  mâle,  donna,  le  22e  jour,  quelques  signes  de  méta- 
morphose, mais,  cette  fois,  les  processus  ne  s’arrêtèrent  pas  et  la 
métamorphose  s’accomplit  en  64  jours. 

L’Axolotl  n°  5 qui  avait  reçu  de  la  Thyroxine  et  de  la  Progestérone 
donna  des  signes  de  métamorphose  le  10e  jour  et  mourut  le  27e  jour 
à la  2e  phase. 

Il  est  à remarquer  que  l’animal  dont  la  métamorphose  fut  arrêtée 
par  l’hormone  mâle  était  un  mâle  et  celui  sur  lequel  cette  hormone 
n’eût  pas  d’action  était  une  femelle.  D’autre  part,  les  deux  animaux 
qui  avaient  respectivement  reçu  de  la  Di-hydro-folliculine  et  de  la 
Progesténone,  hormones  femelles  et  qui  moururent  au  cours  de  la 
métamorphose  étaient  des  mâles. 

b)  Avec  les  Axolotls  du  deuxième  lot.  Les  Axolotls  de  ce  lot  étaient 
immatures.  L’Axolotl  n°  6,  qui  pesait  17,5  gr.  et  mesurait  12  cm.  de 
longueur,  reçut  325  gammas  d’idôde  thyroxinien,  soit  18  gammas  par 
gramme  d’animal  et  se  métamorphosa  en  31  jours  après  avoir  perdu 
25  % de  son  poids. 

L’Axolotl  n°  7 pesant  16  grammes  et  mesurant  12,5  cm.  de  lon- 
guer  reçut,  outre  325  gammas  de  Thyoxine,  une  injection  de  Pro- 
pionate  de  testostérone  à 25  mmgr.  pour  1 c.  c.  Le  17e  jour,  il  donna 
de  légers  signes  de  métamorphose,  bien  que  l’alimentation  n’ait  pas 
cessé,  contrairement  à ce  qui  se  passe  quand  les  Axolotls  ont  reçu 
seulement  de  la  Thyroxine.  Je  résolus  alors  de  faire  à cet  animal  une 
seconde  injection  de  1 c.  c.  de  Propionate  de  testostérone,  mais  ne 
titrant,  cette  fois,  que  5 mmgr.  A la  suite  de  cette  deuxième  injec- 
tion, l’état  de  l’animal  demeura  stationnaire  jusqu’au  33e  jour  où  je 
constatai  une  augmentation  de  la  saillie  des  yeux  et  une  nouvelle 
diminution  des  branchies  et  de  la  crête  caudale.  Je  fis  alors  à l’animal 
une  troisième  injection  de  1 c.  c.  de  Propionate  de  testotérone, 
titrant,  comme  la  seconde  5 mmgr.  A la  suite  de  cette  dernière 
injection  les  processus  de  la  métamorphose  s’arrêtèrent.  Au  63e  jour, 
l’animal  pesait  8 grammes  de  plus  que  son  poids  initial. 

Pendant  ce  temps,  l’Axolotl  n°  8,  qui  pesait  20  gr.,  mesurait 


12,5  cm.,  qui  avait  été  traité  comme  le  précédent,  mais  n avait  pas 
reçu  d’injections  supplémentaires  d’hormone  mâle,  se  transforma 
lentement.  Il  atteignit  la  3e  phase  le  49e  jour.  A ce  moment,  il  cessa 
de  s’alimenter  pendant  cinq  jours,  puis  l’alimentation  reprit  et,  le 
63e  jour,  l’animal  entrait  dans  la  4e  phase.  Son  poids  avait  augmenté 
de  6 grammes. 

Discussion.  — Il  y a donc  une  différence  considérable  entre  les 
réactions  au  traitement  anti-thyroxinien  par  les  hormones  sexuelles, 
suivant  que  les  Axolotls  sont  immatures  ou  sexuellement  mûrs. 

Chez  les  seconds,  le  sexe  paraît  jouer  un  rôle  important.  Pour  une 
même  dose  d’hormone  mâle  la  métamorphose  s’arrête  ou  se  poursuit, 
suivant  que  le  sujet  est  un  mâle  ou  une  femelle.  Ils  sont  plus  sensibles 
que  les  Axolotls  immatures  à l’action  de  cette  hormone.  L’un  de  ces 
derniers  ayant  reçu  325  gammas  de  Thyroxine,  plus  25  mmgr.  de 
testostérone,  les  Axolotls  mûrs,  650  gammas  de  Thyroxine  plus 
25  mmgr.  de  Testostérone  ; malgré  une  dose  moitié  moindre  de 
Thyroxine  et  une  dose  égale  de  Testostérone,  celle-ci  se  révéla 
insuffisante  pour  arrêter  les  processus  de  la  métamorphose.  Cepen- 
dant, l’hormone  mâle  manifesta  dans  ce  cas  son  action  en  retardant 
cettè  métamorphose  de  31  jours,  puisque  l’immature  n°  8 se  méta- 
morphosa en  62  jours  et  l’immature  n°  6 qui  n’avait  pas  été  traité 
par  l’hormone  mâle,  mais  seulement  par  la  Thyroxine,  se  métamor- 
phosa en  31  jours.  De  plus,  que  la  métamorphose  fût  arrêtée  ou  seule- 
ment retardée,  les  Axolotls  ainsi  traités  prirent  du  poids  au  lieu  de 
maigrir  et  d’autant  plus  que  la  dose  d’hormone  mâle  avait  été  plus 
forte,  contrairement  à l’animal  traité  par  la  Thyroxine  seule  et  con- 
trairement aussi  aux  Axolotls  sexuellement  mûrs  qui  maigrirent, 
soit  que  la  métamorphose  fut  arrêtée,  soit  qu’elle  eût  suivi  son  cours. 

Il  est  également  à remarquer  que  l’Axolotl  immature  traité  par  la 
seule  Thyroxine  se  transforma  en  moitié  moins  de  temps  que  son 
homologue  plus  âgé. 

Il  y a donc  intérêt  a ne  se  servir  que  d’ Axolotls  immatures.  Il  est 
possible  que  la  dose  plus  élevée  de  testostérone  nécessaire  pour 
arrêter  les  processus  de  la  métamorphose  chez  eux,  soit  en  relation 
avec  leur  plus  grande  sensibilité  à l’action  de  la  Thyroxine. 

Conclusion.  — Chez  les  Axolotls  immatures,  le  Propionate  de 
testostérone  donné  à une  dose  convenable  doit,  quel  que  soit  le 
sexe  du  sujet,  arrêter  les  processus^de  la  métamorphose  expérimen- 
tale. 

Chez  les  Axolotls  sexuellement  mûrs,  le  sexe  paraît  jouer  un  rôle 
prépondérant  dans  la  réponse  à l’hormone  administrée  qu’elle  soit 
mâle  ou  femelle. 

Les  hormones  femelles  injectées  à des  Axolotls  mâles  sexuellement 
mûrs  ont  causé  leur  mort.  Des  expériences  actuellement  en  cours 


— 304  — 


avec  des  Axolotls  immatures,  diront  si,  comme  de  l’ai  constaté  chez 
les  têtards  de  Batraciens  anoures,  ces  hormones  ne  peuvent  empêcher 
ni  modérer  l’action  de  la  Thyroxine. 

Laboratoire  d’Ethologie  des  animaux  sauvages  du  Muséum. 

• BIBLIOGRAPHIE 

1.  Roth  (P.).  Bull,  du  Muséum,  1941,  13,  n°  5 (500-503). 

1942,  14,  n°  6 (480-483). 

1943,  15,  n°  2 (99-100) 

2.  Roth  (P.).  , 1939,  11,  n°  1 (99-110). 

3.  Jensen  (O.).  C.  R.  Soc.  Biol.,  1920,  83  (315)  ; 1921,  84  (423). 

4.  Welti  (H.)  et  Roth  (P.).  Soc.  Fr.  d’Endocrinol.  1946,  7,  n°  1 (11-33). 

5.  Zavadowsky  (B.  M.j,  Titajew  (A.  A.)  Perelmutter  et  Raspopowa. 

Pfluger’s  Arcfi.,  1927,  217  (198-204). 

6.  Jensen  (O.).  C.  R.  Soc.  Biol.,  1921,  85  (391). 

7.  Zavadowsky  (B.  M.)  and  Zavadowsky  (E.  V.).  Endocrinology,  1926, 

10  (550-559). 


— 305 


L’ACTIVITÉ  CHOLINESTÉRASIQUE  DES  ORGANES  CHEZ  LES  SÉLA- 
CIENS ET  LES  T ÊLÉOSTËEN S. 

Par  A.  Kaswin  et  A.  Serfaty 


Dès  1909  (J.  Gautrelet  (1)),  l’idée  de  l’existence  d’un  médiateur 
chimique  de  l’excitation  rferveuse  parasympathique  se  précisa  et  il 
est  reconnu  actuellement  que  l’acétylcholine  joue  un  rôle  impor- 
tant dans  le  mécanisme  de  la  transmission  neuro-humorale  et  inter- 
vient au  cours  de  l’excitation  nerveuse  du  système  parasympathique 
et  des  synapses  des  fibres  préganglionaires  du  système  sympathique. 
Pour  expliquer  l’action,  très  passagère  de  l’acétylcholine,  Dale  (2), 
en  1914,  envisagea  l’hydrolyse  fermentaire  de  l’acétylcholine. 

C’est  à Loewi  et  Navratil  (3)  (1926)  qu’on  doit  la  démonstration 
de  la  nature  fermentaire  de  ce  phénomène  et  de  l’existence  d’une 
diastase,  nommée  cholinestérase  capable  d’hydrolyser  l’acétylcho- 
line en  choline  et  acide  acétique. 

La  "cholinestérase  a un  rôle  très  important.  C’est  grâce  à elle  qu’est 
possible  la  localisation  de  l’excitation  nerveuse  à l’endroit  même  où 
la  décharge  acétylcholinique  a lieu.  Elle  limite  également  la  réaction 
dans  le  temps  par  hydrolyse  de  l’excès  d’acétylcholine  rendant  à 
l’organe  ou  au  muscle  la  possibilité  de  revenir  rapidement  à l’état 
de  repos.  La  diffusion  dans  la  circulation  générale , de  l’acétylcho- 
line est  de  même  rendue  impossible. 

Il  y a très  peu  de  données  relatives  à ce  ferment  chez  les  Pois- 
sons. Dans  deux  notes  précédentes,  nous  (4)  avons  montré  que  le 
sperme  de  la  Roussette  ( Scylliorhinus  canicula  L.)  possédait  un 
pouvoir  cholinestérasique  très  élevé  et  que  la  glande  de  Leydig  était 
à l’origine  de  cette  forte  activité.  En  effet,  1 gramme  de  sperme  est 
capable  de  décomposer  600  mg.  d’acétylcholine  en  20  minutes  et  à 
20°;  cette  activité  correspond  approximativement  à celle  de  l’or- 
gane électrique  de  la  Torpille  et  de  la  Gymnote  (Marnay  (5)  et 
Nachnmânsohn  (6)).  Aussi,  il  nous  a paru  intéressant  de  rechercher 
l’activité  de  cette  diastase,  dans  les  organes  des  Téléostéens  et  des 
Sélaciens. 

La  méthode  de  détermination  de  l’activité  estérasique  utilisée  est 
basée  sur  celle  de  Stedmann  et  White  (7).  Les  dosages  sont  effectués 
sur  des  extraits  aqueux.  Les  tissus  sont  broyés  avec  du  sable  de 
Fontainebleau  purifié  et  lavé  et  ceux-ci  macèrent  24  heures  au  fri- 
gidaire. Le  principe  du  dosage  est  le  suivant  : on  dose,  par  la  soude 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946.  20 


r ’ 

— 306  — 

/ 

N /200,  l’acide  acétique  libéré  ppr  hydrolyse  d’une  solution  d’acétyl- 
choline additionnée  de  l’extrait  et  placée  au  thermostat  à 20°  ; on 
emploie  comme  indicateur  coloré  le  bleu  de  bromothymol. 

Les  recherches  ont  été  effectuées  sur  des  animaux  pubères,  pendant 
les  mois  de  mai,  juin,  juillet  et  août  1945  sur  : 3 Carpes  ( Cyprinus 
carpio  L.),  2 Labres  ( Labrus  berggylta  Ascan.),  3 Congres  ( Conger 
vulgaris  Cuv.),  8 Roussettes  ( Scylliorhinus  canicula  L.),  2 Raies 
(Raja  clavata  L.)  et  1 Hâ  ( Galeus  canis  B.). 

Les  résultats  obtenus  sont  notés  dans  le  tableau  ci-dessous  : 


Organes 


Sélaciens 
Sérum 

Encéphale  entier .... 

Estomac-intestin  ...  . 

F oie  

Muscle  

Organes  génitaux  . . . 

Rein 

T éléostéens 

Sérum 

Encéphale  entier 

Estomac-intestin  . . . 

Foie  ...  * 

Muscle 

Organes  génitaux  . . . 
Rein 


Poids 
du  tissu 
utilisé 
pour  le 
dosage, 
exprimé 
en  g. 


1 

1/5 

1 

1 

1 

1 

1/10 

1 


1 

1/10 

1/2 

1/2 

1/2 

1 

1 


Acétylcholine  (en  mgs)  décomposée 
par  l’activité  cholinestérasique 
rapportés  à 1 g.  d’organe  frais 
pendant  20  minutes  et  à 20-22°. 


Moyenne  des  résultats 


Roussette 

Ç Raie 

$ Hâ 

c?  0,7 
$ 0,65 

0,6 

0,4 

S 6,8 
? 6 

6,4 

9,6 

c?  1.9 
$ 1 

1,5 

S 0,8 

0 

1 

$ 0,55 

0 

(?  7,6 
$ 2,5 

0 

4,1 

■C?  - 

$ 0,2 

0,7 

c?32 

— 

— 

$- 

0 

— 

Carpe 

Labre 

Congre 

0,3 

0,5 

0,65 

35,5 

50 

23 

9,2 

15 

6,7 

4,6 

14  ’ 

4 

3,3 

11 

8 

1,2 

2 

2,5 

8,2 

9 

— 

1.  Les  détails  de  la  méthode  ont  été  indiqués  dans  une  note  de  l’un  de  nous  : Fro- 
ment et  Kaswin  (Bull,  et  Mém.  Soc.  Médicale  Hôpit.  Paris,  févr.  1945,  p.  57). 

Nous  adressons  nos  sincères  remerciements  aux  Laboratoires  Lematte  et  Boinot, 
qui  nous  ont  aimablement  donné  le  chlorhydrate  d’acétylcholine. 


— 307 


Dans  chaque  espèce,  mis  à part  l’appareil  uro-génital  de  la  Rous- 
sette, l’activité  cholinestérasique  des  organes  se  classe  dans  l’ordre 
décroissant  suivant  : encéphale,  estomac-intestin,  muscle,  foie  sauf 
chez  la  Carpe  et  le  Labre,  chez  lesquels  le  muscle  est  moins  actif 
que  le  foie. 

L’étude  comparative  des  Téléostéens  et  des  Sélaoiens  montre  que 
les  premiers  ont,  dans  leur  ensemble,  une  activité  plus  élevée  que  celle 
des  Sélaciens.  Les  moyennes  des  chiffres  obtenus  sont  respectivement, 
pour  les  Téléostéens  et  les  Sélaciens  de  : 0,5  et  0,6  pour  le  sérum  ; 3,6 
et  7,5  pour  l’encéphale  entier  : 10,3  et  1,5  pour  l’ensemble  estomac- 
intestin  ; 7,2  et  0,6  pour  le  foie  ; 7,5  et  3,3  pour  le  muscle. 

En  outre,  signalons  que  les  organes  de  la  Raie  (foie,  muscle,  rein) 
ne  représentent  aucune  activité  cholinestérasique. 

Pour  expliquer  ces  différences  entre  les  Sélaciens  et  les  Téléos- 
téens, et  l’absence  d’activité  cholinestérasique  de  certains  tissus  de 
la  Raie,  nous  sommes  enclins  à admettre  la  possibilité  de  l’existence 
d’une  substance  inhibitrice  chez  les  Sélaciens.  Rappelons,  à ce  sujet, 
que  l’oxyde  de  triméthylamine,  substance  antiestérasique  (Kahane 
et  Lévy  (8)),  se  trouve  en  quantité  notable  chez  la  Roussette  et  que 
d’une  manière  générale  Hoppe-Seyler  (9)  et  Grollmann  (10) 
pensent  que  les  Sélaciens  sont  plus  riches  en  oxyde  de  triméthyla- 
mine que  les  Téléostéens. 

Résumé.  — Le  pouvoir  cholinestérasique  des  organes  des  Téléos- 
téens est  plus  élevé  que  celui  des  Sélaciens  ; il  l’est  en  moyenne  de 
5 fois  plus  pour  l’encéphale  entier  ; 7 fois  plus  pour  l’ensemble  esto- 
mac-intestin ; 12  fois  plus  pour  le  foie  et  2 fois  plus  pour  le  muscle. 
L’activité  estérasique  du  foie,  du  muscle  et  du  rein  semble  être  nulle 
chez  la  Raie. 

Laboratoire  de  Pathologie  expérimentale  et  comparée  de  la  Faculté  de  Méde- 
cine de  Paris,  Laboratoire  de  Physiologie  Générale  du  Muséum  et  Station 
de  Biologie  marine  de  Roscoff. 


BIBLIOGRAPHIE 

(1)  Gautrelet  (J.).  C.  R.  Acad.  Sc.,  1909,  I,  p.  995  et  Journ.  de  Méd. 

de  Bordeaux,  1909,  14  févr. 

(2)  Dale  (H.  H.).  Journ.  of  Pharmac.,  1914,  6,  p.  147. 

(3)  Loewi  (O.)  et  Navratil  (S.)  .Arch.  f.  physiol.,  1926,  214,  p.  678. 

(4)  Kaswin  (A.)  et  Serfaty  (A.).  C.  R.  Soc.  Biol.  ,févr.  1946  (sous  presse) 

(2  notes). 

(5)  Marnay  (A.).  C.  R.  Soc.  Biol,  1937,  126,  p.  573. 

(6)  Nachmansohn  (E).),  Cox  (D.  T.)  Coates  (G.  W.)  et  Machado.  Journ. 

Neurophysiol.,  1943,  5,  p.  493. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946.  20. 


308 


(7)  Stedmann  (E.  et  E.)  et  Write  (A.C.).  Biochem.  Journ.,  1933,  27,) 

p.  1055. 

(8)  Kahane  (E.)  et  Lévy  (J.),  C.  R.  Soc.  Biol.,  1936,  121,  p.  1596. 

(9)  Hoppe-Seyler  (E.  A.),  Z.  f.  Biol.,,  1930,  90,  p.  433. 

(10)  Grollmann  (A.).  Journ.  of.  Biol.  Chem.,  1929,  81,  p.  267. 


f 


— 309  — 


Les  Typhlopidae  fossiles. 
Par  Robert  Hoffstetter. 


La  famille  des  Typhlopidés  groupe  de  petits  Serpents  vermi- 
formes  et  fouisseurs,  qui  présentent  des  caractères  anatomiques 
très  spéciaux  et  remarquablement  homogènes.  Ces,  caractères,  et 
surtout  ceux  du  squelette,  ne  s’apparentent  qu’avec  ceux  des  Lepto- 
typhlopidés  et  assignent  à ces  deux  familles  une  position  aberrante 
parmi  les  Ophidiens,  dont  elles  constituent  la  section  des  Scoleco- 
phidia s Encore  doit-on  signaler  que  certains  auteurs,  comme 
G.  Haas  1930,  qui  s’appuie  sur  la  morphologie  des  muscles  masti- 
cateurs, mettent  en  doute  ce  rapprochement. 

La  position  très  isolée  des  Typhlopidés  justifie  à elle  seule 
l’hypothèse  d’une  origine  ancienne.  La  répartition  géographique 
de  la  famille,  précisée  par  F.  Werner  en  1921,  vient  appuyer 
cette  conception.  Sont  largement  cosmopolites  en  effet,  non  seule- 
ment la  famille  qui  habite  pratiquement  toutes  les  régions  chaudes 
du  globe,  mais  également  son  principal  genre,  Typhlops,  que 
l’on  rencontre  sur  tous  les  continents  (Afrique,  Madagascar,  Eu- 
rasie,  Australie  et  Amérique)  et  sur  de  nombreuses  îles.  Certaines 
espèces  ont  elles-mêmes  une  dispersion  remarquable  ; c’est  ainsi 
que  Typhlops  braminus  (Datjdin)  a été  signalé  dans  toute  la  région 
indomalaise  continentale  et  insulaire  jusqu’aux  Moluques  et  aux 
Carolines,  en . Arabie,  en  Afrique  orientale  et  australe,  dans  la 
région  malgache  enfin,  y compris  les  Mafcareignes  et  les  Comores  ; 
F.  Werner  mentionne  même  l’espèce  au  Mexique,  mais  il  est  peu 
probable  qu’il  s’agisse  là  d’une  forme  autochtone.  Or  le  mode  de  vie 
strictement  fouisseur  ne  permet  pas  d’admettre,  dans  une  période 
récente,  des  migrations  intercontinentales  d’une  ampleur  telle 
qu’elles  puissent  èxpliquer  cette  répartition. 

I.  — Les  fossiles  rapportés  a tort  aux  Typhlopidés. 

On  doit  donc  s’attendre  à rencontrer,  dans  de  nombreux  gise- 
ments fossilifères,  des  formes  apparentées  aux  Typhlopidés.  En  fait, 
quelques  restes  ont  été  rapportés  à cette  famille. 

1.  — Tout  d’abord,  le  genre  Simoliophis  Sauvage,  connu  aujour- 
d’hui par  des  espèces  cénomaniennes  de  France,  du  Portugal  et 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 


d’Egypte,  a été  rapproché  des  Typhlopidés  par  son  auteur  (H.-E. 
Sauvage  1880  et  1896)  et  surtout  par  A. -T.  de  Rochebhune  1880. 
Le  dernier  auteur  n’hésite  pas  à admettre  ce  genre  comme  l’ancêtre 
des  Typhlopiens.  Le  rapprochement  est  cependant  bien  fragile  et 
ne  s’appuie  guère  que  sur  l’absence  de  toute  carène  hémale  à la  face 
inférieure  du  centrum  des  vertèbres  dorsales.  On  sait  à présent  que 
ces  Reptiles  cénomaniens  sont  des  formes  très  particulières  à ver- 
tèbres pachyostotiques,  formes  que  leur  habitat  marin  suffirait 
à écarter  des  Serpents  vermiformes.  F.  Nopcsa,  à qui  nous  devons 
une  longue  étude  sur  le  Simoliophis  d’Egypte,  a rapproché  les 
Simoliophidés  des  Pachyophidés  néocomicns  et  des  Paléophidés 
éocènes,  pour  en  faire  la  section  des  Cholophidia.  D’autres  auteurs, 
parmi  lesquels  S.-W.  Williston,  considèrent  que  Simoliophis  est 
apparenté  aux  Dolichosauria,  et  par  conséquent  aux  Sauriens.  Seules 
la  découverte  et  l’étude  du  crâne  permettront  de  trancher  la  ques- 
tion. Quoi  qu’il  en  soit,  Simoliophis  se  place  très  loin  des  Typhlopidés 
et  les  rapprochements  effectués  par  A.  T.  de  Rochebrune  doivent 
être  abandonnés. 

2.  - — En  1884,  dans  son  étude  sur  les  Serpents  des  Phosphorites 
du  Quercy,  A. -T.  de  Rochebrune  a créé  Omoiotyphlops  priscus 
(figuré  sous  le  nom  de  Typhlops  Edwardsi)  et  l’a  considéré  comme  un 
Typhlopidé.  J’ai  déjà  signalé  (R.  Hoffstetter  1942)  que  cette 
forme  devait  être  rapportée  aux  Sauriens  et  plus  précisément  aux 
Amphisbénidés.  Il  suffit,  pour  s’en  convaincre,  de  constater  que  sur 
les  vertèbres  qui  constituent  le  type  de  l’espèce  sont  dépourvues  de 
zygosphène  et  de  zygantrum  et  ne  peuvent  donc  appartenir  à un 
Serpent.  La  figure  2 a de  Rochebrune,  qui  montre  un  zygosphène, 
est  manifestement  erronée. 

3.  - — Dans  cette  même*étude,  A. -T.  de  Rochebrune  décrit  une 
autre  espèce,  Odontomophis  atavus,  de  la  même  provenance,  connue 
seulement  par  son  dentaire.  Il  lui  reconnaît  quelque  ressemblance 
avec  les  Scincoïdiens,  mais  la  considère  comme  un  « descendant 
direct  de  Simoliophis  »,  et  par  conséquent,  pour  lui,  comme  un 
Typhlopien.  La  comparaison  de  l’auteur  est  faite  avec  « les  débris 
de  dents  et  de  maxillaires  associés  aux  vertèbres  pour  lesquelles  le 
Dr  Sauvage  a créé  le  genre  Simoliophis  des  Grès  verts  des  Cha- 
rentes  ».  Je  n’ai  pu  retrouver  les  pièces,  inédites,  auxquelles  il  fait 
allusion.  Par  ailleurs,  on  ignore  tout  actuellement  du  squelette 
céphalique  de  Simoliophis.  Par  conséquent  les  observations  de 
A. -T.  de  Rochebrune  ne  sont  pas  contrôlables. 

Mais  j’ai  pu  observer,  au  Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum, 
le  type  de  Odontomophis  atavus.  C’est  un  dentaire  qui  n’est  d’ailleurs 
pas  très  fidèlement  reproduit  dans  la  figure  de  Rochebrune.  Dès 
l’abord,  sa  dentition  subpleurodonte  et  la  présence  de  nombreux 


— 311 


foramina  dento-facialia  indiquent  que  la  pièce  appartient  à un 
Saurien  : j’ai  déjà  émis  cette  opinion  (R.  Hofsstetter  1939,  p.  22, 
note  1).  Il  s’agit  certainement  d’un  fragment  de  dentaire  de  Vara- 
noidea.  On  doit  rapporter  la  pièce  au  genre  Necrosaurus  (=  Palaeo- 
varanus)  et  probablement  à un  jeune  individu  de  Necrosaurus 
Cayluxi  Filhol.  Il  n’est  pas  impossible  cependant  qu’elle  constitue 
une  espèce  indépendante  : il  faudrait  alors  la  nommer  Necrosaurus 
atavus  (Rochebrune). 

La  position  systématique  que  lui  attribuait  l’auteur  en  s’appuyant 
sur  le  dentaire  est  au  moins  surprenante.  On  sait  en  effet  que  cet 
os  est  toujours  dépourvu  de  dents  chez  les  Typhlopidés. 

En  résumé,  si  l’on  s’en  rapporte  à la  bibliographie  actuelle,  les 
vrais  Typhlopidés  sont  encore  inconnus  à l’état  fossile. 

II.  — Un  Typhlopidé  du  Vindobonien  français. 

Typhlops  grivensis  nov.  sp.  (fig.  1). 

J’ai  cependant  rencontré  dans  le  Vindobonien  moyen  de  la  Grive- 
Saint-Alban  (Isère),  parmi  d’innombrables  vertèbres  d’Ophidiens, 
une  vingtaine  de  pièces  qui  .présentent  tous  les  caractères  de  celles 
du  genre  Typhlops.  Ces  pièces  appartiennent  pour  la  plupart  au 
Muséum  de  Lyon,  mais  quelques-unes  (fig.  1)  proviennent  de  mes 
récoltes  personnelles; 

Ici  encore,  aucun  renseignement  n’existant  sur  le  squelette 
céphalique,  une  légère  incertitude  subsiste  quant  à la  dénomina- 
tion générique  du  fossile,  mais  son  attribution  aux  Typhlopidés  est 
hors  de  doute. 

Il  m’a  été  impossible,  évidemment,  de  faire  une  comparaison 
avec  les  quelque  165  espèces  de  Typhlops  décrites  à ce  jour.  Je  ne 
puis  donc  affirmer  en  toute  rigueur  qu’il  s’agit  bien  d’une,  espèce 
nouvelle.  Mais  sa  position  géographique  et  son  ancienneté  relative 
rendent  très  improbable  une  identité  spécifique  avec  une  forme 
actuelle.  Je  lui  attribue  donc  un  nom  spécial. 

Les  vertèbres  cervicales  et  caudales  sont  inconnues.  Mais  la  région 
dite  dorsale  est  représentée  par  des  vertèbres  antérieures,  moyennes 
et  postérieures.  Il  s’agit  d’un  animal  dépassant  30  cm.  de  longueur. 

Le  centrum,  dans  toute  la  région  dorsale,  est  dépourvu  d’hypapo- 
physe  et  même  de  carène  hémale.  Il  s’allonge  surtout  dans  la  partie 
moyenne  du  tronc.  Sa  face  inférieure  porte  le  plus  souvent  deux 
petits  trous  nourriciers.  Mais,  exceptionnellement,  comme  cela 
s’observe  chez  les  Typhlops  actuels,  il  est  complètement  perforé 
par  un  gros  foràmen  qui  débouche  dans  le  canal  neural  (fig.  1,  Bo). 
Les  articulations  costales,  placées  assez  bas,  sont  régulièrement 


9 


arrondies.  A la  face  inférieure  de  la  vertèbre,  elles  sont  séparées  du 
centrum  par  un  sillon  qui,  dans  les  vertèbres  postérieures,  s’étend 
longuement  en  arrière.  L’arc  neural  est  peu  élevé,  surtout  dans  les 
régions  moyenne  et  postérieure.  Il  ne  porte  pas  de  neurépine.  Dans 
les  vertèbres  antérieures,  à peine  distingue-t-on  une  légère  arête 
médiane,  toujours  mousse.  Plus  en  arrière,  cette  ornementation 
s’eiïace  et  se  réduit  tout  au  plus  à un  léger  mucron  postérieur.  Zygo- 


Fig  1.  — Typhlops  grivensis  nov.  sp.  X 8. 

Vertèbres  dorsales  antérieure  (A),  moyenne  (B)  et  postérieure  (C). 

Faces  dorsale  (d),  ventrale  (v),  latérale  gauche  (g)  et  antérieure  (a). 

(CoJl.  Hoffstetter,  Labo.  Paléont.  Muséum.) 

sphène  et  zygantrum  sont  typiques.  Le  premier  possède  un  bord 
antérieur  trilobé,  la  lèvre  supérieure  formant  en  avant  une  légère 
saillie  entre  les  deux  becs  latéraux  qui  portent  les  facettes  articu- 
laires. Cette  lèvre,  relevée  dans  les  vertèbres  antérieures,  devient 
ensuite  déprimée  au  milieu.  Les  prézygapophyses  sont  bien  déve- 
loppées sous  leurs  facettes  articulaires,  et  ont  la  forme  de  baguettes 
grêles.  Dans  la  région  antérieure,  elles  sont  presque  transversales, 
mais  relevées  vers  le  haut  ; plus  loin,  elles  se  dirigent  vers  l’avant  en 
même  ,temps  qu’elles  se  rapprochent  de  l’horizontale.  Le  canal 


— 313 


neural  est  vaste  par  rapport  à la  vertèbre,  qui  est  de  construction 
légère. 

Dans  l’ensemble,  cette  morphologie  Rappelle  d’assez  près  celle 
de  T.  Diardi  Schlegel.  Elle  est  aussi  assez  voisine  de  celle  de  T. 
braminus  (Daudin),  mais  cette  espèce  reste  toujours  beaucoup 
plus  petite.  Par  contre,  T.  punctatus  (Leach)  est  nettement  différent. 
Cette  première  comparaison  permet  donc  de  conclure  que  T.  gri- 
vensis  a surtout  des  affinités  avec  les  formes  actuelles  de  la  région 
orientale. 

Les  pièces  précédentes  représentent  le  seul  Typhlopidé  tertiaire 
que  je  connaisse,  malgré  une  recherche  attentive  dans  les  collec- 
tions de  Paris,  Lyon  et  Bâle. 

La  famille  n’est  donc  pas  connue  avant  le  Vindobonien  moyen. 
Mais,  dès  cette  époque,  elle  est  représentée  par  des  formes  en  tous 
points  comparables  aux  types  actuels,  au  moins  en  ce  qui  concerne 
leur  squelette  axial.  Ï1  est  donc  probable  que  l’origine  des  Typhlo- 
pidés doit  remonter  beaucoup  plus  loin  dans  la  série  géologique. 

Il  est  certain  que  la  rareté  des  représentants  fossiles  de  ce  groupe 
tient  d’abord  à la  petitesse  et  à la  fragilité  du  squelette  de  ces  ani- 
maux. Mais  il  ne  me  semble  pas  qu’il  y ait  là  une  explication  accep- 
table de  l’absence  des  Typhlopidés  dans  un  certain  nombre  de 
gisements  français  comme  Saint-Gérand-le-Puy  (Aquitanien), 
Suèvres  (Burdigalien)  et  Sansan  (Vindobonien  inférieur).  On  y a 
récolté  en  effet  un  abondant  matériel  comprenant  de  très  petites 
pièces.  Dans  chaque  gisement,  l’habitat1  semble  avoir  été  favorable 
aux  Typhlopidés  puisqu’on  y trouve  des  Amphisbénidés,  Sauriens 
vermiformes  dont  le  mode  de  vie  est  très  voisin.  J’ai  donc  la  con- 
viction qué  la  famille  des  Typhlopidés  n’est  arrivée  en  France 
qu’au  Vindobinien  moyen.  Il  faut  d’ailleurs  constater  que  cette 
date  marque  l’arrivée  en  Europe  occidentale  d’un  certain  nombre  de 
Reptiles,  parmi  lesquels  on  peut  citer  les  Varanidés  et  les  Elapidés. 

La  suite  de  l’histoire  des  Typhlopidés  tertiaires  n’est  pas  connue. 
Ceci  tient  sans  doute  à la  pauvreté  des  archives  utilisables,  les  gise- 
ments du  Vindobonien  supérieur,  du  Pontien  et  du  Pliocène  n’ayant 
jamais  fourni  de  restes  de  petits  animaux.  Le  groupe  a donc  pu 
persister  quelque  temps  en  Europe  sans  que  nous  en  ayons  de 
preuves. 

III.  — Un  Typhlopidé  subfossile  de  l’Ïle  Maurice. 

Typhlops  Cariei  nov.  sp.  (fig.  2). 

P.  Carié  a récolté  à la  Mare  aux  Songes  (Ile  Maurice),  un  riche 
matériel  subfossile  dont  l’étude  est  partiellement  faite.  Les  Ser- 


314 


pents  y sont  représentés  par  un  Boïdé  et  un  Typhlopidé.  Ce  dernier 
appartient  incontestablement  au  genre  Typhlops,  mais  il  est  nota- 
blement plus  gros  que  T.  braminus  (Daudin),  seule  espèce  connue 
dans  la  faune  actuelle  des  Mascareignes,  où  elle  a peut-être  été 
introduite.  Le  fossile  se  distingue  bien,  par  ailleurs,  de  cette  dernière 
espèce,  par  divers  caractères  de  la  morphologie  vertébrale. 

Il  serait  utile  d’en  faire  une  comparaison  attentive  avec  les  autres 
formes  de  la  région  malgache.  Mais  la  répartition  actuelle  montre 
que  les  espèces  de  moyenne  ou  grande  taille  présentent  toujours, 
dans  les  îles  qui  les  abritent,  un  caractère  endémique.  Je  suis  donc 
persuadé  qu’il  s’agit  là  d’une  forme  disparue,  propre  aux  Iles  Mas- 
careignes. 


K 


Fig.  2.  — Typhlops  Curiei  nov.  sp.  X 8. 

Vertèbre  dorsale  moyenne.  Faces  dorsale  (d),  ventrale  (v),  latérale  gauche  (g) 
et  antérieure  (a). 

(Coll.  Cabié,  Labo.  Paléont.  Muséum.) 

L’animal  est  représenté  dans  la  collection  Carié  par  deux  groupes 
de  3 vertèbres  en  connexion  et  par  une  vertèbre  isolée,  figurée  ici. 
Il  s’agit  encore  d’un  Typhlops  de  taille  moyenne. 

Ces  vertèbres  appartiennent  à la  région  moyenne  du  tronc.  Elles 
se  distinguent  de  T.  grivensis  par  une  forme  nettement  plus  courte 
et  plus  surbaissée.  L’arc  neural  porte  une  indication  d’arête  sagittale 
et  forme  un  léger  mucron  postérieur.  La  lèvre  supérieure  du  zygo- 
sphène  ne  porte  pas  de  saillie  antérieure  médiane.  Les  mêmes  carac- 
tères morphologiques,  auxquels  il  faut  ajouter  la  différence  de  taille, 
éloignent  catégoriquement  le  fossile  de  l’actuel  T.  braminus. 


La  famille  des  Typhlopidés  est  donc  jusqu’à  présent  très  pauvre- 
ment représentée  à l’état  fossile.  On  peut  souhaiter  qu’une  plus 


315  — 


grande  attention  apportée  dans  les  récoltes  puisse  aboutir  à de  nou- 
velles  trouvailles  qui  apporteront  plus  de  lumière  sur  l’origine  et 
l’histoire  de  cette  intéressante  famille. 

Laboratoires  d’ Anatomie  comparée  et  de  Paléontologie  du  Muséum. 

TRAVAUX  CITÉS 

Haas  (G.)  1930.  — Ueber  die  Kaumuskulatur  und  die  Schadelmechanik 
einiger  Wühlschlangen.  Zool.  Jahrb.  Anat.,  52,  p.  95-218.  Jena. 
Hoffstetter  (R.)  1939.  — Contribution  à l’étude  des  Elapidae  actuels  et 
fossiles  et  de  l’Ostéologie  des  Ophidiens.  Arch.  Mus.  Hist.  Nat.  Lyon , 
15,  p.  1-78.  Lyon. 

Hoffstetter  (R.)  1942.  — Sur  la  présence  d ’ Amphisbænidæ  dans  les  gise- 
ments tertiaires  français.  C.  R.  Somm.  Soc.  Geol.  Fr.,  3,  p.  24-25.  Paris. 
Nopcsa  (F.)  1924.  — Ergebnisse  der  Forschungenreisen  Prof.  E.  Stromers 
in  den  Wüsten  Ægyptens,  II,  5.  Die  Symoliophis  Reste.  Abh.  Bayer. 
Akad.  Wissensch.  ; Math.  Naturw.  Abt.,  30,  p.  1.  München. 

Rochebrune  (A.  T.  de)  1880.  — Révision  des  Ophidiens  fossiles  du  Mu- 
séum d’Histoire  Naturelle.  Nouo.  Arch.  Mus.  (2),  3,  p.  271-296,  Paris. 
Rochebrune  (A.  T.  de)  1884.  — Faune  ophiologique  des  Phosphorites  du 
Quercy.  Mém.  Soc.  Sc.  nat.  Saône-et-Loire,  5,  p.  149.  Châlon-sur-Saône. 
Sauvage  (H.-E.)  1880.  — Sur  l’existence  d’un  Reptile  du  type  Ophidien. 
dans  les  couches  à Ostrea  columba  des  Charentes.  C.  R.  Ac.  Sc.,  91, 
p.  671-672.  Paris. 

• Sauvage  (H.-E.)  1896.  — Sur  un  Ophidien  des  terrains  crétaciques  du 
Portugal.  C.  R.  Ac.  Sc.,  122,  p.  251-252.  Paris. 

Werner  (F.)  1921.  — Synopsis  der  Schlangenfamilie  der  Typhlopiden. 
Arch.  f.  Naturgeschichte,  87,  Abt.  A,  p.  266-338. 


Le  Gérant  : Marc  André 


ABBEVILLE. 


IMPRIMERIE  F.  PAILLART  (o.  P.  L.  31.0832).  4-9-1946 


SOMMAIRE 


Pages 


Actes  administratifs 225 

R.  Heim.  Louis  Mangin  et  Pierre  Allorge,  premiers  titulaires  de  la  Chaire 
de  Cryptogamie  du  Muséum.  Leçon  inaugurale  du  cours  de  Cryptogamie, 
prononcée  le  26  Mars  1946 » , 226 


Communications  : 

V.  Chaudun.  Félix  Delahaye,  jardinier  au  Jardin  du  Roi,  Compagnon  de 


d’Entrecasteaux 253 

L.  Fage.  Complément  à la  faune  des  Arachnides'  de  Madagascar 256  - 

M.  André.  Un  Erythraeus  (Acarien)  nouveau  recueilli  à Madagascar  (E.  Milloli 

n.  sp.) . 268 

B.  Çondé.  Plusiocampa  Dargilani  Moniez  (Aptérygotcs  Diploures) 270 

E.  Buge.  Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la  collection  du  Labo- 
ratoire de  Paléontologie  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  — 11.  Bryo- 
zoaires actuels  du  Maroc  et  de  Mauritanie  figurés  par  F.  Canu  et  R.  S.  Bassler  ' 
(1925-1928)... ' 274 

G.  Cherbonnier.  Sur  une  Holothurie  dé  Quoy  et  Gaîmard,  type  d’un  nouveau 

genre  : Plesiocolochirus  n.  g. 280 

H.  Bei.val  et  M.-L.  du  Mérac.  L’hyèridation  chez  les  Scilles 287 

L.-J.  Lhoste.  Essai  de  localisation  stratigraphique  de  quelques  Mollusques 

Quaternaires  de  la  région  parisienne 294 

G.  Mathon  et  J.  Sornay.  Nouveau  gisement  de  Barrémien  inférieur  dans  la 

montagne  de  Lure  (Basses-Alpes) 297 

P.  Roth.  Sur  l’action  des  hormones  sexuelles  dans  la-métamorphose  expérimen- 
tale de  l’Axolotl  ( Amblysloma  ligrinum  Green)  provoquée  par  la  Thyro- 
xine (lre  note).  . . . :• 300 

A.  Kaswin  et  A.  Serfaty.  L’activité  cholinestérasique  des  organes  chez  les 

Sélaciens  et  les  Téléostéens ’ 305 

R.  Hoffstetter.  Les  Typhlopidæ  fossiles 309 


ÉDITIONS 


DU 

MUSÉUM  N VT  ION  AL  DTIISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEO  FFROY-S  AI  NT*  HILAIRE,  PARIS  Ve 


e>  * e 

Archives  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.). 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Hisloire  naturelle  (commencé  en  1895). 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annliel  France,  200  fr.,  Étranger,  300  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’ Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

,,  Notulæ  Systemalicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  9(3  fr.  ; 
Etranger,  150  fr.).  * - 

Revue  française  d’ Entomologie.  (DirecteurM.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Etranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Binard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Sainl-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trôcadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de' Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’Agronomie  coloniale;  paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924  ; abonnement  France,  200  fr..  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge*Laboraloire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874;  abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.).  ( 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928;  abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

MqLmmalia,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XVI 1 1 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  4.  — Septembre  1946 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

57,  BUE  CUVIER 

PABIS-V'  


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1 /2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l'état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  le 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  un  plus  grand  nombre,  aux  conditions 
suivantes  : 

(Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  4 de  1941  ) 


25  ex.  50  ex.  100  ex. 

4 pages  57  fr.  50  74  fr.  50  109  fr. 

8 pages  65  fr.  75  89  fr.  75  133  fr.  50 

16  pages  79  fr.  112  fr.  175  fr. 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes,  et  couverture  non  imprimée. 

Supplément  pour  couverture  spéciale  : 25  ex 18  francs. 

par  25  ex.  en  sus 12  francs. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  : 

France  : 200  fr.  ; Etranger  : 300  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1946.  — N°  4. 


355e  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

26  septembre  1946 


PRÉSIDENCE  DE  M.  C.  ARAMBOURG 

' PROFESSSEUR  AU  MUSÉUM 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  le  Professeur  Ach.  Urbain,  Directeur  du  Muséum  est  nommé 
Membre  titulaire  du  Conseil  de  l’Enseignement  supérieur  et  M.  le  Pro- 
fesseur J.  Orcel,  Membre  suppléant  dudit  Conseil  (Arrêté  ministériel 
du  6 juillet  1946). 

M.  A.  Leroi-Gourhan,  Sous-directeur  au  Musée  de  l’Homme,  est 
nommé  Chevalier  de  la  Légion  d’honneur  (Arrêté  ministériel  du  5 avril 
1946). 

M.  J.-M.  Pérès  est  nommé  Sous-directeur  au  Laboratoire  de  Mala- 
cologie (Arrêté  ministériel  du  24  juin  1946). 

M.  J.  Léandri  est  nommé  Sous-directeur  au  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  (Arrêté  ministériel  du  24  juin  1946). 

Mme  M.-L.  Tardieu  est  nommée  Sous-directeur  au  Laboratoire  de 
Phanérogamie  (Arrêté  ministériel  du  24  juin  1946).  * 

M.  Boure-au  est  nommé  Sous-directeur  au  Laboratoire  d’Anatomie 
comparée  des  Végétaux  vivants  et  fossiles  (Arrêté  ministériel  du  5 août 
1946). 

M.  J.  Carayon  est  nommé  Sous-directeur  au  Laboratoire  d’Entomo- 
logie  agricole  coloniale  (Arrêté  ministériel  du  16  septembre  1946). 

MUe  J.  Signeux  est  titularisée  dans  les  fonctions  d’Assistant  au  Labo- 
ratoire de  Paléontologie  (Arrêté  ministériel  du  3 juillet  1946). 

Bulletin  du  .Muséum,  2e  série,  ,t.  XVIII,  n°  4,  1946.  21 


— 318 


M.  R.  Paulian  est  titularisé  dans  les  fonctions  d’ Assistant  au  Labora- 
toire d’ Entomologie  (Arrêté  ministériel  du  12  septembre  1946). 

M.  J.-F.  Leroy  est  titularisé  dans  les  fonctions  d’Assistant  au  Labora- 
toire d’ Agronomie  coloniale  (Arrêté  ministériel  du  16  septembre  1946). 

Mlle  Toulouse  est  nommée  Assistant  stagiaire  au  Laboratoire  de  Cryp- 
togamie (Arrêté  ministériel  du  1er  mai  1946). 

M.  P.  Bourrelly  est  nommé  Assistant  stagiaire  au  Laboratoire  de 
Cryptogamie  (Arrêté  ministériel  du  16  septembre  1946). 

M.  P.  Bourgin  est  nommé  Assistant  stagiaire  au  Laboratoire  d’Ana- 
tomie  comparée  (Arrêté  ministériel  du  31  juillet  1946). 

M.  Decerisy  est  délégué  dans  les  fonctions  d’Assistant  au  Laboratoire 
d’Anatomie  comparée  (Arrêté  ministériel  du  12  septembre  1946). 

M.  P.  Clavelin,  Assistant  au  Laboratoire  d’Anatomie  comparée,  est 
admis  à faire  valoir  ses  droits  à la  retraite  (Arrêté  ministériel  du  9 août 
1946). 


COMMUNICATIONS 


Captures  nouvelles  de  Paragaleus  Budker 

ET  DE  ScORPAENODES  AFRICANUS  PFAFF. 
par  Jean  Cadenat. 

I 

Dans  le  Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  VII,  n°  2,  1935,  Paul 
Budker  décrivait  un  genre  nouveau  de  la  famille  des  Carcharinidés 
et  dédiait  au  Professeur  Gruvel  la  première  espèce  de  ce  genre, 
d’après  une  femelle  adulte  et  quatre  fœtus  à terme. 

Cette  femelle  était  le  seul  individu  capturé  entre  mai  et  août  1934 
à la  station  de  pêche  aux  squales  à Hann  près  de  Dakar  et  l’espèce 
pouvait  être  considérée  comme  rare. 

Depuis  cette  date,  de  nombreuses  captures  de  Paragaleus  Gruveli 
sur  les  côtes  du  Sénégal  permettent  de  considérer  ce  petit  requin 
comme  une  espèce  banale  de  la  faune  locale. 

Le  fait  qu’elle  soit  passée  longtemps  inaperçue  a pour  principales 
causes  les  suivantes  : 

1°  L’espèce  doit  atteindre  rarement  une  grande  taille  : tous  les 
exemplaires  examinés  jusqu’ici  sont  plus  petits  que  le  type. 

2°  Paragaleus  Gruveli  n’a  pas  de  nom  vernaculaire  propre  et  est 
par  suite  confondu  avec  les  autres  petits  requins  : Mustelus, 
Scoliodon,  Leptocarcharias,  jeunes  Carcharinus,  etc... 

3°  En  dehors  de  quelques  régions  peuplées  de  Sérères  (région  de 
Joal  et  plus  particulièrement  Fadiouth),  les  squales  ne  sont  pas 
consommés  ; ils  sont  presque  toujours  immédiatement  rejetés  à la 
mèr  après  leur  capture  et  ne  figurent  que  très  exceptionnellement 
sur  les  marchés  des  grands  centres. 

4°  Leur  taille  réduite  fait  qu’ils  ne  sont  que  très  rarement  pris  dans 
les  filets  à grandes  mailles  des  Pêcheries  de  squales  où  malgré  de  très 
fréquentes  visites,  je  n’en  ai  jamais  observé  un  seul. 

5°  S’approchant  sensiblement  moins  de  la  côte  que  les  Mustelus 
par  exemple,  ils  ne  sont  pas  aussi  souyent  capturés  par  les  sennes  de 
rivage  que  ces  derniers. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


320  — 


Seuls  les  pêcheurs  à la  ligne  en  pirogue  le  capturent  très  fré- 
quemment, plus  spécialement  aux  approches  de  l’hivernage. 

En  dehors  d’un  exemplaire  mâle  pris  au  chalut  au  mois  de  juillet 
1943  à la  latitude  de  Saint-Louis  et  de  quelques  autres  pris  à la  ligne 
aux  mois  d’avril  et  mai  1943  et  1944  dans  les  régions  de  Joal  et  de 
M’Bour,  la  plupart  des  individus  capturés  proviennent  des  environs 
immédiats  de  Dakar  puisqu’ils  sont  pris  par  les  pêcheurs  à la 
ligne  de  Gorée  qui  ne  s’éloignent  guère  de  l’île. 

Les  échantillons  examinés  correspondant,  comme  description  géné- 
rale, au  type,  nous  avons  simplement  recherché  si  les  proportions  du 
corps  chez  les  mâles  et  les  femelles  offraient  quelques  variations  : 

Voici  pour  10  femelles  de  840  à 1.009  mm.  de  longueur  totale  et 
pour  15  mâles  de  765  à 1.069  mm.  de  longueur  totale,  les  valeurs  des 
principales  proportions  en  % de  la  longueur  totale  : 


Mâles 

Femelles 

Longueur  sans  la  caudale 

de  75,8  à 78,7 

de  74,5  à 80,3 

Distance  pré-D  1 

de  28,2  à 29,1 

de  28,6  à 29,8 

Distance  pré-D  2 

de  60,7  à 62,8 

de  60,9  à 61,5 

Distance  pré-P 

de  18,9  à 19,6 

de  19,1  à 20,3 

Distance  pré-V 

de  44,6  à 46,6 

Distance  pré-A 

de  61,4  à 62,9 

de  61,2  à 62,1 

Ces  chiffres  ne  font  apparaître  aucune  différence  entre  les  deux 
sexes  ; il  en  est  de  même  de  ceux  que  l’on  peut  obtenir  par  l’examen 
de  proportion  des  différentes  nageoires. 

La  hauteur  de  la  deuxième  dorsale  représente  pour  les  deux  sexes 
de  56  à 59,5  % de  la  hauteur  de  la  première  qui  mesure  elle-même 
de  9 à 10  % de  la  longueur  totale. 

Du  24  mai  au  2 juillet  1946,  la  répartition  des  sexes  s’établit 
comme  suit  : 

Le  24  mai  : 1 femelle  de  960  mm.  portant  2 fœtus  de  350  à 355  mm.  ; 
le  28  mai  : 1 femelle  de  875  mm.  non  gravide  ; 
le  30  mai  : 1 mâle  de  765  mm.  ; 

le  3 juin  : 1 femelle  de  956  mm.  portant  2 fœtus  à terme  de  445  à 456  mm.; 
le  4 juin  : 1 mâle  de  944  mm.  ; 

les  5 et  6 juin  : 2 femelles  de  840  à 982  mm.  non  gravides  ; 
du  18  au  20  juin  : 3 mâles  de  842,  979  et  1.007  mm.  ; 
le  21  juin  : 1 femelle  de  850  mm.  non  gravide  ; 
du  21  au  30  juin  : 6 mâles  de  853,  864,  940*  970,  990  et  1.045  mm.  ; 
les  1er  et  2 juillet  : 4 mâles  de  857,  860,  973  et  1.069  mm.,  et  4 femelles 
de  844,  922,  925  et  1009  mm.,  ayant  toutes  des  œufs  dans  les  trompes 
utérines. 


— 321  ~ 


Coloration. 

La  coloration  de  cette  espèce  est  typique  et  permet  de  la  recon- 
naître à distance,  avec  un  minimum  de  risques  d’erreur,  parmi  tous 
les  autres  squales  de  mêmes  dimensions  ; elle  est  caractérisée  par 
des  bandes  longitudinales  d’un  jaune  plus  ou  moins  doré  séparées 
par  des  espaces  de  même  largeur  d’un  gris  bleuté  assez  clair. 

Deux  types  de  coloration  peuvent  se  rencontrer  : 

a)  La  première  bande  jaune  (la  plus  inférieure)  part  de  l’avant  de 
l’œil,  intéresse  la  membrane  nictitante,  passe  à la  partie  supérieure 
des  fentes  branchiales  et  se  prolonge  vers  l’arrière  en  s’atténuant 
jusqu’au  dessus  des  nageoires  ventrales.  Une  deuxième  bande  de 
même  teinte,  ayant  son  origine  dans  la  région  crânienne,  traverse 
tout  le  milieu  du  corps  et  se  continue  sur  la  nageoire  caudale.  Une 
troisième  bande  s’étend  sur  la  partie  dorsale,  depuis  la  région  crâ- 
nienne jusqu’au  dessous  de  la  deuxième  dorsale  ; en  outre  une  len- 
tille jaunâtre  très  apparente  se  remarque  à la  base  des  Pectorales, 
des  Ventrales  et  des  deux  Dorsales. Le  ventre  est  clair;les  Pectorales 
et  les  Ventrales  sont  de  ln  même  teinte  grise  que  les  Dorsales.  Un 
liséré  noir  occupe  le  bord  supéro-postérieur  de  la  deuxième  dorsale 
et  l’extrémité  de  la  caudale. 

b)  Dans  le  deuxième  type  de  coloration,  les  bandes  supérieures 
latérales  gauche  et  droite  ne  sont  pas  séparées  dans  la  région  dorsale 
par  une  zone  gris  bleu  et  toute  la  partie  dorsale  de  ces  individus  est 
jaunâtre.  Le  reste  du  système  de  coloration  est  le  même  que  dans  le 
premier  type. 


11 

Scorpaenodes  africanus  Pfaff  1933.  Vid.  Medd.  nat.  Foren.  Kôben- 
havn  XCIV,  p.  311,  fig.  13,  Dakar. 

Ce  petit  Scorpaenidé  qui  appartient  à un  genre  plus  spécialement 
« indo-pacifique  » se  distingue  de  Scorpenea  par  un  certain  nombre 
de  caractères  dont  le  plus  important  est  l’absence  de  dents  pala- 
tines ; le  vomer  est  denté. 

Après  la  description  de  Pfaff,  faite  d’après  un  exemplaire  de 
65  mm.  de  longueur  totale  acheté  sur  le  marché  de  Dakar  1,  l’espèce 
ne  semble  pas  avoir  été  de  nouveau  signalée.  Malgré  mes  recherches 
pour  me  procurer  ce  poisson,  c’est  à un  simple  hasard  que  je  dois 
d’en  avoir  obtenuMeux  échantillons  dont  les  caractéristiques  sont 
indiquées  plus  loin. 

1.  Ce  détail  m’a  été  communiqué  par  le  Professeur  Anton  Brünn  lors  de  son  récent 
passage  à Dakar  à bord  du  schooner  « Atlantide j> . 


— 322 


Le  25  mars  1946  un  très  important  banc  d’anchois  (Engraulis 
hepsetus ) vient  s’échouer  sur  la  plage  du  petit  port  de  Gorée.  La 
masse  de  cadavres  se  putréfiant  lentement  dans  l’eau  du  port  et 
modifiant  sensiblement  le  milieu,  de  nombreuses  espèces  séden- 
taires de  mollusques,  _vers,  crustacés  et  poissons  meurent  journelle- 
ment et  leurs  cadavres  ou  quelquefois  des  individus  pas  encore  tout 
à fait  morts  viennent  s’échouer  sur  la  plage. 

C’est  ainsi  que  le  29  mars  1946,  j’ai  pu  recueillir  deux  exemplaires 
de  Scorpaenodes  africanus  : un  cadavre  ayant  perdu  toute  trace  de 
coloration  et  un  encore  vivant  dont  le  système  de  coloration  est 
décrit  ci-dessous. 

Les  caractères  de  ces  deux  individus  correspondent  à la  descrip- 
tion de  Pfaff  : corps,  poitrine,  gorge,  opercule  et  toute  la  partie 
supérieure  de  la  tête  y compris  la  région  interorbitaire  recouverte 
d’écailles  ; pas  de  dépression  occipitale  ; vomer  denté,  palatins  sans 
dents.  Maxillaire  atteignant  le  bord  postérieur  de  l’œil. 

D : XIII-10  (la  douzième  épine  beaucoup  plus  petite  que  la 
treizième. 

A : II 1-5  (la  deuxième  nettement  plus  grande  et  plus  forte  que 
la  troisième). 

P : 18  sur  un  échantillon,  19  sur  le  deuxième. 

Pores  de  la  ligne  latérale  : 22  et  23. 

Écailles  en  rangées  longitudinales  40-41  (5  rangées  au-dessus  de  la 
ligne  latérale  à l’origine  de  la  dorsale  et  12  à 13  rangées  au-dessous, 
juste  en  arrière  de  la  base  des  Pectorales.  Disposition  et  nombre  des 
épines  : nasales,  sus-orbitaires,  sous-orbitaires,  occipitales,  préoper- 
culaires,  operculaires,  humérale,  comme  dans  le  type. 


Principales  dimensions  des  échantillons  en  millimètres . 


Echantillon  n°  1 

Echantillon  n°  2 

Longueur  totale 

70 

62 

Longueur  sans  la  caudale 

57 

48 

Longueur  de  la  tête 

23 

19 

Plus  grande  hauteur  du  corps .... 

21 

18 

Hauteur  du  pédoncule  caudal.  . . . 

7 

6 

Diamètre  de  l’œil. 

6,5 

5,5 

Plus  longue  épine  de  D . 

6,5  (5e). 

6 (6e) 

Douzième  de  D 

2,5 

2 

Treizième  épine  de  D 

^5,5 

5 

Deuxième  épine  de  A 

10 

8 

Troisième  épine  de  A 

7 

6,5 

— 323  — 


Les  branchiospines  sont  peu  nombreuses,  très  courtes,  arrondies  et 
couvertes  de  très  fins  piquants  ; elles  sont  au  nombre  de  : 6 -f-  4 
rudiments  à la  partie  inférieure  du  premier  arc  branchial  ; 5 rudi- 
ments seulement  à la  partie  supérieure. 

Coloration  : aspect  général  brun  rougeâtre. 

Dos  brun,  ventre  plus  clair  ; des  bandes  plus  ou  moins  verticales 
rouge  vif,  sur  la  tête  et  le  corps  : la  première,  de  la  largeur  du  diamètre 
de  la  pupille,  du  bord  inférieur  de  l’œil  au  bord  inférieur  du  préoper- 
cule, une  deuxième  sur  toute  la  partie  postérieure  du  -préopercule  ; 
région  occipitale  rouge,  une  bande  partant  de  la  base  des  troisième  à 
cinquième  épines  dorsales  s’estompe  sous  la  pectorale,  une  autre 
au  niveamdes  bases  des  9e  à 11e  épines  s’étend  sur  la  partie  ventrale, 
une  troisième  s’étend  de  la  moitié  antérieure  de  la  dorsale  molle  à 
la  moitié  antérieure  de  l’anale  (la  base  de  la  dorsale  est  également' 
rouge)  ; enfin  une  dernière  bande  occupe  toute  la  partie  postérieure 
du  pédoncule  caudal.  Pectorales,  Anales,  Dorsale  et  Caudale,  rouges 
ponctuées  de  noir  ; Ventrales  rouges  ; Dorsale  épineuse  brun  foncé 
avec  quelques  taches  noires,  la  première  à la  base  des  3 premiers 
espaces  interradiaires,  la  deuxième  à la  base  du  5e  espace  interra- 
diaire  et  la  troisième  à la  partie  supérieure  de  la  nageoire  comprise 
entre  la  neuvième  et  la  onzième  épines. 

Laboratoire  de  l’Office  des  Pêches  Maritimes,  Institut  Français  d’Afrique 
Noire  et  Laboratoire  des  Pêches  et  Productions  Coloniales  d’origine 
animale  du  Muséum. 


— 324 


Sur  une  Caridine  nouvelle  cavernicole  de  Madagascar. 
Caridina  microphthalma,  nov.  sp. 

Par  Louis  Fage, 

Professeur  au  Muséum. 

C’est  au  Professeur  J.  Millot  que  l’on,  doit  la  découverte  de  cette 
forme  intéressante  qu’il  a capturée  dans  le  ruisseau  souterrain  de  la 
grotte  des  Fanihys  (Ankarana),  lors  de  son  dernier  voyage  à Mada- 
gascar. J’ai  eu  à ma  disposition  quatre  exemplaires  de  cette  espèce, 
mais  aucune  femelle  ovigère. 

'■  , . N 

Description. 

Longueur  postorbitaire  16  mm.  — Pédoncule  oculaire  très  court  ne 
portant  que  quelques  rares  ommatidies  sur  sa  face  latérale  externe  (fig.  1). 

— Rostre  de  même  longueur  ou  plus  long  que  les  pédoncules  antennulaires, 


Fig.  1.  — Caridina  microphthalma,  n.  sp.  Profil  de  la  partie  extérieure  du  corps. 

armé  de  10-13  dents  supérieures,  la  proximale  largement  séparée  de  l’api- 
cale, et  de  1-6  dents  inférieures  ; pas  de  pointe  subapicale  chez  les  4 exem- 
plaires examinés.  — Angle  infraorbitaire  bien  développé,  mais  pas  d’épine 
antérolatérale.  — Acicule  antennulaire  aussi  long  que  les  deux  tiers  de 
l’article  proximal  du  pédoncule  des  antennules.  — Prolongement  antéro- 
externe  de  ce  dernier  très  court.  — Carpes  des  chélipèdes  (fig.  2) remar- 
quablement longs  ; ceux  de  la  première  paire  3 fois  1 /2  aussi  longs  que 
larges  et  nettement  échancrés  en  avant,  le  doigt  mobile  plus  long  que  la 
région  palmaire  ; ceux  de  la  seconde  paire  au  moins  6 fois  aussi  longs  que 
larges,  régulièrement  dilatés  de  la  base  à l’extrémité,  le  doigt  mobile 
presque  2 fois  plus  long  que  la  région  palmaire.  — Epimères  des  4e  et 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


— 325  — 


5e  segments  obtus  en  arrière.  — Pas  de  carène  préanale,  — 4 paires 
d’épines  dorsales  au  telson  et  4 paires  d’épines  terminales,  avec  les 
apicales  2 fois  plus  courtes  que  les  suivantes.  — ■ Pas  d’épipodite  aux 
pattes  de  la  cinquième  paire. 

pr.  p3  pr.  p5 

= 0,6  — 0,62  — — = 0,50  - — — = 0,52 


c 


dactyle 

pr 


p3  = 0,6 


c 

dactyle 

pr 


0,22  — 0,24 


6 spinules  au  dactyle  3 ; 41  au  dactyle  5. 

Largeur  du  dactyle  3 contenue  3 fois  1/2  dans  sa  longueur  ; largeur  du 
dactyle  5 contenue  5 fois  dans  sa  longueur. 


Affinités.  — Cette  forme  est  avant  tout  remarquable  par  la  réduc- 
tion des  pédoncules  oculaires  et  des  organes  visuels  représentés 
seulement  par  quelques  ommatidies.  C’est  à ma  connaissance  la 
première  forme  subanophthalme  décrite  du  genre  Caridina.  Elle 
est  d’autre  part  caractérisée  par  l’allongement  du  propode  3.  Chez 
la  variété  brachydactyla  de  Man  du  C.  nilotica  Roux  on  trouve  bien 

. propode  „ . 

que  le  rapport  — p3  est  égal  a b ; mais  dans  ce  cas  cette 

dactyle 

valeur  est  due  à l’extrême  brièveté  du  dactyle  et  non  à l’allonge- 
ment du  propode. 

Peut-on  considérer  cette  forme  comme  une  nouvelle  variété  du 


326  — 


C.  nilotica  ? On  a déjà  décrit  de  cette  espèce  18  variétés  et  l’on  peut 
évidemment  lui  en  ajouter  une  dix-neuvième  ; mais  il  faut  dire  que 
dans  l’état  où  se  trouve  la  systématique  de  ce  groupe  la  valeur  de 
ces  coupures  nous  échappe  complètement,  et  leur  nombre  obscurcit 
là  notion  d’espèce.  Eva  Woltereck  (1937)  a fait  un  louable  effort 
pour  apporter  plus  de  clarté  dans  nos  connaissances  sur  ce  sujet. 
Elle  a utilisé  la  méthode  biométrique  pour  définir  certaines  espèces 
et  variétés.  Mais  chez  les  Caridinés  le  polymorphisme  est  tel,  qu’il 
paraît  impossible  de  saisir,  sans  le  secours  de  l’expérimentation, 
l’étendue  des  variations  fluctuantes  d’une  même  espèce.  Les  recher- 
ches de  E.  Woltereck  ont  montré  l’existence  de  variations  explo- 
sives des  chélipèdes  des  C.  nilotica  et  gracilirostris  de  Man  des  Célèbes 
qui  rappellent  des  formes  ortmanniennes.  De  telle  sorte  que  ce 
n’est  pas  seulement  la  notion  de  l’espèce  qui  reste  ici  dans  le  vague, 
mais  aussi  celle  du  genre,  On  sait  que  Roux  (1925)  et  Edmondson 
(1929)  envisagent  l’identité  des  genres  Atya  et  Ortmannia  qui 
pourraient  former  avec  Caridina  un  seul  et  même  genre.  \ 

Dans  ces  conditions,  et  comme  il  faut  classer  cependant  cette 
curieuse  forme  subanophthalme  de  Madagascar,  nous  la  considére- 
rons provisoirement  comme  une  espèce  nouvelle,  voisine  de  C.  nilo- 
tica et  plus  proche  peut  être  de  sa  variété  gracilipes  de  Man  en  rai- 
son de  la  similitude  du  rapport  ^ - du  péréiodope  5 et  de  la 

propode 


forme  du  dactyle  du  même. 

La  variété  gracilipes  a d’ailleurs  été  déjà  rencontrée  à Madagas- 
car. Roux  lui  a identifié  des  individus  provenant  de  la  rivière  Sam- 
birano  à Ambanya  (province  de  Nossi-Bé)  et  d’autres,  capturés  par 
Waterlot,  à la  sortie  de  la  grotte  où  passe  le  Mananjeba  (Ankarana). 
La  comparaison  de  ces  captures  avec  les  individus  rapportés  par 
J.  Millot  fait  ressortir  les  différences  signalées  plus  haut  qui  justi- 
fient la  création  d’une  espèce  nouvelle  pour  les.  exemplaires  de  la 
grotte  des  Fanihys. 

Je  rappelle  que  les  Atyidés  comptent  plusieurs  formes  caverni- 
coles et  sensiblement  modifiées  par  leur  habitat  souterrain,  notam- 
ment les  Troglocaris,  Dugastella,  Palaemonias.  Mais  toutes  ces 
formes  font  partie  de  la  série  primitive  paratyenne  et  le  Caridina 
microphthalma  est  jusqu’à  ce  jour  le  seul  représentant  cavernicole 
connu  de  la  série  atyenne. 


BIBLIOGRAPHIE 

1925.  Bouvier  (E.  L.).  Recherches  sur  la  morphologie,  les  variations,  la 
distribution  géographique  des  Crevettes  de  la  famille  des  Atyidés. 
Encyclopédie  entomologique,  série  A,  vol.  4,  Paris. 


— 327  — 


1929.  Edmondson  (C.  H.).  Hawaiian  Atyidae.  B.  P.  Bishop  Mus.  Bull.,  66. 

1925.  Roux  (J.).  Ueber  einige  Süsswasserdecapoden  (Atyidae)  des  Bef- 
liner  Zool.  Muséum.  Zool.  Anz.,  LXII. 

1937.  WoLTEREck  (Eva).  Systematisch-variatiosanalytische  Untersu- 
chungen  uber  die  Rassen-und  Artbildung  bei  Süwsassergar- 
neelen  aus  der  Gattung  Caridina.  Intern.  Re v.  d.  gesamt.  Hydro- 
biologie u.  Hydrogr.,  34,  p.  208-262. 

1937.  — Zur  Systematik  und  geographischen  Yerbreitung  der  Caridinen. 
Ibid.,  p.  294-324. 


Description  d’un  Opilion  aveugle 

DES  GROTTES  DE  LA  PROVINCE  DE  B ERG  AME 
(NEMASTOMA  ANOPHTHALMUM  N.  SP.) 


PROFESSEUR  AU  MUSÉUM 


Mâle.  — Longueur  3,1  mm.  y compris  le  premier  article  des  chélicères 
visible  en  dessus.  — Corps  et  appendices  entièrement  brun  foncé  ou  noir. 
1 — Tergites,  scutum,  partie  membraneuse  qui  sépare  le  bord  frontal  de 


Fig.  1.  — Nemasloma  anophthalmum,  ^ , nov.  sp.  Corps  vu  en  dessus, 


la  base  des  chélicères  et  les  trois  premiers  sternites  entièrement  chagrinés, 
ornés  de  petits  crins  spiniformes.  — Tubercule  oculaire  indiqué  par  une 
faible  saillie.  — Yeux  totalement  absents-  — Chélicères  lisses  en  dessus  ; 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


/"■  f 


329  — 


premier  article  pourvu  à l’extrémité  distale  d’une  courte  apophyse  dressée, 
légèrement  déprimée  à pointe  inclinée  en  dedans  ; deuxième  article  avec  une 
apophyse  proximale  plus  faible,  à pointe  aiguë,  également  inclinée  en 
dedans.  Patte-mâchoire  plus  de  3 fois  plus  longue  que  le  corps  ; ornée  de 
crins  spiniformes  à extrémité  globuleuse.  — Pattes  très  longues  (IV  = 


Fig.  2.  — Nemastoma  anophthalmum,  ^ nov.  sp.  Chélicère,  face  externe. 

20,2  mm.),  ornées  de  crins  spiniformes.  — Hanches  et  trochanters  fortement 
granuleux  ; tous  les  fémurs  pourvus  de  fausses  articulations  médianes, 
tous  les  métatarses,  et  les  tibia  II  pourvus  de  fausses  articulations  distales. 

fémur,  patella,  tibia  métatarse  tarse 


Patte-mâchoire 

2,1 

2,4 

1,8 

0,9 

Patte  I 

(8) 

3,6 

0,7 

2,2 

(7)  5,5 

(14) 

2,3 

Patte  II 

(13) 

5,7 

0,7 

(8)  4,8 

(22)  10,5 

(26) 

4,1 

Patte  III 

(7) 

3,9 

0,7 

(8)  4,8 

(22)  10,5 

(26) 

4,1 

Patte  IV 

(8) 

6 

0,7 

2,8 

(7)  7,1 

(14) 

3,6 

Les  chiffres  entre  parenthèses  indiquent  le  nombre  de  fausses  articulations. 


Femelle  inconnue. 

Localité  : Italie  : Grotta  grande  délia  cava  di  Burligo,  Prov.  de 
Bergamo,  18-VÏII-43,  1 seul 

Cette  remarquable  espèce,  qui  m’a  été  communiquée  par  le 
Dr  Pavan,  de  Pavie,  appartient  au  groupe  du  N.  chrysomelas 
(Herm.)  dont  elle  possède  les  longues  pattes,  l’ornementation  spé- 
ciale des  chélicères  du  mâle  et  les  fausses  articulations  médianes 
des  fémurs.  Mais  elle  offre  la  particularité  d’être  complètement 
aveugle,  le  tubercule  oculaire  étant  lui-même  à peine  indiqué  par 
une  légère  saillie  du  scutum. 

Malgré  leur  habitat  cavernicole  fréquent,  on  ne  connaît  que  deux 
espèces  de  Nemastoma  privées  d’yeux  : le  N.  inops  Packard  des 


grottes  du  Kentucky  et  le  N.  caecum  Grese  de  la  grotte  Shekja  en 
Crimée.  Ces  deux  espèces  sont  mal  connues.  Il  semble  cependant 
que  le  N.  anophthalmum  se  rapproche  davantage  de  cette  dernière,, 
dont  il  se  distingue  par  la  présence  d’une  apophyse  proximale  sur  le 
deuxième  article  des  chélicères  du  mâle  et  par  l’ornementation  plus 
simple  des  sternites. 


331  — 


Bifurcation  du  doigt  fixe  de  la  pince  chez  un  Crabe 

( PORTUNUS  PU  BER). 

Par  Marc  André. 


De  nombreux  cas  d’anomalies,  observées  dans  les  pinces  de 
Crustacés  Décapodes,  ont  déjà  été  signalés  mais  nous  croyons 
cependant  intéressant  de  faire  connaître  un  nouvel  exemple  d’hyper- 
régénération  présenté  par  la  partie  distale  du  propodite,  ou  doigt 
fixe,  chez  un  Portunus  puber  L.,  provenant  des  côtes  de  France  L 
Le  Crabe,  porteur  de  la  malformation  qui  fait  l’objet  de  cette  note, 
est  un  mâle  adulte  de  taille  moyenne,  dont  la  carapace  mesure 
65  mm.  de  longueur  et  85  mm.  de  largeur.  Il  porte,  à gauche,  une 
pince  normale  et,  à droite,  une  pince  régénérée  distalement. 


Fig.  1.  — Pince  droite  (face  externe)  de  Portunus  puber  L.,  montrant  la  bifurcation 

du  doigt  fixe. 

Fig.  2.  — Schéma  interprétant  la  cause  probable  de  la  formation  du  régénérât. 

Le  doigt  mobile  de  cette  pince  droite  offre  une  structure  normale. 
Le  doigt  fixe  se  bifurque,  à son  extrémité,  en  deux  branches  ( A et 
B -f-  C)  situées  dans  un  plan  (horizontal)  perpendiculaire  au  plan 
d’aplatissement  du  dactylopodite.  Les  dents  placées  sur  le  bord 
interne  du  doigt  monstrueux  présentent  un  développement  normal 
sur  toute  la  longueur  de  la  branche  B qui  est  pourvue  de  deux  autres 
dents  sur  son  bord  distal  externe. 

Cette  anomalie  ne  saurait  être  interprétée  comme  le  résultat  d’une 
section  longitudinale  de  l’extrémité  du  doigt  fixe,  séparant  deux 
parties  qui  se  seraient  ensuite  complétées  par  régénération,  mais 
résulterait,  au  contraire,  d’une  fracture  transversale  de  la  branche  A. 

1.  Nous  devons  à l’obligeance  du  Dr  Prudhomme,  Vétérinaire  Chef  de  secteur  aux 
Halles  centrales  de  Paris,  la  communication  de  cet  échantillon. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  NVIII,  n°  4,  1946. 


— 332  — 


Cette  dernière  (A)  représenterait  l’extrémité  primitive  fracturée  du 
doigt  fixe  ; la  branche  B -f-  C résulterait  de  la  réunion  d’un  régénérât 
normal  (B),  issu  de  la  base,  avec  un  régénérât  inverse  (C),  provenant 
de  la  section  proximale  du  composant  A. 

Ces  considérations  nous  sont  suggérées  par  le  résultat  des  obser- 
vations de  M.  Abeloos  [Bull.  Soc.  Zool.  France,  LVII,  1932,  p.  175) 
qui  a étudié  un  certain  nombre  de  cas  de  régénérations  dans  les 
pinces  de  Crustacés  Décapodes  ; cet  auteur  confirme  l’interprétation 
proposée  par  Przibram  ( Arch . f.  Entw.-Mech.,  XLVIII,  1921) 
pour  qui  toutes  formations  multiples  se  ramèneraient  au  schéma  de 
formations  triples  ; elles  auraient  pour  origine  une  fracture  de  l’ap- 
pendice, non  suivie  de  l’ablation  de  son  extrémité,  et  laissant  béante 
une  plaie  latérale.  Les  trois  composants  de  l’anomalie  représente- 
raient, l’un  l’organe  primitif,  les  deux  autres,  des  organes  supplé- 
mentaires résultant  de  régénérations  qui  se  seraient  effectuées  à 
partir  de  la  lèvre  proximale  (régénération  normale)  et  de  la  lèvre 
distale  (régénération  inverse)  de  la  plaie. 

M.  Abeloos  (loc.  cit.)  a d’ailleurs  observé  d’autres  exemples  de 
telles  pseudo-bifurcations  : l’une  au  doigt  mobile,  l’autre  au  doigt 
fixe  chez  le  Portunus  puber  L.  et  il  donne  (loc.  cit.,  fig.  3)  un  schéma 
très  suggestif  démontrant  le  mode  de  production  de  ce  genre  d’ano- 
malie. 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


I 


— 333  — 


Description  d’une  nouvelle  espèce  de  Pseudoscorpion 
(Arachnide)  habitant  les  grottes  portugaises  : 

MICRQCREAGRIS  CAVERNICOLA. 

.Par  Max  Yachon. 


Parmi  les  Pseudoscorpions  que  m’a  remis  M.  Antonio  de  Barros 
Machado,  et  dont  l’étude  en  cours  permettra  de  compléter  utile- 
ment nos  connaissances  sur  la  faune  portugaise,  nous  avons  eu  la 
joie  de  trouver  deux  spécimens  cavernicoles,  types, d’une  nouvelle 
espèce.  En  voici  la  description  suivie  de  quelques  remarques  systé- 
matiques et  biogéographiques. 

Microcreagris  cavemicola,  n.  sp. 

Corps  et  appendices  dépigmentés,  blanchâtres  ; peu  de  différences  d’ordre 
sexuel  si  ce  n’est  dans  la  région  génitale  et,  chez  la  Ç,  une  taille  un  peu  plus  - 
grande  et  des  appendices  un  peu  plus  élancés  que  chez  le 

Céphalothorax  plus  long  que  large,  à bord  antérieur  proéminent  mais 
sans  épistome  différencié;  pas  d’yeux  ni  de  taches  oculaires;  18  soies 
dont  4 aux  bords  antérieur  et  postérieur,  soies  longues  et  simples  comme 
celles  des  tergites  et  des  appendices. — Tergites:  tergite  antérieur  avec 
4 soies  disposées  en  une  seule  série,  tous  les  autres  tergites,  Ç ou  ^ , avec 
une  série  de  7 ou  8 soies  dont  la  médiane  en  général  plus  courte  ; 4 soies 
au  tubercule  anal.  — Sternites  : soies  sternales  simples,  un  peu  plus 
courtes  que  les  tergales,  mais  plus»  nombreuses  (8  à 11);  chez  le 
opercule  génital  avec  une  rangée  postérieure  de  7 soies  et,  en  avant, 

2 groupes  de  4 soies  manquant  chez  la  Ç.  — Chelicères  (fig.  1)  : galéa 
courte  et  simple  chez  le  <$,  avec  quelques  branches  distales  très  courtes 
chez  la  Ç ; une  soie  au  doigt  mobile,  6 sur  le  doigt  fixe  et  la  main  ; dents 
des  doigts  (fig.  1)  ; flagelle  à 8 soies,  longues  et  dentelées  d’un  seul  côté. 
— Pattes-mâchoires  (fig.  6)  : processus  maxillaire  avec  2 soies  distales  ; 
trochanter  long  et  non  globuleux  ; fémur  long,  à pédicule  peu  distinct, 
légèrement  granulé  intérieurement,  5,7  fois  aussi  long  que  large  chez 
le  <£,  6,5  fois  chez  la  Ç ; tibia  non  .renflé,  à peine  granulé,  avec  une 
petite  bosse  (garnie  d’une  lyrifissure)  à sa  base,  4,5  fois  aussi  long 
que  large  chez  le  près  de  6 fois  chez  la  Ç où  il  est  aussi  long  que  le 
fémur  ; main  étroite  2,3  mais  aussi  longue  que  large  chez  le  2,7  fois 
chez  la  Ç,  à peine  granulée  intérieurement  et  latéralement  ; doigts  longs  et 
droits,  avec  une  longue  série  de  petites  dents  contiguës,  série  qui,  au  doigt 
mobile  (fig.  5)  se  détache  de  la  dent  terminale  ; doig  fixe,  seul,  avec  système 
vénénifère  à conduit  évacuateur  très  court  ; trichobothries  disposées 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946.  22 


uniquement  sur  les  doigts  : 4 au  doigt  mobile  (fig.  6),  st  près  de  t,  8 au  doigt 
fixe  dont  5 externes  et  3,  dorsales  ou  internes,  ib  et  isb  nettement  dis- 
tantes l’ùne  de  l’autre.  — Pattes  marcheuses  : hanche  des  pattes  1 (fig.  4) 
avec  un  processus  antérieur  bien  développé  et  pointu  ; pattes  IV  (fig.  2), 
préfémur  et  fémur  étroits,  2 soies  tactiles  (!)  au  basitarse,  1 au  tarse, 
située  dans  la  moitié  basale  de  l’article  ; soie  subterminale  avec  une 
petite  branche  subdistale  courte  (fig.  3)  ; griffes  simples  avec  un  petit 
denticule  basal  dorsal. 


Fig.  1 : Chélicèrè,  face  latérale  externe.  — Fig.  2 : patte  IV,  schématisée  ; les  soies 
ordinaires  ne  sont  pas  représentées.  — Fig.  3 : extrémité  distale  de  la  patte  IV,  seule 
la  soie  subdistale  est  dessinée.  — Fig.  4^:  hanche  de  la  patte  marcheuse  extérieure, 
face  ventrale  ; le  pointillé  situe  l’axe  du  corps.  — Fig.  5 : extrémité  du  doigt  mobile 
des  pinces,  face  latérale  externe.  — Fig.  6 : patte  mâchoire  de  droite,  vue  latérale- 
ment ; seules  les  trichobothries  sont  représentées  et  nommées. 


Dimensions,  corps  : 3 mm.  ; pattes-mâchoires,  fémur  : 1,43-0,25  mm., 
tibia  : 1,38-0,30  mm.,  main  : 0,98-0,40  mm.,  doigts  : 1,52  mm. 

Ç,  corps  : 4 mm.  ; pattes-mâchoires,  fémur  : 1,59-0,24  mm.,  tibia  : 
1,6-0,26  mm.,  main  : 1,01-0,  38  mm.,  doigts  : 1,78  mm. 

Type  $ : un  exemplaire  adulte,  Algar  sul  das  Corujeiras,  Abiul,  Pombal, 
province  de  Leiria  (Portugal),  sous  une  pierre  dans  la  galerie  de  gauche, 
le  29-VII-1940  (A.  de  Barros  Machado  leg.). 

Type  Ç : un  exemplaire  adulte  Algar  da  Lapa,  Anciao,  province  de  Leiria, 
le  30-VII-1940  (A.  de  Barros  Machado  leg.). 


Remarques 


L’espèce  que  nous  venons  de  décrire  appartient  sans  nul  doute 
au  genre  Microcreagris  Balzan  tel  qu’on  le  conçoit  actuellement.  Ce 
genre,  réparti  dans  toute  la  région  paléarctique,  comprend  42  espèces 
certaines  mais  insuffisamment  connues.  Il  est  certain  qu’une  révision 
de  ce  genre  est  nécessaire  et  modifiera  nos  conceptions  à son  sujet. 
C’est  donc  provisoirement  que  nous  rangeons  l’espèce  cavernicola 
dans  le  genre  en  question,  en  faisant  remarquer  dès  à présent  que, 
par  bien  des  caractères  les  espèces  européennes  : Cambridgei  L.  K., 
hispanica  Eli.  pyrenaica  Eli.  (allant  du  Portugal  aux  Iles  britan- 
niques) restent  groupées  et  se  séparent  assez  facilement  des  autres 
espèces  néarctiques  ou  asiatiques.  M.  cavernicola  se  distingue  des 
espèces  européennes  par  l’allongement  de  ses  appendices  et  la 
dépigmentation  de  ses  téguments  ; le  petit  tableau  suivant  la  situe 
aisément  : 

1.  Pas  d’yeux  ou  simplement  de  fàibles  taches.  2 

Deux  yeux Cambridgei  (L.  K.) 

2.  Téguments  dépigmentés,  tibia  des  pattes-mâchoires  non  globuleux  et 

au  moins  4 lois  aussi  long  que  large cavernicola  n.  sp. 

Téguments  normaux,  tibia  des  pattes-mâchoires  renflé  et  au  plus  3 fois 
aussi  long  que  large 3 

3.  Doigts  plus  courts  que  le  fémur  des  pattes-mâchoires  celui-ci  2,5  fois 

aussi  long  que  large hispanica  (Eli.) 

Doigts  aussi  longs  que  le  fémur  celui-ci  3,5-6  fois  aussi  long  que  large. 

pyrenaica  (Eli.). 

Le  genre  Microcreagris  possédait  deux  espèces  cavernicoles  dont 
l’une,  M.  cavicola  (Pack)  Amérique  du  Nord,  insuffisamment  connue, 
doit  être  considérée  comme  espèce  douteuse.  En  définitive,  il  ne 
restait  qu’une  seule  espèce  bien  précisée,  habitant  les  cavernes  de 
l’Ariège,  en  France.  Cette  espèce,  par  ses  téguments  normaux,  ses 
appendices  à peine  allongés,  se  différencie  peu  des  espèces  lucicoles 
et  n’a  point  le  faciès  des  Pseudoscorpions  typiquement  cavernicoles 
tels  que  les  Blothrus  (appartenant  au  genre  Neobisium).  M.  caver- 
nicola, à l’opposé  de  M.  pyrenaica,  a nettement  l’aspect  d’un  vrai 
troglobie  et  peut,  facilement,  être  confondu  avec  un  Blothrus.  La 
trouvaille  de  M.  de  Barros  Machado  permet  donc  d’affirmer  que, 
dans  le  genre  Microcreagris  existent  des  espèces  nettement  spécia- 
lisées au  milieu  souterrain  et  possédant  un  faciès  particulier  (absence 
d’yeux,  téguments  dépigmentés,  appendices  allongés),  déjà  remar- 
quable en  d’autres  genres.  Et  cela  donne  crédit  à l’hypothèse  de 
R.  Jeannel  (Les  Fossiles  vivants  des  cavernes,  Paris  1943,  Galli- 
mard. p.  120)  suivant  laquelle  les  Pseudoscorpions  cavernicoles 
auraient  une  origine  multiple  bien  que,  jusqu’ici,  la  presque  totalité 


— 336 


des  vrais  troglobies  appartienne  au  genre  Neobisium  (s.  g.  Blo- 
thrus ). 

Enfin,  si  Ton  voulait  sérier  les  espèces  de  Microcreagris  dans  le  sens 
de  l’adaptation  au  milieu  cavernicole,  M.  cavernicola  en  représen- 
terait le  stade  ultime  actuel  alors  que  M.  pyrenaica  n’en  serait  que 
l’un  des  premiers  stades. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


Observations  sur  les  Acariens  (9e  série). 
Par  F.  Grandjean. 


C’est  du  15  au  30  avril  1946,  aux  environs  de  Périgueux,  dans  une 
prairie  de  quelques  ares,  que  j’ai  fait  les  observations  relatées  dans 
cette  9e  série.  Un  Erythroïde  et  un  Oribate,  l’un  et  l’autre  immatures, 
pullulaient  sur  les  fleurs  et  les  plantes  basses.  J’ai  constaté  qu’ils 
se'  nourrissaient  de  pollen  et  j’ai  entrepris  leur  élevage.  Celui-ci, 
continué  après  le  30  avril,  dans  des  cellules  emportées  à Paris,  puis 
à Genève,  m’a  donné  l’adulte  de  l’Erythroïde,  qui  est  un  Balaustium 
au  sens  défini  plus  loin,  et  celui  de  l’Oribate,  qui  est  un  Trichoribates. 

Je  parle  aussi  des  cocons  de  soie  dont  s’enveloppent  les  nymphes 
à' Anystis  quand  elles  vont  muer.  Berlese,  puis  Banks,  avaient 
déjà  signalé  ces  cocons,  trop  brièvement  sans  doute,  car  leùrs 
observations,  quoique  assez  anciennes  (1883  et  1894)  n’avaient  guère 
été  remarquées. 

I.  — L’Erythroïde  suceur  de  pollen. 

Dans  le  présent  travail  je  n’aborde  pas  la  question  de  le  nommer 
conformément  aux  Règles  et  je  me  contente  de  désigner  l’animal  par 
Balaustium,  sans  nom  spécifique.  Par  là  je  ne  veux  même  pas  dire 
qu’il  appartienne  sûrement  au  vrai  genre  Balaustium , celui  de  Hey- 
den  1826,  car  nous  ne  savons  pas  quel  Acarien  est  le  Trombide 
des  Murs,  d’ Hermann  1804,  type  de  ce  genre  ; je  veux  dire  seule- 
ment qu’il  appartient  au  même  genre  que  l’Acarien  représenté  par 
Oudemans  en  1916  (10,  p.  51  fig.  143  et  147)  sous  le  nom  de  Belaus- 
tium 1 murorum  (Herm.).  Il  possède  une  paire  de  verrues  dorsales 
en  arrière  des  yeux 2 et  sa  nymphe  aussi,  mais  non  sa  larve. 
Dans  une  prochaine  publication  je  le  décrirai  en  détail  car  j’en 
connais  les  7 stases,  soit  par  l’observation  directe,  soit  par  élevage, 
et  il  me  semble  qu’un  résultat  aussi  complet  n’a  jamais  encore 

1.  Les  auteurs  écrivent  Belaustium  et  Balaustium.  L’orthographe  correcte,  celle  de 
Heyden  1826,  est  Balaustium. 

2.  D’autres  Erythroïdes,  que  divers  auteurs  appellent  aussi  des  Belaustium,  n’ont  pas 
ces  verrues.  Ils  possèdent  un  naso  et  une  franche  séparation  dorsale  entre  le  protero 
et  l’hysterosoma  comme  le  Belaustium  rhopalicus  Koch  d’OuDEMANS  1913  (9,  2e  par- 
tie, PI.  XII,  fig.  25  à 38,  et  3e  partie,  p.  3 à 6).  Ces  Balaustium  à naso  ont  des  larves 
du  type  Hauptmannia  et  ne  peuvent  être  placés  dans  le  même  genre  que  ceux  à verrues 
dorsales. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


été  obtenu  pour  un  Erythroïde.  Voici,  en  attendant,  un  résumé  de 
l’ontogénie  et  des  caractères  éthologiques  : 

La  femelle  pond  ses  œufs  en  une  fois  et  meurt  sur  place.  Les  œufs 
d’une  même  ponte  sont  contigus  et  ils  adhèrent  les  uns  aux  autres. 
Sous  l’écorce  d’un  platane  qui  bordait  la  prairie  dont  je  viens  de 
parler  ces  pontes  se  trouvaient  en  grand  nombre,  spécialement  à 
1 mètre  environ  au-dessus  du  sol.  La  plupart  étaient  collectives. 
L’une  d’elles  occupait  sans  discontinuité  une  surface  d’au  moins 
4 cm2,  avec  les  œufs  eii  plusieurs  couches  et  l’on  pouvait  compter 
une  centaine  de  cadavres  de  femelles  à sa  surface. 

Plusieurs  de  ces  pontes  collectives  en  prolongeaient  d’autres  plus 
anciennes,  à œufs  éclos  depuis  longtemps,  ou  les  recouvraient.  Il  y 
aurait  donc  des  lieux  de  ponte  où  l’espèce  retournerait  pendant  un 
certain  nombre  d’années,  soit  à cause  d’une  attraction  qu’ils  exer- 
ceraient (olfactive  par  exemple),  soit  pour  le  simple  motif  qu’ils 
sont  les  meilleurs. 

L’œuf  est  brun,  foncé,  ovoïde,  lisse,  brillant,  à coque  dure.  Il  se 
brise  en  long,  diamétralement,  et  laisse  voir  la  peau  striolée  de  la 
prélarve. 

La  prélarve  est  calyptostatique,  comme  toujours,  sans  appen- 
dices ni  poils.  On  peut  l’appeler  un  deutovum.  Sa  peau  est  exten- 
sible car  elle  gonfle  et  devient  plus  grosse  que  l’œuf.  En  même  temps 
la  larve  se  forme'dans  la  prélarve  et  on  la  voit  par  transparence,  avec 
sa  couleur  rosé  et  ses  yeux  rouge  vif. 

La  larve  éclot  en  avril.  La  peau  prélarvaire  s’est  fendue  et  la  larve 
s’est  hissée  à l’extérieur.  Elle  est  très  agile  et  court  partout.  C’est 
d’abord  en  « fauchant  » l’herbe,  dans  la  prairie,  que  je  l’ai  remar- 
quée. On  la  ramassait  par  myriades.  Ensuite  j’ai  examiné  les 
fleurs.  Sur  chaque  pâquerette  ou  chaque  bouton  d’or  on  la  trouvait. 
Parfois  jusqu’à  20  individus  se  tenaient  sur  la  même  fleur. 

L’idée  que  ces  larves  mangent  du  pollen  ne  m’est  toutefois  pas 
venue.  On  est  trop  habitué  à croire  parasites,  ou  du  moins  carnas- 
sières, les  larves  d’Erythroïdes.  J’ai  donc  cherché  mes  larves  sur  les 
petits  insectes  vivant  avec  elles  (Pucerons,  Collemboles,  etc.),  mais 
en  vain.  Puis  je  les  ai  mises  en  cellule  et  c’est  alors  que  le  hasard  m’a 
favorisé  en  me  montrant  une  larve  en  traih  de  se  nourrir  aux  dépens 
de  minuscules  petites  sphères  jaunâtres  qui  ne  pouvaient  être  que 
du  pollen. 

Bien  entendu  j’ai  renouvelé  plusieurs  fois  l’observation.  A ce 
premier  pollen,  qui  était  de  bouton  d’or  (Ranunculus  acris)  j’ai 
substitué  du  pollen  de  pâquerette  (Bellis  perennis)  et  d’érable  (Acer 
campestris).  Tous  sont  également  acceptés.  Le  grain  de  pollen  est 
saisi  entre  les  palpes  et  amené  contre  l’extrémité  du  subcapitulum, 
c’est-à-dire  contre  la  bouche.  Les  mandibules  le  percent  et  il  est 
sucé.  On  voit  la  petite  sphère  se  rider.  Quelques  secondes  après 


— 339 


l’Acarien  la  rejette  et  en  prend  une  autre.  Il  ne  bouge  guère  si  la 
provision  de  pollen  à sa  portée  est  suffisante  et  le  repas  peut  durer 
plus  d’un  quart  d’heure  en  cellule.  Pendant  ce  temps  les  pattes  I 
sont  d’ordinaire  un  peu  levées  et  leur  tarse  tremble. 

Il  ne  faudrait  pas  croire  que  l’animal,  parce  qu’il  se  nourrit  de 
pollen,  est  plus  abondant  sur  les  étamines  des  fleurs.  Au  contraire 
je  ne  l’ai  jamais  vu  stationner  sur  des  étamines.  S’il  s’agit  de  pâque- 
rettes ou  de  boutons  d’or  (les  deux  fleurs  les  plus  communes  dans  la 
prairie)  il  se  tient  principalement  sous  la  fleur,  entre  les  poils  du 
calice  (pâquerette)  ou  dans  l’espèce  de  petite  cage  que  forment 
souvent  les  sépales  lorsque  ceux-ci  se  coudent  et  se  replient  vers  le 
bas  (bouton  d’or).  D’ailleurs  on  le  trouve  aussi,  plus  ou  moins 
dispersé,  sur  les  autres  parties  de  la  fleur,  sur  la  tige  et  les  feuilles 
d’une  plante  quelconque,  sur  des  troncs  d’arbres,  sur  des  pierres  ou 
des  murs,  même  loin  des  fleurs. 

Cette  dernière  observation  est  surprenante  au  premier  abord. 
Elle  s’explique  cependant  sans  peine  car  au  printemps  tout  est  sau- 
poudré de  pollen.  Le  microscope  en  fait  découvrir  des  grains  abon- 
dants, assez  nombreux  pour  nourrir  des  légions  de  Balaustium , 
non  seulement  sur  les  plantes  mais  à la  surface  de  n’importe  quel 
objet,  et  même  sous  l’écorce  des  arbres,  où  le  vent  les  fait  péné- 
trer. 

La  protonymphe,  comme  la  prélarve*  est  line  calyptostase.  La 
larve  repue  cherche  une  retraite  et  tombe  en  torpeur.  La  proto- 
nymphe inerte  et  sans  membres,  mais  poilue,  se  forme  dans  la  larve. 
Elle  est  rouge  comme  elle.  La  peau  larvaire  se  divise  ensuite,  trans- 
versalement, en  deux  lambeaux  incolores,  un  antérieur  qui  reste  en 
place,  et  un  postérieur  portant  les  pattes  III,  qui  est  rejeté  en 
arrière. 

La  deutonympfae,  dite  simplement  la  nymphe  parce  qu’elle  est  la 
seule  forme  nymphale  active,  sort  de'la  calyptostase  protonymphale. 
Elle  était  commune  sur  les  fleurs  à la  fin  d’avril.  Elle  se  comporte 
exactement  comme  la  larve  ; même  agilité,  même  couleur  rouge, 
même  faciès  dans  l’examen  à la  loupe,  occurence  aux  mêmes  lieux, 
même  nourriture,  même  façon  de  saisir  le  grain  de  pollen  et  de  le 
rejeter  après  succion,  même  attitude  au  cours  du  repas. 

Le  seul  fait  nouveau  est  que  le  grain  de  pollen  est  percé  par  des 
mandibules  styliformes  au  lieu  de  l’être  par  le  crochet  des  mandi- 
bules trombidiformes.  Remarquons  qu’à  ce  changement  radical 
dans  la  structure  du  gnathosoma  ne  correspond  aucun  changement 
alimentaire.  * 

La  tritonymphe  est  une  calyptostase  qui  ressemble  beaucoup  à la 
protonymphe  mais  qui  est  plus  grosse,  naturellement.  Elle  se  forme 
dans  la  deutonymphe,  tombée  en  torpeur  à son  tour.  La  peau  de 
celle-ci  se  divise  en  deux  comme  l’a  fait  celle  de  la  larve  (le  lambeau 


340 


postérieur  porte  deux  paires  de  pattes  au  lieu  d’une)  et  les  carac- 
tères apparents  de  la  stase  protonymphale  sont  reproduits. 

L’adulte  sort  de  la  calyptostase  tritonymphale.  J’en  ai  obtenu 
10  exemplaires  en  cellule,  éclos  du  8 au  16  mai.  J’ai  constaté  à plu- 
sieurs reprises  qu’ils  mangent  du  pollen,  c’est-à-dire  en  sucent  les 
grains,  exactement  comme  les  nymphes  et  les  larves.  Ils  m’ont  paru 
capables  de  vivre  très  bien  en  captivité  pourvu  qu’on  les  alimente 
en  pollen  frais  et  qu’on  leur  donne  une  goutte  d’eau  à des  intervalles 
pas  trop  éloignés.  Je  ne  les  ai  pas  gardés  vivants  au  delà  du  21  mai 
faute  de  temps  pour  continuer  leur  observation. 

II.  — L’Oribate  mangeur  de  pollen. 

IU  était  impossible  de  ne  pas  observer  ensemble  l’Erythroïde  et 
l’Oribate  car  ces  deux  Acariens  si  différents  ont  presque  la  même 
éthologie. 

A l’époque  indiquée,  dans  la  prairie,  sur  une  fleur  quelconque, 
mélangés  aux  Balaustium  très  rouges  et  d’allure  vive,  l’observateur 
à la  loupe,  s’il  était  attentif,  voyait  d’autres  points  mobiles,  ceux-ci 
jaunâtre  clair  et  d’allure  assez  lente.  Vers  le  15  avril  c’étaient  des 
larves  et  des  protonymphes  de  l’Oribate.  Le  25  avril  beaucoup  étaient 
des  deutonymphes.  Le  30  avril  quelques-uns  étaient  des  trito- 
nymphes.  L’animal  avait  grossi.  Il  n’était  plus  clair  mais  brun  assez 
foncé  à cause  de  ses  boucliers  dorsaux  plus  épais  et  de  ses  glandes 
latéro-abdominales  devenues  plus  larges  et  presque  noires. 

Ces  larves  et  ces  nymphes  mangent  du  pollen.  On  le  voit  bien  en 
cellule,  comme  avec  celles  du  Balaustium.  Il  y a toutefois  une  diffé- 
rence importante  : les  grains  de  pollen,  pris  un  à un,  ne  sont  pas 
sucés  ; ils  sont  d’abord  brisés  par  les  mandibules,  puis  avalés. 

Une  autre  différence  est  que  l’observation  est  moins  commode 
parce  que  la  lumière  paraît  gêner  l’Oribate  et  que  ses  pièces  buccales 
sont  plus  cachées.  Aussi,  pour  bien  savoir  ce  qui  s’est  passé,  est-il 
nécessaire  de  sacrifier  de  temps  en  temps  un  nourrisson  et  d’exami- 
ner le  contenu  de  son  tube  digestif.  On  constate  qu’il  n’est  rempli 
que  par  des  grains  de  pollen,  presque  tous  en  morceaux.  Quelques 
grains  ont  échappé  aux  mandibules  et  sont  entiers.  Ils  sont  commodes 
pour  l’identification  du  pollen. 

Comme  celles  du  Balaustium  les  larves  et  les  nymphes  de  l’Ori- 
bate  préfèrent  stationner  sous  les  fleurs,  à la  surface  extérieure  du 
calice,  plutôt  qu’en  pleine  lumière,  dans  la  corolle  et  sur  les  étamines. 
On  les  trouve  aussi  sur  les  feuilles  des  plantes  basses  et  un  peu 
partout,  car  elles  abondent.  Cependant  elles  m’ont  paru  moins  dis- 
persées et  je  n’en  ai  pas  trouvé  sur  les  écorces  des  arbres. 

Lës  premières  éclosions  d’adultes,  dans  mes  élevages,  ont  eu  lieu 


le  9 mai.  Elles  se  sont  succédé  jusqu’au  14  mai.  Du  14  au  21  mai  j’ai 
gardé  12  de  ces  adultes,  afin  de  les  voir  manger,  dans  une  cellule 
approvisionnée  en  pollen  de  bouton  d’or.  Je  n’ai  pas  réussi  à les  sur- 
prendre au  cours  d’un  repas.  Cela  tient  à ce  qu’ils  sont  fortement 
lucifuges.  En  outre  les  pièces  buccales  ne  sont  pas  visibles  de  dessus 
à cause  du  grand  tectum  rostral  et  les  téguments  très  sombres  ne 
laissent  guère  passer  de  lumière  1. 

Il  n’est  cependant  pas  douteux  que  mes  pensionnaires  se  sont 
nourris  de  pollen,  comme  les  nymphes  et  les  larves,  d’abord  parce 
qu’ils  étaient  en  parfait  état  le  dernier  jour  et  qu’ils  n’avaient  eu  rien 
d’autre  à manger,  et  ensuite  parce  que,  ayant  sacrifié  après  le  21  mai 
plusieurs  d’entre  eux,  j’ai  constaté  que  leur  tube  digestif  ne  conte- 
nait que  du  pollen. 

Cet  Acarien  est  un  Trichoribates  que  j’avais  déjà  recueilli  plu- 
sieurs fois  les  années  précédentes  au  même  endroit  et  dont  j’ai  des 
exemplaires  provenant  de  diverses  régions.  Il  est  donc  très  commun. 
Il  s’identifie  à YOribata  setosa  Koch  de  Michael  (8,  p.  243)  et  corres- 
pond particulièrement  biqn  à la  figure  9,  planche  XXIII,  de  l’ou- 
vrage précité.  Michael,  avec  le  souci  qu’il  a toujours  eu  pour  les 
caractères  éthologiques,  nous  apprend,  ce  qui  s’accorde  à mes  obser- 
vations, qu’on  l’obtient  en  grande  quantité  dans  les  prairies  en 
« balayant  » les  herbes,  en  juin  (8,  p.  246). 

Michael  avait  malheureusement  de  l’espèce  une  idée  trop  large 
de  sorte  qu’il  a confondu  son  setosa  avec  YOribates  setosus  de  Koch, 
ce  qui  ne  peut  être  accepté.  UOribata  setosa  de  Michael  n’a  donc 
pas  de  nom  valable.  A ma  connaissance  il  n’a  pas  reçu  directement 
un  nouveau  nom.  Je  crois  cependant  qu’il  a été  renommé,  peut-être 
même  à diverses  reprises,  car  son  caractère  le  plus  différenciateur, 
parmi  ceux  qui  sont  d’observation  très  facile,  savoir  le  grand  déve- 
loppement de  la  pointe  antiaxiale  (externe)  des  cuspifc,  est  signalé 
dans  plusieurs  descriptions  de  Trichoribates,  par  exemple  dans  celles 
de  Sphaerozetes  (Trich.)  oxypterus  Berl.  1910  (4,  p.  386),  de  Tricho- 
ribates setosus  var.  apenninicus  Berl.  1923  (5,  p.  257)  et  de  Murcia 
noua  Selln.  1928  (11,  p.  ix,  11).  Je  reviendrai  plus  tard  sur  la 
question  et  j’espère  qu’il  me  sera  possible  de  décrire  l’animal  à toutes 
ses  stases. 

Des, grains  de  pollen  ont  été  mentionnés  déjà  dans  le  contenu 
intestinal  des  Oribates  (Sig  Thor,  K.  H.  Forsslund)  mais  il  s’agit 
de  grains  mélangés  à une  masse  où  domine  autre  chose,  des  hyphes 
en  particulier,  ou  du  bois  pourri.  Avec  ce  Trichoribates  nous  avons  le 

1,  Les  observations  relatées  dans  ce  travail  ont  été  faites,  pour  ce  qui  concerne 
l’examen  des  cellules,  en  lumière  réfléchie  et  au  grossissement  60  avec  le  microscope 
ordinaire  de  dissection. 


premier  exemple,  chez  les  Oribates,  d’un  cas  où  le  pollen  est  la  nour- 
riture exclusive. 


III.  — Les  cocons  d’Anystis. 

Le  platane  dont  j’ai  parlé  plus  haut,  à propos  des  pontes  du 
Balaustium,  m’a  fait  voir  aussi  des  Anystis  encoconn,és.  Du  22  au 
30  avril  voici  mes  observations.  Elles  sont  relatives  à cet  arbre  et 
à un  autre  platane  voisin. 

J’ai  d’abord  trouvé  une  tritonymphe  d 'Anystis  courant  sur  le 
tronc,  puis,  sous  les  écorces,  9 individus  immobiles,  la  plupart  à 
l’état  pupal 1.  Des  9 individus,  un  seul  était  nu.  C’était  une  trito- 
nymphe en  attitude  pupale  2,  couchée  entre  l’écorce  et  une  petite 
toile  d’araignée.  Chacun  des  8 autres  était  enveloppé  complètement 
d’une  bourse  de  soie,  ou  cocon. 

Les  8 individus  encoconnés  comprenaient  6 pupes  (1  de  proto- 
nymphe, 1 de  deuto-  et  4 de  tritonymphe),  une  tritonymphe  non 
pupale,  en  attitude  de  vie  active,  et  un  adulte.  Au  premier  jour  de 
son  observation  la  tritonymphe  non  pupale  se  retournait  brusque- 
ment dans  son  cocon  lorsqu’on  touchait  celui-ci  avec  un  pinceau, 
mais  le  lendemain  elle  ne  réagissait  plus  et  elle  avait  pris  l’attitude 
pupale.  Quant  à l’adulte,  qui  était  un  mâle,  il  venait  d’éclore  et  à 
côté  de  lui,  dans  le  même  cocon,  était  emprisonnée  une  exuvie  trito- 
nymphale. 

Ces  faits  démontrent  qu  Anystis,  pour  abriter  chacune  de  ses 
mues,  à partir  de  la  protonymphe 3,  sécrète  de  la  soie  et  s’en 
•enveloppe. 

Le  cocon  est  le  même  à toutes  les  stases  sauf  sa  taille  qui  est 
proportionnée,  naturellement,  à celle  du  constructeur.  Deux  milli- 
mètres est  la  largeur  d’un  cocon  de  tritonymphe.  Sa  paroi  est  con- 
tinue, sans  aucune  ouverture.  Au  contact  du  support  elle  n’est  pas 
interrompue  et  elle  tapisse  la  surface  de  ce  dernier.  Les  fils  dont  elle 
est  faite  sont  tissus  assez  serré,  mais  sont  très  fins  de  sorte  qu’ils 

1.  Une  pupe  d’Acarien  est  une  larve  ou  une  nymphe  effectuant  sa  mue.  Deux  stases 
sont  donc  en  présence,  une  externe  qui  sera  finalement  réduite  à sa  peau  et  une  interne 
dont  la  forme  apparaît  progressivement.  Je  désigne  toujours  la  pupe  par  le  nom  de  la 
stase  externe.  Une  pupe  de  deutonymphe,  par  exemple,  dite  aussi  deutonymphale,  est 
une  deutonymphe  dans  laquelle  se  développe  ung  tritonymphe,  ou  bien,  si  la 
tritonymphe  n’existe  pas,  un  adulte. 

2.  L’attitude  pupale  est  celle  de  la  stase  externe.  Celle  ci  l’a  prise  lorsqu’elle  est 
tombée  en  torpeur.  Il  peut  arriver  que  l’attitude  pupale  ne  ressemble  pas  du  tout  à 
une  des  attitudes  de  la  vie  active.  C’est  le  cas  d’Anystis.  chez  qui  toute»  les  pattes  sont 
alors  tendues  en  avant,  les  postérieures  parallèlement  aux  antérieures,  formant  avec 
elles  un  seul  faisceau  droit  et  raide.  Dugès  l’avait  déjà  remarqué  (6,  p.  60). 

3.  Je  n’ai  vu  aucune  larve  d’Anystis  pendant  la  courte  période  à laquelle  se  rap- 
portent mes  observations.  C’est  pourquoi  je  ne  dis  rien  de  la  mue  entre  larve  et  proto- 
nymphe. Il  est  probable  que  cette  mue  se  comporte  comme  les  autres. 


— 343 


laissent  voir,  non  seulement  la  silhouette  de  l’Acarien,,  mais  aussi  de 
nombreux  détails. 

Des  8 cocons  observés  4 étaient  construits  directement  à la  sur- 
face de  l’écorce,  c’est-à-dire  sur  un  support  à peu  près  plan.  Le  cocon 
peut  alors  être  décrit  comme  une  sphère  que  l’on  aurait  fortement 
aplatie  d’un  côté  en  l’appliquant  contre  le  support,  l’autre  côté 
restant  très  bombé,  un  peu  moins  cependant  que  la  sphère  initiale. 

Pour  les  4 autres  le  support  était  une  toile  d’araignée  et  le  cocon 
d 'Anystis  était  bombé  sur  toutes  ses  faces.  J’ai  constaté  que  la  toile 
d 'Anystis  existait  sur  toute  la  surface  de  contact  et  doublait  la  toile 
d’araignée.  En  outre  il  était  possible  de  détacher  le  cocon  sans 
déchirure  et  de  voir  ainsi  qu’il  formait  une  enveloppe  complète  et 
continue. 

Dans  tous  les  cas  des  fds  faiblement  tendus  et  même  plutôt  lâches 
partent  du  cocon  en  des  points  quelconques  et  l’attachent  aux  objets 
voisins.  D’autres  fds  de  soie,  très  contournés  et  frisés,  revêtent  le 
cocon,  à l’extérieur,  d’une  bourre  ténue  et  légère. 

Il  est  singulier  que  ces  cocons,  qui  doivent  être  très  communs 
puisque  Anystis  est  un  Acarien  très  répandu,  et  qui  sont  relative- 
ment gros,  n’aient  presque  jamais  été  signalés.  Je  n’ai  pu  relever,  à 
leur  sujet,  que  trois  anciennes  observations  : 

Berlese,  en  1883,  à propos  d'Actineda  vitis , c’est-à-dire  d’un 
Anystis  (3,  fasc.  V,  n°  6),  en  représente  un  logé  sous  une  feuille  et  son 
texte  est  clair  : « la  larve  construit...  un  petit  sac  (folliculus)  de  soie 
blanche,  un  peu  transparent,  dans  lequel  elle  mue  ». 

Banks  en  1894  n’est  pas  moins  clair  lorsqu’il  dit,  parlant  d’uh 
Anystis  américain  désigné  par  Actineda  agilis  (2,  p.  211)  : « J’ai 
trouvé  sur  des  châtaigniers  des  spécimens  fraîchement  éclos  enfer- 
més dans  des  petits  cocons  de  soie  blanche  ». 

Plus  anciennement  Dugès  (6,  p.  60)  avait  vu  quelque  chose  qui 
se  rapporte  certainement  à la  première  phase  de  la  construction  des 
cocons.  Il  raconte  qu’un  jeune  à 8 pattes  de  l’Erythrée  cornigère 
(c’est  ainsi  que  Dugès  appelle  une  nymphe  d 'Anystis),  conservé 
quelques  jours  dans  une  tube  « y a filé  un  réseau  lâche  de  soie  très 
fine  à laquelle  il  s’est  suspendu.  » 

Les  autres  observations  ne  sont  pas  sûres  ou  sont  mal  exprimées, 
de  sorte  que  la  petite  toile  de  soie  que  les  auteurs  signalent  peut  très 
bien  être  l’ouvrage  d’une  Araignée  et  Y Anystis  n’avoir  cherché  qu’un 
abri  sous  elle. 

Un  doute  de  ce  genre  s’applique  d’ailleurs  à des  Acariens  très 
divers  et  André  (1,  p.  466  à 469)  en  a relevé  de  nombreux  cas. 

D’après  ce  que  j’ai  vu  le  mince  intervalle  entre  un  support  et  une 
toile  d’araignée  tissée  parallèlement  à lui,  ou  entre  deux  toiles 
d’araignée  quasi  parallèles,  dans  un  lieu  abrité,  obscur  et  plat, 


344  — 


par  exemple  sous  une  écorce  d’arbre,  est  choisi,  de  préférence  à 
beaucoup  d’autres  refuges,  par  divers  Prostigmata.  Le  Balaustium 
de  ce  travail  m’en  a donné  de  beaux  exemples.  C’est  également  sous 
une  toile  étrangère  qu’était  là  tritonymphe  nue  d ’Anystis,  en  atti- 
tude pupale,  dont  j’ai  parlé  un  peu  plus  haut 1. 

h’Anystis  dont  j’ai  observé  les  cocons  diffère  un  peu  de  celui  que 
j’ai  étudié  en  1943  (7).  Il  est  plus  gros  et  la  fréquence  de  ses  mâlês 
paraît  normale. 

1.  Pourquoi  cette  tritonymphe  n’avait-elle  pas  tissé  de  cocon  ? Il  n’est  pas  difficile 
d’imaginer  des  motifs  mais  ce  serait  faire  des  hypothèses  dépourvues  actuellement 
d’intérêt.  Attendons  de  savoir  si  un  tel  comportement  est  très  anormal  ou  s’il  est  au 
contraire  assez  fréquent. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


TRAVAUX  CITÉS 

1.  André  (M.).  La  sécrétion  de  la  soie  chez  les  Acariens  (Soc.  Entom. 

France,  livre  du  Centenaire,  p.  457  à 472  ; 1932). 

2.  Banks  (N.).  Some  new  american  Acarina  (Trans.  Amer.  Entom.  Soc., 

t.  21,  p.  209  à 222  ; 1894). 

3.  Berlese  (A.).  Acari,  Myriopoda  et  Scorpiones  hucusque  in  Italia 

reperta  ; 1882-1903  ; 101  fascicules.  Padova,  Portici. 

4.  Id.  Brevi  diagnosi  di  generi  e specie  nuovi  di  Acari  (Redia,  t.  6,  p.  346 

à 388;  1910). 

5.  Id.  Centuria  sesta  di  Acari  nuovi  (Redia,  t.  15,  p.  237  à 262  ; 1923). 

6.  Dugès  (A.).  Recherches  sur  l’ordre  des  Acariens.  Troisième  mémoire 

(Ann.  Sc.  Natur .,  Zool.,  seconde  série,  t.  2,  p.  18  à 63  ; 1834). 

7.  Grandjean  (F.).  Le  développement  postlarvaire  d’Anystis  (Mém. 

Mus.  Nat.  Hist.  Nat.  Paris,  nouvelle,  série,  t.  18,  p.  33  à 77  ; 1943). 

8.  MicHAEL  (A.  D.).  British  Oribatidae,  t.  I;  Ray  Society,  London;  1884. 

9.  Oudemans  (A.  C.).  Acarologisches  aus  Maulwurfsnestern,  2e  et  3e  par- 

ties ( Archiv  Naturg.,  t.  79,  Abt.  A ; 9.  Heft,  p.  68  à 136  et  10.  Heft, 
p.  1 à 69  ; 1913). 

10.  Id.  Notizen  über  Acari,  24.  Reihe  (Tijd.  Entom.,  t.  59,  p.  18  à 54  ; 

1916). 

11.  Selj.nick  (M.).  Hornmilben,  in  Tierwelt  Mitleleuropas,  III,  4 ; p.  ix, 

1 à ix,  42  ; 1928. 


345  — 


Nouvelles  notes  sur  les  Jagonia  (. Lamellibranches ). 
Par  A.  Chavan.  . 


Dans  un  travail  récent 1 furent  étudiées  quelques  espèces  actuelles 
et  néogènes  de  Jagonia.  Je  complète  par  l’examen  de  formes  plus 
anciennes  (éocènes,  crétacées,  jurassiques)  particulièrement  signifi- 
catives au  point  de  vue  évolutif.  Ces  espèces  semblaient  ne  devoir 
faire  qu’un  seul  groupe,  le  sous-genre  Jagolucina  Chavan,  1937 
(type  : Lucina  concava  Defr.,  du  Cuisienfi  considéré  comme  ancêtre 
probable  des  vraies  Jagonia. 

J’avais  bien  noté  de  légères  différences  entre  deux  Jagolucina,  le 
type  et  son  précurseur  supposé,  « J.  » mutata  Desh.,  du  Thanétien, 
espèce  chez  laquelle  les  dents  cardinales  sont  à peine  bifides  et  les 
lamelles  latérales  bien  moins  en  avant.  Mais  en  1937,  je  n’avais  pas 
insisté,  pensant  qu’il  s’agissait  de  caractères  spécifiques.  L’étude 
d’autres  Lucinidae  plus  anciennes,  jurassiques  et  crétacées,  plutôt 
mal  connues  jusqu’ici,  m’amène  à considérer  ces  différences  apparem- 
ment infimes  comme  sectionnellement  importantes. 

On  peut  effectivement  constater  qu’il  existe  une  suite  d’espèces 
débutant  au  moins  dans  le  Jurassique  supérieur  avec  « Lucina  » cir- 
cumcisa  Zittel  et  Goubert,  de  l’Astartien  sableux  de  Glos  (Cal- 
vados), retrouvée  dans  lé  gisement  voisin  de  Cordebugle  et  classée5 
comme  Jagolucina  2.  Cette  suite  comprend  « Lucina  » tenuis  Müll.  = 
nummismalis  Müll.  = subnummismalis  d’ORB.,  du  Campanien 
(Hervien  3)  de  Vaals,  en  Hollande,  classée  comme  Callucina  ( Essai 
Luc.,  p.  252)  puis  Mesomiltha  (id.,  Compl.,  p.  236)  ; et  au  moins  deux 
des  espèces  thanétiennes  : « Lucina  » mutata  Desh.  et  Prevosti  Desh., 
l’une  et  l’autre  classées  comme  Jagolucina  ( id .,  p.  263). 

Ces  coquilles  ont  en  commun  de  nombreux  caractères  : 

Surface  externe  originellement  ornée  de  lames  concentriques  saillantes, 
régulièrement  espacées,  avec  plusieurs  lamelles  fines  entre  elles  ; cette 
sculpture  s’estompe  facilement  sur  la  région  dorsale,  mais  susbiste  plus 
ou  moins  sur  les  côtés  et  près  du  crochet  ; elle  évoque  les  Lucinoma  pareille-  - 
ment  ornées,  mais  la  charnière  est  ici  plus  complète,  très  comparable  à 

1.  A.  Chavan.  Notes  sur  les  Jagonia  (Lamellibranches)  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  t.  XVIII, 
n°'I,  1946,  pp.  87-90. 

2.  A.  Chavan.  Essai  critique  de  classification  des  Lucines.  Journ.  conch.,  t.  LXXXI, 
1937  et  LXXXII,  1938.  Voir  3e  partie,  1937,  p.  262. 

3.  — Lire  : Hervien,  et  non  : Heersien,  p.  236  de  l’Essai  critique. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XV] II,  n°  4,  1946. 


346  — 


n j T * JA  ou-  KJU  j III  J X j- 

celle  de  Jagonia , avec  de  meme  : les  dents  cardi- 

A«  Aiv  2 4 b Pu  Piv 

nales  n’étant  pas  ou  à peine  bifides,  la  lunule  apparaissant  longue  et  peu 
dissymétrique,  le  ligament  marginal  relativement  court  et  la  digitation 
musculaire  antérieure  peu  divergente,  assez  courte. 

En  fait,  ce  type  de  coquilles  ne  diffère  essentiellement  de  Jagonia 
sensu  stricto  que  par  sa  sculpture  externe  concentrique  à deux 
degrés,  au  lieu  de  costules  rayonnantes. 

Mais  ces  divers  caractères  diffèrent  sensiblement  de  ceux  de 
« Lucina  » concava  Defr.,  type  de  Jagolucina,  dont  la  surface  externe 
n’est  marquée  que  de  stries  d’accroissement  irrégulières  et  rappro- 
chées ; dont  la  charnière,  de  même  formule  générale,  présente  cepen- 
dant 2 et  3 b fortement  bifides  et  les  lamelles  latérales  antérieures 
localisées  très  en  avant  ; dont  la  nymphe  est  longue,  la  digitation 
musculaire  antérieure  en  languette  fortement  divergente.. 

En  raison  de  ces  différences,  importantes  chez  les  Lucinidae,  Jago- 
lucina s’éloigne  du  groupe  des  Jagonia , auquel  je  l’avais  primitive- 
ment rattachée  ; elle  s’écarte  aussi,  malgré  la  ressemblance,  des 
Callucina,  tant  par  sa  dent  3 a bien  individualisée  que  par  son  bord 
interne  sans  crénulations.  C’est  des  Saxolucina  et  autres  groupes 
avoisinant  Miltha  qu’elle  peut  se  rapprocher  plutôt,  du  fait  de  ses 
dents  cardinales  bifides,  de  son  bord  interne  lisse  et  de  l’allure  de  sa 
digitation  ; mais  la  présence  de  lamelles  latérales  complètes  et  l’al- 
longement lunulaire  lui  conservent  vis-à-vis  de  ce  groupe,  son  indi- 
vidualité. 

Il  semble  en  tout  cas  que  les  espèces  du  groupe  circumcisa-mutata 
soient  seules  à maintenir  dans  la  série  phylétique  des  Jagonia,  pour 
constituer  le  sous-genre  Jagonoma,  Chavan,  1946,  type  : Lucina 
circumcisa  Zittel  et  Goubert,  du  « Coral-rag  » de  Glos  (Calvados) 1. 
Cette  introduction  paraît  amplement  justifiée  par  la  permanence 
des  caractères  précités  (cf.  supra,  entre  guillemets)  sur  une  aussi 
longue  période  que  celle  allant  du  Jurassique  supérieur  au  début  de 
l’Eocène.  Quant  au  terme  lui-même,  il  évoque  la  double  ressem- 
blance, avec  Jagonia  d’une  part,  avec  Lucinoma  de  l’autre.  La  pre- 
mière témoigne  d’une  parenté  réelle,  comme  il  a été  vu  ; et  c’est  en 
pensant  surtout  à ces  espèces  que  j’avais  déterminé  la  position  de 
Jagolucina  en  1937.  La  seconde  est  plus  superficielle,  bien  qu’une 
lointaine  unité  d’origine  ne  soit  pas  exclue  ; de  même  pour  Myrtea 
et  Mesomiltha  qui  présentent  aussi  ce  type  de  sculpture.  Mais  Jago- 
noma se  distingue  assez  de  Lucinoma  par  ses  lamelles  latérales  mieux 
développées,  surtout  les  postérieures,  sa  nymphe  plus  courte  et  sa 
digitation  moins  étroitement  allongée  ; de  Myrtea  par  la  brièveté 

1.  Zittel  et  Goubert  in  Journ,  Conch.,  IX,  1861,  p.  200,  pl.  XII,  fig.  5 a,  b. 

Ce  nouveau  sous-genre  nommé  dans  une  note  au  B.  S.  G.  F.  (à  l’impression). 


— 347 


relative  de  la  nymphe  et  de  la  lunule,  par  la  digitation  détachée  du 
bord  palléal  et  allongée  ; de  Mesomiltha  (et  aussi  Myrtea)  par  le  type 
tout  diffèrent  dé  charnière.  Ce  groupe  coexiste  d’ailleurs  à Corde- 
bugle  avec  Jagonoma.  Des  études  ultérieures  pourront  sans  doute 
établir  si  ces  diverses  unités  de  Lucinacea  sont  en  parenté  directe  et 
forment  une  sous-famille,  ou  si  l’identité  des  caractères  externes 
n’est  que  l’expression  d’une  convergence. 

Ainsi,  Jagolucina  elle-même  ne  comprend  plus  maintenant  que  le 
type  concava  et  sans  doute  « Lucina  » inaequilatera  Desh.  du  Tha- 
nétien.  Les  espèces  « L.  » decipiens  Desh.  (Thanétien)  et  Michelini 
Desh.  non  Coquand  (—  Termieri  Cossm.)  (Cuisien),  trop  rares 
pour  qu’il  soit  possible  d’en  étudier  beaucoup  d’exemplaires,  sem- 
blent des  Jagonoma. 

Il  existe  donc  deux  groupes  distincts,  d’origine  encore  incertaine 
mais,  pour  l’un  du  moins,  très  ancienne.  Disparaissent-ils  ensemble 
au  milieu  de  l’Eocène  ? En  tout  cas,  la  sculpture  s’efface  sur  les  der- 
nières espèces  connues  de  Jagonoma,  avant  que  Jagonia  débute 
par  une  petite  forme,  à peine  marquée  encore  de  l’ ornementation 
rayonnante  caractéristique  de  ce  genre.  Par  la  suite  interviennent 
toutes  sortes  de  modifications  secondaires,  étudiées  dans  ma  note 
préçédente. 


Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 


— 348 


Les  Alcyonaires  du  Muséum  ■.  I.  Famille  des  AlcyoNidae. 

* • 

3.  GENRE  SARCOPHYTUM  (fin).  x 
Par  A.  Tixier-Durivault. 


18.  Sarcophytum  tenuispiculatum  Thomson  et  Dean. 

Synonymie  : 

1931  Sarc.  tenuispiculatum,  J.  A.  Thomson  et  L.  M.  I.  Dean.  Siboga- 
Expeditie  ; Monogr.  XlII-ri,  p.  64,  pl.  XXII,  fig.  6. 

Diagnose  : Colonie  : pied  épais,  capitule  en  forme  de  champignon 
légèrement  lobé. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : robustes 
aiguilles  à verrues  simples  ou  composées  disposées  en  zones  plus  ou 
moins  nettes  (0,2  à 0,3  mm.  de  long)  ; b ) dans  la  zone  corticale  : 
nombreuses  pseudomassues.  2°  dans  le  capitule  : abondantes  aiguilles 
délicates  à proéminences  basses  et  coniques  (0,2  à 0,48  mm.  de  long)  ; 
bâtonnets  étroits  à verrues  zonées  (0,25  mm.  de  long). 

Polypes  : nombreux  antozoides  de  0,5  mm.  de  diamètre  ; abon- 
dants petits  siphonozoides. 

Distribution  : Djampeah. 

19.  Sarcophytum  tersum  Roxas.1 

Synonymie  : 

1933  Sarc.  tersum,  H.  Roxas,  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L,  p.  373, 
pl.  I,  fig.  2. 

Diagnose  : Colonie  : 'pied  très  doux;  capitule  épais  légèrement 
plissé. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : aiguilles 
claires  ornées  de  quelques  protubérances  irrégulières  (0,5  à 0,8  mm. 
de  long)  ; b)  dans  la  zone  corticale  : bâtonnets  presque  lisses 
(0,4  à 0,5  nam.  de  long).  2°  dans  le  capitule  : bâtons  verruqueux 
(0,27  à 0,48  mm.  de  long)  ou  à rares  aspérités  (0,1  mm.  de  long). 

Polypes  : petits  autotozoides  (5  au  cm.  au  bord  du  capitule,  2 au 
centre)  ; 2 à 4 siphonozoides  entre  2 autozoides. 

• 1.  Voir  : Bull.  Mus.  Nat.  Hist.  Nat.,  t.  XV,  n°'6  ; t.  XVI,  n°s  3,  5,  6 ; t.  XVII,  n°=  1, 
2,  3,  4 ; t.  XVIII,  n°s  1,  2. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


— 349  — 


Coloration  : de  la  colonie  dans  l’alcool  : brun  gris. 

Localité  : 1 exemplaire  sans  origine. 

Distribution  : Philippines  (Puerto  Galera  Bay,  Mindoro). 

20.  Sarcophytum  tortuosum  n.  sp. 

Diagnose  : Colonie  : pied  peu  élevé  et  capitule  à lobes  fortement 
plissés. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : 
baguettes  épineuses  (0,3  à 0,45  mm.  de  long)  ; b)  dans  la  zone  corti- 
cale : aiguilles  peu  verruqueuses  (0,3  à 0,4  mm.  de  long)  et  petites 
massues  à manche  épineux  (0,1  à 0,2  mm.  de  long).  2°  dans  le  capi- 
tule : bâtonnets  à petites  aspérités  coniques  (0,3  à 0,6  mm.  de  long). 

Polypes  : petits  autozoides  de  0,3  mm.  de  diamètre  (10  au  cm. 
au  bord  des  lobes  et  5 au  fond  des  sillons)  ; 3 ou  4 très  petits  sipho- 
zoides  entre  2 autozoides. 

Coloration  : des  colonies  à sec  ou  dans  l’alcool  : gris  brun. 
Localité  : 3 exemplaires  des  Iles  Fidgi  (M.  Filhol,  1876). 

Cette  espèce  se  rapproche  de  S.  tenuispiculatum  par  la  forme  géné- 
rale de  ses  spiculés  basilaires  et  s’en  éloigne  par  la  taille  et  l’orne- 
mentation de  ses  aiguilles  ainsi  que  par  ses  massues  et  ses  polypes. 

21.  Sarcophytum  trocheliophorum  Marenzeller. 

Synonymie  : 

1877  Sarc.  pulmo,  C.  B.  Klunzinger.  Die  Korall.  d.  Roth.  Meeres, 
Berlin,  vol.  I,  p.  28,  pl.  II,  fig.  8. 

1886  Sarc.  trocheliophorum,  E.  v.  Marenzeller.  Zool.  Jahrb.,  Syst.  1, 
p.  359,  pl.  IX,  fig.  5. 

1886  Sarc.  trocheliophorum  var.  amboinense,  E.  v.  Marenzeller. 
Zool.  Jahrb.,  Syst.,  1,  p.  361,  pl.  IX,  fig.  6. 

1896  Srac.  trocheliophorum  var.  mollucanum,  A.  Schenk.  Abandl. 
Senkenb.  Naturf.  Ges.,  Bd  XXIII,  p.  77. 

1896  Sarc.  dispersum,  A.  Schenk.  Abandl.  Senkenb.  Naturf.  Ges., 
Bd  XXIII,  p.  65,  pl.  IV,  fig.  38,  39. 

1896  Sarc.  reichenbachi,  A.  Schenk.  Abandl.  Senkenb.  Naturf.  Ges., 
Bd  XXIII,  p.  74,  pl.  IV,  fig.  34,  35,  36  ; pl.  Y,  fig.  11. 

1897  Sarc.  trocheliophorum  var.  amboinense,  T.  Wiiitelegge.  Austr. 
Mus.,  Mem.  III,  pt  1,  p.  215. 

1898  Sarc.  trocheliophorum  var.  amboinense,  W.  May.  Mitt.  Hamb.  Mus., 
Bd  XY,  p.  27. 

1899  Sarc.  trocheliophorum,  W.  May,  Jena.  Zeitschr.  f.  Naturw., 
Bd.  XXXIII,  p.  114. 

1899  Sarc.  trocheliophorum  var.  amboinense,  W.  May.  Jena.  Zeitzschr. 
f.  Naturw.,  Bd.  XXXIII,  p.  115. 

1902  Sarc.  trocheliophorum  var.  amboinense,  E.  Burchardt.  Jena. 
Denkschr.,  Bd  VIII,  p.  679,  pl.  IV,  fig.  8,  9 ; pl.  LVII,  fig.  12. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


23 


350 


1902  Sarc.  trocheliophorum  var.  intermedia,  E.  Burchardt.  Jena. 
Denkschr.,  Bd  VIII,  p.  681,  pi.  LV,  fig.  10  ; pl.  LVII,  fig.  6. 

1908  Sarc.  Reichenbachi,  L.  Roule.  Ann.  Soc.  Zool.  Suisse,  vol.  XVI, 
fasc.  2,  p.  173. 

1910  Sarc.  trocheliophorum  forma  typica,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna 
S.  W.  Australiens,  Bd  III,  Lief.  1,  p.  18. 

1910  Sarc.  pallidum,  W.  Kükenthal.  Die  Fauna  S.  W.  Australiens, 
Bd  III,  Lief.  1,  p.  19. 

1910  Sarc.  Reichenbachi,  W.  Kükenthal,  Die  Fauna  S.  W.  Austra- 
liens, Bd  III,  Lief.  1,  p.  31. 

1910  Sarc.  Reichenbachi,  J.  A Thomson  et  D.  L.  Mackinnon.  Trans. 
Linn.  Soc.  London,  s.  2,  vol.  III,  Zool.,  p.  175,  pl.  XIII,  fig.  12. 

1919  Sarc.  trocheliophorum,  J.  Moser.  Mitt.  Zool.  Mus.  Berlin,  Bd  IX, 
p.  246,  text-fig.  8,  9. 

1928  Sarc.  trocheliophorum  var.  australiensis,  L.  Thorpe.  Journ.  Linn. 
Soc.  London,  Zool.,  vol.  XXXVI,  p.  500. 

1931  Sarc.  trocheliophorum,  J.  A.  Thomson  et  L.  M.  I.  Dean.  Siboga- 
Expeditie,  Monogr.  XlII-d,  p.  60. 

1933  Sarc.  trocheliophorum,  H.  Roxas,  Philip.  Journ.  Science,  vol.  L, 
p.  379,  pl.  1,  fig.  7. 

1936  Sarc.  trocheliophorum,  L.  M.  I.  Macfadyen.  Scientific  Results  of 
the  Great  Barrier  Reef  Expédition,  vol.  V,  n°  2,  p.  42. 

Diagnose  : Colonie  : pied  dur  plus  ou  moins  aplati  ; capitule 
épais,  à bords  très  plissés. 

Spiculés  : 1°  dans  la  base  du  cœnenchyme  : a)  à l’intérieur  : tonne- 
lets de  2 ou  4 verticilles  de  grandes  verrues  composées  (0,2  à 0,3  mm. 
de  long)  ; b)  dans  la  zone  corticale  ^petites  double-sphères  à col  plus 
ou  moins  allongé  (0,1  à 0,18  mm.  de  long).  2°  dans  le  capitule  : 
aiguilles  minces  à proéminences  coniques  peu  nombreuses  (0,2  à 
0,4  mm.  de  long)  ; pseudomassues  à grand  manche  (0,1  à 0,3  mm.  de 
long). 

Polypes  : 6 autozoides  au  cm.  au  bord  du  capitule,  8 au  centre  ; 
4 ou  10  petits  siphonozoides  entre  2 autozoides. 

Coloration  : des  colonies  dans  l’alcool  : blanc  grisâtre  et  brun 
jaunâtre. 

Localité  : 5 exemplaires  (2  : Mers  de  l’Inde,  M.  Armange,  1852  ; 
1 : Cap  de  bonne  Espérance,  M.  Holub,  1880  ; 1 : Indochine,  M.  Che- 
vey  1926  ; 1 : Mer  Rouge,  M.  Klunzinger,  1878). 

Distribution  : Mer  Rouge,  Tonga,  Amboine,  Andaman,  Australie 
(Port  Denison),  Ternate,  Kokotoni,  Zanzibar,  Ostafrika,  Mauritius, 
Jaluit,  Egmont  reef,  Lombok,  Paternoster,  Baie  de  Bima,  Samba, 
Haingsisi,  Sebangkatan,  Kamungan  Ketjil,  Muaras  Reef,  I.  Sangir, 
Obi  Major,  Damar,  Nouvelle  Guinée  ouest,  I.  Roma,  Maledives, 
Sumatra,  Philippines,  Grande  Barrière,  Indochine,  Mers  de  l’Inde, 
Cap  de  Bonne  Espérance. 


— 351 


TABLEAU  DES  ESPÈCES  DU  GENRE  SARCOPHYTUM  1 

En,  me  basant  sur  la  forme  et  la  taille  des  spiculés  basilaires  j’ai 
pu  établir  un  tableau  comparatif  mettant  en  évidence  les  rapports 
entre  les  divers  groupes  d’espèces  du  genre  Sarcophytum. 

I.  — Spiculés  basilaires  en  petites  aiguilles. 

A.  — Colonies  à lange  pied  et  à capitule  peu  débordant. 

aï  — Colonie  molle  à pied  court  et  à capitule  peu  plissé.  Aiguilles 
à protubérances  arrondies  (0,25).  Massues  à manche  épineux  (0,12- 
0,25).  1 ou  2 siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

1.  - — S.  molle  Tix.-Dur. 

a2  — Pied  assez  élevé,  capitule  à bords  lobés.  Aiguilles  à petites 
aspérités  (0,2-0,29).  Massues  à manche  verruqueux  (0,07-0,12). 
3 à 7 siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

2.  - — S.  Moseri  Roxas. 

B.  — Colonie  à pied  court,  élargi  vers  le  haut  et  à capitule  peu 

débordant. 

bl  — Capitule  à bords  légèrement  festonnés  et  retournés  vers  la 
base  du  pied.  Aiguilles  et  bâtonnets  courts,  ornés  de  fortes  verrues 
proéminentes  (0,26).  Massues  corticales  à manche  large  (0,1-0,25). 
2 à 3 siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

3.  — S.  Ehrenbergi  Marenzeller. 

b2  — Capitule  légèrement  festonné.  Aiguilles  à grandes  aspé- 
rités (0,24).  Massues  corticales  peu  verruqueuses  (0,12),  sclérites  en 
étoiles  (0,03).  8 à 10  siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

3 bis.  ■ — S.  Ehrenbergi  var.  stellatum  Moser. 

b3  ■ — Capitule  fortement  plissé.  Aiguilles  à petites  aspérités 
(0,13-0,45).  Massues  corticales  courtes  (0,1-0, 2).  1,  3 ou  6 siphono- 
zoides entre  2 autozoides  : 

4.  — S.  acutangulum  Marenzeller. 

II.  • — Spiculés  basilaires  en  petites  aiguilles  et  en  bâtonnets. 

A.  — Colonie  à large  pied  épais. 

ai  ■ — - Capitule  en  champignon  légèrement  lobé.  Aiguilles  à verrues 
simples  ou  composées  (0,2-0, 3).  Grandes  massues  corticales  (0,2). 


1.  Les  chiffres  notés  dans  le  tableau  indiquent  en  mm.  les  limites  entre  lesquelles 
varient  Jes  longueurs  totales  des  spiculés. 


— 352 


Aiguilles  capitulaires  minces  (0,2-0, 3).  Petits  siphonozoides  entre 
de  nombreux  autozoides  : 

5.  — S.  tenuispiculatum  Thomson  et  Dean. 

a2  — Large  pied  épais  ; capitule  fortement  plissé.  Aiguilles  à 
verrues  irrégulières  (0,3-0,45).  Massues  à manche  épineux  (0,1-0, 2). 
3 ou  4 petits  siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

6.  — S.  tortuosum  Tix.-Dur. 

B.  — Colonie  à large  pied  aplati. 

bl  — Capitule  à bords  amincis  çt  plissés.  Aiguilles  régulières  à 
courtes  verrues  larges  (0.55).  Petites  massues  corticales  (0,1-0, 2). 
5 à 12  siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

7.  — S.  elegans  Moser. 

b2  — Capitule  peu  débordant  à bords  très  plissés.  Aiguilles  légère- 
ment courbes,  à petites  verrues  arrondies  (0,5-0, 6).  Massues  corti- 
cales capitulaires  à long  manche  (0.2-04).  3 ou  4 siphonozoides  entre 
2 autozoides  : 

8.  — S.  regulare  Tix.-Dur. 

III.  — Spiculés  basilaires  en  grandes  aiguilles. 

A.  Colonie  à pied  cylindrique. 

al  — Pied  assez  élevé  ; capitule  divisé  à la  périphérie.  Aiguilles 
à petites  verrues  irrégulières  (0,9-1).  Courtes  massues  corticales 
(0,24-0,5).  4 à 8 siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

9.  — S.  digitatum  Moser. 

a2  — Pied  bas,  capitule  légèrement  plissé  à la  périphérie.  Aiguilles 
épineuses  (1).  Petites  massues  à tête  élancée  (0,1-0,15).  10  siphono- 
zoides entre  2 autozoides  : 

10.  — S.  crassum  Tix.-Dur. 

a3  — Pied  élevé,  capitule  à larges  plis  périphériques.  Grandes 
aiguilles  à verrues  régulières  simples  (0, 9-1,1).  Massues  corticales 
capitulaires  à long  manche  (0,19-0,42).  2 à 3 siphonozoides  entre 
2 autozoides  : 

11.  — S.  cinereum  Tix.-Dur. 

a4  — Haut  pied  mince,  capitule  en  champignon  à bords  ondulés. 
Grosses  aiguilles  émoussées  à verrues  composées  (0,9-1).  Massues 
capitulaires  à tête  mince  (0,1-0,35).  8 à 10  siphonozoides  entre 
2 autozoides  : 

12.  — S.  mycetoides  Gravier. 


353  — 


B.  Colonie  à pied  large. 

bl  — Pied  lisse,  capitule  épais  à gros  plis  ondulés.  Aiguilles  à 
grosses  protubérances  rares  et  irrégulières  (0,8-1).  Bâtonnets  corti- 
caux presque  lisses  (0,4-0, 5).  2 ou  4 siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

13.  — S.  tersum  Roxas. 

C.  — Colonie  à pied  mince. 

cl  — Capitule  en  forme  de  champignon  à bords  relevés.  Aiguilles 
à verrues  composées  (0, 3-0,6).  Massues  à protubérances  éparses 
(0,2-0, 3).  1 seul  siphonozoide  entre  2 autozoides  : 

14.  — S.  spongiosum  Thomson  et  Dean. 

i 

c2 — ■ Capitule  lisse  en  forme  de  champignon.  Grandes  aiguilles 
à verrues  composées  (0,9-1, 6).  Massues  à manche  allongé  (0, 1-0,2). 
3 à 9 petits  siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

15.  — S.  gracile  Burchardt. 

c3  — Capitule  en  forme  de  champignon  à bords  plus  ou  moins 
plissés.  Grandes  aiguilles  à nombreuses  verrues  composées  (0,5-2). 
Courtes  massues  (0,2).  4 à 7 siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

16.  — S.  glaueum  (Q.  G.) 

IV.  — Spiculés  basilaires  massifs,  courts  et  larges. 

A.  • — Colonie  dressée  à pied  bas  et  large. 

al  — Capitule  peu  plissé.  Spiculés  cylindriques  à 4 verticilles 
de  verrues  composées  (0,2-0, 4).  Massues  à tête  peu  proéminente 
(0,09-0,13).  1 à 6 petits  siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

17.  — S.  crassocaule  Moser. 

à2  — Capitule  très  plissé.  Spiculés  en  tonnelets  ou  en  double  - 
aiguilles  avec  2 ou  4 verticilles  de  verrues  composées  (0, 2-0,4). 
Petites  massues  à manche  large  (0,2).  8 à 10  siphonozoides  entre 
2 autozoides  : 

18.  — S.  trocheliophorum  Marenzeller. 

B.  — Colonie  encroûtante. 

bi  — ■ Large  pied  étalé  ; capitule  à gros  plis  périphériques.  Double  - 
sphères  à grosses  verrues  composées  serrées  (0,2).  Massues  capitu- 
laires (0,1-0, 2)  et  aiguilles  à petits  verrues  simples.  1 à 10  siphono- 
zoides entre  2 autozoides  : 

19.  — S.  Decaryi  Tix.-Dur. 


— 354 


b2  ■ — Large  pied  bas  ; capitule  mou  à plis  périphériques.  Spiculés 
ovoïdes  à nombreuses  larges  verrues  crénelées  (0,2-0, 4).  Petites  mas- 
sues irrégulièrement  ornées  (0,3-04).  2 à 3 siphonozoides  entre  2 petits 
autozoides  : 

20.  - — S.  puertogaleræ  Roxas. 

b3  — Pied  large,  capitule  peu  plissé.  Grosses  aiguilles  à nombreuses 
verrues  composées  (0,6-1).  Massues  à rares  aspérités  (0,13-0,2).  1 seule 
rangée  de  siphonozoides  entre  2 autozoides  : 

21.  — - S.  latum  Dana. 

Laboratoire  de  Malacologie  du  Muséum. 

' - ■ ' ! 


I 


Contributions  a la  flore  de  la  Nouvelle  Calédonie. 
lxxxvi.  Plantes  récoltées  par  L.  Virot  (suite) 

Par  A.  Guillaumin. 

PROFESSEUR  AU  MUSEUM 

/ 

En  1939 l,  j’ai  donné  la  liste  des  récoltes  faites  en  Nouvelle  Calé- 
donie par  Robert  Virot  comprenant  55  phanérogames  dont  4 nou- 
veautés : 

Hibbertia  Virotii 
Dysoxylum  coriaceum 
Callistemon  buseanum 
Dendrobium  Virotii. 

Depuis,  ce  collecteur  a continué  à réunir  des  échantillons  d’her- 
bier pour  le  Muséum  de  Paris,  l’Arnold  Arboretum  et  le  Musée  de 
Zürich.  La  guerre  a toutefois  longtemps  empêché  leur  sortie  de 
Nouvelle  Calédonie  et  c’est  seulement  en  juin  1946  que  les  échan- 
tillons récoltés  en  1939  et  1940  ont  pu.  grâce  à M.  E.  D.  Merrill, 
parvenir  au  Muséum,  malheureusement  trop  sont  incomplets  et  ne 
permettent  pas  une  détermination  certaine  : 

Hibbertia  altigena  Schltr.  — Mont  Mou  (14). 

H.  catargyrea  Guillaum.  — Mont  Dzumac  (36). 

H.  lucens  Brong.  et  Gris.  — • Mont  Dzumac  (43),  Monts  Kouvélée 
(181),  Prony  (58). 

H.  Pancheri  Briq.  — Pic  Buse  (153),  Mont  Dzumac  (170),  au  N.  de 
haie  de  Prony  (92). 

H.  podocarpifolia  Schltr.  - — Nondoué  : en  montant  au  Val  fleuri 
(240),  Mont  Mou  (13). 

H.  trachyphylla  Schltr.  — Pic  Buse  (123),  au  N.  de  la  haie  de  Prony 
et  de  la  plaine  des  Combattant  (84). 

H.  Virotii  Guillaum.  — Montagne  des  Sources  (161). 

Xylopia  Pancheri  Baill.  — Au  N.  de  la  haie  de  Prony  (91). 

Pittosporum  Deplanchei  Brong.  et  Gris.  — Mont  Dzumac  (95,  168). 

Montrouziera  rhodoneura  Schltr.  - — Monts  Kouvélée  (180). 

M.  verticillata  PI.  et  Tr.  — Montagne  des  Sources  (155). 

Garcinia  amplexicaulis  Vieill.  — Sentier  du  Dzumac  (195). 

Strasburgeria  robusta  Guillaum.  — Mont  Mou  (26). 

, ■ ^ 

I.  Bull.  Mus.,  2e  sér.,  XI,  p.  412,  1939. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


— 356 


Solmsia  colophylla  Baill.  — Pic  Buse  (101  bis). 
var.  chrysophylla  Guillaum.  — Mont  Dzumac  (171),  Haute-Dum- 
béa  : mine  Werquin  (212  bis). 

Eriostemon  pallidum  Schltr.  — Sentier  du  Dzumac  (200),  Mont- 
Dore  (208). 

Mÿrtopsis  macrocarpa  Schltr.  — Sentier  du  Dzumac  (203). 

M.  Novae-Caledoniae  Engl.  ■ — - Mont  Dore  (207). 

Acronychia  laevis  Forst.  — Poume  : îlot  Mouac  (247). 

Dysoxylon  humile  C.  DC.  — ■ Sentier  du  Dzumac  (178). 

Alphitonia  neo-caledonica  Guillaum.  — Bords  de  la  Coulée,  Bou- 
lari,  près  de  l’Hôtel  des  Bruyères  (112). 

Soulamea  fraxinifolia  Brongm  et  Gris.  - — - Bords  de  la  Nondoué 
près  de  la  Ferme  Chabert  (237). 

S.  Pancheri  Brong.  et  Gris.  • — Région  sommitale  du  Mont-Dore 

(212). 

Guioa  villosa  Radlk.  - — Nondoué  : en  montant  au  Val  Fleuri  (239). 

Storthocalyx  chryseus  Radlk.  — Sentier  du  Dzumac  (185,  189). 

Loxodicus  coriaceus  Hook.  f.  — Haute  Dombéa  : bords  de  la  route 
de  la  mine  Werquin  (208  bis). 

Argophyllum  laxum  Schltr.  • — Sentier  du  Dzumac  (184)  ; Nondoué  : 
Monts  sertentineux  au-dessus  de  la  ferme  Chabert  (196). 

A.  montanum  Schltr.  — Région  N.  de  la  baie  de  Prony  et  Plaine 
des  Combattants  (93). 

Codia  albifrons  Yieill.  ex  Guillaum.  — Plateau  de  la  Montagne  des 
Sources  près  du  Pic  Buse  (106). 

C.  discolor  Guillaum.  — Bords  de  la  Cou'ée  Boulari  dans  son  cours 
inférieur  (109). 

C.  nitida  Schltr.  — Plateau  de  la  Montagne  des  Sources  (115). 

C.  spathulata  Brong.  et  Gris,  — Archipel  Belep  : île  Pott  : au- 
dessus  de  la  propriété  Pagnote  (245). 

Pancheria  alaternoides  Brong.  et  Gris.  — Chaînes  ferrugineuses 
au  N.  et  au  S.  de  la  Plaine  des  Combattants  au  N.  de  la  baie  de 
Prony  (99). 

P.  elegans  Brong.  et  Gris.  — Sentier  du  Dzumac  (202),  près  de  la 
route  de  Plum,  le  long  d’un  ruisseau  entre  la  propriété  Duchosal  et 
l’ancien  hôtel  Bloch  (217). 

P.  elliptica  Pampan.  — Pentes  du  Mont  Mou  (5). 

Pancheria  Engleriana  Schltr.  — Crête  sommitale  du  Mont  Mou 

(28)  . 

P.  ferruginea  Brong.  et  Gris.' — Sentier  du  Dzumac  (192),  pentes 
O.  du  Mont  Mou  (27). 

P.  obovata  Brong.  et  Gris.  — Sentier  du  Dzumac,  près  de  la  ferme 
Chabert  (233),  Pentes  O.  des  Monts  Kouvélée  (182). 

P.  robusta  Guillaum.  — Plateau  de  la  Montagne  des  Sources  (105). 

Geissois  Balansae  Brong.  et  Gris  ex  Guilaum.  ? — Sentier  du 
Dzumac  sous  la  Mine  abandonnée  (229). 


— 357  — 


Cunonia  macrophylla  Brong.  et  Gris.  — Bords  de  la  Coulée  Boulari 
dans  con  cours  inférieur  (111). 

C.  pterophylla  Schltr.  — Sentier  du  Dzumac  après  le  jcol  de  la 
Tontouta  (118). 

C.  Vieillardii  Brong.  et  Gris.  — Pentes  S.  du  pic  Buse  (102). 

Dodonaea  viscosa  Forst.  — Pentes  du  Mont-Dore  (214). 

Drosera  neo-caledonica  Hamet.  - — - Pentes  du  Mont-Dore  (211), 
pentes  E.  de  FErembéré  (34). 

Bruguiera  eriopetala  W.  et  Arn.  ■ — - Ilot  en  face  de  Muéo  (252). 

Crossostylis  biflora  Forst.  — Nondoué  en  remontant  au  val  Fleuri 
(241). 

Baeckea  ericoides  Brong.  et  Gris.  — - Plateau  de  la  Montagne  des 
Sources  (150). 

B.  parvula  DC.  var.  latifolia  Brong.  et  Gris. — Archipel  Belep  : 
île  Pott  : partie  centrale  (258). 

B.  virgata  Andr.  - — Route  de  Plum  près  de  la  Gendarmerie  (222, 
223). 

Melaleuca  gnidioides  Brong.  et  Gris.  — Plateau  de  la  Montagne 
des  Sources  (145). 

Callistemon  buseanum  Guillaum.  — Pentes  S.  du  pic  Buse  (143). 

C.  gnidioides  Guillaum.  — Pentes  O.  du  Mont  Dzumac  (46). 

C.  Pancheri  Brong.  et  Gris.  — Région  de  la  baie  de  Prony  sur  les 

premiers  contreforts  S.  du  chaînon  ferrugineux  séparant  cette  région 
de  la  Plaine  des  Combattants  et  de  la  Plaine  des  Lacs  (85). 

Tristania  callobuxus  Ndzu.  — Bords  de  la  Coulée  Boulari  dans  son 
cours  inférieur  (110),  sentier  du  Dzumac  sous  la  Mine  abandonnée 
(230),  Pentes  du  Mont  Dzumac  (42),  Plateau  de  la  Montagne  des 
Sources  (114),  contreforts  ferrugineux  au  N.  et  au  S.  de  la  Plaine 
des  Combattants  au  N.  de  la  baie  de  Prony  (87). 

T.  glauca  Brong.  et  Gris.  — Plateau  de  la  Montagne  des  Sources 
(147).  '. 

Mooria  artensis  Montr.  — Rivage  N.  de  la  baie  de  Prony,  sur  le 
bord  du  ruisseau  près  de  l’ancien  camp  de  la  Pénitenciaire  (94). 

M.  Deplenchei  Guillaum.  — Pentes  O.  du  Mont  Mou  (11). 

Calycorectes  rubiginosus  Guillaum.  - — Sentier  du  Dzumac  (186). 

Metrosideros  demonstrans  Tison.  — Pic  aux  mousses,  sommet 
S.  E.  du  Mont  Mou  (15). 

M.  Engleriana  Schltr.  — Sommet  du  Mont  Mou  (47). 

M.  Engleriana  Schltr.  ou  Mooria  buxifolia  Guillaum.  ??  — Som- 
met du  Mont  Mou  (48). 

M.  operculata  Labill.  — Form.  Francii  Guillaum.  — Bords  de  la 
Coulée  B'oulari  dans  son  cours  inférieur  (108). 

Mearnsia  porphyrea  Diels.  - — - Sommet  du  Mont  Mou  (49). 

Xanthostemon  aurantiacum  Hook.  — Cà  et  là  dans  toute  la  région 
s’étendant  entre  la  baie  de  Prony  et  la  baie  des  Pirogues  (86). 


— 358 


X.  Guillauminii  Gugerli  ? - — Ile  Art  : près  de  la  Chapelle  de  la 
Mission  (243). 

X.  intermedium  Gugerli.  — Plateau  de  la  Montagne  des  Sources 
(156). 

X.  multiflorum  Beauvis.  var.  typicum  Pampan.  form.  pubescens 
Pampan.  — X.  pubescens  Gugerli.  — Archipel  Bélep  : île  P ott,  au- 
dessus  de  la  propriété  Paquotte  (244). 

Pleurocalyptus  Deplanchei  Brong.  et  Gris.  — Sentier  du  Dzumac 
(119). 

Myrtus  paitensis  Schltr.  — Sentier  du  Dzumac  sous  la  Mine  aban- 
donnée (232). 

M.  rufo-punctatus  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Sentier  du  Dzu- 
mac (117),  pente  du  Mont  Mou  (7). 

Syzygium  ngoyensis  Guillaum.  — Haute  Boulari,  route  de  la  mine 
Werquin  (210  bis). 

S.  rivulare  Vieill.  ex  Guillaum.  — Pentes  O.  du  Mont  Dzumac  (30). 

Eugenia  crucigera  Dânik.  — Bords  de  la  Nondoué  près  de  la 

ferme  Chabert  (236). 

E.  stricta  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  — Sentier  du  Dzumac  (190). 

Jambosa  vulgaris  DC.  — Bords  de  la  Nondoué  près  de  la  ferme 
Chabert  (subspontané  ?)  (238). 

Pilocalyx  Baudouinii  Brong.  et  Gris.  ■ — Bords  de  la  Nondoué  près 
de  la  ferme  Chabert  (237).  --  - 

Pemphis  acidula  Forst.  — Ilot  en  face  de  Muéo  (251). 

Homalium  Mathieuanum  Briq.  — Archipel  Bélep  : île  Pott  : au- 
dessus  de  la  propriété  Paquotte  (249). 

Myodocarpus  crassifolius  Dub.  et  Vig.  - — - Plateau  de  la  Montagne 
des  Sources  (158). 

M.  involucratus  Dub.  et  Vig.  — Sentier  du  Dzumac  (197). 

Tieghemopanax  Harmsii  R.  Vig.  — Plateau  de  la  Montagne  des 
Sources  (159) 

T.  simabaefolius  R.  Vig.  — Sentier  du  Dzumac  (17*7,  179). 

Bikkia  neriifolia  Schltr.  - — - Sentier  du  Dzumac  après  la  première 

cascade  (169)  Mine  Werquin,  base  du  Pic  du  Rocher  (209  bis). 

Psychotria  rubefacta  Guillaum.  — Pentes  S.  du  pic  Buse,  Haute 
Boulari,  camp  n°  3 (103,  124). 

Normandia  neo-caledonica  Hook.  — Pentes  O.  du  Mont  Mou  (25). 

Helichrysum  neo-caledonicum  Schltr.  — Base  du  Mont  Mou  (24). 

Leucopogon  Cymbulae  Labill.  — Sentier  du  Dzumac  au-dessus  de 
la  première  cascade  (201),  sentier  du  Dzumac)  près  de  la  ferme 
Chabert  (234). 

var.  — Pourne  : îlot  Mouac  (246). 

Dracophyllum  rampsum  Panch.  ex  Brong.  et  Gris.  ■ — • Plaine  des 
Combattants  et  contreforts  ferrugineux  voisins  (96). 

Plumbagy  zeylanica  L.  ■ — - Poume  : îlot  Mouac  (248). 


359  — 


Chrysophyllum  floribundum  S.  Mooere.  ■ — Sentier  du  Dzumac  (191). 

Ch.  Sebertii  Panch.  et  Seb.  — • Régon  sommitale  du  Mont  Dore 
(210),  se  retrouve  sur  le  sentier  du  Dzumac  vers  700  à 800  m.  (d’après 
Virot). 

Ch.  sp.  a fï.  Ch.  intermedium  Baill.  — Sentier  du  Dzumac,  bords  de 
là  première  cascade  (205). 

Alyxia  leuçogyne  v.  Heurck  et  Mull.-Arg.  — Bords  du  ruisseau 
se  jetant  dans  l’anse  N.  de  la  baie  de  Prony,  près  de  l’ancien  camp  de 
la  Pénitenciaire  (4). 

A.  nummularia  S.  Moore.  — Pentes  du  Mont  Dore  (213). 

Cerberiopsis  Candelabrum  Vieill.  ex  Panch.  et  Seb.  — Au-dessus 
de  la  station  de  Nondoué  (55). 

Sarcostemma  australe  R.  Br.  — - Bords  du  chemin  des  Troupeaux, 
à gauche  après  le  pont  sur  la  rivière  salée  en  venant  de  Nouméa  (54). 

Marsdenia  Billardieri  Dcne.  — Plateaux  de  la  Montagne  des 
Sources,  près  du  Pic  Buse  (144). 

Fagraea  Schlechteri  Gilg  et  Ben.  — En  montant  au  val  Fleuri 
(Nondoué).  (242). 

Diplanthera  Deplanchei  F.  Muell.  — - Haute  Dombéa,  route  de  la 
mine  Werquin  (207  bis). 

Dilivaria  ilicifolia  Juss.  — • Bords  d’un  ruisseau  près  de  la  Gen- 
darmerie de  Plum  (219). 

Pseuderanthemum  Comptonii  S.  Moore.  • — - Haute  Dombéa,  mine 
Werquin  (211  bis). 

Oxera  neriifolia  Beauvis.  — Pentes  du  Pic  Buse  (139). 

Kochia  hirsuta  Nolte.  — • Warf  de  Ouaco  (256). 

Peperomia  subpallescens  C.  DC.  — Pentes  O.  des  Monts  Koghis 

(29). 

Litsea  uniflora  Guillaum.  — Pentes  S.  du  Mont  Dore  (215). 

Beauprea  spathulaefolia  Brong.  et  Gris.  — A droite  du  sentier  en 
montant  au  Dzumac  (116),  sentier  de  Dzumac  (173)  ? 

Grevillea  exul  Lindl.  — Sentier  du  Dzumac  sous  la  Mine  aban- 
donnée (228). 

G.  heterochroma  Brong.  et  Gris.  — Sentier  du  Dzumac  au-dessous 
de  la  Mine  abandonnée  (227). 

G.  Meissneri  Montr.  — - Environs  du  col  de  Plum  (220). 

G.  rubiginosa  Brong.  et  Gris.  — Sentier  du  Dzumac  près  de  la 
première  cascade  (199), Crêtes  au-dessus  delà  Nondoué  (198),  Régions 
N.  des  baies  du  Sud  et  de  Prony  (2). 

Amyema  scandens  Dans.  — Environ  du  Col  de  Plum  (225). 

Exocarpus  neo-caledonicus  Schltr.  et  Pilger.  — Sentier  du  Dzumac 
(176,  193),  pentes  O.  du  Mont  Dzumac  (32). 

E.  phyllanthoides  Endl.  — Sentier  du  Dzumac  (175). 

Neoguillauminia  Cleopatra  Croizat.  — Environs  du  sentier  du 
Dzumac,  au-dessus  de  la  première  cascade  (194). 


— 360 


Euphorbia  Atoto  Forst. — • Poume,  bords  de  la  mer  (254). 

E.  obliqua  Endl.  — Poume,  bords  de  la  mer  (257). 

E.  tannensis  Spreng.  — Poume,  bords  de  la  mer  (253). 

Longetia  buxoides  Baill.  — Sentier  du  Dzumac  (204),  Pentes  O. 
du  Mont  Dzumac  (44). 

Baloghia  Bureaoi  Schltr.  ? — Plateau  de  la  Montagne  des  Sources 
(157). 

B.  pulchella  Schltr.  — Sentier  du  Dzumac  (174). 

B.  sp.  nov.  afï.  pulchella  Schltr.  — Sentier  du  Dzumac  (183).  Dif- 
fère de  B.  pulchella  Schltr.  par  les  inflorescences  ne  dépassant  pas 
les  feuilles  (2  cm.),  les  fleurs  courtement  pédicellées  (4  mm.)  et  les 
pétales  (incomplets)  ne  paraissant  pas  dépasser  5 mm.  de  longueur. 

Casuarina  Deplancheana  Miq.  ■ — Régions  N.  de  la  baie  de  Prony 
(95).  . 

C.  Poissoniana  Schltr.  — Pentes  E.  de  l’Erembéré  (31). 
Microstylis  taurina  Reichb.  f.  — Pentes  S.  du  Pic  Buse,  Camp  n°  3 

(132) .  ; 

Oberonia  Vieillardii  Reichb.  f.  — • Vallée  de  la  Yahoué  (165). 

O.  Vieillardii  Reichb.  f.  vel  O.  neo-caledonica  Schltr.  ? • — ■ A la 
base  des  pentes  O.  du  Mont  Mou  près  de  la  maison  Bourdinat  (57). 

Liparis  concaoa  Schltr.  — Pentes  O.  des  Monts  Koghis  (59). 
Dendrobium  gracilicaule  F.  Muell. — Pentes  E du  Mont  Dore  (221). 
Remarquable  par  les  pseudobulbes  à 3 articles  seulement  et  les 
feuilles  petites  (3  cm.  X 0,6  cm.). 

D.  eleutheroglossum  Schltr.  — Base  du  Pic  Malaoui  (64).  Pentes 
S.  du  Pic  Buse,  Camp  n°  3 (129). 

Cirrhopetalum  Thouarsii  Lindl.  ■ — Vallée  supérieure  de  la  Yahoué 
(162). 

Pelma  neo-caledonica  Finet.  - — - Sentier  du  Dzumac,  après  le  col  de 
la  Tontoua  (166),  Pentes  O.  des  Monts  Koghis  (63). 

Bulbophyllum  ngoyense  Schltr.  — Pentes  S.  du  Pic  Buse  (126). 
Eria  karicouyensis  Schltr.  — Pentes  S.  du  Pic  Buse,  Camp  n°  3 

(127). 

Phreatia  Richardiana  Krânzl.  — ■ Pentes  S.  du  Pic  Buse  (125). 
Spathoglottis  Deplanchei  Reuchb.  f.  — Bords  du  ruisseau  se  jetant 
. sur  les  berges  N.  de  la  baie  de  Prony.  près  de  l’ancien  camp  de  la 
Pénitenciaire  (101). 

Calanthe  Langei  F.  Muell.  — Pentes  O.  des  Monts  Koghis  (67). 
Sarcochilus  sp.  ■ — Vallée  de  la  Yahoué  (163). 

Thelymitra  longifolia  Forst.  — Pentes  O.  du  Mont  Mou  (67). 
Pterostylis  Bureaviana  Schltr.  - — Pentes  S.  du  Pic  Buse,  Camp  n°  3 

(133) . 

P.  Ophioglossa  R.  Br.  — Zone  littorale  entre  la  Gendarmerie  de 
Plum  et  l’embouchure  de  la  rivière  des  Pirogues  sous  les  Araucaria 
Cookii  (216). 


— 361  — 

Acianthus  confusus  Guillaum.  — Pentes  S.  du  Pic  Buse,  Camp  n°  3 
(135). 

A.  elegans  Reichb.  f.  — Pentes  S.  du  Pic  Buse,  Camp  n°  3 (134). 

A.  grandiflorus  Schltr.  — Pentes  S.  du  Pic  Buse,  Camp  n°  3 (137). 

A.  nanus  Rendle.  — - Pentes  S.  du  Pic  Buse,  Camp  n°  3 (128, 136). 

Liperanthus  gigas  Reichb.  f.  — • Région  N.  de  la  baie  de  Prony  (98). 

L.  glandulosus  Schltr.  — Pentes  O.  des  Monts  Koghis  (61). 

Caladenia  carnea  R.  Br.  — Pentes  O.  du  Mont  Mou  (65). 

Lophosch&enus  fragilis  Dânik.  = Costularia  fragilis  Kükent.  — 
Plateau  de  la  Montagne  des  Sources  près  du  Pic  Buse  (160). 

Greslania  circinnata  Bal.  — Plateau  de  la  Montagne  des  Sources 
(148). 

Agathis  macrophylla  Mast.  — Haute  Dumbéa  : mine  Werquin 
(213  bis). 

A.  ovata  Warb.  — Sentier  du  Dzumac,  après  le  col  de  la  Tontouta 

(120). 

Podocarpus  gnidioides  Carr.  — Pentes  S.  du  Mont  Dore,  région  du 
sommet  (209). 

P.  minor  Parlât.  — Crête  sommitale  du  Mont  Mou  (8),  sommet  du 
Mont  Mou  (38). 

P.  Vieillardii  Parlât.  — Mine  Werquin,  base  du  Pic  du  Rocher 
(206  bis). 

Callitropsis  araucarioides  Compton.  — Plateau  de  la  Montagne 
des  Sources,  près  du  Pic  Buse  (142). 

Dacrydium  araucarioides  Brong.  et  Gris.  — Plateau  de  la  Montagne 
des  Sources  (152). 

B.  Balansae  Brong.  et  Gris.  - — - Sentier  du  Dzumac  (187). 

D.  lycopodioides  Brong.  et  Gris,  forme  de  jeunesse.  — Crête  som- 
mitale du  Mont  Mou  (9,  40). 

D.  taxoides  Brong.  et  Gris.  — Crête  sommitale  du  Mont  Mou  (39). 

Acmopyle  Pancheri  Pilger.  — Crête  sommitale  du  Mont  Mou  (10). 

Araucaria  Cookii  R.  Br.  — Berges  de  la  baie  de  Prony  (10). 

— var.  luxurians  Brong.  et  Gris.  — Zone  littorale  entre  la  Gen- 
darmerie de  Plum  et  l’embouchure  de  la  rivière  des  Pirogues  (218). 

— forme  de  jeunesse  ? — Rentes  E.  de  l’Erembéré  (37). 

A.  Muelleri  Brong.  et  Gris.  — 1 Crête  bordant  le  plateau  de  la  Mon- 
tagne des  Sources. 

A.  Bulei  F.  Muell.  — Crête  sommitale  du  Mont  Mou  (41). 


— 362  — 


\ - --  ■ ' 

Note  sur  des  corps  cytoplasmiques 
Observables  chez  Pilea  Cadierei  Gagnep.  et  Guillaum. 

Par  Jean-Louis  Hamel. 


Au  début  de  l’année  1939,  alors  que  j’étudiais  le  noyau  somatique 
et  la  mitose  de  Pilea  Cadierei  Gagnep.  et  Guillaum.  (3)  (4),  je  remar- 
quai, en  examinant  des  coupes  traitées  par  la  méthode  de  Feulgen 
après  fixation  au  liquide  de  Helly,  que  le  cytoplasme  des  méristèmes 
radiculaires  présentait,  chez  cette  Urticacée,  des  granulations  colo- 
rées en  rouge  comme  l’étaient  les  éléments  chromatiques  nucléaires. 
L’ensemble  de  ces  grains  rouges  ressemblait  au  semis  mitochondrial 
noir-violacé  observable  après  le  fixateur  de  Helly  et  la  coloration 
à l’hématoxyline  ferrique.  Aussi  présentai-je  à la  fin  de  juin  mes 
préparations  au  professeur  Guilliermond  qui  me  proposait  d’étu- 
dier avec  lui,  au  retour  des  vacances,  ces  curieux  corps  cytoplas- 
miques. Malheureusement  ce  fut  la  guerre,  puis,  pour  moi,  la  capti- 
vité. Lorsque  je  rentrai  d’Allemagne  en  juin  1945,  j’appris  avec 
tristesse  la  mort  du  maître  à qui  je  devais  tant.  Je  repris  seul,  alors, 
cette  étude  1. 

En  voici  les  résultats.  Toutes  les  coupes  sont  faites  à 5 p.  dans 
des  racines  prélevées  sur  des  boutures  de  la  plante  cultivée  dans 
les  serres  du  Muséum,  fixées  de  différentes  façons,  déshydratées  et 
incluses  dans  la  paraffine  comme  habituellement. 

1°  Fixation  au  liquide  de  Helly. 

Après  l’hydrolyse,  d’abord  dans  l’acide  chlorhydrique  normal  froid 
durant  une  minute,  puis  dans  l’acide  à 60°  pendant  7 à 8 minutes 
et  le  retour  rapide  dans  l’acide  froid,  les  coupes  sont  laissées  environ 
trois  heures  dans  la  solution  décolorée  par  le  métabisulfite  de  « Dia- 
mantfuchsine  » Grübler  ; elles  sont  ensuite  traitées  à l’anhydride 
sulfureux  naissant  ainsi  qu’à  l’ordinaire. 

Le  méristème  radiculaire  présente  alors,  surtout  dans  sa  région 
apicale  où  le  cytoplasme  est  plus  dense,  des  granulations  fortement 
colorées  en  rouge  qui  ressemblent  tout  à fait  à des  mitochondries. 

La  plupart  sont  en  grains  arrondis,  certaines  toutefois  sont  en 
courts  bâtonnets.  Elles  se  détachent  très  bien  sur  le  fond  incolore, 
en  dehors  des  noyaux  et  mieux  encore  si  l’on  a teinté  par  le  Vert 

1.  Je  tiens  à remercier  ici  M.  le  P ofesseur  Eichhorn,  qui  a bien  voulu  examiner 
mes  préparations  et  m’éclairer  de  sa  haute  expérience  dans  ce  domaine  de  la  cytologie, 
nouveau  pour  moi. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


— 363 


lumière  le  protoplasme.  Elles  ne  peuvent  jamais  être  confondues 
avec  les  éléments  chromatiques  qui  sont  généralement  plus  gros  et  à 
l’intérieur  de  la  membrane  nucléaire.  Les  images  sont  identiques, 
peut  être  un  peu  plus  contractées  par  le  fait  de  l’hydrolyse  sans 
doute,  à celles  observables  après  la  coloration  classique  à l’héma- 
toxyline  ferrique. 

Afin  de  voir  si  ces  corpuscules  cytoplasmiques  ne  sont  pas  colorés 
en  rouge  par  simple  contact  avec  la  fuchsine  sans  être  hydrolysés,  des 
préparations  sont  mises,  aussitôt  après  le  déparraffinage,  dans  le 
réactif  de  Schifî.  Elles  n’y  sont  laissées  que  30  à 45  minutes  afin 
d’éviter  un  début  d’hydrolyse  possible  par  la  présence  d’acide  chlo- 
rhydrique dans  la  liqueur.  Elles  sont  ensuite  traitées  comme  les 
préparations  ordinaires.  On  n’observe  jamais  dans  ce  cas  la  moindre 
coloration  des  granulations  protoplasmiques,  comme  il  est  impossible 
également  de  distinguer  la  chromatine  nucléaire  qui  n’est  pas  teintée. 
D’ailleurs  une  préparation  ayant  séjourné  3 heures  dans  la  fuchsine 
ne  présente  pas  non  plus  d’inclusions  cytoplasmiques  colorées. 

2°  Fixation  au  liquide  de  Helly  et  postchromisation  suivant  la  mé- 
thode de  Parat. 

Les  temps  d’hydrolyse  et  de  coloration  sont  les  mêmes  que  précé- 
demment. Les  granulations  protoplasmiques  ont  même  aspect  dans 
ces  préparations  que  dans  les  précédentes.  Toutefois,  certaines 
cellules  montrent  peu  de  ces  corpuscules  tout  à fait  comparables  aux 
mitochondries  colorées  par  l’hématoxyline,  tandis  que  d’autres  en 
sont  au  contraire  surchargées.  Il  n’a  pas  été  fait  de  préparations 
témoins. 

3°  Fixation  au  liquide  IV  de  Regaud  et  postchromisation. 

Les  résultats  sont  sensiblement  les  mêmes  que  ceux  obtenus  par 
la  méthode  de  Helly-Parat.  La  durée  de  l’hydrolyse  à 60°  est  égale- 
ment de  8 minutes. 

Des  préparations-témoins  n’ont  pas  été  faites.  Mais  certaines 
coupes  ont  été  simplement  traitées,  après  déparaffinage,  avec  du 
Lugol.  Celui-ci  a bleui  les  plastes  qui  sont  observables  non  pas  au 
niveau  de  la  région  méristématique,  mais  bien  au-dessus  dans  les 
coupes  longitutinales.  Ceci  permet  de  voir  que  nos  grains  colorés 
par  la  méthode  de  Feulgen  ne  sont  pas  des  plastes  ni  de  l’amidon. 
Bauer  (1)  puis  Dangeard  (2)  ont  signalé  cette  coloration  possible 
de  l’amidon  par  ce  procédé. 

4°  Fixation  par  la  méthode  de  B ouin- Hollande . 

Il  convient  de  laisser  plus  longtemps  les  préparations  dans  l’acide 
chlorhydrique  chaud,  15  minutes  par  exemple  et  même  davantage. 


— 364 


Pour  la  chromatine,  les  résultats  les  meilleurs  sont  obtenus  après 
une  hydrolyse  de  20  minutes. 

On  obtient  toujours  la  coloration  des  éléments  cytoplasmiques 
qui,  dans  ce  cas  encore,  sont  plus  contractés  et  par  suite  moins 
clairement  visibles  qu’après  le  fixateur  de  Helly.  Peut-être  est-ce  le 
fait  de  la  postchromisation  dans  ces  trois  dernières  méthodes  qui 
donne  à la  réaction  colorée  moins  de  netteté. 

Les  préparations  témoins  faites  après  cette  fixation  ne  montrent 
pas  de  coloration  aussi  bien  des  éléments  nucléaires  que  des  éléments 
cytoplasmiques. 

5°  Fixation  au  liquide  de  Navashin. 

Les  corps  cytoplasmiques  colorables  en  rouge  après  une  hydro- 
lyse à 60°  longue  de  15  à 16  minutes,  sont  nets  dans  certaines  pré* 
parations  et  ne  le  sont  pas  dans  d’autres.  Il  existe  d’ailleurs  dans 
les  préparations  traitées  à l’hématoxyline  une  semblable  différence. 
Sans  doute  est-ce  dû  à une  action  plus  ou  moins  marquée  de 
l’acide  acétique  sur  les  corps.  Dans  les  préparatoins  témoins,  il  n’y 
a jamais  de  coloration. 

6°  Fixation  au  liquide  de  Flemming , sans  acide  acétique. 

Les  résultats  sont  comparables  à ceux  obtenus  par  la  méthode  de 
Helly-Parat.  Les  préparations  sont  hydrolysées  à 60°  pendant 
5 minutes. 

7°  Fixation  par  le  sublimé. 

Les  coupes  colorées  à l’hématoxyline  présentent  un  chondriome 
très  caractéristique.  Celles  traitées  par  la  méthode  de  Feulgen  (l’hy- 
drolyse à chaud  dure  de  5 à 8 minutes)  ont  leur  cytoplasme  rempli 
de  corpuscules  fortement  colorés  en  rouge  dont  l’aspect  rappelle 
celui  de  chondriosomes,  légèrement  rétractés  vraisemblablement  sous 
l’action  de  l’acide  chlorhydrique.  Dans  les  préparations  témoins, 
il  n’y  a aucune  coloration  de  ces  éléments  ni  des  éléments  nucléaires. 

Ainsi  ces  corpuscules  cytoplasmiques  que  l’on  peut  mettre  en 
évidence  par  la  méthode  de  Feulgen  ne  sont  pas  des  plastes  ; ceux-ci, 
en  effet,  ne  se  trouvent  pas  dans  la  même  région  du  méristème  radi- 
culaire que  ceux-là,  c’est  ce  que  prouvent  les  préparations  traitées  par 
le  Lugol.  Ils  ne  sont  pas  davantage  des  inclusions  lipidiques,  telles 
qu’on  les  voit  après  la  réaction  plasmale  de  Feulgen  et  Voit 1 [dans 
Langeron  (6)],  appliquée  à des  coupes  faites  par  congélation  : les 
liquides  nécessaires  pour  l’inclusion  dans  la  paraffine  dissoudraient 
ces  corps  gras.  Ce  ne  sont  pas  également  des  acétaldéhydes  produites 


1.  Séjour  dans  la  fuchsine  décolorée  sans  hydrolyse  préalable,  après  fixation  au 
sublimé  ou  au  formol. 


— 365 


par  le  métabolisme,  car  on  ne  peut  les  colorer  sans  les  hydrolyser. 
On  ne  peut  croire  non  plus  que  cette  coloration  soit  due  à la  forma- 
tion d’aldéhydes  sous  l’action  des  fixateurs  tels  que  les  liquides  de 
Helly  ou  de  Navashin,  comme  on  a pu  le  penser  [cf.  Langeron  (5)] 
puisqu’on  l’observe  tout  autant  après  la  fixation  au  sublimé. 

S’agit-il  alors  d’éléments  nucléaires  passés  dans  le  cytoplasme  ? Il 
ne  semble  pas.  En  effet,  dans  aucune  préparation  on  ne  voit  les 
noyaux  esquisser  l’ébauche  d’un  bourgeonnement.  De  même,  à la 
télophase,  jamais  on  ne  voit  des  grains  chromatiques  demeurer  en 
dehors  de  la  membrane  nucléaire  ; il  faudrait,  dans  ce  cas,  qu’il 
existe  une  perpétuelle  élaboration  de  substance  par  les  chromo- 
somes eux-mêmes  pour  compenser  cette  perte,  tant  est  dense  le 
semis  de  granulations  cytoplasmiques  dont  l’aspect,  d’ailleurs,  ne 
rappelle  en  rien  celui  des  chromocentres.  On  pourrait  encore  ima- 
giner une  diffusion  de  la  chromatine  à travers  la  membrane  du 
noyau,  ce  qui  paraît  bien  improbable. 

Comme  ces  inclusions  ,ont  tout  à fait  l’aspect  des  mitochondries, 
s’il  convient  de  les  considérer  comme  telles,  sans  doute  est-il  néces- 
saire d’admettre  qu’elle  sont,  à côté  des  composants  normaux  du 
chondriome,  des  éléments  particuliers.  Ils  ne  sont,  en  effet,  pas 
détruits  par  l’acide  vacétique,  puisqu’ils  résistent  au  fixateûr  de 
Navashin  ; ils  supportent  d’être  hydrolysés  par  l’acide  chlorhydrique 
normal  à 60°  ; ils  sont  enfin  constitués  par  des  corps  ayant  des  réac- 
tions chimiques  voisines  de  celles  de  la  chromatine  dont  ils  suivent 
le  comportement  vis-à-vis  de  l’hydrolyse  et  -du  réactif  de  Schiff. 

BIBLIOGRAPHIE 

1.  Bauer  (H.).  Die  feulgensche  Nuclealfârbung  in  ihrer  Anwendung  auf 

cytologische  Untersuchungen.  — Zeitschr.  f.  Zellf.,  15,  224-47,  1932. 

2.  Dangeard  (P.).  Recherches  sur  la  structure  des  noyaux  chez  quelques 

Angiospermes.  Le  Botaniste,  sér.  XXVIII,  291-400,  1937. 

3.  Guillaumin  (A.),  Gagnepain  (F.).  Plantes  nouvelles,  rares  ou  critiques 

des  serres  du  Muséum.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  X,  628-9,  1938. 

4.  Hamel  (J.).  Note  sur  la  mitose  somatique  d’une  Urticacée  nouvelle 

cultivée  dans  les  serres  du  Muséum.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  XI, 
271-2,  1939. 

5.  Langeron  (M.).  Précis  de  microscopie,  5e  édit.,  1934,  Masson  édit., 

Paris. 

6.  ld.,  6e  édit.,  1942. 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


24 


— 366 


Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la  col- 
lection du  Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum 

NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE.  — III.  BRYOZOAIRES 
CYCLOSTOMES  DE  L’ÉOCÈNE  DU  BASSIN  DE  PARIS  FIGURÉS 
PAR  F.  CANU  (1907-1910). 

Par  E.  Buge. 


Cette  troisième  liste  comprend  les  Bryozoaires  cyclostomes  de 
l’Eocène  parisien  figurés  par  F.  Canu  dans  les  Annales  de  Paléon- 
tologie : 

Canu  (F.).  Bryozoaires  des  terrains  tertiaires  des  environs  de  Paris. 
Ann.  Paléont.,  1907-1910  (II-V). 

Les  échantillons  comprennent,  outre  ceux  de  la  collection  Canu,  un 
certain  nombre  de  types  de  d’OnBiGNY,  publiés  par  ce  dernier  dans 
le  Prodrome  h L’état  de  conservation  est  généralement  bon,  quoi- 
que plusieurs  spécimens  soient  perdus,  détruits  ou  en  mauvais  état. 
Quatre  espèces  de  Lichenopora,  notamment,  sont  probablement 
définitivement  égarées.  J’ai  pu  également,  surtout  chez  les  Cheilos- 
tomes  qui  seront  publiés  ultérieurement,  faire  quelques  corrections 
à la  diagnose  ou  à la  détermination  de  certaines  espèces,  d’après  des 
notes  inédites  de  Canu. 

Famille  des  Crisiidés. 

Crisia  boutini  Canu  1909  — Type  ; Canu  1909,  p.  105,  pl.  XII. 
fig.  4-5.  — Lutétien  de  Chaussy  (Seine-et-Oise). 

Les  individus  figurés  proviennent  de  Chaussy  et  non  d’Orglandes 
comme  l’indique  Canu. 

Crisia  corbini  Canu  1909- — Type  ; Canu  1909,  p.  104,  pl.  XII, 
fig.  6-11.  — Lutétien  inf.  de  Parues  (Oise) 1  2 et  Lutétien  moy.  de 
Chaussy  (S.-et-O.).  Excellent  état. 

Crisia  edwardsi  Reuss  1847  — Figuré  ; Canu  1909,  p.  105, 
pl.  XII,  fig.  13-14.  - — - Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche). 

Bon  état.  La  face  postérieure  n’est  plus  visible. 

1.  D’Orbigny  (A.).  — Prodrome  de  Paléontologie  stratigraphique.  Paris, 
1849-1852. 

2.  Tous  les  spécimens  du  Lutétien  inférieur  de  Pâmes  proviennent  de  la  sablière 
de  Beauvoir. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


367 


Crisia  hoernesi  Reuss  1847  — Figuré  ; Canu  1909,  p.  103,  pi.  XII, 
fig.  12.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche). 

La  colonie  figurée  a été  brisée  : une  partie  en  est  perdue. 

Crisia  pulchella  Canu  1909  - — Type  ; Canu  1909,  p.  105,  pl.  XII, 
fig.  19-20.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Figure  très  retouchée  et  face  postérieure  non  visible. 

Crisia  subaequalis  Reuss  1869  — Figuré  ; Canu  1909,  p.  103, 
pl.  XII,  fig.  1-3.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Bon  état,  mais  difficilement  reconnaissable. 

Famille  des  Oncousoeciidés. 

Filisparsa  crisioides  Canu  1909  - — Type  ; Canu  1909.  p.  \ 16, 
pl.  XIV,  fig.  17-18.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche). 

Colonie  en  très  mauvais  état  et  dont  la  face  inférieure  n’est  plus 
visible. 

Filisparsa  impresa  Canu  1909  — Type  ; Canu  1909  ; p.  116, 
pl.  XIV,  fig.  19-20.  - — - Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Bon  état.  Face  inférieure  invisible. 

Filisparsa  typica  Manzoni  1877  • — Figuré  ; Canu  1909,  p.  115, 
pl.  XIV,  fig.  25-26.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Excellente  conservation. 

Filisparsa  varians  Reuss  1864  — Figuré  ; Canu  1909,  p.  115, 
pl.  XIV,  fig.  6-8.  — Lutétien  inf.  de  Liancourt  (Oise). 

Très  bon  état.  La  face  inférieure  n’est  plus  visible. 

Famille  des  Entalophoridés. 

Entalophora  macrostoma  Milne-Edwads  1838  — Figuré  ; Canu 
1910,  p.  120,  pl.  XV,  fig.  1-10.  - — Lutétien  inf.  d’Ecos  et  Parnes 
(Oise),  de  Cahaignes  (Eure). 

Lutétien  moy.  de  Saint-Josse  (Belgique)  et  de  Chaussy  (S.-et-O.) 

Entalophora  proboscidea  Milne-Edwerds  1838  — Figuré  ; Canu 
1910,  p.  118,  pl.  XV,  fig.  11-12.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise) 
et  Lutétien  moyen  de  Chaussy  (S.-et-O.).  Très  bon  état. 

Entalophora  rugulosa  Manzoni  1877  — Figuré  ; Canu  1910, 
p.  119,  pl.  XV,  fig.  13.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise).  Bon  état. 

Mesenteripora  meandrina  S.  Wood  1844  • — Figuré  ; Canu  1909, 
p.  111,  pl.  XIII,  fig.  5.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Excellent  état. 

/ 

Famille  des  Diastoporidés. 

Diastopora  explanata  Milne-Edwards  1838  — Figuré  ; Canu 
1909,  p.  108,  pl.  XII,  fig.  25-26.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes 
(Manche). 


— 368  — 


Diastopora  frireni  Canu  1909  — Type  ; Canu  1909,  p.  109, 
pl.  XII,  fig.  21-23.  - — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise)  et  Lutétien 
moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

La  figure  de  réchantillon  de  Parues  est  très  déformée. 

Diastopora  hirsuta  Canu  1909  - — Type  ; Canu  1909,  p.  108, 
pl.  XII,  fig.  27-30.  - — - Lutétieu  inf.  d’Hérouval  et  de  Parnes  (Oise), 
Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Bon  état.  Le  spécimen  correspondant  à la  figure  30  a été  brisé 
sans  que  la  portion  photographiée  soit  affectée  par  la  fracture. 

Diastopora  suborbicularis  Hincks  1880  — Figuré  ; Canu  1909, 
p.  110,  pl.  XIII,  fig.  1-4.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

Excellent  état. 

Diastopora  vlesi  Canu  1909  — Type  ; Canu  1909,  p.  109,  pl.  XIII, 
fig.  6.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Bon  état,  mais  figure  très  retouchée. 

Discosparsa  excentrica  Canu  1909- — - Type  ; Canu  1909,  p.  112, 
pl.  XIII,  fig.  9-13.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

Très  bonne  conservation. 

Discosparsa  patina  Lamarck  1816 — Figuré  ; Canu  1909,  p.  113, 
pl.  XIII,  fig.  7-8.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

D’après  une  note  inédite  de  Canu,  il  s’est  trompé  dans  sa  déter- 
mination : ce  n’est  pas  D.  patina,  mais  D.  simplex  Busk  1859 1, 
caractérisé  par  ses  orifices  périphériques  en  lignes  radiales  et  non  en 
quinconce  comme  dans  D.  patina.  . 

La  conservation  est  excellente. 

Reticulipora  plicata  Canu  1910  — Type  ; Canu  1910,  p.  133, 
pl.  XVI,  fig.  22-23.  — Lutétien  inf.  de  Liancourt  Saint-Pierre  et 
Parnes  (Oise).  Très  bon  état. 

Spiropora  grignonensis  Defrance  1822  — Figuré  ; Canu  1910, 
p.  122,  pl.  XV,  fig.  14.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

Le  spécimen  est  bien  conservé, mais  la  figure  est  très  retouchée. 

Stomatopora  granulata  Milne-Edwards  1837  - — - Figuré  ; Canu 
1909,  p.  106,  pl.  XII,  fig.  15.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

La  colonie  figurée  est  oxydée  et  colorée  en  brun.  La  figure  est 
très  idéalisée. 

Stomatopora  major  Jonhston  1847  - — - Figuré  ; Canu  1909,  p.  107, 
pl.  XÏI,  fig.  16-17.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

Même  remarque  que  pour  S.  granulata. 

1.  Busk  (G.).  — A monograph  oh  the  fossil  Polyzoa  of  the  Crag.  Publ.  Palaeont. 
Soc.,  London,  1859.  — 


— 369  — 


Stomatopora  parnensis  Canu  1909  — Type ; Canu  1909,  p.  107, 
pl.  XÏI,  fig.  24.  — Lutétien  inf.  de  Parn.es  (Oise). 

Même  remarque  que  ci-dessus. 

Famille  des  Diaperoeciidés. 

Diplosolen  eompactum  Canu  1909  — - Type  ; Canu  1909,  p.  112, 
pl.  XIV,  fig.  3.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Bon  état.  Figure  très  retouchée. 

Famille  des  Tubuliporidés. 

Idmonea  coronopus  Defrance  1822 — Figuré  ; Canu  1910,  p.  127, 
pl.  XV,  fig.  15-21.  ■ — • Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise).  Très  bon  état. 

Idmonea  elatior  d’Orbigny  1852  - — Type  ; Canu  1909,  p.  123, 
pl.  XIV,  fig.  21-23.  — Lutétien  moy.  de  Parnes  (Oise). 

L’assimilation  faite  par  Canu  à Tubulipora  lïliacea  Pallas  1766  et 
à Idmonea  serpens  Auct.  est  douteuse.  Je  pense  qu’il  vaut  mieux 
conserver  le  nom  de  d’Orbigny.  La  conservation  des  échantillons  est 
médiocre.  Celui  correspondant  à la  figure  23  est  brisé. 

Idmonea  gradata  Defrance  1822  - — Figuré  ; Canu  1909,  p.  126, 
pl.  XIV,  fig.  9-10.  - — Lutétien  moyen  d’Orglandes  (Manche). 

Assez  bon  état,  face  postérieure  non  visible. 

Idmonea  leriçhei  Canu  1909  — Type  ; Canu  1909,  p.  125,  pl.  XIV, 
fig.  24.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche). 

Les  tubes  sont  beaucoup  plus  saillants  que  ne  l’indique  la  figure 
qui  n’est  d’ailleurs  pas  très  bonne. 

Idmonea  laieralis  d’Orbigny  1852  - — - Type  ; Canu,  1910,  p.  124, 
pl.  XVI,  fig.  1-5.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.),  Parnes 
(Oise),  Orglandes  (Manche). 

Excellent  état  de  conservation.  Les  types  de  d’Orbigny  sont  les 
spécimens  correspondant  à la  figure  4-5. 

Idmonea  milneana  d’Orbigny  1839  — Figuré  ; Canu  1909,  p.  125, 
pl.  XIV,  fig.  11-13.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.et-O.). 

Le  spécimen  de  la  collection  d’Orbigny  figuré  (figures  11  et  13) 
est  égaré.  Mais  le  type  a été  décrit  par  d’Orbigny  comme  prove- 
nant de  l’Amérique  du  Sud  (Actuel)  h 

Semitubigera  dollfusi  Canu  1910  — Type  ; Canu  1910,  p.  140, 
pl.  XVII,  fig.  16.  - — Lutétien  moy.  de  Fresvillè  (Manche). 

Très  bon  état. 

1.  D’Orbigny  (A.).  — Voyage  dans  l’Amérique  méridionale.  V.  part.  IV,  Zoo- 
phytes.  Paris,  1839. 


— 370  — 


Semitubigera  irregularis  d’Orbigny  1852 — Figuré  ; Canu  1910, 
p.  139,  pl.  XVIII,  fig.  15-21.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche) 
et  Chaussy  (S.-et-O.). 

Etat  satisfaisant,  mais  certaines  faces  ne  sont  plus  visibles. 

Tubulipora  plumosa  W.  Thompson  1847  — Figuré  ; Canu  1910, 
p.  139,  pl.  XVIII,  fig.  11.  — Lutétien  moy.  de  Fresville  (Manche). 

Très  bon  état. 

Famille  des  Terviidés. 

Tervia  bialternata  Gregory  1892  — Figuré  ; Canu  1909,  p.  117,  ' 
pl.  XIV,  fig.  4-5.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

La  colonie  figurée  est  brisée  en  deux  et  la  face  inférieure  n’est  plus 
visible. 

Tervia  filiformis  d’Orbigny  1852  — Figuré  ; Canu  1909,  p.  118, 
pl.  XIV,  fig.  14-16.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche). 

Assez  bon  état. 

Famille  des  Horneridés. 

Hornera  crispa  Defrance  1821  — Figuré  ; Canu  1910,  p.  132, 
pl.  XVI,  fig.  15-17.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

La  colonie  de  grande  taille  est  très  bien  conservée.  Le  jeune  spéci- 
ment  d’Orglandes  n’a  pas  été  retrouvé. 

Hornera  hippolyta  Defrance  1821  — Figuré  ; Canu  1910,  p.  129, 
pl.  XVI,  fig.  10-14,  - — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.:et-0.). 

Excellent  état. 

Hornera  serrata  Reuss  1869  • — Figuré  ; Canu,  1910.  p.  131, 
pl.  XVI,  ‘fig.  6-7.  — • Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche). 

La  figure  est  bien  meilleure  que  l’échantillon  dont  on  ne  peut  plus 
voir  la  face  inférieure  sulcifère. 

Hornera  verrucosa  Reuss  1867  — Figuré  ; Canu  1910,  p.  132, 
pl.  XVI,  fig.  8-9.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche). 

Magnifique  état  de  conservation. 

Famille  des  Theonoidés. 

Actinopora  pileolus  Reuss  1869  — Figuré  ; Canu  1909,  p.  114, 
pl.  XIV,  fig.  1-2.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

Seul  le  zoarium  de  la  figure  1 a été  retrouvé  : il  est  brisé  en  trois 
tronçons  et  en  très  mauvais  état. 


— 371 


Famille  des  Lichenoporidés. 

Lichenopora  convexa  Canu  1910  — Type  ; Canu  1910,  p.  136, 
pl.  XYIÏ,  fig.  8-12.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

Types  disparus.  Il  existe  d’autres  échantillons  dans  la  collection 
Canu. 

Lichenopora  defranciana  Michelin  1845  — Figuré  ; Canu  1910, 
p.  137,  pl.  XVIII,  fig.  1-10.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise). 

Non  retrouvés. 

Lichenopora  erecta  d’Orbigny  1852 — Figuré  ; Canu,  1910  p.  135, 
pl.  XVII,  fig.  1-2.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Très  bon  état. 

Lichenopora  gregoryi  Canu  1910  — Type  ; Canu  1910,  p.  137, 
pl.  XVÏÏÏ,  fig.  12-14.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.),  Bar- 
tonien  du  Guepelle  (S.-et-O.). 

Type  disparu.  Cotypes  en  mauvais  état. 

Lichenopora  grignonensis  Milne-Edwards  1838  — Figuré  ; 
Canu  1910,  p.  134,  pl.  XVII,  fig.  3-7.  — Lutétien  inf.  de  Parnes 
(Oise),  Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Spécimens  non  retrouvés. 

Lichenopora  turbinata  Defrance  1823  — Figuré  ; Canu  1910, 
p.  138,  pl.  XVII,  fig.  13-15.  - — - Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche). 

Très  bon  état. 

Famille  des  Hétéroporidés. 

Ceriopora  ordonezi  Canu  1910  — Type  ; Canu  1910,  p.  140, 
pl.  XVI,  fig.  20-21.  — • Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

L’échantillon  est  en  très  bon  état,  mais  l’attribution  au  genre 
Ceriopora  est  douteuse. 


Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


— 372 


Catalogue  des  Braciiiopodes  types  et  figurés  de  la 

COLLECTION  DU  LABORATOIRE  DE  PALÉONTOLOGIE  DU  MUSÉUM 

national  D’Histoire  naturelle.  — I.  Productidae  et 

CHONETIDAE  FIGURÉS  PAR  de  KoNINCK  (1843-1846). 

Par  G.  Gatinaud. 


Les  échantillons  dont  la  liste  suit  font  partie  d’une  importante 
collection  de  Brachiopodes  fossiles  qui  avait  été  reclassée  au  Labo- 
ratoire de  Malacologie  du  Muséum  par  le  Professeur  Joubin.  Elle 
fut  ensuite  cédée  au  Laboratoire  de  Zoologie  (Vers  et  Crustacés)  et, 
en  1942,  M.  le  Professeur  L.  Fage,  Directeur  de  ce  Laboratoire,  l’a 
gracieusement  cédée  au  nôtre.  Elle  comprend  entre  autres  pièces  de 
nombreux  spécimens  donnés  par  de  Koninck  ou  confiés  à lui  pour 
étude,  spécimens  tous  accompagnés  d’étiquettes  écrites  et  signées  de 
sa  main.  M.  Roger  m’a  chargé  de  reclasser  cette  collection  où  se 
trouvent  de  nombreux  échantillons  de  Productidae  et  de  Chonetidae 
que  de  Koninck  signalait  comme  figurés. 

J’ai  pu  retrouver  la  quasi-totalité  des  figurations  dans  les  deux 
ouvrages  suivants  de  cet  auteur  : 

Koninck  (L.  G.  de)  1843.  Description  des  animaux  fossiles  qui  se  trouvent 
dans  le  terrain  carbonifère  de  Belgique.  Liège. 

Koninck  (L.  G.  de)  1847.  Monographie  des  genres  Productus  et  Chonetes. 
Liège. 

J’ai  conservé  la  systématique  de  cet  auteur  qui  a classé  toutes  ces 
espèces  dans  les  deux  genres  Productus  et  Chonetes.  Toutefois,  chaque 
fois  que  cela  m’a  été  possible,  j’ai  indiqué  le  nouveau  genre  d’après 
le  Fossilium  Catalogus  de  Schuchert  et  Le  V'ene  (1929)  1. 

Bien  que  les  dessins  de  de  Koninck  aient  été  souvent  idéalisés, 
la  plupart  de  ses  figures  sont  assez  fidèles  pour  que  j’aie  pu  sans 
trop  de  difficultés  identifier  la  plus  grande  partie  des  spécimens 
en  notre  possession.  J’ai  même  pu  retrouver  un  échantillon  de  Pro- 
ductus pustulosus  sur  l’étiquette  duquel  l’auteur  avait  omis  de 
signaler  qu’il  avait  été  figuré.  Mais  pour  certains  individus  l’identifi- 
cation est  plus  ou  moins  douteuse.  Du  reste  certains  spécimens  ont 
subi  entre  temps  quelques  avaries  qui  seront  mentionnées  dans  le 
texte. 

1.  Fossilum  Catalogus-Brachiopoda,  Berlin,  1929. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


— 373  — 


Cette  liste  présente  le  plus  grand  intérêt  car  il  est  probable  que 
l’existence  de  ces  échantillons  (parmi  lesquels  se  trouvent  des  types) 
était  complètement  ignorée.  Voici  donc  cette  liste  dans  l’ordre 
alphabétique  : 

Famille  de  Chonetidæ. 

Chonetes  laquessiana  de  Koninck  1843  — Type.  — de  Koninck 
1843,  p.  211,  pl.  XII  bis,  fig.  4.  — • Carbonifère.  Espinois  (Belgique).  — • 
Echantillon  en  très  bon  état.  . 

Chonetes  papilionacea  Phillips  1836  — • Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  187,  pl.  XIX,  fig.  2.—  Carbonifère.  Temploux  (fig.  2 c)  et 
Visé  (Belgique)  (fig.  2 a,  b,  d).  — Les  deux  spécimens  figurés  ont 
été  reconstitués,  mais  les  figures  sont  assez  fidèles. 

Chonetes  sarcinulata  Schlotheim  1820. — Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  211,  pl.  XX,  fig.  15  e.  — Dévonien.  Braubach  (Allemagne). 
- — • L’identification  est  douteuse  : l’échantillon  a été  complété  et 
redressé  sur  la  figure. 

Chonetes  tuberculata  Mac  Coy  1844  — Figuré.  — de  Koninck 
1847.  p.  222,  pl.  XIX,  fig.  4 a.  — Dinantien.  Visé  (Belgique).  — 
Figure  complétée. 

Famille  des  Productidæ. 

Productus  semireticulatus  Martin  var.  antiquatus  Sowerby  1823 

— Figuré.  ■ — - de  Koninck  1847,  p.  83,  pl.  IX,,  fig.  1 e et  /.  — Dinan- 
tien. Visé  (Belgique).  — L’individu  correspondant  à la  figure  1 e 
est  d’une  identification  douteuse  : il  est  complété  et  redressé  sur  le 
dessin  et  son  asymétrie  a été  corrigée.  Celui  de  la  figure  1 / a été 
complété  et  son  asymétrie  est  atténuée. 

Productus  cancrini  Murchison,  de  Verneuil  et  de  Keyserling 
1845  — Figuré.  — de  Koninck  1847,  p.  105,  pl.  XI,  fig.  3.  — 
Permien.  Ust-Jochuga  (Russie).  — La  petite  valve  n’est  pas  visible 
sur  l’échantillon,  elle  a été  reconstituée  à partir  de  la  grande. 

Productus  carbonarius  de  Koninck  1843— Figuré.- — de  Koninck 
1847,  p.  90,  pl.  X,  fig.  4.  - — - Namurien.  Chokier  (Belgique).  • — - Assez 
bon  état  de  conservation. 

Productus  christiani  de  Koninck  1846 — Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  166,  pl.  XVII,  fig.  3 d et  e.  — Carbonifère.  Pays  de.  Galles. 
- — - Échantillon  légèrement  redressé  sur  le  dessin. 

Productus  cora  d’Orbigny  1842  — Figuré.  — de  Koninck  1847, 
p.  50,  pl.  IV,  fig.  4 a et  b,  pl.  V.  fig.  2 c.  — Dinantien.  Visé  (Belgique). 

— Cette  çspèce  est  devenue  le  type  du  genre  Lino  productus  Chao 


— 374 


1927  1.  La  conservation  des  échantillons  est  généralement  bonne. 
Celui  de  la  figure  4 a est  dessiné  à l’envers,  tandis  que  celui  de  la 
ligure  2 c a été  reconstitué. 

Productus  costatus  Sowerby  1827  — Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  92,  pl.  Y III,  fig.  3,  pl.  X,  fig.  3 c et  e-g.  — Carbonifère.  Saint- 
Louis  (Missouri)  (pl.  VIII,  fig.  3),  Toula  (Russie)  (pl.  X,  fig.  3 c), 
Botcharova  (Russie)  (pl.  X,  fig.  3 e-g).  — Ces  échantillons  ont  été 
reconstitués  et  leur  asymétrie  a été  corrigée. 

Productus  giganteus  Martin  var.  edelburgensis  Phillips  1836 — • 
Figuré.  — de  Koninck  1847,  p.  34,  pl.  IV,  fig.  1 b.  — Dinantien. 
Visé  (Belgique).  — Bon  état  de  conservation. 

Productus  fimbriatus  Sowerby  1824  — Figuré.  - — de  Koninck 
1847,  p.  127,  pl.  XII,  fig.  3.  — Dinantien.  Visé  (Belgique).  — Cette 
espèce  est  devenue  le  type  du  genre  Qvertonia  Thomas  1914  2. 
L’échantillon  a été  reconstitué  avec  correction  d’une  légère  asy- 
métrie. 

Productus  flemingii  Sowerby  1812  — Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  95,  pl.  X,  fig.  2 k et  l.  — Carbonifère.  Tournai  (Belgique) 
(fig.  2 k),  Karova  (Russie)  (fig.  2 l ).  — Le  spécimen  représenté 
figure  2 k a été  reconstitué,  l’autre  a été  grossi  3 fois. 

Productus  geinitzianus  de  Koninck1846 — Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  156,  pl.  XV,  fig.  3.  — Permien.  Géra  (Saxe).  — Les  deux 
échantillons  ont  été  complétés.  L’un  d’eux  est  un  peu  raccourci. 

Productus  giganteus  Martin  1809  — Figuré.  - — - de  Koninck 
1847,  p.  34^  pl.  I,  fig.  2 a-c,  pl.  Il,  fig.  1,  pl.  III,  fig.  1 a-c,  pl.  IV, 
fig.  1 c,  pl.  XI,  fig.  8.  - — - Carbonifère.  Angleterre  (pl.  XI,  fig.  8), 
Visé  (Belgique)  (pl.  1,  fig.  2 a-c  ; pl.  III,  fig.  1 a),  Altwasser  (Silésie) 
(pl.  IV,  fig.  1 c),  Karova  (Russie)  (pl.  II,  fig.  1),  Ravin  Nikoulin 
(Russie)  (pl.  III,  fig.  1 b-c ).  — Ces  échantillons,  dont  l’état  de  conser- 
vation est  généralement  satisfaisant,  ont  été  pour  la  plupart  recons- 
titués en  partie  ou  élargis  sur  le  dessin,  l’asymétrie  de  l’un  d’eux  a été 
corrigée. 

Productus  goldfussi  Münster  1839  — Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  148,  pl.  XI,  fig.  4 et  b.  — Permien.  Milbitz  (près  Géra, 
Saxe).  — Cette  espèce  est  rangée  actuellement  dans  le  genre  Stro- 
phalosia  King  1844.  Identification  douteuse  (échantillon  reconsti- 
tué). 

Productus  giganteus  Martin  var.  hemisphaericus  Sowerby  1823. 
• — • Figuré.  — de  Koninck  1847,  p.  34,  pl.  IV,  fig.  la.  — Carbo- 
nifère. Ravin  Orlova  (Russie).  ■ — • Echantillon  reconstitué  en  partie. 

1.  Geol.  Surv.  China,  Pal.  Sinica,  ser.  B,  vol.  5,  fasc.  2,  1927,  p.  128,  pl.  13, 
fig.  17-18,  pl.  14,  fig.  1-4. 

2.  Mem.  Geol.  Surv.  Gt.  Brit.,  Pal.,  xol.  1,  pt.  4,  1914,  p.259,  pl.  20,  fig.  12-17. 


Productus  horridus  Sowerby  1823  — Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  158,  pl.  XV,  fig.  1 a et  b.  — Permien.  Géra  (Saxe).  - — - Cette 
espèce  est  devenue  le  type  du  genre  Horridonia  Chao  1927  1.  — 
Echantillon  reconstitué. 

Productus  latissimus  Sowerby  1823  — - Figuré.  - — de  Koninck 
1847,  p.  42,  pl.  III,  fig.  2.  - — - Carbonifère.  Rivière  Oka  (Russie).  — 
Bon  état  de  conservation. 

Productus  lewisianus  de  Koninck  1846 — Figuré. — de  Koninck 
1847,  p.  150,  pl.  XV,  fig.  5.  — Permien.  Humbleton  (Angleterre). 
- — - Ce  spécimen  a été  restauré. 

Productus  mammatus  de  Keyserling  1846  — - Figuré.  — de 
Koninck  1847,  p.  49,  pl.  Vil,  fig.  4.  - — Carbonifère.  Petschora 
(Oural).  — Echantillon  moins  déprimé  que  sur  la  figure.  Petite  valve 
reconstituée. 

Productus  semireiiculatus  Martin  var.  martini  Sowerby  1823 
— Figuré.  — De  Koninck  1843,  p.  160,  pl.  Vil,  fig.  2 a et  b ; Id.> 
1847,  p.  83,  pl.  IX,  fig.  1 h et  i.  ■ — - Carbonifère.  Visé  (Belgique), 
(pl.  VII,  fig.  2 a-b),  Sloboda  (Russie)  (pl.  IX,  fig.  1 h-i ). 

Productus  médusa  de  Koninck  1843  — Type.  — P.  166,  pl.  VII, 
fig.  5.  - — - Dinantien.  Visé  (Belgique).  - — • Spécimen  légèrement  redressé 
sur  la  figure. 

Productus  murchisonianus  de  Koninck  1846  - — - Figuré.  — de 
Koninck  1847,  p.  138,  pl.  XVI,  fig.  3 c.  — Devonien.  Tasmanie 
(Océanie).  — Echantillon  reconstitué. 

Productus  nystianus  de  Koninck  1843- — - Figuré.  ■ — de  Koninck 
1847,  p.  65,  pl.  VI,  fig.  6 a et  b.  — Dinantien.  Visé  (Belgique).  - — - 
L’existence  d’expansions  probôscidiformes  des  deux  valves  permet 
de  ranger  cette  espèce  dans  le  genre  Proboscidella  Oehlert  1887  2. 
Assez  bon  état  de  conservation. 

Productus  orbignyanus  de  Koninck  1847  — Type.  — P.  152, 
pl.  XVIII,  fig.  5.  — Carbonifère.  Yarbichambi  (Bolivie).  — Echan- 
tillon complété. 

Productus  proboscideus  de  Verneuil  1840  - — Figuré.  — de 
Koninck  1843,  p.  203,  pl.  XI,  fig.  4 a,  b,  d,  e ; Id.,  1847,  p.  62, 
pl.  VI,  fig.  4 a-d.  — Dinantien.  Visé  (Belgique).  — Cette  espèce  est 
devenue  le  type  du  genre  Proboscidella.  Ces  échantillons  ont  été 
pour  la  plupart  cassés  et  collés,  mais  sont  restés  entiers,  sauf 
l’échantillon  représenté  figure  4 a de  la  planche  VI  qui  est  amputé 
d’une  oreillette  munie  de  quatre  épines  représentées  sur  la  figure. 

Productus  punctatus  Martin  1809  — Figuré.  — de  Koninck 

1.  Geol.  Surv.  China,  Pal.  Sinica,  sér.  B,  vol.  5,  fasc.  2,  1927,  p.  24. 

2.  Fischer.  Man.  Conch.,  p.  1277,  fig.  4038.- 


1843,  p.  196,  pl.  X,  fig.  2 a et  b,  pl.  XII  bis,  fig.  3 ; Id.,  1847,  p.  123, 
pl.  XÏÏI,  fig.  2 h et  i.  — Dinantien.  Visé  (Belgique).  — Cette  espèce 
a été  prise  comme  type  du  genre  Echinoconchus  Weller  1914  L 
Ces  échantillons  sont  généralement  reconstitués,  celui  de  la 
planche  XII  bis  a été  rapporté  ensuite  par  l’auteur  à l’espèce 
P.  pustulosus  Phillips. 

Productus  pustulosus  Phillips  1836- — Figuré.  — de  Koninck 
1847,  p.  118,  pl.  XVI,  fig.  8.  — Dinantien,  Visé  (Belgique).  — Cette 
espèce  est  devenue  le  type  du  genre  Pustula  Thomas  1914  2.  Cet 
échantillon  qui  est  le  même  que  celui  représenté  sous  le  nom  de 
punctatus  est  celui  dont  l’auteur  a omis  de  signaler  la  figuration  sur 
l’étiquette. 

Productus  pyxidiformis  de  Koninck  1847  — Type.  — P.  116, 
pl.  XI,  fig.  7,  pl.  XII,  fig.  1,  pl.  XVI,  fig.  2.  — Carbonifère,  Kildare 
(Irlande.)  (pl.  XI,  fig.  7),  Bolland  (Angleterre)  (pl.  XVÏ,  fig.  2),  Visé 
(Belgique)  (pl.  XII,  fig.  1).  — Cette  espèce  est  classée  actuellement 
dans  le  genre  Pustula.  Tous  ces  échantillons  ont  été  complétés  et 
l’asymétrie  de  l’un  d’eux  a été  corrigée. 

Productus  spinulosus  Sowerby  1812.  - — Figuré.  — de  Koninck 
1843,  p.  183,  pl.  XIII  bis,  fig.  4.  — Devonien  sup.  Chaudfontaine 
(Belgique).  — Ce  spécimen  existe  à l’état  d’empreinte  et  de  contre- 
empreinte,  formant  un  bloc  dans  lequel  il  est  inclus.  La  figure  montre 
des  détails  qui  ont  été  dessinés  d’après  les  deux  empreintes.  Cet 
échantillon  a été  par  la  suite  classé  par  l’auteur  dans  l’espèce  P.  mur- 
chisonianus . 

Productus  striatus  Fischer  1830  — Figuré.  — de  Koninck  1843, 
p.  169,  ph  VI,  fig.  10  a ; Id.,  1847,  p.  30,  pl.  I,  fig.  1 b-c.  ■ — Dinan- 
rien.  Visé  (Belgique).  — Cette  espèce  a été  prise  comme  type  du  genre 
Striatifera  Chao  1927  3.  — Un  de  ces  échantillons  est  d’une  identi- 
fication très  douteuse. 

Productus  sublaevis  de  Koninck  1843  • — Type.  — P.  157,  pl.  X, 
fig.  le.  — Dinantien.  Visé  (Belgique).  - — - Spécimen  un  peu  restauré. 

Productus tessellatus  de  Koninck  1847  — Figuré.  — de  Koninck 
1847  (nom.  nov.),  p.  110,  pl.  XIV,  fig.  2 f-h.  - — - Dinantien.  Visé 
(Belgique). 

Productus  undatus  Defrance  1828  — Figuré.  — de  Koninck 
1843,  p.  156,  pl.  XII,  fig.  2 a-b.  ■ — Dinantien.  Visé  (Belgique).  — 
Très  bon  état  de  conservation. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 

1.  Miss.  Brach.,  1914,  p.  138. 

2.  Mem.  Geol.  Surv.  Gt.  Brit.,  Pal.,  vol.  1,  pt.  4,  1914,  p.  259,  pl.  17,  fig.  24-28, 
pi.  18,  fig.  1. 

3.  Geol.  Surv.  China,  Pal.  Sinica,  ser.  B,  vol.  5,  fasc.  2,  1927,  p.  94,  pl.  9,  fig.  4-6, 

pl.  10,  fig.  6.  - 


377  — 


Sur  un  gîte  de  cuivre  de  Langlade  f Miquelon ). 
Ses  analogies  avec  les  régions  cuprifères  du  Y un  n an-. 

Par  Mlle  S.  Caillère  et  M.  F.  Kraut. 


Depuis  l’emploi  du  microscope  métallographique,  la  connaissance 
des  minerais  métalliques  a fait  des  progrès  considérables  L On  dis- 
pose actuellement  d’un  grand  nombre  de  documents  et  la  compa- 
raison de  tous  ces  matériaux  fournit  des  renseignements  intéressants. 

Ainsi  l’étude  d’un  gîte  peut  faciliter  la  connaissance  d’une  miné- 
ralisation nouvellement  découverte  lorsque  les  deux  gisements  appar- 
tiennent au  même  type.  On  retrouve  souvent  dans  les  zones  minéra- 
lisées les  plus  éloignées  des  paragénèses  identiques  et  on  constate 
que  la  similitude  de  composition  correspond  à des  conditions  litho- 
logiques  analogues.  Ces  considérations  présentent  à la  fois  un  intérêt 
théorique  en  ce  qui  concerne  la  classification  des  gîtes  et  pratique 
„ pour  orienter  la  recherche  et  l’exploitation  des  minerais. 

M.  E.  Aubert  de  la  Rüe  a mis  très  aimablement  à notre  dispo- 
sition des  échantillons  qu’il  a recueillis  sur  la  côte  N.-E.  de  Langlade 
(Ile  Miquelon)  au  cours  d’une  mission  effectuée  en  1940 I.  2. 

L’étude  microscopique  de  ces  matériaux  a révélé  une  composition 
minéralogique  et  une  structure  qui  rappellent  exactement  les  types 
de  minerais  décrits  par  M.  C.  Y.  Hsieh  3 dans  le  Yunnan,  les  condi- 
tions lithologiqu'es  de  ces  deux  gîtes  sont  assez  semblables. 

La  zone  cuprifère  la  plus  intéressante  de  l’île  de  Langlade  se 
trouve  dans  l’anse  aux  Corbeaux  où  six  filons  de  quartz  minéralisés 
recoupent  des  basaltes  broyés. 

I.  — Etude  microscopique  en  lumière  réfléchie. 

Composition  minéralogique. 

L’examen  microscopique  montre  que  dans  ce  minerai  les  sulfures 
de  cuivre  sont  associés  à l’hématite. 

La  chalcocite  est  le  constituant  essentiel.  Elle  se  présente  sous 
trois  aspects  différents.  La  chalcocite  blanche  est  la  plus  abondante. 
Elle  forme  des  agrégats  à limites  mutuelles  avec  la  variété  bleue  que 
l’on  rencontre  également  en  fines  veinules.  Enfin  quelques  taches 
très  légèrement  jaune  rosé  représentent,  sans  doute,  un  type  de 
chalcocite  contenant  de  l’érubescite  en  solution  solide.  Ces  trois 
variétés  agissent  faiblement  sur  la  lumière  polarisée  entre  niçois 
croisés.  La  structure  orthorombique  de  la  variété  blanche  apparaît 
très  nettement  par  l’attaque  à l’acide  nitrique. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


Les  sulfures  de  cuivre  apparaissent  en  masses  étendues  ou  en 
filons  plus  ou  moins  larges  dans  la  gangue  siliceuse.  Parfois  des  vei- 
nules de  chalcocite  blanche  pénètrent  et  s’orientent  dans  le  réseau 
du  quartz  dont  on  observe  quelques  sections  hexagonales  englobées 
dans  le  minerai  (fig.  3). 

Erubescite.  ■ — La  bornite  violette  forme  de  nombreuses  plages 
irrégulières  et  très  fréquemment  des  associations  graphiques  avec  la 
chalcocite  blanche  (fig.  4). 

Chalcopyrite.  ■ — - Ce  minéral  est  rare,  nous  l’avons  rencontré  seule- 
ment sous  forme  de  petites  inclusions  dans  la  chalcocite. 

Covelline.  — Accidentellement,  en  contact  avec  la  gangue,  on 
trouve  quelques  agrégats  lamellaires  de  covelline. 

Hématite.  — L’oxyde  de  ferFea03  est  très  répandu  dans  le  minerai. 
Il  se  présente  en  baguettes  généralement  associées  en  gerbes  (fig.  1) 
et  en  petits  grains  arrondis  dans  la  chalcocite  ou  à,  l’intérieur  des 
associations  myrmékitiques  chalcocite-bornite.  L’hématite  se  détache 
nettement  des  sulfures  par  son  haut  relief.  En  lumière  naturelle  elle 
est  d’un  blanc  légèrement  rosé  et  son  pouvoir  réflecteur  est  un  peu 
plus  faible  que  celui  de  la  chalcocite.  Entre  niçois  croisés  le  minéral 
agit  fortement  sur  la  lumière  polarisée  en  passant  par  des  teintes 
gris  clair  et  brunâtre  et  montre  des  macles  polysynthétiques  carac- 
téristiques des  oxydes  de  fer  (fig.  2).  Il  faut  remarquer  en  outre  qu’il 
est  inattaquable  aux  acides. 

Structure. 

Le  mode  d’association  de  ces  différents  minéraux  fait  ressortir 
que  l’oxyde  et  les  sulfures  appartiennent  à deux  phases  différentes 
de  la  minéralisation. 

L’hématite  est  certainement  d’une  génération  plus  ancienne,  elle 
se  rencontre  d’ailleurs  ans  des  filons  voisins  indépendants  de  la 
minéralisation  cuivreuse  (2,  p.  23).  Dans  nos  minerais  elle  est  tou- 
jours e^nglobée  par  des  sulfures.  Dans  de  nombreux  cas  l’oligiste 
apparaît  fortement  corrodée  et  réduite  à des  grains  arrondis  de 
faibles  dimensions.  Très  fréquemment  on  observe  en  bordure  des 
cristaux  ou  autour  des  grains  résiduels  l’association  de  la  bornite  et 
de  la  chalcocite.  La  structure  orthorombique  de  cette  dernière 
indique  qu’elle  s’est  formée  à basse  température  au-dessous  de  91°. 


Examen  microscopique  en  lumière  réfléchie. 

Fig.  1.  — Lumière  naturelle,  grossissement  72.  — - Cristaux  allongés  d’hématite  en 
relief  sur  la  chalcocite.  , 

Fig.  2.  — Entre  niçois  croisés,  grossissement  220.  — Macles  polysynthétiques  dans 
agrégat  d’hématite. 

Fig.  3.  — Lumière  naturelle,  grossissement  72.  — Veinules  gris  clair  de  chalcocite 
s’orientant  dans  le  quartz. 

Fig.  4.  — Lumière  naturelle,  grossissement  220.  • — • Association  myrmékitique  chal- 
cocite (clair),  bornite  (plus  sombre). 


Bulletin  du  Muséum 


PI.  U 


379  — 


V 


II.  — • Examen  miscroscopique  en  lumière  transmise. 

En  plaque  mince  on  constate  que  la  gangue  du  minerai  est  essen- 
tiellement du  quartz  dont  la  nature  filonnienne  n’est  pas  douteuse. 
On  remarque  dans  l’agrégat  des  zones  écrasées  et  un  nombre  élevé 
de  cristaux  automorphes.  La  calcite  joue  un  rôle  secondaire.  Elle 
se  présente  sous  forme  de  veinules  et  remplit  par  endroits  des  inters- 
tices entre  les  cristaux  de  quartz. 

III.  — Quelques  considérations  sur  la  genèse 

DE  LA  MINÉRALISATION. 

Le  gîte  de  Langlade  est  une  formation  filonnienne  à gangue  quart  - 
zeuse.  L’ordre  de  cristallisation  des  différents  minéraux  se  dégage 
facilement  de  l’examen  microscopique.  La  minéralisation  débute  par 
une  phase  oxydée  durant  laquelle  se  dépose  l’hématite.  Elle  est 
suivie  d’une  venue  sulfurée  cuivreuse  qui  donne  naissance  par  cris- 
tallisation simultanée  à la  chalcocite  et  à la  bornite.  Cette  seconde 
phase  s’effectue  à une  température  relativement  basse.  Nous  sommes 
probablement  dans  la  zone  de  cémentation. 

IV.  — Comparaison  avec  les  gîtes  cuivreux  du  Yunnan. 

Parmi  les  gîtes  de  cuivre  du  Yunnan  ceux  du  Tung  Chuan  sont 
liés  aux  basaltes.  A Lou  Sui  Chang,  des  filons  acides  minéralisés 
recoupent  la  roche  basique.  Ce  minerai  présente  une  analogie 
absolue  avec  celui  de  Langlade.  En  effet,  d’après  la  description  de 
M.  Y.  C.  Hsieh  (3,  p.  292),  le  minerai  de  Yunnan  est  essentiellement 
formé  par  la  chalcocite  blanche  et  bleue  associée  à la  bornite.  Il 
renferme  également  de  petits  grains  et  des  cristaux  prismatiques 
d’hématite  qui  sont  souvent  entourés  par  l’association  myrméki- 
tique  chalcocite-bornite.  M.  Hsieh  envisage  la  présence  de  l’héma- 
tite au  milieu  de  ces  sulfures  comme  le  résultat  de  la  séparation  du 
fer  de  la  bornite.  Cette  interprétation  ne  nous  semble  pas  en  accord 
avec  les  observations  microscopiques  qui  montrent  que  l’hématite 
est  incontestablement  le  minéral  le  plus  ancien. 

Laboratoire  de  Minéralogie  du  Muséum. 

BIBLIOGRAPHIE 

1.  J.  Orcel.  Rev.  Geol.  Appli.,  1946,  n°  1,  p.  16. 

2.  E.  Aubert  de  la  Rüe.  Exposé  sur  la  géologie  et  les  gîtes  minéraux  des 

îles  Saint-Pierre  et  Miquelon.  Saint-Pierre,  1941. 

3.  C.  Y.  Hsieh.  Bull,  of  geol.  Society  of  China,  vol.  8,  n°  4,  1929,  p.  263. 


— 380  — 


Note  complémentaire  au  sujet  de  z/Isoetes  Garnieri 
Par  Aug.  Chevalier  et  P.  Monnier. 


Dans  le  Bulletin  du  Muséum  de  janvier  1946,  sous  le  titre  «Une 
nouvelle  espèce  d’Isoetes  de  l’Afrique  occidentale  française  » nous 
décrivions  Y Isoetes  Garnieri  sp.  nov.,  sans  pouvoir  conclure  formelle- 
ment, faute  de  matériel,  à sa  non-identité  avec  I.  nigritiana  Al.  Br. 

L’un  de  nous  a reçu  récemment  de  M.  E.  J.  Salisbury,  Directeur 
du  Royal  Botanic  Gardens  de  Kew,  des  renseignements  complémen- 
taires très  intéressant.  Un  cotype  d’7.  Garnieri  Aug.  Chev.  et  P. 
Monnier,  envoyé  à Londres  a été  comparé  avec  l’unique  type  de 
I.  Nigritiana  Al.  Br.  — le  1020  de  Barter  - — • qui  se  trouve  dans  les 
collections  de  l’herbier  de  Kew.  Ils  présentent  des  différences  frap- 
pantes, notamment  dans  l’aspect  des  macrospores,  différences  con- 
signées ci-dessous  : 

Macrospores  Taille  moyennne  Couleur  Ornementation 

Isoetes  nigritiana . . 480  p.  gris-brun  terne  1 seul  (ou  2)  tuber- 

cules par  face  apicale. 

Isoetes  Garnieri.  . . 530  p,  Blanc-gris  crayeux  plusieurs  tubercules. 

Pour  M.  Ballard,  spécialiste  de  Kew  ayant  procédé  à la  compa- 
raison, il  n’y  a pas  de  doute  que  l’on  ait  à faire  à deux  espèces  diffé- 
rentes. 

Il  résulte  de  ces  informations  nouvelles  que  Isoetes  Garnieri  Aug. 
Chev.  et  P.  Monnier  sp.  nov.  peut  être  considéré  définitivement 
comme  une  bonne  espèce  distincte  d’7.  nigritiana  Al.  Braun  et 
s’ajouter  à la  liste,  certainement  très  incomplète  encore,  des  Isoëtes 
africains. 

Laboratoire  d’ Agronomie  Coloniale  du  Muséum. 


Le  Gérant  : Marc  André. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  4,  1946. 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLART  (o.  P.  L.  31.0832).  27-12-1946 


ÉDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEOFFROY-SAINT-HILAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du  Aluséum  national  d’ Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.). 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencé  en  1895). 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  200  fr.,  Étranger,  300  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Notulæ  Systematicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Etranger,  150  fr.). 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Etranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Binard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saint-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’ Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’Agronomie  coloniale;  paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924;  abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire, 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874  ; abonnement  France,  200  fr., 
Étranger,  300  fr.). 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


SOMMAIRE 


Pages 

Actes  administratifs . 317 

Communications  : 

J.  Cadenat.  Captures  nouvelles  de  Paragaleus  Budker  et  de  Scorpaenodes 

ajricanus  Pfaff 3l9 

L.  Fage.  Sur  une  Çaridine  nouvelle  cavernicole  de  Madagascar.  Caridina 

mdcrophlhalma  n.  sp 324 

L.  Fage.  Description  d’un  Opilion  aveugle  des  grottes  de  la  province  de  Ber- 

game  ( Nemastorna  anoplithalmum  n.  sp.) 328 

M.  André.  Bifurcation  du  doigt  fixe  de  la  pince  chez  un  Crabe  Porlunus 

puber  L 331 

M.  Vachon.  Description  d’une  nouvelle  espèce  de  Pseudoscorpion  (Arachnide) 

habitant  les  grottes  portugaises  : Microcreagris  cavernicola 333 

F.  Grandjean.  Observations  sur  les  Acariens  (9e  série) 337 

A.  Chavan.  Nouvelles  notes  sur  les  Jagonia  (Lamellibranches) 345 

A.  Tixier-Durivault.  Les  Alcyonaires  du  Muséum  : I.  Famille  des  Alcyonii- 

dae.  3.  Genre  Sarcophytum  (fin) 348 

A.  Guillaumin.  Contribution  à la  flore  de  la  Nouvelle  Calédonie.  LXXXVI. 

Plantes  récoltées  par  L.  Yirot  (suite) 355 

J.-L.  Hamel.  Note  sur  des  corps  cytoplasmiques  observables  chez  Pilea 

Cadierei  Gagnep.  et  Guillaum 362 

E.  Buge.  Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la  collection  du  Labora- 
toire de  Paléontologie  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  III.  Bryo- 
zoaires cyclostomes  de  l’Eocène  du  Bassin  de  Paris  figurés  par  F.  Canu  (1907- 
1910) 366 

G.  Gatinaud.  Catalogue  des  Bracbiopodes  types  et  figurés  de  la'collection  du 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  I.  Pro- 
duclidae  et  Chonetidae  figurés  par  de  Koninck  (1843-1847) 372 

S.  Caii.lf.re  et  F.  Kraut.  Sur  un  gîte  de  cuivre  de  Langlade  (Miquelon).  Ses  ana- 
logies avec  les  régions  cuprifères  du  Yunnan 377 

A.  Chevalier  et  P.  Monnier.  Note  complémentaire  au  sujet  de  Ylsoetes  Gar- 

nieri  Chev.  et  Mon 380 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XVIII 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  5.  — Octobre  1946 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 
PARIS  - V”  


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’Histoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1 /2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  le 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  un  plus  grand  nombre,  aux  conditions 
suivantes  : 

( Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  4 de  1941  ) 


25  ex.  50  ex.  100  ex. 

4 pages  57  fr.  50  74  fr.  50  109  fr. 

8 pages  65  fr.  75  89  fr.  75  133  fr.  50 

16  pages  79  fr,  112  fr.  175  fr. 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Supplément  pour  couverture  spéciale  : 25  ex 18  francs. 

par  25  ex.  en  sus  12  francs. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  : 

France  : 200  fr.  ; Etranger  : 300  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1946.  — N°  5 


356e  réunion  des  naturalistes  du  muséum 

31  OCTOBRE  1946 


PRÉSIDENCE  DE  M.  LE  PROFESSEUR  Ach.  URBAIN 

DIRECTEUR  DU  MUSÉUM 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  le  Professeur  A.  Chevalier  est  admis  à faire  valoir  ses  droits 
à la  retraite,  à dater  du  1er  octobre  1946  (Arrêté  ministériel  du 
30  septembre  1946). 

M.  le  Président  a le  regret  de  faire  part  du  décès  de  M.  Marcelet, 
correspondant  du  Muséum,  (Décédé  à Nice  le  1er  octobre  1946). 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


25 


COMMUNICATIONS 


Araignées  cavernicoles  de  lInde 
Par  Louis  Fage. 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM 


Les  grottes  explorées  dans  le  district  de  Délira  Dun  par  le  Briga- 
dier E.  A.  Glennie,  de  la  British  speleological  Association,  sont 
situées  au  pied  de  l’Himalaya,  près  de  Chakatra.  Elles  se  placent 
exactement  par  30°  46’  de  latitude  N.  et  par  77°  47’  de  longitude  E. 
A une  altitude  moyenne  de  2.500  mètres,  ces  grottes  sont  totale- 
ment obscures,  ornées  de  belles  stalactites. 

Parmi  les  matériaux  rapportés,  se  trouvent  de  nombreux  indi- 
vidus jeunes,  indéterminables.  Les  formes  adultes  se  rapportent 
aux  espèces  suivantes,  toutes  nouvelles  pour  la  science  et  dont  l’une, 
entièrement  aveugle,  nécessite  la  création  d’un,  genre  nouveau  : 

Oonopidés  : Dysderoides  typhlos,  gen.  et  sp.  nov.  ; Triaeris  Glen- 
niei,  nov.  sp. 

Argiopidés  : Bathyphantes  leucophthalmus,  nov..  sp.  ; Metella 
crispa,  nov.  sp. 

A cette  liste,  il  convient  d’ajouter  Y Heteropoda  phasma  E.  S., 
déjà  connu  de  la  région,  et  dont  un  individu  a été  capturé  à proxi- 
mité des  grottes  de  Moila  et  un  Pholcus,  dont  une  femelle  provient 
de  la  Mussorie  rift  cave,  et  qui  a les  plus  grandes  affinités  avec  le 
Pholcus  alticeps  Spassky  (1932),  mais  qu’il  serait  téméraire 
d’identifier  spécifiquement  en  l’absence  du  mâle.  Cette  même 
espèce,  d’après  le  brigadier  Glennie,  fréquenterait  aussi  les  habi- 
tations de  Dehra  Dun.  comme  le  P.  alticeps  fréquente  celles  de 
Russie  méridionale.  , 

Description  des  espèces  nouvelles. 

Dysderoides,  nov.  gen. 

Ç.  — Céphalothorax  faiblement  et  graduellement  rétréci  dans  la  région 
céphalique  ; pas  d’yeux  ; chélicères  verticales  et  longues  ; pièce  labiale 
au  moins  aussi  haute  que  large  ; lames  maxillaires  du  type  Dysdéride, 
beaucoup  plus  longues  que  larges,  nullement  inclinées  sur  la  pièce  labiale  ; 
sternum  convexe,  largement  tronqué  en  arrière  ; pattes-ambulatoires 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


383  - 


ornées  de  longues  épines,  hanches  insérées  dans  des  cavités  cotyloïdes, 
fémurs  subsemblables. 


Type  du  genre  : 

Bysderoïdes  typhlos,  nov.  sp. 

9.  — Longueur  2 mm.  Céphalothorax  fauve  rougeâtre  testacé  ; sternum 
et  appendices  de  même  couleur  ; abdomen  blanc  testacé.  Céphalothorax 
(fig.  1 ,a)  une  fois  et  un  quart  plus  long  que  large,  modérément  convexe, 
faiblement  rétréci  dans  la  région  céphalique.  Pas  d’yeux.  Sternum  con- 
vexe, très  longuement  tronqué  à la  partie  postérieure,  rejoignant  sur  les 
bords  le  bouclier  thoracique  et  creusé  de  cavités  cotyloïdes  dans  lesquelles 
s’insèrent  les  hanches.  Chélicères  verticales,  robustes,  à marges  inermes  ; 
bord  interne  de  la  tige  saillant  ; crochet  long,  régulièrement  arqué.  Pièce 
labiale  environ  aussi  haute  que  large,  ovalaire.  Lames-maxillaires  larges 
à la  base,  puis  fortement  resserrées  au  bord  externe  et  légèrement  dilatées 
au  sommet.  Tarse  de  la  patte-mâchoire  orné,  à l’extrémité,  de  longs  poils, 
épaix,  plumeux.  Fémurs  des  pattes-ambulatoires  subsemblables,  inermes 
de  même  que  les  patellas  ; aux  pattes  I et  II,  tibias  armés  en  dessous  de 


Fig.  1 : a,  Dysderoïdes  typhlos,  céphalothorax  vu  en  dessus  ; b,  pièce  labiale  et  lame 
maxillaire  droite  ; c,  épigync.  — Telchius  micans  E.  S.,  d,  pièce  labiale  et  lame- 
maxillaire  gauche  ; e,  céphalothorax  vu  en  dessus.  — Telchius  barbarus  E.  S., 
/,  céphalothorax  vu  en  dessus  ; g,  pièce  labiale  et  lame  maxillaire  gauche. 


4 longues  épines  externes  et  de  3 internes,  les  métatarses  'de  2 paires 
d’épines  semblables  ; aux  pattes  postérieures,  une  seule  paire  d’épines 
inférieures  apicales  aux  tibias,  métatarses  inermes.  Griffes  portant  4 à 

5 longues  dents  basales  et  pourvus  de  très  fines  et  nombreuses  dents 
latérales.  Epigyne  v.  fig.  1,  c. 

Localité  : Moila  cave,  Chakrata  Tahsil,  district  de  Délira  Dun, 
altit.  8750  ft.  : 1 $. 

Les  caractères  particuliers  de  ce  genre  résident  dans  la  forme  des 
lames-maxillaires,  lesquelles  rappellent  celles  des  Dysdérides  et  en 


— 384 


particulier  celles  du  genre  Harpactes  ; dans  la  forme  du  sternum  dont 
les  bords  latéraux  rejoignent,  également  comme  chez  les  Dysdérides, 
le  bouclier  céphalique  et  dans  la  robustesse  des  chélicères. 

Parmi  les  Oonopides  dépourvus  de  scuta,  on  retrouve  ces  carac- 
tères chez  le  Telchius  micans  E.  S.  du  Vénézuéla  (fig.  1,  d).  Cette 
espèce  diffère  d’ailleurs  profondément  à cet  égard  du  type  du  genre, 
le  T.  barbarus  E.  S.  d’Algérie,  et  du  T.  transoaalicus  E.  S.  d’Afrique 
du  Sud.  Elle  en  diffère,  en  outre,  par  la  forme  du  céphalothorax  qui, 
comme  celui  du  Dysderoïdes  typhlos,  est  graduellement  rétréci  en 
avant  (fig.  1,  e)  et  non  fortement  étranglé  dans  la  partie  céphalique, 
comme  dans  les  deux  espèces  d’Afrique  (fig.  1,  / et  g). 

C’est  pourquoi  nous  proposons  de  placer  dans  le  nouveau  genre 
Dysderoïdes,  dont  D.  typhlos  est  le  type,  le  Telchius  micans  E.  S. 
1892. 

On  connaît  maintenant  trois  Oonopides  aveugles  : le  Blanionops 
patellaris  E.  S.  et  Fage  1922,  d’une  grotte  de  la  province  de  Tanga, 
en  Afrique  Orientale,  le  Wanops  cæcus  Chamberlin  et  Iwie  1938, 
d’une  grotte  du  Yucatan  et  le  Dysderoïdes  typhlos , n.  sp.  d’une  grotte 
de  l’Inde. 

Triaeris  Glenniei,  nov.  sp. 

Cette  espèce,  très  voisine  du  T.  macrophthalma  Berland  1914  de 
l’Afrique  orientale,  en  diffère  par  les  caractères  suivants  : 

— Longueur  2,7  mm.  Scuta  plus  faibles,  moins  chitinisés  ; deux  épines 
médianes  antérieures  sur  les  fémurs  I ; quatre  paires  de  très  longues 
épines  couchées  à la  face  inférieure  des  tibias  I et  II  ; une  paire  de  très 
courtes  épines  apicales  inférieures  aux  tibias  postérieurs  dépourvus 
d’épines  latérales  ; pattes  beaucoup  plus  longues  et  plus  grêles  : IY  — 
1 fois  et  2 /3  la  longueur  du  corps  ; yeux  relativement  petits  à pigment 
diffus  et  à lentilles  mal  délimitées,  les  médians  antérieurs  séparés  l’un  de 
l’autre  par  un  espace  un  peu  plus  grand  que  leur  rayon,  les  médians  posté- 
rieurs très  rapprochés  des  latéraux. 

Localité.  — Moila  cave,  Chakrata  Tahsil,  Dehra  Dun  district  : 

1 $. 

Bathyphantes  leucophthalmus,  nov.  sp. 

Ç.  — Longueur  2,5  mm.  Entièrement  fauve  clair.  Yeux  petits,  très 
espacés  et  dépigmentés,  sauf  les  médians  antérieurs  faiblement  bordés 
de  noir.  Yeux  antérieurs  en  ligne  fortement  récurvée,  les  latéraux  séparés 
des  médians  contigus  et  punctiformes,  par  un  intervalle  sensiblement  égal 
à deux  fois  la  largeur  de  la  paire  médiane  ; les  postérieurs  subégaux,  en 
ligne  légèrement  incurvée,  équidistants  et  séparés  l’un  de  l’autre  par  un 
espace  double  de  leur  diamètre  ; les  latéraux  des  deux  lignes  contigus  et 
faiblement  saillants.  Bandeau  concave  sous  les  yeux,  plus  long  que  l’aire 
oculaire.  Chélicères  longues,  divergentes  à l’extrémité,  armées  à la  marge 
supérieure  de  deux  fortes  dents.  Tarse  de  la  patte-mâchoire  dépourvu 


— 385 


de  griffe.  Pattes  très  longues  : 1 = 5,5  mm.  Fémurs  I et  II  pourvus  d’une 
épine  supère  et,  ceux  de  la  première  paire,  d’une  épine  interne  ; les  autres 
inermes  ; tous  les  tibias  armés  de  deux  longues  épines  en  dessus  et,  ceux 
des  pattes  I et  II,  d’une  épinè  latérale  externe  et  interne  ; les  autres 
articles  inermes.  Epigyne  (fig.  2)  creusée  d’une  fossette  profonde  cachée 


Fig.  2.  — Balhyphanles  leucophthalmus,  épigyne  vu  en  dessus  et  de  profil. 

en  dessus  par  la  plaque  génitale  fortement  saillante  et  un  peu  échancrée 
au  bord  postérieur  ; un  long  crochet,  très  grêle  et  dressé,  partant  du  bord 
postérieur  de  la  fossette. 

Localité  : Surfflet  Hole,  Chakrata  Tahsil,  Dehra  Dun  district, 
altitude  8.500  ft.  : 1 Ç. 

Le  genre  Bathyphantes,  cosmopolite,  est  représenté  non  loin  de  la 
région  étudiée  ici,  au  pied  de  l’ Himalaya,  par  les  B.  glacialis,  Kash- 
miricus,  larçarum  et  reticularis  décrits  par  Carporaccio  (1935).  Le 
B.  leucophthalmus  se  distingue  de  toutes  ces  espèces  non  seulement 
par  ses  yeux  très  réduits  mais  par  les  dimensions  et  la  direction  du 
crochet  de  la  fossette  génitale.  Il  est  à ce  point  de  vue  plus  voisin 
du  B.  vittiger  E.  S.  des  massifs  montagneux  des  Alpes  et  des  Pyré- 
nées. La  connaissance  du  mâle  permettra  seule  d’en  préciser  les 
affinités. 

Metella  crispa,  nov.  sp. 

Ç.  — Longueur  : 12  mm.  Céphalothorax  et  appendices  fauve  rougeâtre  ; 
sternum  fauve  ; abdomen  fauve  unicolore.  Bandeau  deux  fois  plus  haut 
que  la  longueur  de  l’aire  oculaire.  Yeux  petits,  légèrement  bordés  de 
noir  ; les  antérieurs  en  ligne  fortement  récurvée  : le  bord  antérieur  des 
latéraux  au  niveau  du  bord  postérieur  des  médians  ; les  médians  anté- 
rieurs contigus  et  un  peu  plus  gros  que  les  latéraux,  séparés  de  ces  derniers 
par  un  intervalle  supérieur  à la  largeur  de  la  paire  médiane  ; les  postérieurs 
en  ligne  droite,  subégaux  et  de  même  taille  que  les  latéraux  antérieurs  ; 
les  médians  postérieurs  séparés  entre  eux  d’un  diamètre  et  demi  ; les  laté- 
raux des  deux  lignes  contigus.  Marge  supérieure  des  chélicères  armée  de 
trois  fortes  dents  nettement  séparées  ; marge  inférieure  de  trois  dents  beau- 
coup plus  petites  et  rapprochées  de  la  base  du  crochet.  Sternum  terminé 
en  pointe  aiguë  en\re  les  hanches  postérieures.  Pattes  longues  : I = 45  mm.; 
IV  = 37,5  mm.  A la  patte  I,  fémur  un  peu  plus  court  que  le  tibia  qui  est 


— 386 


de  même  longueur  que  le  métatarse  et  trois  fois  plus  long  que  le  tarse. 
Tous  les  articles,  sauf  les  patellas  et  les  tarses,  pourvus  de  longues  épines 
et  ornés  de  très  longs  crins  recourbés  en  faucille.  Epigyne  (fig.  3 a)  vu  en 


dessus  en  forte  saillie  triangulaire,  testacé  rougeâtre,  presqu’aussi  large 
à la  base  que  longue,  cachant  une  pièce  allongée,  visible  en  dessous,  à 
bords  sinueux  fortement  rembrunis. 

<$.  — Semblable  à la  femelle  sauf  : Longueur  9 mm.  Pattes  sensiblément 
plus  longues  (I  = 48  mm.)  et  plus  velues.  Patte-mâchoire  (fig.  3,  a et  b)  : 
fémur  cylindrique  = patella  + tibia.  Celui-ci  fortement  dilaté,  deux  fois 


Fig.  4.  — - Metella  crispa  ; b,  patte  mâchoire  du  ^ , face  externe  ; 
a,  tarse  de  la  patte-mâchoire  du  face  interne. 


plus  long  que  haut,  pourvu,  ainsi  que  la  patella  d’un  très  long  crin  dressé  ; 
tarse  vu  du  côté  interne  à bord  antérieur  fortement  échancré  ; son  apo- 
physe supérieure,  vue  du  côté  externe,  repliée  et  bordée  de  plusieurs 


387  — 


rangées  de  spiculés  noires  très  courtes  et  d’une  spinule  isolée  plus  anté- 
rieure ; paracybium  à branche  simple  ; mais,  en  outre,  une  forte  apophyse 
dentiforme,  noirâtre,  dressée,  insérée  sur  la  face  interne  du  tarse.  Bulbe 
encerclé  d’une  lanière  chitineuse  noire,  longuement  bifide  à l’extrémité. 

Localité  : Toad  Idole  ; Moila  caves  ; Moila  Swallet  ; Surfïlet  Pot  : 
4 r£.  nombreuses  Ç et  nombreux  jeunes. 

Cette  espèce,  qui  paraît  abondante  dans  les  grottes  du  District 
de  Dehra  Dun  et  se  tient  sur  les  parois  humides,  à la  manière  des 
Meta,  se  range  exactement  à côté  du  Labulla  rupicola  E.  S.  qui  vit  sur 
les  rochers,  recouverts  de  mousses,  des  Alpes-Maritimes,  et  du  L. 
Breuili  Fage  des  grottes  de  la  Province  d’Oviedo.  J’ai  proposé  (1935) 
de  réunir  dans  le  sous-genre  Metella,  ces  deux  espèces,  qui  s’op- 
posent à la  plupart  des  autres  Labulla.  Je  crois  aujourd’hui,  revenant 
à une  interprétation  antérieure  (1931),  que  celui-ci  constitue  bien 
un  genre  distinct  qui  mérite  d’être  maintenu  comme  tel. 

Ce  genre  se  distingue,  en  effet,  par  la  plaque  épigastrique  de  la 
femelle  qui  recouvre  entièrement  la  fossette  génitale  ; par  l’absence 
d’apophyse  au  tibia  de  la  patte-mâchoire  du'mâle  ; par  la  complexité 
du  tarse  toujours  pourvu  à son  bord  antérieur  d’une  ou  deux  apo- 
physes ornées  de  spinules  noires  en  séries  denses  et  sur  sa  face  interne 
d’une  apophyse  dentiforme,  noire,  dressée.  Ces  formes  sont  en  outre 
remarquables  par  la  pilosité  si  spéciale  de  leurs  appendices.  Celle-ci 
est  peut-être  liée  à l’habitat  particulièrement  humide  et  rappelle 
notamment  celle  dont  est  pourvue  l’Argyronète. 

La  répartition  géographique  de  ce  genre,  dans  l’ancien  monde,  est 
remarquable  puisqu’il  est  représenté  aux  pieds  des  Pyrénées  ( M . 
Breuili),  des  Alpes  (. M . rupicola  E.  S.)  et  de  l’ Himalaya  ( M . crispa ). 
Mais  il  est  également  représenté  en  Amérique.  Il  n’est  pas  douteux, 
en  effet,  que  le  Labulla  alticola  Keys.  doive  lui  appartenir  et  il  est 
très  probable  que  les  L.  hespera  et  ellisoni , décrits  par  Gertsch 
et  Ivie  (1936)  de  Californie  et  de  Montana,  y prendront  également 
place. 

OUVRAGES  CITÉS  : 

1914.  - — Berland  (L.).  Voyage  de  Ch.  Alluaud  et  R.  Jeannel  en  Afrique 
Orientale.  Arachnida,  p.  66. 

1934.  — Coporaccio  (L.  de).  Aracnidi  dell’Himalaia  e del  Karakoram, 
Mem.  Soc.  entom.  italiana,  13,  p.  166. 

1938.  — Chamberlin  (Ralph  v.).  And  W.  Iwie.  Araneida  from  Yucatan. 
Carnegie  Inst.  Publ.,  n°  491,  p.  125. 

1931.  — Face  (L.).  Biospeologica  LV  : Araneae.  Cinquième  série,  pré- 
cédée d’un  essai  sur  l’Evolution  souterraine  et  son  détermi- 
nisme. Arch.  de  Zool.  exp.  et  gén.  71,  p.  99  à 291. 


— 388  — 

1935.  — Description  du  mâle  de  Metella  Breuili  Fage,  accompagnée  de 

remarques  sur  la  position  systématique  du  genre  Metella.  Eos, 
II,  p.  177. 

1936.  — Gertsch  (W.  J.)  and  W.  Iwie.  Descriptions  of  new  american 

spiders.  Am.  Mus.  Novitates,  n°  858,  p.  15. 

1892.  — - Simon  (E.).  Arachnides  du  Vénézuéla.  Ann.  Soc.  Ent.  Fr.,  61, 
p.  446. 

1922.  — * Simon  (E.)  et  L.  Fage.  Araneae  des  grottes  de  l’Afrique  Orien- 
tale. Arch.  de  Zool.  exp.  et  gén.,  60,  p.  531. 


' — 389  — 


La  propagation  du  Crabe  chinois  (Eriocheir  sinensis 
H.  M.-Edw.)  dans  le  nord  de  la  France 

Par  Marc  André. 


En  1938  nous  attirions  l’attention  sur  l’invasion  possible  de  notre 
réseau  hydrographique  par  un  Crabe  de  Chine,  Y Eriocheir  sinensis 
H.  M.  Edw.  qui,  importé  en  Allemagne,  où  sa  présence  certaine  date 
de  1912,  s’y  est  parfaitement  acclimaté,  non  seulement  dans  la  mer, 
mais  aussi  dans  les  eaux  douces. 

Dans  son  pays  d’origine  eette  espèce  se  rencontre  le  long  de  la  côte 
ou  dans  les  fleuves,  depuis  la  province  de  Fokien  jusqu’à  la  côte 
occidentale  de  la  Corée,  c’est-à-dire  entre  les  25e  et  40e  degrés  de 


Fig.  1.  — Eriocheir  sinensis  H.  M.-Edw.  (mâle),  face  dorsale. 


latitude  Nord.  Ce  Crabe,  éminemment  erratique,  peut  remonter 
loin  dans  les  rivières  et  on  en  a capturé  dans  le  Yang-Tsé-Kiang  à 
1300  kilomètres  de  l’embouchure. 

Il  fut  découvert  pour  la  première  fois  sur  notre  continent,  en 
Allemagne,  par  une  capture  faite  le  26  septembre  1912  dans  une 
nasse  déposée  dans  l’Aller  (affluent  du  Weser)  à une  distance  d’en- 
viron 100  kilomètres  de  la  mer.  L’animal  était  un  grand  mâle  dont  la 
carapace  atteignait  7 cm.  de  longueur. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


390  — 


On  ne  sait  pas  exactement  comment  cette  espèce  est  parvenue  en 
Europe  et  on  suppose  qu’un  ou  plusieurs  de  ses  représentants  ont 
été  transportés  de  Chine  jusque  dans  le  golfe  d’Helgoland  en  voya- 
geant dans  les  réservoirs  de  lest  des  navires  remplis  d’eau  en  Chine, 
là  où  vivent  de  jeunes  Eriocheir  ; cette  opinion  est  étayée  par  le  fait 
que  des  Crabes  chinois  furent  trouvés  plusieurs  fois  dans  les  réservoirs 
de  ces  bateaux  en  réparation  ou  en  démolition  dans  les  chantiers  de 
Hambourg.  On  a également  émis  l’hypothèse  de  jeunes  Crabes  restés 
accrochés  parmi  les  Algues,  les  Hydraires  et  les  Anatifes  qui  recou- 
vrent les  flancs  des  paquebots  venant  de  l’Asie  orientale. 


La  propagation  de  ce  Crustacé  en  Europe  fut  d’abord  très  lente 
et  ce  n’est  qu’en  1924  qu’elle  commença  à s’accélérer. 

Sur  les  côtes,  l’extension  s’opère  dans  deux  directions.  Vers  le 
Nord-Est,  elle  est  particulièrement  rapide  puisqu’à  la  fin  de  1928  on 
trouve  déjà  des  Eriocheir  sur  la  Côte  Nord-Ouest  du  Danemark  et 
dans  la  mer  Baltique  à l’embouchure  de  l’Oder  (soit  un  parcours 
d’au  moins  400  km.  en  cinq  années).  En  1933  on  en  capture  en  Suède 
(près  de  Stockholm)  et  dans  le  Golfe  de  Botnie,  à Yiborg  en  Fin- 
lande, marquant  ainsi  une  progression  de  1600  km.  dans  les  arînées 
suivantes. 

Vers  le  Sud-Ouest  l’invasion  est  plus  lente.  En  1928  le  Crabe 
chinois  n’a  pas  encore  atteint  le  bassin  inférieur  de  l’Ems  et  ce  n’est 
qu’en  1933  qu’on  le  prend  dans  l’Ems,  dans  les  cours  d’eau  de  la 


391 


Hollande  et  dans  l’Escaut  (à  Anvers)  : il  aurait  ainsi  parcouru 
500  km.  en  10  années. 

A l’intérieur  du  pays  il  peut  remonter  très  loin  le  cours  des  grands 
fleuves  et,  en  1933,  on  le  capture  dans  la  Moldau  (affluent  de  l’Elbe) 
jusqu’à  Prague  (à  plus  de  800  km.  de  la  mer)  ; dans  l’Oder  il  a été 
rencontré  au  delà  de  Breslau  (à  plus  de  500  km.  des  côtes).  Par 
contre,  dans  le  Rhin,  il  ne  dépasse  pas  Wesel  en  1933  (localité  située 
à 200  km.  de  l’estuaire)  et,  dans  la  Meuse,  on  le  signale  la  même 
année  près  de  Namur,  à 300  km.  de  son  embouchure. 

En  France,  sa  présence  a été  constatée  sur  le  littoral  du  Pas-de- 
Calais,  dans  la  région  de  Boulogne-sur-Mer,  dès  1930,  par  J.  Le  Gall 
et  à nouveau  en  1936  par  L.  Gallien  ainsi  qu’en  1938  par  J. -H. 
Vivien.  D’autre  part,  H.  Hoestland  a signalé  que  plusieurs  exem- 
plaires avaient  été  capturés  dès  1937  dans  la  Flandre  maritime. 
En  1942  on  le  rencontre  dans  l’estuaire  de  la  Somme  et  il  gagne  les 
eaux  salées  du  chenal  de  la  Basse-Seine  en  mars  1943. 

Dans  notre  réseau  fluvial  le  Crabe  chinois  se  trouve  jusqu’à  la 
source  même  de  l’Yser  dont  le  parcours  ne  dépasse  pas  60  km.  Dans 
la  Liane,  qui  se  jette  à Boulogne,  on  le  rencontre  à Que'strecques 
(25  km.  de  la  mer)  et  dans  la  Somme  un  individu  mâle  à été  capturé 
en  amont  de  Péronne,  à Saint-Christ,  soit  à environ  150  km.  de  la 
mer. 

Tout  récemment  nous  avons  eu  l’occasion  de  déterminer  un  exem- 
plaire mâle  adulte  (dont  la  carapace  atteignait  61  mm.  de  long  sur 
68  mm.  de  large)  capturé  le  27  juillet  dernier  dans  une  nasse  immergée 
dans  l’étang  de  Mâcon1  (aux  environs  de  Condé)  à 13  km.  de  Valen- 
ciennes (Nord)  2.  Les  étangs  de  Mâcon  sont  en  communication  avec 
l’Escaut  par  des  courants  et  des  siphons  qui  coulent  en  direction  de 
la  Belgique  : il  n’est  donc  pas  impossible  que  ce  Crabe  ait  remonté 
jusque-là  le  cours  du  fleuve  malgré  les  zones  de  pollution  qu’il  lui 
aurait  fallu  traverser.  En  effet,  selon  Hoestland  (1945,  p.  230) 
Y Eeriocheir  ne  dépasserait  pas  la  région  de  Gand  car,  au  delà  de  cette 
localité,  dans  le  moyen  bassin  de  l’Escaut  les  eaux,  constamment 
polluées  par  des  résidus  industriels,  seraient  particulièrement  nocives 
aux  Crabes  et  s’opposeraient  à leur  pénétration.  Nous  pouvons 
également  admettre  que  la  progression  s’est  effectuée  par  la  Somme 
qui  est  en  communication  avec  l’Escaut  par  le  canal  de  Saint- 
Quentin.  Bien  qu’à  notre  connaissance  le  Crabe  chinois  n’ait  pas 
encore  été  signalé  aux  environs  de  Mons,  quelques  individus  ont  pu 
remonter  le  cours  de  la  Senne,  depuis  Bruxelles,  gagner  ensuite  la 

1.  Les  étangs  de  Mâcon  se  trouvent  à 140  kilomètres  d’Anvers. 

2.  Cet  échantillon  nous  a été  aimablement  communiqué  par  M.  Eugène  Dewalle, 
naturaliste  à Anzin  (Nord),  qui  nous  a signalé  également  d’autres  captures  d ’Eriocheir 
à Trith-Saint-Léger  et  à Bouchain,  dans  l’arrondissement  de  Valenciennes  (Nord). 
Nous  remercions  M.  Jacques  Denis  à Douchy  (Nord)  qui  nous  a fait  part  de  la  capture 
et  mis  en  relation  avec  M.  Dewalle. 


— 392 


Haine  qui  se  jette  dans  l’Escaut  près  de  Condé,  ou  bien  suivre  le 
canal  de  Mons  à Condé. 

Quoi  qu’il  en  soit,  cet  envahissement  progressif  des  cours  d’eau 
français  laisse  présumer  une  invasion  qui  se  généralisera  d’ici  peu 
de  temps  puisque  quatre  larges  voies  d’accès  sont  maintenant 
amorcées  : à l’Ouest,  Y Eriocheir  est  répandu  sur  nos  côtes  depuis 
la  mer  du  Nord  jusque  dans  l’estuaire  de  la  Seine  ; au  Nord-Ouest 
il  pénètre  dans  les  rivières,  canaux  et  fossés  reliant  la  Flandre  fran- 
çaise à la  Belgique  ; au  Nord,  la  région  de  Valenciennes  sera  vrai- 
semblablement d’ici  peu  le  théâtre  d’une  invasion  massive  et  à l’Est, 
les  Crabes  remontent  actuellement  le  cours  du  Rhin  et  celui  de  la 
Meuse. 

D’autre  part,  la  Somme  et  la  Seine,  par  la  richesse  de  leur  faune 
et  de  leur  flore,  sont  propices  à un  accroissement  rapide  de  proliféra- 
tion et  le  Crabe  chinois  menace  d’y  pulluler  bientôt  si  des  moyens  de 
lutte  efficaces  n’interviennent  assez  rapidement. 

En  principe,  après  une  invasion  massive  suivie  d’une  multiplica- 
tion énorme  pendant  quelques  années,  le  nombre  de  Crabes  chinois 
établis  dans  un  cours  d’eau  semble  se  stabiliser  et  il  paraît  s’établir 
une  sorte  d’équilibre  faunique  entre  les  Crustacés  et  les  Poissons  ; 
la  raréfaction  de  la  nourriture,  causée  par  la  présence  du  Crabe, 
limite  la  multiplication  de  celui-ci  mais  se  traduit  également  par  un 
appauvrissement  général  de  la  faune.  En  outre,  la  pêche  aux  filets, 
nasse  ou  lignes,  devient  plus  difficile  car  les  Eriocheir  détériorent  les 
engins  et,  par  leur  activité  incessante,  dérangent  le  Poisson.  De  plus, 
ils  occasionnent  un  grave  dommage  aux  peuplements  piscicoles  en 
dévorant  la  nourriture  des  poissons.  Ils  forent  les  berges  de  galeries 
parfois  nombreuses,  profondes  de  5 à 50  cm.  et  larges  de  5 à 10  cm., 
occasionnant  ainsi,  à la  longue,  des  éboulements  et  il  faut  signaler 
également  que,  le  long  des  berges  couvertes  de  pierres,  le  Crabe 
creuse  entre  les  intervalles  non  cimentés,  ce  qui  provoquera  la  chute 
des  pierres  à brève  échéance. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


BIBLIOGRAPHIE 

André  (M.).  1933.  — Sur  les  migrations  d’un  Crustacé  erratique.  C.  B. 
LVIIe  Congrès  Assoc.  Franc.  Avanc.  Sciences,  p.  301. 

— 1934.  — Un  Crabe  chinois  en  Europe.  La  Nature,  n°  2942,  1er  déc., 
p.  498. 

— 1939.  — Sur  le  Crabe  chinois  en  France.  C.  R.  Acad.  Agric.  France 
18  janv.,  p.  70. 

— 1939.  — Sur  la  présence  hypothétique  du  Crabe  chinois  en  Touraine. 
Bull.  Soc.  centr.  Aquic.  et  Pêche,  p.  1. 


— 393  — 


Gallien  (L.).  1936.  — Apparition  de  l’Eriocheir  sinensis  sur  les  côtes 
françaises  du  Boulonnais.  Bull.  Soc.  Zool.  France,  LXI,  p.  204. 

Hoestlandt  (H.).  1937.  — Pénétration  de  l’Eriocheir  sinensis  dans  le 
réseau  hydrographique  de  la  Flandre  française.  Bull.  Soc.  Zool.  Fr., 
LXII,  p.  398. 

— 1940.  — L’ Eriocheir  sinensis  dans  le  Nord  de  la  France  (1937-1939). 
Bull.  Fr.  Pisc.,  n°  121,  p.  101. 

— 1942.  — Nouvelles  recherches  sur  l’installation  du  Crabe  chinois  en 
France  depuis  1940.  Id.,  n°  126,  p.  13. 

— 1943.  — Le  Crabe  chinois  dans  l’estuaire  de  la  Seine.  Id.,  n°  130. 

— 1943.  — Le  Crabe  chinois  dans  l’estuaire  de  la  Somme.  Id.,  n°  134, 
p.  38. 

— 1945.  — Le  Crabe  chinois  ( Eriocheir  sinensis  M.  Edw.)  en  Europe  et 
principalement  en  France.  Ann.  Epiphyties,  XI,  p.  223. 

Kamps  (L.  F.).  1937.  — Die  chineesche  Wolhandkrab  in  Nederland. 
Thèse,  108  p. 

Leloup  (E.).  1937.  — La  propagation  du  Crabe  chinois  en  Belgique 
pendant  l’année  1936.  Bull.  Mus.  R.  Hist.  nat.  Belg.,  XIII,  7 pp. 

— 1938.  — Id.,  pendant  l’année  1937.  Ibid.,  XIV,  25  pp. 

Lestage  (J.  A.).  — Nouvelles  recherches  sur  l’extension  en  Belgique  du 
Crabe  chinois.  Ann.  Soc.  Roy.  Zool.  Belg.,  LXX,  p.  5. 

— 1945.  — La  lutte  dés  nations  contre  le  Crabe  chinois.  Pêche  et  Pisc. 
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Peters  (N.)  et  Panning  (A.).  1933.  — Die  chinesische  Wollhandkrabbe 
in  Deutschland.  Zool.  Anz.,  CIV,  p.  1-156  et  171-180. 

Pohl  (L.).  1938.  — Le  Crabe  chinois.  Rev.  Scient.,  76e  ann.,  n°  9,  p.  377. 

Schnakenbeck  (W.).  1933.  — Die  Chinesische  Wollhandkrabe  in  Deutsch- 
land. Larven  und  erste  Bodenformen.  Zool.  Anz.,  CIV,  p.  157-180. 

Vivien  (P.),  1938.  — Invasion  du  littoral  français  par  un  Crabe  chinois, 
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Vivier  (P.)  . 1939.  — Un  nouvel  hôte  indésirable  de  nos  eaux  douces  : 
Le  Crabe  chinois.  Bull.  Franc.  Pisc.,  n°  115  (1938),  16  pp. 


— 394  — 


Callipus  foetidissimus  gallicus  denticulatus  nov:  var. 
des  Catacombes  du  Muséum  D’Histoire  N aturelle  de 
Paris{  Myriapodes  Diplopodes) 

Par  Jean-Marie  Démangé. 


Au  cours  d’une  chasse  effectuée  dans  les  catacombes  du  Muséum 
d’Histoire  Naturelle  de  Paris,  M.  Bourgouin  a ramassé  un  certain 
nombre  de  Callipus,  Myriapodes  Diplopodes  de  l’ordre  des  Nemato- 
phora,  dont  il  nous  a donné  à déterminer  quelques  exemplaires. 
L’examen  de  ceux-ci  nous  a permis  de  constater  que  nous  avions 
affaire  à une  variété  nouvelle  dont  nous  donnons  la  description. 

Callipus  foetidissimus  gallicus  denticulatus  nov.  var. 

Longueur  de  45  mm.  à 65  mm.  54  à 59  segments. 

La  coloration  est  brunâtre,  plus  foncée  en  arrière  des  premiers 
anneaux  formant  des  bandes  foncées  tranchant  sur  le  reste  de  la 
coloration.  Le  corps  est  légèrement  étranglé  dans  sa  partie  antérieure. 

Les  téguments  portent  de  fines  stries  longitudinales. 

Les  antennes  sont  très  longues  et  grêles. 

Les  ocelles  au  nombre  de  37  (38)  à 40  sont  groupés  en  un  champ 
subrectangulaire  dont  le  sommet  se  trouve  prés  de  l’organe  de 
Tômôsvary,  et  disposés  en  9 rangées1.  L’organe  de  Tômôsvary  est 
un  petit  cercle  jaunâtre  placé  entre  la  base  de  l’antenne  et  le  champ 
ocellaire. 

Les  pores  répugnatoires  sont  petits  et  s’ouvrent  environ  dans  le 
tiers  antérieur  du  segment. 

Les  pattes  sont  longues  et  grêles  et  plus  claires  que  le  corps. 

Chez  le  mâle  le  clypeus  est  excavé  profondément. 

Le  pénis  est  porté  par  les  coxites  de  la  paire  de  pattes  2.  C’est  un 
bourrelet  attaché  à la  partie  interne  de  ces  coxites. 

C’est  la  8e  paire  de  pattes  du  mâle  qui  est  transformée  en  gono- 
podes.  Ceux-ci  comportent  un  angiocoxite  a,  un  télopodite  t,  très 
allongé  et  très  différencié  à l’extrémité  et  un  colpocoxite  c. 

L’angiocoxite  des  gonopodes  est  un  anneau  complet  qui  se  con- 
tinue par  un  prolongement  ayant  une  forme  triangulaire,  large  à la 
base  et  s’atténuant  progressivement  vers  le  haut.  L’appendice 

1.  Nous  comptons  les  rangées  d’ocelles  en  partant  de  la  base  du  triangle  ocellaire 
pour  aboutir  à l’ocelle  isolé  du  sommet,  touchant  à l’organe  de  Tômôsvary.  H.  W. 
Bhôlemann  comptait  les  rangées  d’une  façon  différente,  dans  le  sens  de  la  hauteur, 
autrement  dit  suivant  les  côtés  du  triangle. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


— 395  — 


proximal  est  eh  forme  de  lame  de  sabre  j,  dirigé  vers  l’avant  et  s’en- 
fonçant dans  la  cavité  du  corps.  La  face  interne  est  creusée  en  gout- 
tière et"  c’est  dans  cette  gouttière  que  se  placent  les  deux  autres 
pièces,  colpocoxite  et  télopodite  (fig.  1). 


Fig.  1.  Patte  8 (gonopode)  droite,  profd  interne  de  C.  foelidissimus  gallicus  denticulalus- 
nov.  var.  ■ — Fig.  2.  Colpocoxite  et  télopodite  isolés  de  la  même  espèce.  — ! 
Fig.  3.  Colpocoxite  et  télopodite  isolés  de  C.  foelidissimus  gallicus  Brôl.  d’après 
Brôlemann.  Abréviations  : a,  angiocoxite  ; c,  colpocoxite  ; /,  prolongement  en 
lame  de  sabre  de  l’angiocoxite  ; t,  télopodite  ; u,  poche  trachéenne  ; x,  sciérifica- 
tion  du  sac  gonopodial. 


Le  colpocoxite  (fig.  2 c)  est  partagé  en  un  coussinet  avec  une 
plage  pileuse  (fig.  1)  sur  sa  face  interne  et  un  pseudoflagelle  grêle 
portant  dans  sa  partie  antérieure  de  fines  denticulations  plantées 
un  peu  extérieurement  et  visibles  seulement  en  faisant  pivoter  la 
pièce  vers  l’extérieur. 

Le  télopodite  (fig.  2 t ) est  long  et  grêle.  Sa  base  est  fusionnée  à une 
poche  trachéenne  u qui  lui  fait  suite.  Le  tronc  est  long  et  grêle  et  se 
divise  à l’extrémité  en  une  épine  interne  sinueuse  dirigée  vers  le  bas 
et  une  partie  externe  subrectangulaire  dont  un  des  angles  se  continue 
par  une  forte  épine.  Entre  ces  deux  lobes  se  place  une  longue  épine 
portant  une  petite  dent  horizontale  dirigée  vers  l’avant. 

Si  nous  examinons  attentivement  les  figures  2-3  nous  pouvons, 
établir  la  clef  suivante  basée  sur  les  caractères  des  gonopodes. 


— 396  — 


1.  Flagelle  gonopodial  fortement  renflé. 

C.  foetidissimus  (Savi). 

Flagelle  gonopodial  non  renflé  (fig.  2 et  3). 

C.  foetidissimus  gallicus  Brôl 2 

2.  Des  petites  dents  au  flagelle.  Dent  horizontale  de  l’épine  placée  entre 

les  deux  lobes  du  télopodite  dirigée  vers  l’avant  (fig.  2). 

C.  foetidissimus  gallicus  denticulatus  nov.  var. 

Pas  de  petites  dents  au  flagelle.  Dent  horizontale  de  l’épine  placée  entre 
les  deux  lobes  du  télopodite  dirigée  vers  l’arrière. 

C.  foetidissimus  gallicus  Brôl. 

Nous  ne  figurons  pas  dans  cette  clef  les  variétés  alpestris  Brôl.  et 
Chobauti  Brol.  de  C.  foetidissimus  gallicus,  les  femelles  étant  seules 
connues. 

Les  femelles  que  nous  avons  étudiées  étant  immatures  il  ne  nous 
a pas  été  possible  d’en  donner  une  description,  mais  de  nouvelles 
chasses  effectuées  dans  les  Catacombes  du  Muséum  nous  permet- 
tront certainement  de  combler  cette  lacune. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


— 397  — 


AnNÉLIDES  P0LYCI1ÈTES  DES  CROISIÈRES  DU  POURQUOI  PAS  ? 
Par  Pierre  Fauvel. 


Les  croisières  du  Pourquoi-Pas  ?,  principalement  celles  d’Islande  et  de 
Jan  Mayen,  ont  fourni  des  récoltes  d’Annélides  Polychètes  très  variables 
suivant  les  campagnes.  Les  deux  plus  riches,  à ma  connaissance,  sont  celle 
de  1912,  recueillie  à Jan  Mayen  et  en  Islande  par  M.  E.  Le  Danois,  qui 
a bien  voulu  m’en  confier  la  détermination,  et  dont  j’ai  déjà  publié  les 
résultats  dans  le  Bulletin  du  Muséum,  en  1913,  et  celle  de  1929,  recueillie 
principalement  en  Ecosse,  aux  Iles  Féroé,  à Jan  Mayen  et  en  Islande,  par 
M.  R.  Ph.  Dollfus,  et  dont  M.  le  Prof.  L.  Fage  a eu  l’amabilité  de  me 
confier  l’étude. 

J’ai  eu  aussi  l’occasion  d’étudier,  dans  les  collections  du  Muséum,  un 
certain  nombre  de  spécimens  provenant  de  quelques  autres  croisières  du 
Pourquoi-Pas  ? de  1917,  1919,  1920,  1921,  1924  et  1932.  Ces  derniers  ne 
proviennent  pas  d’Islande  mais  du  Scoresby  Sound,  de  la  côte  du  Groen- 
land. 

Aphroditidae. 

Aphrodite  aculeata  L.  St.  I,  à l’entrée  de  la  Manche  (1917).  — 
St.  XI,  Cancale  (1929), 

Hermione  hystrix  Savigny.  — St.  XI,  Cailcale  (1929).  — 
St.  XXII,  XXXI,  LI  (1921). 

Laetmatonice  filicornis  Kinberg.  — St.  V,  56°52’  N..  13°  43  W. 
185  m.  (1917). 

Eunoë  nodosa  Sars.  — St.  XXVI,  au  N.-W.  de  l’Islande  (1912). 
— Eyjafjord,  Islande  (1929).  — St.  XIV,  dragage,  1er  avril  1932, 
Scoresby  Sound. 

Harmotoë  imbricata  L.  — St.  XXVI,  au  N.-W.  de  l’Islande 
(1912).  — Atlantique  (1920).  — Dragage,  8 août  1932,  Scoresby 
Sound. 

Harmothoë  aspera  Hansen.  — St.  207,  57°  14’  N.,  14°  18’  W. 
(1924). 

Harmothoë  longisetis  Grube.  — St.  201,  57°  37’  N.,  13°  36’  W. 
(1924).  — Cancale  (1929). 

Harmothoë  frazer-thomsoni  Mc’  Intosh.  — St.  204,  58°  N., 
13°  55’  W.  (1924). 

1.  P.  Fauvel.  Campagne  du  Pourquoi  pas?  (Islande  et  Jan  Mayen,  1912)  (Bull. 
Mus.  Hist.  Nat.  Paris,  1913,  n°  2,  pp.  1-14). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


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26 


— 398  — 


Lagisca  extenijata  Grube.  — St.  Y,  (1929).  — St.  XXXVIII, 
XLIII,  LIV  (1921).  — Cancale  (1929). 

Lagisca  rarispina  Malmgren.  — Dragage,  8 août  1932,  Scoresby 
Sound,  Groenland. 

Malmgrenia  castanea  Mc’  Intosh.  — St.  205,  56°  52'  N.  13°  15' 
W.  G.  (1924). 

Halosydna  gelatinosa  Sars.  — St.  I,  Loch  Inchard,  Ecosse 

(1929). 

Antinoë  sarsi  Kinberg.  — St.  IV,  Eyjafjord,  Islande  ; St.  VII, 
Jan  Mayen,  Baie  du  Bois  Flotté  (1929). 

Lepidonotus  squamatus  (L.).  — St.  XXVI.  au  N.-W.  de  l’Is- 
lande. — St.  XLIII,  XLIV  (1921).  — St.  XI^  Baie  de  Cancale  ; 
St.  XVII,  Loch  Inchard  ; St.  X bis,  Patreksfjord,  Islande  (1929). 
Lepidonotus  clava  Montagu.  — St.  LIV  (1921). 

Sigalioninae. 

Leanira  yhleni  Malmgren.  — Dragage  n°  40  (1927). 

Amphinomidae. 

Euphrosyne  foliosa  Aud.-Edw.  — St.  XXXVIII  (1921). 

Phyllodoeidae. 

Phyllodoce  groenlandica  Œrsted.  — St.  II,  Klgaswick, 
Foeroyar  ; St.  VIII,  Jan  Mayen  (1929). 

Phyllodoce  laminosa  Savigny.  — St.  XLIX  et  L (1921). 
Eulalia  viridis  O.  F.  Muller.  — St.  XXVI,  au  N.-W.  de  l’Is- 
lande (1912). 

Eulalia  (Eumida)  sanguinea  Œrsted.  — St.  XXVI,  au  N.-W. 
de  l’Islande  (1912).  — St.  I,  Loch  Inchard  ; St.  X,  Patreksfjord, 
Islande  (1929). 

Eulalia  (Pterocirrus)  macroceros  Grube.  — Cancale  (199). 
Eteone  picta  Quatrefages.  — St.  LXIII  (1921).  — St.  VII  et 
VIII,  Jan  Mayen  (1929). 


Syllidae 

Haplosyllis  spongicola  Grube.  — Cancale  (1929). 

Syllis  fasciata  Malmgren.  — St.  XXVI.  au  N.-W.  de  l’Islande 
(1912). 

Syllis  armillaris  Œrsted.  — St.  XXVI,  au  N.-W.  de  l’Islande 
(1912).  — St.  XLIII  (1921).  — Rockall.  — St.  V,  Jan  Mayen,  côte 
S.-E.  (1929).  ' 


399  — 


Syllis  monilicornis  Malmgren.  — St.  204,  58°  N.,  13°  55' 
W.  G.  (1924). 

Syllis  amica  Quatrefages.  — St.  XLIX  (1921).  — Rockall. 

Eusyllis  blomstrandi  Malmgren.  — St.  XXVI,  au  N.-W.  de 
l’Islande  (1912). 

Nereidae. 

Nereis  pelagia  L.  — St.  XXIV  et  XXVI,  au  N.-W.  de  l’Islande 
(1912).  — St.  XV,  XLII,  XLIX,  LIV,  LXIII  (1921).  — St.  XVII, 
48o  37'  n.,  2o  21'  W.  (1929). 

Nereis  zonata  Malmgren.  — St.  204,  58°,  13°  55'  W.  (1924).  — 
St.  X,  Patreksfjord,  Islande  (1929). 

Platynereis  dumerilli  Aud.-Edw.  — St.  XXX  (1921). 


Nephthydidae. 

Nephthys  ciliata  O.  F.  Müller. — St.  XXIV,  au  N.  de  l’Islande 
(1912).  — St.  II,  Klagsvick,  Fôroyar,  St.  III,  St.  IV,  St.  L,  Eyjaf- 
jord,  Islande  ; St.  X,  Patreksfjord,  Islande  (1929). 

Neçhthys  paradoxa  Malm.  — St.  XXIV,  au  N.  de  l’Islande 
(1912). 

Nephthys  hystricis  Mc’  Intosh.  — Dragage  n°  40  (1927). 
Nephthys  hombergi  Aud.-Edw.  — St.  II,  Klagsvick,  Fôroyar 
(1929). 

Nephthys  coeca  Fabricius.  — St.  II,  Klagsvick,  Fôroyar  (1929). 


Eunicidae. 

Eunice  harassii  Aud.-Edw.  — St.  LXIII  (1921).  — Cancale 
(1929). 

Eunice  pennata  O.  F.  Müller.  — St.  XXIV,  au  N.  de  l’Islande 
(1912).  — St.  204,  58o  n.,  13«  55'  W.  (1924). 

Eunice  floridana  Pourtalés.  — St.  207-,  57°  14'  N.,  14°  18'  W. 
(1924). 

Eunice  vittata  D.  Ch.  — St.  XXII,  XXX,  XLIII  (1921). 

Lysidice  ninetta  Aud.-Edw.  — St.  XLIX  (1921).  — Cancale 
(1929). 

Ninoe  kinbergi  Ehlers.  — St.  XL  (1927). 

Lumbriconereis  fragilis  O.  F.  Müller.  — St.  XX,  au  S.  de  Jan 
Mayen  (1912).  — St.  I,  Loch  Inchard,  St.  III,  Eskifjord,  Islande, 
St.  V,  VI,  Jan  Mayen,  St.  X,  Patreksfjord,  Islande  (1929). 

Lumbriconereis  impatiens  Claparède.  — St.  I,  à l’entrée  de  la 
Manche  (1912). 


400  — 


Lumbriconereis  Latreilli  Aud.-Edw.  — St.  XXXI  (1921).  — 
St.  XXX,  XXXI  (1927). 

Lumbriconereis  gracilis  Ehlers.  — St.  I,  Loch  Inchard  (1929). 

Lumbriconereis  coccinea  Renieri.  — St.  XXXI  (1921). 

Arabella  iricolor  (Montagu).  — St.  XVII  (1929). 

Hyalinoecia  tubicola  O.  F.  Müller.  — St.  I,  à l’entrée  de  la 
Manche  (1912).  — St.  204,  58°  N.,  13°  55'  W.  (1924).  — St.  XLIII 
.(1927). 

Onuphis  conchilega  Sars.  — St.  XX,  au  S.  de  Jan  Mayen, 
St.  XXIV,  au  N.  de  l’Islande,  St.  XXVI,  au  N.-W.  de  l’Islande 
(1912). 

Staurocephalus  rubrovittatus  Grube.  — St.  XXII  (1921).  — 
Cancale  (1929). 

Gîyceridae. 

Glycera  gigantea  Quatrefages.  — St.  42  (?)  (1927). 

Glycera  lapidum  Quatrefages.  — St.  XVII  (1927).  — Cancale 
(1929). 

Glycera  capitata  Œrsted.  — St.  XXVI,  au  N.-W.  de  l’Islande 
(1912).  — Cancale  (1929). 

Glycera  alba  Rathke.  — St.  I,  loch  Inchard  (1929). 

. Goniada  norvegica  Œrsted.  - — Manche  et  Atlantique  (1920). 

Goniada  maculata  Œrsted.  — St.  II,  Klagsvick,  Foeroyar  ; 
St.  X,  Patreksfjord,  Islande  (1929). 

Ariciidae. 

Scoloplos  armiger  O.  F.  Müller.  — St.  II,  Klagsvick,  Foëroyar  ; 
St.  IV,  Eyjafjord,  Islande  (1929). 

Spionidae. 

Laonome  cirrata  Sars.  — St.  XXIV,  au  N.  de  l’Islande  (1912). 

Prionospio  cirrifera  Wiren.  — St.  IV,  Eyjafjord,  Islande  (1929). 

Prionospio  steenst'rupi  Malmgren.  — St.  IV,  Eyjafjord, 
Islande  (1929). 

Polydora  antennata  Claparède. — -St.  II,  Klagsvick,  Foëroyar 
(1929).  Ces  spécimens  appartiennent  à la  variété  pulchra  Carazzi. 

Cirratulidae. 

Cirratulus  filiformis  Keferstein.  — St.  IV,  Eyjafjord,  Islande 
(1929). 

Chaetozone  setosa  Malmgren.  — Dragage  n°  40  (1927).  — St.  IV, 
Eyjafjord,  Islande  (1929). 


— 401  — 

Chaetopieridae 

Chaetopterus  variopedatus  Renier.  — St.  XLIII  (1921). 

Phyllochaetopterus  socialis  Claparède.  — 6 septembre  1927. 

Chloraemidae. 

Flabelligera  affinis  Sars.  — St.  XLII  (1921).  — Patreksf- 
jord,  Islande  (1929). 

Stylarioides  flabellata  Sars.  — St.  II,  Klagsvick,  Foëroyar 
(1929). 

Brada  villosa  Rathke.  — St.  II,  Klagsvick,  Foëroyar  (1929). 

Scalibregmidae . 

Scalibregma  iNFLATUM  Rathke.  — St.  II,  Klagsvick,  Foëroyar  ; 
St.  IV,  Eyjafjord,  Islande  (1929). 

Opheliidae. 

Travisia  Forbesi  Johnston.  — St.  VIII,  Jan  Mayen  (1929). 

Ammotrypane  aulogaster  Rathke.  — St.  I,  Loch  Inchard  ; 
. St.  II,  Klagsvick,  Foëroyar  (1929). 

Maldanidae. 

Clymene  Spec.  ind.  — St.  II,  Klagsvick.  Fragments  indétermi- 
nables spécifiquement,  faute  de  la  région  postérieure. 

Praxillella  praetermissa  Malmgren.  — St.  X,  Patreksfjord, 
Islande  (1929). 

Nicomache  lumbricalis  Fabricius.  — St.  XX,  au  S.  de  Jan 
Mayen  (1912).  — St.  V,  Jan  Mayen  (1929).  Ce  dernier  spécimen  a la 
tête  régénérée. 

Maldane  Sarsi  Malmgren.  — St.  XXIV,  au  N.  de  l’Islande 
(1912).  — St.  IV,  Eyjafjord,  Islande  (1929)'. 

Asichys  biceps  Sars.  — St.  XXIV,  au  N.  de  l’Islande  (1912). 

Owenidae. 

Myriochele  heeri  Malmgren.  — St.  XVI  et  XXIV,  au  N.  de 
l’Islande  (1912).  ■ 

Sabellariidae. 

Sabellaria  spinulosa  Leuckart.  — St.  XLIX,  L,  LUI  (1921).  — 
Cancale  (1929). 


— 402 


Sternaspididae. 

Sternaspis  scutata  Ranzani.  — St.  IV,  Eyjafjord,  Islande 

(1929). 


Amphictenidae. 

Amphictene  auricoma  Müller.  — St.  X,  Patreksfiord,  Islande 

(1929). 

Pectinaria  belgica  (Pallas).  — Dragage  n°  40  (1927). 
Pectinaria  (Cistenides)  hyperborea  Malmgren.  — St.  XIV 
(1932),  8 août,  Scoresby  Sound,  Groeenland. 

Ampharetidae. 

Ampharete  grubei  Malmgren.  — St.  II,  Klagsvick  (1929). 
Amphicteis  gunneri  Sars.  — Atlantique  (1920). 

Terebellidae. 

Amphitrite  cirrata  O.  F.  Müller.  — St.  X,  Patreksfiord,  Islande 
(1929). 

Lanice  conchilega  (Pallas).  — St.  205,  56°  52'  N.,  13°  43'  W. 
185  m.  (1924). 

Nicolea  venustula  Montagu.  - — St.  V (1919).  — St.  LUI  (1921). 
— Cancale  (1929). 

Nicolea  zostericola  Œrsted.  — St.  VII,  Jan  Mayen  ; St.  X bis, 
Patreksfjord,  Islande  (1929). 

POLYMNIA  NESIDENSIS  D.  Cil.  St.  XLIII  (1921). 

Pista  cristata  Malmgren.  — St.  204,  58°  N.,  13°  55'  W.  G.  (1924). 
Pista  maculata  Dalyell.  ( Scione  lobata  Mgr.)  — St.  XXVI,  au 
N.-W.  de  l’Islande  (1912). 

Thelepus  cincinnatus  (Fabricius).  — St.  XXVI,  au  N.-W.  de 
l’Islande  (1912).  — St.  205,  56°  52'  N.,  13°  43’  W.  (1924). 

Terebellides  stroemi  Sars.  — Dragage  n°  40  (1927). — St.  II, 
Klagsvick  ; St.  X,  Patreksfjord  (1929). 

Lysilla  loveni  Malmgren.  — St.  II,  Klagsvick,  Fôroyar  (1929). 

Sabellidae. 

Dasychone  inconspicua  Krôyer.  — St.  207,  57°  14'  N.,  14°  18' 
W.  (1924). 

Sabella  pavonina  (Savigny).  - — St.  207,  57°  14'  N.,  14°  18'  W. 
(1924). 


Bispira  volutacornis  (Montagu).  — St.  207,  57°  14'  N.,  14°  18' 
W.  (1924). 

Chone  infundibuliformis  Krôyer.  — St.  XXI,  côte  S.  de  Jan 
Mayen  (1912). 

Potamilla  reniformis  Müller.  — Cancale  (1929).  Un  tube  vide, 
mais  caractéristique. 

Serpulidae. 

Serpula  vermicularis  L.  — St.  204,  58°  N.,  13°  55'  W.,  St.  207, 
57°  14'  N.,  14«  18'  W.  (1924).  — St.  I,  Loch  Inchard  (1929). 

Placostegus  tridentatus  (Fabricius).  — 'St.  204,  58°  N., 
13°  55'  W.  (1924). 

POMATOCEROS  TRIQUETER  (L.).  St.  XV  (1921). 

Spirorbis  spirillum  (L.).  — St.  XXVI,  au  N.-W.  de  l’Islande 
(1912). 

Spirorbis  granulatus  (L.).  — St.  XX,  au  S.  de  Jan  Mayen  (1912). 

Spirorbis  vitreus  (Fabricius).  — St.  X bis,  Patreksfjord,  Islande 
(1929). 

Protula  Spec.  — St.  XVII,  48«  37'  N.,  20«  21'  W.  (1929).  Un 
tube  vide. 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


__  404  — 


Sur  la  présence  du  genre  Gundlachia  ( Pfeiffer ) 

(. Mollusque  Ancylide ) dans  le  centre  de  la  France 

Par  P.  Calas. 


Nous  avons  trouvé  à deux  reprises  dans  le  département  de  la 
Loire,  la  première  fois  en  octobre  1944  à Riorges  et  la  deuxième  en 
septembre  1946  à Amions  quelques  trente  kilomètres  plus  au  Sud, 
d’assez  nombreux  exemplaires  d’un  Mollusque  basommatophore  ne 
correspondant  à aucune  des  espèces  et  même  des  genres  signalés  dans 
« Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  » de  L.  Germain  L 

L’allure  de  la  coquille  conduisait  à penser  qu’il  s’agissait  d’un 
Ancylide  mais  la  présence  d’une  cloison  occupant  les  deux  tiers  de 
la  face  inférieure  en  ne  laissant  à l’avant  qu’une  assez  petite  ouver- 
ture semi-circulaire  paraissait  fort  déroutante  au  premier  abord. 
En  passant  en  revue  les  diagnoses  données  par  Thiele  2 des  diffé- 
rents genres  d’Ancylides  nous  constatons  que  le  genre  Gundlachia 
Pfeiffer  3 est  précisément  caractérisé  par  la  présence  d’un  tel 
septum. 

Nous  avons  pu  comparer  nos  échantillons  avec  les  figurations  de 
différentes  espèces  de  Gundlachia  et  en  outre,  grâce  à l’obligeance 
de  M.  Fischer,  avec  les  échantillons  de  Gundlachia  petterdi  Johns- 
ton (fig.  6)  de  Tasmanie,  des  collections  du  Laboratoire  de  Malaco- 
logie. La  similitude  est  suffisamment  grande  pour  que  nous  puis- 
sions affirmer  que  nos  échantillons  se  rapportent  bien  au  genre 
Gundlachia  2. 

La  majorité  de  nos  échantillons  d’ Amions  représente  ce  stade 
juvénile  qui  précisément  avait  été  primitivement  pris  comme  type 
du  genre  par  Pfeiffer  3,  nous  en  possédons  cependant  quelques 
échantillons  avec  une  coquille  plus  développée,  intermédiaire 
avec  le  stade  parfaitement  adulte  qui  est  représenté  par  nos  échan- 
tillons de  Riorges  correspondant  alors  à la  définition  du  genre 
complétée  plus  tard  par  Pfeiffer  4.  Nous  allons  donner  une  des- 
cription de  notre  coquille  à ses  différents  stades  de  croissance. 

1.  1931.  Germain  (L.).  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles.  Faune  de  France , t.  22. 
Ancylidae,  p.  546-53. 

2.  1931.  Thiele  (J.).  Handbuch  der  systematischen  Weichtierkunde.  Gundlachia, 
p.  483  ( Prolancylus  tombe  devant  Gundlachia  comme  l’indique  la  note  p.  1005). 

3.  1849.  Pfeiffer  (L.).  Neue  Molluskengattung...  Zeifschr.  f.  Malakoz.,  t.  7,  p.  98. 
(Analyse  de  l’article  et  reproduction  de  la  diagnose  par  Petit  de  La  Saussaie, 
J.  Conch.,  t.  1,  p.  93). 

4.  1852.  Pfeiffer  (L.).  Bemerkungen  über  Gundlachia...,  Zeitschr.  /.  Malakoz., 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


— 405  — 


Coquille  juvénile  : Coquille  mince,  fragile,  translucide  et  de  couleur 
cornée  pâle  mais  ordinairement  recouverte  d’un  enduit  limoneux  brun- 
rougeâtre  ou  brun-verdâtre.  Bord  antérieur  parfaitement  arrondi,  bord 
postérieur  un  peu  plus  ogival,  bords  latéraux  presque  parallèles,  légèrement 
convergents  vers  l’arrière,  le  droit  encore  moins  convexe  que  le  gauche, 
parfois  même  légèrement  concave.  Face  supérieure  bien  convexe  avec 
sommet  situé  vers  les  4/5  postérieurs,  nettement  à droite  du  grand  axe, 
occupé  par  la  coquille  embryonnaire  assez  exactement  circulaire,  déprimée 
en  son  centre  puis  brusquement  plus  convexe  sur  les  bords,  présentant 
une  fine  ornementation  radiale  qui  se  prolonge  sur  les  premières  zones 
d’accroissement,  le  reste  de  la  coquille  ne  présentant  comme  ornemen- 
tation que  les  stries  d’accroissement  fines  et  irrégulièrement  espacées,  de 
plus  on  distingue  parfois,  à la  partie  antérieure  seulement,  un  certain 
nombre  (jusqu’à  une  douzaine)  de  côtes  rondes  bien  marquées,  plus 
étroites  que  leurs  intervalles,  pas  très  continues  d’une  zone  d’accroisse- 
ment à l’autre.  Les  deux  tiers  de  la  base  de  la  coquille  (fig.  3),  sont  clos 
par  un  septum  légèrement  convexe  dans  sa  moitié  postérieure,  de  plus  en 
plus  déprimé  vers  l’avant  pour  laisser  la  place  au  pied  de  l’animal,  marqué 
de  stries  d’accroissement  fines  et  régulières  de  moins  en  moins  concaves 
vers  l’avant,  leur  maximum  de  concavité  étant  légèrement  sur  la  gauche 
de  la  ligne  médiane.  Bord  libre  du  septum  un  peu  concave,  un  peu  oblique 
dans  son  ensemble  d’avant  en  arrière  et  de  droite  à gauche,  plus  ou  moins 
réfléchi,  laissant  libre  une  ouverture  semi-circulaire. 

Dipiensions  de  l’exemplaire  figuré:  Longueur:  1,8  mm.,  largeur: 
0,9  mm.,  hauteur  : 0,5  mm. 

Coquille  adulte  : A partir  du  bord  du  septum  et  du  bord  antérieur  de 
l’ouverture  de  la  coquille  juvénile  se  développe  une  sorte  de  pavillon 
dont  l’ouverture  ovalaire  tend  à devenir  de  plus  en  plus  allongée  d’avant 
en  arrière  au  fur  et  à mesure  de  la  croissance  et  dont  la  partie  postérieure 
est  appliquée  contre  le  septum,  au  moins  sur  toute  l’étendue  de  la  région 
déprimée  de  celui-ci,  la  partie  antérieure  continuant  la  courbe  de  la  coquille 
juvénile.  Le  grand  axe  de  ce  pavillon  fait  un  angle  net  d’un  peu  moins 
d’une  vingtaine  de  degrés  avec  celui  de  la  coquille  juvénile.  A son  déve- 
loppement maximum  ce  pavillon  arrive  à atteindre  le  bord  postérieur  de 
la  coquille  juvénile  qui  le  déborde  encore  un  peu  sur  le  côté  droit. 

Dimensions  de  l’exemplaire  figuré  (fig.  1 a-c)  : Longueur  : 3,3  mm.,  lar- 
geur : 1,9  mm.,  hauteur  : 0,9  mm.  Des  individus  bien  développés  attein- 
draient sans  doute  4 mm.  de  longueur. 

Fréquente  un  milieu  nettement  palustre,  où  il  vit  sur  les  végétaux 
flottants  ou  immergés  (typhas,  nénuphars,  joncs,  sparganium  et 
même  feuilles  mortes)  à la  manière  de  Acroloxus  lacustris  Linné. 
Dans  la  station  de  Riorges  nous  avons  récolté  en  même  temps  : 
Acroloxus  lacustris  Linné,  Planorbis  crista  L.,  PL  corneus  L.  ; dans 
celle  d’Amions  : PL  crista  L Limnaea  limosa  L. 

t.  12,  p.  180,  pl.  1,  fig.  1-16.  (Ces  figures  sont  reproduites  par  Boukguignat,  1856  : 
Du  genre  Gundlachia,  Amén.  malac.,  t.  I,  p.  74-7,  pl.  1,  fig.  15-30.  Remarquons  que 
Boukguignat  dit  de  G.  ancycliformis  Pfeiffer  qu’elle  a le  sommet  strié  radialement, 
tandis  que  Thiele  en  fait  le  type  de  la  section  Gundlachia  s.  s.  à sommet  lisse. 


Fig.  1.  Gundlachia  sp.  a,  face  ventrale  ; b,  face  dorsale  ; c,  vue  du  côté  droit.  Grossisse- 
ment X 12.  Echantillon  adulte,  Le  Grand-Marais  à Riorges  (Loire).  — Fig.  2.  — 
ld.,  échantillon  un  peu  moins  adulte,  grossissement  X 24  env.,  Amions  (Loire).  — 
Fig.  3.  — Id.,  forme  juvénile,  face  ventrale,  grossissement  X 24  env.,  Amions 
(Loire).  — Fig.  4.  — Id.,  forme  sans  septum  ; b,  face  dorsale  ; e,  vue  du  côté  droit, 
grossissement  X 12.  Le  Grand-Marais  à Riorges.  — Fig.  5.  — Id.,  échantillon  plus 
grand,  grossissement  X 12.  Etang  d’Arthun  à Arthun  (Loire).  — Fig.  6.  — Gund- 
lachia petterdi  Johnston,  face  ventrale,  grossissement  X 12;  Tasmanie  (Collec- 
tions du  Laboratoire  de  Malacologie). 


Répartition  actuellement  connue  : Riorges  (Loire),  le  Grand- 
Marais  (3-10-1944)  ; Armons  (Loire)  dans  une  petite  mare  située  dans 
un  pré  en  contrebas  à gauche  de  la  route  à 1 km.  du  bourg  en  des- 
cendant sur  Saint-Germain-Laval  (6-9-1946). 

Il  est  à remarquer  que  cette  forme  s’est  trouvée  toujours  en  com- 
pagnie d’une  forme  d’Ancylide  présentant  exactement  les  mêmes 
caractères  sauf  la  présence  d’un  septum  et  ceux  qui  en  découlent  : 
même  allure  surbaissée,  même  sommet  déprimé  avec  une  sculpture 
radiale,  même  ornementation  de  la  partie  antérieure  du  test,  même 
biologie  également.  Si  bien  que  nous  sommes  amenés  à nous  deman- 
der s’il  ne  s’agirait  pas  de  deux  formes,  l’une  avec  septum  et  l’autre 
sans  septum,  d’une  seule  et  même  espèce.  De  tels  faits  se  présentent 
pour  quelques  espèces  de  Ferrissia  d’Afrique  du  Sud  (F.  farquhari 
Walker,  F.  equeefensis  Walker,  F.  clifdeni  Connolly  = Gund 
lachia  burnupi  Walker)  1_2.  Ferrissia  et  Gundlachia  s.  s.  sont  deux 
sous-genres  voisins  de  Gundlachia  s.  1.  tel  que  l’entend  Thiele 
et  qui  semblent  ne  pouvoir  être  séparés  que  d’après  les  caractères  de 
la  radula. 

L’examen  de  la  radula  permettrait  d’affirmer  que  nos  échantillons 
appartiennent  bien  à une  seule  et  même  espèce  et  de  les  ranger 
correctement  dans  l’un  ou  l’autre  des  sous-gcnres  Gundlachia  ou 
Ferrissia.  La  présence  d’une  sculpture  radiale  sur  le  sommet  déter- 
minerait ensuire  facilement  la  section  : Ferrissia  s.  s.  pour  Ferrissia 
ou  bien  Kincaidella  pour  Gundlachia  s.  s. 

Distribution  de  la  forme  sans  septum.  En  plus  des  deux  stations 
précitées  où  nous  avons  trouvé  les  deux  formes  ensemble,  nous 
connaissons  de  cette  forme  sans  septum  un  grand  nombre  de  stations 
assez  largement  réparties  dans  les  départements  de  la  Loire,  de  la 
Saône-et-Loire  et  de  l’Ailier.  C’est  plus  que  nous  n’en  connaissons 
dans  la  même  région  de  Acroloxus  lacustris  Linné.  Nous  sommes 
donc  en  présence  d’une  espèce  banale  que  l’on  peut  être  sûr  de 
retrouver  dans  la  région  en  la  recherchant  dans  son  milieu.  Nous 
la  connaissons  actuellement  des  communes  suivantes  : Allier  : 
Dompierre-sur-Resbre  ; Saône-et-Loire  : Melay  ; Loire  : Urbise 
(2  st.),  La  Pacaudière  (2  st.),  Vivans,  Saint-Forgeux-l’Espinasse 
(2  st.),  Nandax,  Vougy  (3  st.),  Perreux,  Roanne  (2  st.),  Saint-André- 
d’Apchon,  Saint-Alban-les-Eaux,  Lentigny  (2  st.),  Riorges,  Parigny, 
Notre-Dame-de-Roisset,  Dancé  (2  st.),  Amions,  Saint-Germain- 
Laval,  Pommiers,  Arthun. 

C’est  cette  forme  que  nous  avions  déjà  signalée  sous  le  nom 


1.  1939.  Connolly.  Survey  of  the  South  African  Mollusca.  Ann.  S.  Afr.  Mus. 

2.  1926.  Walker  (B.).  Notes  on  South  African  Ancylidae.  Occ.  Pap.  Mus.  Zool. 
Univ.  Michigan,  n°  175. 


! 


— 408  — 


d’ Ancylastrum  1-2.  L’opinion  que  nous  avions  alors  émise  qu’il 
s’agissait  peut-être  d’une  forme  particulièrement  déprimée  d’ Ancy- 
lastrum strictum  Morelet  3 nous  semble  donc  maintenant  erronée. 

Du  fait  qu’aucune  Gundlachia  n’a  encore  été  signalée  en  Europe 
à l’état  vivant  à notre  connaissance  on  aurait  pu  penser  à une 
introduction  récente  suivie  d’acclimatation,  mais  les  mollusques 
aquatiques  ne  se  transportent  pas  si  facilement  et  nos  premières 
trouvailles  remontant  à 1939  excluent  l’hypothèse  d’une  importa- 
tion lors  des  plus  récentes  opérations  militaires.  Sans  exclure  à priori 
l’hypothèse  d’une  acclimatation  plus  ancienne  signalons  toutefois 
que  si  des  Gundlachia  vivantes  n’ont  encore  été  signalées  que  hors 
d’Europe  il  existe  une  espèce  fossile  du  Miocène  du  Bassin  de 
Mayence  : Gundlachia  francofurtana  Boettger  4 dont  la  forme 
juvénile,  seule  connue,  ressemble  beaucoup  à nos  échantillons  mais 
dont  la  taille  est  nettement  plus  grande  : longueur  3 mm.  alors 
que  les  nôtres  ne  font  à ce  stade  que  2 mm.  au  grand  maximum.  On 
retrouve  en  particulier  la  même  ornementation  de  la  partie  anté- 
rieure du  test,  malheureusement  Boettger  ne  précise  pas  si  son 
espèce  a le  sommet  lisse  ou  sculpté.  Il  serait  tentant  d’admettre 
que  nos  individus  sont  les  descendants  et  les  représentants  actuels 
de  cette  espèce  dont  Ancylus  senckenbergianus  décrit  du  même 
gisement  par  Boettger  serait  la  forme  sans  septum. 

Le  fait  que  notre  espèce  ait  passé  inaperçue  jusqu’à  présent  peut 
s’expliquer  peut-être  par  sa  très  grossière  ressemblance  avec  Acro- 
loxus  lacustris  Linné  et  aussi  par  ce  que  notre  région  n’avait  été 
jusqu’ici  que  superficiellement  explorée  du  point  de  vue  malaco- 
logique. 

1.  1944.  Roger  (J.),  Calas  (P.).  Quelques  mots  sur  les  Ancylidés.  Bull.  Soc.  linn. 
Lyon,  t.  13,  n»2,  févr.  1944,  p.  31-2. 

2.  1945.  Calas  (P.).  Encore  quelques  mots  sur  les  Ancylidés.  Bull.  Soc.  linn.  Lyon, 
t.  14,  n°  1,  janv.  1945,  p.  16. 

3.  1931.  Germain  (L.),  op.  cit.  Ancylastrum  strictum,  p.  550-1,  fig.  576-7. 

4.  1877.  Boettger  (O.).  Ueber  die  Fauna  der  Corbicula-Schichten  im  Mainzer 

Becken.  Paleontographica,  t.  24,  p.  185-219.  G.  francofurtana  : p.  191,  pl.  XXIX, 

fig.  1 a-d,  2,  3.  A.  senckenbergianus  : p.  200,  pl.  XXIX,  fig.  7 a-d. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


409  — 


Description  d’un  Fagopyrum  africain 
Par  H.  Jacques-Félix. 


Le  genre  Fagopyrum  est,  aujourd’hui,  définitivement  admis  et 
distingué  du  genre  Polygonum.  La  différence  essentielle  se  situe 
dans  l’embryon  : cotylédons  foliacés,  légèrement  cordés  à la  base 
et  plus  ou  moins  tordus  au  sein  de  l’albumen  chez  Fagopyrum  ; 
droits  et  linéaires  chez  Polygonum.  Pour  chacun  de  ces  deux  genres, 
les  feuilles  sont  comme  préfigurées  par  les  cotylédons  : toujours 
cordées  à la  base,  sinon  hastées,  et  plus  ou  moins  triangulaires  chez 
le  premier,  elles  sont  le  plus  souvent  étroites,  lancéolées  et  atténuées 
aux  deux  extrémités  chez  le  second.  Ainsi  distingués,  leur  aire 
d’extension  et  leur  importance  numérique  sont  bien  différentes  : 
Le  g.  Polygonum  est  d’extension  mondiale  et  compte  plus  de  150 
espèces,  tandis  que  le  g.  Fagopyrum  n’en  compte  que  5 à 6 toutes 
originaires  de  l’Asie  boréale.  Des  espèces  comme  F.  esculentum  et 
F.  tataricum,  doivent  seulement  à leur  usage  alimentaire  d’être 
répandues  par  la  culture  dans  les  diverses  régions  tempérées  d’hémis- 
phère Nord. 

Une  plante  récoltée  par  nous  dans  les  montagnes  du  Cameroun 
semble  devoir  prendre  place  dans  ce  genre,  malgré  quelques  res- 
trictions d’ordre  morphologique. 

Fagopyrum  ciiiatum  Jacq.-Fel.  nov.  sp. 

glabrum,  rhizomate  perenni  ; joliis  auriculatis  ; racemis  paucifloris , 
elongatis  ; glandulis  disci  nullis  ; achaeni  angulis,  acutis  in  alam  ciliatis 
productis,  faciebus  ovato-oblongis. 

Herbe  glabre,  vivace  par  la  souche,  ligneuse  à la  base,  rameaux  grêles,, 
décombants  puis  dressés.  Feuilles  membraneuses  ; celles  de  la  base  lon- 
guement pétiolées,  les  supérieures  plus  brièvement  ; à pétiole  grêle,  fili- 
forme ; à limbe  auriculé,  longuement  triangulaire-aigu,  à auricules  obtuses, 
à nervure  médiane,  plus  visible  que  les  4 à 6 nervures  latérales  rapidement 
évanescentes.  Inflorescence  en  grappe  de  fascicules  distants  et  peu  fleuris. 
Fleurs  à pédicelle  grêle,  articulé  vers  la  moitié,  à périanthe  de  5 lobes  sub- 
égaux ; obtus,  hyalins  sur  les  marges  ; étamines  en  deux  séries  : 5 alternant 
avec  les  lobes,  3 plus  internes  ; à fdet  grêle  se  rattachant  largement  au 
périanthe  mais  sans  disque  nectarifère,  à anthères  versatiles  avec  un  con- 
nectif transversal  ; ovaire  trigone  à angles  verruqueux,  à 3 styles  et  à 
3 stigmates  obtus.  Fruit  jaune  brun,  3 ailé,  les  ailes  bordées  d’une  double 
rangée  de  longues  soies  rouge  foncé,  barbelées  à leur  sommet,  périanthe 
persistant,  chute  de  l’akène  au  niveau  de  l’articulation  du  pédicelle, 
embryon  à cotylédons  tordus,  albumen  farineux. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


— 410  — 

Dimensions  en  cm.  : limbe,  jusqu’à  17  X 6 ; pétiole,  jusqu’à  13  ; ochrea 
0,5  ; fleur  avec  pédicelle  0,7  ; étamine  0,2  ; ovaire  0,25  ; fruit  (sans  le 
pédicelle)  0,8  X 0,4  ; soies  0,2. 

Cameroun  : Mont  Bambuto  à partir  de  2.200  m.  d’altitude 
(Jacques-Félix  n°  2692).  S’enracine  aux  nœuds. 

On  voit  par  notre  description  que  cette  plante  s’écarte  par  deux 
caractères  de  la  diagnose  du  genre  : 1°  la  présence  de  soies  sur  le 


Fagopyrum  ciliatum  Jac.-Fel. 

1,  aspect  général  ; 2,  périanthe  et  étamines  ; 3,  ovaire  et  coupe  longitudinale  ; 
4,  fruit  ; 5,  graine  en  coupe  longitudinale  ; 6,  id.  en  coupe  transversale  ; 7,  em- 
bryon avec  cotylédons  étalés. 


fruit,  caractère  positif  facile  à ajouter  (F.  tataricum  a les  angles  du 
fruit  sinué-denté)  ; 2°  l’absence  de  glandes  nectarifères  interstami- 
nales,  caractère  négatif  beaucoup  plus  gênant.  Toutefois,  la  large 
attache  des  étamines  sur  le  périanthe  et  l’ensemble  des  autres 
caractères  nous  déterminent  à faire  de  cette  plante  un  Fagopyrum, 
quitte  à élargir  quelque  peu  le  cadre  du  genre. 

Une  autre  difficulté,  conséquence  logique  de  la  position  systéma- 
tique que  nous  assignons  à cette  plante,  est  qu’il  faut  l’admettre 


411  — 


immigrée  et  originaire  du  centre  de  dispersion  du  genre.  Car  il  est 
bien  certain  que  si  nous  pensions,  tant  toit  peu,  à son  évolution  sur 
place  à partir  d’une  forme  ancestrale  de  Polygonacée,  sans  plus  de 
parenté  avec  les  Fagopyra  asiatiques,  nous  en  aurions  fait,  pour 
les  raisons  indiquées  plus  haut,  un  genre  distinct,  ou  nous  l’aurions, 
peut  être  et  plus  simplement,  rapportée  au  vaste  genre  Polygonum. 

Cette  plante  présente  d’ailleurs  des  particularités  propes  à lui 
assurer  une  certaine  diffusion.  La  graine  nourricière  est  certainement 
recherchée  par  les  oiseaux  ; il  se  peut  qu’accidentellement  des 
akènes  entiers  soient  avalés  et  rejetés  intacts  sans  avoir  perdu  leur 
faculté  germinative.  Mais  le  second  moyen  est  infiniment  plus 
probable  et  plus  à même  d’assurer  de  longs  parcours  ; les  akènes 
peuvent  adhérer  fortement  au  pelage  et  au  plumage  des  mammi- 
fères et  oiseaux  et  être  ainsi  véhiculés. 

Ces  modalités  classiques  de  transport  admises,  deux  hypothèses 
restent  en  présence  : a)  Le  transport  s’est  effectué  d’un  coup  d’aile 
par  des  oiseaux  migrateurs  à une  époque  contemporaine.  On  devrait 
alors  trouver  en  Asie  le  F agopyrum  duquel  le  nôtre  est  issu  ; or  il 
n’en  est  rien,  b)  L’extension  s’est  faite  de  proche  en  proche  aux 
époques  d’émigration  de  la  flore  holarctique  vers  le  Sud.  Les  exem- 
ples de  cette  invasion  ne  sont  pas  rares  sur  les  montagnes  mêmes 
où  nous  avons  récolté  notre  Fagopyrum  ; et  si  nous  ne  nous  con- 
tentons pas  de  cette  explication  c’est  que  les  éléments  holarctiques 
des  montagnes  de  l’Ouest  africain  sont  plutôt  européens  qu’asia- 
tiques, que  le  chemin  parcouru  par  notre  plante  serait  nettement 
N.-E.-S.-W.  et  surtout  qu’il  n’y  a aucune  trace,  aucun  jalon  sur  le 
trajet. 

Certes  il  n’y  a pas  loin  des  plateaux  de  l’Iran  aux  chaînes  arabique 
et  abyssine  qui  ont  été  la  principale  chaussée  de  fuite  de  la  Faune  et 
de  la  Flore  quaternaires  échappant  aux  glaciations.  Et  nous  pen- 
sons que  c’est  bien  à cette  époque  et  par  cette  voie  que  F.  ciliatum 
est  venu  en  Afrique.  Favorisé  par  de  notables  transports  passifs  il 
a pu  se  trouver  d’emblée  sur  les  grandes  routes  d’invasion  qui  ont 
irradié  sur  tous  les  plateaux  africains  de  moyenne  altitude,  et 
atteindre  ainsi  les  montagnes  de  l’Ouest  africain. 

Cette  espèce  est-elle  réellement  absente  du  centre  de  dispersion 
du  genre  ? C’est  probable.  De  tels  fait  sont  déjà  connus  par  quelques 
exemples  et  combien  ne  le  seront  jamais  pour  n’avoir  laissé  aucune 
trace. 


Laboratoire  d’Agronomie  Coloniale  du  Muséum. 


Une  Algue  méconnue  ■. 
Sphaeroplea  Soleirolii  (DuBY)  montagne 

Par  Pierre  Bourrelly  et  Jean  Feldmann. 


Pendant  longtemps,  la  détermination  des  espèces  du  genre  Sphae- 
roplea est  restée  difficile,  la  plupart  de  celles  créées  par  les  anciens 
auteurs  ne  se  distinguent  pas  toujours  facilement,  d’après  leurs 
diagnoses,  du  Sphaeroplea  annulina  (Roth)  C.  Ag.,  espèce  type  du 
genre,  auquel  on  a souvent  rattaché  les  autres  espèces  décrites  à 
titre  de  formes  ou  de  variétés. 

Les  recherches  de  F.  E.  Fritsch  1 ont  montré  que  certains  carac- 
tères négligés  jusqu’alors,  tels  que  la  forme  des  plastes  et  l’ornemen- 
tation des  oospores,  permettaient  de  distinguer  plusieurs  espèces  de 
Sphaeroplea  nettement  caractérisées.  C’est  ainsi  que  Fritsch 
décrivit  quatre  espèces  nouvelles  : Sp.  africana  Fritsch,  S.  cambrina 
Fritsch,  S.  tenuis  Fritsch  et  S.  Wilmani  Fritsch  et  Rich.  Plus  récem 
ment,  Mm-e  L.  Gauthier-Lièvre  2 fit  connaître  une  autre  espèce 
nouvelle  c S.  tricarinata  assez  répandue  dans  les  points  d’eau  du 
Sahara  cental  et  qui  se  rapproche  du  S.  africana  Fritsch. 

Ayant  eu  l’occasion  d’effectuer  une  révision  des  divers  échan- 
tillons de  Sphaeroplea  contenus  dans  les  collections  du  Muséum, 
nous  y avons  trouvé  des  échantillons  authentiques  de  Sphaeroplea 
Soleirolii  (Duby)  Montagne,  espèce  jusqu’ici  méconnue  que  Hee- 
ring  dans,  la  Süsswasserflora,  considère  comme  peut-être  identique 
au  S.  Braunii  Kützing  qui  lui-même  est  placé  par  Fritsch  parmi 
les  synonymes  du  S.  annulina  (Roth)  C.  Ag. 

L’examen  de  ces  échantillons  de  S.  Soleirolii  nous  a permis  de 
constater  que  cette  Algue  différait  nettement  du  S.  annulina  mais 
que,  par  contre,  elle  était  en  tous  points  identique  à celle  décrite 
par  Fritsch  sous  le  nom  de  S.  cambrica. 

Le  Sphareoplea  Soleirolii  a été  tout  d’abord  décrit  par  Duby 
(Botanicon  gallicum,  II,  1830,  p.  985)  sous  le  nom  de  Sphaerople- 
thia  Soleirolii  nov.  gen.,  nov.  sp.  d’après  des  échantillons  récoltés  en 
Corse  près  de  Calvi  par  Soleirol. 

Kützing,  dans  son  Species  Algarum  (1849),  la  cite  sous  le  nom  de 


1.  Fritsch  (F.  E.).  The  genus  Sphaeroplea  [Ann.  of  Bol.,  vol.  43,  1929). 

2.  Gauthier-Lièvre  (L.).  Algues  des  eaux  continentales  africaines.  I.  Algues  du 
Sahara  septentrional  et  central.  Bull.  Soc.  d’Hisl.  nat.  Afrique  Nord,  t.  32,  p.  79-152, 
1941. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


- 413  — 


WÊÊÈÊÊ 


Fig.  1 à 11.  — Sphaeroplea  Soleirolu  X 730. 

Fig.  1 : Filament  avec  oospores  ; Fig.  2,  3,  4 : Vues  différentes  de  la  même  oospore 
(a,  ride  méridienne  principale)  ; Fig.  5,  6 : Les  2 pôles  d’une  même  oospore  ; 
Fig.  7 à 11  : Vues  polaires  de  différentes  oospores. 

P.  Bourrelly  del. 


Sphareoplea  Soleirolii  (Duby)  Montaigc.  Il  la  figure  dans  les  Tabulae 
Phycologicae  (1853),  tome  3,  pl.  31,  fig.  3.  Ce  dessin,  petit  et  impar- 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


414  — 


fait,  permet  toutefois  de  reconnaître  les  côtes  méridiennes  caracté- 
ristiques des  oospores  de  cette  plante  (détail  non  signalé  dans  la 
brève  diagnose  originale  de  Duby).  L’herbier  Montagne  renferme 
l’Algue  originale  de  Duby  sous  le  nom  de  Sphaeroplethia  Soleirolii 
Duby  avec  la  mention  « Calvi,  ad  littus  médit,  in  aquis  stagnant. 
Soleirol  n°  122  ». 

Dans  l’herbier  Thuret,  nous  retrouvons  deux  échantillons  origi- 
naux de  Duby,  l’un  venant  de  l’herbier  Bory  de  Saint-Vincent, 
avec  l’indication  « Soleirol,  Corse,  n°  122,  dans  le  fond  d’un  marais 
salé  »,  l’autre  étiqueté  : « Algae  corsicae,  Soleirol,  n°  122,  Sphaero- 
plethia Soleirolii  Duby,  Calvi,  bord  de  la  mer,  dans  une  mare  dessé- 
chée ». 

Ces  trois  échantillons,  provenant  d’une  même  récolte,  renferment 
uniquement  Sp.  Soleirolii,  mêlée  à de  très  rares  filaments  de  Sphaeo- 
plea  annulina. 

Les  figures  que  nous  donnons  ont  été  exécutées  d’après  l’échan- 
tillon de  l’herbier  Montagne.  Les  filaments  fructifiés  (il  n’y  a d’ail- 
leurs pas  de  filaments  stériles  dans  ces  échantillons)  mesurant  de 
60  à 73  p.  de  diamètre.  Les  oospores  ont  en  moyennes  : 40  p.  de  lon- 
gueur sur  35  p.  de  diamètre,  avec  une  grande  marge  de  variation  : 
dans  le  même  filament  : de  28  p.  X 32  pi  à 58  p.  X 60  p~ 

La  description  donnée?  par  Fritsch  (1929)  pour  son  Sph.  cambrica 
nov.  sp.  s’applique  parfaitement  à l’espèce  de  Soleirol  si  longtemps 
méconnue.  D’ordinaire  les  oospores  portent  des  rides,  assez  larges,  en 
expansion  presque  aliforme,  et  disposées  en  méridien  sur  la  cellule 
ellipsoïdale.  Le  plus  souvent  deux  de  ces  rides  se  rencontrent  aux 
pôles,  les  autres  s’arrêtent  auparavant.  Mais  là  encore,  comme  le 
signale  Fritsch,  une  grande  variation  est  observable  ; souvent 
naissent  des  rides  supplémentaires,  souvent  aussi  deux  rides  voisines 
se  rejoignent  avant  l’apex,  parfois,  mais  plus  rarement  trois  ou 
même  quatre  rides  se  touchent  aux  pôles.  Enfin,  sur  la  même  cellule, 
les  deux  pôles  ne  sont  pas  toujours  identiques  (voir  figures). 

Cette  courte  description  et  surtout  les  figures  jointes  montrent 
bien  que  Sph.  Soleirolii  et  Sph.  Cambrica  sont  bien  la  même  espèce. 
De  ce  fait,  le  binôme  Sph.  Cambrica  plus  récent  (1929)  doit  dispa- 
raître et  Sph.  Soleirolii  (1829)  prendre  sa  place. 

Cette  Algue  n’est  pas  rare  dans  les  herbiers  consultés  où  elle  figure 
sous  des  noms  divers.  Souvent  elle  est  mêlée  avec  Sp.  annulina  et 
semble  avoir  des  besoins  écologiques  analogues.  Ainsi  l’échantillon 
n°  1410  des  Algae  exisccatae  de  Wittrock,  Nordstedt,  Lagerheim 
venant  de  Juigné-sur-Loire,  fossé  tourbeux  (leg.  F.  Hy,  11  4-1892) 
est  Sph.  annulina,  par  contre  celui  de  l’herbier  Thuret,  de  la  même 
station  sept.  1888  est  formé  de  Sph.  Soleirolii.  On  trouve  encore 
cette  dernière  en  Amérique  : à Tulare,  Californie  (Phycitheca 
Boreali  Americana,  n°  317  B,  petit  marais  en  voie  de  dessication) 


415 


sous  le  nom  Sph.  annulina  en  mélange  avec  cette  dernière. 

A San  Bernardino,  Californie,  leg.  Farlow  1878,  sous  le  nom 
S.  Annulina , mélangée  à celle-ci. 

En  Allemagne  : à Fribourg-en-Br.  (Babenhorst,  die  Algen 
Sachsens  n°  455,  sous  le  nom  Sph.  Braunii,  petite  mare)  ; 

— à Breslau  (Rabenhorst,  1.  c.,  n°  409,  sous  le  nom  Sp.  annulina 
fructifera,  champ  de  pommes  de  terre  inondé)  ; 

— à Nikolai,  près  Breslau  (Rabenhorst  Algfen  Europa’s  n°  2060, 
sous  le  nom  Sph.  annulina). 

Au  Maroc,  à Tanger  (Algae  Schousboeanae  n°  45  : Sph.  Rothi 
Schoust. 

En  France  : Juigné-sur-Loire  (Herbier  Thuret)  ; 

— Juvisy  (leg.  Cornu  1871,  sous  le  nom  Sph.  annulina , fossé)  ; 

— en  Sologne  (leg.  Cornu  1871). 

A ces  stations  il  faut  ajouter  l’Angleterre  (Morfa  Bychan  S.  Car- 
navonshire  in  Fritsch  1929?  1 et  pour  la  France  Carteret  (Manche) 
(in  Deflandre)  1. 

1.  Deflandre  (G.).  Sur  deux  Clilorophycées  nouvelles  pour  la  flore  française  . ( Rev 
Algol,  vol.  V,  1931). 


416  — 


Au  sujet  des  Études  paléontologiques 
et  de  l’Organisation  méthodique  de  la  Documentation 

EN  GÉNÉRAL 

Par  J.  Roger. 


Une  sensationnelle  découverte,  des  changements  de  méthodes  ou 
l’application  plus  généralisée  de  certaines  techniques,  assurent  à 
une  science  un  regain  d’activité  et  un  nouvel  essor. 

La  Paléontologie  semble  être  à une  de  ces  époques  de  renouveau. 

I.  — L’ historique  sommaire  de  cette  science  nous  le  montrera. 

Jusqu’au  xvne  siècle  et  début  du  xvme  les  fossiles  ne  sont  que 
de  simples  objets  de  curiosité,  donnant  naissance  aux  fables  les  plus 
étonnantes  ; fables  qui  malgré  tout  prouvent  un  souci  de  recherche 
explicative.  Ensuite  l’interprétation  exacte  des  fossiles  étant  connue 
et  admise  on  collectionne  ces  « médailles  de  la  création  »,  on  les  décrit 
et  on  les  nomme.  C’est  la  période  des  « cabinets  d’histoire  naturelle  ». 
A ce  stade  à peu  près  purement  descriptif  succède  la  période  réelle- 
ment scientifique.  Les  successions  de  fossiles  sont  accrochées  à la 
notion  de  temps  géologique  et  en  outre  les  faits  isolés  s’incorporent 
dans  les  cadres  généraux  de  la  classification  des  êtres  vivants 
actuels.  C’est  l’anatomie  comparée  dans  un  sens  élargi,  c’est  aussi 
la  Paléontologie  philosophique  apparaissant  comme  source  essen- 
tielle de  preuves  directes  et  de  documentation  pour  les  grandes 
théories  évolutives. 

En  somme  depuis  longtemps,  au  moins  un  siècle,  la  Paléontologie 
est  devenue  une  science,  elle  a largement  dépassé  le  stade  de  la 
simple  réunion  de  pièces  curieuses.  Il  n’est  pas  inutile  de  le  rappeler. 

Depuis  quelques  décades  la  science  paléontologique  subit  une 
évolution  dont  les  caractéristiques  essentielles  sont  plus  ou  moins 
liées  entre  elles.  Cette  évolution  risque  d’être  fondamentale  dans  ses 
conséquences.  Les  traits  marquants  en  sont  les  suivants  : 

1°  Dans  le  domaine  pratique  la  Paléontologie  se  lie  de  plus  en 
plus  à la  Géologie  stratigraphique.  Si  cela  la  vivifie  par  l’apport  de 
matériaux  et  la  sollicitation  de  travaux,  d’un  autre  côté  elle  tend  à 
demeurer  sous  tutelle  par  suite  de  cette  dépendance. 

2°  L’observation  du  fait  isolé  n’apparaît  plus  comme  suffisante. 
Cette  remarque  s’applique  d’ailleurs  à divers  domaines.  L’introduc- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


— 417  — 


tion  des  notions  de  statistiques  et  des  méthodes  quantitatives  en 
pétrographie,  en  écologie,  dans  l’étude  des  espèces,  etc.,  en  sont  la 
preuve. 

3°  La  précision  et  la  finesse  des  observations  deviennent  de  plus 
en  plus  grandes.  Précision  dans  la  situation  géographique  des 
récoltes,  dans  la  position  des  fossiles  dans  la  roche,  dans  leur  répar- 
tition, etc.  Finesse  d’observation  permettant  une  étude  morpholo- 
gique de  plus  en  plus  complète,  égalant  souvent  celle  qu’on  pourrait 
faire  sur  des  êtres  vivants.  Il  suffirait  de  citer  comme  preuve  les 
travaux  effectués  sur  les  Poissons  du  Paléozoïque,  mais  il  est  possible 
d’obtenir  des  résultats  identiques  sur  les  Invertébrés  (voir  par 
exemple  les  études  actuelles  sur  les  Graptolithes). 

4°  La  caractéristique  essentielle  de  l’étape  moderne  d’évolution 
de  la  Paléontologie  est  certainement  l’introduction  de  l’idée  de  vie 
dans  ce  domaine.  On  s’est  d’abord  avisé  que  les  restes  squelettiques 
incomplets  que  nous  livrent  les  strates  étaient  des  parties  d’orga- 
nismes avec  parties  molles,  dont  on  doit  chercher  à reconstituer 
l’aspect.  De  là  on  passe  facilement  à la  notion  de  fonction,  de  relations 
avec  le  milieu,  et  d’association  biologiques.  Il  me  semble  que  cette 
caractéristique  est  celle  qui  a provoqué  toutes  les  autres.  C’est  pour 
arriver  à des  conclusions  d’ordre  biologique  qu’il  faut  à la  fois  ras- 
sembler des  observations  multiples,  précises,  très  exactes  et  fines  et 
avoir  sur  la  stratigraphie  et  la  paléogéographie  des  renseignements 
très  complets. 

En  résumé  les  quatre  étapes  du  développement  de  la  Paléontologie 
peuvent  être  qualifiées  respectivement  de  : période  fabuleuse, 
période  descriptive,  période  rationnelle  ou  morphologique,  et 
période  biologique  pour  la  dernière.  Devenue  discipline  biologique 
historique,  l’ancienne  Paléontologie  tend  à s’appeler  maintenant 
Paléécologie  ou  mieux  Paléobiologie.  Sous  ce  nom  nouveau  nous 
devons  comprendre  un  effort  de  synthèse  de  tous  les  travaux  anté- 
rieurs et  une  vue  élargie  sur  la  vie  des  temps  passés.  En  contre- 
partie ce  changement  rique  d’avoir  des  répercussions  sur  les  con- 
ceptions évolutives.  En  effet  les  considérations  actuelles  sur  les 
arbres  phylogéniques  sont  à peu  près  toujours  basées  uniquement 
sur  la  morphologie  ; les  déplacements  de  faunes  sont  généralement 
établis  sans  tenir  compte  de  leur  possibilité  réelle.  La  paléobiologie 
demandera  sur  toutes  ces  questions  plus  de  prudence  et  surtout  elle 
conduira  à envisager  une  évolution  de  la  vie  et  non  plus  seulement 
des  formes. 

IL  — L’orientation  nouvelle  de  la  Paléontologie  a dans  la  prav 
tique  des  conséquences  d’une  importance  primordiale.  Schématique- 
ment nous  pouvons  en  indiquer  trois  : 


— 418 


1°  Elargissement  considérable  de  la  base  de  documentation  et 
cela  dans  divers  domaines. 

a)  Du  côté  stratigraphique.  En  effet,  si  comme  but  ultime  la 
Paléobiologie  se  propose  l’explication  rationnelle  de  l’évolution  de  la 
vie  et  sa  traduction  pratique  dans  la  classification  naturelle,  au 
départ  elle  doit  rester  en  contact  avec  les  réalités  concrètes.  C’est 
sur  le  terrain  que  doit  commencer  son  travail.  Il  est  indispensable 
que  le  paléontologiste  ait  examiné  longuement  ses  fossiles  en  place 
dans  leurs  strates.  De  plus  quand  il  s’agira  de  reconstituer  le  milieu 
dans  sont  intégrité  les  considérations  paléogéographiques  auront 
une  importance  de  tout  premier  plan.  Enfin  il  ne  faut  pas  oublier 
que  la  situation  de  l’étape  étudiée  dans  l’échelle  du  temps  doit  être 
fixée  avec  une  sécurité  aussi  grande  que  possible. 

b)  Du  côté  pétrographique.  Le  fossile  bien  brossé  est  loin  de  satis- 
faire maintenant  l’ambition  du  paléontologiste.  La  gangue  a pour  lui 
au  moins  autant  d’importance  car  elle  lui  révèle,  outre  de  multiples 
microrganismes,  de  très  nombreuses  indications  sur  les  modifications 
subies  par  le  sédiment  originel  ; celui-ci  permettant  de  déduire  des 
indications  indispensables  aux  reconstitutions  paléogéographiques. 

c)  Du  côté  des  comparaisons  avec  la  nature  actuelle  l’élargisse- 
ment du  domaine  d’information  est  encore  plus  net. 

I.  En  dehors  de  la  systématique  des  êtres  vivants  actuels,  la 
connaissance  de  leur  répartition  géographique  et  bionomique  est 
indispensable,  si  on  veut  parvenir  à une  vue  ayant  des  chances  de  se 
rapprocher  de  la  réalité,  sur  une  entité  abstraite  aussi  complexe  et 
mouvante  qu’un  groupe  systématique.  Pour  « disséquer  » un  fossile 
il  paraît  paradoxal  de  ne  pas  avoir  disséqué  les  êtres  vivants  du 
même  groupe.  Peut-on  concevoir  une  étude  de  l’évolution  de  l’appa- 
reil vasculaire  des  fossiles  sans  avoir  vu  de  nombreuses  coupes  chez 
les  Végétaux  actuels  à tous  les  stades  de  développement  ? D’ail- 
leurs quand  on  se  livre  à une  telle  investigation  d’assez  considé- 
rables surprises  se  dévoilent. 

Peut-on  imaginer  des  recherches  sur  la  vie  des  êtres  disparus  sans 
connaître  la  physiologie,  l’éthologie  et  l’écologie  des  actuels  ? 

IL  Comment  arriver  à une  vision  un  peu  fondée  du  milieu  sans 
connaissance  suffisante  de  l’océanographie  actuelle  et  de  la  sédimen- 
tation ? 

III.  Comment  discuter  des  causes  de  l’évolution,  de  ses  processus 
et  de  ses  voies  sans  documentation  sur  les  travaux  effectués  sur  les 
êtres  actuels,  sur  les  recherches  relatives  à la  physiologie,  etc. 

IV.  L’utilisation  des  méthodes  statistiques  constitue  aussi  un 
nouveau  champ  de  documentation  pour  le  paléontologiste. 


419  — 


2°  Des  moyens  techniques  suffisants  deviennent  nécessaires  pour 
réaliser  à la  fois  rapidité,  précision  et  multiplication  des  observations. 
On  se  plaint  des  « lacunes  » de  la  paléontologie.-  Citons  à titre  d’exem- 
ple tel  Arthropode  du  Dévonien  qui  n’était  connu  que  par  un 
mauvais  exemplaire  et  dont  l’étude  aux  rayons  X a pu  faire  appa- 
raître une  dizaine  de  spécimens  en  parfait  état.  Combien  de  docu- 
ments fossiles  sont  perdus  pour  la  science  faute  d’avoir  été  conve- 
nablement étiquetés  ou  parce  qu’ils  ont  été  mal  préparés  ! Il  serait 
facile  de  multiplier  ces  exemples. 

3°  La  détermination  des  fossiles  apparaît  donc  comme  un  travail 
d’utilité  pratique  pour  la  stratigraphie  et  comme  une  étape  préli- 
minaire fondamentale  des  travaux  paléobiologiques.  Elle  doit  donc 
être  effectuée  rapidement  avec  toutes  les  garanties  de  sécurité.  -N 

La  nouvelle  Paléontologie  demande  en  somme  une  organisation 
méthodique.  Il  faut  rassembler  les  documents  de  tous  ordres,  biblio- 
graphiques et  matériaux  de  comparaison.  En  outre  le  travail  en 
équipe  devient  une  nécessité.  L’effort  de  documentation  accompli 
par  chacun  ne  doit  pas  être  perdu,  les  successeurs  devront  pouvoir  en 
profiter. 

III.  — Plan  idéal  de  cette  organisation.  C’est  en  considération  de 
toutes  ces  difficultés  que  fut  entreprise  l’organisation  d’un  Centre 
d’études  et  de  documentation  paléontologiques  au  Laboratoire  de 
Paléontologie  du  Muséum.  1 Cette  expérience  de  quelques  mois  a 
donné  deux  résultats  essentiels  : 

1°  L’urgence  de  sa  réalisation  apparaît  nettement.  D’abord  une 
comparaison  entre  les  recherches  paléontologiques  françaises  et  les 
productions  de  divers  autres  pays  accuse  un  réel  retard  à notre 
désavantage.  De  plus  un  inventaire  complet  et  sans  cesse  tenu  à 
jour  des  données  scientifiques  peut  seul  nous  protéger  contre  un 
ensevelissement  sous  les  faits  accumulés  dans  tous  les  domaines. 
A titre  d’exemples  signalons  : 

a)  Les  termes  classiques  se  stratigraphie  ne  sont  plus  guère 
utilisés,  même  en  Europe  ; des  dénominations  nouvelles  très  nom- 
breuses les  remplacent  et  la  lecture  de  certains  articles  géologiques 
devient  très  laborieuse.  Le  fichier,  bien  loin  d’être  complet,  des 
termes  stratigraphiques,  que  nous  sommes  en  train  de  réaliser, 
s’élève  déjà  à 2.000  unités. 

h)  les  noms  de  genres,  dans  le  règne  animal  seul,  paraissent  à 
un  rythme  tel  que,  rien  que  pour  la  période  de  1940-46,  nous  avons 
pu,  dans  les  périodiques  dépouillés  par  nous,  en  ficher  environ 


1.  L’aide  matérielle  fournie  par  le  C.  N.  R.  S.  et  quelques  autres  organisations,  ainsi 
que  des  encouragements  moraux  ont  permis  à la  jeune  équipe  qui  collabore  avec  moi 
de  conduire  cette  expérience  en  même  temps  que  des  travaux  personnels  dé  recherche. 


— 420  — 


4.000.  On  peut  estimer  à plus  de  10.000  le  nombre  réel  pour  cette 
période  de  5 à 6 ans,  soit  près  de  2.000  par  an. 

c)  les  Insectes  nous  ont  donné  pour  la  même  période  environ 
8.000  espèces  nouvelles. 

d)  la  Géologie  des  Etats-Unis  s’inscrit  dans  nos  fichiers  pour  quel- 
que 2.000  références. 

Il  est  inutile  de  multiplier  ces  chiffres. 

N’oublions  pas  qu’à  chaque  espèce  nouvèlle  correspond  un  type, 
seul  élément  de  base  valable  pour  une  révision  sérieuse  du  groupe 
correspondant.  Avec  le  retard  déjà  énorme  dans  le  repérage  des 
types  anciens  on  mesure  le  danger  qu’il  peut  y avoir  à ne  pas  tenir 
un  inventaire  précis  et  complet  des  nouveaux. 

2°  L’organisation  méthodique  d’une  documentation  n’est  pas  une 
tâche  matériellement  impossible  par  son  ampleur.  Même  étendue  à 
l’ensemble  des  sciences  de  la  Terre,  à la  Zoologie,  à la  Botanique,  à 
l’écologie  et  à l’océanographie,  elle  a pu  être  réalisée  dans  des  condi- 
tions suffisantes  pendant  ces  8 derniers  mois  au  Laboratoire  de 
Paléontologie,  avec  un  personnel  passablement  réduit,  non  adapté 
et  continuant  parallèlement  des  travaux  de  recherche  personnels. 

Quel  serait  le  plan  idéal  de  cette  organisation  ? 

Un  service  central  de  documentation,  couvrant  le  domaine  pré- 
cédemment indiqué,  réuni  à un  Laboratoire  d’études  paléontolo- 
giques,  devrait  être  créé.  Ce  rattachement  me  semble  justifié  par 
le  fait  que  la  Paléontologie  sous  sa  forme  moderne  fait  précisément 
appel  à l’ensemble  le  plus  vaste  de  documentation  et  le  personnel 
du  Laboratoire  se.  trouverait  apte  à diriger  les  travaux  de  dépouille- 
ment et  de  classement.  En  outre  la  proximité  des  deux  organismes 
mettrait  à la  disposition  des  usagers  du  Centre  à la  fois  les  renseigne- 
ments bibliographiques  et  les  matériaux  de  comparaison. 

Un  tel  service  paraît  être  essentiellement  du  domaine  du  Muséum. 
Il  peut  se  concevoir  comme  dédoublement  de  la  Chaire  actuelle  de 
Paléontologie  en  Vertébrés  et  Invertébrés,  qui  donneraient  un 
Laboratoire  de  Paléobiologie  associé  au  centre  de  documentation. 

Sans  entrer  dans  les  détails  pratiques  du  projet  il  est  cependant 
possible  de  tracer  les  grandes  lignes  de  son  organisation. 

En  dehors  du  personnel  technique  et  de  secrétariat,  il  conviendrait 
de  prévoir  un  nombre  de  chercheurs  suffisant  (10  par  exemple) 
capables  de  diriger  les  15  sections  du  Centre  : Micropaléontologie, 
Coelentérés,  Spongiaires,  Echinodermes,  Vers,  Brachiopodes,  Bryo- 
zoaires, Céphalopodes,  Lamellibranches,  Gastropodes  et  autres 
Mollusques,  Crustacés,  Insectes  et  autres  Arthropodes,  Vertébrés, 
Paléobotanique,  Paléobiologie.  Chaque  travailleur  se  trouverait 
amené  à élargir  quelque  peu  sa  spécialité  pour  pouvoir  surveiller 
une  ou  deux  sections. 


— 421 


/ 


Dans  chaque  section  il  se  trouverait  : 

a)  pour  la  documentation  : 

I.  Fichier  bibliographique  méthodique  et  collection  de  micro- 
films. 

II.  Fichier  illustré  pour  toutes  les  figurations,  avec  diagnoses  des 
espèces  ou  résumés  des  descriptions. 

III.  Fichier  des  spécimens  types  et  figurés  contenus  dans  les 
différentes  collections  de  France  et  même  de  l’étranger. 

IV.  Fichier  général  des  espèces  dans  l’ordre  alphabétique. 

V.  Fichier  alphabétique  des  genres. 

VI.  Fichier  systématique  des  espèces  et  autres  groupes. 

VII.  Fichier  des  faunes  par  niveaux. 

VIII.  Fichier  des  renseignements  écologiques  et  biogéogra- 
phiques. 

b)  pour  le  matériel  : constitution  de  séries  de  comparaison  conte- 
nant notamment  les  exemplaires  types  et  figurés  ou  leurs  moulages, 
des  topotypes,  etc. 

La  documentation  générale  comprendrait  des  fichiers  sur  la  : Miné- 
ralogie — la  Pétrographie  — la  Stratigraphie  - — - la  Géophysique  — 
la  Tectonique  — les  régions  géographiques  — la  Biologie  au  sens 
large. 

Sont  également  en  préparation  : 

l’inventaire  des  collection  essentielles  avec  leur  contenu,  les 
fichiers  des  spécialistes  des  divers  groupes  de  la  classification,  des 
genres  pour  l’ensemble  des  Animaux  et  des  Végétaux,  des  termes 
techniques  en  plusieurs  langues,  des  termes  stratigraphiques,  des 
spécimens  types  pour  l’ensemble  du  règne  animal  d’une  part  et  du 
règne  végétal  de  l’autre.  Il  conviendrait  encore  de  prévoir  une  Com- 
mission de  nomenclature,  la  publication  d’un  périodique  et  l’orga- 
nisation de  stages  d’études  dans  les  laboratoires  maritimes  et  dans 
les  stations  aquicoles. 

Projet  trop  vaste  et  trop  ambitieux  me  dira-t-on.  Cependant  sa 
réalisation  est  sérieusement  commencée,  les  éléments  pour  sa  mise 
en  route  définitive  sont  réunis.  Tel  qu’il  est  le  Centre  de  documenta- 
tion paléontologique  a déjà  pu  rendre  des  services  à divers  organismes 
et  à des  travailleurs  de  province. 

En  attendant  que  les  circonstances  autorisent  son  organisation 
définitive  et  complète  il  suffirait  que,  dans  le  cadre  du  Laboratoire 
de  Paléontologie  du  Muséum,  il  puisse  continuer  à vivre,  à se  déve- 


lopper  progressivement  et  à préparer  ainsi  son  avenir.  Sa  gestion 
pourait  être  assuré.e  par  un  Comité  de  patronage  de  5 ou  6 géologues 
et  biologistes.  Ainsi  un  Centre  d’études  et  de  documentation  paléon- 
tologiques  pourrait  fournir  immédiatement  le  personnel  entraîné, 
le  matériel  et  les  documents  de  toute  nature  à un  futur  Laboratoire 
de  Paléobiologie  et  service  général  de  documentation. 


Laboratoire  de  Paléontologie  du. Muséum. 


— 423  — 


Existence  de  Zoothylacies  chez  des  Clypéastres 
(. Echinodermes ) de  L’Helvétien  du  Proche-Orient 

Par  J.  Margara. 


Nous  avons  pu  observer  deux  galles  sur  deux  Clypeaster  campanu- 
latus  Schlotheim  récoltés  par  M.  L.  Dubertret  dans  les  calcaires 
helvétiens  de  la  région  d’Antioche  (Turquie). 

I.  Description.  — La  première  de  ces  galles  se  présente  sous 
l’aspect  d’une  excroissance  de  5 mm.  de  hauteur  et  de  8 mm.  de 
diamètre,  située  dans  la  région  marginale  de  la  face  supérieure  de 
l’oursin.  Elle  pénètre  dans  le  test  très  épais  du  Clypéastre  jusqu’à 
une  profondeur  de  7 mm.  Une  coupe  verticale  (fig.  1)  nous  a montré 
qu’elle  ne  communiquait  ni  avec  l’extérieur  ni  avec  la  cavité  générale. 
La  surface  de  la  zoothylacie  est  mamelonnée,  et  sa  paroi  est  assez 
épaisse  (1,5  mm.).  L’intérieur,  constitué  par  un  remplissage  de 
même  couleur  que  celui  de  l’intérieur  du  test,  était  sans  doute  creux 
chez  l’animal  vivant. 

Chez  le  second  individu,  nous  n’avons  pu  observer  la  forme  exté- 
rieure de  la  galle  (fig.  2),  car  elle  avait  été  visiblement  usée  par 
l’érosion.  Des  coupes  horizontales  et  verticales  font  apparaître  des 
cercles  concentriques  plus  ou  moins  continus.  Cette  zoothylacie 
présente  donc  une  structure  en  sphères  concentriques.  La  sphère  la 
plus  externe  a des  parois  plus  épaisses  que  les  autres,  l’ensemble 
ayant  6 mm.  de  diamètre.  Les  dimensions  sont  donc  plus  petites  que 
celles  de  la  première  galle.  Le  test  de  l’oursin  présentait  d’autres 
cavités  de  mêmes  dimensions  qui  avaient  certainement  été  occupées 
par  des  galles.  Ces  deux  galles  sont  sans  aucun  doute  l’œuvre  de 
parasites  dont  on  peut  essayer  de  rechercher  la  nature. 

IL  Description  succincte  des  galles  connues  chez  les 
Echinodermes.  — Les  parasites  d’Echinodermes  susceptibles  de 
déterminer  des  galles  se  répartissent  en  quatre  groupes  ; ce  sont  : 

A.  Des  Gastéropodes  ou  des  Amphineures . — La  plupart  des  Gasté- 
ropodes prédateurs  provoquent  des  déformations  du  test  mais  ne  for- 
ment pas  de  galles.  Les  Mucronalia  cependant,  peuvent  transformer 
en  galles  les  radioles  de  divers  Cidaridés  tels  que  Tylocidaris  çexilli- 
fera  Schlüter  (15).  Caullery  cite  le  Ctenoscumum  hawaiense  qui 
forme  des  galles  sur  les  bras  des  Brisinga  (4).  J.  Mercier,  en  1930,  a 
attribué  à l’action  de  Gastéropodes  voisins  des  Stylifer,  ou  à des 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


v 


424 


Néoméniens  (Aplacophores)  des  dilatations  observées  sur  des  tiges 
de  Millericrinus  du  Toarcien  de  May  (13).  Ces  dilatations  sont  très 
différentes  des  galles  ici  décrites. 


Fig.  1.  — Coupe  verticale  de  la  galle  1.  p = paroi  de  la  galle  ; s — surlace  extérieure 
mamelonnée  ; t = test  de  l’oursin. 

Fig.  2.  — Coupe  horizontale  de  la  galle  2.  p — cloison  externe  ; e = écailles 
concentriques  internes. 


B.  Des  Annélides  Myzostomides.  — Ce  sont  typiquement  des 
parasites  de  Crinoides.  Des  galles  produites  par  des  Myzostomides 
sur  des  bras  de  Crinoides  actuels  ont  été  décrits  depuis  longtemps. 
Von  Graff  (7)  cite  le  Myzostoma  tenuispinum  parasite  de  Y Antedon 


— 425 


inaequalis  Carpenter,  et  le  Myzostoma  pentacrini  parasite  de 
Pentacrinus  alternicirrus  Carpenter. 

Des  galles  fossiles  assez  semblables  aux  précédentes  ont  été 
observées  par  Von  Graff  sur  des  articles  de  la  tige  de  Millericrinus 
du  Rauracien  du  Jura  (8).  Yakowlev  a également  décrit  des  galles 
semblables  sur  Comyocrinus  simplex  du  calcaire  carbonifère  de 
Russie  (19). 

Toutes  ces  galles  communiquent  avec  la  cavité  coelomique  du 
Crinoide  et  leur  surface  est  limitée  par  de  petites  plaquettes. 

C.  Des  crabes  provoquent  également  des  galles  ou  simplement 
des  déformations  du  test  des  oursins.  Fabia  chilensis  vit  en  commensal 
dans  le  rectum  de  Strongylocentrotus  gibbosus  du  Chili  et  provoque 
une  déformation  de  l’appareil  apical.  Eumedon  convictor,  commensal 
de  Y Echinothrix  turcarum  des  îles  Gambier  vit  dans  une  invagination 
du  revêtement  tégumentaire  du  crabe,  sans  communication  avec  le 
coelome.  Mais  il  ne  provoque  pas  de  protubérance  externe  bien 
marquée,  et  communique  avec  l’extérieur  par  un  orifice  de  8 à 9 mm. 
(voir  (2)  p.  629-31).  Les  galles  que  nous  décrivons  dans  cette  note  ne 
possèdent  pas  d’orifices  apparents.  Mais  chez  des  Madréporaires  il 
existe  des  galles  comme  celles  produites  par  les  crabes  Hapalocarcinus 
et  Cryptochirus  qui  présentent  de  petits  orifices  alignés  servant  à la 
circulation  de  l’eau  (17). 

D.  Parmi  les  Cirripèdes  As  cothoraciques,  tous  parasites,  citons 
Dendrogaster  entoparasite  d’Echinoderme  (voir  (11)).  Mais  dans  le 
cas  étudié  nous  avons  affaire  à un  ectoparasite. 

E.  Des  Copépodes.  — J.  Bonnier  a décrit  (voir  (1),  pl.  10),  sur 
l’Echinothuride  actuel  Phormosoma  petersii  des  galles  circulaires  de 
7 à 11  mm.  de  diamètre,  ne  communiquant  pas  avec  le  coelome,  mais 
communiquant  avec  l’extérieur  par  un  orifice  de  1 mm.  5 à 2 mm.  de 
diamètre.  L’épaisseur  de  la  paroi,  plus  forte  que  celle  du  test,  est  de 
1 mm.  5 à 3 mm.  Cette  galle  forme  une  forte  protubérance  du  côté 
interne  du  test,  et  fait  un  peu  saillie  vers  l’extérieur.  Elle  est  provo- 
quée par  un  Copépode,  le  Pionodesmotes  phormosomae.  Par  analogie 
avec  ces  galles,  J.  Mercier,  en  1936  (14),  rapporte  à un  Copépode 
qu’il  nomme  Castexia  douvillei  des  zoothylacies  observées  sur  deux 
Collyrites  dorsalis  Agassiz  du  Callovien  de  Marolles  (Sarthe)  et  de 
Courgeou  (Orne).  Ces  galles,  de  4 à 5 mm.  de  diamètre,  font  saillie 
vers  l’extérieur  et  vers  l’intérieur  du  test.  Elles  possèdent  une  paroi 
plus  épaisse  que  le  test  de  l’oursin  et  communiquent  avec  l’extérieur 
par  5 ou  11  orifices  disposés  en  cercles. 

Citons  encore  Y Echinocheres  globulosus  qui  forme  des  galles  sur  les 
piquants  de  l’Echinothuridê  Asthenosoma  gracile  (voir  (9),  p.  437, 
pl.  15).  Mortensen  et  Stephensen  ont  décrit  (16)  sur  l’Ophiure 
Astrocharis  gracile  une  galle  produite  par  un  Copépode,  Y Arthrochor- 


— 426  — 


deumium  appendiculosum.  Cette  galle,  limitée  extérieurement  par 
de  petites  plaquettes  ajustées,  communique  avec  l’extérieur  et  avec 
le  coelome.  Par  analogie  Mlle  A.  Tétry  (18)  attribue  à l’action  d’un 
Copépode  des  galles  hémisphériques  et  creuses  observées  sur  des 
articles  de  la  tige  de  Pentacrinus  basaltiformis  Miller  du  Charmou- 
thien  de  Lorraine.  Ces  excroissances  communiquent  avec  l’extérieur 
par  1 ou  2 orifices  et  avec  le  coelome. 

III.  Interprétation.  — Il  semble  que  ce  soit  plutôt  à un  Copé- 
pode voisin  du  Pionodesmotes  qu’il  faille  attribuer  la  première  galle 
décrite.  Il  y a beaucoup  d’analogies  entre  ces  deux  zoothylacies.  Les 
différences  sont  les  suivantes  : la  galle  que  nous  décrivons  ne  fait 
pas  saillie  vers  l’intérieur,  mais  ceci  s’explique  par  la  nature  même 
du  test  des  Clypéastres  qui  est  extrêmement  épais.  La  surface 
externe  est  mamelonnée,  mais  ne  présente  pas  d’orifices  apparents. 
Il  est  possible  que  l’orifice  se  soit  fermé  secondairement,  comme 
chez  l’Actinie  Anemonia  sulcata  Pennant  parasitée  par  Staurosoma 
parasiticum  Will  ((5)  p.  629).  Les  galles  creusées  dans  la  paroi  con- 
jonctivo-musculaire  sont  complètement  closes.  Il  est  évident  néan- 
moins que  cette  interprétation  est  hypothétique.  La  seconde  galle, 
peut-être  due  elle  aussi  à un  Copépode  parasite,  est  plus  énigmatique 
encore.  A notre  connaissance,  des  zoothylacies  possédant  une  struc- 
ture semblable  en  sphères  concntriques  n’ont  jamais  été  décrites. 

Nous  tirerons  de  cette  étude  deux  conclusions  : 

1°  Les  galles  fossiles,  considérées  comme  des  curiosités  sont  sans 
doute  plus  fréquentes  qu’on  ne  le  croit  généralement. 

2°  Il  semble  que  les  galles  fossiles  n’aient  pas  la  même  structure 
que  les  zoothylacies  actuelles.  Cette  constation  ne  doit  pas  nous 
surprendre  : les  espèces  (hôtes  et  parasites)  ont  évolué.  Il  n’est  pas 
étonnant  que  les  réactions  de  l’hôte  aient  varié  également. 


BIBLIOGRAPHIE 

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pode parasite  du  Phormosoma  uranus.  In  Kœhler-Echinides  et  Ophiures 
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Monaco,  12). 

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sal d’un  oursin.  C.  R.  Acad.  Sci.  Paris  ; 140,  p.  629-31. 

3- 1884.  — Carpenter  (P.-H.).  Report  on  tlie  scientific  resuit  of  the  voyage  of 
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Copépode  gallicole,  parasite  d’une  actinie.  C.  R.  Soc.  Biologie.  54,  p.  629. 


— 427  — 


6- 1877.  -—Graff  (von  L.).  Das  Genus  Myzostoma.  Leipzig. 

7- 1884.  — Graff  (von  L.).  Report  on  the  scientific  resuit  of  the  voyage  of 
H.  M.  S.  Challenger  during  the  years  1873-6.  Zoology.  Myzostoma. 
10.  80  p.,  16  pl.  h.  t. 

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9- 1902.  — Hansen  (H.  J.).  Echinocheres  globulosus  n.  g.  n.  sp.  a Copepod 
parasitic  in  the  spines  of  an  Echinothurid.  Vid.  Medd.  Nat.  Foren~ 
Kobenhavn.,  p.  437. 

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86,  p.  100-33. 

12- 1932.  - — Mercier  (J.).  Etudes  sur  les  Echinides  du  Bathonien  de  la 
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N.  S.,  273  p.,  13  fig.,  11  pl.  h.  t. 

13- 1930.  — Mercier  (J.),  Note  sur  des  Crinoides  parasités  de  la  couche  à 
Leptaena  (Toarcien)  de  May-sur-Orne.  Bull.  Soc.  linn.  Normandie _ 
8e  sér.,  3,  p.  12-5,  1 fig. 

14- 1936.  — Mercier  (J.).  Zoothylacies  d’Echinides  fossiles.  Bull.  Soc- 
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15- 1935.  - — - Mortensen  (Th.).  A Monograph.  of  the  Echinoidea.  I. 

16- 1918.  - — • Mortensen  (Th.),  Stephensen  (K.).  On  a gall-producing' 
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Naturhist.  Foren.  69,  p.  263. 

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Washington.  8,  p.  35-69.  19  fig.,  3 pl.  h.  t. 

18- 1936.  — Tétry  (A.).  Déformation  parasitaire  sur  la  tige  d’un  Penta- 
crinus.  Arch.  Zool.  exp.  78,  p.  8-12.  1 fig. 

19- 1922.  — Yakowlev  (N.  N.).  Ueber  den  Parasitismus  der  Würmer 
Myzostomidy.e  auf  den  palâozoischen  Crinoiden.  Zool.  Anz.  54,  p.  287- 


Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 


428  — 


Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la 
Collection  du  Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum 
National  dLJistoire  Naturelle,  iv,  Bryozoaires  chef 

LOSTOMES  DE  L’ÊOCÈNE  DU  BASSIN  DE  PARIS  FIGURÉS  PAR 
F.  CANU  (1907-1910)  L 


Par  E.  Buge. 


Les  Cheilostomes  forment  la  plus  grande  partie  des  Bryozoaires  de 
l’Eocène  parisien  (68  %).  Cette  proportion,  supérieure  à celle  du  Crétacé, 
mais  inférieure  à celle  des  niveaux  supérieurs,  marque  la  décadence  des 
Cyclostomes  depuis  le  Jurassique  et  le  Crétacé.  La  répartition  numérique 
des  Bryozoaires  dans  les  différents  étages  de  l’Eocène  est  conditionnée 
par  la  valeur  des  différents  faciès  qu’on  y rencontre.  Le  Lutétien,  très 
favorable  à leur  développement,  possède  à lui  seul  92  % de  la  faune  totale. 
Cette  proportion  diminue  considérablement  pour  les  autres  niveaux  : 
Bartonien  7 %,  Yprésien  3 %.  Une  seule  espèce  a été  décrite  du  Sparna- 
cien,  tandis  que  le  Thanétien  semble  en  être  dépourvu.  1 

La  faune  lutétienne  du  Bassin  de  Paris  a un  « cachet  » ancien  très 
marqué  par  rapport  aux  plus  récentes  : la  famille  des  Schizoporellidae,  si 
abondamment  représentée  au  Néogène  et  encore  actuellement,  ne  repré- 
sente qu’un  nombre  d’individus  relativement  restreint.  Par  contre  les 
Adeonidae  pullulent  tant  par  leur  nombre  d’espèces  (20  % des  Cheilos- 
tomes) que  par  celui  de  leurs  colonies.  Enfin,  un  certain  nombre  de  genres 
qui  y sont  très  développés  ne  se  retrouvent  plus  dans  les  formations 
néogènes  d’Europe,  mais  ont  émigré  vers  le  Sud,  dans  les  régions  tropicales 
et  équatoriales. 


Famille  des  Membraniporidés. 

Acanthodesia  savartii  Audouin  1812.  - — Figuré  ; Canu  1907, 
p.  6,  pl.  1,  fig.  1.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Colonie 
en  assez  bon  état,  mais  figure  très  retouchée. 

Membranipora  buski  Gregory  1892  - — Figuré  ; Canu  1907,  p.  6, 
pl.  1,  fig.  14.  - — Bartonien  du  Ruel  (La  Croix-Mathieu)  (S.-et-O.). 
— Bon  état. 

Membranipora  combesi  Canu  1907  - — Type  ; Canu  1907,  p.  11, 
pl,  1,  fig.  15.  — Sparnacien  de  Sarron  (Oise).  — C’est  la  seule  espèce 
de  Bryozoaires  qui  ait  été  découverte  dans  le  Sparnacien.  Elle  est 
représentée  par  deux  colonies  encroûtant  deux  Melania. 

1.  Ann.  Paleonl.  1907-10,  p.  1-101,  pl.  I-XI. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


429 


Membranipora  crassomuraîis  Gregory  1892  — Figuré  ; Canu 
1907,  p.  10,  pl.  1,  fig.  16.  - — Lutétien  d’Hérouval  (S.-et-O.).  — Bon 
état.  Dans  une  note  manuscrite  inédite  Canu  indique  que  sa 
détermination  est  fausse  : il  s’agit  simplement  de  M.  elliptica 
Hagenow  : « Il  n’y  a pas  d’ovicelle,  les  petits  orifices  que  j’avais 
pris  comme  tels  sont  de  simples  pores  ouverts  à la  base  de  la 
zoécie  (peut-être  vibracuîum)  ».  Je  pense  qu’il  s’agit  en  réalité  de 
Crassimarginatella  crassimar ginata  Hincks  1880. 

Membranipora  elliptica  Hagenow  1839  — Figuré  ; Canu  1907, 
p.  5,  pl.  1,  fig.  17.  — Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise). 
Colonie  en  très  bon  état. 

Membranipora  harme ri  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  8,  pl.  1, 
fig.  11-12.  — • Lutétien  inf.  de  Chaumont-en-Vexin  (Oise).  — Colo- 
nies en  très  bon  état,  mais  de  très  petite  taille. 

Membranipora  laeroixi  Auct.  — Figuré  ; Canu  1907,  p.  8,  pl.  I, 
fig.  9.  — Lutétien  inf.  de  Mont-de-Magny  (Oise).  — Grande  colonie 
en  état  médiocre.  Cette  espèce  est  devenue  le  type  du  genre  Cono- 
peum  Norman. 

Membranipora  meunieri  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  5, 
pl.  I,  fig.  10.  — Yprésien  de  Cuise-Lamotte  (Oise).  — Immense 
colonie  en  très  bon  état  où  il  m’a  été  impossible  de  repérer  la  por- 
tion photographiée.  Espèce  classée  dans  le  genre  Ramphonotus 
Norman. 

Membranipora  subtilimargo  Reuss  1864  — Figuré  ; Canu  1907, 
p.  11,  pl.  I,  fig.  6.  • — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Bon 
état  de  conservation. 

Membranipora  tubulina  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  10, 
pl.  1,  fig.  7-8.  — - Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  - — - 
Type  disparu. 

Trochopora  ovalis  d’Orbigny  1851  - — Type  ; Canu  1907,  p.  21, 
pl.  III,  fig.  12-15.  — Lutétien  inf.  de  Chaumont-en-Vexin  (Oise).  — 
Les  figures  sont  plus  mauvaises  que  les  échantillons  qui  sont  très 
bien  conservés. 

Famille  des  Electrinidés. 

Pyripora  confluens  Reuss  1846  — Figuré  ; Canu  1907,  p.  31, 
pl.  V,  fig.  2-4.  — Lutétien  inf.  de  Cahaignes  (Eure).  - — Très  bon 
état. 

Taphrostoma  spinosum  Canu  1909  — Type  ; Canu  1909,  p.  98, 
pl.  XI,  fig.  9-10.  - — Bartonien  de  Ver  (Oise).  - — Type  disparu. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


28 


— 430 


Famille  des  Hincksinidés. 

Biselenaria  offa  Gregory  1892  — Figuré  ; Canu  1907,  p.  29, 
pl.  IY,  fig.  1-3.  — Bartonien  inf.  du  Guépelle  (S.-et-O.).  — Les 
échantillons  sont  très  mauvais  et  les  figures  sont  très  reconsti- 
tuées. 


Famille  des  Synaptacellidés. 

Heterocella  fragilis  Defrance  1824 — Figuré  ; Canu  1907,  p.  14, 
pl.  Il,  fig.  4-10.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Très 
mauvais  état  de  conservation  : les  spécimens  tombent  en  poussière. 

Heterocella  monstruosa  Canu  1907  • — Type  ; Canu  1907,  p.  15, 
pl.  II,  fig.  11-12.  — Lutétien  moyen  d’Orglandes  (Manche).  — Très 
bon  état. 

Heterocella  polymorpha  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  17, 
pl.  II,  fig.  13-20.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Excel- 
lent état  de  conservation. 

Heterocella  subsymmetrica  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907, 
p.  16,  pl.  II,  fig.  1-3.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — - 
Bon  état. 


Famille  des  Hiantoporidés. 

Tremopora  levinseni  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  12, 
pl.  I,  fig.  13.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise).  — La  colonie  figurée 
a été  brisée  ultérieurement  sans  que  ses  caractères  soient  par  trop 
altérés. 


Famille  des  Microporidés. 

Onychocella  angulosa  Beuss  1847  — Figuré  ; Canu  1907,  p.  21, 
pl.  III,  fig.  21.  — Lutétien  inf.  d’Hénonville  (S.-et-O.).  — Canu 
a rapporté  ultérieurement  cette  espèce  à une  variété  parisiensis 
d’Orb.  ( Semieschara  parisiensis  d’Orb.)  L 

Onychocella  concatenata  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  23, 
pl.  III,  fig.  10.  — Lutétien  de  la  Ferme  de  l’Orme  (S.-et-O.).  — 
Cette  espèce  appartient  à la  division  des  Malcicostega  et  non  à celle 
des  Coilostega  dont  font  partie  les  Onychocellidae.  Elle  doit  être 


1.  D’Orbigny,  1851  : Paléontologie  française  (Crétacé-Bryozoaires),  p.  366. 


classée  dans  le  genre  Stamenocella  Canu  et  Bassler  1917  ( Alderi - 
nidae ). 

Onychoceîla  dimorpha  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  23, 
pl.  III,  fig.  1-3.  - — - Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise).  — 
Même  remarque  que  pour  O.  concatenata. 

Onychoceîla  hirsuta  Canu  1907  - — Type  ; Canu  1907,  p.  24,  pl.  I, 
fig.  2-3.  — Bartonien  de  Ver  (S.-et-O.).  - — - Type  disparu. 

Rectonychoceila  calvimontana  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907, 
p.  22,  pl.  III,  fig.  8-9.  Lutétien  inf.  de  Chaumont-en-Vexin.  — - 
Très  bon  état,  mais  figures  très  mauvaises. 

Reptolunulites  laevigata  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  28, 
pl.  IV,  fig.  15-17.  - — - Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — - Très 
bon  état.  Le  type  provient  de  Chaussy  et  non  de  Liancourt. 

Reptolunulites  parnensis  Canu  1907  - — Type  ; Canu  1907,  p.  29, 
pl.  IV,  fig.  18.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  — 
Echantillon  meilleur  que  la  figure. 

Reptolunulites  radiata  Lamarck  1816  - Figuré  ; Canu  1907, 
p.  27,  pl.  IV,  fig.  9-11.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — - 
Bon  état. 

Reptolunulites  urceolata  Cuvier  etBRONGNiART  1822  — Figuré  ; 
Canu  1907,  p.  26.  pl.  IV,  Fig.  4-8.  Lutétien  inf.  de  Cahaignes  (Eure). 
— Lutétien  moy.  de  Parnes  et  de  Chaumon-en-Vexin  (Oise).  - — Très 
bon  état. 

Smittipora  cellarioides  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  25, 
pl.  III,  fig.  4.  • — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  - — - Excellente 
conservation. 

Smittipora  fragilis  d’Orbigby  1851  — •.  Type  ; Canu  1907,  p.  24, 
pl.  III,  fig.  5-7.  — Lutétien  moy.  de  Parnes  (Les  Boves)  (Oise). 
- — ■ Nombreux  spécimens  en  mauvais  état  dans  lesquels  le  type  n’a 
pu  être  repéré  avec  certitude. 

Vibracella  orbicularis  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  32, 
pl.  IV  ; fig.  12-14.  — Lutétien  de  Laeken  (Belgique).  — - Type 
disparu. 


Famille  des  Calpensiidés. 

Diplodidymia  alata  d’Orbigny  1851  — Type  ; Canu  1907,  p.  39, 
pl.  V,  fig.  7.  — - Lutétien  moy.  de  Damery  (Marne).  — Bon  état. 
Le  type  est  de  Damery  et  non  d’Orglandes  comme  l’indique  Canu. 

Diplodidymia  limanowskii  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  39, 
pl.  V,  fig.  8.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche).  — - Type 
disparu. 


432 


Porieeïîaria  crassomuraîis  Canu  1907  • — - Type  ; Canu  1907, 
p.  40,  pi.  Y,  fig.  6.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche).  - — - Bon 
état. 

Poricellaria  negrisi  Canu  1907  ; Type  ; Canu  1907,  p.  40,  pl.  Y, 
fig.  9-10.  — Lutétien  moy.  de  Parne's  (Les  Boves)  (Oise). 
Echantillon  en  très  mauvais  état  (gonflement). 


Famille  des  Stéganoporellidés. 

Gaudryanelîa  variabilis  Canu  *1907  • — Type  ; Canu  1907,  p.  38, 
pl.  V,  fig,  17-20.  — - Lutétien  de  Parnes  (Oise)  et  de  Chaussy 
(S.-et-O.).  — Bon  état.  Les  spécimens  correspondant  aux  figures  17 
et  19  n’ont  pas  été  retrouvés.  Cette  espèce  doit  être  classée  dans 
le  genre  Steganoporella.  Le  genre  Gaudryanelîa,  dont  elle  est  le 
génotype,  doit  tomber  en  synonymie  avec  Steganoporella. 


Famille  des  Aspidostomatidés. 

Rhagasostoma  dutempleana  d’Orbigny  1851  — Figuré  ; Canu 
1907,  p.  34,  pl.  V,  fig.  12.  Lutétien  moy.  de  la  Ferme  de  l’Orme 
(S.-et-O.).  — Cette  espèce,  dont  l’échantillon  figuré  a disparu,  doit 
être  incluse  dans  le  genre  Entomaria  Canu  1921. 

Rhagasostoma  firma  Reuss  1865  — Figuré  ; Canu  1907,  p.  33, 
pl.  V,  fig.  13-14.  — - Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — - Le 
spécimen  figuré  n’a  pas  été  retrouvé.  Espèce  à classer  en  Stegano- 
porella. 

Rhagasostoma  prominen.s  Canu  1907  ; Canu  1907,  p.  34,  pl.  V, 
fig.  16.  — Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise).  - — - Bon 
état. 

Rhagasostoma  pugeti  Canu  1907  ; — Type  ; Canu  1907,  p.  35, 
pl.  V,  fig.  11.  — Lutétien  inf.  d’Hérouval  (S.-et-O.).  — La  photo 
de  cette  espèce,  cependant  très  bien  conservée,  est  très  mauvaise. 

Rhagasostoma  rothpletzi  Canu  1907  ; Type  ; Canu  1907,  p.  35, 
pl.  V,  fig.  1.  — Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise).  — - 
Très  bon  état  de  conservation. 


Famille  des  Setosellidés. 

Setosella  cellarioides  Canu  1907  - — Type  ; Canu  1907,  p.  36,  pl.  V, 
fig.  5.  — Lutétien  moy.  de  Grignon  (S.-et-O.).  — Excellente  conser- 
vation. 


— 433  — 


Setosella  fragilis  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  36,  pl.  V, 
fig.  15.  — Lutétien  moy.  de  la  Ferme  de  l’Orme  (S.-et-O.).  - — - Bonne 
conservation,  mais  figuration  mauvaise. 


Famille  des  Farciminariidés. 

Farcimia  bituberculata  Canu  1907  - — - Type  ; Canu  1907,  p.  17, 
pl.  Il,  fig.  24-29.  - — - Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — - Assez 
bon  état. 

Farcimia  concatenata  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  19, 
pl.  Il,  fig.  30-33.  - — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Les 
spécimens  types,  en  assez  mauvais  état  d’ailleurs,  sont  méconnais- 
sables sur  les  figures. 

Farcimia  grandis  Canu  1907  - — Type  ; Canu  1907  ; p.  19,  pl.  II, 
fig.  21-23.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Très  mauvais 
état  de  conservation. 

Farcimia  impudica  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  18, 
pl.  Il,  fig.  34-35.  — - Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Type 
disparu. 

Farcimia  tenella  Lamarck  1816  — Figuré  ; Canu  1907,  p.  20, 
pl.  Il,  fig.  36-37.  - — - Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.). 

Famille  des  Scrupocellariidés. 

Scrupocellaria  proliféra  d’Orbigny  1852.  - — Type-,  Canu  1907 
p.  13,  pl.  I,  fig.  4-5.  — Lutétien  de  Damery  (Marne).  - — - Les  échan- 
tillons types  de  d’Orbigny  sont  très  petits  et  en  très  mauvais  état. 


Famille  des  Cribrilinidés. 

Cribilina  chelys  Koschinsky  1885  — Figuré  ; Canu  1907,  p.  41, 
pl.  VI,  fig.  1.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Les  zoaria, 
au  nombre  de  trois,  sont  très  mal  conservés  et  proviennent  de 
Chaussy  et  non  de  Parnes. 

Cribrilina  subpunctata  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  42, 
pl.  VI,  fig.  16.  - — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O..)  — La  mau- 
vaise figure  de  cette  espèce  provient  de  la  coloration  brune  des 
échantillons,  dûe  à une  oxydation  ferrique  (Cf.  Stomatopora  granu- 
lata,  S.  major  et  S.  parnensis  du  Lutétien  de  Parnes)  L 

1.  Buge  (E.),  1946  : Bryo.  Cycl.  Tvp.  Fig.  Bull.  Mus.  nat.  hist.  nat.,  2e  sér.,  XVIII, 
n°  4. 


— 434 


Famille  des  Schizoporellidés. 

Escharoides  alifera  Reuss  1869  — - Figuré  ; Canu  1908,  p.  88, 
pl.  X,  fig.  7.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  — - Disparu. 

Escharoides  coccinea  Abilgaard  1805  — - Figuré  ; Canu  1908, 
p.  87,  pl.  X,  fig.  12.  — - Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  — - 
Assez  bon  état. 

Hippoporina  angistoma  Reuss  1689  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  79,  pl.  IX,  fig.  10.  — - Lutétien  inf.  d’Ecos  (Oise).  • — Spécimen 
disparu. 

Hippoporina  beyrichi  Stoliczka  1861  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  79,  pl.  IX,  fig.  2.  — - Yprésien  d’Hérouval  (S.-et-O.).  - — - Le  seul 
échantillon  retrouvé  dans  la  collection  n’a  pu  être  reconnu  comme 
figuré,  la  face  photographiée  ayant  été  collée. 

Hippoporina  crenalula  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  82, 
pl.  IX,  fig.  17.  — • Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  - — - 
Bon  état. 

Hippoporina  cribrovicellata  Canu  1906  — Type  ; Canu  1908, 
p.  81,  pl.  IX,  fig.  14-16.  — - Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  - — - 
Très  bonne  conservation. 

Hippoporina  elongata  d’Orbigny  1851  - — - Type  ; Canu  1908, 
p.  83,  pl.  XI,  fig.  13.  — Lutétien  moy.  de  Parnes  (Les  Boves)  (Oise). 
— Type  détruit. 

Hippoporina  globulosa  d’Orbigny  1851  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  78,  pl.  IX,  fig.  9.  Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — - Très 
bon  état. 

Hippoporina  labrosa  Reuss  1869  - Figuré  ; Canu  1908,  p.  80, 
pl.  IX,  fig.  11.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Spécimen 
disparu.  Cette  espèce,  ainsi  que  FI.  angistoma  Reuss  doit  être  placée 
dans  le  genre  Hippaliosina  Canu  1918. 

Hippoporina  îyratostoma  Reuss  1866  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  Il  pl.  IX,  fig.  12.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-Q.).  — 
Excellent  état. 

Hippoporina  punctifera  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  82, 
pl.  X,  fig.  2.  — - Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise).  - — ■ 
Espèce  de  très  grande  taille  et  d’une  excellente  conservation. 

Microporella  mortisaga  Reuss  1866 — Figuré  ; Canu  1907,  p.  76, 
pl.  VIII,  fig.  13.  — Lutétien  inf.  d’Hérouval  (S.-et-O.).  — - Assez 
bon  état. 

Schizoporella  geminipora  Reuss  1847  - — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  86,  pl.  X,  fig.  18-19.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — ■ 
Très  bon  état,  mais  face  postérieure  non  visible. 


435 


Schizoporelia  nuda  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  85,  pl.  X, 
fig.  4.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  - — - Colonie  très 
abîmée.  Cette  espèce  appartient  au  genre  Buffonellodes  Strand  1928. 

Famille  des  Smittinidés. 

Rhamphostomella  bursauxi  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908, 
p.  97,  pl.  X,  fig.  14-15.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise). 
— Très  bon  état.  Espèce  très  curieuse. 

Smittina  chilopora  Reuss  1847  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  90, 
pl.  X,  fig.  13.  • — - Lutétien  inf.  de  Parnes  (Oise).  — Assez  bon  état. 

Smittina  cyîindrica  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  95,  pl.  X, 
fig.  11.  - — - Lutétien  moy.  de  Grignon  (S.-et-O.).  - — Excellente  con- 
servation. 

Smittina  derwiesi  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  90,  pl.  X, 
fig.  1.  — Lutétien  moy.  de  Réquiécourt  (Oise).  — Très  bon  état. 

Smittina  hornesi  Reuss  1864 — Figuré  ; Canu  1908,  p.  92,  pl.  X, 
fig.  16.  - — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  — Assez  bon 
état,  mais  figure  très  retouchée.  Cette  espèce  n’est  autre  que  la 
Mucronelld  angustaecium  Gregory  1892  1.  La  frontale  est  convexe 
et  lisse,  alors  que  l’espèce  de  Reuss  reprise  par  Koschinsky  a une 
frontale  poreuse. 

Smittina  leda  d’Orbigny  1851  — Type  ; Canu  1908,  p.  91,  pl.  X, 
fig.  10.  — Lutétien  moyen  de  Damery  (Marne).  — L’échantillon 
unique  figuré  a été  brisé,  mais  les  caractères  essentiels  sont  recon- 
naissables. 

Smittina  variabilis  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  93,  pl.  XI, 
fig.  1-7.  — - Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  — Lutétien 
moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.)  et  de  Mouchy  (Oise).  — Très  bon  état. 

Umbonula  calcariformis  Gregory  1892.  — Figuré  ; Canu  1908, 
p.  96,  pl.  X,  fig.  3.  — Lutétien  inf.  de  Liancourt  Saint-Pierre  (Oise). 
- — Conservation  magnifique. 

Umbonula  leda  d’Orbigny  1851  — Type  ; Canu  1908,  p.  96,  pl.  X, 
fig.  17.  Lutétien  moy.  de  Parnes  (Les  Boves)  (Oise).  — Type  en 
état  médiocre  (efflorescence).  Correspond  au  n°  9649  A et  non  au 
n°  9649  de  la  collection  d’Orbigny. 

Famille  des  Tubucellariidés. 

Tubuceîlaria  bipartita  Reuss  1869  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  73, 
pl.  IX,  fig.  7-8.  - — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche).  — Bon  état. 

1.  Gregory,  1892  : Brit.  Palcog.  Bryo.  Trans.  Zool.  Soc.  London,  XIII,  n°  6,  p.  254, 
pl.  XXXI,  fig.  15-16. 


436  — 


Cette  espèce  doit  être  dénommée  T.  fragilis  Michelin  L Cette 
dernière  n’est  pas  en  effet  la  V incularia  fragilis  Defr.  qui  tombe  en 
synonymie  avec  la  T.  opuntioides  Pallas.  Il  n’y  a donc  aucune 
raison  valable  de  rejeter  la  dénomination  de  Michelin. 

Tubucellaria  mamillaris  Milne-Edwrds  1836  — Figuré  ; Canu 
1908,  p.  74,  pl.  IX,  fig.  3-6.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir) 
(Oise).  — - Lutétien  moy.  de  la  Ferme  de  l’Orme  (S.-et-O.).  — Très 
bon  état. 


Famille  des  Reteporidés. 

Caberoides  canaliculata  Canu  1909  — - Type  ; Canu  1909,  p.  84, 
pl.  XI,  fig.  11-12.  - — - Lutétien  moy.  d’Orgîandes  (Manche).  — Très 
bon  état. 

Caberoides  grignonensis  Canu  1909  — Type  ; Canu  1909,  p.  84, 
pl.  XI,  fig.  14-15.  — Lutétien  moy.  de  Grignon  (S.-et-O.).  — Bon 
état,  mais  la  face  zoéciale  n’est  plus  visible. 

Retepora  orglandesi  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  87,  pl.  X> 
fig.  8-9.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche).  — La  face  dorsale 
du  zoarium  type  n’est  plus  visible,  toutefois  il  existe  d’autres  échan- 
tillons dans  la  collection. 


Famille  des  Adéonidés. 

Adeonella  punctata  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  45,  pl.  VI, 
fig.  2.  Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche).  — Le  type  de  cette 
espèce,  qui  doit  être  classée  dans  le  genre  Adeonellopsis  Mac  Gill. 
1886,  n’a  pas  été  retrouvé. 

Adeonellopsis  coscinophora  Reuss  1847  — Figuré  ; Canu  1907, 
p.  44,  pl.  VI,  fig.  3-4.  Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise). 
— • Très  bon  état. 

Bracebridgia  clavata  Gregory  1892  - — Figuré  ; Canu  1907,  p.  51, 
pl.  VI,  fig.  14-15.  Lutétien  de  Parnes  (Les  Boves)  (Oise)  et  de 
Chaumont  (Oise).  — Spécimen  non  retrouvé. 

Bracebridgia  incisa  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  53,  pl.  VI, 
fig.  12-13.  - — - Yprésien  d’Idérouval  (S..-et-0.).  — Excellent  échan- 
tillon. 

Bracebridgia  polymorpha  Reuss  1864 — Figuré  ; Canu  1907  ; p.  52 
pl.  VI,  fig.  11.  — Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise).  — 
Je  n’ai  malheureusement  pas  pu  retrouver  le  spécimen  unique 
figuré.  Canu  l’a  considéré  ensuite  comme  une  espèce  distincte  de 

1.  Michelin  (H.),  1844  : Icon.  zooph.,  p.  175,  pl.  XLVI,  fig.  21. 


— 437  — 


celle  de  Reuss,  espèce  dénommée  B.  clentifera  par  Canu  et  Bassler 
en  1920  L 

Calvetina  ventricosa  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  72, 
pl.  IX,  fig.  13.  Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — Très  bon 
état. 

Meniscopora  armata  Canu  1907  - — - Type  ; Canu  1907,  p.  58, 
pl.  VII,  fig.  9.  Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise).  — - 
Bon  état,  mais  la  colonie  est  très  encroûtée. 

Meniscopora  bifurcata  (Desmarets)  Milne-Edwards  1836  — 
Figuré ; Canu  1907,  p.  56,  pl.  VII,  fig.  10-12.  — - Lutétien  moy.  de 
Chaussy  (S.-et-O.)  et  de  la  Ferme  de  l’Orme  (S.-et-O.).  — • Excel- 
lente conservation. 

Meniscopora  brongniarti  Milne-Edwards  1836  — Figuré-,  Canu 
197,  p.  55,  pl.  VII,  fig.  6-8.  — Lutétien  inf.  de  Réquiécourt  (Oise). 
— Bon  état. 

Meniscopora  laevigata  Canu  1907  — - Type  ; Canu  1907,  p.  60, 
pl.  Vil,  fig.  5.  — • Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise).  — 
Type  disparu,  mais  nombreux  cotypes. 

Meniscopora  milleporacea  Milne-Edwards  1836  - — Figuré  ; Canu 
1907,  p.  57,  pl.  VII,  fig.  1-4.  — Lutétien  de  Cahaignes  (Eure), 
Chaussy  (S.-et-O.),  Réquiécourt  et  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise).  ■ — 
Même  remarque  que  pour  M.  laevigata. 

Meniscopora  simehi  Canu  1907  • — Type  -,  Canu  1907,  p.  59, 
pl.  VI,  fig.  9-10.  - — - Yprésien  de  Liancourt  (Oise)  et  d’Hérouval 
(S.-et-O.).  — Bonne  conservation,  mais  la  figure  9 est  difficile- 
ment reconnaissable. 

Meniscopora  subcrenulata  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  58, 
pl.  VI,  fig.  17.  - — - Yprésien  de  Liancourt  (Oise).  — Très  bonne 
conservation.  Cette  espèce  doit  se  classer  en  Bracebridgia  M.  G. 

Poricelîa  elongata  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  46,  pl.  VI, 
fig.  5-8.  — - Lutétien  d’Hérouval  (S.-et-O.)  et  de  Liancourt-Saint- 
Pierre  (Oise).  — Assez  bon  état. 

Poricelîa  sutneri  Koschinsky  1885  — Figuré  ; Canu  1908,  p.  47, 
pl.  IX,  fig.  1.  — Lutétien  de  Cahaignes  (Eure).  — Bon  état. 

Schizostomella  aviculifera  Canu  1907  — • Type  ; Canu  1907,  p.  67, 
pl.  VIII,  fig.  12.  Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  — • Bonne 
conservation. 

Schizostomella  crassa  Canu  1907  - — - Type  ; Canu  1907,  p.  66, 
pl.  VII t,  fig.  6-8.  — Lutétien  inf.  de  Cahaignes  (Eure).  Lutétien 
moy.  de  Chaussy  (S.^et-O.).  — - Bon  état. 

1.  Canu  et  Bassler,  1920  : North.  Amer.  Early.  Tert,  Bryo.  Bull.  U.  S.  Nat.  Mus., 
n°  106,  p.  557. 


— 438 


Schizostomella  denticuiata  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  68, 
pl.  VII,  fig.  14-16.  • — - Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise) 
et  de  Cahaignes  (Eure).  ■ — Type  disparu,  mais  cotypes. 

Schizostomelia  liancourti  Canu  1907- — Type-,  Canu  1907,  p.  68, 
pl.  Vil,  fig.  10-11.  — ■ Lutétien  inf.  de  Liancourt-Saint-Pierre  (Oise). 
— - Très  bon  état. 

Schizostomella  magnoaperta  Gregory  1892  — Figuré  ; Canu 
1907,  p.  71,  pl.  VIII,  fig.  17.  - — Bartonien  du  Guépelle  (S.-et-O.). 
— Spécimen  disparu. 

Schizostomella  parnense  d’Orbigny  1851  — Type  ; Canu  1907, 
p.  70,  pl.  VIII,  fig.  14-16.  — Lutétien  moy.  de  Parnes  (Oise).  — • 
Assez  bon  état.  Provenance  de  Parnes  et  non  de  Chaussy. 

Smittistoma  mortisaga  Stoliczka  1861  - Figuré  ; Canu  1907, 
p.  63,  pl.  VIII,  fig.  9.  - — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  - — - 
Spécimen  disparu.  Cette  espèce  doit  entrer  dans  le  genre  Adeonella 
Bush  1884. 

Smittistoma  micropora  Canu  1907  — Type  ; Canu  1907,  p.  64, 
pl.  VII,  fig.  13.  — Lutétien  moy.  de  Chaussy  (S.-et-O.).  - — - Assez 
bon  état  .Type  difficilement  reconnaissable. 


Famille  des  Catenicellidés. 

Catenicelîa  granulosa  Canu  1908  — Type  ; Canu  1908,  p.  98, 
pl.  X,  fig.  5-6.  — Lutétien  moy.  d’Orglandes  (Manche).  - — Mauvais 
état  (figure  très  retouchée). 


Famille  des  Mamilloporidés. 

Fedora  dactylus  d’Orbigby  1851  — - Type  ; Canu  1909,  p.  99, 
pl.  XII,  fig.  18.  — Lutétien  moy.  de  Parnes  (Oise).  — Le  type  de 
d’Orbigny  est  pratiquement  détruit  par  efflorescence.  Toutefois 
il  existe  dans  la  Collection  d’excellents  échantillons  d’Orglandes. 
M.  Roger  et  moi-même  l’avons  également  retrouvée  très  abondante 
et  bien  conservée,  à Gourbesville  (Manche),  dans  le  Lutétien  moyen 
dont  elle  est  caractéristique. 

Canu,  dans  ses  notes,  déclare  que  sa  description  et  son  interpréta- 
tion sont  erronées  et  donne  les  rectifications  suivantes  : 

« 1°  Le  sens  des  zoécies  est  inverse  de  celui  qui  est  figuré  : la  pointe 
du  zoarium  est  le  bas  ; 2°  L’ovicelle  est  endozoécial,  mais  nettement 
séparé  par  une  lamelle  calcaire  verticale  ; l’orifice  est  perpendicu- 
laire à l’opercule  qui  doit  s’abaisser  pour  laisser  partir  les  larves  ; 
il  ferme  donc  l’ovicelle  en  s’ouvrant.  C’est  un  ovicelle  intermédiaire 
entre  l’endozoecial  et  l’endotoichal.  A l’extérieur  c-’est  une  boursou- 


— 439 


flure  triangulaire  distale.  3°  La  face  interne  du  zoarium  montre  des 
sortes  de  zœcies  terminées  par  une  apertura.  Waters  a donné  l’oper- 
cule de  F.  edwardsi  J.  Jull.  » 1. 


Famille  des  Orbituliporidés. 

Stichoporina  protecta  Koschinsky  1885  — Figuré  ; Canu  1909, 
p.  101,  pl.  XI,  fig.  8.  — - Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir)  (Oise).  — 
Bon  état. 

Stichoporina  réussi  Stoliczka  1861.  - — Figuré  ; Canu  1909, 
p.  100,  pl.  XI,  fig.  16-18.  — Lutétien  inf.  de  Parnes  (Beauvoir) 
(Oise).  — - Bon  état.  Canu  pensait  que  Stichoporina  simplex 
Koschinsky  qu’il  avait  mis  en  synonymie  avec  S.  réussi,  en  était 
peut-être  différente  et  conviendrait  mieux  à l’espèce  parisienne. 
Toutefois  Canu  et  Bassler,  en  1920  2.  réunissaient  encore  les  deux 
espèces.  Le  manque  de  matériel  ne  m’a  pas  permis  de  les  comparer. 

Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum. 

1.  Waters  (A.  W.),  1891  : North  Ital.  Bryo.  Quart.  J.  Geol.  Soc.  XLVII.  p.  29, 
pl.  IV,  fig.  7. 

2.  Canu  et  Bassler,  1920  : loc.  cil.,  p.  624. 


— 440  — 


L’évolution  vasculaire  du  Calycanthus  floridus  L. 

(. ACTUEL  : C ALYCANTHACÉES)  ET  L’EXPLICATION  DU  SYSTÈME 
VASCULAIRE  DU  ZYGOPTERIS  LaCATTI  B.  R.  ( FlLlCALE 
PALÉOZOIQ  UE  ; Z Y GOPTÉRIDEE  S] . 

Par  Edouard  Boureau. 


La  structure  du  phyllophore  (rachis  primaire)  de  Zygopteris 
Lacatti  Bernard  Renault,  présente  une  complexité  d’autant  plus 
difficile  à expliquer  qu’on  ne  lui  a,  jusqu’ici,  trouvé  aucune  structure 
ressemblante  chez  les  végétaux  de  la  flore  actuelle. 

La  présente  note  a pour  but  de  signaler  une  ressemblance  de 
structure  dans  la  jeune  plantule  d’une  Calycanthacée  actuelle,  le 
Calycanthus  floridus  L.  et  de  discuter  la  comparaison  que  l’on 
peut  établir. 

1.  — L’ évolution  vasculaire  du  Calycanthus  floridus  L. 

L’extrémité  de  la  racine  d’une  très  jeune  plantule  possède  généralement 
deux  convergents  (figure  1).  Les  deux  faisceaux  ligneux  qui,  contrairement 
à ce  qu’on  observe  le  plus  souvent,  sont  ici,  étalés  tangentiellement  en  une 
file  unisériée  au  début  de  la  vascularisation,  alternent  avec  deux  grands 
massifs  libériens. 

Plus  haut,  dans  la  racine,  ces  faisceaux  se  divisent,  donnant  naissance 
à quatre  faisceaux  ligneux,  séparés  par  des  faisceaux  libériens  d’inégale 
grandeur  : les  deux  grands  faisceaux  libériens  précédents  et  deux  faisceaux 
plus  petits  quelquefois  très  difficiles  à voir. 

En  s’approchant  du  collet,  les  deux  faisceaux  de  liber,  de  moindre 
calibre,  diminuent  d’importance  et  finissent  par  s’éteindre  Complètement. 
Le  niveau  d’extinction  n’est  pas  le  même  dans  les  deux  cas.  Le  liber  de 
ces  faisceaux  persiste  plus  longuement  du  côté  du  petit  cotylédon.  Les 
deux  groupes  de  deux  faisceaux  ligneux  sont  inégalement  accélérés.  Le 
plus  accéléré  correspond  au  plus  grand  cotylédon.  Les  faisceaux  de  xylème 
alterne  qui  ne  sont  pas  séparés  par  du  liber  se  rapprochent  légèrement. 
Ils  sont  quelquefois  unis  par  du  xylème  intermédiaire.  La  stèle  se  présente 
donc  (figure  2)  sous  l’aspect  de  deux  faisceaux  libériens  alternant  avec 
deux  groupes  de  deux  faisceaux  centripètes. 

En  s’élevant  davantage  et  en  s’approchant  du  collet,  mais  toujours  dans 
la  racine,  on  atteint  le  « niveau  de  lignification  maximum  ».  Ce  niveau 
présente  un  intérêt  particulier.  Les  quatre  faisceaux  sont  unis  par  une 
moelle  qui  peut,  à un  certain  âge,  être  entièrement  lignifiée  (figure  3).  La 
différenciation  ligneuse  ne  se  fait  plus  dans  le  même  sens,  la  stèle  prend  un 
aspect  intéressant.  Son  caractère  exceptionnel  semble  en  rapport  avec 
l’extinction  du  liber  et  la  disposition  du  tissu  vasculaire. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


441  — 


Au-dessus  de  ce  niveau,  une  moelle  très  grande  réapparaît  (fîg.  4,  S 
et  6).  Dans  l’hypocotyle  les  deux  grands  faisceaux  libériens  qui  subsistent, 
se  divisent  chacun  en  deux  demi-faisceaux  que  l’on  observe  au  voisinage 
(fig.  5)  des  4 faisceaux  ligneux  primaires.  £eux-ci  sont  constitués  par  du 
xylème  intermédiaire  et  du  xylème  superposé  direct.  Mais  ces  éléments 
vasculaires  ne  se  différencient,  contrairement  à l’habitude,  que  du  côté  du 
liber.  Aucune  différenciation  ne  se  produit  du  côté  de  l’empiacement  du 
liber  disparu. 


Fig.  1.  — Calycanlhus  floridus  L.  • — Portion  de  coupe  transversale  de  l’extrémité  de  la 
racine  principale  d'une  très  jeune  plantule. 

Xa.  : faisceau  de  xylème  centripète.  — Phi.  p.  : faisceau  de  phloème  primaire.  — 
end.  : endoderme. 

Noter  que  les  plantules  dont  les  deux  cotylédons  ont  un  inégal  développement 
sont  à l’extrémité  radiculaire  deux  faisceaux  centripètes  d’inégale  importance. 


Ceci  viendrait  confirmer  l’opinion  de  Gravis  1 à savoir  que  ces  faisceaux 
centripètes  sont  des  demi-faisceaux  (triades  fendues),  mais  cette  dernière 
appellation  n’explique  pas  l’existence  des  petits  faisceaux  libériens,,, 
également  observés  par  Gustave  Chauveaud  2,  dans  le  Calycanlhus 
occidentalis , dont  l’organisation  semble  très  voisine'. 

Aux  vaisseaux  alternes  et  intermediaires  succèdent  dans  les  plantules 
âgées,  des  vaisseaux  superposés  ; ils  se  différencient,  dans  l’hypocotyle,. 
d’abord  contre  les  demi-faisceaux  de  liber  primaire  (fig.  5 et  6),  puis,  selon 

1.  Gravis  (A.).  Observations  anatomiques  sur  les  embryons  et  les  plantules.  Lejeu- 
nia,  janvier  1943.  Mein.  n°  3. 

2.  Chauveaud  (G.).  L’appareil  conducteur  des  plantes  vasculaires  et  les  phases, 
principales  de  son  évolution.  Ann.  Sc.  Nat.,  Bot.,  9e  sér.,  13,  p.  319. 


— 442 


les  niveaux,  entre  les  demi-faisceaux  libériens  d’un  même  convergent, 
ou  d’un  convergent  à l’autre.  Les  vaisseaux  secondaires  différenciés  contre 
le  liber  primaire  sont  les  plus  petits.  Les  vaisseaux  intermédiaires  se 
résorbent  tôt  dans  les  pétioles  cotylédonaires,  où  seuls  les  faisceaux 
libéro-ligneux  pénètrent,  d’abord  au  nombre  de  deux,  puis,  en  nombre 
plus  élevé,  à la  suite  de  leur  ramification  dans  le  limbe  cotylédonaire. 


Fig.  2.  — Calycanthus  floridus  L.  — Portion  de  coupe  transversale  du  milieu  de  la 
racine  principale  d’une  jeune  plantule. 

Xa.  : faisceau  de  xylème  alterne;  Xi.  : faisceau  de  xylèmc  intermédiaire  ; Phi.  p.  : 
faisceau  de  phloème  primaire  que  l’on  observe  dans  toute  la  longueur  de  la  racine  et 
de  l’hypocotyle  ; phi.  p’.  : faisceau  de  phloème  primaire  en  voie  de  disparition  ; 
end.  : endoderme. 

Noter,  comme  précédemment,  l’inégale  accélération  des  deux  groupes  de  deux 
faisceaux  ligneux.  Le  plus  accéléré  correspond  au  plus  grand  cotylédon. 


2.  — Structure  du  phyllophore  du  Zygopteris  L catti  B.  R. 

Le  Zygopteris  Lacatti  a été  décrit  en  premier  lieu  par  Bernard  Renault  L 
Il  est  caractérisé  par  la  présence  d’un  massif  ligneux  central  allongé 

1.  B.  Renault.  Etudes  sur  quelques  végétaux  silicifiés  des  environs  d’Autun. 
Ann.  Sc.  Nat.  Bol.,  5e  série,  t.  12,  p.  161-90,  1869. 


443 


(fig.  7),  [l’apolaire  médiane  de  P.  Bertrand  i].  accompagné  à chacune 
de  ses  extrémités  de  deux  faisceaux  ( a fig.  7)  latéraux  divergents 
[renflements  récepteurs,  ou  antennes  antérieures  et  postérieures].  Les 
pointements  ligneux,  (A,  fig.  7)  se  situent  dans  la  partie  externe  de  ces 
faisceaux,  à symétrie  axiale. 

Extérieurement  à eux,  les  traces  foliaires  (c,  fig.  7)  se  différencient  en 
direction  centrifuge  et  alimentent  les  pétioles  primaires  (rachis  secon- 
daires). 


Fig.  3.  - — Calycanlhus  floridus  L.  — Portion  de  coupe  transversale  de  la  partie  supé- 
rieure de  la  racine  principale  d’une  plantule  assez  âgée. 

Xa.  : faisceau  de  xylème  alterne  ; Xi.  : faisceau  de  xylème  intermédiaire  ; m.  : 
moelle  partiellement  lignifiée  ; phi.  p.  : phloème  primaire  ; end.  : endoderme  ; ass.  : 
assise  génératrice  . 


La  figure  3 représente  le  sommet  de  la  racine  dans  la  racine  du  Caly- 
canthus  floridus  et  la  figure  7 la  forme  du  massif  ligneux  du  Zygopteris 
Lacatti.  On  ne  peut  que  constater  une  grande  ressemblance.  Les  « renfle- 
ments récepteurs  » ou  « antennes  » correspondent  aux  faisceaux  centripètes 
et  f « apolaire  médiane  » 1,  à la  moelle  lignifiée. 

On  peut  passer  des  Clepsydropsis  à Zygopteris  par  l’intermédiaire  du 
Metaclepsydropis  duplex  où  on  observe  un  commencement  de  dilatation 
tangentielle  des  deux  boutonnières  subterminales.  Cette  boutonnière 


1.  Paul  Bertrand.  Thèse,  Lille,  1909. 


Fig.  4.  — Calycanthus  floridus  L.  — Portion  de  coupe  transversale  du  collet  d’une 
plantule  assez  âgée. 

Mêmes  indications  que  précédemment.  Remarquer  qu’ici,  la  moelle  est  presque 
entièrement  parenchymateuse. 


Fig.  5.  — Calycanthus  floridus  L.  Portion  de  coupe  transversale  du  milieu  de  l’hypo- 
cotyle  d’une  plantule  jeune. 

Mêmes  indications  que  précédemment.  — Xs.  : xylème  superposé.  Xr.  : xylème 
primitif  en  voie  de  résorption.  L’.  : emplacement  situé  au-dessus  des  petits  fais- 
ceaux libériens  non  représentés  à ce  niveau. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


Fig-  6-^ — Calycanthus  floridus  L.  Portion  de  coupe  transversale  de  l’hypocotyle  d’une  plantule  très  âgée  (Même  niveau  que  celui  de  la  figure  5). 
Mêmes  indications.  — f.  : fibres  coiffant  le  liber,  différenciées  seulement  du  côté  du  grand  cotylédon. 


— 44 6 — 


élargie,  conservée  dans  V Ankyropteris  bibractensis  [présence  d’un  filament 
externe]  est  ouverte  dans  le  Zygopteris. 

D’autre  part,  l’étude  d’une  forme  voisine  du  Zygopteris,  Y Ankyropteris 
Hendricksi  Read  *,  où  on  a observé  les  phyllophores  en  connection  avec 
la  tige,  avec  des  structures  conservées,  permet  de  la  comparer  avec  ce  que 
l’on  connaît  du  Clepsydropsis  kirgisica  Stenzel  qui,  pareillement  tire 
l’origine  de  son  faisceau  bipolaire  d’un  stipe  à structure  centrique. 

3.  — Conclusion. 

Il  y a donc  une  différence  fondamentale  entre  l’évolution  vascu- 
laire des  Clepsydracées 1  2 et  Zygoptéridées  d’une  part  et  celle  du  bois 
primaire  des  Cupressacées  et  Calycanthacées  d’autre  part.  Par 
ailleurs,  les  formes  en  question  s’observent  chez  les  premiers  sur  des 
longueurs  considérables,  malgré  les  émissions  latérales  de  traces 
foliaires  et  grâce  à la  formation  de  faisceaux  dits  « réparateurs  » 3,  alors 


Fig.  7.  — Zygopteris  Lacalti  B.  R.  — Masse  ligneuse  d’un  rachis  primaire. 
a : renflements  récepteurs, 
b : apolaire  médiane, 
c : traces  foliaires  sortantes. 

A : pôles  de  la  différenciation  ligneuse. 


que  chez  les  dernières,  elles  sont  limitées  à la  plantule  du  fait  de 
l’existence  d’une  accélération  basifuge  dans  le  développement. 

Il  était  intéressant  de  retrouver  dans  une  plante  de  la  flore 
actuelle  des  structures  ressemblant  à celles  de  végétaux  paléozoïques, 
malheureusement  représentées  par  de  très  rares  échantillons,  mais 
il  ne  faut  voir  dans  une  telle  comparaison  que  la  mise  en  évidence  de 
convergences  structurales.  On  peut  dire  que  la  structure  du  Clepsy- 
dropsis est  à celle  du  Zygopteris  ce  que  la  structure  du  Libocedrus 
est  à celle  du  Calycanthus. 

Il  est  curieux  de  constater  le  parallélisme  de  l’évolution  des 
structures  de  certaines  phanérogames  actuelles  et  des  Filicales  les 
plus  anciennes  du  paléozoïque.  Des  organismes  végétaux,  sans  liens 

1.  Ch.  Read.  Amer.  J.  Bot.,  1938. 

2.  Ed.  Boureau.  Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.,  décembre  1944. 

3.  P.  Bertrand,  loc.  cit. 


— 447  — 


de  parenté  apparents,  ayant  évolué  de  façon  indépendante,  sans 
synchronisme,  ont  pu,  à un  moment  donné  de  leur  course  évolutive, 
édifier  des  structures  qui,  convergentes,  se  rappellent  mutuellement 
trait  pour  trait,  mais  sont  pourvues  d’une  ontogénie  différente. 

Cette  constatation  montre  le  danger  qu’il  y aurait  à identifier 
toutes  les  structures  ressemblantes  et  à tirer  des  conclusions  phylo- 
géniques trop  rapides,  notamment  en  voulant  voir  ici  un  exemple 
illustrant  la  théorie  de  la  Récapitulation.  Ceci  prouve  également 
l’insuffisance  de  la  théorie  et  de  la  notation  stéliques.  Dans  toute 
étude  anatomique,  il  est  nécessaire  de  faire  appel  au  développement 
des  structures  avant  de  leur  donner  une  signification  quelconque 
pour  la  phylogénie. 

Laboratoire  d’ Anatomie  comparée  des  végétaux  vivants  et  fossiles  du  Muséum. 


448 


Nécessité  d’unifier  la  Nomenclature  des  Terrasses 

FLUVIATILES 
Par  Raymond  Furon. 


En  dehors  de  son  intérêt  local,  stratigraphique,  paléontologique  et 
archéologique,  l’étude  des  terrasses  permet  de  comprendre  l’évolution 
d’une  vallée,  dans  le  temps  et  dans  l’espace. 

La  convergence  des  profils  des  terrasses  de  la  Gironde,  observée 
par  A.  Fabre,  a démontré  la  valeur  de  la  théorie  de  Haug  sur  le 
rôle  des  mouvements  verticaux  du  sol. 

La  comparaison  des  divers  bassins  entre  eux  sera  très  fructueuse. 
Elle  exige,  à la  base,  un  vocabulaire  commun. 

Il  s’agit  non  seulement  de  nommer  de  la  même  manière  les  ter- 
rasses de  même  âge,  contenant  mêmes  faunes  et  mêmes  industries, 
mais  de  coter  de  la  même  façon  tous  les  éléments  de  terrasses  étudiés. 

Le  repérage  est  difficile,  à cause  de  l’insuffisance  des  cartes  topo- 
graphiques et  des  appareils  de  mesure.  Il  consiste  à préciser  la  posi- 
tion de  la  surface  de  la  terrasse,  par  rapport  à un  plan  choisi. 

La  cotation  peut  se  faire  (et  s’est  faite)  suivant  quatre  modes  : 

1°  la  cote  réelle,  l’altitude  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Cette  cote 
est  utile  à connaître,  mais  ne  donne  aucune  notion  sur  son  rapport  avec 
la  vallée  actuelle. 

2°  la  cote  au-dessus  de  la  plaine  alluviale  actuelle  ; 

3°  la  cote  au-dessus  du  plan  d’eau,  à l’étiage  ; 

4°  la  cote  au-dessus  du  fond  rocheux  de  la  vallée.  Celle-ci  ne  peut  être 
estimée  que  si  des  sondages  ont  atteint  le  bed-rock,  sous  les  alluvions 
actuelles. 

Les  trois  dernières  manières  de  coter  ont  été  employées.  Il  serait 
nécessaire  d’unifier  le  langage  et  de  choisir  un  point  de  repère 
définitif,  relativement  facile  à connaître  : soit  la  plaine  alluviale 
actuelle,  soit  le  plan  d’eau  à l’étiage.  Le  plan  d’eau  à l’étiage  nous 
paraît  préférable  parce  qu’il  se  raccorde  directement  au  zéro  marin. 
Il  a été  généralement  adopté  pour  le'  Rhône,  la  Garonne  et  la  Seine. 
La  Somme  fait  exception. 

Grâce  aux  études  de  l’Abbé  Breuil  en  particulier,  on  sait  qu’une 
terrasse  fluviatile  n’est  pas  constituée  par  une  couche  sédimentaire, 
une  faune  et  une  industrie,  mais  par  une  série  de  dépôts  : à la  base, 
un  cailloutis  de  solifluxion  pouvant  contenir  la  faune  et  les  industries 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  194Ç. 


— 449 


provenant  des  terrasses  précédentes  ; ensuite,  une  série  de  dépôts 
fluviatiles  contenant  une  faune  et  une  industrie  caractéristiques  ; 
enfin,  une  série  de  loess  et  de  cailloutis  de  solifluxion,  dont  les 
quatre  derniers  recouvrent  toutes  les  terrasses. 

Dans  la  Somme,  devenue  classique,  d’AuLT  du  Mesnil,  Commont 
et  l’Abbé  Breuil  ont  établi  l’existence  de  quatre  terrasses,  dont  le 
dernier  de  ces  auteurs  a établi  la  stratigraphie  détaillée,  démontrant 
ainsi  la  pluralité  des  faunes  chaudes  et  froides. 

Les  terrasses  de  la  Somme,  étant  classiques,  doivent  servir  de  base 
à l’étude  des  terrasses  des  autres  bassins.  La  première  difficulté  est 
peut-être  une  difficulté  de  classification,  de  nomenclature  courante. 

On  distingue  dans  la  Somme  : une  haute-terrasse,  dite  de  « 45  mè- 
tres » ; une  moyenne-terrasse,  dite  « de  30  mètres  » ; une  basse  terrasse 
supérieure,  dite  « de  10  mètres  » et  une  basse  terrasse  inférieure,  dite 
« de  5 mètres  ».  Ces  appellations  ne  peuvent  être  conservées.  Elles 
sont  une  source  de  confusions  possibles,  de  ce  fait  qu’elles  ne  sont 
pas  toutes  cotées  au-dessus  d’un  même  plan. 

La  terrasse  supérieure,  est  dite  de  45  mètres.  Elle  n’est  pas  à 
45  mètres  au-dessus  de  la  Somme  à l’étiage,  mais  au-dessus  du  fond 
rocheux  du  lit  würmien,  lequel  est  à la  cote  — 15  à Abbeville.  Dans 
le  langage  courant  appliqué  aux  autres  bassins,  c’est  une  terrasse  de 
30  mètres,  constituée  pendant  le  Tyrrhénien. 

La  Moyenne  terrasse,  dite  de  30  mètres,  est  calculée  de  la  même 
manière,  ce  qui  donne  une  terrasse  de  15  mètres. 

Par  contre,  les  basses  terrasses,  de  10  et  de  5 mètres,  sont  effec- 
tivement cotées  au-dessus  de  la  plaine  alluviale  actuelle. 

Dès  lors,  l’écart  apparent  entre  la  terrasse  « dite  de  30  mètres  » à 
Saint-Acheul  et  celle  de  10  mètres,  à Montières,  se  réduit  à 5 mètres, 
ce  qui  explique  les  grandes  similitudes  stratigraphiques  récemment 
observées  par  l’Abbé  Breuil. 

Nous  avons  choisi  cet  exemple,  qui  illustre  l’inconvénient  d’une 
nomenclaturê  anarchique,  même  si  elle  est  consacrée  par  l’usage. 


Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


— 45G  — 


Prolongement  de  la  Ligne  n°  7 
du  Chemin  de  fer  métropolitain  a Ivry-sur-seine 
(Notice  géologique) 

Par  R.  Soyer. 


Une  nouvelle  pénétration  du  Chemin  de  fer  métropolitain  en 
banlieue  est  réalisée  par  le  report  du  terminus  de  la  Ligne  n°  7 de  la 
porte  d’Ivry  à la  mairie  d’Ivry-sur-Seine.  La  construction  de  cet 
élément  du  réseau  interurbain  a été  achevée  en  1940  et  sa  mise  en 
service  date  de  1945. 

Le  prolongement  débute  sous  la  rue  de  Paris,  à Ivry,  entre  les 
rues  Pierre-Curie  et  Pierre-Lescot  ; il  suit  la  rue  de  Paris,  traverse  la 
place  de  la  République  et  emprunte  le  sous-sol  de  la  rue  Robespierre  ; 
sa  longueur  atteint  1.320  m.  La  construction  de  ce  tronçon  de  ligne 
a été  singulièrement  compliquée  par  la  nature  complexe  du  sous-sol 
qui  suscita  de  très  grosses  difficultés  dans  la  section  comprise  entre 
la  place  de  la  République  et  le  nouveau  terminus.  Le  souterrain  est 
creusé  sur  le  flanc  du  plateau  de  Villejuif,  où  il  passe  au  contact  du 
Lutétien  inférieur  et  du  Sparnacien.  Des  éboulis  de  pentes,  épais  et 
hétérogènes,  recouvrent  le  Calcaire  grossier  inférieur.  Le  Lutétien 
supérieur,  en  particulier,  forme  des  éboulis  énormes  dans  la  partie 
de  la  ligne  située  à 300  m.  de  part  et  d’autre  de  la  place  de  la  Répu- 
blique. 

Lutétien.  — Le  souterrain  traverse  les  Marnes  et  Caillasses,  puis 
le  Calcaire  grossier  supérieur,  entre  la  rue  Pierre-Curie  et  la  rue  du 
Bocage.  La  pente  assez  forte  de  l’ouvrage,  inverse  de  celle  des  couches 
lutétiennes,  amène  rapidement  celui-ci  dans  le  Lutétien  inférieur 
fissuré  et  démantelé,  puis  dans  les  éboulis,  où  le  Calcaire  glauconieux 
n’est  plus  qu’à  l’état  de  lambeaux  isolés,  affectés  de  pendages  con- 
traires. Entre  la  place  de  la  République  et  la  montée  de  la  rue  Robes- 
pierre, le  Lutétien  inférieur  est  aminci  et  coupé  par  de  profondes 
poches  d’éboulis  ; sa  base  est  à peu  près  horizontale. 

On  retrouve  le  Lutétien  au  complet  dans  les  300  derniers  mètres 
du  prolongement.  Il  débute  par  un  niveau  calcaro-sableux  peu 
épais  et  discontinu,  à Nummulites  loevigatus  et  dents  de  Lamna, 
surmonté  par  les  bancs  réguliers  du  calcaire  glauconieux  à Cardita 
imbricata,  puis  par  les  couches  à Cerithium  giganteum.  Le  contact 
du  Lutétien  et  du  Sparnacien,  irrégulier,  montre  de  fortes  ondula- 
tions. 

Bulletin  du  Muséum,  2r  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


— 451  — 


Sparnacien.  — Le  Sparnacien  comprend  au  sommet  des  argiles 
grises,  rouges  et  jaunes  (Fausses  Glaises),  recouvrant  des  sables 
gris  purs  à leur  partie  supérieure,  ligniteux  à la  base  (Sables  d’Au- 
teuil).  L’argile  apparaît  au  kil.  0.313,  sous  la  rue  de  Paris,  et  se 
poursuit  sur  le  reste  du  tracé  ; elle  manifeste  de  gros  mouvements 
de  décompression,  notamment  à l’aplomb  de  la  rue  Bernard-Palissy 
et  sous  la  rue  Robespierre,  où  son  sommet  se  relève  de  plus  de 
4 mètres  entre  les  massifs  disjoints  du  Lutétien  inférieur. 

Dans  la  partie  terminale,  un  banc  de  lignite  épais  de  1 m.  couronne 
les  argiles  grises,  qui  renferment  elles-mêmes  des  amas  ligniteux. 

Eboulis.  — Les  éboulis  constituent  3 formations  différentes  : 

1°  les  éboulis  calcaires. 

2°  les  éboulis  marneux. 

3°  les  éboulis  argilo-sableux. 

Ils  ont  acquis  une  imporance  exceptionnelle  par  suite  de  l’éboule- 
ment  continu  d’une  corniche  du  Lutétien  supérieur  consécutif  au 
creusement  de  la  berge  quaternaire  de  la  Seine,  phénomène  impor- 


tant mis  pour  la  première  fois  en  évidence  à Ivry-sur-Seine  L Ses 
effets  s’étendent  au-delà  du  cadre  de  la  ligne  n°  7,  et  des  lambeaux 
de  Lutétien  supérieur  descendu  atteignent  la  terrasse  alluviale,  très 
peu  représentée  sur  le  profil  géologique 1  2. 

L’affouillement  de  la  berge  lutétienne  a atteint  une  profondeur  de 
plusieurs  dizaines  de  mètres  ; il  s’est  opéré  dans  les  calcaires  glauco- 
nieux  tendres  subordonnés  au  Banc  Royal,  provoquant  en  même 
temps  le  soulèvement  des  bancs  amincis  du  Lutétien  inférieur,  la 


1.  R.  Soyer.  La  falaise  éboulée  d’Ivry-sur-Seine.  C.  Tt.  Ac.  des  Sciences,  t.  208, 
30-1-1939,  p.  366. 

2.  R.  Soyer.  Stades  quaternaires  d’érosion  dans  le  Lutétien  et  le  Sparnassien  des 
vallées  de  la  région  parisienne.  Cas  d’Ivry-sur-Seine.  Rev.  Géog.  Physique  et  Géol. 
dynamique,  vol.  12,  fasc.  3,  1939,  p.  385-397  (paru  1944). 


452 


décompression  de  l’Argile  plastique  et  l’effondrement  de  la  corniche. 
Celle-ci  s’est  affaissée  généralement  à 45°  ; le  plus  souvent,  les  bancs 
plongent  à l’Est,  mais  on  observe  parfois  l’inclinaison  inverse.  Un 
énorme  massif  éboulé,  fracturé  et  faillé,  incliné  à 45°  au  Nord,  a dû 
être  traversé  sous  la  rue  de  Paris  entre  les  points  kilométriques 

0.445  et  0.510. 

On  rencontre  généralement  au  contact  des  calcaires  éboulés,  des 
marnes  d’un  blanc  jaunâtre  ou  grisâtre,  parfois  rougeâtre,  grume- 
leuses, à silex  subanguleux,  qui  proviennent  du  remaniement  des 
Marnes  et  Caillasses  et  des  alluvions  de  la  terrasse  supérieure.  Cette 
formation  meuble  s’interpose  entre  les  calcaires  glauconieux  en  place 
et  les  calcaires  éboulés  ; elle  forme  des  poches  importantes  sous 
la  place  de  la  République  ; dans  la  station  « Mairie  d’Ivry  » et  dans 
le  bas  de  la  rue  Robespierre  où  elle  dépasse  8 m.  de  hauteur. 

Les  limons  éboulés  recouvrent  normalement  les  pentes  du  plateau 
de  Villejuif,  à Ivry  et  Vitry-sur-Seine.  Ils  sont  rouges,  argileux, 
avec  silex  anguleux  et  fdets  de  sable  fin.  La  ligne  les  a rencontrés  en 
placages  étalés  sur  le  bord  des  massifs  lutétiens  en  place  des  deux 
extrémités  du  prolongement.  Sous  la  rue  de  Paris,  ils  contiennent 
des  Hélix  (H.  nemoralis  ; H.  arbustorum)  ; leur  pente  est  indiquée 
à cet  endroit  par  un  filet  mince  de  sable  blanc  interstratifié,  incliné  à 
40°  N. -S.  Les  limons  semblent  être  plus  récents  que  les  éboulis 
calcaires  et  marneux  ; ils  recouvrent  la  mince  couche  de  sable  et 
graviers  et  de  limon  jaune  qui  représente  la  limite  de  la  basse 
terrasse  quaternaire. 

Alluvions  anciennes.  — Les  alluvions  de  la  basse  terrasse  sont 
à leur  limite  d’extension  dans  le  souterrain  de  la  Ligne  n°  7 et 
montrent  des  sables  jaunes  fins  quartzeux  reposant  à la  cote  34.00 
sur  les  éboulis  marneux  et  les  calcaires  glauconieux  décapés,  sur- 
montés par  des  limons  jaunâtres  argileux  un  peu  plus  étendus, 
décapés  eux-mêmes  par  des  limons  rouges  sous  la  place  de  la  Répu- 
blique. Cette  extrémité  de  terrasse,  de  2 m.  25  de  hauteur,  atteint 
à peine  200  m.  de  long. 

Les  alluvions  quaternaires  sont  importantes  à l’E.  de  la  ligne  ; 
à 100  m.  à peine  de  l’ouvrage,  elles  atteignent  8 m.  de  puissance 
dans  un  forage  situé  rue  Jeanne-Hachette,  où  leur  base  est  à la 
cote  20.80. 

Remblais.  — - Ils  sont  importants  entre  la  station  et  le  terminus 
où  d’anciennes  carrières  à ciel  ouvert  ont  été  remblayées  à l’em- 
placement de  la  rue  Robespierre. 

Carrières  souterraines.  — Des  galeries  de  carrières  ont  été  recoupées 
par  le  souterrain  et  les  puits  d’accès.  A l’amont  de  la  ligne,  sous  la 
rue  de  Paris,  une  galerie  traversant  normalement  le  souterrain,  et 
creusée  dans  le  Banc  Royal  était  située  entre  les  cotes  42.60  et  45.40. 


453  — 


Au  terminus,  près  du  sentier  de  Saint-Frambourg,  un  puits  a ren- 
contré deux  étages  de  galeries  superposées  et  communiquant  entre 
eux,  dans  les  Bancs  francs  et  le  Banc  vert.  Ils  se  relient  aux  grandes 
exploitations  souterraines  situées  dans  la  zone  du  fort  d’Ivry-sur- 
Seine. 

Une  petite  faille  a été  rencontrée  près  de  la  rue  du  Bocage  ; son 
rejet  atteint  1 m.  20  avec  compartiment  abaissé  au  S.-E. 

Décompression  de  V Argile  sparnacienne.  — La  puissance  de  décom- 
pression de  l’argile  a pu  être  évaluée  à l’occasion  des  travaux  de  la 
Ligne  n°  7. 

Le  Sparnacien  est  essentiellement  argileux  à Ivry  ; seuls  quelques 
bancs  sableux  sont  intercalés  à la  partie  supérieure  de  l’étage,  qui 
atteint  25  m.  dans  les  forages  du  voisinage. 

Au  kil.  1.060,  où  la  décompression  atteint  son  maximum  sous  le 
Lutétien  supérieur  éboulé,  le  toit  de  l’argile  atteint  la  cote  36.30, 
alors  qu’il  se  tient  à -j-  32.00,  de  part  et  d’autre,  sous  le  Lutétien 
inférieur  horizontal.  Le  foisonnement  atteint  4 m.  30,  soit  un  taux 
d’expansion  de  17,2  %. 

Dans  un  puits  foncé  dans  la  rue  de  Paris,  au  droit  du  Pt  kil.  0.546, 
où  le  Lutétien  inférieur  a été  soulevé  à 45°  par  les  mouvemènts 
verticaux  de  l’argile,  le  sommet  de  cette  dernière  s’élève  à la  cote 
37.60,  alors  qu’il  n’est  qu’à  32.30  sous  les  massifs  en  place  jusqu’au 
kil.  0.540.  La  dénivellation  atteint  5 m.  30  et  le  coefficient  d’expan- 
sion 21,2  %. 

Eaux  souterraines.  — Les  eaux  souterraines  rencontrées  au  cours 
des  travaux  ont  été  peu  importantes  ; la  nappe  qui  circule  sur 
l’argile  s’écoule  rapidement  en  direction  de  la  terrasse  quaternaire, 
en  raison  des  nombreux  drainages  réalisés  par  les  poches  et  les  massifs 
d’éboulis. 


Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


— 454  — 


Sur  quelques  points  intéressants  dans  la  Vallée 

DE  LA  VlOSNE  1 
Par  L.  Fetjgueur. 


1°  On  voit  les  sables  Auversiens  à Us,  dans  le  bois  du  Cornouiller 
où  ils  forment  un  îlot  de  sables  jaunâtres,  quartzeux,  un  peu  argileux, 
avec  grès  très  durs,  parfois  mamelonnés,  rougeâtres  2.  Cet  îlot 
prolonge  les  sables  signalés  sur  la  feuille  de  Paris  vers  la  route  d’Us- 
Le  Perchay.  Le  limon  (loess  remanié)  dans  lequel  on  retrouve  les 
blocs  de  grès  (couche  D)  2,  sépare  ces  deux  lambeaux.  Au  lieu  dit 
Le  Maroc,  les  alluvions  signalées  dans  la  vallée,  pénètrent  jusqu’au 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


455  — 


Bois  de  la  Brosse.  Une  source  sortant  du  Lutétien  inférieur  (Zone  II) 
alimente  un  ruisseau  qui,  après  être  passé  sous  la  G.  C.  28  se  jette 
dans  la  Yiosne. 

2°  A Montgeroult,  le  Bartonien  (Sables  d’Auvers)  existe  à droite 
et  à gauche  de  la  route  Montgeroult-Cormeille  en  Yexin.  On  voit 
ces  sables  au  bois  de  la  Futaie  et  dans  les  jardins  adjacents  ; ils  pro- 
longent vers  le  sud  les  sables  arrêtés  sur  la  feuille  de  Paris  vers  le 
Bois  Pagnon.  La  base  des  sables  semble  suivre  la  courbe  de  niveau 
de  80  m. 

3°  A Puiseux  des  coupes  fraîches  m’ont  montré  le  loess  bien  en 
place  sur  les  cailloutis  de  plateau  et  j’ai  relevé  la  coupe  suivante 
à la  briqueterie  3. 

(1)  A1  sables  fins  quartzeux 

A2  grès  dur  siliceux  en  banc 

A3  sable  fin  quartzeux 

A4  grès  concrétionnés  en  rognons  branchus 

A5  sables  argileux  verdâtres 

B,  banc  de  cailloutis  roulés,  grossiers,  à meulières  pétries  de  Chara 
medicaginula  et  de  Lymnées. 

C,  Loess  poreux  jaunâtre,  extrait  pour  la  brique 

A,  représente  certainement  les  sables  de  Cresnes.  A5,  les  sables  de 
Marines,  B,  les  cailloutis  des  plateaux  (altitude  110)  P,  et  C le 
limon  des  plateaux. 

En  résumé,  bien  que  sommaire,  cette  note  indique  quelques 
modifications  à apporter  à la  feuille  de  Paris  et  signale  en  outre  les 
graviers  des  plateaux  à Puiseux,  ce  qui  est  un  fait  entièrement 
nouveau  pour  cette  feuille. 

1.  Carte  géologique  de  la  France  au  1 /80.000e,  feuille  de  Paris  48,  N.  W. 

2.  L.  Feugueur.  Etude  préliminaire  sur  le  Bartonien  de  la  Vallée  de  la  Viosne.  C.  R. 
Somm.  S.  G.  F.,  n°  13,  p.  94.  Paris,  1941. 

3.  Note  préliminaire  sur  les  dépôts  quaternaires  dans  le  Vcxin  français.  C.  R.  Somm. 
S.  Géol.  Fr.,  n°  12,  p.  150,  1943. 


Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


— 456 


Une  Coupe  géologique  schématique  de  Mayoumba 
a N’dendé  (Gabon) 

Par  G.  Korablef. 


Cette  région  peu  fréquentée  a déjà  été  reconnue  par  R.  Furon, 
B.  Brajnikov,  V.  Perebaskine  et  V.  Babet. 

Les  observations  qui  ont  permis  d’établir  cette  coupe  ont  été 
faites  en  marge  d’une  tournée  de  prospection  dans  cette  région  et 
ont  pour  but  d’aider  à démêler  la  géologie  assez  complexe  de  cette 
partie  du  Mayombe.  La  coupe  qui  en  résulte  ne  doit  être  considérée 
que  comme  un  schéma  général,  ne  prétendant  aucunement  à une 
exactitude  rigoureuse. 

La  route  a été  relevée  à la  chaîne  et  à la  boussole,  par  un  topo- 
graphe indigène,  les  altitudes  ont  été  notées  au  cours  d’un  passage 
en  camion  à l’aide  d’un  baromètre  altimétrique  sans  qu’il  ait  été 
possible  de  tenir  compte  des  variations  quotidiennes  au  niveau  de 
la  mer  avec  précision. 

Les  contacts  ne  sont  pas  toujours  situés  avec  l’exactitude  voulue, 
les  affleurements  francs  n’étant  pas  suffisamment  nombreux  pour 
le  faire.  Les  puits  de  prospection  ont  souvent  été  d’une  aide 
précieuse. 

La  succession  des  roches  rencontrées  en  partant  de  Mayoumba 
est  la  suivante  : 

Dans  les  îles  de  la  Lagune  et  pendant  5 à 6 kms,  sur  la  route,  on 
observe  d’importants  massifs  de  roches  vertes  allant  des  granodio- 
rites  aux  gabbros  avec  des  amphibolites  et  des  minettes. 

Ensuite,  pendant  une  dizaine  de  kilomètres,  on  trouve  des  grès 
conglomératiques  clairs  et  plutôt  tendres.  Ces  grès  diffèrent  totale- 
ment des  grès  verts  qu’on  rencontre  plus  loin. 

L’élément  constitutif  des  conglomérats,  assez  fréquents  dans  les 
grès,  est  une  série  de  fragments  bien  roulés  de  quartz  et  de  quartzite 
noyés  dans  un  ciment  gréseux.  La  grosseur  des  cailloux  roulés  est 
de  l’ordre  de  5 à 10  centimètres  de  diamètre. 

Dans  les  concentrés  provenant  du  traitement  des  graviers,  on 
trouve  en  dehors  du  quartz,  de  la  tourmaline  noire,  du  grenat,  du 
rutile,  du  disthène,  de  l’oligiste,  quelquefois  du  chrysobéryl  et  un  peu 
d’or. 

Cette  formation  semble,  somme  toute,  se  rapprocher  beaucoup 
du  Lubilash  tel  qu’on  le  rencontre  en  Oubanghi.  Il  serait  évidem- 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


R.  Moukalaba. 


Lcxgune  de 
Mayoumba 


Cn 


Coupe  schématique  suivant  la  route  Mayoumba-N’Dendé. 

1 : Roches  vertes.  • — 2 : Grès  et  conglomérat  clair.  — 3 : Schistes  métamorphiques  et  quartzites  redressés.  — 4 : Gneiss  et  gn.  amphibolique 
avec  intrusion  des  grano-  diorites.  — 5 : Roches  métamorphiques  et  cristalloph.  non  différenciées.  - — 6 : Schisto-Calcaire.  — 7 : Grès 
et  conglomérat  vert  légèrement  métamorphisés  avec  des  grés  rouges  non  métamorphiques  au  sommet.  L’ensemble  de  cette  formation 
est  recouvert  par  du  Schisto-gréseux  subhorizontal.  — C.  : Contacts  normaux.  — Ct  : Contacts  anormaux. 

Echelle  des  longueurs  : 1 /1.000.000e.  - — Echelle  des  hauteurs  : 1 /10.000e. 


— 458  — 


ment  hasardeux  d’assimiler  ces  deux  formations  ; toutefois,  cette 
ressemblance  est  à noter. 

A la  formation  gréseuse,  succèdent  des  schistes  métamorphiques 
fortement  redressés  (pendage  70°),  ce  sont  des  amphiboloschistes, 
des  séricitoschistes,  des  schistes  rouges  à graphite,  des  schistes 
quartzeux  et  des  quartzites,  avec  un  passage  progressif  aux  gneiss 
amphiboliques. 

La  série  des  gneiss  comprend,  en  dehors  des  gneiss  amphiboliques 
déjà  cités  et  très  répandus,  des  gneiss  gris  souvent  plus  ou  moins 
rubannés.  On  rencontre  au  milieu  des  gneiss  quelques  pointements 
granodioritiques. 

Une  autre  formation  de  schistes  métamorphiques  fait  suite  aux 
roches  cristallophylliennes  et  on  a l’impression  que  le  tout  forme 
un  seul  ensemble  métamorphique. 

On  atteint  ensuite  la  plaine  de  la  Nyanga  constituée  par  des 
formations  calcaires  et  schistocalcaires. 

En  sortant  de  la  plaine,  on  trouve  à nouveau  un  affleurement  de 
schistes  métamorphiques  (?)  rapidement  recouverts  par  une  série  gré- 
seuse. Il  s’agit  cette  fois  de  grès  verts  avec  des  conglomérats  de  base, 
les  deux  légèrement  métamorphisés  avec  au  sommet  de  la  série  des 
grès  rouges  sans  aucune  trace  apparente  de  métamorphisme. 

Etant  donné  l’absence  des  affleurements  nets,  il  est  difficile  d’éta- 
blir l’allure  exacte  de  cette  formation,  mais  plusieurs  observations 
permettent  de  supposer  qu’elle  a un  pendage  de  l’ordre  de  20  à 30°. 
Les  conglomérats  qui  semblent  être  à la  hase  de  cette  série  (et  il  ne 
faut  pas  exclure  la  possibilité  d’un  conglomérat  intercalaire)  sont 
généralement  de  la  même  couleur  vert  pâle  que  les  grès. 

La  grosseur  des  éléments  ne  dépasse  généralement  pas  5 cm.  de 
diamètre,  ce  sont  des  fragments  roulés  de  granité,  de  gneiss,  de 
silice,  de  jaspe,  plus  rarement  de  quartzite  et  quelquefois  de  grès 
(conglomérat  intercalaire  ?). 

Les  concentrés  qu’on  obtient  lors  de  la  prospection  sont  surtout 
constitués  par  des  fragments  roulés  de  quartz  et  de  jaspe  avec 
d’assez  nombreux  cristaux  de  quartz  et  très  peu  d’éléments  lourds. 
Cette  série  est  recouverte  en  discordance  par  une  formation  schis- 
teuse (schistes  gréseux,  schistes  argileux  rouges  ou  verts)  non 
métamorphisée,  subhorizontale. 

Sa  puissance  est  faible  et  par  endroits,  elle  ne  subsiste  qu’en 
lambeaux  sur  les  grès  verts,  tandis  qu’il  est  infiniment  probable 
qu’à  l’origine  elle  recouvrait  tout  l’ensemble  des  grès.  On  la  retrouve 
au  bas  de  la  falaise  qui  borde  la  plaine  de  la  N’Gounié  où  sa  puis- 
sance est  infime  car  des  puits  de  prospection  de  5 mètres  de  pro- 
fondeur l’ayant  traversée  ont  rencontré  des  gneiss  et  des  schistes 
métamorphiques  qui  à leur  tour  sont  rapidement  recouverts  par  du 


— 459  — 

Schistocalcaire  du  synclinal  de  la  N.’Gounxé  sans  intermédiaire 
d’aucune  formation  conglomératique. 

Si  l’on  étudie  cette  coupe  en  tenant  compte  de  l’échelle  établie 
pour  les  régions  voisines,  on  constate  plusieurs  anomalies.  En  pre- 
mier lieu,  on  remarque  le  contact  anormal  des  schistes  métamor- 
phiques avec  les  calcaires  des  deux  côtés  de  la  plaine  de  la  Nyanga. 
Il  faut  également  noter  l’absence  du  conglomérat  de  base  du  schisto- 
calcaire qu’on  devrait  normalement  trouver  au  voisinage  de  ces 
contacts. 

Ensuite  vient  la  question  de  l’important  affleurement  des  grès 
verts.  Ces  grès  sont  légèrement  métamorphisés  sans  qu’on  remarque, 
même  en  lames  minces,  des  traces  de  dynamométamorphisme.  La 
postition  stratigraphique  de  cette  formation,  totalement  différente 
de  tout  ce  qui  a été  décrit  jusqu’à  présent,  est  très  malaisée  à établir. 

La  « falaise  » de  Nyali  bordant  la  plaine  de  la  N’Gounié  semble 
bien  correspondre  à une  fracture  et  les  deux  contacts  du  schisto- 
gréseux  et  du  schisto-calcaire  avec  les  roches  cristallophylliennes  et 
métamorphiques  sans  aucune  trace  de  conglomérat  sont  probable 
ment  aussi  anormaux. 


Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 


— 460  — 


Les  Fructosanes  et  l’Hybridation  chez  les  Graminées 
Par  H.  Belval  et  Marie-Louise  du  Mérac. 


Au  point  de  vue  des  réserves  glucidiques  on  divise  les  Graminées 
en  deux  groupes  : les  Graminées  lévulifères  et  les  Graminées  saccha- 
rifères,  selon  qu’elles  renferment  ou  non  des  fructosanes.  Ces  subs- 
tances, dont  le  type  est  l’inuline  des  Composées,  sont  particulière- 
ment abondantes  chez  les  Monocotylédones,  et  plus  spécialement 
chez  les  Graminées  où  on  les  rencontre,  seules  ou  associées  à l’amidon, 
dans  les  rhizomes,  dans  les  tiges  et  même  dans  les  grains. 

Graminine,  phléine,  triticine,  lévosine,  élymosine  comptent  parmi 
les  mieux  étudiées  avec  la  fructosane  des  Bromes. 

Toutes  ces  substances  sont  des  polymères  d’anhydride  du  lévulose  ; 
elles  répondent  à là  formule  générale  (C6H1005)n.  Mais  suivant  la 
façon  dont  les  molécules  simples  s’enchaînent  les  unes  aux  autres 
pour  former  la  molécule  complexe  on  a des  corps  plus  ou  moins 
hygroscopiques,  précipitables  ou  non  par  la  baryte,  plus  ou  moins 
solubles  dans  l’alcool,  certains  facilement  hydrolysables  par  les 
macérations  de  levure,  d’autres  difficilement,  d’autres  enfin  pas  du 
tout  ; sous  l’action  des  acides  dilués,  ils  donnent  des  produits  d’hy- 
drolyse ne  contenant  guère  que  du  lévulose  ou  renfermant  un  pour- 
centage de  glucose  qui  peut  atteindre  jusqu’à  10  % ; enfin  leurs 
pouvoirs  rotatoires  sont  compris  entre  — 36°  et  — 49°. 

Compte  tenu  des  cas  de  convergence  inévitables,  de  telles  subs- 
tances, qui  constituent  dans  les  plantes  la  masse  la  plus  importante 
de  la  matière  organique,  puisqu’on  en  trouve  de  12  à 15  %,  sont  bien 
souvent  révélatrices  d’affinités  réelles.  Leur  absence  justifie  cer- 
taines séparations,  leur  présence,  par  contre,  autorise  divers  rap- 
prochements ; il  arrive  même  qu’elles  permettent,  à elles  seules, 
de  trancher  des  points  litigieux..  Jadis  les  Brachy podium  étaient 
distribués  parmi  les  genres  Bromus,  Festuca,  Agropyrum  ; les 
auteurs  modernes  les  ont  séparés  et  à juste  titre,  car,  outre  tous  les 
motifs  qui  ont  conduit  à cette  décision,  il  en  est  un  qu’on  ne  saurait 
sous-estimer  : les  Brachypodium  sont  saccharifères,  les  trois  autres 
genres  sont  lévulifères.  L’orge  bulbeuse  renferme  la  même  fructo- 
sane que  les  Elymus  ; on  en  peut  conclure  que  les  deux  genres  Hor- 
deum  et  Elymus,  sont  assez  étroitement  apparentés  ; on  comprend 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


- 461  — 


dès  lors  les  hésitations  des  systématieiens  au  sujet  de  nos  Elymus 
indigènes  dont  souvent  deux  sur  trois  sont  considérés  comme  des 
Orges  1.  Récemment,  enfin,  Festuca  gigantea  Vill.  s’est  vue  défini- 
tivement placée  dans  le  genre  Festuca  ; classée  tantôt  parmi  les 
Fétuques  à cause  de  ses  stigmates  terminaux,  tantôt  parmi  les 
Bromes,  sous  le  nom  de  B.  giganteus  L.,  au  voisinage  de  B.  asper 
et  de  B.  erectus,  dans  la  section  Festucaria,  à cause  de  la  position  de 
l’arête  fixée  un  peu  en  arrière  du  sommet  de  la  glumelle,  présentant 
en  un  mot  des  caractères  propres  à l’un  et  l’autre  genre,  il  était 
impossible  de  la  situer  à l’aide  des  seules  données  morphologiques  ; 
mais  Fétuques  et  Bromes  ont  un  chimisme  très  différent  : les  pre- 
mières élaborent  de  la  phléine,  les  seconds  renferment  une  tout  autre 
fructosane  et  aucune  confusion  n’est  possible  entre  ces  deux  subs- 
tances ; or,  Festuca  gigantea  renferme  de  la  phléine  ; elle  doit,  de  ce 
chef,  prendre  rang  parmi  les  Fétuques  2. 

S’il  en  est  ainsi,  le  chimisme  glucidique  des  géniteurs  dans  les 
croisements  ne  saurait  être  sans  influence  sur  le  succès  de  l’hybri- 
dation et,  à cet  égard,  l’examen  des  croisements  connus  dans  la 
famille  des  Graminées  est  des  plus  instructif.  Bien  entendu,  il  ne 
saurait  être  question  d’étudier  les  croisements  interspécifiques  ; les 
genres  étant  en  général  assez  homogènes,  ces  croisements  abondent  ; 
leur  nombre  prouve  le  peu  d’intérêt  qu’ils  présentent  en  ce  qui  nous 
occupe.  Il  n’en  va  pas  de  même  des  croisements  intergénériques, 
car,  il  y a parfois  d’un  genre  à l’autre,  même  lorqu’ils  paraissent 
voisins,  de  profondes  différences  glucidiques.  Beaucoup  moins 
nombreux  que  les  précédents,  ces  croisements  ne  sont  pourtant  pas 
rares  ; on  en  jugera  par  la  liste  suivante,  qui  est  bien  près  d’être 
complète,  dressée  d’après  Y Index  Kewensis  jusqu’à  l’année  1935  et 
d’après  les  données  du  Bulletin  Analytique  pour  les  années  ulté- 
rieures. 


Euchloena  X Zea 
Euchloena  X Tripsacum 
Zea  X Tripsacum 
Saccharum  X Zea 
Saccharum  X Sorghum 
Saccharum  X Erianthus 

Agrostis  X Polypogon  ( X Agropogon) 

Agrostis  X Calamagrostis 

Ammophila  X Calamagrostis  ( X Ammocalamagrostis ) 
Lévulifères  / Danthonia  X Sieglingia 
J Festuca  X Lolium 

I Agropyrum  X Hordeum  ( X Agropyrohordeum) 

[ Agropyrum  X Elymus  ( X Agroelymus) 


Saceharifères 


Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


30 


— 462 


j Haynaldia  X Secale 
Haynaldia  X Triticum 
Haynaldia  X Aegilops 
Secale  X Agropyrum 
Triticum  X Agropyrum 
Aegilops  X Agropyrum 
Triticum  X Secale 

Aegilops  X Triticum  ( X Aegilotricum) 

Hordeum  X Secale 
Elymus  X Triticum 

L’influence  du  chimisme  apparaît  de  suite,  car  si  les  croisements 
sont  largement  possibles  au  sein  d’un  même  groupe  de  Graminées, 
il  n’y  a pas  d’exemple  d’hybridation  entre  plantes  saccharifères  et 
plantes  lévulifères. 

Bien  plus,  dans  le  groupe  lévulifère  lui-même,  la  nature  des  fruc- 
tosanes  n’est  nullement  indifférente.  On  aurait  même  pu  penser, 
à la  suite  des  travaux  de  C Arles  sur  les  Iris  3 que  l’identité  des 
glucides  fût  de  règle  chez  les  parents  pour  assurer  le  succès  des 
croisements  ; en  réalité,  il  n’en  est  rien  : le  cas  des  Iris  est  un  cas 
particulier  où  les  possibilités  d’hybridation  sont  très  restreintes  et 
très  strictement  limitées.  Divisés  en  trois  groupes,  d’après  la  nature 
des  glucides  de  réserve,  les  Iris,  en  effet,  ne  se  croisent  pas  d’un 
groupe  à l’autre,  quels  que  proches  que  soient  les  parents  dans  la 
classification,  y eût-il  même  identité  du  stock  chromosomique  ; par 
contre,  à l’intérieur  d’un  même  groupe,  on  obtient  facilement  des 
hybrides  entre  plantes  parfois  éloignées  par  les  systématiciens  et 
dont  au  surplus  les  chromosomes  peuvent  ne  présenter  aucune 
homologie.  Rien  de  tel  chez  les  Graminées.  Divers  Agropyrum, 
plantes  à triticine,  se  croisent  bien  avec  des  Elymus,  plantes  à 
élymosine,  fructosane  qui  se  distingue  de  la  triticine,  par  son  pouvoir 
rotatoire,  la  présence  de  5 % de  glucose  dans  la  molécule,  sa  trans- 
formation totale  en  sucres  réducteurs  sous  l’action  de  la  sucrase. 
Il  est  bien  probable  que  des  différences  analogues  existent  entre  la 
triticine  et  les  fructosanes  des  tiges  de  Triticum,  Secale,  Aegilops, 
dont  on  ne  sait  rien.  Sans  doute  connaît-on  dans  ces  trois  cas  la 
lévosine  des  grains,  mais  elle  compte  pour  bien  peu  dans  le  total  des 
glucides,  surtout  à maturité  ; au  surplus,  on  ne  saurait  comparer 
une  minime  production  des  grains  avec  l’abondante  réserve  gluci- 
dique des  rhizomes  du  Chiendent.  Quand  on  connaîtra  la  fructosane 
des  tiges  de  Blé,  de  Seigle  et  d’ Aegilops,  peut-être  sera-t-on  moins 
étonné  de  voir  ces  plantes  se  croiser  avec  les  Chiendents. 

Il  y a pourtant  une  limite  à la  possibilité  d’hybridation.  C’est  ainsi 
que  Festuca  gigantea,  en  dépit  d’essais  multipliés,  dont  le  but  était 
précisément  de  rechercher  les  affinités  de  cette  plante  soit  avec  les 
Bromes  soit  avec  les  Fétuques,  n’a  jamais  pu  être  croisée  avec 


Lévulifères 


— 463  — 


aucun  des  Bromes  de  la  section  Festucaria  considérés  comme  les 
plus  voisins  ; alors  qu’il  donne  si  facilement  des  hybrides  avec 
diverses  Fétuques.  Ces  échecs  ne  sont  pas  le  fait  du  hasard  ; il  les 
faut  certainement  imputer,  pour  une  grande  part,  au  chimisme  des 
parents  : entre  la  phléine  des  Fétuques  et  la  fructosane  des  Bromes 
existe  sans  doute  une  différence  trop  grande,  différence  que  révèle 
d’ailleurs  le  seul  aspect  extérieur  des  glucides. 

En  ne  tenant  compte  que  de  ces  données,  on  en  viendrait  volon- 
tiers à considérer  deux  types  de  fructosanes  chez  les  Graminées  : 
le  type  « graminine  » et  le  type  « triticine  ».  Le  premier,  composé  pour 
le  moment  de  la  graminine  et  de  la  phléine,  est  très  homogène  : les 
deux  substances,  pulvérulentes  et  peu  hygroscopiques,  sont  formées 
de  lévulose  seulement,  elles  sont  tributaires  de  la  sucrase  et  se  pré- 
sentent comme  de  l’amidon  très  fin.  Le  second  est  beaucoup  moins 
homogène  : entré  la  triticine  qui  ne  tombe  pas  sous  le  coup  de  la 
sucrase,  qui  ne  contient  pas  de  glucose  et  la  lévosine  hydrolysable  en 
totalité  et  renfermant  10  % de  glucose,  s’intercalent  diverses  fruc- 
tosanes dont  les  propriétés  sont  intermédiaires,  la  fructosane  des 
Bromes,  par  exemple,  avec  7 % de  glucose,  celle  des  Elymus  avec 
seulement  5 % ; mais  toutes  se  reconnaissent  sans  peine  à leur  grande 
hygroscopicité,  à la  façon  dont  l’alcool  les  précipite  en  masse  pâteuse 
difficile  à dessécher. 

Or,  entre  plantes  dont  les  fructosanes  sont  du  même  type,  l’hybri- 
dation paraît  toujours  possible  : Festuca  et  Lolium  qui  se  croisent 
bien,  renferment  de  la  phléine  ; il  en  est  de  même  des  genres  Agrostis, 
Calamagrostis,  Ammophila.  Partout  ailleurs  les  glucides,  bien  que 
non  identiques,  sont  du  type  triticine.  On  ne  connaît,  par  contre, 
aucun  exemple  de  croisement  entre  plantes  dont  les  fructosanes  sont 
de  types  différents  et  à cet  égard  l’échec  des  tentatives  pour  croiser 
Festuca  et  Bromus  est  dès  plus  suggestif. 

En  somme  ce  qui  importe  pour  le  succès  d’une  hybridation,  c’est 
le  maintien  d’un  certain  équilibre  interne.  Point  n’est  besoin  pour 
cela  que  les  deux  parents  aient  exactement  le  même  chimisme,  qu’ils 
élaborent  identiquement  les  mêmes  substances.  Il  suffit  que  ces 
chimismes  soient  assez  voisins  pour  coexister,  se  fondre  ensemble 
pour  ainsi  dire,  en  tout  cas  pour  ne  pas  s’exclure.  C’est  vraisem- 
blablement ce  qui  a lieu  quand  les  parents  élaborent  des  fructosanes 
du  même  type,  et  il  est  à croire  qu’entre  celles-ci  n’existe  aucune 
incompatibilité,  puisqu’on  voit  dans  le  croisement  Elymus  riparius 
X Agropyrum  caninum  le  chimisme  de  Y Agropyrum  s’imposer  de 
façon  absolue,  se  substituer  à celui  de  Y Elymus,  au  point  que  l’hy- 
bride ne  produit  que  de  la  triticine.  Peut-être  n’en  va-t-il  pas  tou- 
jours ainsi,  c’est  pourquoi  il  serait  si  instructif  de  connaître  le  contenu 
glucidique  des  parents  et  de  la  Fj^  dans  le  croisement  Triticum  X 
Agropyrum. 


BIBLIOGRAPHIE 


1.  H.  Colin  et  H.  Belval,  Affinités  chimiques  et  classification  chez  les 

Hordées.  C.  R.  Ac.  Sc.,  1937,  201,  191. 

H.  Belval,  Le  fructoside  des  Elymus.  Rev.  Gén.  Bot.,  1938,  50,  16. 

2.  H.  Belval  et  A.  de  Cugnac.  Sur  le  glucide  lévogyre  des  Bromes.  C.  R. 

Ac.  Sc.,  1940,  211,  568. 

3.  J.  Carles.  Les  possibilités  d’hybridation.  Rev.  Gén.  Sc.,  1938,  49,  268. 

4.  A.  de  Cugnac  et  H.  Belval.  Nature  du  glucide  d’un  hybride  obtenu 

entre  deux  genres  de  Graminées  différant  par  leurs  réserves  gluci- 
diques. C.  R.  Ac.  Sc.,  1939,  208,  377. 

Laboratoire  de  Culture  du  Muséum  et  Laboratoire  de  botanique 
de  l’Institut  catholique  de  Paris. 


— 465  — 


■L’Acide  cyanhydrique  dans  les  Hybrides  du  Poirier 
avec  le  Cognassier 

Par  G.  Dillemann. 


La  répartition  des  espèces  à acide  cyanhydrique  est  très  irrégu- 
lière dans  les  genres  ou  les  familles  : une  espèce  cyanhydrique  peut 
ainsi  former  des  hybrides  avec  une  espèce  voisine  non  cyanhydrique. 

Il  est  intéressant  de  rechercher  si  le  principe  cyanhydrique  de 
l’un  des  parents  se  retrouve  dans  l’hybride. 

Dans  le  cas  de  l’hybridation  spontanée  de  la  Linaire  striée,  cyan- 
hydrique, avec  la  Linaire  vulgaire,  non  cyanhydrique,  j’ai  pu 
montrer 1 que  l’hybride  était  lui-même  une  plante  cyanhydrique. 

Le  Cognassier,  dont  les  feuilles  contiennent  de  l’amygdonitrile- 
glucoside  isolé  et  caractérisé  par  Y.  Plouvier  2,  a pu  être  hybridé 
sexuellement  par  Veitch  3 avec  le  Poirier,  qui  n’est  pas  une  plante 
cyanhydrique.  En  dehors  de  cet  hybride  sexuel,  connu  sous  le  nom 
de  X Pyronia,  il  a été  observé  un  certain  nombre  de  types  d’ « hy- 
brides de  greffe  » ou  -j-  Pyro-Cydonia. 

Les  Jardins  du  Muséum  possèdent  une  collection  complète  de  ces 
divers  types  d’hybrides  qui  ont  été  décrits  à diverses  reprises  par 
A.  Guillaumin  4. 

La  recherche  de  l’acide  cyanhydrique  dans  plusieurs  de  ces 
hybrides  a déjà  été  effectuée  par  divers  auteurs  : 

V.  Plouvier  5 a signalé  l’absence  d’acide  cyanhydrique  dans 
X Pyronia  Veitchii  var.  luxembur giana,  mais  sans  rien  indiquer  des 
conditions  de  la  recherche. 

M.  Cormier  6 a montré  que  les  feuilles  du  -(-  Pyro-Cydonia 
Winhleri  étaient  susceptibles  de  libérer  sept  fois  plus  d’acide 
cyanhydrique  que  le  même  poids  de  feuilles  de  Cognassier,  récol- 
tées en  même  temps,  sans  préciser  la  date  de  ses  essais. 

V.  Plouvier  7 a confirmé  la  richesse  des  feuilles  de  cet  hybride 


1.  G.  Diilemann.  Th.  Docl.  Pharmacie,  Paris,  1946,  p.  63. 

2.  Y.  Plouvier.  Th.  Doct.  ès  Sc.,  Paris,  1941,  p.  124. 

3.  L.  ïrabut.  Journ.  of  Heredity,  1916,  7,  416. 

4.  A.  Guillaumin.  Bull.  Soc.  Dendrologique  Fr.,  1925,  62.  Bull.  Muséum,  n.  s.,  1944, 
16,  490  et  1945, 17,  251.  Revue  horticole,  1945,  29,  165. 

5.  V.  Plouvier,  loc.  cil.,  p.  136. 

' 6.  M.  Cormier,  C.  R.  Acad,  des  Sc.,  1935,  200,  2031. 

7.  V.  Plouvier,  loc.  cit.,  p.  134. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  5,  1946. 


en  principe  cyanogénétique.  Comme  pour  Cormier,  il  s’agissait  d’un 
arbuste  n’ayant  pas  encore  fleuri. 

Par  contre,  il  n’a  pas  trouvé  d’acide  cyanhydrique  en  juin  dans 
les  rameaux  et  les  feuilles  de  -j-  PyroyCydonia  Danielii  x. 

Il  m’a  semblé  intéressant  d’effectuer  une  nouvelle  recherche 
comparative  de  l’acide  cyanhydrique  dans  les  feuilles  de  ces  divers 
hybrides  en  utilisant  la  réaction  au  Bleu  de  Prusse  suivant  une 
technique  que  j’ai  précisée  d’autre  part 1  2 et  qui  permet  de  caracté- 
riser avec  certitude  une  quantité  d’acide  cyanhydrique  de  l’ordre  de 

0,03  mg. 

Les  feuilles  récoltées  3 ont  été  broyées  à l’état  frais  par  passage 
au  « hachoir  universel  »,  puis  mises  à macérer  pendant  vingt-quatre 
heures  dans  environ  cinq  fois  leur  poids  d’eau  distillée  ; le  liquide 
a été  alors  soumis  à la  distillation  et  la  recherche  de  l’acide  cyan- 
hydrique a été  effectuée  sur  les  dix  premiers  centimètres-cubes  du 
distillât  recueilli. 

Dans  les  cas  où  la  réaction  n’a  pas  été  directement  positive,  le 
contenu  du  ballon  a été  refroidi  et  0,2  g.  d’émulsine  ajoutée  au 
mélange  ; après  une  nouvelle  macération  de  vingt-quatre  heures,  il 
a été  procédé  à la  distillation  et  à la  recherche  de  l’acide  cyanhy- 
drique sur  les  dix  premiers  centimètres-cubes  du  distillât. 

Résultats. 

+ Pyro-Cydonia  Danielii  Winkler,  exemplaire  n’ayant  pas  fleuri,  23  g. 

de  feuilles  récoltées  le  17-7-1946  vers  15  h.  Pas  d’HCN. 

+ Pyro-Cydonia  Claracii  L.  Daniel,  en  cours  de  fructification,  73  g. 

de  feuilles  récoltées  le  17-7  vers  15  h.  Pas  d’HCN. 

+ Pyro-Cydonia  Winkleri  h.  Daniel,  en  cours  de  fructification,  43  g* 
de  feuiles  récoltées  le  17-7  vers  15  h. 

Présence  d’acide  cyanhydrique  : la  coloration  obtenue  corres- 
pond au  maximum  à 10  mg.  de  CNH  pour  1.000  g.  de  feuilles  fraîches. 
+ Pyro-Cydonia  Winkleri,  type  stérile.  27  g.  de  feuilles  récoltées  le  17-7 
vers  15  h. 

Présence  d’acide  cyanhydrique.  La  coloration  obtenue  a été  beau- 
coup plus  intense  qu’avec  les  43  g.  du  même  hybride  en  fruits. 

X Pyronia  Veitchii  var.  luxembur giana  A.  Guillaumin,  en  fruits.  72  g. 

de  feuilles  récoltées  le  18-7  vers  15  h.  Pas  de  CNH. 

Cydonia  vulgaris  Pers.,  en  fruits.  90  g.  de  feuilles  récoltées  le  1-7  vers  8 h. 
Présence  d’acide  cyanhydrique  (coloration  nette). 


1.  V.  Plouvier.  lop.  cit.,  p.  135. 

2.  G.  Dillemann,  loc.  cit.,  p.  53. 

3.  Je  remercie  M.  le  Professeur  A.  Guillaumin  qui  m’a  très  obligeamment  procuré 
des  feuilles  des  divers  + Pyro-Cydonia  de  la  collection  du  Muséum  et  M.  Cuny,  Conser- 
vateur des  Jardins  du  Luxembourg,  qui  m’a  aimablement  autorisé  à prélever  des 
feuilles  de  X Pyronia  Veitchii  var.  luxemburgiana  dans  ses  jardins. 


Ainsi  : 

1.  Comme  l’a  indiqué  V.  Plouvier,  le  X Pyronia  V eitchii  ne 
possède  pas  dans  ses  feuilles  de  principe  cyanhydrique  décelable 
par  la  méthode  employée,  tout  au  moins  sous  sa  variété  luxembur- 
giana.  La  recherche  resterait  à faire  sur  la  variété  John  Seden,  dont 
les  fruits  sont  plus  voisins  du  Coing.  Il  est  à remarquer  que  le  sens 
du  croisement  ayant  conduit  à l’obtention  de  ces  hybrides  n’a  pas 
été  indiqué. 

2.  Parmi  les  « hybrides  de  greffe  »,  le  -j-  Pyro-Cydonia  Danielii, 
déjà  étudié  par  V.  Plouvier,  et  le  -j-  Pyro-Cydonia  Claracii,  qui  ne 
semble  pas  avoir  été  déjà  examiné  sous  ce  rapport,  ont  également 
des  feuilles  sans  ce  principe  cyanogénétique. 

3.  Par  contre,  le  -j-  Pyro-Cydonia  Winkleri , considéré  par  Daniel 
comme  possédant  des  caractères  renforcés  du  Cognassier,  est,  comme 
ce  parent,  une  plante  cyanhydrique. 

Cependant,  je  n’ai  constaté  une  haute  teneur  en  acide  cyanhy- 
drique que  dans  la  forme  stérile,  étudiée  auparavant  par  M.  Cor- 
mier et  par  V.  Plouvier  ; la  forme  fertile  qui  n’avait  pas  été  encore 
étudiée  est  beaucoup  moins  riche  en  acide  cyanhydrique. 

La  floraison  et  la  fructification  semblent  ainsi  amener  un  change- 
ment, non  seulement  dans  la  morphologie  de  la  plante,  comme  l’a 
signalé  A.  Guillaumin  1,  mais  également  dans  son  chimisme. 

Les  rapports  éventuels  de  ces  modifications  restent  à étudier. 

1.  A.  Guillaumin.  Revue  horticole,  1945,  29,  165. 

Laboratoire  de  Chimie  biologique  de  la  Faculté  de  Pharmacie 
et  Laboratoire  de  Culture  du  Muséum. 


Le  Gérant  : Marc  André. 


SOMMAIRE 


Pages 


Actes  administratifs 381 

Communications  : 

L.  Fage.  Araignées  cavernicoles  de  l’Inde 382 

M.  André.  La  propagation  du  Crabe  chinois  ( Eriocheir  sinensis  IL  M.-Edw.) 

dans  le  Nord  de  la  France 389 

J.-M.  Démangé.  Callipus  foetidissimus  gallicus  denticulalus  nov.  var.  des  Cata- 
combes du  Muséum  d’Histoire  naturelle  de  Paris  (Myriapodes  Diplopodes).  394 

P.  Fauvel.  Annélides  Polychètes  des  croisières  du  Pourquoi  Pas? 397 

P.  Calas.  Sur  la  présence  du  genre  Gundlachia  (Pfeiffer)  (Mollusque  Ancylide) 

dans  le  centre  de  la  France 404 

H.  Jacques-Félix.  Description  d’un  Fagopyrum  africain 409 

P.  Bourrelly  et  J.  Feldmann.  Une  algue  méconnue  : Sphaeroplea  soleirolii 

(Duby)  Montagne 412 

J.  Roger.  Au  sujet  des  études  paléontologiques  et  de  l’organisation  méthodique 

de  la  documentation  en  général 416 

J.  Margara.  Existence  de  Zoothylacics  chez  des  Clypéastres  (Echinodermes) 

de  l’helvétien  du  Proche  Orient 423 

E.  Buge.  Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la  collection  du  Labora- 
toire de  Paléontologie  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  IV.  Bryo- 
zoaires Cheilostomes  de  l’Eocène  du  Bassin  de  Paris  figurés  par  F.  Canu 
(1907-1910) 428 

E.  Boureau.  L’évolution  vasculaire  du  Calycanthus  floridus  L.  (actuel  : Caly- 
canthacées)  et  l’explication  du  système  vasculaire  de  Y Elapteris  Scolti  P.  B. 
(Filicale  paléozoïque,  Zygoptéridées) 440 

R.  Furon.  Nécessité  d’unifier  la  nomenclature  des  terrasses  fluviatiles 448 

R.  Soyer.  Prolongement  de  la  ligne  n°  7 du  Chemin  de  fer  Métropolitain  à 

Ivry-sur-Seine  (Notice  géologique) 450 

L.  Feugueur.  Sur  quelques  points  intéressants  dans  la  vallée  de  la  Viosne. . . . 454 

G.  Korablef.  Une  coupe  géologique  schématique  de  Mayoumba  à N’Dendé 

(Gabon) 456 

H.  Belval  et  M.-L.  du  Mérac.  Les  fructosanes  et  l’hybridation  chez  les  Gra- 
minées   460 

Gs  Dillemann.  L’acide  cyanhydrique  dans  les  hybrides  du  Poirier  avec  le 

Cognassier 465 


ÉDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEOFFROY-SA^T-HILAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du. Muséum,  national  d’ Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.j. 

Bulletin  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencé  en  1895). 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  200  fr.,  Étranger,  300  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  fr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Notulæ  Systematicæ.  (Directeur  M.  II.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909;  abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Etranger,  150  fr.). 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr., 
Etranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Pinard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Sainl-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trooadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  : 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire  d’Agronomie  coloniale;  paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924  ; abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874  ; abonnement  France,  200  fr., 
ÉtrSnger,  300  fr.). 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928  ; abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.). 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


2e  Série.  — Tome  XVIII 


RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 
N°  6.  — Novembre  1946 


MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 
57,  RUE  CUVIER 
PARIS-V* 


REGLEMENT 


Le  Bulletin  du  Muséum  est  réservé  à la  publication  des  travaux  faits 
dans  les  Laboratoires  ou  à l’aide  des  Collections  du  Muséum  national 
d’IIistoire  naturelle. 

Le  nombre  des  fascicules  sera  de  6 par  an. 

Chaque  auteur  ne  pourra  fournir  plus  d’une  1 /2  feuille  (8  pages  d’im- 
pression) par  fascicule  et  plus  de  2 feuilles  (32  pages)  pour  l’année.  Les 
auteurs  sont  par  conséquent  priés  dans  leur  intérêt  de  fournir  des  manus- 
crits aussi  courts  que  possible  et  de  grouper  les  illustrations  de  manière 
à occuper  la  place  minima. 

Les  clichés  des  figures  accompagnant  les  communications  sont  à la 
charge  des  auteurs  ; ils  doivent  être  remis  en  même  temps  que  le  manuscrit, 
avant  la  séance  ; faute  de  quoi  la  publication  sera  renvoyée  au  Bulletin 
suivant. 

Les  frais  de  corrections  supplémentaires  entraînés  par  les  remanie- 
ments ou  par  l’état  des  manuscrits  seront  à la  charge  des  auteurs. 

Il  ne  sera  envoyé  qu’une  seule  épreuve  aux  auteurs,  qui  sont  priés  de  le 
retourner  dans  les  quatre  jours.  Passé  ce  délai,  l’article  sera  ajourné  à un 
numéro  ultérieur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratuitement  25  tirés  à part  de  leurs  articles.  Ils 
sont  priés  d’inscrire  sur  leur  manuscrit  le  nombre  des  tirés  à part  supplé- 
mentaires qu’ils  pourraient  désirer  (à  leurs  frais). 

Les  auteurs  désirant  faire  des  communications  sont  priés  d’en  adresser 
directement  la  liste  au  Directeur  huit  jours  pleins  avant  la  date  de  la 
séance. 

TIRAGES  A PART 

Les  auteurs  ont  droit  à 25  tirés  à part  de  leurs  travaux.  Ils  peuvent  en 
outre  s’en  procurer  à leurs  frais  un  plus  grand  nombre,  aux  conditions 
suivantes  : 

(Nouveaux  prix  pour  les  tirages  à part  et  à partir  du  Fascicule  n°  4 de  1941  ) 


25  ex.  50  ex.  100  ex. 

4 pages  57  fr.  50  74  fr.  50  109  fr. 

8 pages  65  fr.  75  89  fr.  75  133  fr.  50 

16  pages  79  fr.  112  fr.  175  fr. 


Ces  prix  s’entendent  pour  des  extraits  tirés  en  même  temps  que  le 
numéro,  brochés  avec  agrafes  et  couverture  non  imprimée. 

Supplément  pour  couverture  spéciale  : 25  ex 18  francs. 

par  25  ex.  en  sus 12  francs. 

Les  auteurs  qui  voudraient  avoir  de  véritables  tirages  à part  brochés 
au  fil,  ce  qui  nécessite  une  remise  sous  presse,  supporteront  les  frais  de  ce 
travail  supplémentaire  et  sont  priés  d’indiquer  leur  désir  sur  les  épreuves. 

Les  demandes  doivent  toujours  être  faites  avant  le  tirage  du  numéro 
correspondant. 

PRIX  DE  l’abonnement  ANNUEL  : 

France  : 200  fr.  ; Etranger  : 300  fr. 

(Mandat  au  nom  de  l’Agent  comptable  du  Muséum) 

Compte  chèques  postaux  : 124-03  Paris. 


BULLETIN 

DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 


ANNÉE  1946.  — N°  6. 


357®  RÉUNION  DES  NATURALISTES  DU  MUSÉUM 

28  NOVEMBRE  1946 


PRÉSIDENCE  DE  M.  Ed.  BOURDELLE 

ASSESSEUR  DU  DIRECTEUR 


ACTES  ADMINISTRATIFS 

M.  P.  Rode  est  nommé  Chef  du  Service  national  de  Muséologie  du 
Muséum  national  d’Histoire  naturelle  à dater  du  1er  juin  1946  (Arrêté 
ministériel  du  16  novembre  1946). 

M.  M.  Rouyer  est  nommé  Jardinier-chef  honoraire  (Arrêté  ministériel 
du  9 novembre  1946). 

M.  Garraud  est  nommé  Aide-technique  au  Laboratoire  de  Paléon- 
tologie à dater  du  1er  janvier  1946  (Arrêté  ministériel  du  5 octobre 
1946). 

Mlle  Marquer  est  nommée  Aide-technique  au  Musée  de  l’Homme,  en 
remplacement  de  Mlle  de  La  Jarrige,  démissionnaire  (Arrêté  ministé- 
riel du  22  octobre  1946). 

M.  Gastinault  est  nommé  Garçon  de  laboratoire  au  Laboratoire  de 
Paléontologie,  à dater  du  1er  octobre  1946  (Arrêté  ministériel  du 
16  novembre  1946). 

Ont  été  nommés  Officiers  de  l’Instruction  publique  : 

MM.  R.  Abrard,  Ed.  Fischer,  R.  Heim,  Professeurs  ; M.  André, 
R.  Furon,  P.  Lester,  G.  Ranson,  Sous-Directeurs  de  Laboratoire  ; 

Mme  G.  Duprat,  Bibliothécaire  en  chef  ; 

MM.  P.  Champion,  P.  Jovet,  P.  Rode,  R.  Soyer,  Assitants  ; 

M.  Pra,  Surveillant  général  ; 

R.  Arnault,  Secrétaire-comptable  ; 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


31 


Mlle  P.-M.  Le  Scour,  Aide-technique  ; 

MM.  A.  Schaeffner,  Maître  de  Recherches  ; M.-J.  Leiris,  Chargé  de 
Recherches  ; R.  Gaume,  Attaché  : Centre  national  de  la  Recherche  scienti- 
fique. 

Ont  été  nommés  Officiers  d’Académie  : 

MM.  M.  Fontaine,  Professeur  ; P,  Bullier,  J.  Léandhi,  Y.  Le  Grand, 
Mme  M.-L.  Tardieu-Blot,  Sous-Directeurs  de  Laboratoire  ; 

J.  Arènes,  Mlle  M.-L.  Joubier,  M.  J.  Nouvel,  Mlle  M.-A.  Pasquier, 
Mme  D.  Schaeffner,  M.  M.  Vachon,  Assistants  ; 

P.  Reveneau,  Surveillant  général  ; 

Mlle  G.  Piette,  Secrétaire  d’Administration  ; 

MM.  P.  Billion,  R.  Willmann,  Aides-Techniques  ; 

F.  Lomont,  Taxidermiste  ; 

MM.  R.  Mamy,  Commis  d’Administration  ; J.  Boulet,  Agent  comp- 
table ; H.  Rose,  Jardinier  permanent  ; Berard,  Garçon  de  Laboratoire 
en  retraite. 

M.  H.  Kelley,  Maître  de  recherches  du  Centre  national  de  la  Recherche 
scientifique. 


— 471  — 


COMMUNICATIONS 


Manifestations  archétypiques 
Par  le  Dr  E.-G.  Dehaut. 


Dans  sa  description  de  la  mâchoire  de  Mauer,  Schoetensack 
qui  attribuait  cet  anthropôlithe  à une  forme  de  transition  spécifique- 
ment distincte  de  l’humanité  actuelle  ( Homo  heidelbergensis,  qui 
sera,  pour  nous,  une  race  de  l’espèce  humaine  à la  fois  une  et  très 
variable),  s’occupe  avec  prédilection  de  son  incisura  submentalis 
bien  plus  marquée  que  chez  les  Australiens  où  cette  curieuse  confi- 
guration venait  d’être  étudiée  par  Klaatsch.  De  chaque  côté, 
Yincisura  s’étend,  exactement  comme  la  fossette  digastrique,  jusqu’à 
l’aplomb  de  la  face  postérieure  de  la  première  arrière-molaire  ; les 
deux  fossettes  étant  séparées,  mésialement,  par  le  bec  du  menton 
(spina  interdigastrica).  Or,  sur  des  mandibules  de  Gibbons  ( Hylo - 
bâtes  dont  il  n’indique  pas  l’espèce),  Schoetensack  retrouvait 
« des  traces  » d’échancrure  sous-mentale,  et  l’éminent  anthropo- 
logiste y voyait  « une  preuve  irréfutable  que  celle-ci  était  autrefois 
une  possession  commune  ».  — Au  lieu  de  cette  affirmation  arbitraire 
— confusion  des  notions  de  prototype  et  A’ archétype  1,  — voici  une 
interprétation  empreinte  des  idées  d’OwEN  et  de  Léon  Vaillant  : 

Dans  le  plan  d’ organisation  du  groupe  naturel  comprenant  les 
Singes  et  l’Homme,  la  mâchoire  inférieure  présente  une  échancrure 
sous-mentale.  Toutefois,  dans  les  Simiens,  ce  caractère  n’a  été  réalisé 
que  dans  quelques  Hylobates,  — de  même  que,  à l’intérieur  de 
l’espèce  humaine,  il  ne  se  voit  que  dans  un  très  petit  nombre  de  races. 
Chez  Pliopithecus  antiquus  Lartet  du  miocène  de  Sansan,  qui  est 
le  plus  ancien  représentant  du  groupe  Gibbon,  il  n’existe  aucune 
trace  A' incisura  submentalis  : celle-ci  n’est  donc  pas  un  caractère 
ancestral,  mais  archétypique. 

Parmi  les  mâchoires  de  Catarrhiniens  anthropomorphes  du  genre 
actuel  et  oriental  Hylobates,  conservées  au  laboratoire  de  Mamma- 

1.  Un  archétype,  c’est  le  plan  anatomo-physiologique  idéal  d’un  groupe  naturel  : 
embranchement,  classe  ou  ordre.  Platon  disait  de  l’archétype  du  monde  animé  : 
T à yàp  voTjTà  Çwa  iràvTa  ixeïvo  h saurw  itepcXaêôv  ê^ei.  Car  tous  les  animaux 
que  l'esprit  peut  concevoir,  certes  celui-là  les  contient  en  lui-même. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


472  — 


logie,  plusieurs  sont  dépourvues  d’échancrure  sous-mentale.  Mais, 
par  une  sorte  de  compensation,  il  en  est  trois  — d ’Hylobates  concolor 
leucogenys  Ogilby  — - qui  sont  aussi  différenciées,  sous  ce  rapport, 
que  la  mâchoire  de  Mauer.  L’une  d’elles  est  dessinée  de  grandeur 


Hylobates  concolor  leucogenys.  (Sur  la  figure  de  droite,  la  flèche  indique  le  niveau  où 
se  terminent  la  fossette  digastrique  et  la  demi-échancrure  qui  lui  répond). 


naturelle  sur  la  figure.  Quoique  la  similitude  soit  frappante  entre  son 
échancrure  sous-mentale  et  celle  de  plusieurs  mâchoires  humaines, 
cette  mandibule  est  bien  celle  d’un  Simien  avec  ses  fossettes  digas- 
triques à peine  indiquées  et  ses  canines  saillantes. 

Laboratoire  de  Zoologie  (Mammifères  et  Oiseaux)  du  Muséum. 


— 473  — 


Note  relative  a la  nomenclature  d’un  Amphibien 
et  d'un  Poisson 

Par  F.  Angel,  L.  Bertin  et  J.  Guibé. 

Dans  une  lettre  en  date  du  2 octobre  1946,  E.  Trewavas  et 
H.  W.  Parker,  du  British  Muséum  of  Natural  History,  ont  bien 
voulu  attirer  notre  attention  sur  des  questions  de  nomenclature 
qui,  selon  leur  opinion,  pourraient  créer  quelque  confusion  au 
sujet  d’un  Amphibien  et  d’un  Poisson  nouveaux  dont  nous  avons 
fait  récemment  l’étude. 

En  ce  qui  concerne  l’ Amphibien,  il  s’agit  de  Rana  courtoisi,  étudié 
à l’origine  sur  un  exemplaire,  puis  plus  tard  sur  plusieurs  individus 
de  même  provenance  L Au  cours  d’une  révision  ultérieure  faite  par 
nous,  l’échantillon  unique  qui  servit  de  type  fut  référé  à R.  spinosa. 
N’ayant  pas  voulu  créer  un  nom  nouveau  pour  les  autres  exemplaires 
que  nous  considérions  alors  comme  spécifiquement  distincts,  nous 
leur  avons  laissé  le  nom  de  courtoisi.  Or,  le  premier  type  étant  placé 
par  nous  dans  la  synonymie  de  R.  spinosa,  son  nom,  dans  l’opinion 
de  nos  collègues  britanniques,  ne  peut  être  repris,  pour  désigner  la 
nouvelle  espèce,  sans  danger  de  créer  quelque  confusion.  Il  nous 
faut  reconnaître  le  bien-fondé  de  l’observation  de  nos  collègues  et 
nous  proposons  pour  Rana  courtoisi,  tel  qu’il  a été  envisagé  dans 
notre  note  du  Bulletin  du  Muséum,  1945,  XVII,  p.  379,  le  nom 
de  R.  chekiensis  Angel  et  Guibé.  Syntypes  : (J,  n°  1923-16  ; $, 
n°  1923-22,  paratypes  : <$,  n°  1923-14,  15,  18,  19,  20,  21  ; $,  n°  1923- 
23,  24,  25  (Coll.  Mus.  Paris). 

Pour  le  Poisson,  le  problème  de  nomenclature  est  posé  d’une  façon 
à peu  près  analogue.  L’un  de  nous,  en  1940  2,  ayant  constaté  que 
Spratelloides  madôtgascariensis  Sauvage  n’appartient  pas  au  genre 
Spratelloides  défini  par  Bleeker,  crée  pour  cette  espèce  le  nouveau 
genre  Sauvagella,  en  attirant  l’attention  sur  le  fait  que  les  spécimens 
rangés  par  Sauvage  sous  le  nom  spécifique  de  madagascariensis 
appartiennent  en  réalité  à trois  formes  bien  distinctes  : une  forme 
longianalis,  une  forme  brevidorsalis  et  une  forme  bianalis.  Au 
cours  d’un  travail  de  révision  fait  en  1943  3,  les  individus  apparte- 
nant aux  deux  premières  formes  sont  versés  dans  le  genre  Gil- 

1.  Bull.  Mus.  Paris,  1922,  XXVIII,  p.  399  et  1923,  XXIX,  p.  289. 

2.  Bull,  Mus.  Paris,  1940,  (2)  XII,  p.  300. 

3.  Bull.  Inst.  Océan.  Monaco,  1943,  n°  853,  p.  21-24. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


474  — 


christella  Fowler  dont  ils  deviennent  l’espèce  G.  madagascariensis, 
tandis  que  Sauvagella,  restreint  dans  son  acception,  est  limité  à 
la  forme  bianalis. 

A seule  fin  d’éviter  des  confusions  possibles,  nous  proposons  le 
changement  de  nomenclature  suivant  : 

1°  Gilchristella  madagascariensis  (Sauvage). 

= Spratelloides  madagascariensis  p.  p.  Sauvage  (1883-91). 

= Sauvagella  madagascariensis  longianalis  et  brevidorsalis 
Bertin  (1940). 

= Gilchristella  madagascariensis  Bertin  (1943). 

Syntypes,  2' spécimens,  n°  3794  et  3795  (Coll.  Mus.  Paris). 

2°  Spratellomorpha  Bertin  nom.  nov. 

Spratellomorpha  bianalis  (Bertin). 

= Spratelloides  madagascariensis  p.  p.  Sauvage  (1883-91). 

= Sauvagella  madagascariensis  bianalis  Bertin  (1940). 

= Sauvagella  bianalis  Bertin  (1943). 

Syntypes,  13  spécimens,  n°  5174  et  5175  (Coll.  Mus.  Paris). 


Laboratoire  de  Zoologie  (Reptiles  et  Poissons)  du  Muséum. 


— 475  — 


Une  nouvelle  variété  de  l’Eriophyes  pini  [N al.), 

PARASITE  DES  CYPRÈS  DANS  LE  DÉPARTEMENT  DU  V AR 
Par  Marc  André. 

M.  le  Professeur  R.  Pussard,  Directeur  de  la  Station  de  Zoologie 
agricole  et  Insectarium  d’Antibes,  a observé  en  avril  1945  que  des 
pousses  de  Cyprès  rcueillies  à La  Cadière  d’Azur  (Var)  présentaient 
des  déformations  dues  à la  présence  d’un  Acarien  Eriophyide.  • 

L’examen  des  échantillons  nous  a montré  qu’il  s’agissait  d’une 
variété  nouvelle  de  l’ Eriophyes  pini  Nalepa  pour  laquelle  nous  pro- 
posons le  nom  de  cupressi. 

Eriophyes  pini  (Nalepa). 
var.  cupressi  n.  var. 

Corps  allongé,  subcylindrique,  environ  quatre  fois  plus  long 
(240  y)  que  large  (55  p),  présentant  dorsalement  et  ventralement 
des  rangées  de  ponctuations  proéminentes  entre  chacun  des  sillons 
abdominaux  transverses  ; ces  derniers  sont  en  nombre  (70)  sensible- 
ment égal  sur  les  faces  dorsale  et  ventrale. 

Face  dorsale.  — Scutum  dorsal  petit,  suborbiculaire  et  portant 
trois  soies  : à savoir,  les  deux  soies  dorsales  ordinaires,  insérées  sur 
un  court  tubercule,  dirigées  en  avant  et  longues  de  40  p,  puis  une 
soie  antérieure  impaire  placée  sur  la  ligne  médiane  et  d’une  longueur 
qui  ne  dépasse  pas  10  p. 

On  trouve,  sur  la  face  dorsale  de  l’abdomen,  une  paire  de  soies 
courtes  insérées  sur  le  12e  anneau.  La  présence  de  ces  soies  est 
extrêmement  rare  chez  les  Eriophyes  et  ne  peut  être  observée  que 
dans  quelques  espèces  : par  ex.  E.  pini  (Nal),  E.  avellanae  (Nal.), 
E.  quadrisetus  (Nal.).  A la  partie  tout  à fait  postérieure  de  l’ab- 
domen s’insèrent  les  deux  soies  caudales,  assez  bien  développées 
puisque  leur  dimension  atteint  40  p et,  près  de  celles-ci,  naissent 
es  deux  petites  soies  accessoires  longues  chacune  de  10  p. 

Face  ventrale.  — L’abdomen  porte,  sur  sa  face  ventrale,  quatre 
paires  de  soies  : tout  d’abord,  à la  hauteur  de  l’ouverture  génitale, 
de  chaque  côté,  se  trouvent  les  soies  latérales  (longues  de  50  p), 
puis  les  soies  ventrales  I,  dont  la  taille  ne  dépasse  pas  20  p.  En 
arrière,  plus  rapprochées  de  la  ligne  médiane,  s’insèrent  les  soies 
ventrales  II,  très  courtes  (28  p)  et  enfin,  près  de  l’extrémité  posté- 
rieure du  corps,  les  soies  ventrales  III,  longues  de  40  p. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


— 476  — 


L’orifice  génital  est  situé  à la  limite  du  propodosoma  et  du  méta- 
podosoma,  immédiatement  en  arrière  des  épimères  II  ; de  chaque 
côté,  près  du  bord  Iatéro-postérieur,  s’insèrent  les  soies  génitales, 
courtes  (10  p). 

Pattes.  — Les  pattes  sont  courtes  et  composées  de  six  articles 
(I,  coxa  ; II,  trochanter  ; III,  fémur  ; IV,  génual  ; V,  tibia  ; VI, 
tarse).  Les  auteurs  ne  sont  pas  d’accord  sur  le  nombre  des  articles 


Eriophyes  pini  (Nal.)  var.  cupressi  M.  André.  Fig.  1.  face  ventrale  (X  300)  ; Fig.  2, 
patte  I (vue  latéralement)  ; Fig.  3,  extrémité  distale  du  tarse  (face  ventrale)  mon- 
trant l’empodium  et  les  deux  griffes  terminales. 

composant  les  pattes  et  sur  la  dénomination  de  chacun  d’eux. 
Nalepa,  notamment,  ne  considère  pas  la  coxa  comme  un  article  et 
désigne  le  génual  par  le  terme  de  patella  ; il  considère  l’empodium 
comme  un  prétarse  et  désigne  comme  une  griffe  tarsale  le  poil  olfactif 
de  cet  article.  En  réalité  il  n’y  a pas  de  véritable  prétarse  et  le 
tarse  porte,  près  de  son  extrémité  distale,  deux  véritables  griffes, 
ainsi  que  l’a  observé  Oudemans  (1926,  p.  123  ; fig.  3,  p.  124  et  fig.  1 
et  2,  p.  126). 

Ce  6e  article,  ou  article  terminal  ou  tarse,  présente  dorsalement 


— 477  — 


un  gradin  dont  l’arête  porte  deux  longs  poils  tactiles.  Vu  dorsale- 
ment,  le  bord  antérieur  de  ce  gradin  simule  une  ligne  transverse 
donnant  l’apparence  d’un  deuxième  article.  Ce  tarse  se  termine  dis- 
talement  par  une  extrémité  large  et  carrée  qui  porte  ventralement 
deux  griffes  extrêmement  courtes  jusqu’alors  inaperçues  de  la  plu- 
part des  auteurs.  Entre  elles  se  trouve  l’empodium,  très  long,  en 
forme  de  pulvillus  (soie  plumiforme  ou  prétarse  des  auteurs)  qui  se 
ramifie  en  quatre  rangées  (deux  latérales  et  deux  ventrales)  de  soies 
qui,  dans  cette  espèce  ne  se  terminent  pas  distalement  par  un  bouton 
adhésif  mais  sont  munies,  sur  toute  leur  longueur,  d’une  rangée  de 
très  petits  nodules  adhésifs.  Courbé  au-dessus  de  l’empodium  se 
trouve,  dorsalement,  un  long  poil  olfactif  bacilliforme  (soi-disant 
griffe  des  auteurs). 


Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


— 478  — 


Sur  une  patte  régénérée  de  Lithobius  forficatus  l. 
(Myr.  Chil.) 

• Par  J.-M.  Démangé. 


En  examinant  le  matériel  récolté  par  nous  à Taverny  (Seine-et- 
Oise)  nous  avons  trouvé  un  Lithobius  forficatus  L.  mâle  possédant 
une  patte  régénérée.  Il  s’agit  de  la  patte  terminale  (15e)  gauche  qui 
se  trouve  très  fortement  réduite,  comme  le  montre  dans  la  figure  1 
son  rapport  avec  le  préfémur  p. 

Les  articles  sont  au  nombre  de.cinq,  plus  une  griffe  à l’extrémité 
du  dernier  1,  au  lieu  de  sept  pour  une  patte  normale  qui  comprend 
chez  les  Lithobiides,  la  hanche,  le  trochanter,  le  préfémur,  le  fémur, 
le  tibia,  le  tarse,  le  métatarse,  plus  la  griffe.  Cependant  ce  chiffre 
de  sept  peut  normalement  subir  des  exceptions  ainsi  chez  Lithobius 
Dubosqui  Brol.  les  pattes  antérieures  ne  comportent  que  six  articles 
(plus  la  griffe),  l’articulation  tarso-métatarsienne  faisant  défaut  et 
n’apparaissant  que  dans  les  trois  dernières  paires  de  pattes. 

Chez  l’individu  dont  nous  nous  occupons,  bien  que  la  patte  soit 
très  petite  la  hanche  est  de  dimension  ordinaire  et  ne  présente  aucune 
différence  d’avec  une  hanche  normale,  par  contre  les  autres  articles 
sont  non  seulement  en  moins  grand  nombre  mais  encore  présentent 
entre  eux  une  sorte  d’enkylose.  Une  seule  articulation  vraie  est  à 
observer,  celle  qui  sépare  les  deux  articles  basaux,  le  premier  étant  la 
hanche,  du  reste  du  télopodite  (fig.  2).  Le  premier  article  est  composé 
de  chitine  assez  pâle  mais  parfaitement  reconnaissable.  Les  autres 
articles  sont  très  visibles  et  séparés  les  uns  des  autres  par  des  sillons 
peu  profonds  et  plus  clairs.  Les  soies  sont  presque  inexistantes  puis- 
qu’on n’en  compte  qu’une  à l’extrémité  ventrale  du  quatrième 
article  (fig.  2).  La  spinulation,  ces  arrangements  de  longues  épines, 
que  l’on  trouve  aux  faces  ventrale,  dorsale  et  latérale  des  articles 
d’une  patte  bien  formée  manque  totalement  à moins  que  la  soie 
signalée  plus  haut  en  soit  un  vestige.  La  griffe  (fig.  3)  est  bien  formée, 
quoique  petite,  et  nettement  visible.  Un  fort  tendon  part  de  sa  base, 
traverse  l’article  distal  et  se  perd  dans  l’article  suivant  (t  fig.  2-3). 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  la  hanche  de  la  patte  était  normale. 
Les  Lithobiides  en  général  perdent  facilement  leurs  pattes  termi- 
nales et  nous  avons  remarqué  que  la  section  s’effectuait  toujours 

1.  Entre  la  hanche  et  le  premier  article  se  place  un  petit  épaisissement  que  l’on 
peut  difficilement  assimiler  à un  article. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


— 479  — 


entre  la  hanche  et  le  trochanter.  Il  est  donc  évident  que  dans  le  cas 
qui  nous  occupe  seul  le  télopodite  est  régénéré. 

En  étudiant  la  musculature  d’une  patte  de  Lithobiide  normalement 
constituée  nous  pouvons  constater  qu’il  n’existe  pas  de  musculature 
entre  le  tarse  et  le  métatarse.  Nous  pouvons  donc  dire  que  cette 
portion  tarse-métatarse  s’est  divisée  secondairement  et  d’une  façon 
superficielle  et  nous  rappelons  que  nous  avons  vu  qu’en  plus  chez 
certains  Lithobiides  cette  division  est  d’ailleurs  inexistante  pour 
les  pattes  antérieures. 


Fig.  1.  : Segmenta  terminaux  de  Lithobius.forficatus  L.  La  patte  régénérée  se  place  à 
gauche  de  la  figure.  — Fig.  2 : La  patte  régénérée  grossie.  Abréviation  : h.  hanche, 
p.  préfémur,  t.  tendon. 

En  conclusion,  dans  une  patte  régénérée,  nous  trouvons  à l’ex- 
trémité une  griffe  normalement  constituée  et  pourvue  d’un  tendon 
parfaitement  net.  La  patte  nouvelle  présente  un  nombre  restreint 
d’articles  et  la  presque  totale  disparition  de  la  chaetotaxie  parti- 
culièrement de  la  spinulation  typique  des  Lithobiides.  Il  est  à noter 
que  la  réduction  des  articles  se  place  à l’extrémité  de  la  patte  et 
que  tarse  et  métatarse  sont  fusionnés,  ce  qui  donnerait  à penser  que 
pour  les  espèces  possédant  ces  deux  articles  distincts  il  y aurait  eu 
division  secondaire  d’un  seul  article  en  deux. 

Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


— 480  — 


Révision  de  quelques  espèces  de  Gordiacés 
Par  A.  Dorier. 


Dans  sa  Monographie  des  Dragonneaux  (1874)  Villot1  a décrit 
14  espèces  nouvelles  de  Gordiacés  dont  voici  la  liste  : 


Gordius  abbreviatus 
» aeneus 

» Blanchardi 

» caledoniensis 

» chinensis 

» Deshayesi 

» g racilis 


Gordius  incertus 
» laevis 

» prismaticus 

» reticulatus 

» subareolatus 

» trilobus 

» tuberculatus 


Leur  diagnose  étant  en  général  extrêmement  sommaire,  voire 
même  insuffisante,  il  n’est  pas  surprenant  que  la  plupart  d’entre  elles 
n’aient  pas  été  retenues. 

Camerano  2 en  conserva  4 (abbreviatus,  aeneus,  caledoniensis, 
prismaticus)  en  fit  tomber  3 en  synonymie  et  relégua  les  7 autres 
parmi  ses  « species  inquirendae  ».  2 espèces  seulement  ( caledoniensis, 
aeneus)  trouvèrent  grâce  devant  Rômer  3 qui  écarta  provisoire- 
ment les  autres  ou  les  classa  comme  synonymes. 

La  liste  précédente  renferme  cependant  un  plus  grand  nombre 
de  bonnes  espèces.  J’ai  pu  m’en  assurer  en  examinant  les  types  de 
Villot,  conservés  au  Muséum  d’Histoire  naturelle  de  Paris,  que 
M.  le  Professeur  L.  Fage  a eu  l’amabilité  de  me  communiquer.  Il 
était  donc  utile  de  procéder  à une  révision  des  espèces  créées  par 
Villot  en  1874,  et  d’en  donner  une  description  plus  détaillée  appor- 
tant les  éléments  nécessaires  pour  décider  de  leur  maintien  ou  de 
leur  rejet.  Ceci  permettra  d’éviter  à l’avenir,  que  des  espèces  bien 
caractérisées  et  dignes  d’être  conservées  ne  soient  décrites  sous  un 
autre  nom,  comme  le  fait  semble  déjà  s’être  produit  pour  certaines 
d’entre  elles. 

Je  n’ai  pas  trouvé  dans  la  collection  qui  m’a  été  soumise  d’échan- 
tillon étiqueté  Gordius  tuberculatus.  Je  ne  puis  donc  rien  apporter 
de  nouveau  sur  cette  espèce. 


1.  Villot  A.  Arch.  Zool.  Expérimenta  t.  III,  1874. 

2.  Camerano  L.  Monografia  dei  Gordii  (Mém.  R.  Acad.  Sc.  Torino,  Ser.  II,  t.  47, 
1897). 

Voir  aussi  : Revisione  dei  Gordii  ( id .,  sér.  II,  t.  66,  n.  1,  1915). 

3.  Rômer  F.  Beitrag  zur  Systematik  der  Gordiiden  [Abhandl.  Senckenbergisch. 
JS aturforsch.  Gesellsch.  Bd.  23.  Hf.  2.,  1897). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


481  — 


Parmi  les  autres,  il  en  est  deux  qui  doivent  tout  de  suite  être 
écartées  ; il  s’agit  de  G.  gracilis  (A2R  99.  1866.  Ténérifïe)  et  G.  laevis 
(A2R  97  et  A2R  101.  1866.  Nouvelle-Calédonie)  qui  ont  été  établies 
à tort  d’après  des  individus  femelles  de  Merrnis. 

Genre  GORDIUS  Linné  1766. 

Gordius  incertus  Villot.  Fig.  1.  (A2  R 90-1866.  Tasmanie). 

1 mâle.  Longueur  : 200  mm.  ; largeur  moyenne  750  |x.  — Couleur 
blanc  jaunâtre. 

Extrémité  antérieure  brusquement  rétrécie  1 terminée  par  une  calotte 
blanchâtre  arrondie.  Un  collier  peu  apparent,  presque  aussi  long  que  large. 
Pas  de  bandes  longitudinales  sombres. 

Extrémité  postérieure  progressivement  amincie,  terminée  par  2 lobes 
très  courts  et  rapprochés,  à peine  plus  longs  que  larges.  Longueur  de  la 


Fig.  1.  — Gordius  incertus  Villot  Cf.  I.  Extrémité  antérieure  ; 2.  Extrémité  postérieure  ; 
3.  Extrémité  postérieure  d’après  une  préparation  ; 4.  Orifice  cloacal  ; 5.  Soies  de  la 
face  ventrale  des  lobes. 


scissure  interlobaire  : 350  jx.  Croissant  postcloacal  fortement  arqué, 
presque  en  demi-cercle,  de  couleur  jaunâtre.  Orifice  cloacal  ovale  ; ses- 
bords  finement  granuleux  sont  plus  nets  en  avant  et  en  arrière.  Une 
trainée  de  soies  simples,  courtes  (5  à 6 p.)  et  assez  épaisses  s’étend  au  delà 
des  extrémités  du  croissant  postcloacal  sur  la  face  ventrale  des  lobes. 

La  région  postérieure  du  corps  présente  un  sillon  médio-ventral  qui  se 
prolonge  au  delà  de  l’orifice  cloacal  où  ses  bords  s’étalent  sur  la  face 
ventrale  des  lobes.  Il  semble  que  ce  soit  simplement  un  artefact  résultant 
de  la  contraction  du  sujet. 


1.  Caractère  peut-être  exagéré  par  la  contraction  du  sujet. 


482  — 


Cuticule  lisse  sans  aréoles,  présentant  par  places  des  espaces  losangiques 
de  grandeur  variable,  limités  par  des  lignes  croisées  suivant  un  angle 
d’environ  120°. 

De  telles  figures  que  l’on  observe  chez  beaucoup  de  Gordiacés  corres- 
pondent sans  doute  à des  lignes  de  décollement  dans  la  couche  fibrillaire 
de  la  cuticule. 

Cette  espèce  est  remarquable  par  la  brièveté'  et  le  rapprochement 
des  lobes  caudaux  qui  étaient  restés  inaperçus  de  Villot.  Le  même 
caractère  se  retrouve  chez  G.  Doriae  Camer,  1890  et  une  étude  com- 
parée de  ces  deux  espèces,  après  un  nouvel  examen  du  type  de 
Camebano,  mériterait  d’être  faite. 

Gordius  subareolatus  Villot. 

(Barèges  M.  Deville.  1847)  ; 8 mâles  de  275  à 670  mm.  — (Barèges 
M.  Deville.  A2R  95.  1866)  1 sujet  incomplet  de  900  mÿ. 

Je  réserverai  provisoirement  cette  espèce,  son  étude  me  paraissant 
mieux  à sa  place  dans  une  révision  des  espèces  françaises  du  genre 
Gordius  que  je  me  propose  d’entreprendre  prochainement. 

Gordius  aeneus  Villot.  Fig.  2. 

(A2R  96.  1866.  Cumana,  Venezuela)  5 mâles  2 femelles.  — (A2R  88- 
89.  1866.  M.  Beauperthuis.  Cumana,  Venezuela)  2 jeunes  mâles. 

Dimensions  : Mâles,  longueur  275  à 400  mm.  Largeur  moyenne 
440  à 500  p.  Femelles,  longueur  545  à 555  mm.  Largeur  moyenne  550  p. 

Couleur  blanc-jaunâtre  (jeune  mâle)  ou  brun  bronzé  (adultes  des  deux 
sexes)  passant  au  marron  clair  dans  la  région  antérieure  chez  les  mâles. 

Extrémité  antérieure  un  peu  dilatée  puis  aplatie  au  sommet,  comme 
légèrement  tronquée.  Calotte  claire  très  réduite  avec  une  tache  centrale 
sombre,  plus  accusée  chez  la  femelle.  2 bandes  longitudinales  sombres, 
présentes  chez  le  mâle  seulement. 

Extrémité  postérieure  de  la  femelle  renflée  en  massue  et  légèrement 
plus  foncée  à ce  niveau,  puis  tronquée.  Vue  de  face  elle  présente  un  sillon 
dorso-ventral  assez  large,  — mais  se  rétrécissant  vers  le  bas.  — au  milieu 
duquel  se  trouve  l’orifice  cloacai  entouré  d’une  zone  sombre  ovoïde. 

Extrémité  postérieure  du  mâle  bilobée.  Les  lobes  caudaux  relativement 
courts  (un  peu  plus  longs  que  larges)  sont  écartés.  L’orifice  cloacai  est 
bordé  par  un  bourrelet  subtriangulaire  hérissé  vers  l’intérieur  de  tuber- 
cules pointus  ou  arrondis.  Il  est  situé  au  milieu  d’une  sorte  de  gorge  trans- 
versale, d’environ  100  p de  largeur,  limitée  en  arrière  par  le  croissant 
post-cloacal,  en  avant  par  une  crête  arquée  dont  la  partie  médiane  plus 
proéminente  surplombe  l’orifice  cloacai.  Cette  crête  porte  sur  toute  son 
étendue  des  soies  bifides  ou  multifides  longues  de  10  à 38  p. 

Le  croissant  post-cloacal  est  allongé  et  peu  arqué. 

Sur  la  face  ventrale  des  lobes  ainsi  qu’en  avant  de  la  crête  précloacale, 


— 483  — 


à proximité  de  la  ligne  médio-ventrale,  se  trouvent  des  soies  simples, 
recourbées,  longues  de  5 à 14  p. 


Cuticule  lisse,  sans  aréoles.  Des  espaces  losangiques  formés  par  l’entre- 


Fig.  2.  — Gordius  ueneus  Yillol . 1.  Extrémité  antérieure  Ç ; 2.  Extrémité  postérieure  9 
(profil)  ; 3.  Extrémité  postérieure  ç (face)  ; 4.  Extrémité  postérieure  Cf  (d’après 
une  préparation)  ; 5.  Orifice  cloacal  Cf  ; 6.  Soies  bordant  le  repli  précloacal  du  Cf  ; 
7.  Soies  de  la  face  ventrale  des  lobes  ; 8.  Cuticule  du  C?  ; 9 et  10.  Formations  réfrin- 
gentes de  la  cuticule  ; 11.  Traînée  granuleuse  traversant  la  cuticule  et  aboutissant 
à une  formation  réfringente. 

croisement  de  lignes  obliques.  Mais,  ce  qui  donne  à cette  cuticule  un 
cachet  particulier  c’est  la  présence  de  nombreuses  formations  réfringentes 
de  très  petite  taille  (1  p) , irrégulièrement  parsemées  et  centrées  en  général 
sur  une  croix  à branches  obliques.  A l’immersion,  on  peut  distinguer  dans 


— 484  — 

chacune  d’elles  2 masses  contiguës.  Vues  de  profil  elle  sont  suivies  d’une 
trainée  granuleuse  qui  traverse  la  cuticule. 

On  peut  interpréter  ces  formations,  ainsi  que  l’a  fait  Camerano, 
comme  des  pores  obstrués  par  un  produit  de  sécrétion.  J’y  verrais 
plus  volontiers  des  organes  sensoriels  et  malgré  la  différence  de  taille, 
je  serais  tenté  de  les  rapprocher  des  « inclusions  géminées  » si  fré- 
quentes dans  la  cuticule  des  Chordodes,  mais  qui  existent  aussi  chez 
certains  Gordius  (G.  obesus  Camer). 

Remarque.  — Dans  sa  description,  Villot  ne  signale  ni  la  crête 
précloacale  du  mâle  ni  même  le  croissant  postcloacal.  Romer  a fait 
de  cette  dernière  omission  un  caractère  spécifique.  Dans  ces  condi- 
tions il  est  évident  que  l’on  ne  peut  plus  tenir  compte  des  détermina- 
tions faites  par  Oerley,  Romer  et  Camerano. 

Une  crête  transversale  précloacale  s’observe  également  chez  les 
mâles  de  G.  paranensis  Camer.  1892  et  G.  Horsti  Camer.  1895.  La 
possibilité  d’une  synonymie  se  présente  pour  la  première  de  ces 
espèces,  dont  la  diagnose  concorde  assez  bien  avec  celle  de  G.  aeneus. 

? Gordius  Deshayesi  (Villot).  Fig.  3. 

(A2R  105.  1866.  Caracas,  Venezuela).  — 1 femelle.  Longueur 
200  mm.  ; largeur  moyenne  920  p.  — Couleur  brun  foncé  à reflets 
irisés. 


Fig.  3.  — ? Gordius  Deshayesi  Villot  Ç.  1.  Extrémité  antérieure  ; 2.  Extrémité  posté- 
rieure ; 3.  Cuticule  (face)  ; 4.  Cuticule  (profil)  ; 5.  Détails  de  la  cuticule. 


— 485 


Corps  aminci  aux  deux  extrémités,  plus  large  dans  sa  partie  moyenne. 
Extrémité  antérieure  assez  effilée  se  terminant  par  un  sommet  subco- 
nique marqué  d’une  tâche  brune.  En  arrière,  à une  courte  distance  un 
cercle  brun.  Pas  de  collier  ni  de  bandes  longitudinales  sombres. 

Extrémité  postérieure  un  peu  plus  claire  que  le  reste  du  corps,  rétrécie, 
tronquée  mais  à bords  arrondis.  Orifice  cloacal  central  occupant  une  légère 
dépression  qui  se  prolonge  ventralement  par  un  sillon  évasé  rejoignant  la 
ligne  médio-ventrale. 

Cuticule  à caractères  très  spéciaux.  Dépourvue  d’aréoles,  elle  est 
découpée  par  des  sillons  longitudinaux  en  une  série  de  bandes  parallèles, 
assez  régulières,  d’environ  15  p de  largeur.  Chaque  bande  possède  un 
sillon  médian  le  long  duquel  sont  alignées  des  <c  inclusions  géminées  ».  Ce 
sont  ici  des  formations  réfringentes  (4  (jt) , disposées  par  paires  juste  au- 
dessous  de  la  couche  externe  de  la  cuticule,  à la  base  d’un  court  bâtonnet 
hyalin. 

Les  sillons  médians  des  bandes  cuticulaires,  qui,  après  un  certain  trajet 
viennent  se  jeter  dans  un  des  sillons  longitudinaux,  sont  reliés  2 à 2,  de 
distance  en  distance,  par  des  anastomoses  transversales. 

Remarque.  — Il  est  fort  douteux  que  cette  espèce  appartienne  au 
genre  Gordius.  Le  mâle  étant  encore  inconnu,  on  peut  l’y  laisser 
provisoirement  mais  sous  toutes  réserves. 

Genre  CHORDODES.  Mobius  1855. 

Chordodes  caledoniensis  (Villot).  Fig.  4. 

Le  même  tube  étiqueté  G.  caledoniensis  (A2R  102.  1866.  Nouvelle- 
Calédonie)  contenait  3 sujets  : (2  femelles  et  un  mâle)  dont  un  seul, 
une  femelle,  présentait  des  caractères  correspondant  à la  description 
de  Villot.  Il  constituera  le  type  de  l’espèce.- 

1 femelle.  Longueur  150  mm.  ; largeur  moyenne  925  p.  — Cou- 
leur jaune  foncé  avec  une  ponctuation  plus  sombre. 

Extrémité  postérieure  tronquée  1. 

Cuticule  avec  2 sortes  d’aréoles  : des  aréoles  basses,  claires  (micra- 
réoles)  et  des  aréoles  plus  hautes,  plus  sombres  et  de  plus  grande  taille 
que  les  précédentes  (mégaréoles).  Micraréoles  polygonales  (mesurant  en 
moyenne  9 p 5)  souvent  allongées  perpendiculairement  à l’axe  longitu- 
dinal du  corps.  Elles  sont  séparées  par  des  espaces  interaréolaires  assez 
larges,  d’aspect  crevassé  ou  granuleux.  Il  semble  y avoir  quelques  papilles 
isolées,  placées  de  distance  en  distance  contre  le  bord  d’une  aréole. 

Mégaréoles  à contour  arrondi  (mesurant  de  12  p 5 X 17  p 5 à 21  X 
26  p 5).  Fort  nombreuses  elles  sont  soit  isolées  soit  réunies  par  paires  ou 
par  groupes  de  3 à 11  éléments.  Elles  sont  alors  disposées  en  une  rangée 
autour  de  deux  mégaréoles  centrales  entre  lesquelles  on  peut  distinguer 
une  tigelle  transparente. 

1.  Je  ne  puis  insister  davantage  sur  les  caractères  des  extrémités  du  corps  à cause 
des  déformations  qu’elles  présentent.  C’est  aussi  la  raison  pour  laquelle  je  n’en  donne 
pas  de  figure. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


32 


— 486  — 


Beaucoup  de  mégaréoles  isolées  portent  vers  leur  sommet  un  bâtonnet 
plus  clair  et  légèrement  incurvé  (longueur  5 à 6 p).  Ce  bâtonnet  se  retrouve 
aussi  parfois  sur  l’une  des  mégaréoles  d’une  couple  ou  de  la  périphérie 
d’un  groupe. 

Les  deux  mégaréoles  centrales  d’un  groupe  sont  coiffées  au  sommet 
d’une  couronne  de  poils  courts  et  très  fins,  visibles  seulement  à l’immer- 
sion. Les  mégaréoles  centrales  des  groupes  qui  bordent  les  lignes  médio- 


Fig.  4.  — ■ Chordodes  caledoniensis  (Villot)  Ç> . 1.  Cuticule  (face)  ; 2.  id.  (profil)  ; 3.  Amas 
de  mégaréoles  ; 4.  Amas  de  mégaréoles  près  de  la  lignée  médioventrale  (tous  les 
dessins  sont  à la  même  échelle.) 

dorsale  ou  médio-ventrale,  portent  en  outre  des  filaments  hyalins  plus 
gros  (diamètre  2 p 5)  et  beaucoup  plus  longs  b 

Dans  l’épaisseur  de  la  cuticule  on  note  la  présence  d’ « inclusions  gémi- 
nées » bien  reconnaissables,  quoique  souvent  déformées.  Très  nombreuses 
au  niveau  des  plages  de  micraréoles  on  ne  les  rencontre  qu’exceptionnelle- 
ment  au-dessous  des  mégaréoles. 

A proximité  de  l’extrémité  postérieure,  l’ornementation  de  la  cuticule 
se  trouve  modifiée.  Les  dimensions  des  aréoles  sont  réduites,  les  amas  de 

1.  D’ordinaire  ils  sont  cassés  près  de  leur  base  ; l’un  d’eux  atteignait  cependant 
125  p. 


— 487  — 


mégaréoles  plus  nombreux  sont  irréguliers,  l’aspect  actiniforme  des  méga- 
réoles  centrales  a disparu.  Puis  les  différences  entre  micraréoles  et  méga- 
réoles s’effacent  et  l’on  n’observe  plus  qu’un  réseau  d’aréoles  polygonales 
dont  les  lignes  de  séparation  finissent  par  s’estomper. 

Remarque.  — Camekano  a rangé  C.  caledoniensis  parmi  les  Chor- 
dodes  à aréoles  muriformes  car  il  admettait  la  synonymie  entre 
C.  caledoniensis  et  C.  sumatrensis  1 Villot  qui  possède  des  aéroles 
« à contours  irrégulièrement  festonnés  ».  Mais  ceci  n’est  justifié  ni 
par  la  diagnose  et  le  dessin  de  cuticule  donnés  par  Villot  ni  par 
la  description  qui  précède.  Villot  dit  que  toutes  les  mégaréoles 
portent  une  grosse  papille  et  les  auteurs  ont  attaché  de  l’importance 
à ce  caractère.  On  a vu  que  certaines  mégaréoles  seulement,  et  non 
toutes,  ont  un  court  bâtonnet  incurvé. 

Genre  GORDIONUS  Müller  1927. 

Gordionus  prismaticus  (Villot).  Fig.  5. 

(A1 2R  93.  Nouvelle  Grenade,  Bogota,  1866)  ; 1 mâle  : longueur 
125  mm.  ; largeur  moyenne  400  j a.  — Couleur  jaunâtre. 

Extrémité  antérieure  conique,  à sommet  blanchâtre.  Collier  et  bandes 
longitudinales  présents  mais  peu  marqués.  Extrémité  postérieure  bifide, 
à lobes  relativement  courts  (moins  de  2 fois  plus  longs  que  larges).  Orifice 
cloacal  ovale  bordé  de  digitations  et  de  papilles  arrondies.  2 brosses  péri- 
cloacales  courtes  (170  X 30  p)  à peu  près  rectilignes,  convergeant  vers 
l’avant.  Elles  sont  formées  de  soies  simples  ou  bifides  (longueur  maximum 
20  p)  découpées  à l’extrémité. 

En  arrière  de  l’orifice  cloacal,  une  zone  garnie  de  papilles  arquées  et 
pointues  (taille  5 à 9 p)  atteint  le  sillon  interlobaire  et  s’étend  sur  le  côté 
interne  des  lobes  caudaux  jusque  vers  leur  extrémité.  Les  papilles,  isolées 
ou  groupées  par  2 ou  par  4,  sont  plus  espacées  et  plus  grêles  vers  le  sommet 
des  lobes  caudaux. 

Cuticule  avec  une  seule  sorte  d’aréoles  polygonales  (dimensions  moyennes 
10  X 17  p),  le  plus  souvent  hexagonales.  Elles  sont  allongées  dans  le  sens 
longitudinal  et  leur  surface  ainsi  que  leurs  bords  sont  granuleux. 

Sillons  interaréolaires  étroits  avec  de  fines  granulations  et,  de  place  en 
place,  des  pores  et  des  papilles.  Ces  dernières  sont  situées  entre  2 aréoles 
vers  le  milieu  du  sillon  qui  les  sépare.  Sur  la  face  ventrale,  dans  la  région 
postérieure  du  corps,  les  aéroles  ont  une  forme  ovoïde. 

Remarque.  — Cette  espèce  présente  des  affinités  avec  G.  viola- 
ceus  (Baird)  et  G.  alpestris  (Villot).  Elle  s’en  distingue  par  l’allonge- 
ment de  ses  aéroles  et  par  la  forme  des  soies  des  brosses  péricloacales. 
J’estime  qu’elle  peut  être  conservée. 

1.  Villot  A.  Gordiens  de  Sumatra.  Zoologische  Ergebniss  einer  Reise  in  Nieder- 

lïndisch  Ost.  Indien,  Leiden,  1891 


— 488 


Fig.  5.  — Gordionus  prismaticus  (Villot)  Q 1.  Extrémité  antérieure  ; 2.  Extrémité 
postérieure  (d’après  une  préparation)  ; 3.  Soies  des  brosses  péricloacales  ; 4.  Orifice 
cloacal  et  papilles  postcloacalcs  ; 5.  papilles  vers  l’extrémité  des  lobes  ; 6.  Cuticule 
(face)  ; 7.  Cuticule  (profil)  (les  5 dernières  figures  sont  à la  même  échelle). 


Gordionus  reticulatus  (Villot).  Fig.  6. 

(A2R  106.  Californie  1866).  — 1 femelle  : longueur  300  mm.  ; 
largeur  moyenne  ? 900  fi  (sujet  aplati  et  déformé).  Couleur  marron. 

Extrémité  antérieure  effilée,  jaunâtre  au  sommet.  Ni  collier  pi  bandes 
longitudinales  sombres. 

Extrémité  postérieure  déformée.  Orifice  cloacal  au  centre  d’une  zone 
plus  claire. 

Cuticule  : aréoles  polygonales  ou  subpolygonales  (dimensions  de 
14  X 15  (i  à 15  X 19  fi)  alignées  par  endroits  en  rangées  transversales 
ou  obliques  par  rapport  à l’axe  longitudinal  du  corps  Sillons  interaréo- 
laires  très  étroits  avec  ça  et  là  de  grosses  papilles  qui  semblent  rattachées 
à une  aréole.  Les  aréoles  sont  fréquemment  jumelées  avec  un  pore  vers 
le  milieu  de  la  ligne  qui  les  sépare. 


489  — 


Remarque. — La  cuticule  présente  une  certaine  ressemblance  avec 
celle  de  G.  alpestris  (Villot). 

Dans  l’ensemble  les  caractères  relevés  sur  l’échantillon  étudié  ne 
paraissent  pas  suffisants  pour  justifier  le  maintien  de  cette  espèce. 


Fig.  6.  — 1.  Gordionus  reticulatus  (Villot)  Ç ; cuticule.  2,  3.  4.  Gordionus  Blanchardi 

(Villot)  Ç ; 2.  Extrémité  antérieure  ; 3.  Extrémité  postérieure  ; 4.  Cuticule. 

Gordionus  Blanchardi  (Villot).  Fig.  6. 

(A2R  103.  Ile  de  France,  M.  Desjardins  1866).  — 1 femelle  : 
longueur  180  mm.  ; largeur  moyenne  900  p.  — Couleur  brune  passant 
au  rougeâtre  dans  la  partie  antérieure. 

Extrémité  antérieure  assez  brusquement  rétrécie  1,  terminée  par  une 
calotte  blanc  jaunâtre.  Pas  de  collier  distinct  ni  de  bandes  longitudinales 
sombres. 

Extrémité  postérieure  tronquée  obliquement  mais  à bords  arrondis. 
L’orifice  cloacal  plus  rapproché  du  côté  ventral  que  du  côté  dorsal  est  au 

1.  Mais  ce  caractère  semble  accusé,  sinon  déterminé  par  la  contraction. 


— 490  — 


centre  d’une  zone  brune.  Le  « repli  circulaire  en  forme  de  ventouse  » dont 
parle  Villot  était  un  reste  de  spermatophore. 

Cuticule  avec  une  seule  sorte  d’aréoles  ovoïdes  (dimensiosn  de  11  X 13,5  p 
à 19  x 28  p).  Espaces  interaréolaires  larges  et  crevassés  avec  de  place  en 
place  des  papilles  isolées  (diamètre  3 p)  qui  sont  parfois  appliquées  contre 
le  bord  d’une  aréole  et  donnent  l’impression  d’un  fragment  détaché  de 
celle-ci. 

Remarque.  — On  ne  peut  être  très  affirmatif  quant  aux  caractères 
de  cette  espèce  par  suite  de  la  déformation  de  l’extrémité  antérieure 
et  de  l’état  de  la  cuticule  qui  semble  un  peu  altérée.  J’estime  qu’elle 
doit  être  abandonnée. 

Gordionus  chinensis  (Villot)  Fig.  7. 

(A2R  Pékin  1868).  — 1 mâle  : longueur  320  mm.  ; largeur  moyenne 
725  p.  Couleur  marron  s’éclaircissant  et  passant  au  jaunâtre  vers 
les  extrémités  du  corps. 

Extrémité  antérieure  amincie,  subtronquée,  à sommet  d’un  blanc  jau- 
nâtre. Pas  de  collier  ni  de  bandes  longitudinales  sombres. 

Extrémité  postérieure  à lobes  courts  (à  peine  une  fois  et  demie  plus 
longs  que  larges).  Orifice  cloacal  ovale  bordé  de  nombreuses  soies  simples 
ou  découpées  (atteignant  20  p).  Les  brosses  péricloacales  (longueur  300  p, 
largeur  maximum  45  p),  élargies  dans  leur  partie  moyenne,  convergent 
vers  l’avant.  Les  soies  qui  les  constituent  (longueur  30  p)  disposées  sur 
plusieurs  rangs  sont  semblables,  à la  taille  près,  à celles  qui  entourent 
l’orifice  cloacal.  La  face  ventrale  des  lobes  est  en  majeure  partie  revêtue, 
sauf  au  voisinage  du  bord  externe,  de  papilles  ovoïdes  de  4 à 5 p.  Elles 
sont  plus  nombreuses  du  côté  interne.  Dés  papilles  semblables,  qui  sem- 
blent résulter  de  la  transformation  de  papilles  interaréolaires,  s’observent 
en  avant  de  l’orifice  cloacal  et  des  brosses  péricloacales. 

Cuticule.  Aréoles  d’une  seule  sorte  polygonales  (dimensiosn  de  17  X 19  p 
à 28  X 28  p),  en  général  hexagonales.  Sillons  interaréolaires  étroits  et  nus. 

Les  aréoles  forment  souvent  des  rangées  transversales  ou  obliques  par 
rapport  à l’axe  longitudinal  du  corps  et  les  sillons  qui  les  séparent  sont  plus 
larges  que  ceux  qui  bordent  les  aréoles  d’une  même  rangée.  C’est  surtout 
au  niveau  de  ces  derniers  que  se  trouvent  des  papilles  isolées  (diamètre 
2 p)  presque  toujours  en  relation  avec  une  couple  d’  « inclusions  gémi- 
nées » (taille  4 à 6 p). 

Remarque.  — Camerano  a rapporté  à cette  espèce  des  exemplaires 
femelles  du  Turkestan  chinois.  Il  en  a fait  ensuite  (1897)  une  espèce 
distincte  : Gordionus  (Parachordodes)  Kaschgaricus  à cause  de 
l’aspect  particulier  que  donnent  à la  cuticule  les  inclusions  géminées. 
Cette  création,  qui  n’aurait  vraisemblablement  pas  eu  lieu  si  la  des- 
cription de  Villot  eut  été  plus  complète,  paraît  maintenant  d’une 
valeur  très  douteuse. 


491 


Fig.  7.  — Gordionus  chinensis  (Villot)  CT.  1.  Extrémité  antérieure  ; 2.  Extrémité  posté- 
rieure (d’après  une  préparation)  ; 3.  orifice  cloacal  ; 4.  Soies  des  brosses  péricloa- 
cales  ; 5.  Papilles  de  la  face  ventrale  des  lobes  caudaux  ; 6.  Cuticule  ; 7.  Détails  de 
la  cuticule. 

Gordionus  abbreviatus  (Villot)  Fig.  8. 

A2R  93.  Ile  Bourbon  1866).  — 1 mâle  : longueur  120  mm.  ; largeur 
moyenne  400  p..  — Sujet  grêle  de  couleur  jaunâtre. 

Extrémité  antérieure  amincie,  arrondie  au  sommet,  avec  une  calotte 
d’un  blanc  jaunâtre.  Un  collier  (plus  long  que  large)  jaune  foncé  et  deux 
bandes  longitudinales  étroites  de  même  couleur. 

Extrémité  postérieure  à lobes  courts  et  obtus.  Orifice  cloacal  ovale  ; 
sur  ses  bords  quelques  tubercules  arrondis.  Les  brosses  péricloacales  se 


— 492  — 


rejoignent  en  avant  de  l’orifice  et  forment  une  parabole,  ouverte  vers 
l’arrière,  dont  les  extrémités  distantes  de  270  p atteignent  presque  la  base 
des  lobes  caudaux.  Les  soies  péricloacales  (longueur  maximum  20  p), 
disposées  sur  plusieurs  rangées,  sont  entières  ou  bifides  ; elles  présentent 
aussi  parfois  de  courtes  branches  latérales  et  leur  taille  décroît  de  l’avant 
vers  l’arrière. 


Fig.  8.  — Gordionus  abbreviatus  (Villot)  Cf.  1.  Extrémité  antérieure  ; 2.  Extrémité 
postérieure  (d’après  une  préparation)  ; 3.  Orifice  coacal  et  tubercules  postcloacaux  ; 
4.  Soies  des  brosses  péricloacales  ; 5.  Tubercules  et  soies  de  la  face  ventrale  des  lobes 
caudaux  ; 6.  Cuticule  de  la  région  moyenne  du  corps  ; 7.  Cuticule  de  la  région 
postérieure. 

La  région  postcloacale  et  la  moitié  interne  de  la  face  ventrale  des  lobes 
portent  des  tubercules  (diamètre  5 p).  Ils  ont,  au  voisinage  de  l’orifice 
cloacal,  un  contour  arrondi  mais  leur  sommet  paraît  saillant  ; plus  en 
arrière  ils  sont  crochus.  Enfin  vers  l’extrémité  et  le  bord  interne  des  lobes, 
ils  se  transforment  en  soies  flexueuses  ou  recourbées  (10  à 13  p). 

Cuticule.  Aréoles  d’une  seule  sorte,  polygonales  (dimensions  de  6 X 6,5 
à 10,  5 X 16  p).  Elles  sont  disposées  par  paires,  leur  grand  diamètre  étant 


— 493 


à peu  près  parallèle  à l’axe  longitudinal  du  corps  ; leur  bord  est  faiblement 
sinueux. 

Le  sillon  qui  sépare  les  aréoles  d’une  même  paire  est  très  étroit  tandis 
qu’entre  les  couples  d’aréoles  les  espaces  sont  larges  et  granuleux.  Dans  les 
sillons  et  plus  rarement  dans  les  espaces  intèraréolaires  on  remarque  çà  et 
là  des  « formations  réfringentes  » ressemblant  à de  petits  tubercules  (dia- 
mètre 1 p)  réunis  par  paires. 

Vers  l’extrémité  postérieure  du  corps  les  aréoles  sont  plus  petites 
(5  X 10  p)  et  plus  rapprochées  par  suite  de  la  réduction  des  espaces  inter- 
aréolaires.  En  outre  les  aréoles  d’une  même  couple  ont  tendance  à fusion- 
ner, car  le  sillon  qui  les  sépare  est  à peine  visible,  souvent  incomplet. 
Dans  cette  région  il  existe  des  « inclusions  géminées  » (diamètre  2 p)  entre 
les  aréoles.  Bien  reconnaissables  elles  présentent  la  même  disposition 
que  les  « formations  réfringentes  » observées  dans  la  partie  moyenne  du 
corps.  Il  s’agit  très  certainement  de  formations  homologues  et  les  grosses 
papilles  interaréolaires  signalées  par  Villot  sont  en  réalité  des  inclusions 
géminées. 


Fig.  9.  • — - Paragordius  tricuspidatus  IrilobuS  (Villot)  ç.  1.  Extrémité  antérieure; 
2.  Extrémité  postérieure  (vue  de  profil)  ; 3.  id.  (vue  face  dorsale)  ; 4.  Cuticule. 

Genre  PARAGORDIUS  Camerano  1897. 

Paragordius  trilobus  (Villot)  Fig.  9. 

(A2R  109.  Jersey.  M.  Milbert,  1866).  — 1 femelle  : longueur 
180  mm.  ; largeur  moyenne  850  p.  — Couleur  jaune. 

Extrémité  antérieure  semblable  à celle  de  P.  tricuspidatus  (L.  Dufour). 
Calotte  blanchâtre  avec  2 tubérosités  ventrales  séparées  par  un  sillon  et 
du  côté  dorsal  une  saillie  peu  accusée.  Collier  marron  estompé  en  arrière. 
2 bandes  longitudinales  sombres  ; la  ventrale  plus  nette. 


— 494 


Extrémité  postérieure  trifide.  Le  lobe  dorsal  nettement  plus  long  que 
les  lobes  latéraux  est  acuminé  et  faiblement  recourbé  au  sommet. 

Dimensions  des  lobes  caudaux  : 

Lobe  médian  : longueur  1.160  p.  ; largeur  à la  base  : 200  p. 

Lobes  latéraux  : longueur  1.050  p ; largeur  à la  base  : 235  p. 

Cuticule.  Les  aréoles  sont  polygonales  comme  chez  P.  tricuspidatus, 
mais  elles  sont  légèrement  plus  petites  (6  à 8 p)  et  surtout  plus  rapprochées. 
Certaines  d’entre  elles  ont  une  saillie  marginale  plus  ou  moins  accusée. 
Pas  d’aéroles  sur  la  ligne  médio-ventrale  et  aussi,  semble-t-il,  le  long  de 
la  ligne  médio-dorsale.  Par  endroits  les  espaces  interaréolaires  sont  granu- 
leux ; ils  paraissent  contenir  de  petits  tubercules  isolés  mais  la  présence 
de  corps  étrangers  peut  prêter  à confusion  et  ne  permet  pas  d’être  affir- 
matif. 

Remarque.  — P.  trilobus  (Villot)  diffère  essentiellement  de 
P.  tricuspidatus  (L.  Duf.)  par  le  rapprochement  de  ses  aéroles  et  par 
l’allongement  du  lobe  médian  qui  dépasse  les  lobes  latéraux.  On 
peut  estimer  que  ce  sont  là  des  caractères  suffisants  pour  justifier  le 
maintien  de  cette  espèce.  Pour  ma  part  je  ne  le  pense  pas,  et  je  pro- 
pose de  faire  de  P.  trilobus  une  sous-espèce  de  P.  tricuspidatus. 

Conclusions. 

Au  terme  de  cette  révision  de  12  espèces  de  Gordiacés  créées,  par 
Villot  en  1874  je  propose  : 

de  rejeter  sans  hésitation  deux  d’entre  elles  : G.  gracilis  et  G.  laevis 
décrites  d’après  des  spécimens  de  Mermis. 

de  rejeter  également  : G.  reticulatus  et  G.  Blanchardi,  dont  les 
types  présentent  des  altérations  ou  des  caractères  insuffisants  qui 
ne  permettent  pas  d’en  établir  une  diagnose  complète. 

de  ramener  G.  trilobus  au  rang  de  sous-espèce  : Paragordius  tri- 
cuspidatus trilobus  ; 

de  conserver  enfin  les  espèces  suivantes  : 

Gordius  incertus  Villot  ; 

Gordius  aeneus  Villot  ; 

? Gordius  Deshayesi  Villot  ; 

Chordodes  caledoniensis  (Villot)  ; 

Gordionus  prismaticus  (Villot)  ; 

Gordionus  chinensis  (Villot).; 

Gordionus  abbreviatus  (Villot). 

Laboratoire  de  Zoologie  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Grenoble 
et  Laboratoire  de  Zoologie  du  Muséum. 


495  — 


Quelques  Plantes  malgaches  rares 

I OU  EN  VOIE  D'EXTINCTION 

Par  Raymond  Decary, 

ASSOCIÉ  DU  MUSÉUM 

A bien  des  reprises  déjà,  le  cri  d’alarme  a été  jeté  au  sujet  de  la 
destruction  des  forêts  de  Madagascar  dont  la  superficie  entière 
ne  dépasse  pas  aujourd’hui  3 à 4 millions  d’hectares  1.  Successive- 
ment H.  Perrier  de  La  Bathie,  H.  Humbert,  Roger  Heim  2 et 
d’autres  ont  souligné  le  danger  des  déboisements  que  nos  réglements 
administratifs  ou  plutôt  leur  application  insuffisante  n’ont  pas  pu 
empêcher.  Les  feux  continuent,  les  tavy  aussi  ; l’Androy  lui-même, 
que  la  nature  spéciale  de  sa  végétation  protégeait  il  y a une  ving- 
taine d’années  contre  le  régime  de  la  culture  sur  brûlis,  s’y  trouve 
maintenant  soumis,  et  les  indigènes  parviennent  à brûler  les  Euphor- 
biacées  arborescentes,  lorsqu’elles  sont  abattues  depuis  quelques 
mois  et  à demi  desséchées. 

Déjà  dans  leur  action  dévastatrice,  les  feux  ont  fait  disparaître 
de  très  nombreuses  espèces  à jamais  perdues  pour  la  science  ; d’au- 
tres, recueillies  autrefois,  par  les  premiers  botanistes,  n’ont  jamais 
été  revues  ; tel  est  le  cas  en  particulier  d’un  certain  nombre  de 
plantes  récoltées  par  les  anciens  voyageurs  dans  les  forêts  de  plaine 
de  l’Est,  aujourd’hui  à peu  près  détruites,  et  par  Bojer  en  1835 
dans  les  montagnes  du  centre  de  1 -île.  D’autres,  sur  lesquelles  nous 
insisterons  ici,  et  qui  présentent  un  intérêt  économique  ou  orne- 
mental, sont  en  train  de  disparaître. 

Aloe  Suzannae  R.  Decary.  — Cette  espèce,  du  Domaine  du 
Sud-Ouest,  se  rencontre  en  Androy  sur  les  dunes  et  les  calcaires 
quaternaires  de  la  zone  des  cultures,  entre  le  Menarandra  et  le  Man- 
draré.  On  la  trouve  aussi  exceptionnellement,  par  îlots  isolés, 
en  quelques  points  des  gneiss  de  l’Extrême-Sud  : rive  gauche  du 
Mandraré  à Amboasary,  environs  d’Ambararata  au  Nord  d’Anta- 

1.  M.  Roger  Heim  estime  même  qu’elle  ne  dépasse  pas  1.500.000  hectares. 

2.  H.  Perrier  de  la  Bathie.  La  végétation  malgache.  Paris,  1921.  — H.  Hum- 
bert. La  destruction  d’une  flore  insulaire  par  le  feu.  Principaux  aspects  de  la  végéta- 
tion à Madagascar.  Mém.  Acad,  malg.,  fasc.  V,  1927.  — Roger  Heim.  L’état  actuel  des 
dévastations  forestières  à Madagascar.  C.  R.  Acad.  Agric.  de  France , séance  du  15  mai 
1935.  — H.  Humbert.  L’extinction  des  derniers  vestiges  de  certains  types  de  végéta- 
tion autochtone  à Madagascar.  Arch.  Mus.  Hisl.  nat.,  t.  XII,  1935. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


— 496 


nimora  1.  Dans  toute  la  région  méridionale  de  l’Androy,  elle  est 
vouée  à une  disparition  totale  à bref  délai,  car  son  habitat  constitue 
une  région  fertile  dans  laquelle  abondent  les  champs,  et  les  indi- 
gènes, au  cours  de  leurs  débroussaillements,  se  débarrassent  des 
derniers  pieds.  Il  y a une  dizaine  d’années,  de  nombreux  stipes 
portaient  déjà  à leur  base  la  trace  du  feu.  Seuls  les  spécimens  des 
gneiss  pourront  survivre  quelque  temps  encore,  grâce  aux  rocailles 
qui  leur  confèrent  un  abri  suffisant. 

Nous  avons  replanté  A.  Suzannae  dans  les  jardins  publics  de 
Tsihombé  et  d’Ambovombé  ; deux  exemplaires  figurent  au  jardin 
botanique  de  Tananarive  ; enfin  nous  avons  donné  en  1930  une 
photographie  de  cette  superbe  espèce  2. 

Eulophiella  divers.  — Deux  Orchidées  épiphytes  de  la  forêt  litto- 
rale orientale  sont  devenues  de  véritables  raretés  botaniques  et 
risquent  une  disparition  totale  en  cas  de  récolte  faite  par  un  collec- 
teur imprévoyant  : E.  Roempleriana  Schltr.  vivant  sur  les  Pan- 
danus  qui  forment  avec  des  Palmiers  d’épais  fourrés  dans  l’île  aux 
Nattes,  dépendance  de  l’île  Sainte-Marie  ; et  E.  Elisabethae  Linden 
et  Rolfe,  autre  épiphyte,  introduite  jadis  de  Madagascar  en  Europe 
et  dont  l’origine  précise  n’a  jamais  été  retrouvée.  La  première  de 
ces  espèces,  déjà  cultivée  au  jardin  botanique  de  Tananarive,  devrait 
en  outre  être  protégée  dans  son  habitat  de  l’île  aux  Nattes,  qu’il 
convient  de  classer  comme  site  naturel  de  caractère  scientifique,  si 
l’on  ne  veut  pas  assister  à la  perte  de  cette  plante  magnifique. 

Hernandia  Voyroni  H.  Jum.,  ou  Hazomalana,  est  plus  connu  sous 
le  nom  de  Faux  Camphrier.  Il  affectionne  les  calcaires  du  Domaine 
occidental  et  était  autrefois  répandu  de  l’Analalava  à la  Tsiri- 
bihina.  Objet  d’une  intense  exploitation  en  raison  de  l’odeur  de 
son  bois  qui  éloigne  les  insectes,  on  ne  le  rencontre  plus  que  çà  et  là, 
en  pieds  isolés,  exposés  à leur  tour  à la  destruction  par  la  hache 
ou  le  feu.  Il  pourrait  cependant  être  multiplié  de  nouveau  assez 
facilement  par  semis.  Sa  croissance  est  plutôt  rapide  et  les  qua- 
lités de  son  bois  méritent  d’appeler  l’attention  des  stations  fores- 
tières. 

Poinciania  adansonioides  R.  Vig.  Fengoky.  — - Cet  arbre,  du 
Domaine  Sud-occidental,  était  autrefois  abondant  sur  les  rocailles 
calcaires  de  la  région  mahafaly  du  lac  Tsimanampetsotsa.  Il  y a une 

1.  Sur  les  gneiss,  YAloe  Suzannae  prend  un  port  différent.  Son  stipe,  qui  est  générale- 
ment de  2 à 4 mètres  sur  les  calcaires,  atteint  couramment  6 mètres,  et  la  plante  avec 
sa  hampe  florale  peut  avoir  une  dizaine  de  mètres  de  hauteur. 

2.  R.  Decary.  L’Androy  (Essai  de  monographie  régionale),  t.  I,  pl.  V.  Le  spécimen 
photographié  possède  un  tronc  trifurqué  avec  trois  rosettes  de  feuilles  entremêlées 
et  trois  hampes  florales. 


497  — 


quinzaine  d’années,  il  fut  l’objet  d’une  exploitation  sauvage  pour 
la  gomme  qui  exsudait  et  qui  fut  reconnue  — trop  tard  — comme 
n’ayant  qu’une  valeur  secondaire.  Cette  exploitation  s’étendit  sur 
près  de  10.000  hectares.  Les  incisions  faites  pour  obtenir  l’écoule- 
ment de  la  sève  avaient  produit  des  gommoses  entraînant  la  mort 
des  arbres.  Seule,  la  médiocre  qualité  reconnue  finalement  à la 
gomme  a permis  la  survie  des  derniers  spécimens.  En  1940,  à 
côté  de  très  nombreux  arbres  gisant  pourris  sur  le  sol,  nous  avons 
trouvé  quelques  jeunes  exemplaires  ; on  peut  estimer  qu’il  faut 
au  minimum  30  ou  40  ans  pour  que  l’arbre  arrive  à toute  sa 
grosseur  L 

Lemuropisum  edule  H.  Perr.  — Ce  grand  arbuste,  dont  les  graines 
excellentes  valent  les  meilleures  noisettes,  se  rencontre,  comme  le 
précédent,  sur  les  rocailles  de  la  falaise  dominant  le  lac  Tsimanam- 
petsotsa.  L’espèce,  très  rare,  est  étroitement  localisée,  et  sa  rareté 
s’explique,  d’après  H.  Perrier  de  la  Bathie,  par  l’avidité  avec 
laquelle  les  lémuriens  comme  les  indigènes  eux-mêmes  recherchent 
ses  graines. 

Cet  arbuste,  qui  risque  de  disparaître,  présente  cependant  un 
intérêt  économique  de  premier  ordre.  Il  mérite  d’être  protégé  et 
même  multiplié  dans  les  pays  présentant  des  conditions  climatolo- 
giques semblables  à celles  du  Sud-Ouest  2. 

Euphorbia  pirahazo  H.  Jum.  — Cet  arbre  caoutchoutifère,  qui 
peut  atteindre  25  mètres  de  hauteur,  vit  dans  les  bois  rocailleux 
de  l’Ouest  jusqu’à  l’altitude  de  800  mètres.  Jadis  relativement 
commun,  il  a été  détruit  en  grande  partie  pour  la  récolte  de  sa 
gomme  — récolte  qui,  après  avoir  cessé  dans  toute  la  colonie,  a 
repris  au  début  de  1943  sous  l’influence  de  nécessités  écono- 
miques. Le  Service  forestier  édicta  alors,  dans  le  but  de  préserver 
les  peuplements  d’essences  à caoutchouc,  de  sévères  mesures  d’ex- 
ploitation, mais  il  est  à craindre  qu’elles  n’aient  pas  été  observées, 
en  raison  d’une  surveillance  quasi  impossible.  Aussi,  si  l’on  veut 
sauver  YE.  pirahazo,  est-il  nécessaire  de  procéder  par  voie  de  culture. 
Déjà  en  1908,  des  peuplements  de  cette  espèce  avaient  été  mis  en 
réserve  par  le  Service  de  colonisation  3 au  lieudit  Ankisompobé.  Il 
importe  que  l’attention  soit  de  nouveau  attirée  sur  cet  arbre  que 
l’exploitation  autant  que  les  feux  menacent  de  faire  périr. 

Euphorbia  Intisy  Drake.  Herokazo,  Herotsy.  — L’exploitation 
intense  des  années  1892  à 1910  avait  extrêmement  raréfié  cette 

1.  R.  Decary.  Rapport  de  tournée  dans  le  Sud-sud-ouest  de  Madagascar.  4e  Rapport 
annuel  de  la  Soc.  des  Amis  du  Parc  bol.  et  zool.  de  Tananarive,  1940. 

2.  H.  Perrier  de  la  Bathie.  Un  nouveau  genre  malgache  de  Caesalpiniacées. 
Bull.  Soc.  bol.  Fr.,  t.  85,  1938,  p.  493. 

3.  H.  Perrier  de  la  Bathie.  Observations  sur  le  Pirakazo.  Bull,  économ.  Madag., 
2e  sem.,  1910,  p.  247. 


498  — 


espèce  de  l’Extrême-Sud.  Depuis  cette  dernière  date,  en  raison  de 
l’arrêt  de  la  récolte  du  caoutchouc  malgache,  les  peuplements  se 
sont  en  bonne  partie  regénérés,  notamment  dans  la  zone  cristalline 
orientale  de  l’Androy,  entre  Behara  et  Tranomaro.  Les  craintes 
que  l’on  avait  manifestées  plus  d’une  fois  au  sujet  de  cette  plante 
peuvent  donc  être  écartées  — si  toutefois  la  reprise  de  l’exploitation 
en  1943,  ne  lui  a pas  porté  un  nouveau  coup. 

En  tout  état  de  cause,  il  semble  possible  de  cultiver  VE.  Intisy. 
Les  graines  germent  très  facilement  et  les  échantillons  plantés  tant 
à Ambondro  par  les  militaires  au  temps  de  la  pacification,  que  par 
nous-même  à Ambovombé,  montrent  que,  si  la  plante  a une  crois- 
sance un  peu  lente,  du  moins  sa  culture  peut  être  poursuivie  sans 
difficulté. 

Sideroxylon  Gerrardianum  H.  Lee.  • — La  menace  qui  pèse  sur 
cet  arbre  a été  signalée  dès  1922  par  H.  Lecomte  1.  On  n’en  connaît 
qu’un  seul  exemplaire,  dans  la  forêt  orientale  près  de  Mahanoro. 
C’est  un  arbre  sacré,  couvert  d’offrandes,  et  c’est  probablement  à ce 
caractère  tabou  qu’on  doit  sa  conservation.  H.  Perrier  de  la 
Bathie,  qui  l’a  découvert,  ajoutait  : « Il  est  un  des  seuls  témoins 
vivants  de  l’ancienne  forêt  qui  recouvrait  jadis  les  sédiments  cam- 
paniens  de  l’Est,  sur  lesquels  on  ne  voit  plus  maintenant  que  des 
teza  et  des  savoka  dont  la  présence  s’impose  petit  à petit,  grâce  aux 
feux  de  brousse.  » 

Diospyros  Perrieri  H.  Jum.  Lopingo,  Mapingo.  — L’ébénier  mal- 
gache était  autrefois  répandu  presque  partout  dans  le  Domaine 
occidental,  de  Maromandia  à Tulear,  et  exporté  surtout  par  les 
ports  de  Majunga  et  de  Morondava.  L’exploitation  intensive  qu’il 
a subie  l’a  presque  complètement  fait  disparaître  et  les  derniers 
exemplaires  survivants  sont  réfugiés  dans  des  endroits  difficile- 
ment accessibles.  Les  plus  beaux  arbres  peuvent  atteindre  1 m.  50 
de  diamètre.  Des  peuplements  pourraient  être  reconstitués  à l’aide 
des  derniers  porte-graines  qui  se  trouvent  encore  çà  et  là,  notam- 
ment dans  l’Antsingy,  mais  la  croissance  de  cet  ébénier  est  extrême- 
ment lente. 

Phyllarthron  megapterum  H.  Perr.  — Ce  petit  arbre,  qui  ne 
dépasse  pas  3 à 4 mètres  de  haut,  est  spécial  à la  région  de  Majunga  ; 
il  se  rencontre  dans  les  ravins  creusés  dans  les  calcaires  crétacés  et 
son  aire  paraît  réduite  à quelques  centaines  d’hectares  2. 

Santalina  madagascariensis  Baill.  — Le  « Santal  malgache  » qui 
est  produit  par  une  Rubiacée,  est  appelé  à disparaître,  non  seule- 

1.  H.  Lecomte.  Une  Sapotacée  de  Madagascar  en  voie  de  disparition.  Bull.  Mus. 
Hist.  nat.j  1922,  p.  184, 

2.  H.  Perrier  de  la  Bathie.  Les  Bignoniacées  de  la  région  malgache.  Ann.  Mus. 
col.  Marseille , 1938,  p.  62. 


— 499  — 


ment  à la  suite  des  exportations  dont  il  fut  l’objet  avant  la  guerre, 
mais  en  raison  aussi  de  la  consommation  locale  et  des  feux  de 
brousse  auxquels  il  est  exposé.  On  sait  également  que,  dans  le 
Sud-Ouest,  les  indigènes  exploitent  un  autre  Santal  qui  est  une 
Composée  du  genre  Brachylaena.  Cette  espèce,  aussi  odoriférante, 
porte  comme  la  première  le  nom  vernaculaire  de  Masonjoana  ; il 
est  lui-même  un  arbre  peu  commun,  de  10  à 12  mètres  de  haut  : il 
fournit  comme  le  B.  merana  Baker  un  beau  bois  d’ébénisterie,  et 
qui  devient  de  plus  en  plus  rare,  condamné  à périr  avec  les  vestiges 
de  forêts  qui  le  renferment  L 

Brachylaena  microphylla  Humbert.  — Espèce  à peu  près  éteinte 
qui  a été  découverte  par  H.  Humbert  dans  les  rochers  des  pentes 
Nord-Ouest  du  Vohipolaka  au  Nord  de  Betroka,  dans  un  des  lam- 
beaux dégradés  de  l’ancienne  forêt  à Chlénacées  2.  Aussi  bien  ceux- 
ci  sont-ils  eux-mêmes  en  cours  de  destruction,  car  malgré  les  rocailles 
qui  peuvent  les  protéger  temporairement,  les  graminées  de  la 
végétation  secondaire  finissent  par  trouver  des  couloirs  ou  des 
fissures  par  lesquelles  elles  atteignent  la  parcelle  intacte  et  l’incendie 
n’a  plus  alors  qu’à  faire  son  œuvre. 

Aster  andohahelensis  Humbert  et  Aster  mandrarensis  Humbert.  — 
Le  premier  provient  du  massif  de  l’Andohahelo,  dans  les  lambeaux 
de  brousse  ericoïde  à Philippia  ; le  second  vit  dans  la  brousse 
éricoïde  du  sommet  du  massif  du  Beampingaratra.  Ces  deux  espèces, 
découvertes  en  1928  par  H.  Humbert,  n’existaient  chacune  qu’en 
un  seul  individu  3 ; de  telles  endémiques  sont  vouées  à une  dispa- 
rition totale  à bref  délai  par  suite  de  la  régression  progressive  des 
ilôts  boisées  dont  elles  font  partie. 

1.  Voir  sur  le  Santal  malgache  les  études  de  H.  Perrier  de  la  Bathie  : Le  Santal 
malgache.  R.  B.  A.,  1924,  p.  531  et  : Note  au  sujet  des  Santals  de  Madagascar.  R.  B.  A 
1930,  p.  590. 

2.  H.  Humbert,  op.  cit.,  1935,  pl.  II. 

3.  H.  Humbert.  Sur  deux  Astérées  nouvelles  de  Madagascar  en  voie  d’extinction. 
Bull.  Mus.  Hisl.  nat.j  1932,  p.  1013. 


Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 


500 


De  la  distribution 

DE  QUELQUES  PLANTES  MÉDITERRANÉENNES 
DANS  LA  MONTAGNE  DE  LURE  (BASSES-ALPES) 

Par  Claude  Mathon. 


La  montagne  de  Lure  — point  culminant  1.827  m.  — forme  le 
prolongement  oriental  du  Mont  Ventoux.  Elle  en  est  séparée  par  la 
dépression  d’Aurel.  La  chaîne  principale,  de  direction  générale 
E.-W.,  est  légèrement  redressée  vers  le  N.-W.  ; à son  extrémité  E., 
elle  forme  le  vaste  cirque  de  Valbelle.  Parallèlement  à la  chaîne  princi- 
pale et  au  N.  de  celle-ci,  depuis  Villevieille  (à  l’E.  des  Omergues), 
jusqu’à  Valbelle,  une  seconde  crête,  moins  élevée  que  la  première 
dont  elle  est  séparée  par  un  vallon  frais  et  généralement  ombreux, 
borde  le  torrent  du  Jabron.  L’adret  de  la  chaîne  principale  est  en 
pente  relativement  faible  ; la  roche  sous-jacente  est  calcaire  (Barré- 
mien  vers  les  sommets,  Aptien  inférieur  et  Urgonien  vers  la  base), 
ce  qui  ne  signifie  pas  que  la  végétation  soit  exclusivement  calcicole  : 
Calluna  vulgaris  et  Deschampsia  flexuosa  par  exemple,  abondent,  le 
premier  surtout  entre  1.400  et  1.600  m.  dans  la  zone  centrale.  Ce 
versant  est  pratiquement  dépourvu  d’eau  ; de  bas  en  haut  s’y  ren- 
contrent la  chênaie  à chêne  pubescent,  la  hêtraie  et  la  sapée.  L’ubac 
est  en  pente  raide,  couvert  par  la  sapée  et  la  hêtraie,  sur  ce  versant 
jaillisent  de  nombreuses  sources.  La  chaîne  secondaire,  coupée  de 
dues  et  également  de  structure  calcaire,  présente  à l’exposition  N.  : 
une  falaise,  puis  la  hêtraie  et  la  chênaie  ; à l’exposition  S : la  chênaie 
ou  ses  termes  de  dégradation  (Buxaie,  Lavandaie,  etc.). 

Il  aurait  été  intéressant  de  posséder  des  renseignements  climato- 
logiques sur  notre  région,  malheureusement  nous  n’avons  trouvé  que 
quelques  chiffres  concernant  le  pluviométrie  1 pour  la  période  1881- 
1910,  moyennes  annuelles  : Banon  (ait.  810  m.),  894  mm.  ; Noyers- 
sur- Jabron  (ait.  550  m.),  943  mm.  ; Saint-Etienne-les-Orgues 
(ait.  687  m.)  807  mm.  ; Sault  (ait.  788  m.)  848  mm.  ; Sisteron  (ait. 
490  m.)  869  mm.  On  remarquera  que  la  vallée  du  Jabron  est  plus 
arrosée  que  le  versant  S.  de  la  Montagne  de  Lure.  Les  chutes  maxima 
ont  lieu  en  mai  et  en  octobre-novembre. 


1.  E.  Bénévent.  Le  climat  des  Alpes  Françaises.  Mémorial  de  l’O.  N.  M.,  n°  14, 
1926,  p.  254-255. 

Bulletin  du  Muséum , 2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


— 502  — 


L’objet  de  la  présente  note  est  de  donner  quelques  renseignements, 
aussi  précis  que  possible,  sur  la  distribution  d’une  trentaine  de 
plantes  dites  méditerranéennes. 

Les  plantes  qualifiées  d’eu-méditerranéennes  1,  les  plus  fréquentes 
dans  la  Montagne  de  Lure  sont  certainement  Lavandula  latifolia 
(L).  Villars,  Aphyllanthes  Monspeliensis  L.  et  Echinops  Ritro  L. 
La  limite  altitudinale  pour  chacune  de  ces  espèces  est  différente. 

Lavandula  latifolia  (L)  Villars,  l’Aspic  des  cultivateurs  2,  atteint 
la  courbe  de  niveau  800,  parvient  même  à 900  m.  au  Charon,  sur  le 
versant  S.  de  la  Montagne.  Je  ne  l’ai  pas  rencontré  sur  la  rive  droite 
du  Jabron.  La  carte  porte  mention  des  endroits  les  plus  élevés  où 
j’ai  trouvé  cette  labiée. 

Aphyllanthes  Monspeliensis  L.,  est  fréquent  au-dessous  de  1.000  m. 
mais  il  n’est  pas  rare  de  le  récolter  à une  altitude  supérieure  à l’adret  ; 
je  l’ai  vu  à 1.250  m.  à l’exposition  S.  et  à 1.200  m.  à l’exposition  N. 
près  de  la  cote  1265,  sur  le  territoire  de  la  commune  de  La  Roche 
Giron3.  (Voir  la  carte). 

Echinops  Ritro  L.,  est  commun  dans  la  lavandaie  jusqu’à 
1350-1400  m.  ( E . sphærocephalus  L.,  semble  rare  : je  ne  l’ai  ren- 
contré que  dans  la  Combe  de  l’Avalanche,  ait.  1450  m.  env.,  au 
N.  de  Saint-Etienne.) 

Les  exigences,  en  chaleur  et  humidité  notamment,  repérées  par  les  limites 
altitudinales,  de  ces  trois  plantes  vivaces,  dites  « eu-méditerranéennes 
typiques  »,  apparaissent  nettement  différentes.  Leur  distribution  géogra- 
phique en  fait  également  foi.  On  ne  saurait  donc  déterminer  la  limite  alti- 
tudinale du  climat  dit  méditerranéen,  dans  la  Montagne  de  Lure,  ou 
ailleurs,  en  se  contentant  de  citer  les  endroits  les  plus  élevés  où  l’on 
rencontre  une  eu-méditerranéenne  quelconque,  sans  détermination  préa- 
lable des  nécessités  climatiques  et  microclimatiques  de  la  plante  choisie, 
et  précision  de  ce  qu’on  entend  par  climat  méditerranéen. 

Suivant  l’ëxemple  de  Flahault4.  j’ai  noté  la  limite  de  l’olivier 
dans  la  Montagne  de  Lure  : il  est  là  d’ailleurs  à sa  limite  septentrio- 
nale actuelle  en  France.  Les  points  portés  sur  la  carte  ont  une  valeur 

1.  A cette  expression  on  joint  parfois  le  qualificatif  de  « typique  ».  Voir  A.  L.  Guyot. 
Observations  sur  le  secteur  alpin  du  domaine  méditerranéo-montagnard  (Dauphiné 
méridional  et  Alpes  de  Provence).  C.  R.  Sommaires  séances  Soc.  Biogéographie,  séance 
du  20-2-42,  suivi  d’une  longue  note  de  P.  Jovet. 

2.  Sous  cette  dénomination  est  compris  le  Lavandin  à port  d’Aspic  ( Lavandula 
latifolia  X L.  vera).  Voir  à ce  sujet  les  travaux  de  H.  Humbert. 

3.  Lenoble  signale  Aphyllanthes  C.  C.  jusqu’à  1.330  m.  au  Glandaz.  Sur  la  définition 
de  la  région  méditerranéenne  en  géographie  botannique  et  ses  limites  dans  le  S.-E.  de 
la  France.  F.  Lenoble.  Bull.^Soc.  Bot.  Fr.,  LXXX1,  p.  88-96,  1934. 

4.  Ch.  Flahault.  La  distribution  géographique  des  végétaux  de  la  région  médi- 
terranéenne française.  H.  Gaussin,  éd.,  Paris,  1937. 


— 503 


très  inégale.  En  effet,  au  S.  du  Charon,  il  n’y  a qu’un  ou  deux  oliviers 
dépérissants,  alors  qu’à  Peipin  il  s’agit  de  véritables  olivettes. 
D’autre  part  la  culture  de  l’olivier  est  en  régression  depuis  de  nom- 
breuses années  et  il  a fallu  le  manque  d’oléagineux  consécutif  à 
l’occupation  allemande,  pour  qu’un  certain  nombre  d’olivettes 
abandonnées  soient  remises  en  état  de  productivité.  La  statistique 
agricole  de  1939  ne  fait  mention,  pour  la  production  d’olives  dans  la 
Montagne  de  Lure,  que  des  communes  suivantes  : Bevons  (sur  la 
rive  gauche  du  Jabron,  entre  Sisteron  et  Noyers)  2 qx  ; Fontienne 
(immédiatement  au  S.  de  Saint-Etienne)  16  qx  ; Ongles,  120  qx  ; 
Chateauneuf-Val-Saint-Donat  (y  compris  les  Chabannes)  240  qx  ; 
Peipin,  50  qx  ; Carniol  (une  dizaine  de  km.  au  S.  de  Banon)  1,5  q ; 
Simiane  (une  quinzaine  de  km.  au  S.  du  Revest-du-Bion)  1 q.  — On 
voit  par  là  que  les  oliviers  et  les  olivettes  que  nous  signalons  au  S. 
du  Charon,  à Lardiers,  à Saint-Etienne,  à Cruis,  à Mallefougasse  et  à 
Valbelle,  ne  sont  pas  importants,  cependant  la  plupart  donnent  des 
fruits  venant  à maturité  (sauf  peut-êre  au  S.  du  Charon  et  au 
N.-W.  de  Lardiers). 

Le  Chêne  vert  ( Q.  Ilex  L.)  isolé  atteint  la  maison  forestière  de 
Saint-Etienne  (ait.  1.043  m.)  où  il  en  existe  quelques  arbres  ; on  le 
retrouve,  peu  commun,  dans  le  Querceto-Buxetum  entre  Saint- 
Etienne  et  Mallefougasse  le  long  de  la  route,  mais  je  n’ai  jamais 
trouvé  l’association  du  chêne  vert  dans  la  région  étudiée. 

Quelques  autres  eu-méditerranéennes  peuvent  être  récoltées  dans 
la  Montagne  de  Lure  : 

Spartium  junceum  L.  forme  une  ceinture  à la  montagne,  depuis 
quelques  centaines  de  mètres  à l’W.  des  Chabannes,  sur  le  versant 
S,  en  suivant  la  route  par  Peipin,  les  Bons-Enfants  et  remontant  la 
vallée  du  Jabron  jusqu’à  Curel-les-Etangs  (ait.  750  m.  env.). 

Argyrolobium  Linnæanum  Walp.  est  assez  commun  dans  la  lavan- 
daie  à Thymus  vulgaris  L.,  où  il  atteint  1.100  m.  aux  Plus-Basses- 
Graves  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Redortiers,  800  m.au  N.  de 
Moutte  à Saint-Etienne  (avec  Coris  Monspeliensis  L.),  1.000  m.  au 
N.  de  Cruis  ; on  le  retrouve  sur  la  Montagne  du  Cerveau,  au  N.-W. 
de  Valbelle  jusqu’à  1.250  m. 

Stæhelina  dubia  L.  ne  dépasse  pas  1.000  m.  dans  la  lavandaie  à 
Aphyllanthes  au  N.  du  Charon,  et  au  Vieux-Colombier  au  N.  de 
l’Hospitalet. 

Dorycnium  suffruticosum  Villars  entoure  la  Montagne  de  Lure 
depuis  les  premières  plantations  de  pins  noirs  et  le  ravin  de  Peipin 
à Valbelle,  devenant  abondant  dans  les  collines  à l’W.  des  Bons- 


— 504  — 


Enfants,  atteignant  Cruis,  Saint-Etienne  et  le  hameau  du  Largue  ; 
on  le  retrouve  au  N.-W.  du  Charon  où  il  dépasse  1.000  m. 

Catananche  cærulea  L.  est  commun  à l’entrée  de  la  vallée  du 
Jabron,  dans  le  défilé  de  Paresoux,  ainsi  qu’au  N.  de  Saint-Etienne 
dans  la  lavandaie. 

Convolvulus  Cantabricus  L.  se  rencontre  à Valbelle  aux  environs 
immédiats  du  village. 

Saxifraga  lingulata  Bell,  atteint  1.200  m.  à l’exposition  N.  dans  la 
falaise  du  Cerveau  à Valbelle. 

Rhamnus  Alaternus  L.  semble  peu  commun,  je  ne  l’ai  aperçu 
qu’à  l’entrée  de  la  vallée  du  Jabron,  dans  le  défilé  de  Paresoux,  du 
côté  des  Bons-Enfants. 

Envisageons  maintenant  la  distribution  de  quelques  méditer- 
ranéo-montagnardes  — selon  Braun-Blanquet  — ■ dans  la  Montagne 
de  Lure  : 

Lavandula  vera  D.  C.,  dans  le  pays  de  Lure  est  l’élément  le  plus 
abondant  de  la  végétation.  La  lavandaie,  à la  fois  conséquence  de 
l’abandon  des  cultures  vivrières  1 et  cause  de  cet  abandon  en  raison 
du  prix  rémunérateur  de  la  fleur  de  lavande,  conséquence  également 
du  surpâturage  et  des  déboisements  inconsidérés,  couvre  de  vastes 
surfaces.  On  rencontre,  dans  la  Montagne  de  Lure,  la  lavande  mon- 
tagnarde jusqu’à  1.600  m.  à l’adret,  dans  l’étage  du  chêne  blanc  et 
dans  l’étage  du  hêtre. 

Genista  cinerea  (Vill.)  D.  C.  est  un  grand  concurrent  du  Lavandula 
vera.  Il  colonise  la  lavandaie  jusqu’à  en  éliminer  presque  complète- 
ment la  lavande.  On  le  rencontre  partout  soit  en  touffes,  soit  en 
populations  denses  couvrant  des  hectares  comme  à Saint-André  de 
Villesèche.  Les  cultivateurs  luttent  contre  lui  par  le  feu  afin  de 
protéger  la  lavande,  source  de  revenus.  Il  fut  une  époque  où  le  déve- 
loppement de  G.  cinerea  était  favorisé  en  raison  de  son  utilité  pour 
l’alimentation  des  caprins  surtout. 

Cytisus  sessilifolius  L.  est  une  caractéristique  du  Querceto-Buxe- 
tum  .On  le  rencontre  aussi  dans  les  hêtraies  claires  jusqu’aux  envi- 
rons de  1.300  m. 

Carlina  acanthifolia  L.,  caractéristique  de  la  lavandaie  (Molinier, 
1935)  suit  à peu  près  la  distribution  de  celle-ci. 

1.  La  lavandaie  qui  en  provient  fait  retour  à l’association  climacique  lorsqu’elle  n’est 
ni  soumise  à des  façons  culturales,  ni  pâturée. 


Thymus  vulgaris  L.  abonde  dans  la  lavandaie  jusqu’à  une  certaine 
altitude  (1.100  m.  env.)  où  il  est  remplacé  par  Thymus  Serpyllum  L. 
s.  lat.  On  le  trouve  cependant  encore  à 1.300  m.  lorsque  l’exposition 
est  particulièrement  favorable. 

Leuzea  eonifera  (L.)  D.  C.,  ne  semble  pas  dépasser  1.220  m. 
(Yalaury  de  Villesèche)  ; je  l’ai  rencontré  aux  altitudes  maxima 
suivantes  : aux  Sartrons  (Redortiers)  à la  cote  941  ; dans  le  ravin 
de  Banon  (850  m.  env.)  ; au  N.-W.  du  Charon  (1.050  m.  env.)  ; au  S. 
du  Bois  du  Crac  (1.000  m.  env.)  ; au  N.-E.  de  Pimaubert  (1.150  m. 
env.)  ; au  Vieux-Colombier,  à L’Hospitalet  (1.000  m.  env.)  ; au 
Champ  Lombard  à Lardiers  (1.000  m.  env.)  : au  N.  de  Saint-Etienne 
(800  m.  env.)  ; au  N.  de  Cruis  (1.000  m.  env.)  ; et  sur  le  versant  N. 
de  la  Montagne  de  Lure,  à la  naissance  du  ravin  de  la  Druigne,  à 
Villevieille  (950  m.  env.). 

Ononis  Cenisia  L.  fréquent  dans  la  lavandaie  au-dessus  de  1.200  m., 
se  montre  moins  souvent  à altitude  plus  faible  ; il  paraît  préférer  la 
lavandaie  à Thymus  Serpyllum. 

Ononis  fruticosa  L.  se  rencontre  sur  le  versant  N.,  dans  les  éboulis 
du  Cirque  de  Valbelle  (ait.  1.200  m.  env.)  et  dans  les  plantations  de 
pins  noirs  ; dans  la  Montagne  de  Jansiac  : aux  Jalinons,  près  de  la 
due  du  Vallat  (ait.  950-1.000  m.). 


Les  espèces  suivantes  pourraient,  semble-t-il,  être  jointes  à la 
catégorie  précédente  : 

Pæonia  peregrina  Mill,.  à l’ubac  du  Négron  (localité  citée  par 
Lenoble  et  précisée  par  B.  Jasse,  Inspecteur  des  Eaux  et  Forêts 
en  retraite,  qui  a eu  l’amabilité  de  m’y  conduire). 

Linum  salsoloides  Lmk,  assez  commun  dans  la  lavandaie  de  l’adret 
et  sur  les  marnes  à Plantago  serpentina  Vill.  du  versant  N,  atteint 
1.700  m.  dans  la  grande  pelouse  à Brachypodium  pinnatum  P. 
Beauv.  qui  longe  la  route  forestière  de  Lure  du  Pas  de  la  Graille 
jusque  sous  le  point  culminant.  Il  est  également  assez  commun  à 
Saint-Etienne  dans  la  lavandaie  à 700  m.  d’alt. 

Onobrychis  supina  (Chaix)  D.  C.  se  trouve  dans  les  marnes  à 
Plantago  serpentina  des  Omergues  (ait.  850  m.  env.);  à l’ubac  du 
Pas  de  Redortiers  ; dans  la  lavandaie  sous  la  Grange  de  la  Roche  à 
La  Roche  Giron  (ait.  1.200  m.  env.)  et  aux  Arbres  Peyniers  à L’Hos- 
pitalet (ait.  1.200  m.  env.). 

Sedum  altissimum  Poir.  a été  rencontré  au  Contadour  (ait. 
1.200  m.  env.). 


506 


Valeriana  tuberosa  L.  abonde  sur  la  Montagne  du  Cerveau  à Val- 
bellle  (cotes  1394  et  1267). 

Nepeta  Nepetella  L.  semble  assez  fréquent  dans  les  ravins  et  la 
lavandaie,  surtout  dans  la  partie  W de  la  Montagne. 

Satureia  monlana  L.  est  commun  dans  la  lavandaie  à Thymus 
vulgaris.  comme  lui  il  remonte  jusqu’à  1.300  m.  (S.-W.  du  Tréboux 
à La  Roche  Giron  ; Long-Terme  à La  Roche  Giron  également). 

Ainsi  les  eu-méditerranéennes  et  les  méditerranéo-montagnardes 
montrent  des  exigences  diverses,  à l’intérieur  même  de  chacun  de 
ces  deux  groupes,  qui  se  manifestent  par  une  altitude  préférentielle 
et  une  altitude  limite  différentes.  En  particulier  la  distribution  des 
eu-méditerranéennes  qualifiées  de  « typiques  » ne  permet  pas  de  fixer 
la  limite  altitudinale  du  climat  dit  méditerranéen  avec  une  quel- 
conque des  plantes  de  cette  catégorie,  employée  comme  indicatif, 
tant  qu’on  n’aura  pas  auparavant  étudié  d’une  manière  approfondie 
ses  exigences  écologiques  en  chaleur  et  en  eau  notamment,  tout  s 
les  autres  conditions  étant  remplies  : indifférence  au  terrain,  abon- 
dance, etc.  En  effet  selon  l’espèce  critère  qui  serait  utilisée  on  obtien- 
drait pour  l’adret  de  la  Montagne  de  Lure  une  limite  allant  de  800 
à 1.400  m.  L Les  faits  cités  dans  cette  note  sont  le  résultat  d’obser- 
vations personnelles. 

Laboratoire  de  Phanérogamie  du  Muséum. 

1.  L.  Emberger.  Les  limites  de  l’aire  de  végétation  méditerranéenne  en  France. 
Bull.  Soc.  H Ut.  Nat.  Toulouse , t.  78,  1943,  p.  159. 


— 507  — 


A PROPOS  DES  CARACTÈRES  DENTAIRES 
D’UN  NOUVEL  HIPPOPOTAME  FOSSILE 
(HlPPOPOTAMUS  (Tetraprotodon)  protamphibius 
C.  Arambourg). 

Par  J.  Anthony. 


Dans  l’énorme  matériel  paléontologique  qu’il  a rapporté  des  gise- 
ments pleistocènes  de  l’Omo  en  1933,  M.  le  Professeur  Arambourg 
a isolé  un  lot  assez  important  d’ossements  appartenant  à un  Hippo- 
potame nouveau  qu’il  a décrit  sous  le  nom  de  Hippopotamus  (Tetra- 
protodon) protamphibius  n.  s.  dans  deux  notes  préliminaires,  puis 
dans  un  travail  d’ensemble  sur  les  fossiles  de  l’Omo,  actuellement 
sous  presse.  Par  certains  caractères  extérieurs  de  la  tête  osseuse, 
cet  Hippopotame  paraît  s’inscrire,  dans  l’arbre  généalogique  de 
son  groupe,  entre  Hippopotamus  (Tetraprotodon)  amphibius  L.  et 
les  Ilexaprodontes  Hindous  du  Pliocène  des  Monts  Siwaliks.  M.  le 
Prof.  Arambourg  ayant  mis  à ma  disposition  un  moulage  endo- 
crânien  naturel  de  H.  (Tetraprotodon)  protamphibius,  j’ai  constaté, 
en  l’examinant,  l’existence  de  plusieurs  termes  de  rapprochement, 
non  plus  avec  H.  (Tetraprotodon)  amphibius  L.,  dont  il  diffère  pro- 
fondément à ce  point  de  vue,  mais  avec  l’autre  forme  actuellement 
vivante,  l’Hippopotame  nain  de  Libéria,  Choeropsis  liberiensis 
Morton  ; le  contour  du  cerveau,  l’allure  de  la  selle  turcique,  les 
rapports  du  nerf  trijumeau,  attestent  cette  parenté.  J’ai  tenté, 
après  Flower  (1887),  de  faire  la  part  du  nanisme  chez  Choeropsis 
liberiensis  Morton,  en  ce  qui  concerne  spécialement  le  crâne,  la  face 
et  le  cerveau.  Les  qualités  foncières  qui  me  sont  alors  apparues 
n’ont  fait  que  me  confirmer  dans  mon  opinion.  J’ai  été  finalement 
amené  à considérer1  que  II.  (Tetraprotodon)  protamphibius  est 
certainement  très  proche  de  l’espèce  hypothétique  qui  a donné  par 
dégénérescence  Choeropsis  liberiensis  Morton. 

Par  la  suite,  en  passant  systématiquement  en  revue  toutes  les 
pièces  de  H.  (Tetraprotodon)  protamphibius  au  Laboratoire  de 
Paléontologie,  j’ai  relevé  un  trait  osseux  qui  me  paraît  illustrer 
assez  bien  les  conclusions  imposées  par  la  morphologie  cérébrale. 

1.  J.  Anthony,  Etudes  de  moulages  endocrâniens  d’Hippopotames  disparus 
II.  (Tetraprotodon)  protamphibius  C.  Arambourg  ; H.  (Tetraprotodon)  Lemerlei 
A.  Grandidier  ; II.  (Ilexaprotodon)  sivalensis  Falconer  et  Cautley  (en  cours  d’im- 
pression). 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


508  — 


Il  concerne  la  facture  des  canines  supérieures  et,  autant  que  l’on 
peut  en  juger  actuellement,  serait  constant. 

Lorsque  Choeropsis  liberiensis  Morton  fut  découvert,  au  milieu 
du  siècle  dernier,  alors  que  les  savants  pensaient  avoir  dressé  l’in- 
ventaire complet  des  Mammifères  vivants,  tout  au  moins  de  cette 


Face  postérieure  de  la  canine  supérieure  chez  quelques  Hippopotames.  I,  II.  (Tetra- 
prolodon)  amphibius  L.  ; II,  H.  ( T elrapr olodon)  Lemerlei  G.  ; III  et  V,  II.  (Tetra- 
protodon)  protamphibius  A.  ; IV,  H.  (Choeropsis)  liberiensis  M. — G.  N.  X 1/2. 


taille,  Morton  remarqua  immédiatement,  dans  les  premièers  des- 
criptions qu’il  en  donna,  que  ses  canines  supérieures  étaient  remar- 
quables par  la  gouttière,  large  et  profonde,  qui  creuse  de  haut  en 
bas  leur  face  postérieure  ; il  montra  qu’en  section  transversale  on 
obtient  un  contour  réniforme,  caractéristique.  Un  aspect  semblable 
est  déjà  présent  sur  le  mieux  étudié  des  Hexaprotodontes  des 
Siwaliks,  H.  (Hexaprotodon)  sivalensis  Falc.  et  Caut.  ; il  s’agit  par 


509  — 


conséquent  d’un  caractère  primitif.  Par  opposition,  H.  (Tetraproto- 
don) amphibius  L., 1 comme  du  reste,  l’Hippopotame  sub-fossile  de 
Madagascar,  H.  (Tetraprotodon)  Lemerlei  A.  Grand.,  ne  possède  au 
même  niveau  qu’une  rainure,  étroite  et  superficielle  ; il  s’agit  là, 
précisément,  avec  la  disposition  des  os  lacrymaux  et  la  formule 
dentaire,  d’un  précieux  élément  de  diagnostic  différentiel,  une  fois 
éliminées  les  propriétés  fœtales  que  Choeropsis  liberiensis  Morton 
a conservées  du  fait  du  nanisme.  H.  (Tetraprotodon)  protamphibius 
porte  la  même  gorge,  très  légèrement  moins  profonde  et  aussi  large, 
que  Choeropsis  liberiensis  Morton  ; je  l’ai  observée  sur  les  deux 
canines  droites  incomplètes  figurées  ci-dessus  de  même  que  sur  deux 
crânes  où  elle  apparait  en  section  transversale  ou  oblique. 

La  découverte  de  H.  (Tetraprotodon)  protamphibius  jette  ainsi 
un  jour  nouveau  sur  la  phylogénie  des  Hippopotames  africains.  Nous 
savons  fort  peu  de  chose  des  Hexaprotodontes  du  Pliocène  ; H.  ( Hexa - 
protodon)  hipponensis  Gaud.,  dont  nous  ne  possédons  que  quelques 
dents,  en  est  pour  l’instant  le  seul  représentant  connu.  Mais  fort 
probablement  dès  cette  époque,  deux  phylums,  au  moins,  existaient 
en  Afrique  ; l’un  est  représenté  depuis  le  pliocène  supérieur  par  H. 
(Tetraprotodon)  amphibius  L.  ; l’autre  devait  aboutir  à Choeropsis 
liberiensis  Morton  après  avoir  donné  au  Pleistocène,  par  une  lignée 
collatérale,  H.  (Tetraprotodon)  protamphibius. 

Laboratoire  d' Anatomie  Comparée  du  Muséum. 


Indications  bibliographiques. 

Arambourg  (C).  — 1944  a.  Les  Hippopotames  fossiles  d’Afrique.  C.  R. 
Acad.  Sc.,  t.  218,  602-4. 

— 1944  b.  Au  sujet  de  l’Hippopotamus  hipponensis  Gaudry.  Bull.  Soc. 
Géol.  France,  5e  série,  t.  XIV,  147-54. 

— 1947.  Contribution  à l’étude  géologique  et  paléontologique  du  bassin 
du  lac  Rodolphe  et  de  la  basse  vallée  de  l’Omo.  Deuxième  partie  ; 
Paléontologie  ; in  Mission  Scientifique  de  l'Omo  (1932-1933),  t.  II,  Edit, 
du  Muséum,  Paris. 

Flower  (W.  H.).  — 1887.  On  the  Pigmy  Hippotamus  of  Liberia,  Hippopo- 
tamus  liberiensis  (Morton)  and  its  daims  to  distonct  generi  rank. 
Proc.  Zool.  Soc.  London,  612-14. 

Hooijer  (D.  A.).  — 1942.  On  recent  and  fossil  Hippopotami.  C.  R.  Soc. 
Néerl.  Zool.,  17  oct.  1942,  289-90. 

Morton  (S.  G.).  — 1849.  Additional  observations  on  a new  living  species 
of  Hippopotamus.  J.  Acad.  Nat.  Sc.  Philad.,  2e  sér.,  I,  231-9,  3 pl.  h.  t. 

1.  La  ligure  ci-dessus  représente,  en  I,  un  aspect  moyen  choisi  après  examen  de 
25  crânes  au  Laboratoire  d’Anatomie  Comparée. 


— 510  — 

Non  existence  de  uAbbevilliex  a Mantes-la-Ville 
par  Laure  J.  Lhoste. 


En  1898  1 A.  Laville  donnait  une  coupe  détaillée  de  la  carrière 
de  M.  Caüzard-Blanchard.  Cette  carrière  est  située  au  S.-W.  de 
Mantes  à l’extrémité  du  Plateau  de  Soindres  et  à mi-côte. 

L’altitude  du  plateau  est  de  168  m.  celle  de  Mantes  de  40  m., 
celle  de  la  carrière  à 45  ; la  plaine  d’alluvionnement  est  à 19  et  l’étiage 
de  la  Seine  à 13  m.  Nous  sommes  en  présence  d’une  terrasse  de 
30  mètres. 

Laville  en  donne  la  coupe  suivante  : 

1.  — Sable,  gravier  et  gros  galets  de  silex  pyromaques  dans  l’argile 
jaune  verdâtre.  Epaisseur  inconnue.  Coup  de  poing  Chelleen  de  très 
grande  taille  en  silex  de  la  craie  pesant  1.770  grammes. 

2.  — Sables  limoneux,  0 m.  50  à 1 m. 

3.  — Limon  rouge  clair  compact,  employé  pour  la  fabrication  de  la 
brique. 

4.  — Limon  roux  employé  comme  terre  à briques.  Petits  lits  de  cailloux 
vers  le  milieu  de  son  épaisseur.  Silex  taillés  de  forme  chelléenne  et  de 
forme  Moustérienne.  Epaisseur  6 à 8 m. 

5.  — Limon  clair  moins  argileux  ressemblant  à l’ergeron.  Employé 
comme  terre  à briques,  1 m.  20. 

6.  — Limon  calcaire  encore  plus  clair  que  le  5,  0 m.  50-2  m. 

7.  — Limon  rouge  ravinant  le  6.  Epaisseur  1-2  m. 

L’outillage  recueilli  comporte  donc  : 1 grand  coup  de  poing  et 
3 autres  coups  de  poing  de  moindres  dimensions. 

Ces  pièces  appelées  par  Laville  chelléennes  (Abbevilliennes  par 
M.  l’abbé  Breuil),  étaient  considérées  comme  les  seules  pièces 
de  cette  industrie,  connues  en  place  dans  la  vallée  de  la  Seine. 

La  collection  Laville  se  trouve  à l’Ecole  des  Mines  et,  M.  le 
Professeur  Piveteau,  que  je  remercie  ici  vivement,  m’a  communiqué 
les  pièces  de  Mantes. 

Ni  le  grand  coup  de  poing  de  la  couche  I,  ni  ceux  de  la  couche  4 
ne  m’ont  paru  abbevilliens  et  M.  le  Professeur  H.  Breuil,  à qui  ces 
outils  ont  été  présentés  a confirmé  cette  façon  de  voir.  Il  y a un  coup 
de  poing  de  grande  taille  Acheuléen  moyen  et  trois  autres  bifaces  de 

1.  L’anthropologie,  t.  IX,  1898. 

Bulletin  du  Muséum,  2e  série,  t.  XVIII,  n°  6,  1946. 


— 511  — 

type  Acheuléen  supérieur  et  qui  sont  de  l’Acheuléen  VI-VII,  soit 
du  Micoquien. 

Stratigraphiquement,  le  grand  biface  provient  des  formations  de 
remblaiement  : sables  et  graviers  de  la  terrasse.  Comme  le  remarque 
E.  Chaput  1,  l’altitude  absolue  est  de  45  m.  donc,  les  sables  repré- 
sentent le  bord  externe  de  la  terrasse  de  30-35  m.  Les  autres  petits 
bifaces  micoquiens  sont  dans  les  limons  loessiques  rissiens  comme  en 
atteste  la  poupée  de  loess  encore  accolée  sur  l’une  des  faces  de  l’un 
d’eux.  Le  grand  biface  se  trouve  dans  les  sables  de  base  antérieurs 
au  loess  le  plus  ancien. 

Peut-on  comparer  cette  terrasse  à celles  de  la  Somme  ? Dans  une 
note  précédente2,  j’avais  fait  une  réserve  concernant  le  nom  des 
interglaciaires  ayant  affecté  la  terrasse  de  30  m. 

En  effet,  M.  J.  Blanchard  3 émet  l’hypothèse  qu’à  la  terrasse  de 
45  m.  de  la  Somme  correspond  la  terrasse  de  30  m.  de  la  Seine, 
étant  donné  qu’il  n’y  a pas  d’industrie  dans  les  hauts  niveaux  de 
la  Seine  et  que  la  seule  industrie  chelléenne  connue  soit  dans  une 
terrasse  de  30  m.  à Mantes  et  à Créteil.  La  différence  correspon- 
drait à un  creusement  plus  important. 

Cette  réserve  tombe  aujourd’hui  puisqu’il  n’y  a pas  de  Chelléen 
à Mantes-la-Ville. 

De  plus,  M.  R.  Furon  4 dans  une  note  récente  vient  de  montrer 
qu’il  y a concordance  plus  apparente  entre  les  terrasses  du  bassin 
de  la  Seine  et  celles  du  bassin  de  la  Somme  lorsqu’elles  sont  cotées 
à partir  du  même  point  de  repère,  ce  qui  confirme  bien  ce  qu’on 
observe  à Mantes. 

L’outillage  est  celui  que  l’on  est  habitué  à rencontrer  dans  la 
terrasse  de  15  m.  de  la  Somme  et,  les  formations  d’une  terrasse  de 
30  m.  et  de  15  m.  ont  de  grandes  similitudes.  11  reste  donc  délicat 
d’associer  par  le  seul  fait  de  la  cote,  cette  terrasse  de  30  m.  de  Mantes 
à une  terrasse  de  même  altitude  dans  la  Somme. 

On  éprouve  la  même  difficulté  d’ailleurs  lorsque  l’on  associe  la 
terrasse  de  Chelles  au  gisement  du  Havre. 

Un  fait  reste  à retenir  pour  l’instant,  il  n’y  a pas  d’Abbevillien 
à Mantes  ; tout  au  moins  s’il  en  existe,  il  se  trouve  dans  les 
niveaux  inférieurs  à ceux  exploités. 

Laboratoire  de  Géologie  du  Muséum. 

1.  E.  Chaput.  Les  terrasses  alluviales  de  la  Seine.  Bull.  Serv.  Carte  Géol.  France , 
t.  XXVII,  1923. 

2.  L.  J.  Liioste.  Essai  de  localisation  stratigraphique  de  quelques  Mollusques  qua- 
ternaires de  la  Région  parisienne.  Bull.  Muséum,  2e  sér.,  t.  XVIII,  n°  3,  1946. 

3.  J.  Blanchard  .L’hypothèse  du  déplacement  des  pôles,  et  la  Chronologie  quater- 
naire, 1942. 

4.  R.  Furon.  Nécessité  d’unifier  la  nomenclature  des  terrasses  fluviatiles. 
Bull.  Muséum,  oct.  1946. 


TABLE  DES  MATIÈRES 

du  Tome  XVIII.  — 2e  Série. 


Pages 

ACTES  ADMINISTRATIFS 5,  145,  225,  317,  381,  469 

Liste  des  Associés  et  Correspondants  nommés  en  1945 7 

Travaux  faits  dans  les  Laboratoires  pendant  Vannée  1945 11 

COMMUNICATIONS  : 

Abrard  (R.).  Aperçu  hydrogéologique  sur  le  département  du  Cher 217 

André  (M.).  Sur  le  genre  Schôngastia  Oudemans  1910  et  la  présence  «à  Madagas- 
car du  Sch.  aethiopica  Hirst  (Acariens,  Thromb.) 53 

— Une  nouvelle  forme  d ’ Enemothrombium  Berlese  1910  (Acariens  Thromb.). 

Enemothrombium  miniatum  Can.  var.  vicinum  n.  var 56 

— Sur  une  nouvelle  forme  larvaire  de  Neosckôngastia  (Acarien)  parasite  de 

Meriones  Shawi 162 

— Un  Erythraeus  (Acarien)  nouveau  recueilli  à Madagascar  (E.  Milloti  n. 

sp.) 268 

— Bifurcation  du  doigt  fixe  de  la  pince  chez  un  Crabe,  Portunus  puber  L..  331 

— La  propagation  du  Crabe  chinois  (Eriocheir  sinensis  H.  M.  Edw.)  dans  le 

Nord  de  la  F rance 389 

— Une  nouvelle  variété  de  Y Eriophyes  pini  Nal.,  parasite  des  Cyprès  dans 

le  département  du  Var 475 

Angel  (F.),  Bertin  (L.)  et  Guibé  (J.).  Note  relative  à la  nomenclature  d’un 

Amphibien  et  d’un  Poisson 473 

Anthony  (J.).  A propos  des  caractères  dentaires  d’un  nouvel  Hippopotame 

fossile  [Hippopotamus  (T etrapr otodon)  protamphibius  C.  Arambourg).  507 
Arènes  (J.).  Un  hybride  de  Centaurea  nouveau  pour  la  Corse  et  pour  la  Science.  179 

Belval  (H.)  et  Mérac  (M.-L.  Du).  L’hybridation  chez  les  Scilles 287 

— Les  fructosanes  et  l’hybridation  chez  les  Graminées 460 

Bertin  (L.).  Marie  Phisalix 37 

Boureau  (E.).  L’évolution  vasculaire  du  Calycanthus  floridus  L.  (actuel  ; Caly- 

canthacées)  et  l’explication  du  système  vasculaire  de  Y Etapteris  Scotti 

P.  B.  (Filicale  paléozoïque;  Zygopteridées) 440 

Bourelly  (P.)  et  Feldmann  (J.).  Une  Algue  méconnue  : Sphaeroplea  soleirolii 

(Duby)  Montagne 412 

Bugé  (E.).  Catalogue  des  Bryozoaires  types  et  figurés  de  la  collection  du  labora- 
toire de  Paléontologie  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  — 

I.  Bryozoaires  du  patagonien  figurés  par  F.  Canu  (1904-1908).  La  posi- 
tion stratigraphique  du  patagonien 204 

— I d.  — IL  Bryozoaires  actuels  du  Maroc  et  de  Mauritanie  figurés  par 

F.  Canu  et  R.  S.  Basslcr  (1925-1928) 274 

— Id.  — III.  Bryozoaires  cyclostomes  de  l’Eocène  du  bassin  de  Paris  figurés 

par  F.  Canu  (1907-1910) .367 


— 513  — 


— Id.  — IV.  Bryozoaires  cheilostomes  de  l’Eocène  du  Bassin  de  Paris 

figurés  par  F.  Canu  (1907-1910) 428 

Cadenat  (J.).  Captures  nouvelles  de  Paragaleus  Budker  et  de  Scorpaenodes  afri- 

canus  Pfafï 319 

Caillère  (S.)  et  Kraut  (F.).  Sur  un  gîte  de  cuivre  de  Langlade  (Miquelon).  Ses 

analogies  avec  les  régions  cuprifères  du  Yunnan 378 

Calas  (P.).  Sur  la  présence  du  genre  Gundlachia  (Pfeiffer)  (Mollusque  Ancylide) 

dans  le  centre  de  la  France 404 

Chabanaud  (P.).  Notules  ichlhyologiques  (suite)  ( erratum , p.  000) 158 

Chaudun  (V.).  Félix  Delahaye,  jardinier  au  Jardin  du  Roi,  Compagnon  de 

d’Entrecasteaux 253 

Chavan  (A.).  Notes  sur  les  Jagonia  (Lamellibranches) 87 

— Nouvelles  notes  sur  les  Jagonia  (Lamellibranches) 345 

Cherbonnier  (G.).  Sur  une  Holothurie  de  Quoy  et  Gaimard,  type  d’un  nou- 
veau genre  : Plesiocolochirus  n.  g 280 

Chevalier  (A.)  et  Monnier  (P.).  Une  espèce  d ’lsoetes  de  l’Afrique  Occidentale 

française 91 

— Note  complémentaire  au  sujet  de  Ylsoetes  Garnieri  Chev.  et  Mon 366 

Condé  (B.).  Plusiocampa  Dargilani  Moniez  (Aptérygotes  Diploures) 270 

Decary  (R.).  Quelques  plantes  malgaches  rares  ou  en  voie  d’extinction 495 

Dechambre  (Ed).  Une  particularité  de  la  queue  du  Mammouth  observée  chez 

l’Eléphant  de  l’Inde 43 

Dehaut  (E.-G.).  Manifestations  archétypiques 471 

Démangé  (J.-M.).  Sur  la  Morphologie  comparée  des  testicules  de  quelques 

Scolopendrides  (Myriapodes-Chilopodes) 59 

— Callipus  foetidissimus  gallicus  dentilculatus  nov.  var.  des  Catacombes  du 

Muséum  d’Histoire  naturelle  de,  Paris  (Myriapodes-Diplopodes) 394 

— Sur  une  patte  régénérée  de  Lithobius  forficatus  L.  (Myr.  Chil.) 478 

Dillemann  (G.).  L’acide  cyanhydrique  dans  les  hybrides  du  Poirier  avec  le 

Cognassier 465 

Dorier  (A.).  Révision  de  quelques  espèces  de  Gordiacés 480 

F âge  (L.).  Complément  à la  faune  des  Arachnides  de  Madagascar 256 

— Sur  une  Caridine  nouvelle  cavernicole  de  Madagascar.  Caridina  macro- 

phthalma  n.  sp 324 

— Description  d’un  Opilion  aveugle  des  grottes  de  la  province  de  Bergame 

(Nemastoma  anophthalmum) 328 

— Araignées  cavernicoles  de  l’Inde 282 

Fauvel  (P.).  Annélides  Polychètes  des  Croisières  du  Pourquoi  Pas  ? 397 

Feugueur  (L.).  Sur  quelques  points  géologiques  intéressants  dans  la  vallée  de 

la  Viosne 454 

Furon  (R-).  Nécessité  d’unifier  la  nomenclature  des  terrasses  fluviales 448 

Gatinaud  (G.).  Catalogue  des  Brachiopodes  types  et  figurés  de  la  collection  du 
Laboratoire  de  Paléontologie  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle. 

I.  Productidae  et  Chonetidae  figurés  par  de  Koninck  (1843-1847) 373 

Grandjean  (F.).  Observations  sur  les  Acariens  (9e  série) 337 

Guibé  (J.).  Sur  la  validité  d a M antipus  laevipes  (Mocq.)  (Batracien-Microliylidae)  50 

— Reptiles  et  Batraciens  de  la  Sangha  (Congo  Français)  récoltés  par  M.  A. 

Baudon 52 

Guillaumin  (A.).  Une  médaille  inconnue  au  sujet  de  la  Girafe 41 

— Contribution  à la  flore  de  la  Nouvelle-Calédonie.  LXXXVI.  Plantes  récol- 

tées par  L.  Virot  (suite) 355 

Hamel  (J.-L.).  Note  sur  des  corps  cytoplasmiques  pbservables  chez  Pilea 

Cadierei  Gagnep  et  Guillaumin 362 


514  — 


Heim  (R.).  Louis  Mangin  et  Pierre  Allorge,  premiers  titulaires  de  la  Chaire  de 
Cryptogamie  du  Muséum.  Leçon  inaugurale  du  cours  de  Cryptogamie, 

prononcée  le  26  mars  1946 226 

Hoffstetter  (R.)-  Remarques  sur  la  classification  des  Ophidiens  et  parti- 
culièrement des  Boidae  des  Mascareignes  ( Bolyerinae  subfam.  nov.) . . 132 

— Sur  les  Gekkonidae  fossiles 195 

— Les  Typhlopidae  fossiles 309 

Jacques-Félix  (H.).  Description  d’un  Fagopyrum  africain.  409 

Jovet-Ast  (Mme)  et  Jovet  (P.).  Révision  de  quelques  Muscinées  du  Valois- 

VIII.  Sphaignes 124 

Kaswin  (A.),  et  Serfaty  (A.).  L’activité  cholinestérasique  des  organes  chez  les 

Sélaciens  et  les  Téléostéens 305 

Korablef  (G.).  Une  coupe  géologique  schématique  de  Mayoumba  à N’Dendé 

(Gabon)... 456 

Lavocat  (R.).  Note  préliminaire  sur  le  genre  Sciuroides  Forsyth  Major 130 

Léandri  (J.).  Sur  les  possibilités  d’établissement  de  Réserves  biologiques  en 

Corse 45 

Leroy  (J. -F.).  Le  genre  Aphananthe  (Ulmacées).  Révision  systématique  et 

distribution  géographique  des  espèces 118,  180 

Lhoste  (L.-J.).  Essai  de  localisation  stratigraphique  de  quelques  Mollusques 

Quaternaires  de  la  région  parisienne 294 

— Non  existence  de  l’Abbevillien  à Mantes-la- Ville 510 

Margara  (J.).  Existence  de  Zoothylacies  chez  des  Clypeastres  (Echinodermes) 

de  l’helvétien  du  proche-Orient 423 

Mathon  (C.).  De  la  distribution  de  quelques  plantes  méditerranéennes  dans  la 

montagne  de  Lure  (Basses-Alpes) 500 

— et  Sornay  (J.).  Nouveau  gisement  de  Barrémien  inférieur  dans  la  mon- 

• tagne  de  Lure  (Basses- Alpes) 297 

Millot  (J.).  Henri  Neuville 35 

Nassans  (R.)-  Deuxième  liste  des  fossiles  jurassiques  figurés  de  la  collection 

Victor  Maire 136 

Nouvel  (J.)  et  Séguy  (E.).  Quelques  ectoparasites  des  animaux  sauvages  du 

Parc  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes 65 

Pérès  (J.-M.).  L’organe  neural  des  Polyclinidae ,. . . . 69 

Prunet  (J.).  Application  à la  construction  des  routes  des  propriétés  particu- 
lières aux  sols  ferrugineux  et  latéritiques 222 

Pruvot-Fol  (A.).  Révision  de  la  famille  des  Phylliroidae  (Phyllirhoïdae)  Bergh.  172 
Roger.  (J.).  Au  sujet  des  études  paléontologiques  et  de  l’organisation  métho- 
dique de  la  documentation  en  général 416 

Roth  (P.).  Sur  l’action  des  hormones  sexuelles  dans  la  métamorphose  expéri- 
mentale de  l’Axoloth  [Amblystoma  tigrinum  Green]  provoquée  par  la 
Thyroxine  [lre  note] 300 

Sornay  (J.).  Remarques  sur  deux  espèces  de  d’Orbigny  Ammonites  vielbancii 

et  A.  fleuriausianus , 213 

Sosa-Bourdouil  (C.).  Sur  l’activité  diastasique  des  anthérozoïdes  et  des  ovules 

de  Fucus  vesiculosus  L 142 

Soyer  (R.).  Prolongement  de  la  ligne  n°  7 du  Chemin  de  fer  Métropolitain  à 

Ivry-sur-Seine  [Notice  géologique] 450 

Stehlé  (H.).  Notes  taxonomiques  et  écologiques  sur  les  Légumineuses  Papilio- 

nacées  des  Antilles  françaises  [9e  contribution] 98 

— Notes  taxonomiques  et  écologiques  sur  les  Légumineuses  Caesalpiniées  et 

Mimosées  des  Antilles  françaises 185 

Tixier-Durivault  (A.).  Les  Alcyonaires  du  Muséum  : I.  Famille  des  Alcyonii- 

dae.  3.  Genre  Sarcophytum 80,  165,  348 


515 


Urbain  (Ach.).  Nouvel  (J.)  et  Bullier  (P.)  : Rapport  sur  la  mortalité  et  la 

natalité  enregistrées  au  Parc  Zoologique  du  Bois  de  Vincennes  en  1945.  146 

Vachon  (M.).  Description  d’une  nouvelle  espèce  de  Pseudoscorpion  [Arach- 
nide] habitant  les  grottes  portugaises  : Microcreagris  cavernicola  ...  333 


ERRATUM 

in  P.  Chabanaud.  Notules  ichthyologiques,  p.  159  : 34e  ligne,  au  lieu  de  : les 
2 intcropercula  ne  sont  nullement  libres,  lire  : les  2 interopercula  sont  libres. 


Le  Gérant  : Marc  André. 


ABBEVILLE.  IMPRIMERIE  F.  PAILLÀRT  (o.  P.  L.  31.0832).  10-4-1947 


SOMMAIRE 


Pages 

Actes  administratifs 469 

Communications  : 

E.  G.  Dehaut.  Manifestations  archétypiques 471 

F.  Angel,  L.  Bertin  et  J.  Guibé.  Note  relative  à la  nomenclature  d’un  Amphi- 

bien  et  d’un  Poisson 473 

M.  André.  Une  nouvelle  variété  de  YEriohyes  pini  (Nal.),  parasite  des  Cyprès 

dans  le  département  du  Var 475 

J.-M.  Démangé.  Sur  une  patte  régénérée  de  Lithobius  forficatus  L.  [Myr.  Cliil.j . . 478 

A.  Dorier.  Révision  de  quelques  espèces  de  Gordiacés 480 

R.  Decary.  Quelques  plantes  malgaches  rares  ou  en  voie  d’extinction 495 

C.  Mathon.  De  la  distribution  de  quelques  plantes  méditerranéennes  dans  la 

montagne  de  Lure  (Basses-Alpes) 500 

J.  Anthony.  A propos  des  caractères  dentaires  d’un  nouvel  Hippopotame 

fossile  ( Hippopotamus  [Tetraprotodon]  protamphibius  C.  Arambourg) 507 

L.-J.  Lhoste.  Non  existence  de  l’Abbevillien  à Mantes-la-Ville 510 

Table  des  matières  du  tome  XVIII 512 


ÉDITIONS 


DU 

MUSÉUM  NATIONAL  D’HISTOIRE  NATURELLE 

36,  RUE  GEOFFROY-SAINT-HILAIRE,  PARIS  Ve 


Archives  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle  (commencées  en  1802 
comme  Annales  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle).  (Un  vol. 
par  an,  300  fr.j. 

Bulletin  du  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  (commencé  en  1895). 
(Un  vol.  par  an,  abonnement  annuel  France,  200  fr.,  Étranger,  300  fr.). 

Mémoires  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle,  nouvelle  série  com- 
mencée en  1936.  (Sans  périodicité  fixe  ; un  vol.  230  tr.). 

Publications  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle.  (Sans  périodicité 
fixe  ; paraît  depuis  1933). 

Index  Seminum  Horti  parisiensis.  (Laboratoire  de  Culture  ; paraît 
depuis  1822  ; échange). 

Notulæ  Systemalicæ.  (Directeur  M.  H.  Humbert,  Laboratoire  de  Phanéro- 
gamie  ; paraît  depuis  1909  ; abonnement  au  volume,  France,  90  fr.  ; 
Etranger,  150  fr.). 

Revue  française  d’ Entomologie.  (Directeur  M.  le  Dr  R.  Jeannel,  Laboratoire 
d’Entomologie  ; paraît  depuis  1934  ; abonnement  annuel  France,  90  fr.. 
Etranger,  150  fr.). 

Bulletin  du  Laboratoire  maritime  du  Muséum  national  d’Histoire  naturelle 
à Binard.  (Directeur  M.  E.  Fischer-Piette,  Laboratoire  maritime  de 
Dinard  ; suite  du  même  Bulletin  à Saint-Servan  ; paraît  depuis  1928  ; 
prix  variable  par  fascicule). 

Bulletin  du  Musée  de  l’Homme.  (Place  du  Trocadéro  ; paraît  depuis  1931  ; 
prix  du  numéro  ; 5 fr.  ; adressé  gratuitement  aux  Membres  de  la 
Société  des  Amis  du  Musée  de  l’Homme  : Cotisation  annuelle,  30  fr.). 

Recueil  des  travaux  du  Laboratoire  de  Physique  végétale.  (Laboratoire  de 
Chimie  ; Section  de  Physique  végétale  ; paraît  depuis  1927  ; échange). 

Travaux  du  Laboratoire  d’Entomologie.  (Laboratoire  d’Entomologie  ; paraît 
depuis  1934  ; échange). 

Revue  de  Botanique  appliquée  et  d’ Agriculture  coloniale.  Directeur  : M.  A. 
Chevalier,  Laboratoire- d 'Agronomie  coloniale;  paraît  depuis  1921. 

Revue  Algologique.  (Directeur  M.  R.  Lami,  Laboratoire  de  Crypto- 
gamie ; paraît  depuis  1924;  abonnement  France,  200  fr.,  Étranger, 
260  fr.). 

Revue  Bryologique  et  Lichénologique.  (Directeur  Mme  Allorge,  Laboratoire 
de  Cryptogamie  ; paraît  depuis  1874  ; abonnement  France,  200  fr.. 
Étranger,  300  fr.). 

Revue  de  Mycologie  (anciennement  Annales  de  Cryptogamie  exotique). 
(Directeur  M.  Roger  Heim.  Laboratoire  de  Cryptogamie  ; paraît  depuis 
1928;  abonnement  France,  225  fr.,  Étranger,  375  et  450  fr.). 

Mammalia,  Morphologie,  Biologie,  Systématique  des  Mammifères, 
(Directeur  M.  Ed.  Bourdelle  ; paraît  depuis  1936  ; 50  fr.  ; Étranger, 
55  fr.).